Série complémentaire
= D. : Ergänzungsreihe. – En. : complemental sériés. – Es. : serie comple-mentaria. – I. : serie complementare. – P. : série complementar.
● Terme utilisé par Freud pour rendre compte de l’étiologie de la névrose et dépasser l’alternative qui contraindrait à choisir entre des facteurs exogènes ou endogènes : ces facteurs sont en réalité complémentaires, chacun pouvant être d’autant plus faible que l’autre est plus fort, de sorte qu’un ensemble de cas peut être rangé dans une échelle où les deux types de facteurs varient en sens inverse ; ce n’est qu’aux deux extrêmes de la série qu’on ne retrouverait plus qu’un seul des facteurs.
◼ C’est dans les Leçons d’introduction à la psychanalyse (Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, 1916-17) que l’idée de série complémentaire est le plus nettement affirmée. D’abord en liaison avec la question du déclenchement de la névrose (1 a) : il n’y a pas à choisir, du point de vue étiologique, entre le facteur endogène représenté par la fixation et le facteur exogène représenté par la frustration ; ils varient en raison inverse l’un de l’autre : pour que la névrose se déclenche, il peut suffire d’un traumatisme minime dans le cas où la fixation est forte, et vice versa.
D’autre part, la fixation peut elle-même se subdiviser en deux facteurs complémentaires : constitution héréditaire et vécu infantile (1 b). Le concept de série complémentaire permettrait de situer chaque cas dans une série, selon la part relative de la constitution, de la fixation infantile et des traumatismes ultérieurs.
Freud utilise principalement la notion de série complémentaire pour rendre compte de l’étiologie de la névrose ; on peut s’y référer dans d’autres domaines où intervient également une multiplicité de facteurs variant en raison inverse l’un de l’autre.
(1) Cf. Freud (S.), a) G.W., XI, 359-60 ; S.E., XVI, 346-7 ; Fr., 373-4. – b) G.W., XI, 376 ; S.E., XVI, 362 Fr., 388-9.