Hospitalisme
= D. : Hospitalismus. – En. : hospitalism. – Es. : hospitalisme ». – I. : ospedalismo. – P. : hospitalismo.
● Terme employé depuis les travaux de René Spitz pour désigner l’ensemble des perturbations somatiques et psychiques provoquées sur des enfants (pendant les 18 premiers mois) par un séjour prolongé dans une institution hospitalière où ils sont complètement privés de leur mère.
◼ Nous renvoyons le lecteur aux travaux spécialisés sur la question (1) et notamment à ceux de Spitz qui font autorité (2). Ceux-ci s’appuient sur des observations nombreuses et approfondies et sur des comparaisons entre diverses catégories d’enfants (élevés en orphelinat, en nursery avec présence partielle de la mère, par leur mère, etc.).
C’est lorsque les enfants sont élevés en l’absence complète de leur mère dans une institution où les soins leur sont donnés de façon anonyme et sans qu’un lien affectif puisse s’établir, qu’on constate les troubles graves que Spitz a groupés sous le nom d’hospitalisme : retard du développement corporel, de la maîtrise manipulatoire, de l’adaptation au milieu, du langage ; résistance amoindrie aux affections ; dans les cas les plus graves, marasme et mort.
Les effets de l’hospitalisme ont des conséquences durables, voire irréversibles. Spitz, après avoir décrit l’hospitalisme, a cherché à le situer dans l’ensemble des troubles provoqués par une relation mère-enfant perturbé ; il le définit par une carence affective totale, le différenciant ainsi de la dépression anaclitique ; celle-ci est consécutive à une privation affective partielle chez un enfant qui avait bénéficié jusque-là d’une relation normale avec sa mère, et elle peut cesser une fois la mère retrouvée (3).
(1) Cf. la bibliographie de l’article de Spitz, Hospitalism.
(2) Cf. Spitz (R. A.). Hospitalism, 1945. Trad. fr. in R.F.P., XIII, 1949, pp. 397-425.
(3) Cf. Spitz (R. A.). La première année de la vie de l’enfant, P.U.F., Paris, 1953.