Introversion
= D. : Introversion. – En. : introversion. – Es. : introversión. – I. : introversione : – P. : introversào.
● Terme introduit par Jung pour désigner d’une façon générale le détachement de la libido de ses objets extérieurs et son retrait sur le monde intérieur du sujet.
Freud a repris le terme mais en en limitant l’usage à un retrait de la libido aboutissant à l’investissement de formations intrapsychiques imaginaires qui serait à distinguer d’un retrait de la libido sur le moi (narcissisme secondaire).
◼ Le terme d’introversion apparaît pour la première fois chez Jung en 1910 dans Sur les conflits de l’âme infantile (Über Konflikte der kindlichen Seele). On le retrouve dans de nombreux textes postérieurs, notamment dans Métamorphoses et symboles de la libido (Wandlungen und Symbole der Libido, 1913). Le concept a connu depuis une vogue étendue dans les typologies post-jungiennes (opposition des types introverti et extraverti).
Freud, s’il a admis le terme d’introversion, a fait d’emblée des réserves sur l’extension à attribuer au concept.
Pour lui, l’introversion désigne le retrait de la libido sur des objets imaginaires ou fantasmes ; en ce sens l’introversion constitue un temps de la formation des symptômes névrotiques, temps consécutif à la frustration et pouvant conduire à la régression. La libido « … se détourne de la réalité qui a perdu de sa valeur pour l’individu du fait de la frustration obstinée qui en provient et elle se tourne vers la vie fantasmatique où elle crée de nouvelles formations de désir et ranime les traces de formation de désir antérieures oubliées » (1).
Dans Pour introduire le narcissisme (Zur Einführung des Narzissmus, 1914), Freud critique l’usage, trop large à ses yeux, du terme d’introversion qui conduit Jung à connoter la psychose comme névrose d’introversion. Freud oppose le concept de narcissisme (secondaire), comme retrait de la libido sur le moi, à celui d’introversion comme retrait de la libido sur des fantasmes et connote la psychose comme névrose narcissique*.
(1) Freud (S.). Ober neurotische Erkrankungstypen (1912). G.W., VIII, 323-4 ; S.E., XII, 232.