Identification primaire
= D. : primàre Identifizierung. – En. : primary identification. – Es. : identi-flcación primaria. – I. : identiflcazione primaria. – P. : identificação primäria.
● Mode primitif de constitution du sujet sur le modèle de l’autre, qui n’est pas secondaire à une relation préalablement établie où l’objet serait d’abord posé comme indépendant. L’identification primaire est étroitement corrélative de la relation dite d’incorporation orale.
◼ La notion d’identification primaire, si elle fait désormais partie de la terminologie analytique, reçoit des acceptions assez différentes selon les reconstructions que les auteurs font des tout premiers temps de l’existence individuelle.
L’identification primaire s’oppose aux identifications secondaires qui viennent s’y superposer, non seulement en ce qu’elle est la première chronologiquement, mais en ce qu’elle ne s’établirait pas consécutivement à une relation d’objet proprement dite et serait « … la forme la plus originaire du lien affectif à un objet » (1 a). « Au tout premier début, à la phase orale primitive de l’individu, l’investissement d’objet et l’identification ne sont peut-être pas à distinguer l’une de l’autre » (2 a).
Ce mode du lien de l’enfant à une autre personne a été décrit principalement comme première relation à la mère, avant que la différenciation de l’ego et de l’alter ego ne soit solidement établie. Cette relation serait évidemment marquée par le processus de l’incorporation. Il convient cependant de remarquer qu’il est difficile en toute rigueur de rattacher l’identification primaire à un état absolument indifférencié ou anobjectal.
Il est intéressant de noter que Freud, qui n’emploie d’ailleurs que rarement l’expression d’identification primaire (2 b), désigne par là une identification au père « de la préhistoire personnelle » pris par le garçon comme idéal ou prototype (Vorbild). Il s’agirait là « d’une identification directe et immédiate qui se situe antérieurement à tout investissement d’objet » (2 6-1 b).
(1) Freud (S.). Massenpsychologie und Ich-Analyse, 1921. – a) G.W., XIII, 118 ; S.E., XVIII, 107 ; Fr., 120. – b) Cf. G.W., XIII, 115 sqq. ; S.E., XVIII, 105 sqq. ; Fr., 117 sqq.
(2) Freud (S.). Das Ich und das Es, 1923. – a) G.W., XIII, 257 ; S.E., XIX, 29 ; Fr., 183. – b) G.W., XIII, 259 ; S.E., XIX, 31 ; Fr., 185.