Contenu latent
= D. : latenter Inhalt. – En. : latent content. – Es. : contenido latente. – I. : contenuto latente. – P. : conteûdo latente.
● Ensemble de significations auquel aboutit l’analyse d’une production de l’inconscient, singulièrement du rêve. Une fois déchiffré, le rêve n’apparaît plus comme un récit en images mais comme une organisation dépensées, un discours, exprimant un ou plusieurs désirs.
◼ On peut entendre l’expression de contenu latent en un sens large, comme l’ensemble de ce que l’analyse dévoile successivement (associations de l’analysé, interprétations de l’analyste) ; le contenu latent d’un rêve serait alors constitué de restes diurnes, de souvenirs de l’enfance, d’impressions corporelles, d’allusions à la situation transférentielle, etc.
En un sens plus étroit, le contenu latent désignerait par opposition au contenu manifeste – lacunaire et mensonger – la traduction intégrale et véridique de la parole du rêveur, l’expression adéquate de son désir. Le contenu manifeste (que Freud désigne souvent du seul terme de « contenu ») est la version tronquée, le contenu latent (appelé aussi « pensées » ou « pensées latentes » du rêve) découvert par l’analyse est la version correcte : ils « … nous apparaissent comme deux présentations du même contenu en deux langues différentes, ou, pour mieux dire, le contenu du rêve nous apparaît comme un transfert des pensées du rêve dans un autre mode d’expression dont nous devons apprendre à connaître les signes et les lois de composition, par comparaison de l’original et de la traduction. Les pensées du rêve nous sont immédiatement compréhensibles dès que nous en prenons connaissance » (1 a).
Selon Freud, le contenu latent est antérieur au contenu manifeste, le travail du rêve transformant l’un en l’autre et, en ce sens, n’étant « jamais créateur » (2). Cela ne signifie pas que l’analyste puisse tout redécouvrir
— « Dans les rêves les mieux interprétés on est souvent obligé de laisser dans l’ombre un point […]. C’est là l’ombilic du rêve » (1 b) – ni par conséquent qu’il puisse y avoir une interprétation définitive d’un rêve (voir : Surinterprétation).
(1) Freud (S.). Die Traumdeulung, 1900. – a) G.W., II-III, 283 ; S.E., IV, 277 ; Fr., 207. – b) G.W., II-III, 530 ; S.E., V, 525 ; Fr., 433.
(2) Freud (S.). Über den Traum, 1901. G.W., II-III, 680 ; S.E., V, 667 ; Fr., 112.