Pulsion de destruction

= Dr : Destruktionstrieb. – En. : destructive instinct. – Es. : instinto destruc-tivo ou destructor. – I. : istinto ou pulsione di distruzione. – P. : impulso destrutivo ou pulsào destrutiva.

● Terme employé par Freud pour désigner les pulsions de mort*, dans une perspective plus proche de l’expérience biologique et psychologique. Parfois son extension est la même que celle du terme pulsion de mort, mais plus souvent, il qualifie la pulsion de mort en tant qu’elle est orientée vers le monde extérieur. Dans ce sens plus spécifique, Freud emploie aussi le terme : pulsion d’agression* (Aggressionstrieb).

◼ La notion de pulsion de mort a été introduite dans Au-delà du principe de plaisir (Jenseits des Lustprinzips, 1920) ; dans un registre franchement spéculatif ; mais dès ce texte, Freud se soucie d’en reconnaître les effets dans l’expérience. Aussi, dans des textes ultérieurs, parle-t-il souvent de pulsion de destruction, ce qui lui permet de marquer plus exactement le but des pulsions de mort.

Comme celles-ci opèrent « essentiellement en silence », aux dires de Freud, et ne peuvent donc guère se reconnaître que lorsqu’elles agissent au-dehors, on comprend que le terme pulsion de destruction en qualifie les effets les plus accessibles, les plus manifestes. La pulsion de mort se détourne de la personne propre en raison de l’investissement de celle-ci par la libido narcissique et se tourne vers le monde extérieur par l’intermédiaire de la musculature ; elle « … se manifesterait maintenant – sans doute seulement de façon partielle – comme pulsion de destruction, dirigée contre le monde et d’autres êtres vivants » (1).

Dans d’autres textes, ce sens restrictif de pulsion de destruction par rapport à pulsion de mort n’est pas aussi nettement dégagé, Freud incluant dans la pulsion de destruction l’autodestruction (Selbstdestruktion) (2). Quant au terme pulsion d’agression, il est, lui, réservé à la destruction tournée vers l’extérieur.

(1) Freud (S.). Das Ich und das Es. 1923. G.W.. XIII, 269 ; S.E., XIX, 41 ; Fr.,-197.

(2) Cf. Freud (S.). Neue Folge der Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, 1932. G.W., XV, 112 ; S.E., XXII, 106 ; Fr., 144.