Sadisme

= D. : Sadismus.—En. : sadism. – Es. : sadismo. – sadismo.— P. : sadismo.

● Perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation infligée à autrui.

La psychanalyse étend la notion de sadisme au-delà de la perversion décrite par les sexologues, en en reconnaissant de nombreuses manifestations plus larvées, infantiles notamment, et en en faisant une des composantes fondamentales de la vie pulsionnelle.

◼ Pour la description des différentes formes ou degrés de la perversion sadique nous renvoyons le lecteur aux ouvrages des sexologues, notamment Kraflt-Ebing et Havelock Ellis (α).

Du point de vue terminologique, notons que Freud, le plus souvent, réserve le terme de sadisme (Trois essais sur la théorie de la sexualité [Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie, 1905] par exemple) ou de « sadisme proprement dit » (1) à l’association de la sexualité et de la violence exercée sur autrui.

Cependant, d’une façon plus lâche, il nomme parfois sadisme l’exercice de cette seule violence, hors de toute satisfaction sexuelle (2) (voir : Pulsion d’emprise, Agressivité, Sado-masochisme). Un tel emploi, dont Freud lui-même a souligné qu’il n’était pas absolument rigoureux, a pris une large extension en psychanalyse ; il conduirait à tort à faire du terme de sadisme le synonyme de celui d’agressivité. Cet emploi est particulièrement net dans les écrits de Melanie Klein et de son école.

▲ (α) C’est Krafft-Ebing qui a proposé de désigner cette perversion du nom de sadisme, par référence à l’œuvre du marquis de Sade.

(1) Freud (S.). Das Ökonomische Problem des Masochismus, 1924. G.W., XIII, 376 ; 3.E., XIX, 163 ; Fr., 216.

(2) Cf. par exemple : Freud (S.). Triebe und Triebschicksale, 1915. GAV., X, 221 ; S.E., XIV, 128 ; Fr., 46.