Névrose mixte

= D. : gemischte Neurose. – En. : mixed neurosis. – Es. neurosis mixta. – I. : nevrosi mista. – P. : neurose mista.

● Forme de névrose caractérisée par la coexistence de symptômes relevant, selon Freud, de névroses étiologiquement distinctes.

◼ Chez Freud on rencontre le terme de névrose mixte surtout dans ses premiers écrits (1), pour rendre compte du fait que les symptômes psycho-névrotiques sont très souvent combinés avec des symptômes actuels ou encore que les symptômes de telle psychonévrose s’accompagnent des symptômes de telle autre.

Le terme ne se borne pas à connoter un tableau clinique complexe. Pour Freud, dans les cas de névrose mixte, on peut, au moins idéalement, rapporter chaque type de symptôme présent à un mécanisme spécifique : « Chaque fois qu’on est en présence d’une névrose mixte on peut montrer qu’il existe un mélange de plusieurs étiologies spécifiques » (2).

Les névroses se présentent rarement à l’état pur : c’est là un fait très largement reconnu par la clinique psychanalytique. On insiste par exemple sur l’existence de traits hystériques à la racine de toute névrose obsessionnelle (3) et d’un noyau actuel dans toute psychonévrose (voir : Névrose actuelle). Ce qu’on a appelé depuis Freud cas-limites, désignant par là des affections où entrent à la fois des composantes névrotiques et psychotiques, témoigne aussi de l’intrication des structures psychopathologiques.

Mais le terme de névrose mixte ne doit pas conduire à récuser toute classification nosographique (4). Il implique au contraire qu’on puisse dans tel cas clinique complexe déterminer la part qui revient à telle structure et à tel mécanisme.

(1) Cf. par exemple : Freud (S.). Über die Berechtigung, von der Neurasthenie einen bestimmten Sgmptomenkomplex als « Angstneurose » abzutrennen, 1895. – Breuer (J.) et Freud (S.). Zur Psychotherapie der Hysterie, 1895, notamment, G.W., I, 256 ; S.E., II, 259 ; Fr., 208.

(2) Freud (S.). Über die Berechtigung, von der Neurasthenie einen bestimmten Symptomenkomplex als « Angstneurose » abzutrennen, 1895. G.W., I, 339 ; S.E., III, 113.

(3) Cf. par exemple : Freud (S.). Aus der Geschichie einer infantilen Neurose, 1918. G.W., XII, 107 ; S.E., XVII, 75 ; Fr., 381. – Et Hemmung, Symptom und Angst, 1926. G.W., XIV, 143 ; S.E., XX, 113 ; Fr., 33-4.

(4) Cf. par exemple : Freud (S.). Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, 1916-17. G.W., XI, 405 S.E., XVI, 390 Fr., 417-18.