Figurabilité (prise en considération de la —)

= D. : Rücksicht auf Darstellbarkeit. – En. : considérations of representability. – Es. : considération a la representabilidad. – I. : riguardo per la rafflgurabilità. – P. : consideração à representabilidade ou flgurabilidade.

● Exigence à laquelle sont soumises les pensées du rêve : elles subissent une sélection et une transformation qui les rendent à même d’être représentées en images, surtout visuelles.

◼ Le système d’expression que constitue le rêve a ses lois propres. Il exige que toutes les significations, jusqu’aux pensées les plus abstraites, s’expriment par des images. Les discours, les paroles ne sont pas, selon Freud, privilégiés à cet égard : ils figurent dans le rêve comme éléments signifiants et non pour le sens qu’ils ont dans le langage verbal.

Cette condition a deux conséquences :

1° Elle conduit à sélectionner « … parmi les diverses ramifications des pensées essentielles du rêve celle qui permet une figuration visuelle » (1 a) ; en particulier les articulations logiques entre les pensées du rêve sont éliminées ou remplacées plus ou moins heureusement par des modes d’expression que Freud a décrits dans L’interprétation du rêve (Die Traumdeutung, 1900) (troisième partie du chap. VI : « Les procédés de figuration du rêve »).

2° Elle oriente les déplacements vers des substituts imagés. C’est ainsi que le déplacement d’expression (Ausdrucksverschiebung) fournira un chaînon – un mot concret – entre la notion abstraite et une image sensorielle (exemple : glissement du terme « aristocrate » en celui de « haut placé » susceptible d’être représenté par une « haute tour »).

Cette condition régulatrice du travail du rêve trouve en définitive son origine dans la « régression* » : régression à la fois topique, formelle et temporelle. Sous ce dernier aspect, Freud insiste sur le rôle polarisant, dans l’élaboration des images du rêve, des scènes infantiles de nature essentiellement visuelle : « … la transformation des pensées en images visuelles peut être une suite de l’attraction que le souvenir visuel, qui cherche à reprendre vie, exerce sur les pensées coupées de la conscience et luttant pour s’exprimer. D’après cette conception, le rêve serait le substitut de la scène infantile modifiée par transfert sur le récent. La scène infantile ne peut parvenir à se réaliser à nouveau ; elle doit se contenter de reparaître sous forme de rêve » (1 b).

(1) Freud (S.), a) G.W., IMII, 349 ; S.E., V, 344 ; Fr., 256. – b) G.W., II-III, 551-2 ; S.E., V, 546 ; Fr., 449.