Représentations infantiles de l’organe génital féminin

Un patient, sévèrement menacé dans son enfance (impuissant par suite de craintes de castration), rêve qu’il achète une cravate pour son professeur d’anglais (une femme), cravate qui n’est autre chose qu’une anguille enroulée1. L’analyse révèle que c’est un pénis (poisson-cravate) qu’il voulait lui offrir car il a horreur des êtres qui en sont dépourvus. Pour approcher une femme sans angoisse, il est obligé de se représenter le vagin comme un pénis enroulé.

Un autre patient rapporte le souvenir conscient d’une théorie infantile selon laquelle les femmes auraient un pénis court mais épais, avec un urètre large, dont l’orifice serait suffisamment grand pour recevoir le pénis. (L’idée qu’il existe des individus sans pénis est très désagréable aux enfants (Freud) du fait de l’étroite association avec le complexe de castration). Les enfants sont donc obligés d’inventer toutes sortes de théories concernant l’organe génital féminin qui concordent toutes sur un point, à savoir que, en dépit des apparences, la femme possède un pénis.

 


1 Anguille se dit « Angolna » en hongrois, phonétiquement voisin du mot » angol nö » = anglaise.