2009-04-16T11:32:02.640000000P5DT20H26M8S187LibreOffice/5.2.6.2$Windows_X86_64 LibreOffice_project/a3100ed2409ebf1c212f5048fbe377c281438fdc2017-03-18T10:59:57.337000000collection science de l’homme dirigée par gérard mendel
petite bibliothèque payot
Cet ouvrage, traduit de l’anglais par J. Kalmanovitch. a été précédemment publié dans la « Bibliothèque Scientifique » aux Éditions Payot.
Payot, Paris 1969. Pour l'édition anglaise : D. W. Winnicott, Collected Papers, Tavistock Publications, Ltd.
1978PsychanalyseDe la pédiatrie à la psychanalyse
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Section B
518
505
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Donald Winnicott
De la pédiatrie à la psychanalyse
Table des matières
Table des matières
Préface du Dr Henri Sauguet10
Première partie. Travaux théoriques20
1. La défense maniaque (1935)21
Les caractéristiques de la défense maniaque26
Le déni de certains aspects des sentiments de dépression29
Dépressif, « Ascensif »30
La défense maniaque et le symbolisme32
Exemples cliniques32
* * *36
* * *40
* * *41
Résumé44
2. Le développement affectif primaire (1945)46
Les processus primaires de développement52
La dissociation56
L’adaptation à la réalité57
La cruauté primitive (stade de la pré-inquiétude, pre-concern)61
La vengeance primitive62
Résumé65
3. La haine dans le contre-transfert (1947)66
4. La réparation en fonction de la défense maternelle organisée contre la dépression (1948)81
Résumé89
5. L’esprit et ses rapports avec le psyché-soma (1949)90
Théorie de l’esprit93
Illustration clinique99
L’esprit localisé dans la tête106
Résumé108
6. L’agressivité et ses rapports avec le développement affectif (1950-55)110
I. Rapport à une session d’études110
L’agressivité à différents stades du développement113
Stade précédant l’apparition de l’inquiétude113
Le stade de l’inquiétude114
La colère115
L’évolution du monde intérieur115
Résumé120
II. Les premières racines de l’agressivité120
III. La nature externe des objets127
7. Psychose et soins maternels (1952)134
Les stades primitifs du développement affectif137
Conclusion148
8. Objets transitionnels et phénomènes transitionnels (1951)150
Introduction150
La première possession151
Développement d’un schème personnel153
Tableau des particularités de la relation157
Rapport entre l’objet transitionnel et le symbolisme158
Description clinique d’un objet transitionnel159
Cas de deux frères et différence de l’utilisation de leurs premières possessions159
Étude théorique163
Relation de l’objet transitionnel avec l’objet interne (Klein)163
Illusion – Désillusionnement164
L’illusion et la valeur de l’illusion166
Résumé171
9. L’angoisse associée à l’insécurité (1952)173
10. Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique (1954)180
***190
Résumé206
11. La position dépressive dans le développement affectif normal (1954-1955)208
Fonction de l’environnement214
L’angoisse dépressive218
La défense maniaque224
L’examen du monde intérieur225
Les types de défense227
La réaction à la perte230
Le concept du « bon sein »231
12. La préoccupation maternelle primaire (1956)234
Préoccupation maternelle236
13. La tendance antisociale (1956)243
La nature de la tendance antisociale246
Le vol250
Premiers signes de la tendance antisociale251
La perte originaire254
Le traitement257
14. Les formes cliniques du transfert (1955-56)258
15. La première année de la vie (1958)266
Introduction266
La dépendance268
L’intégration269
La personnalisation271
L’esprit et l’association psyché-soma272
La fantasmatisation et l’imagination273
La réalité personnelle (intérieure)274
La vie instinctuelle275
Les relations objectales277
La spontanéité278
La capacité créatrice279
La motricité. L’agressivité280
La capacité d’inquiétude281
Les possessions281
L’amour283
Conclusions283
16. La capacité d’être seul (1958)285
Relations à deux et relations à trois286
Être effectivement seul287
Le paradoxe287
Après un rapport sexuel288
La scène primitive288
Le bon objet intériorisé289
Être seul à un stade d’immaturité290
« Je suis seul »290
« Relation au moi » (ego-relatedness)292
L’acmé de la relation au moi293
Résumé295
17. La psychanalyse et le sentiment de la culpabilité (1958)297
1. Capacité d’avoir un sentiment de la culpabilité assumé299
Le surmoi302
La psychopathologie du sentiment de la culpabilité304
2. La culpabilité à son point d’origine307
3. Le sentiment de la culpabilité remarquable par son absence312
L’artiste créateur314
Comment on perd et recouvre le sens de la culpabilité314
18. Le contre-transfert (1960)318
19. La théorie de la relation parent-nourrisson (1960)329
Le mot « nourrisson »334
Historique335
A) Le nourrisson338
Le potentiel inné et son destin338
Le développement de l’enfant au cours du stade du « maintien »340
Dépendance342
Isolation de l’individu342
L’annihilation344
Nouvelle étude de la note de Freud345
B) Le rôle des soins maternels345
Examen d’un détail des soins maternels348
Ignorance des soins maternels satisfaisants351
C) Les changements chez la mère351
Résumé355
20. L’adolescence (1962)357
À travers le « pot au noir »357
Remède à l’adolescence358
Définition théorique358
Le milieu359
L’attitude de défi et l’attitude de dépendance360
L’isolement de l’individu360
La sexualité apparaît avant l’aptitude à l’assumer360
Le temps de l’adolescence361
Trois changements sociaux362
La fausse solution est inacceptable364
Les besoins des adolescents366
L’adolescence normale et certains types de maladies366
Le « pot au noir »367
L’adolescence et la tendance antisociale368
Deuxième partie. Travaux cliniques371
21. L’observation des jeunes enfants dans une situation établie (1941)372
Comportement de l’enfant374
Déviations de la normale378
Utilisation de la technique illustrée par un cas379
Discussion théorique383
Ces expériences sont totales395
Note sur le troisième stade396
Résumé399
22. Le respect du symptôme en pédiatrie (1953)400
Un cas d’énurésie404
Résumé de l’anamnèse409
Traitement410
Premier entretien avec Philippe411
Deuxième entretien419
Deux autres dessins :419
Troisième entretien420
La maladie à la maison421
Résumé424
23. Repli et régression (1954)425
Premier et deuxième épisodes426
Troisième épisode429
Quatrième épisode429
Cinquième épisode430
Sixième épisode432
Résumé434
24. La ficelle : un aspect technique de la communication (1960)436
Commentaire440
Résumé442
25. L’effet des parents psychotiques sur le développement affectif de leur enfant (1961)443
L’histoire d’Esther443
La psychose448
Une mère schizoïde450
Séparer un enfant d’un parent malade453
La mère « chaotique »454
Les parents dépressifs455
Les parents malades comme thérapeutes457
Les stades du développement et la psychose parentale459
26. De la régression considérée comme une thérapie (1963)460
Consultation avec la mère – 12 octobre 1955466
D’octobre 1955 à février 1956470
De mars 1957 a octobre 1961476
Entrevue personnelle avec Cecil (8 ans) – octobre 1961477
Résumé486
Bibliographie générale488
Bibliographie de l’auteur 1926-1964498
Section A499
Section B505
1926505
1928505
1930505
1934506
1936506
1939506
I940506
1941507
1942507
1943507
1944507
1945507
1946508
1947508
1948509
1951510
1952510
1954511
1955512
1956512
1958513
1959515
1960515
1961515
1962515
1963516
Préface du Dr Henri Sauguet
Dans le panorama de la psychanalyse infantile D. W. Winnicott occupe une place intéressante à bien des égards, par son originalité, son non-conformisme, sa position en marge des deux courants, des deux écoles représentées par Anna Freud et Mélanie Klein, au sein de la Société Britannique de Psychanalyse à laquelle il appartient.
Les Collected Papers objet de la présente traduction de Jeannine Kalmanovitch, rassemblent ses travaux, échelonnés sur plus de trente ans, et portent en sous-titre « De la pédiatrie à la psychanalyse ».
Médecin, Winnicott tentera, à l’exemple de Freud, de raccorder la connaissance analytique aux notions héréditaires, biologiques, physiologiques… indispensables pour comprendre les phénomènes de la période qu’il étudie.
Analyste, il s’efforce d’élaborer l’ensemble de ses observations afin de les articuler au corps de doctrine issu de l’œuvre de Freud et de ses continuateurs. Mais il fait aussi des emprunts théoriques à d’autres écoles (notions concernant l’inconscient collectif de Jung).
Thérapeute, il tire les conséquences de ses observations sur la relation précoce mère-enfant et n’hésite pas à introduire dans la technique classique les variations (management) susceptibles de modifier l’état de son malade, en transposant ce qu’il a exploré et compris de ces relations précoces.
La lecture de Winnicott n’est pas facile si on veut le suivre sur un mode rationnel. Par contre si l’abandon et l’intuition y ont leur place tout devient plus simple et l’esprit n’est plus heurté par les transpositions, les analogies franchissant de longues périodes de temps, passant d’une structure, d’une organisation anciennes, primitives, à celles d’un adolescent ou d’un adulte. La signification, ainsi dégagée des comportements, des symptômes, incompréhensibles en se référant aux seules données analytiques habituelles, nous devient plus accessible et plus claire.
Et surtout elle nous apporte avec la compréhension une possibilité de contact et d’action thérapeutique. Winnicott fait appel à la fibre maternelle que tout être – homme ou femme – porte en lui. Si grâce à elle nous comprenons ce que l’autre reçoit comme amour un espoir se lèvera pour celui qui, jusqu’alors, était retranché des autres par l’organisation de ses pensées ou de ses actes.
Il faut s’accommoder de passer du vécu (reconstruit) d’un nourrisson de quelques semaines à la réaction butée, désordonnée d’un jeune enfant, aux modes de pensée ou d’être d’un adulte, au rapport analytique avec ses phénomènes de transfert et de contre-transfert. Car c’est souvent sous cette forme, déroutante pour le lecteur non averti, que se présente un article de Winnicott, qu’il concerne la relation mère-enfant, le travail analytique avec ses malades psychonévrotiques, l’extension de la psychanalyse au traitement des cas limites « anti-sociaux » ou « psychotiques » permet à Winnicott de reconstruire la dynamique de la petite enfance, particulièrement celle de la période de dépendance avec les soins maternels qui lui répondent.
Au cours de sa recherche Winnicott a été amené à introduire un certain nombre de concepts nouveaux tels que nursing (soins maternels), holding (maintien), psyché-soma, etc., dont le lecteur trouvera le sens et la justification dans le texte. L’un d’eux cependant mérite une attention toute particulière en raison de son adoption quasi unanime : c’est celui d’objet transitionnel. Le terme désigne les objets – couche, oreiller, ours – investis à la fois de libido narcissique et objectale, par lesquels l’enfant passe du premier jeu érotique avec son corps ou celui de la mère, aux jouets et plus tard au travail, aux marottes, etc.
Si le lecteur se laisse entraîner dans cet univers si particulier situé à l’aube de la vie, s’il se laisse aller aux réminiscences instinctives aussi surprenantes qu’elles soient, s’il s’abandonne à son guide, il sera récompensé de son effort et enrichi de ce commerce.
Dès le début Freud avait ouvert la voie à l’observation analytique de l’enfant en révélant l’importance de la sexualité infantile dans la structuration normale ou pathologique de l’individu, en fixant les étapes de son évolution (1905), en effectuant par personne interposée la première analyse d’enfant, avec le cas célèbre du petit Hans (1908), en encourageant l’observation analytique de l’enfant avec l’espoir d'en retirer des applications thérapeutiques et éducatives.
Nombreux sont ceux qui se sont aussitôt engagés dans cette voie (Hermine von Hugh-Hellmuth, Aichhorn, Pfister…). Mais le véritable essor commence après 1920. Et si les noms de Anna Freud et de Mélanie Klein dominent la cohorte des chercheurs, d’autres contributions à la connaissance de l’enfant s’imposent par leur valeur. Celles de René Spitz, de Margaret Mahler, de Phyllis Greenacre, etc.
Winnicott est de ceux-là et oriente sa recherche vers le couple mère-enfant, c’est-à-dire vers les relations du début de la vie où le rôle de la mère est capital, en raison de la dépendance complète de l’enfant. Durant cette période, correspondant au narcissisme primaire, l’empathie de la mère et les soins dispensés par elle sont essentiels.
Il en étudie les manifestations au sein du couple de maternage, prolongement psychologique de la phase biologique de symbiose. Et, puisque « l’enfant est sa mère et que la mère est l’enfant » il présume que cette phase psychologique commence vers la fin de la vie in utero, avant la naissance. Cette conception considère le narcissisme de l’enfant comme le prolongement de celui de la mère ; le rôle du narcissisme dans l’économie de la vie sexuelle et affective de la femme, prenant ses racines dans le désir d’avoir un enfant, est bien connu.
L’inadéquation de la mère à son nourrisson et sa conséquence (traumatisme narcissique) sont des conditions propices au développement d’une psychose ou de réactions psychotiques, soit d’une individuation précoce (soi artificiel). De cette observation du nursing et du holding (soins maternels et « maintien » du nourrisson) Winnicott tire de nombreuses conclusions théoriques et pratiques, notamment la nécessité de variations dans la cure, de management de la situation analytique.
La psychanalyse ne reconnaît à cette phase ni moi, ni objet ; et ceux qui l’ont étudiée ont dû forger des termes nouveaux de pré-moi ou de pré-objet, de moi autonome, de soi, etc., pour rendre compte de la complexité génétique, dynamique, structurale… de cette période.
Winnicott reprend la notion des « nuclei du moi » de Glover et ajoute que ces noyaux sont alimentés en permanence par des transfusions libidinales de la mère. Un retrait prématuré par différenciation ou séparation de la mère peut être à l’origine des troubles ultérieurs. Chacun de ces noyaux accède à une certaine autonomie, et celle de tous conduit à l’autonomie du moi par rapport à l’environnement pour aboutir enfin à l’indépendance envers la mère. Lorsque ce processus est trop précoce et conduit à un désinvestissement de la personne de la mère, il a pour conséquence, chez l’enfant, l’échec de l’intégration. « La psychose est une maladie de la faillite de l’environnement. » Mais l’envahissement par les défenses psychotiques n’est pas toujours total ; le clivage peut isoler les noyaux envahis des noyaux demeurés, à différents degrés, normaux.
La phase de dépendance doit être suffisante en durée et intensité pour assurer les investissements d’organes par la mère ; l’enfant en tire son image corporelle. En prenant possession de la fonction de l’environnement l’enfant prend possession de lui-même.
Le moi corporel est lié aux affects et participe à la décharge somatique des pulsions érotiques et agressives. Les fixations précoces se retrouvent dans la dépression, les processus schizoïdes, le masochisme et les conduites « antisociales ».
Winnicott a été un précurseur dans l’exploration de ce champ limité et difficile. Certaines de ses conclusions seront acceptées ou confirmées par des recherches partant d’autres points de vue. Celles d’Anna Freud, de M. Mahler, de Spitz, de Ph. Greenacre, etc. C’est le cas par exemple de la notion d’objet transitionnel.
L’autonomie du moi est pour Winnicott le résultat d’une évolution et non un point de départ. Sa conception diffère en cela de celle d’Hartmann.
Il se sépare de Mélanie Klein sur bien des points. Ainsi, il ne renonce pas à l’analyse des défenses au niveau œdipien ; il y ajoute celle des « défenses psychotiques » correspondant à une sorte de morcellement, résultat de clivages au niveau des nuclei du moi.
Durant la période de narcissisme primaire « il n’y a pas un nourrisson mais un couple de soins ». Aussi ne se rallie-t-il pas au déplacement kleinien du conflit œdipien vers le début de la vie. S’il reconnaît l’existence de réactions et de défenses psychotiques, il ne va pas jusqu’à celle de psychoses.
Il reste classique en ce qui concerne le rôle de la régression dans la formation du symptôme. Par contre, sa recherche thérapeutique le conduit à parler de technique régressive. Les cas qui ont attiré son attention exigent une adaptation technique fondée sur le but thérapeutique, (guérison symptomatique) seul possible dans ces états et opposé au but analytique avec sa technique classique.
En s’intéressant à la régression thérapeutique, aux variétés de ses manifestations il a été amené à souligner combien la technique analytique « pure » est une idéalisation. Ses innovations sont moins sujettes à caution que celles de prédécesseurs : analyse poussée des défenses caractérielles de Reich ; technique active de Ferenczi ; expérience émotionnelle correctrice d’Alexander.
Winnicott s’attachera à démontrer que la technique analytique contient, volens nolens, des attitudes de management. Par ce terme il entend certains procédés, interventions de rassurance, de sécurisation. Selon lui la situation analytique dans son ensemble, de même que les interprétations, l’objectivité de l’analyste en seraient autant d’exemples.
Il en recherche l’origine dans le narcissisme primaire, sa relation, ses troubles, ses manifestations dérivées reproduites dans le transfert et la forme des résistances ; la relation analytique, de ce fait, en est infléchie et appelle une adaptation inspirée d’une meilleure connaissance de la période de maternage.
Aussi dans certains états régressifs graves, ceux comportant des défenses psychotiques, est-il souhaitable de savoir reconnaître la détresse significative avant la détresse manifeste. Seule une empathie comparable à celle de la mère envers son nourrisson permet la reconnaissance des signes annonciateurs plus discrets, équivalents des signaux émis par le nourrisson. Sinon il sera à nouveau trop tard.
Son mérite est d’avoir su transformer son observation en résultats descriptif et théorique, d’avoir su découvrir les analogies de ces manifestations initiales avec celles de la cure et d’avoir transposé les conduites maternelles d’amour primaire dans le management de tels sujets lorsqu’ils sont devenus des enfants ou des adultes.
De même les réactions antisociales (gloutonnerie, malpropreté, incontinence, larcins, destructivité, etc.) dérivées d’une désintrication instinctuelle sont des signes d’une détresse fondamentale, d’un appel à l’aide. Au moment de son apparition initiale cette détresse fondamentale appelait l’amour primaire des parents. Plus tard, lorsqu’elle est remplacée par des réactions antisociales, une action « thérapeutique » des parents serait encore susceptible de modifier les choses.
De telles réactions antisociales ou psychotiques peuvent guérir spontanément avec l’établissement de relations d’une certaine qualité. L’analyse, avec les variations parfois nécessaires, peut aider de tels sujets à retrouver un équilibre perdu. Cette aide parentale ou analytique n’a rien à voir avec les gâteries éducatives, manifestations de la culpabilité maternelle, ou d’une formation réactionnelle, comme elle n’a rien à voir avec celles que pourrait donner l’analyste, issues d’un contre-transfert refoulé. Freud dès 1918, parlant de l’abstinence nécessaire, conseillait d’éviter les « gâteries » du type de celles prodiguées dans les cliniques.
En fait les libertés techniques de Winnicott demeurent dans le cadre de la rigueur analytique ; elles sont nécessitées par des structures psychologiques très différentes de celles des névroses classiques, et que l’extension du champ analytique nous amène à traiter chaque jour davantage.
Les « dispositions » de la situation analytique établies par Freud, empiriques à l’origine, relèvent de la connaissance théorique et technique ; elles permettent le rapport analytique et son déroulement par l’analyse des résistances et du transfert. Mais si ce rapport obéit à des règles précises il met aussi en jeu un « art », tant à l’intérieur de la situation qu’à « l’extérieur » de celle-ci, par exemple lorsque le patient soumis à la répétition « agit » pendant la séance ou en dehors de celle-ci, au lieu de se souvenir.
Ces déportations hors du champ analytique sollicitent de l’analyste, de son expérience, de ses qualités humaines, de son art, une adaptation à son patient par des mesures de management. Celles-ci, tout comme celles du rapport analytique le plus classique, sont nécessaires, puisque leur but est de rétablir ou de préparer une situation analytique un instant compromise ou non encore réalisée.
Ces variations techniques de Winnicott ont soulevé bien des objections. Ne faut-il pas plutôt le louer de savoir renoncer à une conception formaliste de la cure, car les manifestations de ces distorsions d’évolution (dysharmonies évolutives) ne sont accessibles qu’à ces aménagements de la relation d’objet unissant le patient à son analyste. Sous cet angle, Winnicott a été incontestablement un novateur rigoureux : son but n’est-il pas de permettre la formation et l’épanouissement de la névrose (ou de la psychose) de transfert, objet du travail analytique.
Le critère dynamique peut justifier une variation ou une modification technique. L’analyste ne peut se retrancher derrière des règles techniques rigides ou idéales lorsque certains malades ne peuvent s’y plier en raison de leur structure inconsciente. Celle-ci est ordonnée par un traumatisme d’autant plus mutilant qu’il a été précoce. C’est pourquoi il devient essentiel de maintenir la relation objectale même si elle doit être « extérieure » au champ analytique pendant un temps plus ou moins long pour pouvoir l’y ramener ensuite.
Ceci comportera des moments difficiles, l’agressivité ayant tendance à s’extérioriser, à s’exprimer en actes. L’analyste doit s’attendre à de telles manifestations et pouvoir les supporter : Mais son empathie est finalement le seul moyen à sa disposition pour permettre d’une part la relation d’objet et pour élaborer et verbaliser d’autre part les manifestations exclues, par répétition, du langage verbal.
L’agir en dehors de la relation analytique a pour cause la dépression, la déprivation et correspond ici, selon Winnicott, à la recherche de l’effet thérapeutique que peut apporter l’environnement dont toute manifestation est ressentie comme manifestation d’amour et fait apparaître un sentiment identique chez l’intéressé, générateur d’autres conduites. Cela suppose un noyau dépressif, une déprivation, autrefois établie sur une relation d’objet, Ainsi le passage à l’acte comme les conduites antisociales visent à retrouver l’objet perdu. Mais si la déprivation est antérieure à toute ébauche de relation d’objet, la symptomatologie actuelle est chargée « d’impuretés » – c’est-à-dire d’introjections paranoïdes, de décharges hypocondriaques ou maniaques… toutes manifestations d’échec dans l’organisation du moi.
Nous retrouvons dans cette opposition de tableaux cliniques, ce qui peut dériver des conceptions kleiniennes des positions paranoïde-schizoïde et dépressive. Winnicott s’en distingue en accordant un rôle prévalent aux pulsions libidinales sur les pulsions agressives. En outre la position dépressive, survenant au sevrage, est pour lui davantage en relation avec l’évolution instinctuelle et la structuration du moi. En effet, à la phase des exigences instinctuelles désordonnées (position paranoïde), la mère est l’objet de leur « assaut ». La position dépressive témoigne d’un état de progression précédé d’une « sollicitude envers l’objet » ainsi mieux traité en raison de phases « tranquilles ».
Tout au long de son œuvre Winnicott est resté un praticien lucide, critique envers sa pratique et soucieux d’en avoir une compréhension théorique appuyée sur l’héritage de ses prédécesseurs. J’espère en avoir donné les lignes directrices de façon suffisante pour inviter le lecteur à pénétrer plus avant. S’il rencontre sur son chemin bien des obstacles tenant à la complexité de la vie psychique et à la source précoce des troubles envisagés il trouvera toujours des faits cliniques où l’authenticité de l’observation et la sincérité de l’auteur seront des points d’appui solides et convaincants. C’est ce qui rend cette œuvre si attachante car, visant à exprimer et à comprendre l’ineffable, elle rapproche à nouveau ceux qui étaient séparés par l’inintelligible.
Dr Henri Sauguet.
Première partie. Travaux théoriques
1. La défense maniaque (1935)1
Exposé fait à la Société britannique de Psychanalyse le 4 décembre 1935
Pour moi, j’ai été amené à mieux comprendre le concept de Mme Klein désigné à l’heure actuelle sous le nom de « défense maniaque », à mesure que j’approfondissais la valeur de la réalité intérieure. Il y a trois ou quatre ans, j’opposais « fantasme » (fantasy) et « réalité », ce qui amenait mes amis non psychanalystes à me dire que j’utilisais le terme de « fantasme » dans un sens différent de l’emploi habituel. Je répondais à leurs objections que cette déformation était inévitable ; en effet (ainsi que dans l’utilisation par le psychanalyste du mot angoisse) l’invention d’un terme nouveau aurait été moins facilement justifiée que le petit coup de pinceau qui ajoute une nuance à un mot déjà existant.
Toutefois, petit à petit, je découvre que j’utilise davantage le mot « fantasme » dans son sens normal ; j’en suis venu à opposer la réalité extérieure à une réalité intérieure plutôt qu’au fantasme.
D’une certaine façon, j’ergote en disant cela puisque si la considération pour le fantasme, conscient et inconscient, est suffisante, il n’est besoin de nul effort pour passer à l’emploi du terme « réalité intérieure ». Pourtant, il peut y avoir des personnes pour lesquelles le changement de terminologie implique comme pour moi une croyance plus approfondie dans la réalité intérieure2
Le terme de « réalité psychique » n’implique rien en ce qui concerne la position du fantasme ; le terme de « réalité intérieure » présuppose l’existence d’un intérieur et d’un extérieur, et par conséquent, d’une membrane frontière qui appartient à ce que j’appellerai maintenant le « psyché-soma » (1957)..
Ces préliminaires et le titre de mon article – « la défense maniaque » – ont un lien : cela fait partie de sa propre défense maniaque que d’être incapable de donner sa pleine signification à la réalité intérieure. Suivant l’angoisse dépressive qui existe en nous, nous sommes plus ou moins en mesure de respecter la réalité intérieure. C’est ainsi que certains jours on voit dans sa pratique analytique un malade qui utilise principalement des défenses maniaques, présenter du matériel défiant l’interprétation sur le moment ; pourtant les notes relatives aux associations de cette séance pourront être très compréhensibles le lendemain.
La compréhension nouvelle vous invite à redéfinir la « fuite vers la réalité » (Searl, 1929) comme une fuite devant la réalité intérieure plutôt que devant le fantasme. La réalité intérieure doit être elle-même décrite en terme de fantasme ; et pourtant ce n’est pas synonyme de monde fantasmatique puisque c’est employé pour désigner le fantasme qui est personnel et organisé et relié historiquement aux expériences physiques, excitations, plaisirs et douleurs de la petite enfance. Le fantasme fait partie de l’effort accompli par l’individu pour affronter la réalité intérieure. On peut dire que le fantasme3
J’utiliserais actuellement le terme de fantasmatisation (1957). et les rêves éveillés sont des manipulations omnipotentes de la réalité extérieure. Le contrôle omnipotent de la réalité implique le fantasme relatif à la réalité. L’individu parvient à la réalité extérieure à travers des fantasmes omnipotents élaborés dans l’effort fait pour fuir la réalité intérieure.
Dans le dernier paragraphe de son article (« The Flight to reality » 1929), Mlle Searl écrit : « …… dans le danger (l’enfant) veut toujours garder avec lui ses parents qui aiment et sont aimés idéalement, sans craindre la séparation ; il veut détruire, en même temps, dans la haine les parents stricts et méchants qui le laissent exposé aux terrifiants dangers des tensions libidinales insatisfaites. C’est-à-dire que dans son fantasme omnipotent, il dévore à la fois les parents stricts et les parents aimants… »
Ce qui est omis là, à mon sens, c’est l’importance de la relation avec les objets que l’on sent à l’intérieur de soi. Nous ne rencontrons pas simplement un fantasme d’incorporation des bons et des mauvais parents, semble-t-il. Nous nous heurtons à un fait dont l’enfant est largement inconscient : des attaques sadiques ont lieu à l’intérieur de l’enfant pour les mêmes raisons que celles qui ont agi dans la relation de l’enfant avec les parents extérieurs – des attaques contre les bons parents ou les parents qui s’aiment (parce qu’en étant heureux ensemble ils le frustrent), des attaques contre les parents rendus méchants par la haine, c’est-à-dire une défense contre les mauvais objets qui menacent maintenant aussi le moi, des tentatives également pour sauvegarder le bien du mal et utiliser le mal pour réagir contre le mal et ainsi de suite.
Les fantasmes omnipotents ne sont pas tellement la réalité intérieure à proprement parler qu’une défense contre son acceptation. On se réfugie ainsi dans le fantasme tout puissant, on fuit certains fantasmes pour d’autres, et cela va jusqu’à la fuite vers la réalité extérieure. C’est la raison pour laquelle j’estime qu’on ne peut mettre en comparaison et en opposition le fantasme et la réalité. Dans le livre d’aventures ordinaire, aventures extraverties, on voit souvent comment, dans son enfance, l’auteur se réfugiait dans le rêve éveillé, et comment il a utilisé plus tard la réalité extérieure pour une même fuite. Il n’est pas conscient de l’angoisse dépressive intérieure qu’il a fuie. Il a mené une vie pleine d’imprévus et d’aventures, et il peut la raconter fidèlement, mais l’impression qu’en tire le lecteur est celle d’une personnalité relativement peu profonde, pour la raison que l’auteur aventurier a dû baser sa vie sur le déni de sa réalité personnelle intérieure. On se détourne avec soulagement de ces auteurs pour aller vers d’autres qui peuvent tolérer l’angoisse et le doute.
Il est possible de suivre le relâchement de la défense maniaque dans le comportement et dans les fantasmes d’un malade au cours de son analyse. Les angoisses dépressives diminuant avec l’analyse et la croyance aux bons objets intérieurs augmentant, la défense maniaque devient moins intense et moins nécessaire, et est par conséquent moins en évidence.
Il devrait être possible d’établir un rapport entre l’atténuation de la manipulation omnipotente, du contrôle et de la dépréciation, d’une part, et, d’autre part, la normale et une certaine défense maniaque employée par tous dans la vie quotidienne. Par exemple, on est au music-hall et sur la scène paraissent des danseurs faisant preuve d’une qualité d’animation professionnelle. On peut dire que ceci est la scène primitive, cela l’exhibitionnisme, voici le contrôle anal, voilà la soumission masochiste à la discipline, voici un défi au surmoi. Tôt ou tard, on ajoute : voici la vie. Ne se pourrait-il pas que le sujet principal de la représentation soit un déni de l’état de mort, une défense contre les idées dépressives de « mort intérieure », la sexualisation étant secondaire ?
Que dire du poste de radio qui fonctionne sans arrêt ? De la vie dans une ville comme Londres avec son bruit incessant, ses lumières jamais éteintes ?
Ce sont là des exemples de la réalité qui rassure vis-à-vis de la mort intérieure, et d’une utilisation de la défense maniaque qui peut être normale.
De même, pour expliquer l’existence du carnet mondain des journaux, il faut émettre l’hypothèse que le besoin de se rassurer devant les idées de maladie et de mort dans la famille royale et dans l’aristocratie est général ; on rassure en publiant ces informations, mais il n’y a pas de rassurance possible contre la destruction et la désorganisation des figures correspondantes dans la réalité intérieure. Du « God save the King » (Dieu garde le Roi), il n’est pas suffisant de dire que nous souhaitons préserver le Roi de la haine inconsciente que nous avons à son égard. On pourrait dire que dans un fantasme inconscient nous le tuons et nous désirons le sauver de notre fantasme, mais c’est pousser loin le sens du mot fantasme. Je préfère dire que, dans notre réalité intérieure, le père intériorisé est tout le temps tué, volé, brûlé, morcelé, et que nous sommes heureux de voir personnaliser ce père intériorisé en un homme réel que nous pouvons aider à protéger. Le deuil de cour est une obligation qui rend hommage à ce que le deuil a de normal. Dans la défense maniaque, le deuil ne peut être vécu.
Les déplacements des personnes en vue sont rapportés et annoncés dans le carnet mondain, et on y retrouve à peine déguisé le contrôle omnipotent des personnages qui représentent les objets intérieurs.
A la vérité, il est difficile de discuter dans l’abstrait si ces façons de faire offrent une rassurance normale par l’intermédiaire de la réalité, ou si elles représentent une défense maniaque anormale ; il est toutefois possible de discuter de l’utilisation de la défense que l’on rencontre au cours de l’analyse d’un malade.
Dans la défense maniaque, on utilise une relation avec l’objet extérieur pour tenter de diminuer la tension dans la réalité intérieure, mais il est caractéristique de la défense maniaque que l’individu soit incapable de croire pleinement à une certaine animation qui nie l’état de mort, puisqu’il ne se croit pas capable d’éprouver un amour objectal ; car on ne peut réparer que si l’on a reconnu la destruction.
Une partie de la difficulté que nous rencontrons pour convenir d’un terme désignant ce que nous appelons actuellement la défense maniaque pourrait découler de la nature même de la défense maniaque. On ne peut s’empêcher de remarquer que le mot « dépression » est non seulement utilisé, mais même employé avec exactitude dans le langage populaire. Ne peut-on y voir l’introspection qui va de pair avec la dépression ? Le fait qu’il n’y a pas d’expression populaire pour la défense maniaque pourrait être rattaché à l’absence d’auto-critique qui y est associée cliniquement. Par la nature même de la défense maniaque, on ne peut s’attendre à être en mesure de la connaître directement par l’introspection, au moment où cette défense est en œuvre.
C’est justement lorsque nous sommes déprimés que nous nous sentons déprimés. C’est juste au moment où notre défense maniaque agit que nous sommes le moins susceptibles de nous sentir en état de défense contre la dépression. A ces moments-là, nous serons plus probablement euphoriques, heureux, affairés, excités, drôles, omniscients, « pleins de vie » ; en même temps, nous nous intéressons moins que d’habitude aux choses sérieuses ; et haïr, détruire, tuer nous paraissent moins horrible.
Je ne veux pas soutenir que dans les analyses du passé4
C’est-à-dire dans la psychanalyse avant M. Klein. on n’ait pas atteint les fantasmes inconscients les plus profonds, ceux que j’appelle ici (suivant Freud) « la réalité intérieure ». En acquérant la technique psychanalytique, on nous apprend à interpréter dans le transfert. L’analyse complète du transfert donne l’analyse de la réalité intérieure. Mais réciproquement il faut une compréhension de celle-ci pour parvenir à comprendre clairement le transfert.
Les caractéristiques de la défense maniaque
J’en viens maintenant à une étude plus approfondie de la nature de la défense maniaque. Ses caractéristiques sont la manipulation, la maîtrise toute puissante et la dépréciation par le mépris ; elle s’organise en fonction des angoisses qui relèvent de la dépression – état qui résulte de la coexistence de l’amour, de l’avidité et de la haine dans les relations entre les objets intérieurs.
La défense maniaque se manifeste de plusieurs manières, différentes mais apparentées :
Le déni de la réalité intérieure.
La fuite de la réalité intérieure vers la réalité extérieure.
Le maintien des personnes de la réalité intérieure en état « d’animation suspendue ».
Le déni des sensations de dépression – la lourdeur, la tristesse – par des sensations spécifiquement contraires, la légèreté, la bonne humeur, etc.
L’emploi de presque n’importe quel contraire pour se rassurer vis-à-vis de la mort, du chaos, du mystère, etc., ces idées appartenant au contenu fantasmatique de la position dépressive.
Le déni de la réalité intérieure. – Je l’ai déjà mentionné quand j’ai expliqué le retard avec lequel j’ai reconnu les fantasmes inconscients les plus profonds. Cliniquement, nous ne voyons pas tant le déni que l’exaltation liée au déni ou bien un sens d’irréalité à l’égard de la réalité extérieure, ou de désintérêt à l’égard des choses sérieuses.
Il y a d’ailleurs un type de reconnaissance partielle de la réalité intérieure qui vaut la peine d’être mentionné à ce propos. On voit parfois une reconnaissance étonnamment profonde de certains aspects de la réalité intérieure chez des gens qui, néanmoins, n’admettent pas comme faisant partie d’eux-mêmes les êtres qui les habitent. Un artiste a le sentiment que le tableau a été peint par quelqu’un en lui ou encore un prédicateur, que Dieu parle à travers lui. Beaucoup de ceux qui mènent une vie normale et de valeur ne se sentent pas responsables de ce qu’il y a de meilleur en eux. Ils sont fiers et heureux d’être l’agent d’une personne aimée et admirée, ou de Dieu, mais ils nient leur paternité de l’objet intériorisé. Je crois qu’on a écrit davantage sur les mauvais objets intériorisés, ainsi désavoués, que sur le déni des bonnes forces et des bons objets intérieurs.
Il y a là un aspect pratique, car, dans l’analyse du malade pieux du type le plus satisfaisant, il est utile de travailler avec le malade comme si la réalité intérieure était reconnue et acceptée pour base. L’origine personnelle du Dieu du malade est alors reconnue automatiquement, une fois levée l’angoisse due à l’analyse de la position dépressive. Si l’analyste avait la pensée que le Dieu du malade est un « objet fantasmatique », ce serait nécessairement dangereux. L’utilisation de cette expression ferait croire au malade que l’analyste sous-estime le bon objet, ce qu’il ne fait pas réellement. Je crois qu’il en serait de même pour l’analyse d’un artiste par rapport à la source de son inspiration, ainsi que pour l’analyse des personnes intérieures et des compagnons imaginaires que nos malades peuvent nous présenter.
L’évitement de la réalité intérieure et la fuite vers la réalité extérieure. – Il en existe plusieurs types cliniques. Il y a le malade qui fait exprimer les fantasmes à la réalité extérieure. Il y a celui qui rêve éveillé, manipulant la réalité sur un mode omnipotent, tout en sachant que c’est une manipulation. Il y a celui qui exploite tous les aspects physiques possibles de la sexualité et de la sensualité. Il y a celui qui exploite les sensations corporelles internes. Des – deux derniers cités, celui qui se masturbe sur un mode compulsif diminue la tension psychique en utilisant la satisfaction qu’il tire de l’activité auto-érotique, et des expériences hétérosexuelles et homosexuelles compulsives, tandis que le second, l’hypocondriaque, en vient à tolérer la tension psychique en niant le contenu fantasmatique.
« L’animation suspendue ». – C’est un aspect de la défense où le malade domine les parents intériorisés en les gardant entre la vie et la mort ; il reconnaît alors dans une certaine mesure, inconsciemment, la réalité intérieure dangereuse (avec ses bons objets menacés, ces mauvais objets et ces objets partiels, ses persécuteurs dangereux) et y fait face. La défense n’est pas satisfaisante parce que la maîtrise omnipotente des mauvais parents intériorisés arrête aussi toutes les bonnes relations ; le malade se sent mort à l’intérieur et voit le monde comme un lieu dénué de couleurs. Le second cas que je cite en est un exemple.
Le déni de certains aspects des sentiments de dépression
Utilisation des contraires pour la rassurance. – On peut examiner ensemble ces deux points. Pour illustrer ce que je veux dire, je vais donner une série de contraires communément exploités dans leurs fantasmes omnipotents et dans leur maîtrise toute puissante de la réalité extérieure par les patients en état de défense maniaque. Certains sont plus couramment employés pour obtenir de la rassurance par la réalité extérieure, de sorte que l’omnipotence et la dépréciation sont relativement peu évidentes.
vider
mort
immobile
gris
sombre
immuable
lent
intérieur
lourd
s’enfoncer
tout en bas
triste
déprimé
sérieux
séparé
qui se sépare
informe
chaos
discorde
échec
morcelé
inconnu et mystérieux
remplir
vivant, se développant
en mouvement
coloré
clair, lumineux
toujours changeant
rapide
extérieur
léger
s’élever
très haut
faisant rire, heureux
euphorique, au 7e ciel
comique
uni
qui s’unit
formé, proportionné
ordre
harmonie
succès
intégré
connu et compris
Les mots-clefs ici sont mort et vivant – en mouvement – se développant.
Dépressif, « Ascensif »
Je désire m’arrêter quelques minutes sur l’une de ces défenses qui m’intéresse particulièrement.
Alors que je cherchais un terme qui pourrait décrire la totalité des défenses contre la position dépressive, le mot « ascensif » m’a été suggéré par le docteur J. M. Taylor comme un contraire de dépressif ; il faut le préférer au terme de « soutenu » que les rapports de la bourse utilisent couramment comme l’opposé de la dépression économique.
Il me semble que ce mot « ascensif » peut être utilement employé pour attirer l’attention sur la défense contre un aspect de la dépression évoqué par des expressions telles que « le cœur lourd », « le profond désespoir », le « sentiment accablant de découragement », etc.
Pensons par exemple aux mots « grave », « gravité », « gravitation » – et aux mots « léger », « légèreté », « lévitation » ; chacun de ces mots a une double signification. Gravité dénote le sérieux, mais est aussi employé pour décrire une force physique. Légèreté dénote la dépréciation et la plaisanterie aussi bien que le manque de poids physique. J’ai toujours trouvé que dans le jeu des enfants, les ballons, les avions et le tapis volant englobent dans leur signification la défense maniaque, parfois spécifiquement et parfois incidemment. La tête légère5
Cf. l’élation. est le symptôme courant d’une phase dépressive imminente, c’est une défense contre le poids, la tête qui semble remplie d’air tend à élever le malade au-dessus de ses soucis. Sous ce rapport, il est intéressant de noter que dans le rire nous montrons à nous-mêmes et aux autres que nous disposons de beaucoup d’air et en avons en trop, alors que lorsque nous soupirons et sanglotons nous montrons par nos efforts d’inspiration rationnelle que nous en manquons relativement.
Le terme « ascensif » souligne la signification de l’Ascension dans la religion chrétienne. Je pense que j’aurais dû décrire une fois la Crucifixion et la Résurrection comme une castration symbolique suivie d’érection en dépit de l’insulte corporelle. Si j’avais soumis cette explication à un chrétien, j’aurais rencontré des protestations pas seulement en raison du rejet général du symbolisme sexuel inconscient ; une partie tout au moins de l’indignation ainsi suscitée aurait été justifiée6
Cette idée a été exprimée par Brierley (1951, ch. 6). parce que j’aurais laissé de côté la signification « dépression-ascension » de ce mythe. Chaque année, le chrétien éprouve les profondeurs de la tristesse du désespoir, de la désespérance le Vendredi Saint. Le chrétien moyen ne peut pas maintenir la dépression très longtemps, aussi passe-t-il à une phase maniaque le Dimanche de Pâques. L’Ascension marque la guérison de la dépression.
Beaucoup de personnes trouvent la tristesse suffisamment à portée de main sans l’aide de la religion et peuvent même tolérer d’être tristes sans le soutien qu’une expérience partagée apporte. Mais ce qui m’a parfois frappé en entendant des gens en analyse se moquer de la religion, c’est qu’ils manifestent une défense maniaque dans la mesure où ils ne parviennent pas à reconnaître la tristesse, la culpabilité et l’inanité, ainsi que l’importance qu’il y a à parvenir jusqu’à la réalité personnelle intérieure ou psychique.
La défense maniaque et le symbolisme
Le sujet que j’ai choisi est certainement très étendu. Un point qui m’intéresse beaucoup est celui de la relation théorique entre les phénomènes de défense maniaque et le symbolisme. Par exemple, s’élever a une signification phallique : l’érection ; c’est évident, mais ce n’est pas la même que sa signification « ascensive » ou contre-dépressive. Les ballons sont utilisés dans les fantasmes et les jeux comme symboles du corps de la mère ou de sa poitrine, de la flatuosité de la grossesse, de la flatuosité de l’érection, etc. ; on les utilise aussi comme symboles contre-dépressifs. Par rapport aux sentiments, ils sont contre-dépressifs, quel que soit l’objet qu’ils remplacent.
Tomber a une signification sexuelle ou passive masochique : il a aussi une signification dépressive : et ainsi de suite.
Une femme peut envier un homme, désirer être un homme, détester être une femme, parce qu’étant susceptible d’être en proie à l’angoisse dépressive, elle en est venue à identifier l’homme à l’érection et donc à la défense maniaque.
Nous laisserons pour une étude ultérieure ces rapports, et d’autres, entre les défenses maniaques et le symbolisme sexuel.
Exemples cliniques
Il serait facile de donner des détails qui s’appliquent à mon propos en les tirant du matériel présenté par chacun des dix malades actuellement en traitement avec moi, cette semaine ou n’importe quelle autre.
J’ai choisi quatre extraits de cas. Les deux premiers malades sont du type asocial, le troisième est un obsédé grave et le quatrième un dépressif.
Le premier, Billy a cinq ans, et je le suis depuis quatre trimestres. Lorsqu’il m’a été amené, à trois ans et demi, il était turbulent, s’intéressait surtout à l’argent et aux crèmes glacées ; il thésaurisait sans pouvoir jouir de ce qu’il avait acquis. Il commençait à voler de l’argent, et je crois que sans l’analyse il serait devenu délinquant, surtout qu’il est le seul enfant d’un foyer où les parents vivent comme des étrangers. Aux premiers stades de l’analyse, son comportement était en accord avec le diagnostic d’« asocial », de « délinquant en puissance ».
Je cite trois jeux choisis au hasard et qui illustrent pourtant bien les changements au cours de l’analyse. Il y eut un intervalle de plusieurs mois entre le premier stade et le second, et entre le second et le troisième.
Tout au début, avant le premier de ces jeux, on pouvait difficilement décrire ses activités comme des jeux – tout au plus y avait-il eu des attaques sauvages contre des pirates.
Dans le premier jeu, il est à la gueule d’un canon auquel je mets le feu. Il est propulsé très haut et très rapidement par-dessus les continents jusqu’en Afrique. En cours de route, il abat différentes personnes avec son bâton et en Afrique, il traite de cette position élevée les indigènes occupés de différentes façons, les précipitant du haut des arbres au creux des puits et coupant la tête du chef.
Pendant la séance où ce jeu a prédominé, il était dans un état d’excitation extrême et je ne fus pas surpris qu’après la séance, en prenant l’ascenseur au second étage où était mon bureau, il s’en aille par erreur au sous-sol – le puits de l’ascenseur ; il en fut terrifié. Ce jour-là, je l’avais suivi (secrètement) en raison de son état d’exaltation et je pus donc le sortir de sa difficulté. Il fut extrêmement rassuré de voir que je m’étais rendu compte de son état anormal et avais donc été près de lui lorsqu’il était en détresse.
Cette séance avait fait suite à une scène à la maison avec sa mère ; cette scène avait, évidemment, été provoquée principalement par son ambivalence qui devenait ouverte. Elle a marqué aussi le paroxysme de son comportement dit « maniaque » et était en rapport dans le temps avec l’analyse de la situation dépressive et l’apparition de sentiment de tristesse et de désespoir. L’apparition de la tristesse a permis pour la première fois des jeux constructifs.
Le jeu qui me rappela celui que je viens de décrire concernait une série de voyages en avion. Ceci se passait quelques mois plus tard. Nous nous envolons de nouveau pour l’Afrique et nous nous attendons à rencontrer des ennemis. Nous regardons le monde d’en haut et rions de son insignifiance. Mais le voyage se caractérise par une série de mesures de sécurité très surprenantes. Nous avons deux volumes d’instructions sur la conduite d’un avion ou d’un hydravion. Nous avons deux moteurs ainsi qu’un hélicoptère au cas où les moteurs tomberaient en panne et encore un parachute chacun. Nous avons un train d’atterrissage avec des roues, mais aussi des flotteurs au cas où nous serions contraints d’amerrir. Nous avons une bonne réserve de nourriture et aussi un sac d’or au cas où la nourriture ou des pièces de rechange viendraient à manquer. De bien d’autres façons encore, nous nous assurons contre l’échec de la tentative que nous faisons pour surmonter nos ennuis.
Dans ce second jeu, il utilise clairement un mécanisme obsessionnel et les persécuteurs sont d’un rang plus élevé : ce sont des avions étrangers qui peuvent devenir des avions alliés dans une guerre contre un troisième pays. (Cela apparut plus tard, dans d’autres jeux.) La dépréciation était moindre qu’auparavant, ainsi que l’omnipotence ; mais notre position supérieure ne s’expliquait pas seulement par le fait qu’on était en position pour laisser tomber des fèces sur ceux qui étaient en dessous : elle gardait une signification « ascensive » ou anti-dépressive.
Voici maintenant un jeu ultérieur à comparer aux autres.
Nous construisons un navire et partons pour un pays de pirates. Dans ce jeu (dont je ne donne que le principal), nous oublions notre but car il fait très beau. Nous restons couchés au soleil sur le pont, jouissant d’être ensemble sur un mode heureux et détendu. De temps à autre nous plongeons dans la mer et nageons paresseusement. Il y a des requins et des crocodiles qui nous rappellent durement à l’occasion leur qualité persécutrice, mais le garçon a un fusil sous-marin, aussi nous ne sommes pas bien inquiets.
Nous prenons à bord une petite fille que nous sauvons et nous construisons des montagnes russes pour sa poupée. Le capitaine donne du souci. De temps à autre, les machines s’arrêtent et après une recherche on découvre que le capitaine a mis de la crotte dans les rouages. Quel capitaine ! Il retire la crotte et nous repartons, et nous prenons plaisir au beau soleil et à la mer.
Une comparaison de ce fragment de jeu avec les deux autres fait apparaître une diminution de l’angoisse de persécution (les pirates dans le passé avaient toujours créé de sérieux ennuis), la transformation des mauvais objets en bons objets (la mer regorgeait de crocodiles et était presque toujours mauvaise), la confiance dans la bonté et la gentillesse (le soleil et l’impression générale de vacances), une association entre le fantasme et les expériences physiques (le fusil qui peut tirer sous l’eau), la maniabilité de la traîtrise du capitaine qu’il compense lui-même (il ôte les saletés des machines), les nouvelles relations d’objet (qui apparaissent surtout par l’entrée nouvelle d’un bon objet sous la forme d’une petite fille, sauvée de la noyade et rendue heureuse par des jeux rythmés de balancement bien contrôlés) et aussi une diminution de l’assurance obsessionnelle exagérée contre le risque. La dépréciation n’apparaît pas dans ce jeu.
La défense maniaque est présente dans la mesure où les dangers sont oubliés, mais le fait de l’amélioration des objets intériorisés rend moins forte la défense maniaque et entraîne les autres changements. Il y a une défense maniaque puisqu’il traite le danger sur un mode maniaque, tirant sur les persécuteurs à l’intérieur du corps (sous l’eau) ; néanmoins, on constate que la relation avec la réalité extérieure est plus forte ; par exemple, dans le rapport du coup de fusil sous l’eau avec le fait d’uriner dans le bain.
Je joue le rôle d’un frère imaginaire, mais aussi d’une mère.
Cliniquement, Billy est devenu un enfant bien plus normal. A l’école, il apprend bien et prend plaisir à sa relation avec les autres enfants et avec les professeurs. A la maison, il n’est pas tout à fait normal, il demande encore de l’argent, est parfois bruyant et il se conduit surtout par moments de façon déraisonnable juste avant le dîner. Mais il a une personnalité charmante, comprend de mieux en mieux les difficultés de ses parents, qui restent froids l’un envers l’autre. La mère est très malade, dépressive et se drogue.
* * *
David, âgé de 8 ans, autre enfant asocial, me fut amené au début de ce trimestre : son traitement était une solution de rechange, sinon, c’était le renvoi de l’école pour « obsession sexuelle et obsession des cabinets » et quelques actes vaguement définis vis-à-vis de garçons et de filles. Il est l’enfant unique d’un père très doué mais dépressif, qui reste parfois au lit plusieurs jours de suite sans raison particulière, et d’une mère très névrosée – comme elle le reconnaît elle-même – et aussi inquiète de la situation réelle à la maison. La mère me soutient très bien.
Comme la plupart des enfants délinquants, David est immédiatement aimé pendant une courte période par tous ceux avec lesquels il n’a pas trop de contact. En fait, depuis que le traitement a commencé, il n’y a pas eu de désagréments à l’extérieur, mais on me dit qu’il est fatigant si on est avec lui un certain temps, car il a besoin qu’on l’occupe et le réclame sans cesse. Sa connaissance des faits de la réalité extérieure est remarquable, quoique typique du délinquant.
Au cours d’une des premières séances, il me dit : « J’espère que je ne vous fatigue pas. » Cette réflexion, associée au fait que les parents s’étaient plaints à moi (qu’il les fatiguait), et aussi à l’expérience que j’ai eue d’un cas analogue (traité avant que j’aie compris grand’ chose de la réalité intérieure) m’amena à me préparer à un cas épuisant.
Un jour où je décrivais le traitement d’un enfant délinquant, au cours d’un séminaire, le Dr Ernest Jones fit remarquer qu’il ressortait du cas un point de pratique : est-il impossible d’éviter d’être épuisé lorsqu’on a affaire à un délinquant ? Car s’il en est ainsi, le traitement de ces cas est certainement très limité. Toutefois, à cette époque, un enfant délinquant avait été traité par le Dr Schmideberg sans de trop graves difficultés dans la conduite de l’analyse. Aussi j’ai le sentiment que le Dr Jones pensait à ce moment-là que ma technique était défectueuse7
Je m’aperçois maintenant qu’il y avait un problème très réel, sous-entendu dans la remarque du Dr Jones, et j’ai développé ce thème par ailleurs. (« Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression dans la situation analytique »)..
Il se confirma bientôt qu’il visait à me fatiguer, mais il avait été possible d’analyser auparavant pas mal de choses. Surtout que les petits jouets avaient permis à David de me donner et de se donner une abondance de fantasmes avec beaucoup de détails8
M. Klein a eu la très heureuse idée d’introduire l’utilisation de quelques petits jouets, ce qui donne à l’enfant un support devant la dépréciation méprisante et rend la toute-puissance pratiquement effective. L’enfant est en mesure d’exprimer des fantasmes profonds au moyen des petits jouets dès le début d’un traitement et il peut le commencer ainsi avec une certaine croyance en sa réalité intérieure..
Après quelques jours, David se mit à fuir les angoisses se rapportant aux fantasmes profonds et à manifester un intérêt à l’égard du monde extérieur, les rues vues de la fenêtre, et du monde à ma porte – spécialement l’ascenseur. L’intérieur de la pièce était devenu son monde intérieur à lui, et s’il devait avoir affaire à moi et au contenu de ma pièce (père et mère, sorciers, fantômes, persécuteurs, etc.), il fallait qu’il ait les moyens de les dominer. D’abord il fallait les fatiguer, car il craignait de ne pas en venir à bout – et selon mon sentiment, il montrait là une certaine méfiance à l’égard de l’omnipotence. A ce stade j’eus la preuve d’une impulsion suicidaire. Parallèle au besoin de me fatiguer, se développait le désir de me sauvegarder de l’épuisement, de sorte que lui, le meneur d’esclaves, prenait le plus grand soin de ne pas épuiser son esclave. Il m’octroyait des périodes de repos obligatoire.
Bientôt, il apparut que c’était lui qui se fatiguait, et le problème de la fatigue de l’analyste fut peu à peu résolu en lui interprétant sa propre fatigue due à la toute-puissance des parents intériorisés qui s’épuisaient l’un l’autre et l’épuisaient aussi.
J’ai eu la chance de l’avoir dans mon bureau à 11 heures le jour anniversaire de l’Armistice. La célébration du 11 novembre l’intéressait beaucoup ; la raison n’était pas tant le fait que son père avait combattu à la guerre, que l’intérêt qu’il avait déjà (avant l’analyse et en relation avec l’analyse) pour les rues et le trafic, car il y trouvait un échantillon, pas trop difficile à dominer, de la réalité intérieure.
Il arriva tout gonflé du plaisir d’avoir acheté un coquelicot à une dame et à 11 heures, il s’intéressait à tous les détails des événements de la rue. Puis vinrent les deux minutes de silence tant attendues. Ce fut un silence particulièrement complet dans mon quartier et il était aux anges. « N’est-ce pas merveilleux ! » Pendant deux minutes de sa vie il avait le sentiment de ne pas être fatigué, de ne pas avoir besoin de fatiguer les parents puisque la toute-puissance était imposée de l’extérieur et était acceptée par tous comme réelle.
Il est intéressant de noter son fantasme selon lequel pendant les minutes de silence les dames continuaient à vendre des fleurs9
C’était son idée et pas vrai en fait., la seule activité permise ; une toute-puissance intérieure plus maniaque aurait arrêté tout (y compris le bien).
L’analyse de la position dépressive et de la défense maniaque a diminué le plaisir fiévreux qu’il prenait dans l’analyse. Des moments de fatigue intense, de tristesse, et de désespoir sont apparus et il a montré indirectement des sentiments de culpabilité. Il a eu quelques semaines de jeux où je devais être très effrayé, et alternativement coupable, et avoir d’atroces cauchemars. Cette semaine, il a même joué à être effrayé lui-même, et aujourd’hui il avait vraiment peur de quelque chose. Il illustra sa résistance en me faisant lui apprendre à plonger, ce qu’il refuse en fait, et je dois lui dire : « Tu me fais perdre mon temps – comment puis-je t’apprendre à plonger si tu ne tiens pas debout ? – je suis fâché contre toi » – et ainsi de suite. Tout cela devient une bonne plaisanterie, il me fait rire de bon cœur et est alors très satisfait. Mais il se rend compte maintenant que cette façon de plaisanter est une défense contre la position dépressive et, à l’heure actuelle, surtout contre les sentiments de culpabilité ; en même temps, la défense est analysée peu à peu.
Comment peut-il plonger à l’intérieur du corps10
J’ajouterais maintenant à cela l’idée de rencontrer la dépression de la mère en plongeant dans son monde intérieur à elle (1957)., dans la réalité intérieure, s’il ne peut se tenir debout, être sûr qu’il est vivant, comprendre ce qu’il trouvera à l’intérieur ?
Le cas de David illustre le danger du moi qui provient de mauvais objets intérieurs, le garçon craignant d’être vidé et épuisé par les parents intérieurs qui se vident constamment l’un l’autre.
David montre qu’il fuit la réalité intérieure pour s’intéresser à la surface de son corps, et à ses sentiments superficiels ; d’où son intérêt pour les corps et les sentiments des autres enfants.
Le déroulement de son analyse montre aussi l’importance qu’il y a à comprendre le mécanisme de la toute-puissance à l’égard des objets intérieurs, ainsi que du rapport entre le déni de la fatigue, de l’angoisse et des sentiments de culpabilité d’une part et le déni de la réalité intérieure d’autre part.
* * *
Charlotte (âgée de 30 ans) est en analyse avec moi depuis deux mois. Cliniquement, c’est une déprimée avec des craintes de suicide, mais elle prend aussi un certain plaisir à la fois au travail et aux activités extérieures.
Tôt dans son analyse elle rapporte un rêve de série : elle arrive dans une gare où il y a un train, mais le train ne part jamais.
La semaine dernière, elle a fait deux fois le même rêve, la même nuit. Je n’en donnerai pas tous les détails, mais en substance dans chaque rêve elle allait et venait dans le couloir d’un train, cherchant un compartiment avec une banquette inoccupée afin de pouvoir s’allonger et dormir pendant le voyage. Mme Une Telle, une femme qu’elle aime bien (et qui est comparable à moi parce qu’elle est aux petits soins pour la malade, mais qui se hâte de prescrire pour les hémorroïdes alors que je ne fais rien pour les traiter) lui disait de trouver un endroit où se laver.
Dans le premier rêve, elle trouvait le compartiment avec une banquette inoccupée, et dans le second, elle trouvait les toilettes. Dans les deux rêves le train partait. C’est cette remarque fortuite qui m’a rappelé le rêve de série. Les hémorroïdes, qui étaient devenues une caractéristique clinique à ce moment-là, attiraient de toute évidence l’attention sur l’excitation anale et le fantasme anal, et l’on n’est pas surpris de trouver des voyages dans les rêves. Au cours de cette séance, la malade décrivit comment elle avait traversé tout le parc avec de grosses chaussures, ce qui l’aidait à apaiser ses sentiments : elle raconta aussi qu’elle avait joué avec son neveu qui lui avait fait faire des exercices de gymnastique sur le sol.
Je pourrais souligner mon rôle maternel dans le transfert, avec le besoin indirectement exprimé de me salir, de me donner des coups de pied, de piétiner mon corps, etc., mais j’ai le sentiment que j’aurais laissé passer quelque chose de très important si je n’avais pas fait remarquer la signification de la réduction de la défense maniaque et les dangers inhérents à ce changement. Le train qui ne partait jamais sur ses rails était le reflet des parents dominés sur le mode tout-puissant, des parents tenus en animation suspendue ; l’expression de Joan Rivière : « la forteresse de la défense maniaque », décrit la condition clinique que la malade craignait à ce moment-là. Les trains qui partent indiquent l’abaissement de cette domination des parents intériorisés ; c’est un avertissement des dangers qui s’y rattachent et de la nécessité de nouvelles défenses, si l’évolution dans cette voie dépassait le développement du moi qu’amenait l’analyse. Depuis peu, il y avait du matériel et des interprétations relatifs à l’absorption de moi-même et de mon bureau, etc.
Dans un langage simple, des accidents peuvent arriver à des trains qui commencent à rouler.
La recherche de toilettes dans ce cadre était probablement relative au développement de la technique obsessionnelle et tout ce que cela signifie par rapport à la capacité de tolérer la position dépressive et de reconnaître l’amour objectal et la dépendance.
A la séance suivante, le malade se sentit responsable des marques de coup sur ma porte et des marques sales sur les meubles et souhaitait les laver.
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Mathilde (âgée de 39 ans) est en analyse depuis 4 ans. Du point de vue clinique, c’était une obsessionnelle grave. En analyse, elle a été dépressive avec des craintes de suicide. Psychologiquement, elle a été malade depuis sa petite enfance et ne se souvient d’aucune période heureuse. A quatre ans, on ne pouvait pas la laisser à la garderie et depuis ce moment jusqu’à la fin de l’enfance sa vie fut dominée par la crainte d’être malade.
Le mot « fin » ne pouvait être mentionné dans aucun contexte dans l’analyse, et toute l’analyse pourrait presque être décrite comme une analyse de sa terminaison11
Cette malade a pu quitter l’analyse après dix années d’un traitement régulier..
Maintenant, les premiers vrais contacts sont en train de s’établir ; l’intérêt anal et le désir, qui étaient profondément refoulés, apparaissent.
Au début de la séance que je me propose de décrire et qui a eu lieu cette semaine, elle essaya de me faire rire et rit elle-même à la pensée que je tenais mes mains comme pour me retenir d’uriner. Avec cette malade comme avec d’autres, j’ai trouvé que cet effort pour rire et me faire rire était un signal d’angoisse dépressive. Un malade peut être très soulagé si cette interprétation est donnée rapidement, il arrive qu’il se mette à pleurer au lieu de continuer à rire et à vouloir être drôle. La malade sortit alors une « polyphoto » (comme on appelle cela) la représentant. Sa mère voulait une photographie d’elle et elle avait estimé que si l’on prend 48 petites photos (c’est le cas de la polyphoto) on pourrait en trouver une ou deux de bonnes. Cette méthode correspond aussi à l’espoir d’assembler des fragments du sein, des parents, de soi-même12
Je verrais bien plus de choses maintenant dans cet incident, mais je crois que j’agirais de la même façon.. Elle me demanda de choisir celle que je préférais et aussi de regarder les 48 photos. Elle avait l’intention de m’en donner une. L’idée était que je devais faire quelque chose en dehors de l’analyse. Quand, au lieu de tomber dans le piège (j’avais été averti de ces pièges quelques jours plus tôt), je commençai à analyser la situation, elle se sentit désespérée, dit qu’elle ne donnerait de photographies à personne, se suiciderait. Nous avions déjà vu beaucoup de choses sur le sujet : voir = donner la vie : le but était de me séduire pour que je nie son état de mort en regardant et en voyant.
Si je ne prenais pas, elle se sentait blessée, ce qui avait trait à son extrême angoisse en rapport avec le fantasme de refus du sein de la mère (en conséquence, la mère se sentait mal ou blessée), au lieu d’éprouver de la colère parce qu’elle était frustrée par la mère. La fin de chaque séance d’analyse risquait d’être ressentie par elle comme un refus coléreux de l’analyse ; elle s’en défendait en insistant sur les pouvoirs de frustration de l’analyste.
Les interprétations mirent en lumière plusieurs points : d’une part, l’analyse était ressentie comme une arme dans mes mains et d’autre part, si je voyais sa photographie (un 48e d’elle), c’était plus réel pour elle que de la voir elle-même. Pour la première fois, la situation analytique (qu’elle a mis quatre années à proclamer comme la seule réalité pour elle) lui paraissait maintenant irréelle, ou tout au moins une relation narcissique ; c’est une relation à l’analyste – qui est appréciable pour elle surtout parce que cela représente un soulagement : prendre sans donner, une relation avec ses propres objets intérieurs. Elle se souvint qu’elle avait tout à coup pensé, un jour ou deux auparavant : « comme c’est terrible d’être réellement soi-même, comme on est terriblement seule. »
Être soi-même signifie : renfermer en soi une relation entre papa et maman. S’ils s’aiment et sont heureux ensemble, ils suscitent de l’envie et de la haine chez celle qui est seule, et s’ils sont mauvais, cruels, s’ils se combattent, c’est à cause de la colère de celle qui est seule, colère enracinée dans le passé.
Cette analyse a été longue, en partie parce que pendant les deux premières années je n’ai pas compris la position dépressive : en fait, c’est seulement la dernière année que j’ai eu le sentiment que l’analyse allait bien.
J’ai cité le cas de Mathilde principalement pour illustrer le sentiment de l’irréalité qui accompagne le déni de la réalité intérieure dans la défense maniaque. L’incident de la polyphoto était une invitation à me laisser prendre dans sa défense maniaque au lieu de comprendre son état de mort, sa non-existence, l’absence du sentiment de sa réalité.
Résumé
J’ai choisi de présenter certains aspects de la défense maniaque et de ses rapports avec la position dépressive. Ce faisant, j’ai amorcé une discussion sur l’expression de réalité intérieure, et sa signification comparée à la signification des termes de fantasme et de réalité extérieure.
Ma compréhension plus profonde de la défense maniaque et la reconnaissance accrue de la réalité intérieure ont rendu ma pratique psychanalytique très différente.
J’espère que les cas présentés ont montré comment la défense maniaque est en quelque sorte un mécanisme couramment utilisé, qui doit être constamment dans l’esprit de l’analyste comme tout autre mécanisme de défense.
Il ne suffit pas de dire que certains cas présentent une défense maniaque, puisque dans tous les cas la position dépressive est atteinte tôt ou tard, et on peut toujours s’attendre à ce que l’on s’en défende. En tout cas, l’analyse de la fin d’une analyse (qui peut commencer au début du traitement) comprend l’analyse de la position dépressive.
Il est possible qu’une bonne analyse soit incomplète parce que la fin est arrivée sans avoir été pleinement analysée elle-même, ou bien il se peut que l’analyse soit prolongée en partie parce que la terminaison, et son issue heureuse, ne deviennent tolérables au malade que lorsqu’elles ont été analysées, donc après l’achèvement de l’analyse de la position dépressive et des défenses qui peuvent être employées contre elles, y compris la défense maniaque.
L’expression « défense maniaque » se propose de couvrir la capacité dont dispose une personne pour dénier l’angoisse dépressive inhérente au développement affectif, angoisse qui appartient à la capacité de ressentir de la culpabilité, de reconnaître sa responsabilité pour les expériences instinctuelles, et pour l’agressivité dans le fantasme qui accompagne les expériences instinctuelles.
2. Le développement affectif primaire13
Exposé fait à la Société Psychanalytique Britannique, le 28 novembre 1945. Int. J. Psycho-Anal. Soc., XXVI, 1945. (1945)
Il apparaîtra clairement d’après le titre de cet article que j’ai choisi un sujet très vaste. Tout ce que je puis tenter de faire, c’est un exposé préliminaire personnel, analogue au chapitre d’introduction d’un livre.
Je ne commencerai pas par un historique en exposant le développement de mes idées à partir des théories des autres, car mon esprit ne procède pas de la sorte. En fait, je glane une chose et une autre çà et là, me penche sur l’expérience clinique, élabore mes propres théories et puis, tout à la fin, je cherche à voir ce que j’ai volé et où. Peut-être cette méthode en vaut-elle une autre.
Une bonne partie du développement affectif primaire n’est pas connue ou n’est pas comprise convenablement, tout au moins en ce qui me concerne, et l’on pourrait bien m’opposer qu’il serait préférable de remettre cette discussion à 5 ou 10 ans d’ici. A cela, il faut arguer qu’il y a constamment des malentendus dans les réunions scientifiques de la Société et que nous trouverons peut-être que nous en savons assez déjà pour prévenir certains de ces malentendus en examinant ces états affectifs primitifs.
Intéressé essentiellement par l’enfant malade et le petit enfant, j’ai décidé qu’il me fallait étudier la psychose dans l’analyse. J’ai suivi à peu près une douzaine d’adultes psychotiques et l’analyse de la moitié d’entre eux a été assez poussée. Cela se passait pendant la guerre et je peux dire en passant que j’ai à peine remarqué le Blitz14
Bombardement de Londres (N.d.T.)., car pendant toute sa durée j’étais occupé à l’analyse de psychotiques qui sont (c’est notoire et affolant) indifférents aux bombes, aux tremblements de terre et aux inondations.
J’ai par conséquent beaucoup à communiquer et à confronter aux théories actuelles, et peut-être faut-il considérer cet exposé comme un début.
En écoutant ce que j’ai à dire et en le critiquant, vous m’aiderez à aborder l’étape suivante, qui est l’étude des sources de mes idées, à la fois dans le travail clinique et dans les publications des analystes. Il a été en fait extrêmement difficile d’exclure le matériel clinique de cet exposé, que je voulais néanmoins bref pour réserver du temps à la discussion.
Tout d’abord, il me faut préparer la voie. Je vais donc essayer de décrire différents types de psychanalyse. Il est possible de pratiquer l’analyse d’un malade relevant de ce traitement, si l’on prend en considération presque exclusivement la relation personnelle de l’intéressé avec autrui, ainsi que les fantasmes conscients et inconscients qui enrichissent et compliquent ces relations entre personnes saines. Tel est le schéma de la psychanalyse à l’origine. Depuis une vingtaine d’années, on nous a montré comment accroître notre intérêt pour le fantasme et à quel point le fantasme du malade sur son organisation intérieure et l’origine de ce fantasme dans l’expérience instinctuelle sont importants en soi15
Cela apparaît principalement dans l’œuvre de Mélanie Klein.. On nous a montré en outre que, dans certains cas, c’est le fantasme du malade relatif à son organisation intérieure qui a une importance vitale, de sorte que l’analyse de la dépression et des défenses contre la dépression ne peut pas être réalisée en s’appuyant seulement sur les relations du malade envers des personnes réelles et sur ses fantasmes à leur égard. Ce nouvel accent, mis sur sa conception fantasmatique de lui-même, a ouvert le vaste domaine de l’analyse de l’hypocondrie, selon laquelle le fantasme du patient concernant son monde intérieur lui fait imaginer aussi que celui-ci est localisé à l’intérieur de son propre corps. Il nous devint possible alors de relier dans l’analyse les changements qualitatifs dans le monde intérieur de l’individu à ses expériences instinctuelles. La qualité de ces expériences instinctuelles a expliqué la bonne et la mauvaise nature de ce qui est au-dedans, ainsi que son existence.
Il s’agissait là d’une progression naturelle en psychanalyse, qui impliquait une compréhension nouvelle mais pas une nouvelle technique. Cela conduisit rapidement à l’étude et à l’analyse de relations encore plus primitives, et c’est de celles-ci que je me propose de parler. On n’a jamais douté de l’existence de ces types plus primitifs de relation objectale.
J’ai dit qu’aucune modification de la technique de Freud n’était nécessaire pour étendre les visées de l’analyse à la dépression et à l’hypocondrie. Il est également vrai, d’après mon expérience, que la même technique peut nous mener à des éléments encore plus primitifs, à condition bien entendu de prendre en considération les modifications de la situation transférentielle inhérentes à un travail de cet ordre.
Je veux dire par là qu’un malade pour lequel l’analyse de l’ambivalence dans les relations extérieures est nécessaire a un fantasme de son analyste et du travail de l’analyste différent de celui du malade déprimé. Dans le premier cas, le travail de l’analyste est considéré comme fait par amour pour le malade, la haine étant déviée sur les choses haïssables. Pour le déprimé, il est nécessaire que l’analyste comprenne que son travail est dans une certaine mesure l’effort qu’il fait pour faire face à sa dépression à lui, analyste, ou, devrais-je dire, à la culpabilité et à la peine qui résultent des éléments destructifs au sein de son amour, à lui, analyste. Allons plus loin : pour le malade qui demande de l’aide à propos de sa relation primitive, prédépressive à l’égard des objets, il faut que son analyste puisse voir l’amour et la haine non déplacés et concomitants, tels qu’il les éprouve pour ce malade. Dans des cas de cet ordre la fin de la séance, la fin de l’analyse et l’application stricte des règles, tout cela joue comme d’importantes expressions de haine, de même que les bonnes interprétations sont des expressions d’amour et le symbole de bonne nourriture et de bons soins. Il serait utile de développer ce thème à fond.
Avant d’entreprendre directement une description du développement affectif primaire, j’aimerais faire apparaître clairement que l’analyse de ces relations primitives ne peut être entreprise que comme un prolongement de l’analyse de la dépression. Il est certain que ces types de relation primitifs, dans la mesure où ils apparaissent chez les enfants et les adultes, peuvent être une fuite devant les difficultés qui surgissent aux stades suivants, d’après la conception classique de la régression. Il est bon que l’étudiant analyste apprenne d’abord à faire face à l’ambivalence dans les relations extérieures et au simple refoulement, avant d’en venir à l’analyse du fantasme du malade concernant le dedans et le dehors de sa personnalité et enfin à toute la série de ses défenses contre la dépression, y compris les origines des éléments persécutoires. L’analyste peut certainement trouver ces derniers dans n’importe quelle analyse, mais il lui serait inutile et nuisible de s’en prendre aux relations principalement dépressives s’il n’était bien préparé à analyser l’ambivalence sans détour. Il est aussi inutile et même dangereux d’analyser les relations primitives pré-dépressives et de les interpréter telles qu’elles apparaissent dans le transfert, à moins que l’analyste ne soit tout préparé à faire face à la position dépressive, aux défenses contre la dépression et aux idées persécutoires qui apparaissent et s’offrent à l’interprétation à mesure que le malade progresse.
Il me reste à faire d’autres remarques préliminaires. On a souvent noté que, vers 5 ou 6 mois, il se produit un changement chez l’enfant qui nous donne plus de facilité pour parler de son développement affectif dans des termes qui s’appliquent aux êtres humains en général. Anna Freud insiste sur ce point et, d’après elle, ceci implique que certains aspects des soins comptent davantage pour le tout petit que des personnes spécifiques. Bowlby a récemment exprimé l’opinion qu’avant six mois, les petits enfants ne sont pas d’une exigence individualisée et qu’ainsi la séparation d’avec leur mère ne les affecte pas de la même façon que s’ils ont plus de six mois. J’ai moi-même dit précédemment que les jeunes enfants atteignent un certain stade à six mois ; ainsi, alors que bien des enfants de cinq mois saisissent un objet et le mettent à la bouche, ce n’est pas avant six mois en moyenne que l’enfant commence à laisser tomber délibérément l’objet qu’il a saisi et cela fait partie de son jeu avec l’objet.
En spécifiant cinq à six mois, il n’est pas nécessaire de tenter d’être plus précis. Si un bébé de trois mois, ou même de deux mois ou moins, atteignait le stade de développement qu’il est commode dans une description générale de placer à cinq mois, il n’y aurait pas de mal.
A mon avis, le stade que nous décrivons en ce moment (et je pense qu’on sera d’accord avec cette description) est un stade très important. Dans une certaine mesure, c’est une question de développement physique, car l’enfant à cinq mois devient assez habile pour saisir un objet qu’il voit et peut bientôt le porter à sa bouche. Il n’aurait pas pu le faire plus tôt. (Mais bien sûr il a peut-être voulu le faire. L’habileté et le désir ne sont pas exactement parallèles et nous savons que bien des progrès physiques, tels que la capacité de marcher sont souvent retardés jusqu’à ce que le développement affectif libère la capacité physique. Quel que soit l’aspect physique de la question, il y a aussi l’aspect affectif.) On peut dire qu’à ce stade un petit enfant devient capable de montrer dans son jeu qu’il comprend qu’il a un « dedans » et que les choses viennent du dehors. Il montre qu’il sait qu’il s’enrichit de ce qu’il incorpore (physiquement et psychiquement). En outre, il montre qu’il sait qu’il peut se débarrasser de quelque chose quand il en a obtenu ce qu’il voulait. Tout ceci représente un progrès énorme. Au début, cela n’arrive qu’une fois de temps en temps et tous les détails de ce progrès peuvent être perdus par régression à cause de l’angoisse.
Le corollaire de cette donnée, c’est que maintenant l’enfant est conscient que sa mère aussi a un « dedans », qui peut être riche ou pauvre, bon ou mauvais, en ordre ou pêle-mêle. En conséquence, il commence à être concerné par la mère, son état de santé mentale et ses humeurs. Chez bien des petits enfants, à six mois il y a déjà une relation équivalente à celle de personnes totales. Et quand un être humain sent qu’il est une personne ayant établi une relation avec d’autres personnes, il a déjà parcouru un long chemin dans le développement primaire.
Nous nous sommes donné pour tâche d’examiner ce qui se passe dans les sentiments du jeune enfant et dans sa personnalité avant le stade des cinq à six mois, mais qui peut être atteint plus tard ou plus tôt.
Une question se pose : quel est le moment le plus précoce où il se passe des choses importantes ? Par exemple, faut-il considérer l’enfant avant sa naissance ? Et dans ce cas, à quel moment après la conception la psychologie commence-t-elle à jouer un rôle ? Je répondrais que si le stade de cinq à six mois est important, la période autour de la naissance l’est aussi. Je m’appuie sur le fait qu’on peut noter de grandes différences suivant que l’enfant est prématuré ou né après terme. J’ajouterais qu’à la fin des neuf mois de gestation un enfant devient prêt au développement affectif et que si un enfant naît après terme il a atteint ce stade dans le ventre maternel et on est donc obligé de considérer ses sentiments avant et pendant la naissance. Par ailleurs, le prématuré ne ressent rien de vital avant d’avoir atteint l’âge auquel il aurait dû naître, c’est-à-dire quelques semaines après la naissance. En tout cas, cette suggestion peut servir de base à une discussion.
Voici une autre question : sur le plan psychologique, quelque chose présente-t-il de l’importance avant cinq ou six mois ? Je sais que selon l’opinion sincère courante dans certains milieux la réponse est négative. Il faut tenir compte de cette opinion ; mais ce n’est pas la mienne.
Cet article a pour principal objet d’exposer la thèse que le développement affectif précoce de l’enfant, avant que l’enfant se connaisse et connaisse donc les autres – comme la personne totale qu’il est (et qu’ils sont) – a une importance vitale : en fait nous trouvons là les clefs de la psychopathologie des psychoses.
Les processus primaires de développement
Il y a trois processus qui, me semble-t-il, commencent très précocement : 1° l’intégration ; 2° la personnalisation et 3° à la suite de ces deux processus, l’appréciation du temps et de l’espace et d’autres caractères propres à la réalité – bref, la réalisation.
Une grande partie de ce que nous avons tendance à prendre comme allant de soi a eu un début et s’est développé à partir d’un état. Par exemple, maintes analyses se déroulent jusqu’à leur conclusion sans que le temps soit jamais mis en question ; mais un garçon de neuf ans qui aimait jouer avec Anne, âgée de deux ans, était extrêmement intéressé par l’attente d’un autre enfant. Il demandait : « Lorsque le bébé naîtra, sera-t-il né avant Anne ? » Il a un sens du temps très mal assuré. De même une psychotique ne pouvait pas adopter d’emploi du temps hebdomadaire parce que le mardi elle n’avait aucune idée s’il s’agissait du mardi de la semaine passée, de la semaine présente ou de la semaine suivante.
On tient souvent pour certaine la localisation de soi dans son propre corps et pourtant une psychotique en analyse en vint à reconnaître que, étant petite, elle pensait que son jumeau à l’autre bout du landau était elle. Elle était même surprise lorsqu’on prenait le jumeau et que pourtant elle ne bougeait pas. Son sens de ce qui était autre que soi n’était pas développé.
Une autre psychotique découvrit en analyse que, la plupart du temps, elle vivait dans sa tête, derrière ses yeux. Elle pouvait voir par ses yeux uniquement comme on voit par la fenêtre ; elle ne se rendait donc pas compte de ce que faisaient ses pieds et avait une certaine propension à tomber dans des trous et à buter. Elle n’avait pas « d’yeux dans les pieds ». Elle ne sentait pas sa personnalité localisée dans son corps, qui était analogue à une machine complexe qu’elle devait conduire avec un soin et une habileté toujours en éveil. Un autre malade vivait parfois à 20 m. de hauteur dans une boîte qui n’était reliée à son corps que par un fil ténu. Dans notre clientèle, des exemples analogues de failles dans le développement primitif, se présentent quotidiennement et par eux, l’importance de processus tels que l’intégration, la personnalisation et la réalisation nous est remise en mémoire.
Il est permis de présumer que, à l’origine théorique, la personnalité est non intégrée et que dans la désintégration régressive il y a un état primaire auquel amène la régression. Nous postulons une non-intégration primaire.
La désintégration de la personnalité est un syndrome psychiatrique bien connu et sa psychopathologie est très complexe ; cependant, l’examen de ces phénomènes en analyse fait apparaître que l’état primaire de non-intégration est à la base de la désintégration et que le retard ou le défaut en matière d’intégration primaire prédispose à la désintégration en tant que régression ou en tant que suite d’échecs dans d’autres types de défense.
L’intégration commence dès le début de la vie, mais dans notre travail nous ne pouvons jamais la considérer comme allant de soi. Il nous faut l’expliquer et surveiller ses fluctuations.
Un exemple du phénomène de non-intégration nous est donné par un fait très commun : le malade donne chaque détail du week-end et se sent satisfait à la fin si tout a été dit, bien que l’analyste, lui, sente qu’aucun travail analytique n’a été accompli. Parfois, il nous faut interpréter cela comme le besoin qu’a le malade d’être connu d’un bout à l’autre par une personne, l’analyste. Être connu, cela signifie se sentir intégré au moins dans la personne de l’analyste. C’est habituel dans la vie du jeune enfant, et un enfant qui n’a pas une personne unique pour relier ses morceaux les uns aux autres part avec un handicap dans l’intégration de soi qu’il doit accomplir et peut-être ne peut-il y parvenir, ou tout au moins ne peut-il pas maintenir l’intégration avec toute la confiance en soi que cela requiert.
La tendance à intégrer reçoit l’assistance de deux séries d’expériences : la technique des soins infantiles qui fait que l’enfant est tenu au chaud, est manié, baigné, bercé et appelé par son nom, et aussi les expériences instinctuelles aiguës qui, de l’intérieur, rassemblent les éléments de la personnalité et en font un tout. Bien des enfants ont avancé sur la voie de l’intégration au cours de certaines périodes des premières vingt-quatre heures de vie. Chez d’autres, le processus est retardé, ou bien il y a des retours en arrière, en raison d’une inhibition précoce d’accès de faim. Il y a de longues périodes de temps dans la vie d’un jeune enfant normal pendant lesquelles il lui importe peu qu’il soit en morceaux ou qu’il soit un être entier, ou qu’il vive dans le visage de sa mère ou dans son propre corps, à condition que de temps à autre il se rassemble et sente quelque chose. Par la suite, je m’efforcerai d’expliquer pourquoi la désintégration est effrayante alors que la non-intégration ne l’est pas.
Dans son environnement, c’est peu à peu que des parcelles de la technique des soins, des visages vus, des sons entendus et des odeurs senties seront juxtaposés pour composer un seul être qu’on appellera la mère. Dans la situation transférentielle au cours de l’analyse des psychotiques, nous obtenons la preuve la plus claire que l’état psychotique de non-intégration a eu une place naturelle à un stade primitif du développement affectif de l’individu
On suppose parfois qu’un individu en bonne santé est toujours intégré, qu’il vit dans son propre corps et qu’il est capable de sentir que le monde est réel. Cependant bien des aspects de la santé mentale ont la valeur de symptômes, chargés de crainte ou de refus de la folie, de crainte ou de refus de la capacité innée que possède tout être humain de devenir non intégré, dépersonnalisé et de sentir que le monde est irréel. Il suffit d’un manque de sommeil assez important pour que ces conditions apparaissent chez – n’importe qui16
Par l’intermédiaire de l’expression artistique nous pouvons espérer rester en contact avec notre self primitif d’où proviennent les sentiments les plus intenses et même des sensations très aiguës, et nous sommes vraiment pauvres si nous ne sommes que sains..
D’importance égale à l’intégration, il y a le développement du sentiment que l’on a de sa personne dans son corps. De même c’est l’expérience instinctuelle et les expériences paisibles, répétées des soins corporels qui établissent par degrés ce que l’on peut appeler une personnalisation satisfaisante. Et comme pour la désintégration, les phénomènes de dépersonnalisation de la psychose se rattachent à des retards de personnalisation précoces.
La dépersonnalisation est une chose courante chez les adultes et chez les enfants ; elle se cache souvent par exemple dans ce qu’on appelle le profond sommeil et dans les accès de prostration avec pâleur cadavérique. – « Elle est dans la lune », dit-on, et on a raison ! Un problème relié à celui de la personnalisation est celui des compagnons imaginaires de l’enfance. Ce ne sont pas de simples constructions fantasmatiques ; une étude de l’avenir de ces compagnons imaginaires (dans l’analyse) montre que ce sont parfois d’autres self d’un type très primitif. Je ne donnerai pas ici une définition claire de ce que j’entends par là, car il est hors de mon propos d’expliquer maintenant ce détail tout au long. Je me contenterai de dire que cette création très primitive et magique de compagnons imaginaires est facilement utilisée comme défense. Car elle ignore magiquement toutes les angoisses associées à l’incorporation, la digestion, la rétention et l’expulsion.
La dissociation
C’est du problème de la non-intégration qu’est issu celui de la dissociation. Il peut être utile d’étudier la dissociation dans ses formes initiales et naturelles. Selon mon point de vue, la non-intégration donne naissance à toutes sortes de ces phénomènes que l’on appelle alors des dissociations. Celles-ci surviennent lorsque l’intégration est inachevée ou partielle. Il y a, par exemple, des états de calme et des états d’excitation. A mon avis on ne peut dire qu’au début le petit enfant se rend compte qu’en éprouvant tel ou tel sentiment au berceau ou en prenant plaisir aux stimulations de la peau dans le bain, il est le même individu que lorsqu’il crie pour demander satisfaction immédiate, possédé par le besoin de s’en prendre à quelque chose et de détruire si le lait ne vient pas le satisfaire. Cela veut dire qu’il ne sait pas d’abord que la mère qu’il édifie par l’intermédiaire de ses expériences tranquilles est la même que la puissance derrière le sein qu’il veut détruire.
De même, j’estime qu’il n’y a pas nécessairement intégration entre un enfant endormi et un enfant éveillé. Cette intégration vient avec le temps. Une fois que les rêves sont remémorés et même transmis en quelque sorte à une troisième personne, la dissociation est interrompue, mais certaines personnes ne se souviennent jamais clairement de leurs rêves, et les enfants dépendent beaucoup des adultes pour parvenir à connaître leurs rêves. Il est normal pour les petits enfants d’avoir des rêves d’angoisse et des terreurs nocturnes. A ces moments-là, les enfants ont besoin de quelqu’un pour les aider à se souvenir de ce qu’ils ont rêvé. Chaque fois que l’on peut faire un rêve et se le remémorer, c’est précieux parce que cela représente une rupture de la dissociation. Si complexe que puisse être une telle dissociation chez l’enfant ou chez l’adulte, il n’en reste pas moins que son origine peut se trouver dans l’alternance naturelle des états de veille et de sommeil qui date de la naissance.
En fait, la vie éveillée du petit enfant peut sans doute être décrite comme une dissociation graduelle de l’état de sommeil.
La création artistique prend peu à peu la place des rêves ou les complète, elle est d’une importance vitale pour le bien-être de l’individu et par conséquent pour l’humanité.
La dissociation est un mécanisme de défense extrêmement répandu qui conduit à des résultats surprenants. Par exemple, la vie urbaine est une dissociation très grave pour la civilisation. De même la guerre et la paix. Les extrêmes dans les maladies mentales sont bien connus. Dans l’enfance, on voit apparaître la dissociation dans des conditions courantes telles que le somnambulisme, l’incontinence fécale, dans certaines formes de strabisme, etc. Il est très facile de passer à côté de la dissociation lorsqu’on évalue une personnalité.
L’adaptation à la réalité
Supposons maintenant que l’intégration est acquise. Nous abordons alors un autre sujet immense : la relation primaire à la réalité extérieure. Dans les analyses ordinaires, nous pouvons considérer comme allant de soi, et c’est ce que nous faisons, cette étape du développement affectif qui est extrêmement complexe ; lorsqu’elle est franchie, elle représente un grand progrès dans le développement affectif ; mais elle n’est pourtant jamais achevée, ni fixée. Bien des cas que nous considérons comme ne relevant pas de l’analyse sont inanalysables si nous ne sommes pas capables de traiter les difficultés transférentielles qui sont afférentes à un défaut essentiel de relation authentique avec la réalité extérieure. Si nous admettons l’analyse de psychotiques, nous trouvons que dans certaines analyses ce défaut essentiel de relation authentique avec la réalité extérieure est presque le noyau du problème.
Je m’efforcerai de décrire dans les termes les plus simples possibles ce phénomène tel que je le vois. Sous l’angle de l’enfant et du sein de la mère (je ne prétends pas que le sein soit essentiel comme moyen de transmission de l’amour maternel), l’enfant a des pulsions instinctuelles et des idées prédatrices. La mère a un sein et le pouvoir de produire du lait et l’idée qu’elle aimerait être attaquée par un bébé affamé. Ces deux phénomènes ne viennent en relation l’un avec l’autre qu’au moment où la mère et l’enfant ont un vécu commun. La mère en raison de sa maturité et de sa capacité physique doit être l’élément de tolérance et de compréhension, de sorte que c’est elle qui produit une situation qui, avec de la chance, aboutira au premier lien qu’établit l’enfant avec un objet extérieur, un objet qui est extérieur au self du point de vue de l’enfant.
Le processus est pour moi comme si deux droites venaient de directions opposées, et qu’elles étaient susceptibles de venir l’une près de l’autre ; si elles se recouvrent il y a un moment d’illusion – une parcelle de vécu que l’enfant peut prendre soit comme son hallucination, soit comme une chose qui appartient à la réalité extérieure.
En d’autres termes, l’enfant vient au sein dans un état d’excitation et prêt à halluciner quelque chose qui est susceptible d’être attaqué. A ce moment-là, le téton réel apparaît et il peut sentir que c’était cela qu’il hallucinait. Ainsi ses idées s’enrichissent de détails réels dus à la vue, au toucher, à l’odorat, et la fois suivante, ce matériel est utilisé dans l’hallucination. C’est ainsi que s’édifie peu à peu sa capacité de faire apparaître ce qui est, en fait, disponible. Il faut que la mère continue à donner à l’enfant ce type d’expérience. Ce processus est extrêmement simplifié si les soins sont donnés à l’enfant par une seule personne selon une seule technique. C’est comme si l’enfant était réellement destiné à être soigné dès la naissance par sa mère ou sinon par une mère adoptive, et non par plusieurs nourrices.
C’est surtout au début que les mères ont un rôle d’une importance vitale, et en fait c’est à la mère qu’il appartient de protéger l’enfant de complications qui ne peuvent pas encore être comprises par l’enfant, et de lui fournir sans cesse la parcelle simplifiée de monde, que l’enfant vient à connaître à travers elle. Ce n’est que sur de_telles bases qu’on peut édifier l’objectivité ou une attitude scientifique. Tout défaut d’objectivation à quelque date que ce soit se rattache à une carence à ce stade du développement affectif primaire. Ce n’est qu’en se fondant sur la monotonie qu’une mère peut réussir à enrichir le monde de son enfant.
Après l’acceptation de la réalité extérieure, vient l’avantage que l’on peut en tirer. Nous entendons souvent parler des frustrations très réelles imposées par la réalité extérieure, mais bien moins souvent du soulagement et de la satisfaction qu’elle apporte. Le lait réel satisfait si on le compare au lait imaginaire, mais là n’est pas la question. La question, c’est que dans le fantasme tout procède de la magie ; il n’y a pas de frein au fantasme, et l’amour et la haine ont des effets alarmants. La réalité extérieure, elle, a des freins et peut être étudiée et connue, et, en fait, l’extrême dans le fantasme n’est tolérable que lorsque la réalité objective est bien évaluée. Le subjectif a une valeur immense, mais est si alarmant et magique qu’on ne peut en jouir si ce n’est en parallèle à l’objectif.
On verra que le fantasme n’est pas une chose que l’individu créé pour faire face aux frustrations de la réalité extérieure. Ceci n’est vrai que du fait de fantasmer. Le fantasme est plus primaire que la réalité et l’enrichissement du fantasme à partir des richesses du monde dépend de l’expérience de l’illusion.
Il est intéressant d’examiner la relation de l’individu avec les objets dans le monde du fantasme qu’on a créé soi-même. En fait, il y a tous les degrés du développement et de l’élaboration dans ce monde créé par soi suivant la quantité d’illusion qui a été vécue ; les degrés varient aussi selon que le monde ainsi créé a su utiliser comme matériaux les objets du monde extérieur perçus par l’individu. Il est évident que ceci mérite d’être développé plus au long dans un autre cadre.
Dans l’état le plus primitif, qui peut être maintenu dans la maladie et vers lequel il peut y avoir régression, l’objet se comporte selon des lois magiques, c’est-à-dire qu’il existe quand il est désiré, il approche quand il est approché, il blesse quand il est blessé. Enfin il disparaît quand il n’est pas désiré.
Ce dernier élément est le plus terrifiant et c’est la seule annihilation réelle ; ne pas désirer, à la suite de la satisfaction, c’est annihiler l’objet. C’est une des raisons pour lesquelles les petits enfants ne sont pas toujours heureux et contents après un repas qui les a satisfaits. Un de mes malades a traîné cette crainte jusqu’à l’âge adulte et n’est parvenu à la dépasser qu’en analyse : c’était un homme qui avait eu une expérience précoce extrêmement bonne avec sa mère et à la maison17
Je ne mentionnerai qu’une seule autre raison qui fait que le petit enfant n’est pas satisfait de la satisfaction. Il a le sentiment d’être dupé. Il avait l’intention, pourrait-on dire, de faire acte de cannibale et il a été mis hors de combat par un sédatif, la nourriture. En mettant les choses au mieux, il peut remettre l’attaque à plus tard.. Ce qu’il craignait le plus était la satisfaction.
Je me rends compte que je n’ai donné là qu’un schéma grossier du vaste problème que représentent les étapes initiales du développement d’une relation avec la réalité extérieure, et la relation du fantasme à la réalité. Il nous faut bientôt y ajouter des idées d’incorporation. Mais à l’origine il faut un simple contact avec la réalité extérieure ou avec la réalité partagée – l’enfant hallucinant et le monde offrant –, avec des moments d’illusion pour l’enfant où il considère les deux aspects comme identiques, ce qu’ils ne sont jamais en fait.
Pour que cette illusion se produise dans l’esprit du petit enfant, il faut qu’un être humain se donne le mal de mettre constamment le monde à la portée de l’enfant sous une forme limitée, qui convient aux besoins de l’enfant. C’est pour cette raison qu’un petit enfant ne peut exister seul, ni psychologiquement ni physiquement, et a réellement besoin qu’une seule personne lui dispense des soins au début.
L’illusion est un sujet très vaste qui mérite d’être étudié ; on verra qu’il offre la clef de l’intérêt des enfants pour les bulles, les nuages, les arcs-en-ciel et tous les phénomènes mystérieux, et aussi leur intérêt pour la peluche qui est très difficile à expliquer en fonction de l’instinct direct. C’est ici aussi que se rattache l’intérêt à l’égard du souffle, et l’impossibilité de décider s’il vient primitivement de l’intérieur ou de l’extérieur, et sur lequel se fonde la conception de l’esprit, de l’âme, du souffle vital, de l’anima.
La cruauté primitive (stade de la pré-inquiétude, pre-concern)
Nous sommes maintenant en mesure d’observer la relation du type le plus primitif entre un enfant et sa mère.
Si l’on présume que l’individu s’intègre et se personnalise et est en bonne voie dans la réalisation, il a encore beaucoup de chemin à faire avant d’établir une relation de personne totale à une mère totale et avant qu’il soit intéressé par l’effet que ses propres pensées et actions ont sur elle.
Il nous faut postuler une relation objectale de cruauté précoce. Il se peut encore une fois que ce stade soit purement théorique, et il est certain que personne ne peut être impitoyable après le stade suivant, sauf dans un état de dissociation, mais les états de dissociation cruelle sont courants dans la petite enfance et apparaissent dans certains types de délinquance et de folie, et ils doivent être présents dans la santé. L’enfant normal prend plaisir à une relation cruelle avec sa mère, qui se manifeste surtout dans le jeu, et il a besoin de sa mère parce qu’on ne peut attendre que d’elle seule de tolérer sa relation cruelle même dans le jeu, car cela lui fait vraiment mal et cela l’épuise. Sans ce jeu avec elle, il ne peut que cacher un self cruel et lui donner vie dans un état de dissociation18
Il existe dans la mythologie un personnage cruel, impitoyable : Lilith, dont il pourrait être utile d’étudier l’origine..
Je mentionnerai ici l’immense peur de désintégration opposée à la simple acceptation de la non-intégration primaire. Une fois que l’individu a atteint l’étape suivante, celle de l’inquiétude, il ne pourra plus ignorer le. résultat de ses impulsions ou l’action de fractions de lui telles que la bouche qui mord, les yeux qui poignardent, les cris perçants, la gorge lors de la tétée, etc.
La désintégration, c’est l’abandon aux pulsions non contrôlées parce que leur action est indépendante ; en outre, cela évoque l’idée de pulsions qui sont non contrôlées de la même façon (parce que dissociées) mais dirigées contre soi19
Non seulement les crocodiles versent des larmes lorsqu’ils ne sont pas tristes, des larmes de pré-inquiétude, mais ils représentent aussi le self primitif cruel..
La vengeance primitive
Revenons d’un demi-stade en arrière. Je crois qu’il est habituel d’établir en postulat une relation objectale encore plus primitive dans laquelle l’objet agit sur un mode vengeur. Ceci est antérieur à une relation authentique avec la réalité extérieure. Dans ce cas, l’objet, ou l’environnement, fait autant partie du self que l’instinct qui le fait surgir20
Cet élément est important en raison de notre relation avec la psychologie analytique de Jung. Nous essayons de tout réduire à l’instinct et l’analyste jungien réduit tout à cette partie du self primitif qui ressemble à l’environnement mais qui provient de l’instinct (archétypes). Nous devrions modifier notre point de vue afin d’englober les deux idées et de voir (si c’est exact) que dans le stade primitif théorique le plus précoce le self a son propre environnement de création autonome qui est autant le self que les instincts qui le produisent. Ce thème demanderait à être développé.. Dans l’introversion d’origine précoce et par conséquent d’une qualité primitive, l’individu vit dans son environnement qui est lui-même, et c’est une vie très pauvre. Il n’y a pas de croissance parce qu’il n’y a pas d’enrichissement apporté par la vie extérieure.
Pour illustrer l’application de ces idées, j’ajouterai une note sur la succion du pouce (y compris celle du poing et des doigts). On peut l’observer à partir de la naissance et on peut dire que cela comporte une signification qui de primitive va jusqu’à l’élaboration. Son importance est à la fois celle d’une activité normale et celle d’un symptôme de trouble affectif.
Sucer le pouce par auto-érotisme est un aspect de la question qui nous est familier. La bouche est une zone érogène particulièrement organisée dans la petite enfance et l’enfant qui suce son pouce éprouve du plaisir. Il a aussi des idées teintées de plaisir.
La haine s’exprime aussi lorsque l’enfant abîme son doigt en le suçant avec trop de vigueur ou trop continuellement, et en tout cas il se met bientôt à ronger ses ongles : autre manière de faire face à cet aspect de ses sentiments. Il sera aussi susceptible de s’abîmer la bouche. Mais il n’est pas certain que tout le dommage ainsi causé à un doigt ou à la bouche fasse partie de la haine. Il semble qu’il y ait là un autre élément ; si l’enfant doit avoir du plaisir, il faut que quelque chose en souffre : l’objet de l’amour primitif souffre d’être aimé, sans parler du fait qu’il est haï.
Nous pouvons voir dans ces manifestations (sucer son doigt et se ronger les ongles surtout) un retournement sur soi de l’amour et de la haine, pour des raisons telles que le besoin de préserver l’objet extérieur auquel il s’intéresse. Nous y voyons aussi un retournement sur soi, devant la frustration dans l’amour d’un objet extérieur.
Ce sujet n’est pas épuisé par ce que je viens de dire et mérite plus ample examen.
Je suppose que l’on ne contestera pas que sucer son pouce, c’est une consolation, pas seulement un plaisir ; le poing ou le doigt remplace le sein, ou la mère ou quelqu’un d’autre. Voici un exemple : un enfant de quatre mois environ réagit à la perte de sa mère en ayant tendance à enfoncer son poing au fond de la gorge et il en serait mort si on ne l’avait pas physiquement empêché de le faire.
Alors que sucer son pouce est une action normale et universelle, qui s’est étendue à l’utilisation de la sucette, et en fait à diverses activités d’adultes normaux, il n’en est pas moins vrai que cette habitude persiste dans les personnalités schizoïdes et dans ces cas-là est une activité extrêmement impulsive. Chez un de mes malades, à 10 ans cette activité s’est transformée en compulsion à lire sans cesse.
On ne peut expliquer ces phénomènes excepté en se fondant sur le fait qu’on s’efforce en agissant ainsi de localiser l’objet (le sein, etc.) pour le tenir à mi-chemin entre l’intérieur et l’extérieur. Il s’agit là d’une défense contre la perte de l’objet soit dans le monde extérieur, soit dans l’intérieur du corps, c’est-à-dire contre la perte, du contrôle sur l’objet.
Je ne doute pas que l’activité normale de succion du pouce ait aussi cette fonction.
L’importance de l’élément auto-érotique n’apparaît pas toujours clairement et il est certain que l’utilisation de la sucette et du poing devient bientôt une défense nette contre les sentiments d’insécurité et d’autres angoisses d’une espèce primitive.
Finalement, sucer le poing représente une dramatisation utile de la relation d’objet primitive dans laquelle l’objet est autant l’individu que l’est le désir d’un objet, parce qu’il est créé à partir du désir, ou est halluciné, et se trouve au début, indépendant de la coopération provenant de la réalité extérieure.
Certains petits enfants mettent un doigt dans la bouche alors qu’ils tètent, s’accrochant ainsi (d’une certaine façon) à une réalité créée par soi tout en utilisant la réalité extérieure.
Résumé
On a tenté de formuler les processus affectifs primaires qui sont normaux dans la petite enfance et qui apparaissent régressivement dans les psychoses.
3. La haine dans le contre-transfert (1947)21
D’après un exposé fait à la Société Psychanalytique Britannique, le 5 février 1947. Int. J. Psycho-anal-, XXX, 1949.
Je me propose d’examiner dans cet article un aspect du thème global de l’ambivalence : la haine dans le contre-transfert. Je crois que la tâche de l’analyste (appelez-le un chercheur en psychanalyse) qui entreprend l’analyse d’un psychotique est sérieusement alourdie par ce phénomène et cette analyse de psychotique devient impossible si la propre haine de l’analyste n’est pas extrêmement bien dégagée et consciente. Cela revient à dire que l’analyste doit être lui-même analysé, mais c’est dire aussi que l’analyse d’un psychotique est ingrate comparée à celle d’un névrotique et que c’est là un caractère qui lui est inhérent.
Sans parler du traitement psychanalytique, il est forcément ingrat de s’occuper d’un psychotique. A différentes reprises, j’ai fait des remarques très critiques sur les tendances modernes de la psychiatrie, avec ces électro-chocs trop faciles et ces leucotomies trop draconiennes (Winnicott, 1947, 1949).
En raison des critiques que j’ai exprimées, je voudrais être des premiers à reconnaître l’extrême difficulté inhérente à la tâche du psychiatre, et de l’infirmière psychiatrique en particulier. Les aliénés représentent forcément une lourde charge affective pour ceux qui les soignent. On peut pardonner à ceux qui sont engagés dans ce travail de faire parfois des choses regrettables. Cela ne veut pourtant pas dire que nous devions accepter comme bon tout ce que font les psychiatres et les neurochirurgiens en accord avec des principes scientifiques.
C’est pourquoi ce qui suit, bien que concernant la psychanalyse, a réellement de la valeur pour le psychiatre, même si son travail ne le fait entrer d’aucune façon dans une relation de type analytique avec les malades.
Pour aider celui qui pratique la psychiatrie générale, le psychanalyste ne doit pas se contenter d’étudier pour lui les stades primitifs du développement affectif de l’individu malade ; il lui faut aussi étudier la nature du fardeau affectif que le psychiatre supporte dans son travail. Il est nécessaire que ce que nous, analystes, appelons le contre-transfert, soit compris aussi du psychiatre » Quel que soit son amour pour ses malades, il ne peut éviter de les haïr et de les craindre, et mieux il le sait, moins il laissera la haine et la crainte déterminer ce qu’il fait à ses malades.
On peut classer les phénomènes de contre-transfert comme suit :
La déviation des sentiments contre-transférentiels, et des relations et identifications établies qui sont refoulées chez l’analyste. Ce qu’on peut dire à ce propos, c’est que l’analyste a besoin de poursuivre son analyse et selon nous, c’est un problème moins parmi les psychanalystes que parmi les psychothérapeutes en général.
Les identifications et les tendances qui relèvent des expériences personnelles d’un analyste et de son développement personnel offrent le cadre positif à son travail analytique et le rendent différent qualitativement de celui de tout autre analyste.
Je distinguerai de ces deux catégories le contre-transfert authentiquement objectif ou, si cela est difficile, à partir d’une observation objective, l’amour et la haine de l’analyste en réaction à la personnalité et au comportement actuels du malade.
A mon avis, si un analyste doit analyser des psychotiques ou des individus anti-sociaux, il faut qu’il puisse avoir si complètement conscience du contre-transfert qu’il puisse distinguer ses réactions objectives à l’égard du malade et les examiner. Celles-ci comprennent la haine. Les phénomènes de contre-transfert seront parfois les éléments importants de l’analyse.
Ce que je veux faire entendre, c’est que le malade n’apprécie dans l’analyste rien qu’il ne soit lui-même capable de sentir. En matière de motif : l’obsessionnel aura tendance à penser que l’analyste fait son travail d’une façon obsessionnelle et futile. Un hypomane qui est incapable d’être déprimé, sauf dans une grave oscillation d’humeur et qui n’a pas acquis fermement la position dépressive dans son développement affectif, qui ne peut pas se sentir coupable profondément, ou concerné, ou responsable, est incapable de voir le travail de l’analyste comme une tentative pour réparer, eu égard à ses sentiments de culpabilité à lui, analyste. Un névrosé a tendance à considérer l’analyste comme ambivalent à l’égard du malade et s’attendra à ce que l’analyste montre un clivage d’amour et de haine : ce malade, quand il a de la chance, reçoit l’amour, parce que quelqu’un d’autre a la haine de l’analyste.
Ne devrait-il pas s’ensuivre que si un psychotique est dans un état de sentiments où « coïncident l’amour et la haine », il ressent une conviction profonde que l’analyste lui aussi est seulement capable du même état grossier et dangereux de relation où coïncident amour et haine ? Si l’analyste montre de l’amour, il tuera sûrement le malade du même coup. Cette coïncidence de l’amour et de la haine est une chose qui se retrouve de façon caractéristique dans l’analyse des psychotiques, soulevant des problèmes de maniement qui peuvent aisément dépasser les ressources de l’analyste. Cette coïncidence de l’amour et de la haine à laquelle je me réfère est distincte du facteur agressif compliquant la pulsion libidinale primitive et implique que, dans l’anamnèse du malade, il y a eu une carence de l’environnement au moment des premières pulsions instinctuelles visant l’objet.
Si l’analyste doit se voir imputer des sentiments mauvais, il vaut mieux qu’il soit prévenu et donc bien armé, car il lui est nécessaire de tolérer d’être placé dans cette position. Avant tout, il ne faut pas qu’il nie la haine qui existe réellement en lui. La haine qui est justifiée dans la situation présente doit être dégagée et mise de côté, en quelque sorte, pour une interprétation éventuelle.
Si nous voulons devenir capable d’être analyste de psychotiques, il faut être remonté jusqu’aux choses les plus primitives en nous, et ce n’est qu’un autre exemple du fait que la réponse à bien des problèmes obscurs de la pratique psychanalytique réside dans une analyse plus poussée de l’analyste. (La recherche psychanalytique est peut-être toujours, dans une certaine mesure, une tentative de la part d’un analyste, de pousser le travail de sa propre analyse plus loin que n’a pu le faire son analyste à lui.)
Une des tâches principales de l’analyste de n’importe quel malade, c’est de rester objectif à l’égard de tout ce que le malade apporte, et le besoin de l’analyste de pouvoir haïr son malade objectivement en est un cas particulier.
N’y a-t-il pas de nombreuses situations dans notre travail analytique où la haine de l’analyste est justifiée ? Un de mes malades très obsessionnel m’a presque dégoûté pendant des années. Je me suis senti mal à l’aise à ce sujet jusqu’à ce que l’analyse ait franchi un tournant et que le malade soit devenu sympathique : je réalisai alors que cette impossibilité d’être aimé avait été un système actif, déterminé inconsciemment. Ce fut vraiment un jour merveilleux pour moi lorsque (bien plus tard) il me fut possible de dire au malade que moi et ses amis, nous avions eu le sentiment qu’il suscitait notre répulsion, mais qu’il avait été trop malade pour que nous puissions le lui faire savoir. Ce fut un jour important aussi pour lui, marquant un progrès immense dans son adaptation à la réalité.
Dans l’analyse ordinaire, l’analyste n’a pas de difficulté à manier sa propre haine. Cette haine reste latente. La chose principale c’est, bien entendu, que par sa propre analyse, il se soit libéré des vastes accumulations de haine inconsciente appartenant au passé et aux conflits intérieurs. Il y a d’autres raisons pour lesquelles la haine reste inexprimée ou n’est même pas ressentie ; en voici :
L’analyse est le travail que j’ai choisi, la façon dont je sens que j’affronte le mieux ma propre culpabilité. C’est ainsi que je m’exprimerai d’une manière constructive.
Je suis payé, ou je suis en formation pour trouver une place dans la société par le travail psychanalytique..
Je découvre des choses.
J’obtiens des satisfactions immédiates par identification au malade qui est en progrès et je peux prévoir encore d’autres satisfactions plus grandes après la fin du traitement.
En outre, comme analyste, j’ai des façons d’exprimer la haine. La haine s’exprime par le fait que chaque séance a une fin.
Je crois que cela est vrai même s’il n’y a aucune difficulté, si le malade est content de partir. Dans bien des analyses, on peut considérer que ces choses vont de soi, de sorte qu’on les mentionne à peine, et le travail analytique est effectué à travers l’interprétation verbale du transfert inconscient naissant du malade. L’analyste reprend le rôle de l’un ou l’autre des personnages bienfaisants de l’enfance de l’analysé. Il encaisse le bénéfice du sale travail effectué par d’autres lorsque l’analysé était petit.
Ces choses font partie de la description du travail psychanalytique ordinaire, qui s’adresse surtout à ceux des malades qui souffrent de symptômes de qualité névrotique.
Dans l’analyse des psychotiques, pourtant, l’analyste assume une tension bien différente en quantité et en qualité, et c’est précisément cette différence que j’essaie de décrire ici.
Récemment, au cours d’une période qui s’est étendue sur quelques jours, je trouvais que mon travail était mauvais. Je faisais des erreurs à l’égard de chacun de mes malades. La difficulté résidait en moi et m’était personnelle pour une part ; mais elle était principalement en rapport avec un point extrême atteint dans ma relation avec une malade psychotique particulière (travail de recherche). La difficulté fut élucidée lorsque j’eus ce qu’on appelle parfois un rêve « curatif ». (J’ajouterai incidemment qu’au cours de mon analyse et dans les années qui se sont écoulées depuis sa conclusion, j’ai eu une longue série de ces rêves curatifs ; quoique désagréables dans bien des cas, chacun d’entre eux a marqué mon avènement à un nouveau stade de développement affectif.)
Cette fois-là, je me suis rendu compte de la signification de ce rêve en m’éveillant et même avant de m’éveiller. Le rêve avait deux phases. Dans la première, je me trouvais au « poulailler » dans un théâtre et regardais au-dessous de moi les gens à l’orchestre. Je me sentais très angoissé, comme si je pouvais perdre un membre. J’y associai le sentiment que j’avais éprouvé au haut de la Tour Eiffel, de laisser tomber ma main en bas si je la passais par-dessus la rambarde. Ce serait là une angoisse de castration ordinaire.
Dans la phase suivante du rêve, je me rendais compte que les gens à l’orchestre regardaient une pièce et à travers eux, j’étais maintenant en rapport avec ce qui se passait sur la scène. Une angoisse d’un autre type apparut. Je sus que mon corps était complètement dépourvu de côté droit. Ce n’était pas un rêve de castration. C’était le sentiment de ne pas avoir cette partie du corps.
Comme je m’éveillais, je me rendis compte que j’avais compris à un niveau très profond quelle était ma difficulté à ce moment-là. La première partie du rêve représentait les angoisses ordinaires qui peuvent surgir devant les fantasmes inconscients de mes malades névrosés. Je serais en danger de perdre la main ou les doigts si ces malades s’y intéressaient. J’étais familiarisé avec ce type d’angoisse et elle était relativement tolérable.
La seconde partie du rêve se rapportait toutefois à ma relation avec la malade psychotique. Cette malade me demandait de n’avoir aucune relation avec son corps, même pas une relation imaginaire ; il n’y avait pas de corps qu’elle reconnût pour sien et si elle existait le moins du monde, elle ne pouvait se sentir que comme esprit. Toute référence à son corps produisait des angoisses paranoïdes, parce que prétendre qu’elle avait un corps c’était la persécuter. Ce qu’elle voulait de moi, c’était que je n’aie qu’un esprit s’adressant à son esprit. Au point culminant de mes difficultés, le soir qui précédait le rêve, je m’étais irrité et lui avais dit que ce qu’elle voulait de moi ne valait guère mieux que couper un cheveu en quatre. Cela avait eu un effet désastreux et il fallut des semaines avant que l’analyse surmonte mon erreur. Pourtant, l’essentiel était que je comprenne mon angoisse, ce qui était représenté dans le rêve par l’absence du côté droit de mon corps, lorsque j’essayais d’entrer en relation avec la pièce de théâtre que regardaient les gens aux fauteuils d’orchestre. Ce côté droit de mon corps était le côté en rapport avec cette malade-là et était donc affecté par son besoin de nier absolument une relation même imaginaire de nos corps. Cette dénégation produisait en moi ce type d’angoisse psychotique, bien moins tolérable que l’angoisse de castration ordinaire. Quelles qu’aient été les autres interprétations possibles à propos de ce rêve, le fait que je l’avais rêvé et que je me l’étais remémoré me permit de reprendre cette analyse et même de guérir le mal causé par mon irritabilité. L’origine de cette irritabilité se trouvait donc dans une angoisse réactionnelle d’une qualité propre à mon contact avec une malade qui n’avait pas de corps.
L’analyste doit être prêt à supporter la tension sans s’attendre à ce que le malade sache quoi que ce soit de ce qu’il fait, peut-être pour une longue période. Pour y parvenir, il faut qu’il puisse se rendre compte facilement de sa crainte et de sa haine à lui. Il est dans la position de la mère d’un enfant à naître ou nouveau-né. Éventuellement, il devra être capable de dire au malade ce qu’il a supporté de sa part, mais il se peut qu’une analyse n’en vienne jamais là. L’expérience satisfaisante vécue dans le passé par le malade est peut-être trop restreinte pour qu’on puisse travailler dessus. Que se passe-t-il s’il n’y a pas de relation satisfaisante de la petite enfance que puisse exploiter l’analyste dans le transfert ?
Il y a une énorme différence entre les malades qui ont eu des expériences précoces satisfaisantes, que l’on peut découvrir dans le transfert, et ceux dont les expériences très précoces ont été si déficientes ou si distordues que l’analyste doit être le premier dans la vie du malade à lui fournir certains éléments d’environnement essentiels. Dans le traitement d’un malade de cette catégorie, toutes sortes de choses prennent une importance vitale dans la technique analytique, des choses dont on peut présumer l’existence dans le traitement de malades de l’autre catégorie.
J’ai demandé à un collègue s’il pratiquait l’analyse dans l’obscurité, et il me répondit : « Non, bien sûr ! notre travail consiste certainement à fournir un environnement ordinaire : et l’obscurité serait extraordinaire. » Il était surpris de ma question. Il pensait à l’analyse des névrosés. Le fait de fournir et maintenir un environnement ordinaire peut être en soi une chose encore plus vitale dans l’analyse d’un psychotique : c’est parfois même, à certains moments, plus important que les interprétations verbales qui doivent aussi être données. Pour le névrosé, le divan, la chaleur et le confort peuvent être symbole de l’amour maternel ; pour le psychotique il serait plus exact de dire que ces choses sont l’expression physique de l’amour de l’analyste. Le divan est le giron de l’analyste ou son ventre et la chaleur est la chaleur vivante du corps de l’analyste. Et ainsi de suite.
Il y a, je l’espère, une progression dans l’exposé de mon sujet. La haine de l’analyste est ordinairement latente et est facilement maintenue ainsi. Dans l’analyse de psychotiques, l’analyste a plus de pression à supporter pour maintenir sa haine latente. Il n’y parvient que s’il s’en rend tout à fait compte. J’ajoute qu’à certains stades de certaines analyses la haine de l’analyste est effectivement recherchée par le malade, et ce qui est nécessaire alors, c’est la haine qui est objective. Si le malade cherche de la haine objective ou justifiée, il faut qu’il puisse l’atteindre, sinon il n’aura pas le sentiment que l’amour objectif peut être à sa portée
II peut être utile de citer ici le cas de l’enfant au foyer dissocié, ou de l’enfant sans parents. L’enfant de cette catégorie passe son temps à chercher inconsciemment ses parents. Il est notoirement insuffisant de prendre cet enfant chez soi et de l’aimer. Ce qui se passe, c’est qu’après un certain temps un enfant ainsi adopté acquiert de l’espoir et tend alors à mettre l’environnement qu’il a trouvé à l’épreuve et cherche à s’assurer que ses tuteurs sont capables de haïr objectivement. Il semble qu’il puisse croire qu’il est aimé, seulement après avoir réussi à être haï.
Au cours de la seconde guerre mondiale, un garçon de neuf ans fut envoyé de Londres dans un foyer pour enfants réfugiés, non pas à cause des bombardements mais pour vagabondage. J’espérais lui faire suivre un traitement au cours de son séjour au foyer, mais son symptôme prévalut et il s’enfuit, comme il l’avait toujours fait de partout, depuis l’âge de six ans où il s’était enfui de la maison pour la première fois. J’avais toutefois établi un contact avec lui au cours d’un unique entretien. J’avais pu voir, en effet, à travers un dessin qu’il avait réalisé, que faire une fugue, c’était inconsciemment sauvegarder l’intérieur de son foyer et préserver sa mère d’attaques ; c’était aussi essayer de fuir son propre monde intérieur qui était plein de persécuteurs. Je lui avais interprété ces différents points.
Je ne fus pas très surpris lorsqu’il apparut au commissariat de police proche de ma maison. C’était un des rares postes de police où il n’était pas très bien connu. Ma femme l’accueillit très généreusement et le garda trois mois, trois mois d’enfer. Il était le plus adorable et le plus éprouvant des enfants, souvent fou à lier. Mais heureusement, nous savions à quoi nous attendre. Nous traitâmes la première phase en lui donnant une liberté complète et un shilling chaque fois qu’il sortait. Il n’avait qu’à téléphoner pour que nous allions le chercher, quel que fût le poste de police qui l’avait pris en charge.
Bientôt la modification attendue fit son apparition, le symptôme de fugue vira et le garçon se mit à dramatiser l’attaque sur sa vie intérieure. C’était vraiment un travail à plein temps pour tous les deux, et lorsque j’étais sorti, les pires épisodes se produisaient.
Il fallait interpréter à la minute, de jour et de nuit, et souvent la seule solution dans une crise était de faire l’interprétation correcte comme si le garçon était en analyse. C’était l’interprétation correcte qu’il appréciait par-dessus tout.
Ce qui importe dans le cadre de cet exposé, c’est la manière dont l’évolution de la personnalité du garçon a engendré la haine en moi, et ce que j’ai fait à ce sujet.
L’ai-je frappé ? Non. Je ne l’ai jamais frappé. Mais j’aurais été forcé de le faire si je n’avais tout su de ma haine et si je ne la lui avais pas fait connaître aussi. Pendant les crises, je le prenais en utilisant la force physique, sans colère ou blâme, et je le mettais dehors devant la porte d’entrée, quel que fût le temps ou l’heure, de jour et de nuit. Il y avait une sonnette spéciale qu’il pouvait actionner et il savait que s’il sonnait, il serait admis à nouveau et qu’on ne dirait pas un mot du passé. Il utilisait cette sonnette dès qu’il se remettait de son accès de manie.
Ce qui est important, c’est que chaque fois, au moment où je le mettais à la porte, je lui disais quelque chose ; je disais que ce qui était arrivé avait suscité en moi de la haine à son égard. C’était facile parce que c’était tellement vrai.
Je crois que ces paroles étaient importantes du point de vue de son progrès, mais elles étaient surtout importantes parce que cela me permettait de tolérer la situation sans éclater, sans me mettre en colère et sans le tuer à tous moments.
L’histoire complète de ce garçon ne peut être relatée ici. Il est allé à une École spécialisée. Sa relation avec nous, profondément enracinée, est demeurée l’une des rares choses stables de sa vie. Cet épisode de la vie ordinaire peut être utilisé pour illustrer le sujet général de la haine justifiée dans le présent ; à distinguer de la haine qui ne se justifie que dans une autre situation, mais qui se déverse à partir d’une action d’un malade.
De toute la complexité du problème de la haine et de ses racines, je veux faire ressortir une chose, car je crois que cela a une importance pour l’analyste de psychotiques. J’émets l’hypothèse que la mère hait le petit enfant avant que le petit enfant ne puisse haïr la mère et avant qu’il puisse savoir que sa mère le hait.
Avant de développer ce thème, je me référerai à Freud. Dans Les instincts et leurs vicissitudes (1915), où il dit tant de choses originales et qui ouvrent des horizons sur la haine, Freud écrit : « On pourrait dire au besoin de l’instinct qu’il « aime » les objets qu’il convoite à des fins de satisfaction ; mais dire qu’il « hait » un objet nous semble étrange. Nous nous rendons compte ainsi qu’on ne peut considérer que les attitudes d’amour et de haine caractérisent la relation des instincts avec leurs objets, mais qu’elles sont réservées aux relations du moi global avec les objets… » J’ai le sentiment que c’est exact et important. Est-ce que cela ne signifie pas que la personnalité doit être intégrée avant qu’on puisse dire d’un petit enfant qu’il hait ? Si précocement que soit accomplie l’intégration – et c’est peut-être au paroxysme de l’excitation ou de la colère que l’intégration se produit pour la première fois – il y a un stade théorique plus précoce dans lequel tout ce que fait le petit enfant lorsqu’il fait mal n’est pas œuvre de haine. J’ai utilisé le terme « amour impitoyable » (ruthless love) pour décrire ce stade.
Est-il acceptable ? A mesure que le petit enfant devient capable de se sentir une personne totale, le mot de haine prend de la signification pour décrire une certaine catégorie de ses sentiments.
Toutefois, la mère hait son petit enfant dès le début. Je crois que Freud pensait qu’il était possible qu’une mère puisse n’avoir dans certaines circonstances que de l’amour pour son petit garçon, mais on peut en douter. Nous connaissons l’amour maternel et nous apprécions sa réalité et son pouvoir. Permettez-moi de donner quelques-unes des raisons pour lesquelles une mère hait son petit enfant, même un garçon :
L’enfant n’est pas sa propre conception (mentale).
L’enfant n’est pas celui du jeu de l’enfance, l’enfant du père, l’enfant du frère, etc.
L’enfant n’est pas produit par magie.
L’enfant est un danger pour son corps pendant la grossesse et à la naissance.
L’enfant représente une interférence dans sa vie privée, un défi à l’occupation antérieure. Dans une plus ou moins large mesure, une mère a le sentiment que sa mère à elle exige un enfant, de sorte que son enfant est produit pour se concilier sa mère.
L’enfant blesse ses mamelons même en tétant car téter c’est mâcher.
Il est cruel, la traite comme moins que rien, en domestique sans gages, en esclave.
Elle doit l’aimer lui, ses excréments et tout, au moins au début, jusqu’à ce qu’il ait des doutes sur lui-même.
Il essaye de lui faire mal, il la mord de temps à autre, tout cela par amour.
Il montre la désillusion qu’il ressent à son égard.
Son amour brûlant est un amour de garde-manger, de sorte que lorsqu’il a ce qu’il veut, il la rejette comme une pelure d’orange.
Au début il faut que le bébé domine, il faut qu’il soit protégé des coïncidences, il faut que la vie se déroule à son rythme et tout cela exige de sa mère un travail minutieux et constant. Par exemple, il ne faut pas qu’elle soit anxieuse lorsqu’elle le tient, etc.
D’abord, il ne sait pas du tout ce qu’elle fait ou ce qu’elle sacrifie pour lui. Et surtout il ne peut pas laisser place à la haine de sa mère.
Il est soupçonneux, refuse sa bonne nourriture et la fait douter d’elle-même, mais il mange bien avec sa tante.
Après une matinée épouvantable avec lui, elle sort et il sourit à un étranger qui dit : « Comme il est gentil ».
Si elle lui fait défaut au début, elle sait qu’il le lui fera payer à perpétuité.
Il l’excite mais la frustre – elle ne doit pas le manger ni avoir un commerce sexuel avec lui.
Je crois que dans l’analyse des psychotiques et dans les tout derniers stades de l’analyse, même celle d’une personne normale, l’analyste doit se trouver dans une position comparable à celle de la mère d’un nouveau-né. Lorsque sa régression a été profonde, le malade ne peut s’identifier à l’analyste, ni apprécier son point de vue, pas plus que le fœtus ou le nouveau-né ne peuvent sympathiser avec la mère.
Il faut qu’une mère puisse tolérer de haïr son enfant sans rien y faire. Elle ne peut lui exprimer sa haine. Si, par crainte de ce qu’elle peut faire, elle ne peut pas haïr comme il convient lorsque son enfant lui fait mal, elle a recours au masochisme et je pense que c’est à l’origine de la théorie erronée du masochisme naturel chez les femmes. Ce qu’il y a de plus remarquable chez une mère, c’est qu’elle est capable d’être si maltraitée par son enfant, et de haïr autant sans s’en prendre à l’enfant et d’attendre la récompense qui s’offrira ou ne s’offrira pas à une date ultérieure. Peut-être est-elle aidée par certaines des chansons enfantines qu’elle chante, auxquelles l’enfant prend plaisir mais que, heureusement, il ne comprend pas ?
Bateau, batelier, tout en haut de l’arbre,Quand le vent soufflera, le berceau bercera.Quand la branche cassera, le berceau tombera.Et boum ! le bébé.
Je pense à une mère (ou à un père) qui joue avec un petit enfant ; le jeu amuse l’enfant qui ne sait pas que le parent exprime de la haine dans les mots, peut-être en termes symboliques de la naissance. Ce n’est pas une comptine sentimentale. La sentimentalité est inutile pour les parents, car elle nie la haine et la sentimentalité chez une mère ne vaut rien du point de vue du petit enfant.
Pour ma part, je doute qu’un petit d’homme en se développant soit capable de tolérer toute l’étendue de sa propre haine dans un environnement sentimental. Il lui faut haine pour haine.
Si c’est exact, on ne peut s’attendre à ce qu’un psychotique en analyse tolère sa haine de l’analyste, à moins que l’analyste soit capable de le haïr.
Si l’on accepte tout ce qui précède, il reste à discuter la question de l’interprétation de la haine de l’analyste à l’égard du malade. Il est évident que c’est là un sujet lourd de dangers et qu’il faut que le moment soit choisi avec soin. Mais je crois une analyse incomplète s’il n’a pas été possible à l’analyste (même vers la fin) de raconter au malade ce que lui, analyste, a fait sans le dire pour le malade alors qu’il était malade, dans les premiers temps. Tant que cette interprétation n’est pas faite, le malade est tenu dans une certaine mesure dans la position du petit enfant, de celui qui ne peut pas comprendre ce qu’il doit à sa mère.
Un analyste doit faire preuve de la patience, de la tolérance et de la constance d’une mère dévouée à son petit enfant ; reconnaître les désirs du malade comme des besoins ; écarter ses autres sujets d’intérêt afin d’être disponible, ponctuel et objectif ; et il doit paraître désirer donner ce qui n’est donné en réalité qu’en raison des besoins du malade.
Il peut y avoir une longue période initiale dans laquelle le point de vue de l’analyste ne peut être apprécié (même inconsciemment) par le malade. On ne peut espérer qu’il le reconnaisse parce que, à la racine primitive que l’on cherche chez le malade, il n’y a pas la capacité d’identification à l’analyste ; et il est certain que le malade n’est pas en mesure de voir que la haine de l’analyste est souvent engendrée par les choses mêmes que fait le malade en aimant d’une façon non élaborée.
Dans l’analyse (l’analyse de recherche) ou dans le maniement ordinaire du type de malade plus psychotique, l’analyste (le psychiatre, l’infirmière psychiatrique) supporte une grande tension et il est important d’examiner les manières dont se produisent l’angoisse de qualité psychotique et aussi la haine chez ceux qui travaillent avec les grands malades mentaux. II n’y a que de cette façon qu’on peut espérer éviter que la thérapie soit adaptée aux besoins du thérapeute plutôt qu’aux besoins du malade.
4. La réparation en fonction de la défense maternelle organisée contre la dépression (1948)
Il est généralement admis que le concept de position dépressive présente un grand intérêt dans la pratique du travail analytique ainsi que dans tout essai de description du développement affectif normal. Au cours des analyses que nous faisons, nous pouvons atteindre le sentiment de culpabilité dans ses rapports avec les pulsions et les idées d’agressivité et de destruction, et c’est seulement lorsque le malade est capable de comprendre ce sentiment, de le supporter et de l’assumer, qu’on voit apparaître un besoin de réparation. La puissance créatrice a encore d’autres origines, mais la réparation est un lien important entre la pulsion créatrice et la vie que mène le malade. Une des étapes décisives du développement permet en effet à l’homme normal d’acquérir la faculté de compenser le sentiment de culpabilité personnelle ; on se demande même comment on a pu faire œuvre analytique avant de se servir consciemment de cette vérité élémentaire.
Dans la pratique clinique cependant, nous avons affaire à une fausse réparation, c’est-à-dire à une réparation qui n’est pas spécifiquement apparentée à la culpabilité du malade ; c’est de celle-ci que je parlerai. On la découvre dans l’identification du malade à sa mère, et le trait dominant n’en est pas la culpabilité du malade, mais la défense organisée de la mère contre sa dépression et sa culpabilité inconscientes à elle.
Il se peut que mon titre soit suffisamment explicite, car je sais que l’idée n’est pas très originale et ne nécessite pas un long développement : j’essaierai cependant d’illustrer brièvement mon propos.
En vingt-cinq années de pratique, j’ai vu défiler un long cortège de cas cliniques à ma consultation de malades externes de l’hôpital.
Le schéma général n’a guère varié au cours des années. Un certain type d’enfant m’a frappé dès le début : c’est un enfant particulièrement charmant et souvent plus doué que la moyenne, si c’est une fille, elle est bien habillée et très soignée. Ce qui frappe chez elle, c’est une vivacité contagieuse et stimulante. Elle peut aussi bien être danseuse, artiste, poète. Elle est capable d’écrire un ou deux poèmes en m’attendant, et, si elle me fait un dessin, je sais d’avance que les couleurs en seront gaies, les détails intéressants et les silhouettes vivantes, comme animées ; il peut y avoir un côté humoristique.
La mère amène sa fille parce que, à la maison, elle est susceptible, d’humeur changeante, quelquefois insolente ou franchement déprimée. Il est possible que de nombreux médecins ne se soient pas doutés qu’elle était loin d’être aussi charmante qu’elle paraissait. La mère m’énumère toutes sortes de maux dont se plaint l’enfant et que certains médecins ont attribués aux rhumatismes, alors qu’ils sont tout simplement hypocondriaques.
A mes débuts, j’ai vu un jour un petit garçon venir tout seul à l’hôpital et me dire : « S’il te plaît, Docteur, maman a mal à “mon” estomac », ce qui attira efficacement mon attention sur le rôle que peut jouer la mère. Il faut dire aussi qu’un enfant qui est censé souffrir n’a pas encore décidé où se localise la douleur et, si on a la chance de l’interroger avant que sa mère ait indiqué ce qu’elle pense, on le découvre désemparé, éprouvant seulement le besoin de dire qu’il a mal « là-dedans » ; ce qu’il veut dire, c’est qu’il sent que quelque chose ne va pas bien, ou que cela devrait clocher quelque part.
Le problème de l’hypocondrie des mères m’est apparu clairement à la consultation infantile externe parce que cette consultation est un véritable centre de traitement de l’hypocondrie des mères. Il n’y a pas, à proprement parler, de frontière très nette entre l’hypocondrie déclarée d’une mère déprimée et le souci qu’une mère normale a de son enfant. Une mère doit en effet être capable d’hypocondrie si elle veut pouvoir déceler chez son enfant ces symptômes que réclament les médecins pour essayer de soigner le mal précocement. Un médecin qui ignore tout de la psychiatrie, des défenses contre la dépression et de l’existence de la dépression infantile est capable de « rabrouer » une mère qui s’inquiète d’un symptôme chez son enfant, passant ainsi à côté de très réels problèmes psychiatriques. Par ailleurs, si c’est la mère qui est plus malade que son enfant, le psychanalyste qui vient de découvrir la dépression chez l’enfant pourra ne pas le voir. Je n’ai pas cessé d’observer des cas comparables pendant des dizaines et même des vingtaines d’années, et j’ai pu constater que la dépression chez l’enfant peut être le reflet de celle de la mère. Il s’en sert pour échapper à la sienne propre, opérant ainsi une réparation et une restauration fausses par rapport à la mère, et compromettant le développement de la capacité personnelle de restitution, car cette restitution-là ne procède pas du sentiment de culpabilité de l’enfant. Toute promotion d’étudiants pleins d’avenir comporte un certain pourcentage de sujets qui ne termineront pas à cause de cette réparation opérée par rapport à la dépression maternelle plutôt que par rapport à une dépression personnelle. Même s’il semble y avoir un talent spécial ou un succès initial, un fond d’instabilité demeure, associée à la dépendance de l’enfant à sa mère, et il arrive qu’une tendance homosexuelle s’y superpose : comme le dit Arnold Haskell dans un livre sur la danse : « Il faut toujours se rappeler qu’il y a une mère derrière tout danseur de ballet ». Les enfants dont je vous parle ont certainement père et mère : ce n’est pas toujours la seule mère qui en est la cause. Il arrive qu’on enregistre des échecs inexplicables chez des adolescents (garçons ou filles) qui semblaient extrêmement doués pour l’étude : leur succès a été absorbé par les besoins de l’un ou l’autre parent ou par les deux. Pour l’adolescent qui essaye d’établir son identité propre, la seule solution est alors l’échec : c’est ce qu’on observe souvent dans le cas du fils qui doit prendre la succession de son père et qui pourtant ne sera jamais capable d’égaler son père dans son rôle d’autorité.
Dans les cas extrêmes, on s’aperçoit que ces enfants sont confrontés à une tâche qu’il n’est pas possible de remplir. Ils doivent d’abord faire face à l’humeur maternelle : s’ils y parviennent, ils n’auront fait que créer une atmosphère dans laquelle ils seront en mesure de démarrer leur propre vie, et on comprend que cette situation puisse être exploitée par le sujet comme une fuite devant l’acceptation de la responsabilité personnelle – partie essentielle du développement individuel. Si l’enfant, aidé par l’analyse, a pénétré jusqu’au niveau de sa culpabilité personnelle, il faut aussi s’occuper de l’humeur maternelle ou paternelle qu’on rencontre là. C’est à l’analyste de reconnaître l’apparition de ces signes dans le transfert, sinon l’analyse échouera en raison même de son succès. Je décris là un phénomène évident.
En règle générale, la mère ou le père de l’enfant a une personnalité dominante. Pour employer le langage analytique, nous dirons que l’enfant vit dans le cercle de la personnalité parentale et que ce cercle présente des caractères pathologiques. Dans le cas typique de la charmante petite fille – décrit plus haut – la mère trouve dans son enfant la vivacité et la couleur qui l’aideront à lutter contre sa torpeur et sa grisaille intérieures.
Mais il y a bien des cas où les conditions ne sont pas aussi extrêmes, et où les activités de réparation de l’enfant peuvent tout de même être personnelles, malgré la menace constante de voir la mère dérober le succès de l’enfant et par conséquent la culpabilité sous-jacente. On obtient souvent des résultats cliniques spectaculaires dans ces cas en remplaçant activement le parent au début de la psychothérapie de l’enfant. Lorsque le pronostic est bon, on peut prendre le parti de l’enfant contre les parents tout en obtenant et en conservant leur confiance.
Je fus un jour appelé en consultation dans une École Normale de Professeurs auprès d’une étudiante menacée d’expulsion pour avoir brusquement donné un coup de pied dans la cheville d’une camarade. Je trouvai une fille qui avait dû supporter toute sa vie la dépression de sa mère et qui à la fin de sa vie d’étudiante avait atteint le véritable problème : « sa propre vie ou celle de sa mère ? » Je gagnai d’abord la confiance de la mère tandis que je m’interposais entre elle et sa fille. Celle-ci fut reprise au Collège, termina bien ses études et trouva du travail en dehors de chez elle. Elle réussit très bien et elle est maintenant professeur titulaire. C’est un cas limite : sans mon intervention, elle aurait échoué, aurait fait de la dépression ou bien elle aurait mis en scène un faux succès, après avoir abandonné tout espoir de réussir une vie indépendante en dehors de l’humeur pesante de sa mère veuve, érigée en système organisé.
C’est dans ce domaine qu’on enregistre les succès les plus spectaculaires de la vie professionnelle ; on peut en tirer un enseignement pour le psychanalyste qui, en début de carrière, peut être aisément dupé en s’imaginant que le succès précoce d’un traitement est dû à ses interprétations, alors qu’en fait, ce qui a été important est qu’il s’est substitué à un parent bon mais déprimé. En dépit d’un succès précoce, les difficultés habituelles sont à venir, et elles embrassent aussi la découverte par le malade de son propre sentiment de culpabilité. Au départ, le point important est que l’analyste n’est pas déprimé et que le malade peut « se trouver » parce que l’analyste ne lui demande pas d’être sage, propre ou docile, et qu’il n’a pas même besoin de pouvoir lui enseigner quoi que ce soit. Le malade peut suivre le rythme qui lui est propre. S’il en a besoin, il peut échouer : il a tout son temps et une sorte de sécurité locale. Ces détails extérieurs au traitement sont les conditions préalables pour que le malade découvre son propre sens de l’amour, avec l’inévitable complication de l’agression et de la culpabilité, découverte qui seule peut donner le sens de réparation et de restauration. Il se peut aussi que le malade arrive à l’analyse ayant à peine amorcé la découverte de sa culpabilité propre ou n’ayant pas encore atteint son agressivité qui est du domaine de l’amour primitif, et ce, en dépit de la bonne impression qu’il produit.
Cette relation entre le malade et l’humeur de l’environnement intéresse beaucoup ceux qui travaillent avec des groupes. Dans certains cas, on peut faire une comparaison utile entre l’humeur du groupe – sur laquelle le malade exerce une certaine emprise – et celle de sa mère, lorsqu’il était petit enfant – contre laquelle il ne pouvait rien faire d’autre qu’accepter l’état de fait et se trouver « inclus » dans les défenses maternelles contre la dépression. Dans d’autres cas, un des membres du groupe ne peut s’insérer en raison de son trop fort besoin de défendre son individualité ou de lutter pour l’acquérir.
Le groupe peut être une famille et je dirais même qu’il est très important pour la vie de famille que chacun de ses membres puisse atteindre avec sécurité et d’une manière personnelle cette position dépressive, afin que l’humeur de la famille puisse aussi trouver sa place, car elle est un facteur commun dans la vie des individus qui la composent. Il en va de même pour toute participation à une culture. Quand un membre d’une famille ou d’un groupe ne peut s’associer à ses activités de réparation, c’est, soit manifestement pathologique, soit un signe d’appauvrissement du groupe ou de la famille, et par contre, c’est un signe d’appauvrissement de la vie de l’individu, s’il n’est capable de participer qu’à des activités qui sont spécifiquement des activités de groupe. Dans le premier cas – incapacité de participer – l’individu devra construire sa propre voie d’accès, avant de s’insérer. Dans le cas où le groupe lui est indispensable, il semblera tout d’abord être un membre actif, mais sa coopération tournera court : il reste jusqu’à un certain point dans la situation de l’enfant impliqué dans le monde intérieur maternel, avec la perte de responsabilité qui en résulte.
Il me semble que la Société de Psychanalyse est elle-même une application pratique de ces idées : je pense à l’opinion de Glover (1945, 1949), qui a le sentiment que certains analystes (tels que Mélanie Klein et ses disciples) décrivent des fantasmes comme étant ceux de leurs malades, alors qu’ils sont en réalité ceux des analystes eux-mêmes. Tout analyste sait d’avance qu’il devra distinguer ses propres fantasmes de ceux de ses malades, et on pense généralement que ce sont les psychanalystes qui sont le mieux placés pour voir clair dans ce domaine. Il m’est difficile d’admettre que des idées qui apparaissent régulièrement dans mon travail – qu’il soit psychanalytique ou non – sont des idées subjectives. Cependant, je reconnais que, à moins d’être subjectives, les idées ne peuvent relever d’une observation objective (cf. Whitehead : « Le matériel et les conditions à partir desquels le clinicien doit échafauder une connaissance structurée est un défi permanent à sa capacité de conceptualiser et à ses facultés d’observation »). Il est cependant important de découvrir ce que suggère une remarque, comme celle de Glover, à propos de la subjectivité des fantasmes que nous rapportons, et qui n’appartiendraient pas en réalité à nos malades. On doit d’abord se demander si l’analyse de la position dépressive a été mal formulée, rendant les idées inacceptables en raison de la façon de les présenter ? (cf. Brierley, 1951). A-t-on par exemple suffisamment insisté sur la nécessité pour chaque analyste de partir de zéro pour tout redécouvrir ? Il faut, de toute façon, distinguer clairement entre la valeur des idées et le sentiment que leur présentation a suscité.
Quoi qu’il en soit, il est toujours nécessaire de considérer le problème sous l’angle de l’idée avancée dans cet article.
Si je revendique le droit de décrire les fantasmes de mes malades, il est normal qu’on exige de moi que je sache que les malades produisent parfois le genre de choses qu’ils sentent que j’aime recevoir. Plus mon attente est inconsciente et plus cela est vrai. Il y a quelque temps, un malade était persuadé que j’appréciais particulièrement le matériel anal, et bien entendu, il m’en fournissait abondamment. Cela dura un certain temps avant de s’extérioriser et avant qu’il accède à son véritable sentiment anal personnel. D’autres malades agissent de façon analogue en extériorisant ou en dissimulant un fantasme de leur monde intérieur, parce qu’ils éprouvent le besoin de me délivrer d’une dépression supposée ou au contraire de l’empirer. Dans le transfert, une dépression parentale a été ravivée. Si je veux absolument être objectif en présence des idées que mes malades se font de leur « monde intérieur » et des forces ou objets bons et mauvais qui s’y affrontent, il me faut être capable de discerner ce qui est élaboré pour moi de ce qui est véritablement propre au malade. Je suppose que les analystes « jungiens » sont enclins à recevoir des rêves de type « jungien » tandis que les « freudiens » ne reçoivent que rarement ce genre de constructions mystiques.
Dans ce groupe scientifique, nous avons un fonds commun de théorie et c’est par rapport à un sentiment commun de culpabilité que nous formons un groupe et offrons un cadre à l’activité de réparation. Chaque membre est concerné par l’humeur de la Société, et peut participer au besoin de restauration du groupe qui relève des angoisses dépressives du groupe. Mais, ce qui est le plus important pour la restauration du groupe, c’est de permettre à chacun de ses membres d’atteindre sa culpabilité et ses angoisses dépressives personnelles. Chaque membre de notre Société doit atteindre sa propre maturité, à son allure à lui, et structurer son propre sens de la responsabilité, authentiquement fondé sur la conscience personnelle qu’il a de ses propres pulsions d’amour et de leurs conséquences.
Résumé
Le besoin de réparation d’un individu peut plus souvent être rattaché au sentiment de culpabilité ou à l’humeur dépressive d’un parent qu’à son propre sentiment de culpabilité. La participation d’un individu à un groupe est fonction de la façon dont il parvient, ou ne parvient pas, à prendre sa culpabilité à lui, et non celle d’un parent, comme point de départ d’activités de réparation ainsi que d’un effort constructif.
5. L’esprit et ses rapports avec le psyché-soma22
Article lu à la section médicale de la Société Britannique de Psychologie, le 14 décembre 1949, et revu en octobre 1953. Brit. J. Med. Psychol., vol. XXVII, 1954.
Auteur inconnu
2015-08-16T14:17:26
Original : dans la table des matière, mais pas ici.
(1949)
« Cerner l’entité qui englobe exactement les éléments psychiques irréductibles, particulièrement ceux qui sont dynamiques de nature, constitue finalement, à mon avis, un but parmi les plus fascinants. Ces éléments ont nécessairement un équivalent somatique et, probablement, neurologique. Ainsi, par une méthode scientifique, nous devrions parvenir à diminuer considérablement le fossé aussi vieux que le monde entre l’esprit23
(N.D.T.) Mind en anglais. Voici un extrait d’une lettre de l’auteur au traducteur à propos de la version française de cet article. « Le terme « esprit” (en français dans le texte) peut être trompeur. Je pense que c’est un de ces concepts qui sont fonction de la plate-forme philosophique d’où on l’envisage, et il ne fait pas de doute que cette plate-forme n’est pas la même en Angleterre et en France… Ce que je souhaite, c’est que le lecteur saisisse bien un concept qui introduit tout naturellement la formation pathologique de l’intellect dissocié (split off) car ce chapitre se propose essentiellement de diriger l’attention sur les complications qui s’accumulent autour de cette formation pathologique. et le corps. J’ose alors prédire qu’on découvrira que cette antithèse, qui a confondu tous les philosophes, est fondée sur une illusion. En d’autres termes, je ne pense pas que l’esprit existe réellement en tant qu’entité (c’est moi qui souligne). Cette assertion peut paraître surprenante de la bouche d’un psychologue En fait, lorsque nous parlons de l’influence de l’esprit sur le corps, ou de celle du corps sur l’esprit, nous ne faisons qu’employer un raccourci commode à la place d’une phrase plus lourde… » (Jones, 1946).
Ce texte, cité par Scott (1949), m’a incité à tenter de définir mes idées personnelles sur ce vaste et difficile sujet. Le schéma corporel, avec ses aspects relatifs au temps et à l’espace, fournit une description valable de la représentation d’un individu par lui-même et je suis convaincu que l’esprit n’y occupe pas une place évidente. Pourtant, dans l’observation clinique, nous avons affaire à l’esprit en tant qu’entité localisée par le patient ; c’est pourquoi une étude plus poussée du paradoxe que « l’esprit n’existe pas réellement en tant qu’entité » apparaît nécessaire.
Pour étudier le concept de l’esprit, on doit toujours étudier un individu pris dans sa totalité et inclure le développement de cet individu à partir des tout premiers débuts de l’existence psychosomatique. Si l’on accepte cette discipline, on peut alors étudier l’esprit d’un individu au fur et à mesure qu’il s’élabore à partir de la partie psychique du psyché-soma.
Si le psyché-soma individuel, ou le schéma corporel, a traversé de façon satisfaisante les tout premiers stades de développement, l’esprit, pour l’individu, n’existe pas en tant qu’entité dans le schéma des choses ; il n’est rien de plus alors qu’un aspect particulier du fonctionnement du psyché-soma.
Dans l’étude d’un individu en cours de développement, on s’apercevra souvent qu’il s’institue pour l’esprit une fausse entité et une fausse localisation. Une étude de ces tendances anormales devra donc précéder l’examen plus direct de l’élaboration de l’esprit à partir de la psyché saine ou normale.
Nous avons l’habitude de voir s’opposer les deux termes, le psychique et le physique et, dans le langage courant, nous ne sommes pas contre leur opposition. C’est autre chose, cependant, dans la discussion scientifique.
Pour décrire une maladie, l’emploi de ces deux termes, physique et psychique, nous pose immédiatement des problèmes. Les troubles psycho-somatiques, à mi-chemin entre le psychisme et le physique, se trouvent dans une situation plutôt précaire. Dans une certaine mesure, la recherche psychosomatique est entravée par la confusion à laquelle je me réfère (Mac Alpine, 1952). D’un autre côté, des neurochirurgiens interviennent sur un cerveau normal ou sain pour essayer de transformer des états psychiques et même de les améliorer. Ces thérapeutes « physiques » sont tout à fait illogiques dans leur théorie ; assez bizarrement, ils paraissent oublier l’importance du corps physique, duquel le cerveau fait partie intégrante.
C’est pourquoi nous allons nous efforcer de penser à l’individu tout au long de son développement en partant du début. Voici un corps, et on ne peut distinguer le psychisme du soma qu’en le considérant d’un point de vue ou d’un autre. On peut étudier, dans leur développement, soit le corps, soit l’esprit. Je suppose qu’ici le terme psychisme signifie l’élaboration imaginaire de parties, de sensations ou de fonctions somatiques, c’est-à-dire d’une pleine conscience physique. Nous savons que cette élaboration imaginaire dépend de l’existence du cerveau et de son bon fonctionnement, particulièrement de certaines de ses régions. L’individu, cependant, n’a pas le sentiment que le psychisme soit localisé dans le cerveau ou même qu’il soit localisé du tout.
Peu à peu, les aspects psychiques et somatiques de la personne qui se développe se trouvent pris dans un processus de rapports mutuels. Cette interaction du psychisme et du soma constitue une phase primitive du développement individuel (voir l’article « Le développement affectif primaire »). A un stade ultérieur, le corps vivant, avec ses limites, son intérieur et son extérieur, est ressenti par l’individu comme le noyau de son self imaginaire. Le développement jusqu’à ce stade est extrêmement complexe. Bien qu’il puisse être assez poussé chez un bébé au bout de quelques jours, il existe de nombreuses occasions de distorsions de son cours naturel. De plus, ce qui s’applique à ces stades très primitifs s’applique aussi, dans une certaine mesure, à tous les stades, même à celui que nous qualifions de maturité adulte.
Théorie de l’esprit
Partant de ces considérations préliminaires, j’en arrive à édifier une théorie de l’esprit. Cette théorie est fondée sur le travail analytique avec des patients qui, au cours du transfert, ont eu besoin de régresser jusqu’à un niveau de développement extrêmement primitif. Je ne donnerai, dans cet article, qu’une seule illustration clinique, mais je suis persuadé que cette théorie peut être utile dans la pratique quotidienne de l’analyse.
Nous supposerons que la santé, dans le développement premier de l’individu, va de pair avec une continuité d’existence. Le développement du psyché-soma primitif suit un certain cours, à condition que la continuité d’existence ne soit pas troublée ; en d’autres termes, pour son bon développement, un environnement parfait est nécessaire, et au début, cette nécessité est absolue.
L’environnement parfait est celui qui s’adapte activement aux besoins du psyché-soma nouvellement constitué, ce que nous, observateurs, savons être le nourrisson à ses débuts. Un environnement défectueux est mauvais parce que, par défaut d’adaptation, il empiète sur le psyché-soma (c’est-à-dire le nourrisson) qui est forcé de réagir. De ce fait, il y a perturbation de la continuité d’existence du nouvel individu. A ses débuts, le bon environnement (psychologique) est un environnement physique, que l’enfant se trouve dans l’utérus, qu’il soit porté ou plus généralement soigné ; c’est seulement au bout de quelque temps que l’environnement acquiert une qualité nouvelle qui nécessite un terme descriptif nouveau : affectif, psychologique, ou social. Ainsi apparaît la bonne mère ordinaire avec son aptitude à s’adapter activement aux besoins de son bébé, aptitude prenant sa source dans la dévotion qu’elle lui porte. Cette adaptation est facilitée par son narcissisme, son imagination et ses souvenirs qui lui permettent, par le moyen de l’identification, de savoir quels sont les besoins de son bébé.
Le besoin d’un bon environnement, absolu au début, devient rapidement relatif. La bonne mère ordinaire est suffisamment bonne. Si elle est suffisamment bonne, le nourrisson devient capable, par son activité mentale, de pallier les déficiences de sa mère. Il est ainsi en mesure de faire face aux pulsions instinctuelles d’une part et de répondre aussi à tous les types les plus primitifs de besoin du moi, y compris même le besoin de ne pas être soigné ou d’être activement abandonné. L’activité mentale de l’enfant transforme un environnement suffisamment bon en un environnement parfait, c’est-à-dire qu’elle transforme un manque relatif d’adaptation en une adaptation réussie. C’est la faculté de comprendre du nourrisson qui permet à la mère de ne pas être tout à fait parfaite. La mère essaie, dans le cours normal des choses, de ne pas introduire de complications plus grandes que celles que l’enfant est capable de comprendre et d’admettre ; elle essaie, en particulier, d’éviter à son bébé coïncidences et phénomènes qu’il n’est pas apte à saisir. D’une façon générale, elle fait que le monde du nourrisson est aussi simple que possible.
L’esprit a donc, parmi ses origines, un fonctionnement variable du psyché-soma en rapport avec la menace pesant sur la continuité d’existence qui suit chaque échec de l’adaptation (active) de l’environnement. Il s’ensuit que le développement de l’esprit est très influencé par des facteurs qui ne sont pas spécifiquement personnels à l’individu et qui comprennent des événements dus au hasard.
En matière de soins maternels, il est d’une importance vitale que les mères suppléent au début cette adaptation active d’abord physiquement et bientôt également par l’imagination. Mais c’est aussi l’une des caractéristiques de la fonction maternelle que d’assurer la défaillance graduelle de l’adaptation. selon l’aptitude croissante de chaque nourrisson à compenser un échec relatif par l’activité mentale ou la compréhension. Ainsi apparaît chez le nourrisson une tolérance à la fois vis-à-vis des besoins du moi et vis-à-vis de la tension instinctuelle.
Peut-être serait-il possible de montrer que des mères libérées lentement ont des nourrissons à faible Q.I. ultérieur, alors qu’un nourrisson qui aura une intelligence exceptionnelle et dont le Q.I. se révélera élevé par la suite libérera sa mère plus tôt.
Il découle donc de cette théorie que dans le développement de chaque individu, une des origines de l’esprit, peut-être la plus importante, se trouve dans le besoin d’un environnement parfait qu’a l’individu au cœur même de son self. A ce propos, je mentionnerai ma conception des psychoses, maladies causées par une déficience de l’environnement (voir l’article « Psychoses et soins maternels »). Quelques conséquences de cette théorie me semblent importantes. Certains types de carence de la part de la mère, par exemple un comportement désordonné, est source d’une hyperactivité du fonctionnement mental. Dans ce cas, cette hyper-croissance de la fonction psychique, en réaction à des soins maternels désordonnés, peut faire apparaître une opposition entre l’esprit et le psyché-soma. En effet, par réaction à cet état anormal de l’environnement, la fonction intellectuelle de l’individu commence à prendre la relève et à organiser les soins du psyché-soma, ce qui est à l’opposé de la santé où l’esprit n’usurpe pas la fonction de l’environnement, mais facilite la compréhension et éventuellement l’utilisation d’une carence relative.
Le processus graduel par lequel l’individu devient capable de s’occuper du self appartient à des stades plus tardifs du développement affectif, des stades qui doivent être atteints en leur temps, à un rythme fixé par les forces naturelles de développement de l’individu.
Pour aller plus loin, on peut se demander ce qui arriverait si l’effort imposé à un fonctionnement mental organisé pour se défendre contre un environnement précocement persécuteur était de plus en plus grand ? On s’attendrait à des états confusionnels et (à l’extrême) à des troubles psychiques ne dépendant pas d’une déficience des tissus cérébraux. Plus couramment, nous observons que le fonctionnement mental devient une chose en soi, qui remplace pratiquement la bonne mère et ne la rend plus nécessaire. Cliniquement, cet état peut aller de pair avec une dépendance vis-à-vis de la vraie mère et un faux développement personnel fondé sur l’obéissance. Il s’agit d’un état des plus inconfortables, surtout parce que la psyché est « séduite » par l’esprit et rompt sa relation intime primitive avec le soma. Il en résulte une association psyché-esprit qui est pathologique.
Quelqu’un qui évolue de cette façon présente un schème de distorsions affectant tous les stades ultérieurs du développement. Cette personne sera, par exemple, susceptible de s’identifier facilement au facteur « environnement » de toute relation où apparaît la dépendance, tandis qu’elle s’identifiera avec difficulté à l’individu dépendant. Cliniquement, une telle personne peut devenir, pour une période limitée, une mère merveilleuse pour les autres ; en fait, il se peut même qu’une personne dont le développement s’est effectué selon ce schéma, ait un pouvoir de guérison presque magique à cause d’une aptitude extrême à s’adapter activement à des besoins primitifs. Cependant, il apparaît évident dans la pratique que ces modes d’expression de la personnalité sont faux. La dépression menace ou même intervient parce que l’individu a tout le temps besoin de trouver quelqu’un d’autre qui rende réel ce concept du « bon environnement » afin de pouvoir revenir au psyché-soma dépendant qui constitue le seul point à partir duquel il peut vivre. Dans ce cas, « ne plus avoir d’esprit » devient un état désiré.
Naturellement, le corps de l’individu d’une part, et psyché-esprit de l’autre, ne peuvent s’associer directement. Toutefois l’individu localise psyché-esprit soit à l’intérieur de la tête, soit à l’extérieur, mais avec quelque relation particulière à celle-ci – ce qui constitue une source importante de maux de tête symptomatiques.
Il faut se demander pourquoi l’individu a tendance à localiser forcément l’esprit à l’intérieur de la tête. J’avoue que je n’en sais rien. J’ai le sentiment que ce qui compte, c’est le besoin qu’éprouve l’individu de localiser l’esprit pour la raison que c’est un ennemi et qu’il faut donc le maîtriser. Un patient schizoïde me dit qu’on place, bien entendu, l’esprit dans la tête : en effet, puisqu’on ne peut voir sa propre tête, elle n’existe pas. Une autre raison, c’est que la tête traverse des expériences privilégiées au cours du processus de la naissance. Cependant, afin de pouvoir tirer le meilleur profit de ce dernier fait, il me faut encore prendre en considération un autre type de fonctionnement mental qui peut être particulièrement stimulé pendant la naissance et qui a rapport avec le terme « mémorisation ».
Ainsi que je l’ai dit, la continuité d’existence du psyché-soma en cours de développement (relations internes et externes) est perturbée par les réactions aux envahissements de l’environnement ou, en d’autres termes, par la faillite de l’adaptation active de l’environnement. Selon ma théorie, il faut s’attendre à une certaine réaction devant les envahissements de l’environnement qui perturbent la continuité du psyché-soma, réaction toujours croissante compte tenu de la capacité mentale. Si les envahissements appellent des réactions excessives (selon la suite de ma théorie), il ne sont pas supportables. L’état de confusion excepté, on ne peut que cataloguer les réactions24
Cf. la théorie freudienne de la
Auteur inconnu
2015-08-16T20:31:23
Ref ?
névrose obsessionnelle, 1909.. Ainsi, l’exemple typique est celui de la naissance où, en raison des réactions aux envahissements, une perturbation excessive de la continuité apparaît facilement. L’activité mentale que j’en viens à décrire est celle qui concerne la mémorisation exacte au cours du processus de la naissance. Dans mon travail psychanalytique, j’observe quelquefois des régressions pleinement contrôlées et qui remontent pourtant à la vie prénatale. Des patients régressés d’une manière ordonnée reviennent constamment sur le processus de la naissance et j’ai été étonné par les preuves évidentes que j’ai eues qu’un nourrisson, au cours de ce processus, ne mémorise pas seulement toutes les réactions qui perturbent la continuité d’existence, mais paraît aussi les mémoriser dans l’ordre correct. Je n’ai pas utilisé l’hypnose, mais je suis au courant des découvertes comparables, quoique moins convaincantes à mes yeux, qui sont obtenues de cette façon. Le fonctionnement mental du type que je décris – ce qu’on peut appeler mémoriser ou cataloguer – peut être extrêmement actif et précis au moment de la naissance d’un bébé. J’illustrerai ceci à l’aide de détails empruntés à un cas, mais je veux tout d’abord exprimer clairement mon idée que ce type de fonctionnement mental est un fardeau pour le psyché-soma ou pour la continuité d’existence de chaque individu humain, continuité qui constitue le self. Dans le jeu, ou dans une analyse soigneusement contrôlée, l’individu peut être capable d’utiliser cela pour revivre le processus de la naissance. Cependant, ce type de fonctionnement mental, qui catalogue, agit comme un corps étranger s’il se trouve associé à une carence d’adaptation de l’environnement, carence incompréhensible ou imprévisible.
Il peut arriver sans aucun doute que, même en bonne santé, les facteurs de l’environnement soient ainsi maintenus immuables jusqu’à ce que l’individu se trouve en mesure de les faire siens, une fois qu’il a expérimenté les pulsions libidinales et surtout les pulsions agressives, qui peuvent être projetées. De cette façon, et c’est faux dans son essence, l’individu en vient à se sentir responsable du mauvais environnement dont, en fait, il n’était pas responsable ; il pourrait (s’il savait) l’attribuer justement aux autres puisqu’en effet ils ont perturbé la continuité de ses processus de développement innés avant que le psyché-soma soit devenu suffisamment bien organisé pour haïr ou pour aimer. Au lieu de haïr ces échecs de l’entourage, l’individu a été désorganisé par eux parce que le processus est intervenu avant l’existence de la haine.
Illustration clinique
J’illustrerai ma thèse avec le fragment suivant tiré de l’histoire d’un cas. Il est vraiment difficile de choisir un détail dans un travail intensif qui s’étend sur plusieurs années. Néanmoins ce fragment montrera que ce que j’avance fait partie de mon expérience quotidienne, avec les patients.
Une femme, âgée maintenant de 47 ans25
Cas évoqué à nouveau dans un autre article, « Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation psychanalytique », pages 133-134., avait réussi ce qui paraissait aux autres, sinon à elle-même, être une bonne relation avec le monde et elle avait toujours été capable de gagner sa vie. Elle avait fait de bonnes études et, en général, on l’aimait bien ; en fait, je pense qu’elle n’avait jamais suscité d’antipathie marquée. Elle n’était cependant jamais contente d’elle, comme si elle cherchait toujours à se trouver sans jamais y parvenir. Elle avait sans doute des idées de suicide, mais elle les tenait en échec car elle croyait depuis son enfance qu’en fin de compte elle résoudrait son problème et qu’elle se trouverait. Pendant plusieurs années, elle avait eu une analyse dite « classique », mais en quelque sorte le noyau de sa maladie n’avait pas évolué. Avec moi, il devint vite apparent que cette patiente devrait ou bien faire une régression très importante ou bien abandonner le combat. C’est pourquoi je laissai faire la tendance régressive, où qu’elle pût mener. Finalement, la régression atteignit la limite du besoin de la patiente et depuis lors un développement naturel est intervenu, le vrai self agissant à la place d’un self artificiel.
Dans le cadre de cet article, il m’a semblé préférable de décrire un seul élément, choisi parmi une quantité énorme de matériel. Au cours de l’analyse précédente de la patiente, il y avait eu des incidents dans lesquels la patiente s’était jetée de son divan sur un mode hystérique. Ces épisodes avaient été interprétés d’une façon classique pour des phénomènes hystériques de cet ordre. Dans la régression plus profonde de cette nouvelle analyse, la signification de ces chutes fut éclairée d’un jour nouveau. Au cours des deux années d’analyse avec moi, la patiente avait, de façon répétée, régressé à un stade primitif qui était certainement prénatal. Il était nécessaire que ce processus de la naissance soit revécu et je finis par reconnaître comment ce besoin inconscient de la patiente l’avait amenée auparavant à tomber du divan de cette façon hystérique.
On pourrait écrire beaucoup de choses à ce sujet ; de mon point de vue, l’élément important ici est que, de toute évidence, chaque détail de l’expérience de la naissance avait été retenu et, plus encore, tous les détails avaient été retenus dans la séquence exacte de l’expérience première. Le processus de la naissance fut revécu une douzaine de fois ou même plus et chaque fois la réaction à l’un des éléments majeurs externes du processus primitif fut isolée pour être revécue.
Incidemment, ces reviviscences illustraient une des principales fonctions de la mise en acte ; par la mise en acte, la patiente s’informait sur la parcelle de réalité psychique qu’il était difficile d’obtenir à ce moment, mais de laquelle elle avait un besoin si intense de prendre conscience. J’énumérerai quelques-uns des schèmes de la mise en acte, mais malheureusement je ne peux donner la séquence qui, pourtant, j’en suis sûr, avait une signification.
La respiration change pour être passée en revue dans le plus minime détail.
Les contractions du haut en bas du corps, pour être revécues et qu’ainsi elle s’en souvienne.
La naissance à partir du fantasme à l’intérieur du ventre de la mère, qui était une personne dépressive et contractée.
Le passage de l’état de non-nourriture à celui de nourriture au sein, puis au biberon.
Le même passage avec le fait supplémentaire que la patiente avait sucé son pouce dans l’utérus et qu’en sortant il lui fallait son poing, en rapport avec le sein ou le biberon, créant ainsi une continuité entre les relations d’objets dans le ventre de la mère et au dehors.
La rude expérience de la pression sur la tête et aussi ce qu’il y avait d’horrible lorsque l’on cessait de presser sur la tête ; au cours de cette phase, si sa tête n’avait pas été tenue, elle n’aurait pas pu supporter la reconstitution. Dans cette analyse beaucoup de choses restent incomprises quant au retentissement du processus de la naissance sur les fonctions de la vessie.
Le passage de l’état de pression tout autour (qui appartient à l’état intra-utérin) à la pression par en dessous (qui appartient à l’état extra-utérin). La pression, si elle n’est pas excessive, signifie amour. C’est pourquoi, après la naissance, elle était aimée seulement d’un seul côté, celui du dessous selon sa position et, à moins d’être tournée périodiquement, elle atteignait un état de confusion.
Il me faut laisser de côté une douzaine d’autres facteurs d’égale signification.
Peu à peu, la ré-exécution atteignit son point le plus critique. Lorsque nous en fûmes presque – là, apparut l’angoisse d’avoir la tête écrasée, qui fut d’abord obtenue de façon contrôlée par l’identification de la patiente avec le mécanisme qui écrasait. Cette phase était dangereuse parce que si la malade passait à l’acte en dehors de la situation du transfert, c’était le suicide. Dans cette phase de passage à l’acte, la patiente existait dans les « blocs qui l’écrasaient » ou toute autre chose qui se présentait et la gratification lui venait alors de la destruction de la tête (y compris l’esprit et le faux psychisme) qui, pour la patiente, avait perdu sa signification en tant que partie du self.
En fin de compte, la patiente dut accepter l’annihilation. Nous avions déjà eu beaucoup d’indications d’une période de vide ou d’inconscience et des mouvements convulsifs rendaient vraisemblable l’existence du petit mal dans l’enfance. Dans l’expérience vécue, il y eut une perte de conscience qui ne pouvait être assimilée au self de la patiente à moins qu’elle ne l’accepte comme une mort. Lorsque ceci fut devenu réel, le mot mort devint inapproprié ; la patiente commença à y substituer un « abandon de soi » et, par la suite, le mot approprié : le « non-savoir ».
Pour décrire ce cas d’une façon complète, je devrais continuer à donner d’autres détails de ce genre, mais ce thème – et d’autres – sera développé dans des publications futures. La patiente fut très soulagée lorsqu’elle eut accepté de ne pas savoir. « Savoir » se transforma en « l’analyste sait », c’est-à-dire « qu’on peut compter sur lui pour s’adapter activement aux besoins de la patiente ». Toute la vie de cette malade s’était édifiée autour d’un fonctionnement mental qui était devenu, d’une façon fausse, l’endroit (dans la tête) qui la faisait vivre. Sa vie, qui à juste raison lui était apparue fausse, s’était développée à partir de ce fonctionnement mental.
J’ai dit avoir tiré de cette analyse le sentiment qu’avaient été classées avec précision, sans rien omettre, les réactions aux envahissements de l’environnement qui remontaient à l’époque de la naissance ; sans doute cet exemple clinique illustre-t-il ce que j’entends par là. Mais en fait, j’ai senti qu’il n’y avait pas d’autre alternative que cette classification parfaite, sinon cela aurait été l’échec absolu, une confusion sans espoir et des troubles mentaux.
Par ailleurs, ce cas illustre le thème de ce travail à la fois dans le détail et sur un plan général.
Je cite Scott (1949) une fois de plus :
« De même, lorsqu’un patient en analyse perd l’esprit dans le sens qu’il perd l’illusion d’avoir besoin d’un appareil psychique distinct de tout ce qu’il a appelé son corps, son monde, etc., cela équivaut pour lui à retrouver l’accès conscient auquel il avait renoncé à une période antérieure de sa vie – au moment où s’instaurait la dualité soma-psyché – cet accès conscient aux rapports entre surfaces et profondeurs, limites et solidité de son schéma corporel : ses souvenirs, ses perceptions, ses images, etc. ; il rétablit aussi la maîtrise de ces rapports.
Il n’est pas rare que chez un patient qui se plaint principalement d’avoir peur de « perdre l’esprit » apparaisse bientôt le désir de renoncer à cette conviction et de la remplacer par une meilleure. »
A ce moment de non-connaissance apparut dans cette analyse le souvenir d’un oiseau qui était représenté comme « tout à fait immobile, à l’exception des mouvements de la gorge qui indiquaient la respiration ». En d’autres termes, à l’âge de 47 ans, la patiente était parvenue à l’état dans lequel le fonctionnement physiologique en général constitue l’existence. L’élaboration psychique alors pouvait s’ensuivre. Cette élaboration psychique d’un fonctionnement physiologique est tout à fait différente du travail intellectuel si facilement artificiel lorsqu’il devient une chose en soi où se situe faussement le psychisme.
Il va de soi que je ne peux donner qu’un aperçu sur cette patiente et même en choisissant un fragment de cette observation je ne peux décrire qu’une infime partie de ce fragment. J’aimerais cependant m’appesantir plus sur la solution de continuité de la conscience. Je n’ai pas besoin de décrire cette faille telle qu’elle apparut en termes plus « hardis », par exemple le fond d’un puits, dans l’obscurité duquel se trouvaient toutes sortes de corps morts et mourants. Pour le moment, je m’intéresserai seulement à la manière la plus primitive dont la malade a découvert cette faille en revivant des processus qui sont du domaine de la situation transférentielle. Cette solution de continuité, qui avait toujours été niée de la façon la plus active au cours de la vie de la malade devenait maintenant une chose ardemment recherchée. Le besoin de « l’effraction » de sa tête apparut tandis qu’en se cognant violemment la tête elle essayait, semble-t-il, de parvenir à une perte de connaissance. La malade éprouvait le besoin de détruire les processus mentaux qu’elle situait dans sa tête. Avant que puisse être accepté l’état de non-connaissance, il fut nécessaire de traiter une série de défenses l’empêchant de reconnaître complètement le désir d’atteindre la solution de continuité de la conscience. Le jour où ce travail parvint à son point culminant, il arriva que la patiente cessa d’écrire son journal26
Le journal fut repris plus tard, pendant un temps ; le rôle qu’il jouait était alors plus vague, et son but plus positif comprenait l’idée d’utiliser valablement un jour ses expériences.. Ce journal avait été tenu tout au cours de l’analyse et il serait ainsi possible de la reconstruire entièrement jusqu’à cette période. De tout ce que la patiente pouvait percevoir, il y a peu de chose qui n’ait été au moins indiqué dans ce journal. La signification du journal devint alors claire : c’était une projection de son appareil mental et non pas une description du vrai self qui, en fait, n’avait jamais vécu avant que n’apparaisse, tout au bout de la régression, une chance nouvelle pour le vrai self de commencer.
Les résultats de cette partie du travail nous conduisirent à une phase temporaire dans laquelle n’existait ni l’esprit, ni un fonctionnement mental. Il fallait une phase temporaire dans laquelle la respiration du corps était tout. De cette façon, la patiente devint capable d’accepter l’état de non-connaissance parce que je la portais et que je maintenais une continuité par ma propre respiration pendant qu’elle se laissait aller, s’abandonnait, ne savait rien. Pourtant cela ne servait à rien que je la porte et que je maintienne ma propre continuité de vie si elle, elle était morte. Ce qui rendit mon rôle efficace fut que je pouvais voir sa poitrine et l’entendre respirer (tout comme l’oiseau), ce qui me permettait de savoir qu’elle était en vie.
C’est alors que, pour la première fois, elle fut capable d’avoir un psychisme, une entité personnelle, un corps qui respirait et en plus le début d’un fantasme appartenant à la respiration et aux autres fonctions physiologiques.
Nous, observateurs, ne sommes pas sans savoir que le fonctionnement mental qui permet au psychisme d’être là et d’enrichir le soma dépend d’un cerveau intact, mais nous ne localisons pas le psychisme à un endroit quelconque, pas même dans le cerveau duquel il dépend. Pour cette patiente, régressée de cette manière, ces choses enfin n’importaient plus. Elle serait prête maintenant, d’après moi, à localiser le psychisme dans n’importe quel endroit là où le soma est vivant.
Depuis la présentation de ce travail, cette patiente a fait des progrès considérables. Maintenant, en 1933, nous pouvons examiner avec du recul ce stade que j’ai choisi de décrire et le voir en perspective. Je n’ai pas besoin de modifier ce que j’ai écrit. Mise à part la complication violente apportée par les reviviscences corporelles des processus de la naissance, il n’y a pas eu de trouble majeur dans la régression de la patiente vers un certain stade très primitif ; le mouvement qui a suivi marque une progression vers une existence nouvelle pour un individu réel qui se sent réel.
L’esprit localisé dans la tête
J’abandonnerai maintenant mon illustration pour revenir au thème de la localisation de l’esprit dans la tête. J’ai dit que l’élaboration imaginaire des parties et des fonctions du corps n’est pas localisée. Il peut y avoir cependant des localisations tout à fait logiques dans le sens qu’elles appartiennent à la façon selon laquelle le corps fonctionne. Par exemple, le corps prend et rejette des substances. Un monde intérieur d’expérience personnelle imaginaire entre donc dans le schéma des choses et la réalité partagée est, en somme, supposée à l’extérieur de la personnalité. Bien que les bébés ne puissent pas dessiner, je pense qu’ils sont capables au cours de leurs premiers mois (si ce n’est que l’habileté leur manque) de se décrire par un cercle à certains moments. Peut-être, si tout va bien, sont-ils capables de réaliser cela peu après la naissance ; en tout cas, nous avons de bonnes preuves qu’à six mois un bébé utilise parfois le cercle ou la sphère comme un diagramme du self. C’est à cet égard que Scott nous éclaire beaucoup par son concept du schéma corporel et particulièrement en nous rappelant que nous nous référons au temps aussi bien qu’à l’espace. Dans le schéma corporel tel que je le comprends, il ne me semble pas y avoir une place pour l’esprit. Ceci n’est pas une critique du schéma corporel en tant que diagramme, c’est un commentaire sur la fausseté du concept de l’esprit en tant que phénomène localisé.
En essayant de comprendre pourquoi la tête joue un tel rôle dans la localisation de l’esprit – qu’il se trouve localisé au dedans ou en dehors – je ne peux m’empêcher de penser à la manière dont la tête du bébé est affectée au cours de la naissance, ce moment durant lequel l’esprit est occupé à cataloguer avec acharnement les réactions à un milieu persécuteur spécifique.
Selon la conception populaire, le fonctionnement cérébral a tendance à être localisé dans la tête ; une des conséquences de cet état de choses mérite une étude particulière. Jusqu’à une date tout à fait récente, les chirurgiens se laissaient persuader d’ouvrir les crânes d’enfants débiles mentaux afin de rendre possible un développement ultérieur de leur cerveau qu’on supposait être comprimé par les os du crâne. Je présume qu’à l’origine la cérébration du crâne était envisagée pour soulager des troubles de l’esprit, c’est-à-dire pour soigner des personnes qui avaient faussement localisé dans la tête leur fonctionnement mental, considéré par elles comme un ennemi. A l’heure actuelle, ce qui est curieux, c’est que, une fois de plus dans la pensée scientifique, le cerveau soit devenu l’équivalent de l’esprit – esprit ressenti par un certain type de malades comme un ennemi et comme une chose dans le crâne. Le chirurgien qui effectue une leucotomie semblerait en premier lieu faire ce que le patient demande, c’est-à-dire le soulager d’une activité de l’esprit, devenu l’ennemi du psyché-soma. Néanmoins, nous nous apercevons que le chirurgien est pris au piège de la fausse localisation du malade mental qui place l’esprit dans la tête, avec ce qui s’ensuit : l’équivalence de l’esprit et du cerveau. Lorsqu’il a fait son travail, il a échoué dans la seconde partie de sa tâche. Le patient veut être soulagé de l’activité mentale, qui est devenue une menace pour le psyché-soma, mais par la suite il a besoin du fonctionnement total du tissu cérébral afin d’être capable d’avoir une existence psychique et somatique. Par l’opération de la leucotomie, avec ses changements irréversibles dans le cerveau, le chirurgien a rendu cela impossible. Cette intervention a été inutile, sauf par la signification qu’elle implique pour le patient. Mais l’élaboration imaginaire de l’expérience somatique, le psychisme, et – pour ceux qui emploient ce terme – l’âme, dépendent, ainsi que nous le savons, d’un cerveau intact. Il est peu concevable que ces choses puissent être connues de l’inconscient d’un individu, mais nous avons le sentiment que le neurochirurgien devrait dans une certaine mesure s’intéresser à des considérations intellectuelles. Dans cette perspective, nous nous apercevons que l’un des buts de la maladie psychosomatique est de retirer le psychisme de l’esprit et de le faire revenir à son association intime et primitive avec le soma. Il ne suffit pas d’analyser l’hypocondrie du patient psychosomatique, encore que cela soit une partie essentielle du traitement. On doit aussi être capable de voir la valeur positive du trouble somatique qui compense une « séduction » du psychisme par l’esprit. De même, le but des physiothérapeutes et des partisans de la relaxation peut être compris en ces termes. Ils n’ont pas besoin de savoir ce qu’ils font pour opérer avec succès. Prenons un exemple de l’application de ces principes : si l’on essaie d’apprendre à une femme enceinte comment faire bien ce qu’il faut, on ne la rend pas seulement angoissée, mais on nourrit la tendance du psychisme à se localiser dans les mécanismes mentaux. Par contre, les méthodes de relaxation, dans ce qu’elles ont de meilleur, permettent à la mère de devenir consciente de son corps et (si elle n’est pas une malade mentale) ces méthodes lui permettent de réaliser une continuité d’existence et de vivre en tant que psyché-soma. Cela est essentiel si elle veut vivre de façon naturelle la naissance et les premières étapes de sa maternité.
Résumé
Dans la santé, le vrai self, continuité d’existence, repose sur le développement psyché-soma.
L’activité mentale est un cas particulier du fonctionnement du psyché-soma.
Le fonctionnement du cerveau intact est le fondement de l’existence psychique aussi bien que de l’activité mentale.
Il n’y a pas de localisation d’un self de l’esprit et il n’y a pas une chose que l’on puisse appeler esprit.
On peut déjà établir deux fondements distincts d’un fonctionnement mental normal, à savoir :
Auteur inconnu
2015-08-16T22:52:36
Original : a), b)…
la conversion d’un environnement suffisamment bon en un environnement parfait (adapté), permettant un minimum de réaction devant l’envahissement et un maximum de développement naturel (continu) du self, et
une mémorisation des envahissements (traumatisme de naissance, etc.), en vue d’une assimilation à des stades ultérieurs de développement.
Il faut noter que le développement psyché-soma est universel et que ses complexités lui sont inhérentes, tandis que le développement mental dépend dans une certaine mesure de facteurs variables tels que la qualité des facteurs primitifs de l’environnement, le hasard des phénomènes de la naissance et les soins qui suivent immédiatement la naissance, etc.
Il est logique d’opposer psyché et soma et, en conséquence, d’opposer le développement affectif et le développement corporel d’un individu. Il n’est pas logique, cependant, d’opposer le mental et le physique car ces éléments ne sont pas de même nature. Les phénomènes mentaux sont des complications d’importance variable dans la continuité d’existence du psyché-soma, dans ce qui s’additionne jusqu’à former le self de l’individu.
6. L’agressivité et ses rapports avec le développement affectif (1950-55)
I. Rapport à une session d’études27
Session d’études avec Anna Freud, à la « Royal Society of Medicine », section Psychiatrie, 16 janvier 1950. L’exposé présenté par Anna Freud a été publié dans The Psychoanalytic Study of the Child, vol. III-IV, p. 37.
L’idée maîtresse de cette étude, qui porte sur l’agressivité28
N.D.T. – L’auteur emploie en anglais le terme aggression et non aggressiveness
Auteur inconnu
2015-08-16T20:34:00
Original : très laid.
– comportement agressif (ou aggressivity comme on le trouve parfois). Il entend désigner par là « les tendances qui se manifestent cliniquement », « quelque chose qui se passe dans l’individu et qui n’entraîne pas obligatoirement des changements de comportement » (Extraits de lettres au traducteur, nov. et déc. 1967)., est que si la société est menacée ce n’est pas tant à cause du comportement agressif humain que du refoulement, chez l’individu, de sa propre agressivité.
Une étude de la psychologie de l’agressivité requiert de l’étudiant un effort important pour la raison suivante ; dans une psychologie globale, se laisser voler est la même chose que dérober ; c’est une notion qui implique autant d’agressivité. Être faible est une notion aussi agressive que l’attaque du fort vis-à-vis du faible. Fondamentalement, meurtre et suicide sont identiques. Et, ce qui est peut-être le plus difficile à concevoir, la possession est aussi agressive que l’acquisition vorace ; en fait, acquisition et possession forment une unité psychologique, l’une étant incomplète sans l’autre. Je ne veux pas dire par là que l’acquisition et la possession sont bonnes ou mauvaises.
Ces vues nous sont pénibles parce qu’elles attirent l’attention sur des dissociations qui nous sont cachées dans l’adaptation sociale courante ; une étude de l’agressivité ne peut les ignorer. De même, les fondements d’une étude de la nature véritable de l’agressivité doivent obligatoirement comporter une étude des racines de l’intention agressive.
L’agressivité est présente avant l’intégration de la personnalité29
Mon intention est de relier cette notion à celle de la motricité (cf. Marty et Fain, 1955)..
Un bébé donne des coups de pied dans le ventre de sa mère ; on ne peut assumer qu’il cherche ainsi à s’en évader. Un bébé de quelques semaines bat l’air de ses bras ; on ne peut assumer qu’il a l’intention de frapper. Un bébé mâche le mamelon avec ses gencives ; on ne peut assumer qu’il cherche à détruire ou à faire mal.
A l’origine, le comportement agressif est presque synonyme d’activité. Il est du domaine d’une fonction partielle.
Ce sont ces fonctions partielles que l’enfant, lorsqu’il devient une personne, organise graduellement en agressivité. Dans la maladie, un patient peut faire preuve d’activité et de comportement agressif sans que ces manifestations aient une signification complète. L’intégration de la personnalité ne se produit pas à date fixe, elle se fait et se défait ; même lorsqu’elle est bien établie, un concours de circonstances ambiantes défavorables peut amener sa disparition. Néanmoins, si l’être est normal, le comportement finit par être dirigé et, dans la mesure où il a un but, l’agressivité est sous-entendue. C’est ici qu’intervient la source principale de l’agressivité qui réside dans l’expérience instinctuelle. L’agressivité fait partie de l’expression primitive de la libido. Il convient de la décrire en termes d’oralité étant donné que les premières pulsions libidinales sont justement l’objet de mon étude.
L’érotisme oral ramène à lui des éléments agressifs et, chez l’être en bonne santé, c’est la libido orale qui établit les fondements de la plus grande partie d’une agressivité effective, c’est-à-dire d’une intention agressive ressentie comme telle par l’individu et par les personnes qui l’entourent.
Toute expérience est à la fois physique et non-physique. Des idées accompagnent et enrichissent la fonction corporelle tandis que le fonctionnement du corps accompagne et réalise30
Cf. le terme de Sechehaye : réalisation symbolique. l’idéation.
Il faut dire aussi que, de la somme des idées et des souvenirs, se distinguent petit à petit, d’une part, ceux qui restent dans la conscience – d’une manière permanente ou seulement dans certaines circonstances – et, d’autre part, ceux qui constituent l’inconscient refoulé, hors de portée parce qu’ils engendrent des émotions insupportables.
Je me rends compte que j’entremêle le thème du comportement agressif et celui de la pulsion agressive, mais je suis d’avis qu’on ne peut étudier l’un sans l’autre. Aucun acte agressif ne peut être tout à fait compris en tant que phénomène isolé. Chez un enfant, en fait, l’étude d’une manifestation implique l’examen des données suivantes :
L’enfant au sein de son environnement (les adultes le soignent).
La maturité de l’enfant par rapport à son âge véritable et à son âge affectif.
L’enfant qui, bien que possédant une maturité correspondant à son âge, porte en lui tous les degrés d’immaturité lui permettant de garder le contact avec un état primitif.
L’enfant malade, présentant des fixations à des stades de développement précoce.
L’enfant qui se trouve dans un état affectif relativement non organisé, encore susceptible de régresser plus ou moins facilement et de guérir d’une régression de façon spontanée.
L’agressivité à différents stades du développement
Cela nous aiderait de pouvoir commencer au début de la vie de l’individu, mais c’est là un domaine où beaucoup d’éléments ne sont pas connus avec certitude. Une étude complète décrirait l’agressivité telle qu’elle apparaît aux différentes étapes du développement du moi.
Auteur inconnu
2015-08-16T20:12:41
Code pour quand ça marchera :
alignl matrix{ "Première étape" # left lbrace stack {"Pré-intégration" # "But, avec absence d'inquiétude"} right none ## "Étape intermédiaire" # left lbrace stack {"Intégration" # "But, avec inquiétude" # "Culpabilité"} right none ## "Personnalité totale" # left lbrace stack {"Relations inter-personnelles" # "Situations triangulaires, etc." # "Conflits, conscient et inconscient."} right none }
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Ce que j’essaierai de développer est ici principalement le second thème : le stade intermédiaire31
Dans la deuxième partie de ce chapitre, j’essaierai de traiter le thème de l’agressivité relative aux premiers stades de développement du moi..
Stade précédant l’apparition de l’inquiétude
Il est nécessaire de décrire un stade théorique de « non-inquiétude » ou de cruauté ; on peut dire qu’à ce stade l’enfant existe en tant que personne et qu’il a un but, sans qu’il se soucie pour autant des résultats. Il ne se rend pas encore compte du fait que ce qu’il détruit, lorsqu’il est excité, est identique à ce qu’il estime au cours des intervalles tranquilles entre les périodes d’excitation. Dans ces moments-là, son amour va jusqu’à une attaque imaginaire du corps de la mère. L’agressivité fait ici partie de l’amour32
On a qualifié ce stade de « pré-ambivalent », mais ce terme ne tient pas compte de la conséquence de l’intégration de l’objet partiel, le sein, et de l’objet total, la mère qui maintient et qui soigne..
Dans une certaine mesure, il est possible d’observer cela dans la dissociation entre les aspects calmes de la personnalité et les aspects soumis à l’excitation ; ainsi, des enfants qui sont habituellement gentils et attirants « ne seront pas eux-mêmes » et se livreront à des actes agressifs envers ceux qu’ils aiment, ne se sentant pas tout à fait responsables de leurs actes.
Si l’agressivité disparaît à ce stade du développement affectif, il s’ensuit, à un certain degré, une absence de la capacité d’aimer, c’est-à-dire de l’aptitude à établir des relations objectales.
Le stade de l’inquiétude
Nous en arrivons maintenant au stade du développement affectif décrit par Mélanie Klein comme celui de la « position dépressive ». Suivant mon propos, j’appellerai ce stade celui du souci. L’intégration du moi de l’individu est suffisante pour lui permettre de se rendre compte de la personnalité maternelle ; en conséquence – et c’est extrêmement important – il se soucie des résultats de son expérience instinctuelle, qu’elle provienne du physique ou du psychisme.
Avec ce stade apparaît la capacité de se sentir coupable. Il en découle qu’une partie de l’agressivité se transforme cliniquement en chagrin, ou en sentiment de culpabilité, ou en un équivalent physique comme le vomissement. Le sentiment de l’enfant est qu’il a fait du mal, dans la période d’excitation, à la personne aimée et c’est de là que dérive la culpabilité. L’enfant en bonne santé peut supporter cette culpabilité et, ainsi, avec l’aide d’une mère vraie et vivante (qui incarne un facteur temps), il devient capable de découvrir son propre besoin personnel de donner, de construire et de réparer. C’est de cette façon qu’une grande partie de l’agressivité donne naissance aux fonctions sociales et se manifeste comme telle. Dans les moments où il se sent abandonné (lorsque, par exemple, l’enfant ne peut trouver une personne qui accepte un cadeau ou qui reconnaisse ses efforts de réparation), cette transformation ne se fait plus et l’agressivité réapparaît. Une activité sociale ne peut être satisfaisante que si elle se fonde sur un sentiment de culpabilité personnelle ayant un rapport avec l’agressivité.
La colère
Dans ma description, je peux aborder maintenant la colère qui dérive d’une frustration. La frustration qui, à un degré quelconque, est inévitable dans toute expérience, encourage la dichotomie. Se manifestent, d’une part, les pulsions agressives innocentes envers les objets de frustration et, d’autre part, les pulsions agressives vis-à-vis des bons objets ; celles-ci donnent naissance à la culpabilité. La frustration agit comme une échappatoire à la culpabilité et elle engendre un mécanisme de défense qui est l’orientation de l’amour et de la haine selon des voies séparées. Si le clivage des objets en bon et mauvais33
Je devrais dire maintenant « idéalisé et mauvais » au lieu de bon et mauvais. intervient, il se produit une diminution du sentiment de culpabilité, mais l’amour perd en contrepartie certains de ses éléments agressifs valables et la haine devient d’autant plus explosive.
L’évolution du monde intérieur
A partir de là, la psychologie du petit enfant devient plus compliquée. L’enfant ne se soucie pas seulement des conséquences de ses pulsions à l’égard de sa mère, mais son self enregistre également les résultats de ses expériences. Les satisfactions instinctuelles font qu’il se sent « bon » et il perçoit les phénomènes d’absorption et d’excrétion dans un sens psychologique aussi bien que physique. Il s’emplit de ce qu’il ressent être bon, ce qui donne naissance à sa confiance en lui-même et affermit cette confiance ; cela rejaillit sur ce qu’il sent pouvoir attendre de la vie. Dans le même temps, il doit se mesurer à ses attaques de colère, le résultat étant qu’il se sent plein de forces mauvaises, malignes ou qui le persécutent. Ces choses, ou ces forces mauvaises, qu’il ressent comme si elles se trouvaient à l’intérieur de lui, forment une menace de l’intérieur dirigée sur sa propre personne et sur ce qu’il ressent être bon, ce bon qui est à la base de sa confiance dans la vie.
Il entreprend alors une tâche d’aménagement de son monde intérieur, tâche qui durera toute sa vie et à laquelle il ne peut cependant s’atteler avant qu’il ne se sente bien dans son corps et capable de différencier ce qui est intérieur de ce qui est extérieur à lui, ce qui existe vraiment et ce qui est son fantasme. L’aménagement du monde extérieur dépend de l’aménagement de son monde ' intérieur.
Une série extrêmement complexe de mécanismes de défense se développe, que l’on se devrait d’examiner chaque fois que l’on essaie de comprendre l’agressivité chez un enfant qui a atteint ce stade du développement affectif. Il m’est impossible ici de faire plus qu’énumérer quelques-uns des mécanismes de cette partie de la psychologie humaine ayant un rapport avec le thème présent.
Je décrirai tout d’abord la guérison de l’introversion, étant donné qu’il s’agit là d’une source courante et importante de manifestations agressives.
L’intérêt de l’enfant en bonne santé est dirigé à la fois vers la réalité extérieure et vers le monde intérieur et il passe de l’un à l’autre par l’intermédiaire d’états tels que le rêve, le jeu, etc. L’enfant malade, lui, procède parfois à une redistribution de ses relations, si bien que ce qui est bon est concentré à l’intérieur et que ce qui est mauvais est projeté. Il vit maintenant dans son monde intérieur. On dit de lui qu’il est introverti (ou introverti d’une façon pathologique).
La guérison d’une introversion pathologique implique que l’enfant va se tourner à nouveau vers ce qui lui semble un monde extérieur peuplé de persécuteurs. A cette étape de la guérison l’enfant devient toujours agressif. Nous trouvons ici une source importante de comportement agressif. Si, dans la guérison d’un enfant introverti, l’attaque, qui constitue une défense, est mal comprise de ceux qui s’occupent de lui, l’enfant retombera facilement dans l’état d’introversion. Sans qu’il soit question de maladie, on observe – quotidiennement cet état à un certain degré dans la vie de tous les enfants et ce concept n’est aucunement un concept purement théorique. Un individu qui s’est concentré pendant un long moment sur une tâche personnelle a les nerfs à fleur de peau lorsqu’il achève son travail.
Il ne faut absolument pas perdre de vue que, chez l’enfant, nous étudions un être humain qui ne devient que graduellement capable d’établir une distinction entre ce qui est subjectif et ce qui est objectif. Dans le cas où un enfant projette son vécu intérieur, un état qui ressemble au délire hallucinatoire apparaît facilement. Il arrive même qu’un enfant en bonne santé, âgé de deux ou trois ans, s’éveille la nuit et éprouve la sensation de se trouver dans un monde qui (de notre point de vue) est son propre monde intérieur et non pas la réalité externe que nous pouvons partager avec lui. Le jour, des petits enfants s’illusionnent dans leurs activités de jeu et on s’aperçoit, en fait, que certains enfants vivent principalement dans leur monde intérieur bien qu’ils nous apparaissent se trouver dans le nôtre. Cet état n’est pas forcément maladif, mais lorsqu’on s’occupe d’un tel enfant on ne peut pas s’attendre à rencontrer de la logique, laquelle s’applique seulement à la réalité extérieure ou partagée. Même de nombreux adultes ne parviennent jamais à une capacité stable d’objectivité et ceux-là qui font le plus preuve d’objectivité ont souvent perdu relativement le contact avec la richesse de leur monde intérieur.
Je donnerai trois autres exemples où le comportement agressif est expliqué par l’aménagement du monde intérieur de l’enfant.
Dans le fantasme de l’enfant, le monde intérieur est localisé d’abord dans le ventre, puis dans la tête ou dans un autre endroit spécifique du corps.
Prenons le cas d’un enfant qui a atteint un certain degré d’organisation de la personnalité et traverse donc une expérience telle qu’il est hors de son pouvoir de résoudre les problèmes qu’elle pose par identification. Par exemple, ses parents se querellent devant lui à un moment où son esprit est entièrement préoccupé par un autre problème. Il s’en tire seulement en emmagasinant la totalité de l’expérience afin de la maîtriser. On peut dire que vit au dedans de lui l’image des parents en train de se quereller et il s’ensuit qu’une certaine quantité d’énergie est employée à maîtriser la mauvaise relation intériorisée. Cliniquement, l’enfant semblera fatigué, déprimé, ou malade physiquement. A certains moments, la mauvaise relation intériorisée prendra le dessus et l’enfant se comportera comme s’il était « possédé » par les parents en train de se quereller. Il nous apparaîtra agressif de manière compulsionnelle, désagréable, déraisonnable, halluciné34
Cet état est en rapport avec l’état décrit par Anna Freud comme « l’identification à l’agresseur », Les travaux de Mélanie Klein nous ont familiarisés avec le concept de la maîtrise omnipotente des phénomènes intérieurs comme mécanismes de défense..
Selon un autre processus, l’enfant qui a intériorisé des parents querelleurs fera naître périodiquement des querelles parmi les personnes qui l’entourent, utilisant alors la mauvaise réalité extérieure comme une projection de ce qui est mauvais » en lui. Dans un tel cas, des crises de délire peuvent se manifester avec hallucinations véritables de voix ou de gens en train de se quereller.
Dans l’aménagement, par l’enfant, de son monde intérieur et dans l’essai d’y préserver ce qu’il ressent être bon interviennent des moments où il sent que tout serait bien si une partie de l’influence mauvaise pouvait être éliminée (ceci est l’équivalent du système du bouc émissaire).
Cliniquement apparaîtra dans ce cas une dramatisation de l’éjection de ce qui est mauvais (coups de pieds, vents, crachats, etc.), ou bien l’enfant sera enclin aux accidents. Une tentative de suicide, dont le but est de détruire ce qui est ressenti comme mauvais dans le self, pourra se produire. (Dans le fantasme total du suicide, il faut qu’il y ait une survie après destruction des mauvais éléments – mais il se peut qu’il n’y ait pas de survie.) L’aménagement des phénomènes du monde intérieur que l’enfant localise dans son ventre (ou dans sa tête, etc.) présente par moment une difficulté si grande que l’enfant cherche à maîtriser le tout ; la dépression en est le résultat clinique, ce qui le conduit à un état de mort interne qui est intolérable. Il se peut que s’ensuive la phase complémentaire de la manie. Dans cette phase, la vie du monde intérieur reprend le dessus et fait agir l’enfant qui peut, cliniquement, se montrer violemment agressif sans que sa colère s’explique par un stimulus externe. Ces phases de manie ne sont pas identiques à celle appelée la défense maniaque, dans laquelle la mort intérieure est niée à l’aide d’une activité artificielle (ce que Mélanie Klein appelle la défense maniaque contre la dépression). Le résultat clinique de la défense maniaque n’est pas une explosion d’agressivité, mais un état de nervosité anxieuse banale, d’hypomanie, dans lequel un peu d’agressivité se manifeste sous la forme de désordre, de malpropreté, d’irritabilité, avec absence de persévérance constructive.
L’individu en bonne santé est capable d’amasser ce qu’il ressent comme mauvais pour attaquer les forces externes qui paraissent menacer ce qu’il sent digne d’être sauvegardé. L’agressivité acquiert alors une importance sociale.
Sa valeur (si on la compare à l’agressivité maniaque ou hallucinatoire) réside dans le fait que l’objectivité est sauvegardée et que l’ennemi peut être abordé avec une économie de l’effort. C’est ainsi que l’ennemi n’a pas besoin d’être aimé afin d’être attaqué.
Résumé
Ce qui précède décrit principalement les rapports de l’agressivité avec ce que j’ai appelé le stade intermédiaire du développement affectif. Ce stade précède celui d’une personnalité totale, avec ses rapports interpersonnels et les situations triangulaires du complexe d’Œdipe ; il suit les stades précoces de cruauté et celui encore plus précoce avant l’apparition du but et de l’intégration de la personnalité.
L’agressivité qui appartient à ce stade, que j’ai appelé celui de la personnalité totale, est déjà familière à la génération actuelle par l’intermédiaire des travaux de Freud dont le bien-fondé a été reconnu.
Des sources importantes d’agressivité datent des stades très précoces du développement de l’être humain ; quelques-unes de ces sources seront étudiées dans la partie suivante de ce chapitre.
II. Les premières racines de l’agressivité35
Communication à un groupe privé, janvier 1955.
Sous sa forme la plus simple, la question que nous posons est celle-ci : l’agressivité provient-elle, en définitive, de la colère engendrée par la frustration ou a-t-elle une racine propre ?
A moins de faire un effort calculé pour choisir parmi les masses d’observations cliniques que nous rencontrons au cours de notre expérience analytique quotidienne, la réponse est nécessairement très complexe. Mais, si nous effectuons ce choix, nous courons le risque qu’on nous tienne rigueur d’ignorer ce que nous aurons délibérément voulu laisser de côté.
Étant donné qu’une satisfaction instinctuelle complète n’existe pas en pratique, nous pouvons donc dire que, dans la pulsion libidinale primitive, nous serons toujours à même de déceler une agressivité réactionnelle. Est-il, par conséquent, nécessaire d’essayer d’aller plus à fond ? Je le pense ; sinon on aboutit à la confusion. C’est d’autant plus vrai, compte tenu que la pulsion libidinale primitive opère à un stade où la croissance du moi ne fait que s’élaborer et où l’intégration, par exemple, n’est pas bien établie. Il existe un type d’amour primitif qui opère avant même qu’apparaisse la capacité de prendre des responsabilités. A ce stade, il n’y a pas encore de cruauté ; c’est un stade pré-cruel et si, dans la pulsion du ça, la destruction fait partie du but, il faut alors considérer qu’elle résulte simplement de la satisfaction du ça. La destruction ne devient une responsabilité du moi que lorsque l’intégration et l’organisation du moi sont suffisamment établies pour que la colère existe et, par voie de conséquence, la peur du talion. Si tôt qu’on puisse déceler cette colère et cette peur, on a encore le temps d’admettre les développements du moi avant lesquels il n’est pas raisonnable de parler de colère chez l’individu.
La haine est relativement élaborée et l’on ne peut pas dire qu’elle existe au cours de ces stades très précoces. C’est pourquoi il est nécessaire d’étudier l’agressivité en tant que telle, distincte de l’agressivité réactionnelle qui suit inévitablement la pulsion du ça – le principe de réalité ayant mis en échec l’expérience instinctuelle.
Il convient alors de dire que la pulsion libidinale primitive (ça) a une qualité destructrice bien que le but de l’enfant ne soit pas de détruire car la pulsion est ressentie au stade pré-cruel.
Ceci posé, il est possible d’étudier la racine de l’élément destructeur dans la pulsion libidinale primitive (ça).
Pour simplifier les choses, on peut laisser de côté le facteur variable relatif à une naissance traumatique et supposer une naissance normale ou non traumatique. Par normale, je veux dire ici que la naissance est ressentie par le bébé comme le résultat de son effort, sans que soit intervenu aucun retard ou aucune précipitation36
Voir l’article Birth memories, birth trauma, and anxiety, 1949, non traduit..
Les expériences instinctuelles précoces mettent en jeu un élément nouveau pour le bébé : des crises instinctuelles, caractérisées par une période préparatoire, un point culminant et une période qui suit l’obtention d’un certain degré de satisfaction. Chacune de ces trois périodes pose des problèmes particuliers au petit enfant.
Nous nous proposons d’examiner la pré-histoire de l’élément agressif (destructeur par hasard) dans l’expérience instinctuelle la plus primitive. Nous avons à notre disposition certains éléments qui datent d’aussi loin que le début des mouvements du fœtus, à savoir la motricité. Il n’y a pas de doute qu’il faut y ajouter éventuellement un élément sensoriel correspondant. Cette motricité, qui date de la vie intra-utérine et qui persiste durant les premiers mois de la vie (et en fait durant toute la vie), peut-elle être liée à l’activité inhérente à l’expérience instinctuelle proprement dite ?
Si oui, cette activité doit-elle être classée comme un élément du ça ou du moi ? Ou ne serait-il pas mieux de supposer une phase de non-différenciation du moi et du ça (Hartmann, 1932) et d’abandonner notre tentative de classifier la motricité du fait qu’elle apparaît avant la différenciation du moi et du ça ?
Il faut que chaque enfant soit capable de faire passer autant que possible la motricité primitive dans les expériences instinctuelles. Ainsi s’explique sans aucun doute le besoin authentique chez le petit enfant des frustrations de la réalité – car, s’il y avait satisfaction instinctuelle, complète et sans obstacle, ce qui provient de la motricité originelle resterait insatisfait chez l’enfant (Rivière, 1936).
Dans le cadre de l’expérience du ça qui est propre à chaque enfant, il y a X pour cent de motricité primitive incluse dans l’expérience du ça. Il y a donc (100 – X) pour cent pouvant être utilisé d’une autre façon – et là réside, en vérité, la raison de la très grande différence entre les individus devant leur agressivité. Là, également, se trouve l’origine d’un type de masochisme (voir plus loin).
Il est bon d’examiner les schèmes qui circonscrivent ce facteur de la motricité (Marty et Fain, 1955).
Dans un cas, l’environnement est constamment découvert et redécouvert grâce à la motricité. Chaque expérience, dans le cadre du narcissisme primaire, met alors l’accent sur le fait que la nouvelle individualité se développe à partir de son noyau et que le contact avec l’environnement est une expérience de l’individu (au début, dans son état du moi et du ça qui ne sont pas différenciés). Dans le deuxième schème, l’environnement empiète sur le fœtus (ou le bébé) et au lieu d’une série d’expériences particulières, nous avons une série de réactions à cet empiétement. Dans ce cas, il y a retrait vers le repos qui permet seul l’existence individuelle. La motricité est alors seulement vécue en tant que réaction à l’envahissement.
Dans un troisième schème, qui est extrême, cette situation est exagérée à un degré tel qu’il ne reste pas de lieu de repos pour une expérience individuelle et qu’en conséquence l’état narcissique possible primaire n’évolue pas vers une individualité. L’« individualité » se développe alors comme une extension de l’écorce plutôt que du noyau, comme une extension de l’environnement envahissant. Ce qui reste du noyau est caché et ne se retrouve qu’avec difficulté, même dans l’analyse la plus poussée. L’individu n’existe alors que grâce au fait de ne pas être deviné. Le self authentique est caché et, du point de vue clinique, nous nous trouvons en face du faux self complexe dont la fonction est de cacher le vrai. Le faux self peut être bien adapté à la société, mais l’absence du vrai self est la source d’une instabilité qui devient d’autant plus évidente que la société est amenée à penser que le faux self est le vrai. Le patient se plaint d’un sentiment d’inutilité.
Le premier cas est ce que nous appelons la santé. Son évolution dépend d’un maternage suffisamment bon, qui exprime l’amour par des moyens physiques (ce qui est, au début, sa seule façon de l’exprimer). La mère porte son bébé (dans l’utérus ou dans ses bras) et son amour (identification) lui permet de s’adapter aux besoins du moi. Dans ces conditions, et dans ces conditions seulement, l’individu peut commencer son existence, commencer à exister pour éprouver des satisfactions du ça. Tout est prêt pour que le maximum de motricité s’incorpore dans les expériences du ça. Il y a une fusion de X pour cent du potentiel de motricité avec le potentiel libidinal (X étant plutôt élevé). Néanmoins, même ici, il y a (100 – X) pour cent du potentiel de motricité qui reste en dehors du schème de la fusion et qui est disponible pour un emploi purement de motricité.
Il ne faut pas oublier que la fusion permet une expérience qui est distincte d’un acte d’opposition (réaction à une frustration). Ce qui est incorporé au potentiel libidinal est satisfait dans la gratification instinctuelle. Par contre le (100 – X) pour cent de motricité non fusionnée a besoin de trouver une opposition. Autrement dit, il a besoin de se mesurer à quelque chose pour ne pas rester sans objet et menacer la santé. Un être en bonne santé, par définition, peut éprouver cependant du plaisir à rechercher une opposition appropriée.
Dans les deuxième et troisième cas, le potentiel de motricité ne devient matière à expérience que par l’action envahissante de l’environnement. Il s’agit là d’un état malsain. A un degré plus ou moins grand, il faut que l’individu se trouve devant une opposition et c’est seulement si on s’oppose à lui qu’il peut asservir la source importante de motricité. Cette situation est satisfaisante tant que l’envahissement de l’environnement reste constant, mais :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:08:54
Original : tirets
il est nécessaire que cette situation ne cesse pas ;
il faut que cet envahissement de l’environnement ait sa propre structure, sinon le chaos règne puisque l’individu ne peut pas élaborer une organisation personnelle ;
cela entraîne un état de dépendance, dont l’individu risque de ne pas s’affranchir ;
le repli devient un élément essentiel de l’organisation (sauf dans le cas extrême du vrai self caché ; dans ce cas, même le repli ne peut être utilisé comme un mécanisme de défense primitif).
On ne peut parler de santé dans le deuxième et le troisième cas et aucun traitement n’est utile à moins de transformer l’organisation de base en une organisation semblable à celle que j’ai décrite dans le premier cas. Les patients dont la personnalité s’est développée selon les deuxième et troisième schèmes viennent cependant à l’analyse et, au début, ils peuvent paraître utiliser particulièrement bien le travail de l’analyste effectué à partir de l’idée erronée que le patient existe réellement.
Je voudrais, à cet égard, mentionner particulièrement la valeur positive des résistances du patient névrosé. L’existence de ces résistances, qui peuvent être analysées, est d’un bon pronostic. L’absence de résistances conduit à diagnostiquer que la structuration primitive a été perturbée, comme dans les descriptions que je viens de donner.
Suivant ces considérations, il semblerait que l’analyse ne permette pas d’arriver à un degré plus important de fusion de la motricité et du potentiel libidinal, excepté chez ceux qui sont classés normaux selon ces critères. Lorsque le premier schème n’est pas établi, il ne peut y avoir de fusion autre que secondaire, par l'« érotisation » des éléments agressifs, ce qui forme une source de tendances sadiques compulsionnelles qui peuvent se retourner en masochisme. L’individu ne se sent réel que s’il est destructeur et cruel.
Il essaie d’établir des relations, grâce aux inter-réactions avec un autre individu en cherchant un élément érotique à faire fusionner avec l’agressivité, laquelle n’est en soi pas beaucoup plus que de la motricité pure. Dans ce cas, la composante érotique parvient à se fondre à la motricité, alors que chez l’individu en bonne santé il est plus vrai de dire que la motricité fusionne avec elle.
On peut, probablement, distinguer deux types de masochismes dans les perversions : un masochisme issu d’un sadisme qui est une érotisation d’un besoin brut de motricité et un masochisme qui serait une érotisation plus directe de l’aspect passif de la motricité active ; le développement se canaliserait dans une voie ou dans une autre selon que le premier partenaire est de nature masochiste ou sadique. L’association produit une relation d’autant plus appréciée que les relations issues de la vie libidinale étaient faibles, compte tenu du manque relatif de fusion des éléments de motricité dans la vie libidinale.
Ce sont alors les racines de la motricité (et les racines sensorielles correspondantes) qui donnent corps au sentiment de réalité car les expériences libidinales, qui comportent une faible participation de l’élément de motricité, ne renforcent pas le sentiment de la réalité ou de l’existence. Il est possible d’éviter de telles expériences libidinales précisément parce qu’elles conduisent le sujet à un sentiment de non-existence ; je veux parler des individus dont le schème primitif n’est pas du type que j’ai décrit en premier.
Nous sommes amenés à conclure que beaucoup de choses se passent avant la première tétée, alors que l’organisation du moi n’est pas établie. L’addition des expériences de motricité contribue à la formation chez l’individu d’une aptitude à commencer d’exister et contribue aussi, grâce à l’identification primaire, à rejeter l’écorce et à devenir le noyau. Un environnement suffisamment bon rend ce développement possible. C’est seulement dans le cas où cet environnement est suffisamment bon que nous pouvons valablement étudier la psychologie précoce du petit enfant, car ce n’est que si cet environnement est suffisamment bon que l’être humain a pu se différencier et devenir un sujet d’étude pour une psychologie de la normale. Quoi qu’il en soit, lorsqu’une individualité existe, nous pouvons dire que c’est surtout grâce à la fusion d’une proportion importante du potentiel de motricité primaire avec le potentiel libidinal que le moi et le ça, maintenant différenciés, établissent une relation et la maintiennent en dépit des difficultés inhérentes à l’action du principe de réalité.
De là, découlent d’autres idées qui concernent le problème de la nature externe des objets. Ce sujet est étudié dans la troisième partie de ce chapitre.
III. La nature externe des objets37
Article présenté à un groupe d’études privé, novembre 1954.
Dans la pratique psychanalytique, lorsqu’une analyse a été poussée assez loin, l’analyste a le privilège d’obtenir un aperçu des phénomènes précoces du développement affectif.
J’ai récemment été frappé par l’idée, qui dérive de l’observation clinique, que lorsqu’un patient est en train de découvrir la racine de l’agressivité de la vie instinctuelle, l’analyste est, d’une façon ou d’une autre, plus fatigué par ce processus que lorsque le patient en découvre la racine libidinale.
Je ferai remarquer sans attendre que le matériel étudié ici est celui qui est associé dans nos esprits avec le terme « dé-fusion ». Nous présumons qu’il existe, chez l’individu en bonne santé, une fusion des éléments agressifs et libidinaux, mais nous ne donnons pas toujours toute sa signification au stade de pré-fusion et au mécanisme de la fusion. Il se peut que nous prenions trop facilement pour acquise l’existence de la fusion et cela nous conduit à argumenter d’une façon inutile dès que nous quittons le terrain d’un cas clinique.
Il faut accorder que le mécanisme de la fusion est un mécanisme difficile, qu’il n’opère pas complètement même chez un individu en bonne santé et qu’il n’est pas rare de trouver de grandes quantités d’agressivité non fusionnée, ce qui complique la psychopathologie d’un individu en cours d’analyse.
Si cela est exact, nous nous trouvons, dans l’analyse, en face d’expressions séparées des éléments agressifs et libidinaux et nous devons les aborder séparément chez le patient qui, dans le transfert, ne peut réussir une fusion des deux. Dans ces troubles graves, qui supposent un échec au moment de la fusion, nous observons que la relation d’un patient envers l’analyste est tour à tour teintée d’agressivité et d’amour. Et c’est alors, selon moi, que l’analyste ressent davantage la fatigue dans le premier type de relation partielle que dans le second.
La conclusion immédiate que l’on peut tirer de cette observation est que dans les stades primitifs, lors de l’établissement de ce qui constitue le moi et le non-moi38
N.d.t -- En anglais, me et not me., c’est l’élément agressif qui, plus certainement, conduit l’individu à un besoin d’un non-moi ou d’un objet que l’on ressent être extérieur. Les expériences libidinales peuvent être faites soit lorsque l’objet est subjectivement conçu ou créé personnellement, soit lorsque l’individu est près de l’état narcissique, plus précoce, d’identification primaire.
Ces expériences libidinales peuvent être effectuées au moyen de n’importe quel objet qui apporte un soulagement à la pulsion instinctuelle, érotique, et qui permet un avant-plaisir, une augmentation de la tension de l’excitation générale et locale, une plénitude et une détumescence (ou son équivalent), états suivis d’une période où le désir est absent (qui peut être aussi source d’angoisse à cause de l’annulation temporaire de l’objet subjectif créé par le désir). D’un autre côté, les tendances agressives ne provoquent pas une expérience satisfaisante à moins de rencontrer une opposition. L’opposition doit provenir de l’environnement, du non-moi qui, graduellement, se distingue du moi. On peut dire d’une expérience érotique qu’elle existe dans les muscles et dans les autres tissus qui participent à l’effort, mais cet érotisme est d’une qualité différente.de l’érotisme instinctuel associé aux zones érogènes spécifiques.
Les patients nous font savoir qu’ils ressentent comme réelles les expériences agressives (plus ou moins dé-fusionnées), beaucoup plus réelles que les expériences érotiques (également dé-fusionnées). Les deux sont réelles, mais les premières s’accompagnent d’un sentiment de réalité qui est très apprécié. La fusion de l’agressivité avec l’élément érotique d’une expérience rehausse le sentiment de la réalité de l’expérience. II est vrai que, dans une certaine mesure, les tendances agressives peuvent trouver leur opposition sans que celle-ci provienne de l’extérieur. Cela se manifeste, normalement, dans les mouvements ondulatoires de la colonne vertébrale qui datent de la vie prénatale et, anormalement, dans les mouvements inutiles de va-et-vient des enfants malades (balancement ou tension dénotant un mouvement magique de va-et-vient, interne et invisible). En dépit de ces considérations, ne peut-on pas dire que, dans le développement normal, l’opposition de l’extérieur implique le développement de la tendance agressive ?
Dans une naissance normale, l’opposition rencontrée fournit un type d’expérience qui donne à l’effort une qualité que nous pourrions appeler « tête la première ». Bien que la naissance n’ait pas toujours lieu d’une façon normale, et elle devient alors d’une grande complication, et bien qu’elle puisse se faire par le siège et non par la tête, il semblerait qu’on puisse valablement associer l’effort pur à une attitude vis-à-vis de l’opposition à laquelle cette épithète de « tête la première » pourrait être appliquée. L’observation de nourrissons qui font un effort pour téter devrait permettre de vérifier ce point : selon ma théorie, on peut les aider par une certaine opposition exercée sur le sommet de la tête.
Cette idée s’exprime habituellement dans les termes suivants : « Un enfant ne tire pas un bon profit d’une adaptation parfaite à ses besoins. Une mère qui satisfait trop bien les désirs de son bébé n’est pas une bonne mère. La frustration produit la colère et cela aide l’enfant à accroître son expérience. » Cette assertion est à la fois vraie et fausse. Elle est fausse dans la mesure où elle ne tient pas compte de deux facteurs : l’un est que l’enfant a vraiment besoin au début d’une adaptation parfaite théorique et qu’il a ensuite besoin d’une diminution prudente de l’adaptation ; l’autre est que cette formule ne fait pas entrer en ligne de compte l’absence de fusion des racines agressives et libidinales de l’expérience alors que, en théorie du moins, l’état de dé-fusion (ou l’état de pré-fusion) doit être étudié.
Ceux qui utilisent plus ou moins la formule citée ci-dessus présument trop facilement que l’agressivité est une réaction à une frustration, c’est-à-dire à une frustration pendant une expérience érotique, pendant une phase d’excitation avec une tension instinctuelle grandissante. Que, dans de telles phases, la colère apparaisse à la suite d’une frustration n’est que trop évident. Toutefois, dans notre théorie des sentiments et des états les plus primitifs, il faut que nous soyons prêts à admettre l’idée d’une agressivité qui précède l’intégration du moi – intégration qui rend possible la colère devant une frustration instinctuelle et qui fait que l’expérience érotique est une expérience vécue.
On peut dire de tous les bébés qu’ils ont un potentiel d’instinct érotique de zone, que cela est biologique et que le potentiel est plus ou moins le même pour tous. Au contraire, l’élément agressif doit forcément être extrêmement variable ; avant que nous observions la colère d’un bébé en réaction à une frustration engendrée par un retard à la tétée, beaucoup de choses se sont passées, qui ont fait que le potentiel agressif du bébé est important ou faible. Pour arriver à définir l’agressivité par rapport au potentiel érotique, il serait nécessaire de revenir aux tendances du fœtus, à celles qui déclenchent le mouvement plutôt que l’immobilité, à la qualité vivante des tissus et à la première preuve d’érotisme musculaire. Nous avons besoin ici d’un terme tel que force de vie.
Il n’y a pas de doute que le potentiel de force de vie est plus ou moins le même chez tous les fœtus, de même que le potentiel érotique de tous les bébés. La complication vient du fait que la quantité de potentiel agressif d’un nourrisson dépend de la quantité d’opposition qu’il a rencontrée. En d’autres mots, l’opposition affecte la conversion de la force vitale en potentiel agressif. De plus, un excès d’opposition amène des complications propres à rendre impossible l’existence d’un individu qui, doté d’un potentiel agressif, parviendrait sans cela à une fusion de ce potentiel avec le potentiel érotique.
Il n’est pas possible d’aller plus loin dans cette argumentation sans étudier dans le détail le destin de la force vitale de l’enfant (avant sa naissance).
Les mouvements du fœtus en bonne santé amènent une découverte de l’environnement, ce dernier incarnant l’opposition rencontrée et ressentie par l’intermédiaire du mouvement. Il en résulte une reconnaissance précoce d’un monde non-moi et un établissement précoce du moi (on sait que dans la pratique ces choses se développent graduellement, apparaissent et disparaissent de façon répétée, s’accomplissent et se perdent).
En cas de maladie, à ce stade très primitif, c’est l’environnement qui empiète et la force vitale est employée tout entière à réagir contre cet envahissement – le résultat étant le contraire d’un établissement ferme et précoce du moi.
A l’extrême, il y a très peu d’expérience des pulsions, excepté en tant que réactions et le moi n’est pas établi. A sa place, le développement se base sur l’expérience de la réaction à l’envahissement ; ainsi apparaît un individu que nous appelons faux, parce que toute impulsion personnelle est absente. Dans ce cas, il n’y a pas fusion des éléments agressifs et libidinaux, étant donné que le moi n’est pas établi lorsque surviennent les expériences libidinales. Le jeune enfant vit, mais parce qu’il est amené à l’expérience libidinale par séduction ; néanmoins, à côté de la vie libidinale qui n’est jamais ressentie comme réelle, il existe une vie réactionnelle purement agressive, qui dépend de l’existence de l’opposition.
Il s’est avéré nécessaire, dans cette étude, d’examiner deux états extrêmes afin d’arriver à décrire l’état courant dans lequel un degré quelconque d’absence de fusion entre en jeu. La personnalité comprend trois parties : une partie avec un moi et un non-moi clairement établis et avec une certaine fusion des éléments agressifs et libidinaux, un self qui peut être facilement séduit par l’expérience libidinale, mais avec comme conséquence une perte du sentiment de la réalité, et un self qui est entièrement et sans merci livré à l’agressivité. Cette agressivité n’est même pas organisée en vue de la destruction, mais elle a une valeur pour l’individu parce qu’elle lui apporte un sens de la réalité et un sens des rapports, mais c’est seulement une opposition active qui la provoque ou (plus tard) une persécution. Elle n’a pas de racines dans la pulsion personnelle qui trouve sa motivation dans la spontanéité du moi. L’individu peut réaliser une fausse fusion de l’agressivité et de l’érotisme en convertissant cette agressivité pure dé-fusionnée en masochisme, mais pour que cela se produise, il faut qu’un véritable persécuteur existe, celui-ci étant un amoureux sadique. De cette façon, le masochisme peut être plus ancien que le sadisme. Cependant, dans le développement d’un être humain en bonne santé, nous observons, du point de vue affectif, que le sadisme est plus ancien que le masochisme. Chez l’individu sain, le sadisme implique une fusion réussie : c’est justement cette fusion qui est absente lorsque le masochisme se développe directement à partir du schème de l’agressivité réactionnelle non fusionnée.
Ces considérations nous amènent à conclure qu’une certaine confusion peut naître de l’emploi du terme agressivité alors que nous voulons dire spontanéité. Le mouvement impulsif s’étend et devient agressif lorsque l’opposition est rencontrée. Cette expérience a un aspect de réalité et elle se fusionne très facilement avec les expériences érotiques qui attendent le nouveau-né. Et ma thèse est la suivante : c’est cette impulsivité, et l’agressivité qui se développe à partir d’elle, qui font que l’enfant a besoin d’un objet externe qui ne soit pas seulement un objet lui apportant une satisfaction.
Beaucoup d’enfants ont cependant, en réaction à un envahissement, un potentiel d’agressivité massif, qui est activé par la persécution ; dans la mesure où cela est exact, le petit enfant considère la persécution comme bienvenue et se sent réel en réagissant contre elle. Mais ceci représente un mode faux de développement étant donné que l’enfant a besoin d’une persécution continue. La quantité de ce potentiel réactionnel ne dépend pas de facteurs biologiques (qui déterminent la motricité et l’érotisme), mais découle des envahissements primitifs de l’environnement, dus au hasard, et souvent, par conséquent, des anomalies psychiatriques de la mère et de l’état de son milieu affectif.
Dans les relations sexuelles adultes, il est peut-être exact de dire que ce ne sont pas les satisfactions purement érotiques qui ont besoin d’un objet spécifique. C’est l’élément agressif ou destructeur de la pulsion fusionnée qui fixe l’objet et détermine le besoin qu’on ressent de la présence effective du partenaire, de sa satisfaction et de sa survie.
7. Psychose et soins maternels39
Article rédigé à partir d’une conférence donnée à la « Royal Society of Medicine », section Psychiatrie, en mars 1952- Brit. J. Med. Psychol., vol. XXVI, 1953. (1952)
Dans cet article, je me propose de montrer que, jusqu’à un certain point, la psychose est chose courante dans l’enfance ; cet état toutefois ne se remarque pas car les symptômes en sont noyés parmi les difficultés habituelles inhérentes à cet âge. Le diagnostic est possible lorsque le milieu ne parvient pas à cacher les distorsions du développement affectif ou à les affronter ; l’enfant est alors amené à s’organiser selon une certaine ligne de défense qui devient reconnaissable en tant que maladie. Cette théorie suppose que les fondements de la santé mentale de la personnalité s’établissent au cours de la toute première enfance grâce aux techniques qui viennent naturellement à une mère préoccupée des soins à donner à son bébé. Je décrirai brièvement le travail en jeu au cours des premiers stades du développement affectif du nourrisson, travail qui ne peut être mené à bien par celui-ci que si l’environnement est suffisamment bon.
Il y a deux méthodes pour aborder le sujet des psychoses infantiles. La première est de montrer que certaines structures de maladies mentales, bien connues en psychiatrie d’adulte, apparaissent avant la puberté et au cours de la première enfance. Creak (1952) prend un type de psychose dans lequel on observe une introversion organisée d’où découleront des manifestations bizarres du comportement et des troubles secondaires du fonctionnement physique ; elle décrit clairement un type d’enfant que tous les pédiatres et psychiatres ne peuvent manquer de connaître. Il serait possible, de la même façon, d’étudier les états mélancoliques, les alternances des accès maniaco-dépressifs, l’instabilité hypomaniaque, différents états de délire, et de montrer que leur apparition n’est pas rare dans l’enfance. Nous disposons d’un matériel abondant pour ce genre d’étude.
La méthode que j’ai choisie est différente, peut-être parce que je désire m’exprimer en tant que pédiatre et que j’ai l’habitude de penser à l’enfant qui se développe ou, plus précisément, au nourrisson. Pour le pédiatre, il y a une continuité dans le développement de l’individu ; ce développement commence avec la conception, et se poursuit pendant les premières années de la vie ; l’état d’adulte en est l’aboutissement, l’enfant étant le père de l’homme. Le but des soins maternels n’est pas seulement d’avoir un enfant en bonne santé, mais aussi de parvenir au développement ultime, celui d’un adulte en bonne santé. Ce qui m’intéresse ici, c’est de prendre cette affirmation par l’autre bout : la santé de l’adulte s’édifie à tous les stades de la petite enfance et de l’enfance. Le pédiatre ne cesse de s’intéresser aux soins et aux apports du milieu, à l’état de dépendance des nourrissons et à la maturation progressive de l’environnement qui doit avoir une continuité analogue à celle du développement intérieur de l’enfant. C’est pour cette raison que le pédiatre peut apporter une contribution importante à la psychiatrie.
Si certains pédiatres se sont intéressés davantage au physique et ont négligé le psychisme, je n’y peux rien. C’est une phase qui disparaît et personne ne peut nier que cette position ait été payante sur le plan physique.
Je m’intéresserai ici au psychisme et, secondairement seulement, au soma ; je reste cependant pédiatre et, du point de vue de la pédiatrie, la santé mentale n’existe que si un développement antérieur a permis son édification. C’est la mère qui établit la santé mentale de l’enfant pendant la période où elle se préoccupe des soins à donner à son nourrisson. Sans crainte de paraître sentimental, on peut parler ici de « dévotion » et employer ce mot pour décrire un aspect essentiel sans lequel la mère ne peut jouer son rôle et s’adapter activement, avec sensibilité, aux besoins de son bébé – des besoins qui, au début, sont absolus. Ce terme de dévotion nous rappelle aussi que, pour réussir dans sa tâche, la mère n’a pas besoin d’être savante.
La santé mentale est donc le résultat des soins ininterrompus qui permettent une continuité du développement affectif personnel. On sait déjà que la névrose a son origine dans les premières relations inter-personnelles qui s’établissent lorsque l’enfant commence à prendre sa place dans la vie de famille en tant que personne totale. En d’autres termes, pour ce qui est de la socialisation et de l’absence de névrose, la santé d’un individu est édifiée par les parents à l’âge où l’enfant commence à marcher. Cette constatation, cependant, suppose un développement normal pendant la première enfance. On ne sait pas d’une façon aussi certaine (en fait ceci reste à prouver) que les troubles qui peuvent être reconnus et étiquetés comme psychotiques ont leur origine dans les distorsions du développement affectif surgissant avant que l’enfant ne soit devenu vraiment une personne totale, capable de relations complètes avec des personnes totales.
Cette théorie est plus facilement acceptée pour certains cas de psychoses que pour d’autres. Ceux qui se spécialisent dans l’étude de ces questions sont clairement d’avis qu’un nourrisson en bonne santé, qui a atteint l’âge où le sevrage est fructueux, est forcément parvenu à une aptitude à la dépression (dans le sens de : faire montre d’une réaction dépressive ou d’un changement d’humeur). La dépression va de pair avec le souci, le remords, la culpabilité, mais, dans l’état dépressif, une proportion relativement importante d’affect inconscient est en jeu. L’aptitude à se faire du souci, à se sentir malheureux et à réagir à une perte d’une façon organisée, de sorte qu’on puisse guérir avec le temps, est une étape importante du développement dans une croissance saine. Cette aptitude se forme au cours d’un sevrage bien compris (le mot sevrage étant pris dans un sens très large et s’appliquant à des nourrissons dont l’âge varie entre 9 et 18 mois). Il n’est pas possible, dans cet article, de faire plus que de se référer aux travaux très précis sur ce sujet, travaux certainement pertinents pour l’étude de la psychose dans la mesure où ce terme englobe différentes sortes de dépression et des troubles de type maniaco-dépressif. C’est l’article de Freud « Deuil et Mélancolie » (1917) qui a introduit ce sujet ; le thème a été repris par d’autres, en particulier Abraham (1924), Klein (1934), Rickman (1928). Klein a aussi étendu la théorie aux origines de certaines formes d’organisation paranoïde. Pour parvenir normalement à « la position dépressive dans le développement affectif » (Klein), cela suppose un développement antérieur sain et, dans cet article, mon intention est de parler des stades les plus anciens et les plus primitifs.
Immédiatement derrière le sevrage, se trouve le sujet plus vaste de la désillusion. Si le sevrage implique un allaitement réussi, la désillusion implique, elle, que l’occasion d’avoir des illusions a été donnée.
Les stades primitifs du développement affectif
Il s’agit là d’un sujet très difficile et je me rends compte qu’une partie de ce que je vais dire est sujet à controverse. Il est néanmoins nécessaire de voir s’il se peut que la santé mentale s’édifie au cours des stades les plus primitifs, lorsque le nourrisson est exposé petit à petit à la réalité extérieure. Par santé mentale, j’entends que la disposition aux états schizoïdes et à la schizophrénie est plus réduite. Dans cet article, je ne dirai rien qui ne soit, de mon point de vue, corroboré par mon travail analytique personnel et mes autres travaux cliniques.
Les tout premiers stades du développement affectif seront principalement élucidés dans le cabinet du psychanalyste : la psychanalyse est de loin l’instrument le plus précis, qu’elle soit utilisée pour l’analyse des jeunes enfants, d’adultes régressés, de psychotiques de tous âges ou de personnes relativement normales qui font des régressions temporaires ou même momentanées. Dans le cadre de la psychanalyse, il y a de la place pour une variété infinie d’expériences ; si des facteurs communs se retrouvent dans différentes analyses, on pourra alors en tirer des conclusions certaines. Par ailleurs, on dispose aussi de travaux dans le domaine de l’observation directe, par exemple ceux de Freud et Burlingham, publiés en 1942, de Bowlby (1951), de Spitz (1945, 1950). Enfin, une anamnèse notée avec soin a une valeur inestimable.
A ses débuts, l’individu ne constitue pas l’unité. L’unité est la structure « individu-environnement » telle que nous la percevons de l’extérieur. D’observateur sait que certaines conditions sont nécessaires pour qu’apparaisse un psychisme individuel. C’est dans la situation ainsi établie que l’individu est capable de créer peu à peu un environnement personnel40
Selon moi le concept du schéma corporel tel qu’il est établi par Scott (1949) concerne seulement l’individu et non l’unité appelée ici la structure « individu-environnement ».. Si tout va bien, l’environnement créé par l’individu ressemble assez bien à celui pouvant être perçu d’une façon générale et, dans ce cas, le processus du développement atteint un stade qui permet à l’individu de passer de l’état de dépendance à celui d’indépendance. Il s’agit là d’une période de développement exceptionnellement pleine d’embûches ; lorsqu’elle est traversée avec succès, on peut dire que la santé mentale est bien édifiée par rapport à la psychose. C’est cette période très difficile que j’essaierai d’étudier dans cette conférence. Je suis donc loin de la question brutale : « La psychose est-elle courante ou rare dans la petite enfance et dans l’enfance ? » J’essaie plutôt d’établir que le développement affectif aux stades primitifs, c’est-à-dire les plus anciens, concerne des phénomènes tout à fait analogues à ceux qui apparaissent dans l’étude de la schizophrénie adulte, dans les états schizoïdes en général et les défenses organisées contre la confusion et la non-intégration. L’étude intime d’un individu schizoïde de n’importe quel âge se transforme en l’étude intime du tout premier développement de cet individu, développement qui se produit au cours du stade de la structure « individu-environnement » et à la sortie de ce stade.
C’est pourquoi je me suis donné pour tâche d’étudier tout le mécanisme du développement primitif du psyché-soma, en y comprenant les retards et les distorsions. Je serai obligé de faire appel à la théorie et j’espère me faire comprendre plus clairement au moyen de diagrammes.
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Les figures 1 et 2 illustrent la façon dont l’individu est affecté par les tendances de l’environnement, surtout à un stade très primitif. La figure 1 montre comment, par une adaptation active aux besoins de l’enfant, l’environnement lui permet de vivre dans un isolement tranquille. Le nourrisson ne sait pas. Dans cet état, il fait un mouvement spontané qui permet la découverte de l’environnement sans que le sens du self soit perdu. La figure 2 illustre une adaptation défectueuse à l’enfant qui aboutit à un empiétement de la part de l’environnement si bien que l’individu est obligé de réagir à cet envahissement. Dans cette situation, le sens du self est perdu et ne se retrouve que par un retour à l’isolement. (Noter l’introduction du facteur temps qui signifie qu’un processus est en cours).
Cette illustration simple peut être utilisée pour éclairer des conséquences extrêmement complexes. Le second type d’expérience, avec une absence d’adaptation active, suffisamment bonne, de la part de l’environnement est à l’origine d’une distorsion psychotique de la structure « individu-environnement ». La perte du sens du self est suscitée par les relations et le self n’est retrouvé que par un retour à l’isolement. L’état d’isolement, cependant, devient de moins en moins pur au fur et à mesure que l’enfant s’éloigne de ses débuts ; une organisation de plus en plus défensive entre en. jeu pour repousser l’envahissement de l’environnement. Devant un trouble de ce type, une adaptation active à l’enfant doit nécessairement être offerte en thérapie, les processus étant peu à peu rétablis dans l’ordre.
La figure 3 illustre une première tétée théorique. Le potentiel créateur de l’individu, qui prend naissance dans le besoin, le rend prêt à halluciner. L’amour que la mère porte à son enfant, et son identification étroite avec lui, lui font percevoir ses besoins au point qu’elle lui offre quelque chose à peu près au bon moment et à l’endroit voulu. La répétition de cette situation donne naissance à l’aptitude de l’enfant à utiliser l’illusion, sans laquelle aucun contact n’est possible entre le psychisme et l’environnement. Si, à la place du mot illusion, nous prenons soit le pouce, soit ce petit morceau de couverture ou bien la poupée de chiffons (objet fétiche, Wulff, 1946) que quelques enfants utilisent vers 8-10-12 mois pour se consoler ou se réconforter, on comprend alors ce que j’ai essayé de décrire par ailleurs sous le terme d’objet transitionnel (fig. 4) (Voir « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels », p. 109).
Le diagramme de la figure 5 permet à nouveau de définir cette zone intermédiaire d’illusion qui, dans la petite enfance, est une zone de compromis, intouchable en ce sens qu’elle est créée par le petit enfant ou acceptée comme un fragment de la réalité perçue. Nous permettons à l’enfant cette phase de démence et n’exigeons de lui que progressivement de faire une distinction claire entre ce qui est subjectif et ce qui peut être prouvé de façon objective ou scientifique. Nous autres, adultes, faisons appel à l’art et à la religion dans ces moments de détente dont nous avons tous besoin au cours de la mise à l’épreuve de la réalité et de notre acceptation de celle-ci.
S’il faut se montrer particulièrement permissif à l’égard d’un individu quant à cette zone intermédiaire, c’est qu’il y a psychose ; s’il s’agit d’un adulte, nous le qualifions de « fou ». Dans l’observation des enfants apparaissent ici, à nouveau, tous les degrés courants depuis les désagréments propres à la nature humaine jusqu’aux maladies psychotiques. Ces psychoses ne représentent que des exagérations partielles et elles ne signifient pas qu’il y ait une différence essentielle entre la bonne et la mauvaise santé.
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La figure 6 indique une des façons de développer utilement le diagramme précédent.
Dans la figure 7, j’ai essayé de montrer comment une tendance au clivage dans la structure « individu-environnement » peut avoir son origine dans un manque d’adaptation active de la part de l’environnement au début de la vie.
Dans le cas d’un clivage extrême, la vie secrète intérieure ne tire que très peu de chose de la réalité extérieure. Elle est vraiment incommunicable.
Lorsque, à un stade primitif, cette tendance au clivage existe à un très grand degré, l’individu est menacé d’être séduit par une vie artificielle et les instincts viennent alors du côté de l’environnement séducteur. On peut dire de la pédiatrie qu’au pire (c’est-à-dire lorsqu’elle met l’accent sur la santé physique et nie les besoins psychiques) elle exploite d’une façon organisée la trahison de la nature humaine par les instincts. Une séduction de la sorte, réussie, peut être à l’origine d’un faux self qui semble satisfaisant à l’observateur irréfléchi, bien que la schizophrénie soit latente et qu’en fin de compte il soit nécessaire de la soigner. Le faux self, qui s’est développé sur une base de soumission, ne peut arriver à l’indépendance de la maturité, sauf s’il s’agit d’une pseudo-maturité dans un milieu psychotique.
On peut certainement arguer que l’adaptation au besoin n’est jamais complète, même au début lorsque la mère est orientée biologiquement vers sa fonction très spécialisée. Les processus intellectuels de l’individu s’attaquent à cette faille entre adaptation complète et incomplète et, progressivement, grâce à leur action, les carences de l’environnement seront admises, comprises, tolérées, et même prévues. La compréhension intellectuelle convertit l’adaptation de l’environnement qui n’est-pas-suffisamment-bonne en une adaptation suffisamment-bonne. Naturellement, lorsque ce mécanisme opère, l’individu se trouve dans de bien meilleures conditions si l’environnement se comporte d’une façon stable. A cause de son imprévisibilité, une adaptation inconstante est traumatique ; même si par moments elle est extrêmement sensible, les bons effets en sont annulés.
Lorsque la capacité intellectuelle est limitée (en raison d’une mauvaise qualité des tissus cérébraux), la capacité de l’enfant à convertir l’adaptation de l’environnement qui n’est-pas-suffisamment-bonne en une adaptation suffisamment-bonne est diminuée ; il en résulte que certaines psychoses sont plus courantes chez les sujets mentalement déficients que chez les éléments normaux d’une population. Des tissus cérébraux d’une qualité exceptionnelle rendront peut-être un petit enfant capable d’accepter une défaillance grave de l’adaptation au besoin, mais, alors, il peut y avoir une prostitution de l’activité mentale si bien que, cliniquement, on se trouve en face d’une hypertrophie des processus intellectuels liée à un accès potentiel de schizophrénie.
Je ne prétends pas qu’il n’y ait rien d’autre à dire sur les origines de l’activité intellectuelle ou sur celle des psychoses des déficients mentaux. Il est cependant utile de considérer le problème de l’activité mentale sous cet angle ; on voit ainsi comment cette activité mentale peut être utilisée pour devenir l’ennemi du psychisme.
Les figures 8 et 9 soulignent que la personnalité à ses débuts n’est pas une entité achevée si nous nous plaçons du point de vue de l’enfant. C’est par diverses voies que l’unité du psychisme de l’individu devient un fait, d’abord à certains moments (8 b) et, plus tard, pendant des périodes de temps plus ou moins longues (8 c) (voir Glover, 1932).
Point n’est besoin d’un diagramme pour illustrer une autre étape importante : la façon dont le psychisme individuel se loge dans le corps. Ce processus prend place, à certains moments, très tôt, et il s’établit graduellement de façon de plus en plus permanente. Il peut néanmoins disparaître à la suite d’une fatigue, de manque de sommeil ou d’angoisses relatives à d’autres stades du développement affectif.
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On peut, à cette occasion, évoquer Humpty Dumpty41
Personnage de Lewis Caroll, auteur des « Aventures d’Alice au Pays des Merveilles » et « De l’Autre côté du Miroir ».. Il vient de réussir son intégration et il est devenu une chose complète en émergeant de la structure « individu-environnement » si bien qu’il est perché sur un mur au lieu d’être porté avec « dévotion ». En ce qui concerne son développement affectif, il est, de façon évidente, dans une situation précaire et particulièrement susceptible d’une désintégration irréversible.
La figure 9 décrit les moments où les morceaux se rassemblent, autant d’instants dangereux pour l’individu. Par rapport à la structure « individu-environnement », l’activité d’intégration donne naissance à un individu à l’état brut, un paranoïaque potentiel. Les persécuteurs dans ce nouveau phénomène (l’extérieur) sont neutralisés, lorsque le développement est sain, par les soins aimants de la mère qui, physiquement (comme dans le maintien) et psychologiquement (comme dans la compréhension et l’empathie qui favorisent une adaptation sensible), permettent à l’isolement primaire de l’individu de se réaliser. Si à ce moment précis il y a carence de l’environnement, l’individu part dans la vie avec un potentiel paranoïde. Cliniquement parlant, cela s’observe si tôt et si clairement que l’on peut pardonner à ceux qui, ignorants de la psychologie du petit enfant, l’expliquent en termes d’hérédité42
Mélanie Klein a émis l’hypothèse d’une position paranoïde dans le développement affectif. J’ai décrit ce que j’ai observé et je crois que mes observations sont en corrélation avec sa description..
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En guise de défense contre les angoisses terribles de l’état paranoïde dans les tout premiers débuts de la vie, on voit s’organiser assez souvent un état auquel on a donné différents noms (introversion défensive pathologique, etc.). De façon permanente, le petit enfant vit dans son propre monde intérieur qui n’est cependant pas organisé fermement. La complication de la persécution extérieure est tenue en échec parce que le stade de l’unité n’est pas atteint. Au cours d’une relation avec un enfant de ce type, son monde intérieur vous enveloppe par moments, et tant qu’on y prend part, on est soumis à un contrôle plus ou moins omnipotent, un contrôle qui toutefois n’émane pas d’un point central fort. C’est un monde de magie où l’on se sent aliéné. Tous ceux qui, parmi nous, ont traité de tels enfants psychotiques savent jusqu’à quel point nous devons être fou pour partager ce monde et pourtant, si nous voulons pratiquer une thérapie, force nous est de le partager, et ce, pendant de longues périodes.
Il est difficile d’établir un diagramme simple et satisfaisant d’un état si complexe (voir fig. 10). C’est une exagération grossière des préoccupations ordinaires d’un enfant en bonne santé pendant qu’il joue ; ce qui la distingue d’une activité ludique normale, c’est l’absence d’un commencement et d’une fin au jeu, l’importance du contrôle magique, l’absence d’organisation du matériel du jeu selon un schéma, quel qu’il soit, le caractère inépuisable qu’y révèle l’enfant.
Conclusion
Les sujets examinés dans ce chapitre constituent une base commune aux soins des jeunes enfants et à la psychiatrie ordinaire des adultes. Pour aller plus loin, il me faudrait étudier la position dépressive, les origines du sentiment d’inquiétude et de culpabilité et la formation, chez l’individu, d’un monde intérieur de tensions et d’efforts, etc. Il me faut laisser tout cela de côté.
J’ai essayé de montrer qu’une étude de la théorie des soins des nourrissons nous amène à la théorie de la santé mentale et des troubles psychiatriques (voir Paediatrics and psychiatry, 1948).
Les fondements de la santé mentale sont établis par la mère dès la conception grâce aux soins courants qu’elle donne à son bébé parce qu’elle est particulièrement préoccupée par cette tâche. Une mauvaise santé mentale, de nature psychotique, provient de retards et de distorsions, de régressions et de « cafouillages » au cours des premières étapes de la croissance de la structure « individu-environnement ». Elle se forme imperceptiblement à partir des difficultés habituelles qui sont inhérentes à la nature humaine. C’est pourquoi l’éducation des enfants est une tâche importante, que ce soit du point de vue des parents, d’une nurse ou d’un professeur d’école. J’estime donc que la prophylaxie des psychoses est du ressort des pédiatres ; si seulement ils le savaient !
8. Objets transitionnels et phénomènes transitionnels 43
D’après un exposé présenté à la Société Psychanalytique Britannique le 30 mai 1951, Int.J. Psycho-Anal., XXXIV, 1953. (1951)
Une étude de la première possession44
N.D.T. Le terme « possession » est utilisé pour désigner « ce que l’on possède en propre » – first not me possession – première chose possédée en propre et que l’individu distingue de lui-même. non-moi45
Il est nécessaire de souligner que le terme employé ici est « possession » et non pas « objet ». Dans le texte dactylographié qui avait été distribué aux membres de la Société lors de la conférence, j’avais utilisé par erreur à un endroit le mot « objet » au lieu de possession, et il en est résulté une certaine confusion dans la discussion. On a fait remarquer que l’on considère habituellement que le premier objet « non-moi » (not me) est le sein. J’attire l’attention du lecteur sur le fait que l’on trouve à maints endroits chez Fairbairn le terme « transitionnel » (1952, p. 35).
Introduction
Il est bien connu que les nouveau-nés sont enclins à utiliser dès leur naissance le poing, les doigts, les pouces, pour stimuler la zone orale érogène, pour satisfaire les pulsions orales et aussi tout simplement pour les sucer, car ils trouvent la quiétude dans cette association de la bouche et des doigts. On sait également que quelques mois plus tard, les nourrissons garçons ou filles, prennent plaisir à jouer avec des poupées ; la plupart des mères mettent d’ailleurs à leur disposition un objet particulier, escomptant que l’enfant s’y attachera de façon habituelle et tyrannique.
Il y a une relation entre ces deux ordres de phénomènes qui sont séparés par un intervalle de temps ; le passage de l’un à l’autre peut être étudié avec profit en utilisant un matériel clinique important qui a été quelque peu négligé jusqu’à présent.
La première possession
Ceux qui connaissent bien tout ce qui intéresse et préoccupe les mères n’ignorent pas les schèmes de comportement très riches que présentent ordinairement les nourrissons lorsqu’ils font usage de leur première possession « non-moi ». Ces schèmes, qui sont ainsi manifestés, peuvent faire l’objet d’une observation directe.
On trouvera une grande diversité dans la suite des faits qui va des activités du nouveau-né mettant les doigts à la bouche jusqu’à l’attachement à un jouet en peluche, à une poupée ou à un jouet doux, ou bien à un jouet dur46
N.D.T. L’auteur utilise l’expression soft toy pour désigner un jouet mou, ou doux, moelleux au toucher – objet en peluche, poupée de chiffon, jouet de caoutchouc – par opposition aux jouets durs – en bois, en métal ou d’une matière rigide..
Il est évident qu’il y a là quelque chose d’important, qui n’est pas de l’excitation et de la satisfaction orales, encore que tout le reste en découle probablement.
Un grand nombre d’autres choses méritent de faire l’objet d’une étude ; entre autres :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:13:05
Liste avec tirets initialement
La nature de l’objet.
La capacité du nourrisson de reconnaître l’objet comme étant « non-moi ».
La place de l’objet à l’extérieur, à l’intérieur, ou à la limite entre les deux.
L’aptitude de l’enfant à créer, à réfléchir, à imaginer, à inventer, à faire naître, à produire un objet.
L’instauration de relations objectales du type affectueux.
J’ai introduit les expressions « objet transitionnel » et « phénomène transitionnel » pour désigner la zone d’expérience qui est intermédiaire entre le pouce et l’ours en peluche, entre l’érotisme oral et la relation objectale vraie, entre l’activité créatrice primaire et la projection de ce qui a déjà été introjecté, entre l’ignorance primaire de la dette et la reconnaissance de cette dette (« dis : merci ! »).
Selon cette définition, il faut situer dans cette zone intermédiaire au titre de phénomènes transitionnels le babil d’un nourrisson ou la façon dont un enfant plus âgé passe en revue son répertoire de mélodies et de chansons avant de s’endormir : il en est de même de l’usage d’objets qui ne font pas partie du corps du nourrisson et qu’il ne reconnaît pourtant pas encore complètement comme appartenant à la réalité extérieure.
Il est généralement admis qu’une définition de la nature humaine présentée en fonction des relations interpersonnelles est incomplète, même si l’on tient compte de l’élaboration imaginaire de la fonction, de tout l’ensemble des fantasmes à la fois conscients et inconscients, l’inconscient refoulé y compris. Les recherches de ces vingt dernières années nous permettent de décrire les personnes d’une autre manière : on peut dire que pour tout individu qui a atteint le stade de l’unité (avec une membrane qui l’enclot et délimite un intérieur et un extérieur), il existe une réalité intérieure – un monde intérieur riche ou pauvre, en paix ou en conflit.
Je soutiens que si cette double formulation se révèle nécessaire, il est tout aussi indispensable d’y ajouter un autre élément ; car il existe une partie de la vie d’un être humain que nous ne pouvons négliger, la troisième partie qui constitue une zone intermédiaire où la réalité intérieure et la vie extérieure contribuent l’une et l’autre au vécu. C’est une zone qui n’est pas disputée, car on n’en exige rien ; il suffit qu’elle existe comme lieu de repos pour l’individu engagé dans cette tâche humaine incessante qui consiste à maintenir la réalité intérieure et la réalité extérieure distinctes, et néanmoins étroitement en relation.
Il est courant de se référer à la « mise à l’épreuve de la réalité » et de faire une distinction nette entre l’aperception et la perception.
Je me hasarde à avancer qu’il existe un état intermédiaire entre l’inaptitude du petit enfant à reconnaître et à accepter la réalité et son aptitude croissante à le faire. Ce que j’étudie ici c’est donc l’essence de l’illusion, celle qui est permise au petit enfant et qui est propre à l’art et à la religion dans la vie d’adulte. Nous pouvons partager un respect pour une expérience illusoire, et si nous le désirons nous pouvons nous rassembler pour former un groupe sur la base de l’analogie de nos expériences illusoires. Bien des groupes d’êtres humains reposent sur cette base naturelle. Et pourtant si un adulte exige trop de la crédulité des autres, en les obligeant à admettre qu’ils partagent une illusion qui n’est vraiment pas la leur, c’est un signe de folie.
On comprendra, je l’espère, que je ne m’occupe pas exactement de l’ours en peluche du petit enfant, ni de sa première façon de se servir de son poing (de son pouce, de ses doigts), que mon but n’est pas l’étude spécifique du premier objet des relations objectales, mais que je m’intéresse à la première possession et à la zone intermédiaire qui sépare le subjectif de ce qui est perçu objectivement.
Développement d’un schème personnel
On trouve dans la littérature psychanalytique de nombreuses références au progrès (on passe du stade de « la main à la bouche » à celui de « la main aux organes sexuels »), mais le progrès qui aboutit au maniement des objets vraiment « non-moi » est peut-être plus rarement mentionné. Tôt ou tard dans le développement de l’enfant, il apparaît chez celui-ci une tendance à entremêler au schème personnel des objets « autres-que-moi ». Dans une certaine mesure, ces objets représentent le sein maternel, mais là n’est pas le but essentiel de notre étude.
Certains enfants mettent le pouce dans la bouche tandis que les doigts caressent le visage grâce aux mouvements de pronation et de supination de l’avant-bras. La bouche joue alors un rôle actif par rapport au pouce, mais pas par rapport aux doigts. Les doigts qui caressent la lèvre supérieure ou quelque autre partie du visage peuvent être, ou devenir, plus importants que le pouce qui occupe la bouche. De plus, on peut trouver cette activité de caresse isolée, sans que le pouce et la bouche soient unis dans un contact direct (Freud, 1905, Hoffer, 1949).
Il arrive couramment qu’à une expérience auto-érotique (sucer le pouce par exemple) s’ajoute une autre activité, ainsi :
Avec l’autre main, le petit enfant prend un objet externe, disons un bout de drap ou de la couverture et le met dans la bouche avec les doigts ; ou bien :
d’une façon ou d’une autre, le bout de tissu47
On en a vu récemment un exemple dans le film Un enfant de deux ans va à l’hôpital par James Robertson (Tavistock Clinic), où l’enfant a une poupée de chiffon. Cf. aussi Robertson et al. (1952). est tenu et sucé, ou n’est pas réellement sucé. Les objets utilisés naturellement sont les couches et (plus tard) les mouchoirs ; cela dépend de ce qui est à la portée de l’enfant et de ce qu’il est sûr d’avoir ; ou bien :
l’enfant commence dès les premiers mois à éplucher la laine et à l’utiliser pour la partie « caresse » de cette activité48
Il existe en anglais une expression idiomatique : wool-gathering, « être dans la lune » (mot à mot : ramasser de la laine). Cela explique peut-être qu’elle signifie que l’on se situe dans la zone transitionnelle ou intermédiaire.. Il est moins courant de le voir avaler la laine, ce qui crée même des ennuis ; ou bien :
il a des activités buccales accompagnées de sons tels que « mama mame », il babille49
Cf. Scott (1955)., émet des sons putt putt, les premières notes musicales, etc.
On peut supposer que penser ou fantasmer se rattache à ces expériences fonctionnelles.
C’est tout cela que je désigne sous le terme de phénomènes transitionnels. Pour un enfant donné, il se peut que, de cet ensemble, il se dégage une chose ou un phénomène qui prend une importance primordiale – que ce soit une poignée de laine ou le coin d’une couverture ou d’un édredon, un mot, une mélodie ou encore un geste habituel. Il l’utilise au moment de s’endormir : c’est une défense contre l’angoisse et plus particulièrement l’angoisse du type dépressif (Illingworth, 1951). Il se peut que le petit enfant ait trouvé un objet doux ou sa couverture à utiliser, ce qui devient alors ce que j’appelle un objet transitionnel. Cet objet continue à être important. Les parents en apprennent la valeur et l’emmènent dans les déplacements. La mère le laisse devenir sale et même malodorant parce qu’elle sait qu’en le lavant elle suscite une solution de continuité dans l’expérience du petit enfant, ce qui peut détruire la signification et la valeur de l’objet pour l’enfant.
A mon avis, le schème des phénomènes transitionnels apparaît vers 4, 6, 8, 12 mois. C’est à dessein que je laisse place à des écarts aussi larges.
Les schèmes établis dans les premiers mois de la vie peuvent persister plus tard dans l’enfance, de sorte que l’objet mou primitif continue à être absolument nécessaire à l’heure du coucher ou à des périodes de solitude, ou encore s’il y a risque d’un état dépressif. Mais pourtant, si le développement est normal, la gamme des sujets d’intérêt s’étend peu à peu et, finalement, cette gamme ainsi étendue se maintient même lorsqu’une angoisse dépressive est proche.
On peut voir réapparaître à un âge plus avancé, s’il y a risque de carence affective, ce besoin du jeune âge ressenti à l’égard d’un objet particulier ou d’un certain schème de comportement.
La première possession est utilisée conjointement à des techniques particulières qui proviennent de la toute petite enfance ; ces techniques comprennent les activités plus directement autoérotiques, mais elles peuvent aussi exister isolément. Petit à petit, les jouets en peluche, les poupées et les jouets durs sont intégrés à la vie de l’enfant. Dans une certaine mesure, le goût des garçons les porte davantage vers les jouets durs, tandis que les filles procéderont plutôt à l’acquisition d’une famille. Il est important de remarquer toutefois qu’il n’y a pas de différence notable entre garçon et fille dans l’usage qu’ils font de la première possession « non-moi », que j’appelle l’objet transitionnel.
A mesure que l’enfant utilise des sons organisés (marne, ta, da), il peut apparaître un « mot » pour désigner l’objet transitionnel. Le nom donné par le petit enfant à ces tout premiers objets est toujours significatif et il s’y incorpore habituellement en partie un mot employé par les adultes. Par exemple, s’il l’appelle « bé », cela viendra de ce que l’adulte emploie le mot « bébé », ou « pé », pour poupée.
Il me faut mentionner le fait qu’il n’existe parfois pas d’objet transitionnel si ce n’est la mère elle-même. Ou bien il se peut que le développement affectif d’un enfant soit si perturbé qu’il ne lui permette pas de jouir du stade transitionnel, ou encore qu’il se produise une rupture dans la succession des objets utilisés. Néanmoins, cette continuité peut persister sans être apparente.
Tableau des particularités de la relation
L’enfant s’arroge des droits sur l’objet et nous sommes d’accord pour cette prise de possession. Néanmoins, dès le début, on note une certaine annulation de la toute-puissance.
L’objet est affectueusement dorloté, il est aussi aimé avec passion et mutilé.
L’objet ne doit jamais changer à moins que ce soit l’enfant qui le modifie.
L’objet doit survivre à l’amour instinctuel et aussi à la haine, et, si c’est le cas, à l’agressivité pure.
Pourtant, il faut que pour l’enfant l’objet paraisse donner de la chaleur, ou être capable de mouvement, ou avoir une certaine texture, ou pouvoir faire quelque chose qui semblerait montrer une animation ou une réalité qui lui serait propre.
De notre point de vue, l’objet vient de l’extérieur, mais il n’en est pas de même du point de vue de l’enfant. Pour lui, il ne vient pas non plus du dedans ; ce n’est pas une hallucination.
Cet objet est voué au désinvestissement progressif, de sorte qu’avec les années, il n’est pas tant oublié que relégué dans les limbes. J’entends par là qu’au cours du développement normal l’objet transitionnel n’entre pas « à l’intérieur » et que le sentiment qui s’y rapporte n’est pas nécessairement refoulé. Il n’est pas oublié, et on ne porte pas son deuil. Il perd sa signification, et ce, parce que les phénomènes transitionnels sont devenus diffus, se sont répandus sur tout le territoire intermédiaire qui sépare « la réalité psychique intérieure » du « monde extérieur dans la perception commune à deux personnes », c’est-à-dire qu’ils recouvrent tout le domaine de la culture.
Parvenu à ce point, le sujet de mon étude s’élargit et débouche sur le jeu, la création artistique et l’appréciation des arts, le sentiment religieux, le rêve et aussi le fétichisme, le mensonge et le vol, la naissance et la perte de tout sentiment affectueux, la toxicomanie, le talisman des rites obsessionnels, etc.
Rapport entre l’objet transitionnel et le symbolisme
Il est exact que le coin de couverture (ou toute autre chose de cet ordre) est le symbole d’un quelconque objet partiel tel que le sein maternel. Néanmoins, l’intérêt ne réside pas tant dans la valeur symbolique que dans sa réalité actuelle. Le fait que ce n’est pas le sein (ou la mère) est tout aussi important que le fait qu’il représente le sein (ou la mère).
Lorsqu’il en vient à utiliser le symbolisme, l’enfant sait déjà faire clairement la distinction entre le fantasme et la réalité, entre les objets intérieurs et les objets extérieurs, entre l’activité créatrice primaire et la perception. Mais le terme d’objet transitionnel, selon mon acception, laisse place au processus aboutissant à l’aptitude à accepter les différences et les similitudes. J’estime qu’il serait utile de disposer d’un terme pour décrire l’origine du symbolisme dans le temps, d’un terme qui évoquerait le chemin parcouru par l’enfant lorsqu’il passe du subjectif pur à l’objectivité, et il me semble que l’objet transitionnel (le bout de couverture, etc.) est justement ce que nous voyons de ce cheminement vers l’existence vécue.
Il serait possible de comprendre l’objet transitionnel tout en ne comprenant pas pleinement la nature du symbolisme. Le symbolisme ne peut être étudié correctement, semble-t-il, qu’au cours du processus de développement d’un individu, mais sa signification en mettant les choses au mieux reste variable. Par exemple, si nous considérons l’hostie du Saint-Sacrement, qui est le symbole du corps du Christ, je pense ne pas me tromper en disant que pour les Catholiques romains, c’est le corps et que pour les Protestants, il s’agit d’un substitut, d’un rappel ; ce n’est pas en fait, dans son essence, le corps lui-même. Pourtant, dans les deux cas, l’hostie est un symbole.
Une schizophrène m’a demandé après Noël si j’avais pris plaisir à la manger au souper et : est-ce que je l’avais réellement mangée ou ne l’avais-je fait qu’en imagination ? Je savais qu’elle ne pouvait être satisfaite d’une réponse à l’une ou à l’autre question ; il lui fallait une double réponse en raison de sa dissociation.
Description clinique d’un objet transitionnel
Tous ceux qui sont en contact avec parents et enfants connaissent une infinie quantité de matériel clinique varié qui illustre l’objet transitionnel50
On en trouve d’excellents exemples dans l’unique article que j’ai trouvé sur ce sujet : « Fetichism and object choice in early childhood ». Psychoanal. Quart, 1946, 15, p. 450 (« Le Fétichisme et le choix de l’objet dans la petite enfance »), par Wulff, qui y étudie d’une façon claire le même phénomène ; toutefois, il appelle les objets des « objets fétiches ». Pour moi, ce terme ne me paraît pas correct et je le discuterai plus loin. Je n’ai connu en fait l’article de Wulff qu’après avoir écrit le mien, mais j’ai vu avec beaucoup de plaisir qu’un collègue avait déjà considéré que ce sujet méritait d’être traité et cela a étayé mon point de vue. Voir aussi : Abraham (1916) et Lindner (1879).. Les exemples qui suivent ne sont donnés que pour rappeler aux lecteurs des observations analogues qu’ils ont pu faire de leur côté.
Cas de deux frères et différence de l’utilisation de leurs premières possessions
L’objet transitionnel et son utilisation dévoyée. « X », un adulte qui est maintenant bien portant, a éprouvé beaucoup de difficulté avant de parvenir à la maturité. La mère « a appris à être mère » en s’occupant de « X », quand il était petit ; ce qu’elle avait appris avec lui, lui a permis d’éviter certaines erreurs avec ses autres enfants. Il faut dire aussi que des raisons extérieures l’avaient rendue anxieuse lorsqu’elle s’était occupée de l’élever quasiment seule dès sa naissance. Elle prit très au sérieux son rôle de mère et le nourrit au sein pendant sept mois. Elle a le sentiment que, dans son cas, ce fut trop long, car le sevrage a été très difficile. Il n’a jamais sucé le pouce ou les doigts, et quand elle l’a sevré « il n’avait rien à quoi se raccrocher ». Il n’avait jamais eu de biberon ou de sucette et n’avait jamais été nourri autrement qu’au sein. Il avait un attachement très fort et très précoce à la mère elle-même, en tant que personne, et c’était elle en personne qui lui était nécessaire.
A partir de douze mois, il adopta parmi ses jouets un lapin qu’il avait l’habitude de dorloter et il reporta par la suite cette attitude affectueuse sur de vrais lapins. Cette affection pour le jouet dura jusqu’à cinq ou six ans. On pourrait la décrire comme un « réconfort », mais ce jouet n’a jamais eu la qualité d’un véritable objet transitionnel. Ce lapin ne fut jamais, comme l’aurait été un véritable objet transitionnel, d’une importance plus grande que celle de la mère, une partie presque inséparable de l’enfant. Dans le cas de ce garçon, le sevrage à sept mois fit naître un type d’angoisses qui produisirent plus tard de l’asthme ; il ne parvint le maîtriser que petit à petit. Il était important que son travail soit éloigné de sa ville natale. Son attachement à sa mère est encore très puissant, mais malgré tout, la définition du normal ou de la bonne santé au sens large s’applique à lui. Cet homme ne s’est pas marié.
Utilisation typique des objets transitionnels. « Y », le frère cadet de « X », s’est développé tout à fait sans histoire ; il a maintenant 3 enfants, tous en bonne santé. Il a été nourri au sein pendant quatre mois, puis sevré sans difficulté51
La mère avait « appris avec le premier enfant qu’il était bon de donner un biberon une fois dans la journée tant qu’on nourrissait au sein », c’est-à-dire qu’elle admettait la valeur positive des substituts maternels ; elle parvint de la sorte à sevrer le plus jeune plus facilement que l’aîné.; « Y » a sucé son pouce dès les premières semaines et cela a aussi « rendu son sevrage plus facile que pour son aîné ». Peu de temps après qu’on eut cessé de le nourrir au sein, à cinq mois et jusqu’à six mois, il adopta le bord d’une couverture à l’endroit où s’arrêtait la piqûre. Il était satisfait si un petit morceau de laine dépassait du coin et il se chatouillait le nez avec. Très vite, ceci est devenu son « bê », il a inventé lui-même ce mot pour le désigner dès qu’il a pu utiliser des sons organisés. A un an environ, il a pu substituer à la couverture un maillot vert très doux avec un ruban rouge. Ce n’était pas un « moyen de réconfort » comme dans le cas de son frère aîné, qui était d’humeur dépressive, mais un « calmant ». C’était un sédatif toujours efficace. Voilà un exemple typique de ce que j’appelle un « objet transitionnel ». Lorsque « Y » était petit, on était sûr qu’en lui donnant son « bê » il le sucerait immédiatement et ne serait plus angoissé. En fait, il s’endormait quelques minutes plus tard, s’il était tant soit peu l’heure de dormir. A la même époque, il continuait de sucer son pouce et cela dura jusqu’à l’âge de 3 ou 4 ans. Il se souvient encore qu’il suçait son pouce, et qu’à force de le sucer, un durillon s’était formé. C’est en qualité de père qu’il s’intéresse maintenant à ce que ses enfants sucent leur pouce et aient un « bê ».
Le tableau ci-dessous fait apparaître des points de comparaison tirés de l’histoire des sept enfants de cette famille.
Pouce
Objet transitionnel
Type d’enfant
X garçon
0
mère lapin
(réconfortant)
fixé à la mère
Y –
+
« bê »
tricot (calmant)
libre
jumeaux
fille
garçon
0
sucette
âne (ami)
maturité tardive
0
« Ee »
Ee (protecteur)
psychopathe latent
Enfants de Y
fille
0
« Bê »
couverture (rassurance)
se
développent
bien
fille
+
pouce
pouce (satisfaction)
garçon
+
« mimis » (1)
objets (tri)
(1) Collections de nombreux objets analogues de consistance douce qui se distinguent par leur couleur, leur longueur, leur taille et sont soumis très tôt à un tri et à une classification.
Au cours d’une consultation avec les parents, il est souvent utile d’obtenir des renseignements sur les premières possessions de tous les enfants de la famille et sur l’usage qu’ils en ont fait. La mère est ainsi amenée à faire des comparaisons entre ses enfants et à se souvenir de leurs traits caractéristiques lorsqu’ils étaient petits.
Souvent il arrive aussi qu’on obtienne des renseignements auprès d’un enfant sur les objets transitionnels. Par exemple, Angus (11 ans et 9 mois) m’a raconté que son frère « avait des centaines de jouets en peluche et de choses » et « qu’avant il avait des petits ours ». Ensuite, il se mit à raconter son histoire à lui. Il me dit qu’il n’avait jamais eu de jouets en peluche. Il y avait un cordon de sonnette qui pendait au-dessus de son lit, et il avait l’habitude de taper dedans jusqu’à ce qu’il s’endorme. Il est probable qu’à la longue le cordon tomba et que ce fut ainsi que cela se termina.
Mais il y eut pourtant quelque chose d’autre. Il le dit très timidement. Il s’agissait d’un lapin violet aux yeux rouges ; « je ne l’aimais pas spécialement. Je le jetais partout. C’est Jeremy qui l’a maintenant. Je le lui ai donné. Je l’ai donné à Jeremy parce qu’il était méchant, le lapin : il tombait toujours de la commode. Il vient encore me voir, j’aime bien qu’il vienne me voir ». Il a été surpris lui-même lorsqu’il me dessina le lapin. On remarquera que ce garçon de 11 ans qui avait un sens de la réalité suffisant pour son âge parlait comme si le sens de la réalité lui manquait lorsqu’il décrivait les qualités et les activités de l’objet transitionnel. Lorsque je vis sa mère plus tard, elle exprima sa surprise qu’Angus se fût souvenu du lapin. Elle le reconnut facilement d’après le dessin en couleurs.
Je m’abstiens délibérément de rapporter ici d’autres observations, d’autant que je désire éviter de donner l’impression que c’est l’exception. On peut trouver pratiquement dans chaque cas quelque chose d’intéressant relatif aux phénomènes transitionnels ou à leur absence (cf. Stevenson, Olive, 1954).
Étude théorique
En se référant à la théorie psychanalytique courante, on peut faire certains commentaires.
L’objet transitionnel représente le sein, ou l’objet de la première relation.
L’objet transitionnel est antérieur à l’établissement de l’épreuve de la réalité.
Par rapport à l’objet transitionnel, l’enfant passe d’une maîtrise omnipotente (magique) à une maîtrise par manipulation (ce qui implique un érotisme musculaire et le plaisir de la coordination).
L’objet transitionnel peut éventuellement devenir un objet fétiche, et comme tel, persister chez l’adulte en tant que caractéristique de sa vie sexuelle (cf. l’exposé de ce thème par Wulff).
L’objet transitionnel peut, en raison d’une organisation érotique anale, représenter les fèces (mais ce n’est pas pour cela qu’il peut sentir mauvais à la longue et ne doit pas être lavé).
Relation de l’objet transitionnel avec l’objet interne (Klein)
Il est intéressant de comparer le concept d’objet transitionnel au concept de Mélanie Klein relatif à l’objet interne. L’objet transitionnel n’est pas un objet interne (ce qui est un concept mental) – mais c’est une possession. Et cependant pour l’enfant, ce n’est pas non plus un objet externe.
Il est nécessaire d’en venir à la définition complexe suivante : l’enfant peut utiliser un objet transitionnel lorsque l’objet interne est vivant, réel et suffisamment bon (pas trop persécutoire). Mais cet objet interne dépend, quant à ses qualités, de l’existence, de l’animation et du comportement de l’objet externe (le sein, l’image maternelle, et tous les soins de l’environnement). Si l’objet externe est mauvais ou fait défaut, cela se répercute sur l’objet interne qui se fige ou prend un caractère persécutoire. Si la carence de l’objet externe persiste, l’objet interne ne peut avoir de sens pour l’enfant et c’est alors seulement que l’objet transitionnel perd aussi sa signification. L’objet transitionnel peut donc représenter le sein « externe » mais indirectement, en tenant lieu de sein « interne ».
L’objet transitionnel n’est jamais sous contrôle magique comme l’objet interne, il n’est pas non plus hors de contrôle comme l’est la vraie mère.
Illusion – Désillusionnement
Pour pouvoir apporter une contribution personnelle à ce thème, il me faut d’abord expliciter certains points trop facilement considérés comme allant de soi dans bien des travaux psychanalytiques sur le développement affectif infantile, tout en étant souvent compris par ailleurs dans la pratique.
L’enfant n’a aucune possibilité de passer du principe du plaisir au principe de réalité ou de tendre à une identification primaire, ou encore moins de la dépasser (voir Freud, 1923, p. 14)52
Voir aussi Freud (1921), p. 65., à moins que la mère soit suffisamment bonne53
Marion Milner (1952, p. 181) a exposé clairement (à mon avis) un effet – et c’est l’effet principal – de la carence de la mère dans ce domaine au début de la vie d’un enfant. Elle montre que la carence maternelle suscite un développement du moi prématuré, avec une distinction précoce du mauvais objet par rapport au bon objet. La période d’illusion (ou ce que j’appelle la « phase transitionnelle ») subit des perturbations. Dans l’analyse ou dans diverses activités de la vie ordinaire, on peut voir comment un individu recherche sans cesse le lieu de repos précieux de l’illusion. De la sorte, l’illusion a sa valeur positive – Voir aussi Freud (1950).. La mère suffisamment bonne (qui n’est pas nécessairement la propre mère de l’enfant) est une personne qui s’adapte sur un mode actif aux besoins de l’enfant ; cette adaptation décroît petit à petit à mesure que l’enfant devient apte à admettre un défaut d’adaptation et à tolérer les conséquences de la frustration. Naturellement, la propre mère de l’enfant est plus susceptible que toute autre personne d’être « suffisamment bonne » puisque cette adaptation active nécessite une facile et inlassable préoccupation pour cet enfant-là : en fait, la réussite des soins donnés aux enfants dépend du dévouement, et non du degré d’habileté ou des lumières intellectuelles.
La mère suffisamment bonne, comme je l’ai dit, commence par s’adapter presque totalement aux besoins de l’enfant : à mesure que le temps passe, elle s’adapte de moins en moins étroitement, suivant la capacité croissante qu’a l’enfant de s’accommoder de cette carence.
Les moyens dont dispose l’enfant pour y faire face comprennent :
Des expériences souvent répétées qui apprennent à l’enfant que la frustration est limitée dans le temps. Au début, naturellement, ce laps de temps doit être bref.
Le développement de sa capacité d’appréhender le déroulement de ces expériences.
La naissance d’une activité mentale.
Le recours aux satisfactions auto-érotiques.
Se remémorer, revivre, fantasmer, rêver ; intégrer le passé, le présent, le futur.
Si tout va bien, l’enfant peut effectivement tirer un bénéfice de l’expérience de la frustration, puisqu’une adaptation incomplète au besoin donne aux objets leur réalité, c’est-à-dire qu’ils sont haïs aussi bien qu’aimés. Il en résulte donc que, si tout va bien, une adaptation étroite au besoin perturbe l’enfant si elle se prolonge trop au lieu de décroître naturellement ; en effet, une adaptation exacte ressortit de la magie et l’objet qui se comporte d’une façon parfaite ne vaut pas mieux qu’une hallucination. Néanmoins, au début il est nécessaire que l’adaptation soit presque parfaite ; et s’il n’en est pas ainsi, l’enfant ne peut acquérir l’aptitude d’établir des relations avec la réalité extérieure, ou même parvenir à la concevoir.
L’illusion et la valeur de l’illusion
La mère au début, en s’adaptant presque à cent pour cent, permet à l’enfant d’avoir l’illusion que son sein fait partie de l’enfant.
C’est comme si le sein était pour ainsi dire sous contrôle magique. La même chose s’applique à tous les soins maternels en général, pendant les périodes de calme, qui s’intercalent entre les périodes l’excitation. L’omnipotence est tout près d’être un fait de l’expérience vécue. La mère aura finalement pour tâche de désillusionner l’enfant petit à petit, mais elle n’y réussira que dans la mesure où elle lui aura donné tout d’abord assez de possibilités d’illusion.
En d’autres termes, le sein est créé et recréé par l’enfant à partir de sa capacité d’aimer ou, pourrait-on dire, à partir de son besoin. Un phénomène subjectif apparaît ainsi chez l’enfant, phénomène que nous appelons le sein de la mère54
Pour moi, toute la technique du maternage y est comprise. Lorsque l’on dit que le premier objet est le sein, le mot « sein » est utilisé, à mon sens, pour désigner la technique du maternage aussi bien que l’organe lui-même. Il n’est pas impossible à une mère d’être une mère suffisamment bonne (telle que je la définis) même si elle nourrit l’enfant au biberon.
A condition de ne pas oublier le sens large du mot sein, et d’inclure aussi la technique maternelle dans la signification globale du terme, on peut dire qu’il y a un rapport entre la formulation du premier développement d’après Mélanie Klein, et la conception d’Anna Freud. La seule différence qui subsiste est d’ordre chronologique, de peu d’importance en fait puisqu’elle disparaîtra automatiquement avec le temps.. La mère place le vrai sein juste là où l’enfant est prêt à créer, au bon moment.
Dès la naissance, par conséquent, l’être humain est en butte à la question de la relation entre ce qui est perçu objectivement et ce qui est conçu sur un mode subjectif. L’individu ne pourra résoudre ce problème de façon saine que dans la mesure où sa mère l’a bien fait débuter. La zone intermédiaire à laquelle je me réfère est celle que l’on alloue à l’enfant et qui se situe entre la créativité primaire, et la perception objective basée sur l’épreuve de la réalité. Les phénomènes transitionnels représentent les premiers stades de l’usage de l’illusion sans laquelle un être humain n’attribue pas de sens à l’idée d’une relation avec un objet perçu par les autres comme extérieur à lui.
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L’idée suivante est illustrée par la fig. 11 : parvenu à un point théorique qui se situe tôt dans le développement de tout individu, un jeune enfant, qui se trouve dans une certaine situation que la mère assure, est capable de concevoir l’idée de quelque chose qui répondrait au besoin croissant suscité par la tension instinctuelle. On ne peut pas dire de l’enfant qu’il sache au début ce qui doit être créé. C’est à ce moment-là que la mère se présente. D’ordinaire, elle donne le sein et offre son désir de nourrir. Si la mère s’adapte suffisamment bien aux besoins de l’enfant, celui-ci en tire l’illusion qu’il existe une réalité extérieure qui correspond à sa capacité personnelle de créer. En d’autres termes, ce que la mère fournit recouvre ce dont l’enfant pourrait se faire une idée.
Pour l’observateur, il semble que l’enfant perçoit ce que la mère lui présente en fait, mais ce n’est pas là toute la vérité. L’enfant perçoit le sein seulement dans la mesure où un sein a pu être créé exactement hic et nunc ; il n’y a pas d’échange entre la mère et l’enfant. Sur un plan psychologique, l’enfant tète un sein qui fait partie de lui-même et la mère allaite un enfant qui est une partie d’elle-même. En psychologie, l’idée d’échange repose sur une illusion.
Pour mieux illustrer ce que je considère être la fonction principale de l’objet transitionnel et des phénomènes transitionnels, j’ai donné une forme à la zone de l’illusion sur le deuxième schéma. L’objet transitionnel et les phénomènes transitionnels donnent au départ à chaque individu quelque chose qui restera toujours important pour lui, à savoir un domaine d’expérience vécue neutre qui ne sera pas contesté. Aussi l’on peut dire qu’à l’égard de
Auteur inconnu
2015-08-13T21:20:09
Original : italique
l’objet transitionnel, il existe une entente entre nous et l’enfant : on ne lui demandera jamais « as-tu eu l’idée de telle chose ou est-ce que cela t’est venu de l’extérieur ? » Ce qui compte, c’est qu’on ne s’attend pas à ce que l’enfant prenne position ; la question ne doit même pas être formulée.
Ce problème, qui se pose sans aucun doute au petit enfant de façon latente au début, est mis de plus en plus en évidence du fait que la tâche principale de la mère (tout de suite après celle qui a consisté à favoriser l’illusion) est de désillusionner. Cette tâche est préliminaire à celle du sevrage et nous la trouverons plus tard aussi parmi celles des parents et des éducateurs. En d’autres termes, cette question de l’illusion est inhérente à la condition humaine et nul ne peut finalement la résoudre pour soi-même quoique une compréhension théorique puisse fournir une solution théorique. Si tout va bien, la scène est prête, au cours de ce processus graduel de désillusionnement, pour les frustrations que nous désignons globalement sous le terme de sevrage. Mais il faut se souvenir que lorsque nous parlons des phénomènes groupés autour du sevrage – phénomènes que Mélanie Klein a décrits avec précision – nous supposons qu’il existe ce processus sous-jacent grâce auquel sont offertes les possibilités d’illusion et de désillusionnement progressifs. Si le processus illusion-désillusionnement est déformé, l’enfant ne peut parvenir à une chose aussi normale que le sevrage, non plus qu’à une réaction au sevrage, et se référer alors au sevrage en quoi que ce soit est absurde. Le seul fait de mettre fin à l’allaitement au sein n’est pas un sevrage.
Le cas de l’enfant normal nous permet de comprendre l’énorme signification du sevrage. Lorsque nous observons la réaction complexe déclenchée chez un enfant donné par le processus du sevrage, nous savons que cela ne peut se dérouler chez cet enfant que parce que le processus d’illusion-désillusionnement est mené à bien si parfaitement que nous pouvons l’ignorer en parlant du sevrage réel.
Nous supposons ici que l’acceptation de la réalité est une tâche toujours inachevée, qu’aucun être humain n’est affranchi de l’effort que suscite la mise en rapport de la réalité intérieure et de la réalité extérieure ; enfin, que cette tension peut être relâchée grâce à l’existence d’une zone intermédiaire d’expérience qui n’est pas mise en question (les arts, la religion, etc.) (cf. Rivière, 1936) ; cette zone intermédiaire est directement en continuité avec le domaine ludique de l’enfant qui est « perdu » dans son jeu.
Dans la petite enfance, cette zone intermédiaire est nécessaire à l’instauration d’une relation entre l’enfant et le monde. Elle est rendue possible par un maternage suffisamment bon au stade primitif critique. La continuité (dans le temps) de l’environnement affectif extérieur et des éléments particuliers de l’environnement physique, tels que l’objet ou les objets transitionnels, joue à cet égard un rôle essentiel.
Pour l’enfant, les phénomènes transitionnels sont admis parce que les parents reconnaissent intuitivement la tension inhérente à la perception objective, et que là où il y a objet transitionnel, il ne lui est pas posé de question quant à la subjectivité ou à l’objectivité.
Si un adulte exigeait de nous que nous acceptions comme objectifs des phénomènes subjectifs, nous reconnaîtrions la folie ou en ferions même le diagnostic. Par contre, si un adulte peut trouver du plaisir dans une zone intermédiaire qui lui est propre sans rien exiger, nous pouvons alors reconnaître nos propres zones intermédiaires correspondantes et nous réjouir de trouver des points communs, c’est-à-dire une expérience qui coïncide dans l’art, la religion ou la philosophie, pour les membres d’un groupe.
Je désire attirer particulièrement l’attention sur l’article de Wulff, auquel je me suis référé ci-dessus : le matériel clinique donné illustre exactement ce que je désigne sous la rubrique d’objets transitionnels ou de phénomènes transitionnels. La différence entre mon point de vue et celui de Wulff apparaît dans l’usage que je fais de ces termes particuliers et dans celui qu’il fait du terme « objet fétiche ». Il a ramené à la petite enfance quelque chose qui dans notre théorie ressort habituellement des perversions sexuelles. A mon avis, il n’a pas accordé dans cet article assez d’importance à l’objet transitionnel de l’enfant en tant qu’expérience primitive normale. Personnellement, je considère pourtant que les phénomènes transitionnels sont normaux et universels. De plus si nous étendons l’emploi du terme fétiche jusqu’à lui faire recouvrir des phénomènes normaux, une partie de sa valeur sera peut-être perdue.
Je préférerais réserver le terme « fétiche » pour décrire l’objet employé en raison d’une hallucination d’un phallus maternel. J’irais même plus loin : il faut que nous gardions sa place à l’illusion d’un phallus maternel, c’est-à-dire à une idée qui est universelle et non pas pathologique. Si l’accent mis sur l’objet passe maintenant au mot illusion, nous nous rapprochons de l’objet transitionnel de l’enfant ; son importance réside dans le concept de l’illusion qui est une donnée universelle dans le domaine de l’expérience vécue.
A la suite de quoi, nous pouvons admettre que l’objet transitionnel est virtuellement un phallus maternel, tout en étant à l’origine le sein, c’est-à-dire la chose créée par l’enfant et en même temps fournie par l’environnement. C’est dans ce sens que je pense qu’une étude de l’usage que fait l’enfant de l’objet transitionnel et des phénomènes transitionnels en général peut nous éclairer sur l’origine de l’objet fétiche et du fétichisme. Mais on perd obligatoirement quelque chose en remontant de la psychopathologie du fétichisme aux phénomènes transitionnels qui appartiennent aux origines de l’expérience et sont inhérents à un développement affectif normal.
Résumé
Nous avons attiré l’attention sur la richesse que nous offre l’observation des premières expériences de l’enfant normal telles qu’elles s’expriment principalement dans sa relation avec la première possession.
Un rapport est établi entre cette première possession et les phénomènes auto-érotiques qui lui sont antérieurs, la succion du pouce et celle du poing : ainsi qu’avec ce qui apparaît plus tard : le premier jouet moelleux, animal ou poupée et les jouets de consistance dure. On examine le rapport de cette première possession à la fois à l’objet externe (le sein de la mère) et aux objets internes (le sein introjecté magiquement) bien qu’elle soit distincte de l’une et de l’autre.
Les objets transitionnels et les phénomènes transitionnels appartiennent au domaine de l’illusion qui est la base de l’instauration de l’expérience. Ce stade primitif du développement est rendu possible par l’aptitude particulière que possède la mère de s’adapter aux besoins de son enfant, permettant de la sorte à celui-ci d’avoir l’illusion que ce qu’il crée existe réellement.
Cette zone intermédiaire de l’expérience, pour laquelle ne se pose pas la question de savoir si elle appartient à la réalité intérieure ou extérieure (partagée), constitue la partie la plus importante de l’expérience infantile. Tout au long de la vie, elle se maintient dans cette expérience intense qui est du domaine des arts, de la religion, de la vie imaginative, de la création scientifique.
On peut donc attribuer une valeur positive à l’illusion.
L’objet transitionnel de l’enfant est désinvesti ordinairement petit à petit, surtout à mesure que croissent les intérêts culturels.
Sur le plan de la psychopathologie :
On peut définir la toxicomanie en termes de régression au stade primitif, où les phénomènes transitionnels ne sont pas mis en question.
On peut décrire le fétichisme en termes de persistance d’un objet spécifique, ou d’un type d’objet qui remonte à l’expérience infantile dans le domaine transitionnel, lié à l’hallucination d’un phallus maternel.
On peut décrire le mensonge et le vol en termes de besoin inconscient de l’individu de combler une lacune dans la continuité de l’expérience à l’égard d’un objet transitionnel.
9. L’angoisse associée à l’insécurité55
Conférence faite à la Société Psychanalytique Britannique, le 5 novembre 1952. (1952)
Voici le commentaire d’un passage de l’article du Dr C. F. Rycroft, « Quelques observations sur un cas de vertige » (Rycroft, 1953). Dans cet article, Rycroft formule deux assertions que je voudrais commenter :
« Dans un article précédent, dit-il, je discutais les implications théoriques de l’aptitude du malade à halluciner les objets, tout en reconnaissant simultanément qu’ils ne sont qu’illusions. Je veux simplement montrer ici que cela prouve clairement, d’une part, la profondeur de sa régression – qui en était à un stade précédant celui où la mise à l’épreuve de la réalité est définitive – et, d’autre part, le caractère incomplet de cette régression, puisqu’une partie de son moi restait capable de mettre la réalité à l’épreuve et de prendre une part active à l’analyse. »
De même :
« Le vertige est l’impression qu’on éprouve lorsque le sens de l’équilibre est menacé. Pour l’adulte, cette sensation est associée en général – sans l’être toujours – à tout ce qui menace le maintien de la station debout ; par conséquent, on a tendance à penser au vertige exclusivement en fonction d’angoisses plus spécifiques aux adultes telles que la peur de tomber ou la peur de l’altitude, et à oublier que les petits enfants, bien avant d’être capables de se tenir debout, font l’expérience de ce qui menace leur équilibre. C’est ainsi que certaines de leurs activités les plus primitives, telles que leur façon de saisir et de s’agripper, par exemple, représentent des efforts pour conserver la sécurité qu’ils éprouvent quand leur mère les soutient. Au fur et à mesure que l’enfant apprend à ramper, et plus tard à marcher, cette sécurité n’est plus donnée par la mère, mais de plus en plus par le sol : c’est là une des raisons pour laquelle inconsciemment on pense à la terre comme à une mère ; c’est aussi pourquoi des troubles névrotiques de l’équilibre trouvent leur origine dans des situations conflictuelles de dépendance à la mère. »
Il y aurait beaucoup à dire au sujet de cette conception de la fonction sécurisante de la mère, et j’aimerais que le Dr Rycroft consacre un autre article à ce thème, auquel il s’intéresse de toute évidence, puisqu’il nous renvoie à Alice Balint, Hemiann et Schilder.
Notons qu’il existe là une relation mère-enfant d’une importance vitale et qui ne découle cependant ni de l’expérience instinctuelle ni non plus de la relation objectale issue de cette expérience. Elle précède l’expérience instinctuelle, tout en se développant en même temps qu’elle, et en s’y mêlant.
Nous touchons à l’observation bien connue qui rattache l’angoisse la plus primitive à l’insécurité que provoque une certaine façon de tenir le nourrisson.
Les analystes, même ceux qui considèrent que l’enfant est un être humain dès le moment de sa naissance, s’expriment souvent comme si la vie du petit enfant débutait avec l’expérience instinctuelle orale et avec la relation objectale qui s’en dégage. Cependant, nous savons tous que le petit enfant peut se sentir mal en raison d’une carence d’un tout autre ordre, celui des soins qui lui sont prodigués. C’est encore à ce même sujet que se rattache l’importance que Anna Freud donne aux techniques des soins aux enfants. C’est du moins mon opinion, et je pense qu’il est indispensable que nous nous acharnions à débattre du sens de l’angoisse due à une carence des soins à l’enfant : il en est ainsi lorsque l’enfant ne reçoit pas le soutien vivant et continu propre au maternage.
Nous savons bien que ce sujet peut nous ramener directement à l’époque de la naissance, c’est-à-dire au moment où le fœtus est prêt à naître, vers la trente-sixième semaine de sa vie intra-utérine.
La question que je voudrais poser est celle-ci : peut-on dire quelque chose de particulier au sujet de cette angoisse, ou est-ce seulement un phénomène physique et rien de plus ? Le cas de Rycroft semblerait étayer la thèse selon laquelle cette angoisse précoce n’est qu’une question de canaux semi-circulaires et de physiologie. Néanmoins, rien ne nous empêche d’avoir le sentiment qu’il reste autre chose à découvrir. Le vertige physiologique existe, c’est incontestable, mais, dans certaines circonstances, telles que le mal de mer par exemple, on peut utiliser cet aspect physiologique. Quelles sont en fait ces circonstances ?
Je ne vais pas m’en tenir à une question, mais je voudrais y donner une amorce de réponse.
D’après moi, certains types d’angoisse du premier âge peuvent être évités par des soins suffisants, et cela mérite d’être étudié. Je crois que tous les états qui peuvent être évités grâce à une bonne technique de soins infantiles sont ceux que l’on désigne sous le terme de démence quand on les rencontre chez un adulte.
Prenons pour exemple l’état de non-intégration. Dans un climat de bons soins infantiles, cet état est naturel et nul ne s’en préoccupe. Grâce aux bons soins, l’intégration peut commencer à s’établir et une personne à exister. Dans la mesure où il en est ainsi, le manque de soins conduit donc à la désintégration au lieu d’amener un retour à la non-intégration. La désintégration est ressentie comme une menace, parce que (par définition) il y a quelqu’un pour ressentir cette menace. C’est également une défense.
Les trois principaux types d’angoisse résultant d’une carence dans la technique des soins aux petits enfants sont donc : la non-intégration, se transformant en sentiment de désintégration, le manque de relation de la psyché au soma, qui engendre le sens de la dépersonnalisation, et enfin, la sensation que le centre de gravité de la connaissance est transféré du noyau à l’enveloppe, de l’individu au soin, à la technique.
Afin d’expliciter cette dernière idée, considérons la situation à cette période primitive dans la vie humaine.
Considérons la relation-à-deux (Rickman, 1951) et, à partir de là, remontons jusqu’à la relation objectale, qui est encore de la nature d’une relation à deux, mais où l’objet est un objet partiel.
Qu’est-ce qui précède cette relation ? Nous supposons parfois abusivement qu’antérieurement à la relation objectale à deux il existe une mono-relation, mais c’est faux, manifestement faux quand nous y regardons de plus près. L’aptitude à la mono-relation est postérieure à celle de la relation à deux, et acquise à partir de l’introjection de l’objet. (Ceci implique un monde extérieur, vis-à-vis duquel la relation est négative.)
Mais alors qu’est-ce qui précède la première relation à l’objet ? Pour ma part, il y a longtemps que je me débats avec ce problème. J’ai commencé – il y a environ une dizaine d’années – en déclarant avec fougue, au sein de cette Société : « Mais un bébé, cela n’existe pas. » Inquiet de m’entendre proférer de semblables paroles, j’ai essayé de donner mes raisons : j’ai fait remarquer que, lorsqu’on me montre un bébé, on me montre certainement aussi quelqu’un qui s’occupe de lui, ou au moins un landau auquel sont rivés les yeux et les oreilles de quelqu’un. On se trouve en présence d’un « couple nourrice-nourrisson ».
Je dirais aujourd’hui plus calmement que la situation qui précède les relations à l’objet se présente de la façon suivante : ce n’est pas l’individu qui est la cellule, mais une structure constituée par l’environnement et l’individu. Le centre de gravité de l’être ne se constitue pas à partir de l’individu : il se trouve dans ce tout formé par ce couple. Une bonne technique de soins appropriés à l’enfant, y compris un maintien et des interventions efficaces, se substituera peu à peu à la coquille, et le noyau – qui, pour nous, n’a pas cessé de ressembler à un petit enfant d’homme – pourra commencer à devenir un individu. En raison des angoisses que j’ai signalées, en raison aussi de l’état paranoïde qui suit de très près la première intégration et les premiers moments instinctuels – apportant au bébé une toute nouvelle signification de la relation à l’objet – les débuts risquent d’être affreux. Une bonne technique de soins neutralise les persécutions extérieures, et prévient les sentiments de désintégration et de perte de contact entre la psyché et le soma. En d’autres termes, sans une technique suffisante de soins infantiles, le nouvel être humain n’a aucune chance ; mais, par contre, si cette technique existe, il sera possible au centre de gravité décrit ci-dessus de se loger au centre même de l’individu, dans le noyau plutôt que dans la coquille. L’être humain – dont l’entité se développe maintenant à partir du centre – se localise dans le corps du bébé, commençant ainsi à créer un monde extérieur, en même temps qu’il acquiert une membrane frontière et un « dedans ». D’après cette théorie, le monde extérieur n’existait pas au début, bien que nous, les observateurs, ayons vu un petit enfant dans un environnement. Les apparences sont trompeuses : là où nous avons souvent cru voir un petit enfant, nous constatons, grâce à une analyse ultérieure, que ce que nous aurions dû voir, c’était un environnement devenant apparemment un être humain, mais masquant dans son sein un individu en puissance.
Continuant sur ce ton dogmatique, je voudrais parler de l’état clinique qu’on appelle ordinairement hystérie. Le terme de névrose s’applique à peu près au même terrain.
Il est normal que l’enfant ressente de l’angoisse s’il y a une carence dans la technique de soins ; mais cependant, tout au début de son existence, il est normal que le petit enfant puisse se trouver dans un état de non-intégration, ou perdre le contact avec le corps, ou bien devenir le contenant au lieu d’être le contenu sans en souffrir le moins du monde.
Mais la douleur et l’angoisse relatives à ces divers phénomènes dus à une carence de soins sont donc le propre de la croissance. Ce qui est normal, c’est que l’environnement (assuré par la mère ou la nourrice) offre une carence progressive, après avoir débuté par une adaptation presque parfaite.
Il y a un état où ce que l’on appréhende, c’est la folie, c’est-à-dire l’absence d’angoisse pendant la régression à un niveau de non-intégration, de disparition du sentiment de vie à l’intérieur du corps, etc. Si on redoute cette absence d’angoisse, c’est parce que la régression pourrait bien être irréversible.
En conséquence, nous assistons à de nombreuses mises à l’épreuve de la capacité d’angoisse et de la détente passagère qui lui succède chaque fois qu’elle est ressentie ; plus l’angoisse est profonde et mieux c’est (Balint, 1955).
L’analyse de ce qu’on appelle communément la crise hystérique est donc l’analyse de la folie que le malade redoute, mais qu’il ne pourra atteindre sans l’apport d’un nouveau type de soins infantiles, qu’il doit, dans l’analyse, trouver meilleurs que ceux qu’il a effectivement reçus. Mais remarquez bien qu’il faut que l’analyse atteigne ce niveau de la folie, bien que le diagnostic demeure celui de la névrose, non de la psychose.
Le Dr Rycroft admettra-t-il que son malade puisse à la fois se rappeler ses toutes premières expériences infantiles de vertige physiologique et utiliser en même temps ces traces mnésiques comme moyen de défense contre les angoisses associées à une carence de la technique de soins infantiles et – tout en n’étant pas fou – ressentir ces angoisses comme une menace de folie ?
10. Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique56
Exposé fait à la Société Psychanalytique Britannique » le 17 mars 1954. Int. J. Psycho-Anal., vol. XXXVI, 1955. (1954)
Freud nous a laissé le soin d’étudier la place qu’occupe la régression dans le travail analytique. C’est un sujet pour lequel cette Société est prête, si j’en juge par la fréquence avec laquelle apparaît du matériel relatif à ce thème dans les exposés qu’on y présente. D’habitude, on n’attire pas spécifiquement l’attention sur cet aspect de notre travail, ou bien on s’y réfère fortuitement sous le couvert de l’aspect intuitif ou « artistique » de la pratique psychanalytique.
Le sujet de la régression a été imposé à mon attention par certains cas rencontrés au cours de ces douze dernières années de mon travail clinique. Naturellement, c’est un sujet trop vaste pour faire l’objet d’une présentation complète, ici et maintenant. Je choisirai donc les aspects qui me paraissent devoir introduire une discussion fructueuse.
L’analyse n’est pas qu’un exercice technique. C’est quelque chose que nous devenons capable de faire lorsque nous avons atteint un certain stade, après avoir acquis une technique de base. Ce que nous devenons capable de faire nous permet de coopérer avec le malade en suivant un processus qui, chez chaque patient, se déroule à l’allure qui lui est propre, en suivant un cours personnel. Les caractéristiques importantes de ce processus proviennent toutes de l’analysé et non de l’analyste.
Gardons donc clairement présent à l’esprit ce qui fait la différence entre la technique et l’exécution d’un traitement. Il est possible d’exécuter un traitement à l’aide d’une technique limitée, et il est possible d’échouer dans un traitement malgré une technique très poussée.
N’oublions pas non plus qu’en choisissant soigneusement les cas selon une méthode légitime, il nous est permis d’éviter d’affronter ceux des aspects de la nature humaine qui nous entraîneraient au delà de notre équipement technique, et nous les évitons habituellement.
Le choix de cas implique une classification. Dans le but que je me propose maintenant, je groupe les cas selon l’équipement technique qu’ils exigent de l’analyste. Je distingue trois catégories de cas. En premier lieu, il y a les malades qui agissent en tant que personne totale et dont les difficultés appartiennent au domaine des relations interpersonnelles. La technique pour le traitement de ces malades relève de la psychanalyse telle qu’elle a été élaborée par Freud au début du siècle.
Puis, en second lieu, viennent les malades chez lesquels on peut tout juste commencer à considérer comme établie l’intégrité de la personnalité. En fait, on peut dire que l’analyse s’occupe des premiers événements relatifs à la réalisation de cette intégrité et qui la suivent immédiatement par inhérence ; ces événements se rattachent aussi à la rencontre de l’amour et de la haine et à la prise de conscience progressive de la dépendance. C’est l’analyse du stade de l’inquiétude ou de ce que l’on en est venu à connaître comme la « position dépressive ». Ces malades ont besoin d’une analyse de l’humeur. Dans ce travail, la technique ne diffère pas de ce qui est nécessaire aux malades de la première catégorie, néanmoins quelques nouveaux problèmes de maniement surgissent en raison de la plus grande étendue du matériel clinique envisagé ; ce qui est important de notre point de vue, c’est l’idée de la survie de l’analyste en tant que facteur dynamique.
Dans le troisième groupe, je place tous les malades dont les analyses doivent aborder les premiers stades du développement affectif qui précèdent l’établissement de la personnalité en tant qu’entité, antérieurement à l’acquisition de l’élément espace-temps. La structure de la personnalité n’est pas encore bien ancrée. En ce qui concerne ce troisième groupe, l’accent est mis plus sûrement sur le maniement, et il arrive parfois avec ces malades que, pendant de longues périodes, le travail analytique ordinaire reste en suspens pour céder le pas à l’attitude directive.
Pour résumer en fonction de l’environnement, on peut dire que dans le premier groupe nous avons affaire à des malades qui éprouvent des difficultés dans le cours habituel de leur vie familiale, en supposant une vie familiale dans la période de pré-latence et en supposant un développement satisfaisant dans les stades infantiles primitifs. Dans la seconde catégorie – l’analyse de la position dépressive – nous avons affaire à la relation mère-enfant, surtout autour de la période où le sevrage prend une signification. La mère occupe une situation dans le temps. Dans la troisième catégorie, entre en jeu le développement affectif primaire, celui pour lequel il est nécessaire que la mère assure vraiment le maintien du petit enfant.
C’est dans la dernière de ces trois catégories qu’entre l’une de mes malades, celle qui m’a sans doute appris le plus sur la régression. Je pourrai peut-être présenter un rapport complet de son traitement à une autre occasion, mais à présent, qu’il me suffise de souligner mon expérience d’une régression (que j’ai permise absolument totale) et de ses conséquences.
En bref, il s’agit d’une malade (maintenant parvenue à un âge mûr) qui avait eu une analyse ordinaire et favorable avant de venir me voir, mais qui, de toute évidence, avait encore besoin d’aide. A l’origine, ce cas se présentait comme un cas de la première catégorie de ma classification ; un psychiatre n’aurait jamais diagnostiqué une psychose, et pourtant, il était nécessaire d’établir un diagnostic analytique tenant compte d’un développement très précoce d’un self faux. Pour que le traitement soit efficace, il fallait une régression pour rechercher le self véritable. Heureusement, dans ce cas je fus en mesure de manier toute la régression moi-même, c’est-à-dire sans l’aide d’une institution. Dès le début, j’ai décidé qu’il fallait laisser la bride à la régression, et je ne tentai rien (sauf une fois dans les débuts) pour intervenir dans le processus régressif, qui suivit donc son cours. (La seule occasion où j’intervins fut une interprétation découlant du matériel sur l’érotisme anal, et le sadisme anal dans le transfert. C’était exact, mais six années trop tôt parce que je ne croyais pas encore à fond à la régression. Pour moi-même, il me fallait mettre à l’épreuve l’effet d’une interprétation ordinaire. Lorsque vint le moment de cette interprétation, elle n’était plus nécessaire.) Il fallut quelque trois ou quatre ans avant que fût atteint le fond de la régression. A partir de là s’amorça un progrès dans le développement affectif. Il n’y eut pas de nouvelle régression. Il faut noter l’absence de chaos, bien que sa menace se soit toujours faite sentir.
J’ai donc eu une expérience unique, même pour un analyste. Je ne peux m’empêcher d’être différent de ce que j’étais avant de commencer cette analyse. Les non-analystes ne peuvent imaginer quelle somme de connaissance peut apporter une expérience de cet ordre chez un seul malade, mais parmi les analystes je peux espérer faire pleinement comprendre que cette seule expérience a mis la psychanalyse à l’épreuve sur un mode particulier, et m’a appris beaucoup.
Le traitement et le maniement de ce cas a fait appel à tout ce que je possède en tant qu’être humain, psychanalyste et pédiatre. J’ai dû moi-même assumer un développement personnel au cours de ce traitement, qui a été pénible et que j’aurais volontiers évité. J’ai dû apprendre en particulier à examiner ma propre technique chaque fois que surgissaient des difficultés, et dans les périodes de résistance – une douzaine environ – il est toujours apparu que la cause se trouvait dans un phénomène de contre-transfert qui nécessitait une auto-analyse plus poussée de la part de l’analyste.
Dans cet article, je ne me propose pas de donner un compte rendu de ce cas, puisqu’il faut choisir entre un abord clinique ou un abord théorique, et que j’ai choisi l’abord théorique. Néanmoins, j’ai tout le temps ce cas présent à l’esprit57
Voir aussi l’illustration clinique dans : « L’esprit et ses rapports avec le psyché-soma »..
Le principal, c’est que dans ce cas, comme dans bien d’autres rencontrés au cours de ma pratique, j’ai trouvé nécessaire de réexaminer ma technique, même celle qui était adaptée aux cas plus ordinaires. Avant d’exposer ce que je veux dire, il me faut expliquer comment j’utilise le mot régression.
Pour moi, le mot régression signifie simplement l’inverse de progrès. Ce progrès lui-même est l’évolution de l’individu – psyché-soma, personnalité et appareil-mental avec (éventuellement) la formation du caractère et la socialisation. Le progrès commence à une date certainement antérieure à la naissance. Il y a une pulsion biologique derrière le progrès. Suivant l’un des fondements de la psychanalyse, la santé implique la continuité en ce qui concerne cette évolution progressive de la psyché, c’est aussi une maturité du développement affectif appropriée à l’âge de l’individu, c’est-à-dire une maturité en rapport avec ce processus d’évolution.
Un examen plus serré permet de remarquer immédiatement qu’il ne peut pas y avoir une simple inversion du progrès. Pour que ce progrès soit inversé, il faut que l’individu dispose d’une organisation permettant à la régression de se produire.
Nous constatons :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:22:57
Liste initialement sans tirets
Un défaut d’adaptation du milieu qui aboutit au développement d’un self faux.
La confiance dans une correction possible de la carence primitive représentée par une capacité latente de régresser ; ceci implique une organisation du moi complexe.
Un milieu spécialisé, et une régression effective.
Un développement affectif nouveau à partir de là avec des complications qui seront décrites ultérieurement.
Incidemment, je ne crois pas utile d’employer le mot de régression chaque fois qu’un comportement infantile apparaît dans une anamnèse. Le terme de régression a pris une signification populaire qu’il n’est pas nécessaire d’adopter. Lorsque nous parlons de régression en psychanalyse, nous sous-entendons l’existence d’une organisation du moi et la menace d’un chaos. La façon dont l’individu amasse les souvenirs, les idées et les potentialités mériterait une étude approfondie. C’est comme si on espérait que surviennent des conditions favorables qui justifieraient une régression et offriraient l’occasion d’un développement nouveau, rendu impossible ou difficile à l’origine en raison de la carence de l’environnement.
On verra que j’examine l’idée de régression dans le cadre d’un mécanisme de défense du moi très organisé, un mécanisme qui implique l’existence d’un self faux. Chez la malade en question, ce faux self est devenu peu à peu un « self de garde » et ce n’est qu’après plusieurs années que ce gardien s’est livré à l’analyste et que le faux self a cédé au moi.
Notre théorie du développement d’un être humain doit comprendre l’idée qu’il est normal et sain qu’un individu soit capable de défendre le self contre une carence spécifique de l’environnement en gelant la situation de carence. Ceci s’accompagne d’une hypothèse inconsciente (qui peut devenir un espoir conscient) : il se présentera ultérieurement l’occasion d’une nouvelle expérience, la situation de carence sera alors dégelée et revécue, l’individu ayant régressé dans un milieu qui fait l’adaptation nécessaire. La théorie avancée ici est celle de la régression faisant partie d’un processus de guérison ; en fait, c’est un processus normal qu’on peut très bien étudier chez une personne en bonne santé. Chez quelqu’un de très malade, il n’y a que peu d’espoir que cette nouvelle chance lui soit donnée. Dans le cas extrême, il faudrait que le thérapeute aille vers le malade et lui offre activement un bon maternage, expérience que le malade n’aurait pu espérer.
L’individu normal fait face de diverses façons à des carences spécifiques précoces du milieu, mais il y en a une seule que j’appelle le gel de la situation de carence. Et j’y vois une relation avec le concept du point de fixation.
Dans la théorie psychanalytique, nous disons souvent qu’au cours du développement instinctuel aux stades prégénitaux des situations défavorables peuvent créer des points de fixation dans le développement affectif de l’individu. A un stade ultérieur, par exemple au stade de prédominance génitale, c’est-à-dire lorsque la personne totale est en jeu dans les relations interpersonnelles (et lorsque dans le langage freudien ordinaire on parle de complexe d’Œdipe et de peur de la castration), l’angoisse peut induire à régresser à la qualité instinctuelle qui existait au point de fixation. En conséquence, la situation de carence primitive se trouve renforcée. Cette théorie a prouvé sa valeur et est utilisée quotidiennement ; il n’est pas nécessaire de l’abandonner, mais on peut quand même l’examiner d’un œil neuf.
En voici un exemple simple :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:24:10
Original : petits caractères
Celui de ce garçon dont la petite enfance avait été normale : au moment de l’amygdalectomie, un lavement lui fut administré d’abord par sa mère, et ensuite par un groupe d’infirmières qui durent le tenir. Il avait alors deux ans. A la suite de cet épisode, il eut des difficultés intestinales, mais à 5 ans (âge de la consultation) il présentait sur le plan clinique un cas grave de constipation. Dans l’intervalle, son développement affectif avait été sérieusement perturbé sur le plan des fantasmes génitaux. Dans ce cas, il y eut une complication : le garçon a réagi à ce lavement comme si c’était une vengeance de sa mère à l’égard de son homosexualité ; le refoulement englobait l’homosexualité et parallèlement le potentiel érotique-anal. Dans l’analyse de ce garçon, on sait qu’il y aura des passages à l’acte, une compulsion de répétition associée à ce traumatisme primitif. On sait aussi qu’il ne suffira pas à ce garçon de revivre le traumatisme primitif pour entraîner des modifications ; elles découleront de l’interprétation habituelle du complexe d’Œdipe dans la névrose de transfert.
Cet exemple est un cas ordinaire qui illustre un symptôme : une régression au point de fixation où il existait nettement un traumatisme.
Dans les cas plus normaux, les analystes ont trouvé nécessaire de postuler qu’il y a de bonnes situations prégénitales auxquelles l’individu peut revenir lorsqu’il est en difficulté à un stade ultérieur. Ceci est un phénomène sain. Ainsi est née l’idée de deux types de régression relatifs au développement de l’instinct. L’un, c’est le retour à une situation de carence primitive et l’autre, à une situation de succès.
A mon avis, on n’a pas porté assez d’attention à la différence entre ces deux phénomènes. Dans le cas d’une situation de carence de l’environnement, ce qui nous apparaît clairement, ce sont des défenses personnelles organisées par l’individu et qui exigent une analyse. Dans le cas d’une situation plus normale de succès primitif, ce que nous voyons en évidence c’est le souvenir de la dépendance, et par conséquent nous rencontrons une situation d’environnement plutôt qu’une organisation de défenses personnelles. L’organisation personnelle n’est pas aussi évidente parce qu’elle est restée fluide et moins défensive. Il me faut mentionner ici que je m’appuie sur une hypothèse que j’ai souvent avancée et qui n’est pas toujours acceptée, loin de là : à savoir que plus on remonte vers le début théorique, moins il y a d’échec personnel, et on arrive au point où il y a uniquement défaut d’adaptation de la part de l’environnement.
Nous avons donc affaire non seulement à la régression jusqu’à des stades bons et mauvais dans les expériences instinctuelles de l’individu, mais aussi jusqu’à des stades bons ou mauvais dans l’adaptation de l’environnement aux besoins du moi et aux besoins du ça dans l’histoire de l’individu.
Le développement de la qualité instinctuelle peut être considéré en fonction des stades génitaux et prégénitaux ; le mot régression peut être utilisé simplement comme l’opposé de progrès, un retour du génital au phallique, du phallique à l’excrétoire, de l’excrétoire à l’ingestif. Mais si loin que nous développions notre pensée dans cette direction, il nous faut admettre qu’il y a toute une partie de matériel clinique qui ne peut entrer dans le cadre de cette théorie.
L’alternative, c’est de mettre l’accent sur le développement du moi et sur la dépendance, et dans ce cas, lorsque nous parlons de régression, nous parlons immédiatement de l’adaptation de l’environnement dans ses réussites et ses échecs. Ce que j’essaye de montrer en particulier, c’est que notre pensée dans ce domaine a été rendue confuse parce que nous avons tenté de remonter jusqu’à la formation du moi sans pour autant nous intéresser davantage à l’environnement, au fur et à mesure que nous avancions. Nous pouvons échafauder des théories sur le développement de l’instinct et convenir de laisser l’environnement de côté ; cela n’est pas possible lorsqu’il s’agit de la formulation du développement primitif du moi. Il ne faut jamais oublier, à mon avis, que l’aboutissement final de notre pensée en ce qui concerne le développement du moi, c’est le narcissisme primaire. Dans le narcissisme primaire, l’environnement maintient l’individu et en même temps l’individu ignore l’environnement et ne fait qu’un avec lui.
Si j’avais du temps, je montrerais comment une régression organisée est parfois prise pour un repli pathologique et pour des clivages défensifs de divers types. Ces différents états se rattachent à la régression dans ce sens que ce sont des organisations défensives. L’organisation qui rend utile la régression a une qualité distincte des autres organisations défensives : on y trouve l’espoir d’une occasion de dégel de la situation gelée et d’une chance que l’environnement – celui d’aujourd’hui – ait une adaptation convenable quoique retardée.
De là découle le fait, si c’est un fait, que c’est de la psychose qu’un malade peut guérir spontanément, alors que la psychonévrose n’a pas de guérison spontanée et que le psychanalyste est vraiment nécessaire. En d’autres termes, la psychose est étroitement liée à la santé, dans laquelle d’innombrables situations d’échecs de l’environnement sont gelées. Toutefois, on les atteint et on les dégèle grâce à divers phénomènes curatifs de la vie ordinaire : les amitiés, les soins au cours de maladies physiques, la poésie, etc.
C’est tout récemment, me semble-t-il, que dans les travaux analytiques, la régression à la dépendance a pris la place à laquelle elle a droit dans le cadre des descriptions cliniques. La raison en est qu’il y a peu de temps que nous nous sentons assez assurés dans notre compréhension du psyché-soma et du développement mental de l’individu pour nous permettre d’étudier le rôle que joue l’environnement et d’en tenir compte.
***
Je vais maintenant revenir à Freud et faire une distinction quelque peu arbitraire entre deux aspects de son œuvre. Nous voyons Freud élaborer la méthode psychanalytique à partir de la situation clinique dans laquelle il était logique d’utiliser l’hypnose.
Regardez comme il a choisi ses cas. On peut dire que sur l’ensemble de la population psychiatrique formée de tous les aliénés dans les asiles et de ceux qui vivent en dehors, il a pris le cas de ceux qui avaient été convenablement pourvus dans la première enfance, les psychonévrosés. Il n’est peut-être pas possible de confirmer ce que j’avance, en étudiant de près ses premiers cas. Mais une chose est certaine, et c’est d’une importance capitale : la propre histoire de la petite enfance de Freud fut telle qu’il parvint à la phase œdipienne ou de pré-latence en tant qu’être humain complet, prêt à rencontrer d’autres êtres humains complets, et prêt à participer à des relations interpersonnelles. Ses expériences de la petite enfance avaient été assez bonnes pour que dans son autoanalyse il ait pu considérer comme allant de soi le maternage du petit enfant.
Freud suppose acquise la situation primitive de maternage et je prétends que cela apparaît dans la situation analytique telle qu’il l’a instaurée, presque sans qu’il s’en rende compte. Freud a été en mesure de s’analyser lui-même comme une personne complète et indépendante, et il s’est intéressé aux angoisses qui relèvent des relations interpersonnelles. Plus tard, bien sûr, il a considéré la petite enfance d’un point de vue théorique et a émis l’hypothèse des phases prégénitales du développement instinctuel ; lui et d’autres sont ensuite parvenus à élucider les détails et à remonter de plus en plus loin dans l’histoire de l’individu. Ce travail sur les phases prégénitales n’a pas pu porter tous ses fruits car il ne reposait pas sur l’étude de malades pour lesquels il était nécessaire de régresser dans la situation analytique58
Vous remarquerez que je ne dis pas que ce travail théorique sur l’instinct prégénital ne pouvait réussir en raison de l’absence de contact direct avec les petits enfants de la part de Freud. Je ne vois pas pour quelle raison Freud n’aurait pas eu une très bonne expérience en tant qu’observateur de la situation mère-enfant dans sa famille et dans son travail. En outre, je n’oublie pas que Freud a travaillé dans un service pour enfants et a fait des observations détaillées sur les jeunes enfants lorsqu’il étudiait la maladie de Little. Ce que je veux montrer ici, c’est qu’au début – heureusement pour nous – Freud s’est intéressé non pas au besoin du malade de régresser dans l’analyse, mais à ce qui se passe dans la situation analytique, lorsque la régression n’est pas nécessaire ; lorsqu’il est possible de considérer comme acquis dans l’anamnèse du malade le travail de la mère et de l’adaptation primitive au milieu..
Je me propose maintenant d’expliciter comment j’ai arbitrairement distingué deux parties dans l’œuvre de Freud. En premier lieu, il y a la technique de la psychanalyse telle qu’elle s’est élaborée peu à peu et que les étudiants l’apprennent. Le matériel que présente le malade doit être compris et interprété. Et, deuxièmement, il y a la situation dans laquelle le travail est mené.
Jetons un coup d’œil à la situation clinique freudienne. Je la décrirai en énumérant certains des points les plus évidents.
A une heure fixée pour chaque jour, 5 ou 6 fois par semaine, Freud se met au service du malade. (Cette heure est décidée à la convenance de l’analyste et du malade à la fois.)
L’analyste est là bien en vie ; on peut compter sur lui, à l’heure dite.
Pendant une période limitée, fixée à l’avance (environ une heure), l’analyste reste éveillé et se préoccupe du malade.
L’analyste exprime de l’amour par l’intérêt positif qu’il prend, et de la haine dans la façon stricte de commencer et de finir la séance, ainsi que dans la question des honoraires. L’amour et la haine sont exprimés honnêtement, c’est-à-dire que l’analyste ne les nie pas.
L’analyse vise à entrer en contact avec le processus du malade, à comprendre le matériel présenté, à communiquer cette compréhension par des paroles. La résistance sous-entend de la souffrance et peut être soulagée par l’interprétation.
La méthode de l’analyste est celle de l’observation objective.
Ce travail se fait dans une pièce, pas un corridor, une pièce qui est calme, à l’abri de bruits inattendus sans être un tombeau de silence d’où est exclu tout écho de la vie habituelle d’une maison. Cette pièce est convenablement éclairée ; il n’y a pas de lumière dans les yeux ni un éclairage variable. La pièce n’est certainement pas obscure et une bonne chaleur y règne. Le malade est allongé sur un divan, donc à l’aise s’il peut être à l’aise, et un plaid et de l’eau sont probablement à sa disposition.
L’analyste (c’est bien connu) ne fait pas entrer de jugement moral dans la relation, n’a pas le désir de faire entrer des détails de sa vie personnelle, ni ses idées, et l’analyste ne désire pas prendre parti dans les systèmes persécutoires même s’ils apparaissent sous la forme de situations authentiques partagées (situations locales, politiques, etc.). Naturellement s’il y a la guerre ou un tremblement de terre, ou si le roi meurt, l’analyste n’est pas sans le savoir.
Dans la situation analytique, l’analyste est une personne bien plus sûre que les gens dans la vie ordinaire ; dans l’ensemble, il est ponctuel, ne fait pas de colères, ne tombe pas amoureux compulsivement, etc.
Il y a une très nette distinction dans l’analyse entre le fait et le fantasme, de sorte que l’analyste n’est pas blessé par un rêve agressif.
La loi du talion ne s’applique pas et on peut compter sur l’absence de réaction de cet ordre.
L’analyste survit.
On pourrait dire bien davantage encore, mais tout se traduit par le fait que l’analyste se tient bien, et que son comportement ne lui coûte pas trop d’efforts, simplement parce que c’est une personne relativement adulte. Si Freud ne s’était pas bien comporté, il n’aurait pu élaborer la technique psychanalytique, ni la théorie à laquelle l’avait amené l’utilisation de cette technique. Cette remarque est valable, quelle que fût son intelligence par ailleurs. Le principal, c’est que n’importe quel détail peut être d’une importance extrême à un stade donné d’une analyse qui met en jeu une régression de la part du malade.
Il y a là un matériel très riche à étudier et l’on remarquera une très nette analogie entre tout cela et la tâche ordinaire des parents, surtout celle de la mère avec son petit enfant ; cette similitude s’applique au père qui joue un rôle maternel, et à certains égards au rôle de la mère dans les tout premiers temps.
Ajoutons que pour Freud il y a trois personnes, l’une d’elles étant exclue du cabinet de l’analyste. S’il n’y a que deux personnes en jeu, c’est qu’il y a eu une régression du malade dans la situation analytique ; la situation analytique représente alors la mère avec sa technique, le malade étant un petit enfant. Il y a un autre stade de régression, plus avancé ; il n’y a plus alors qu’une seule personne présente, le malade, et cela est vrai même si, dans un autre sens, du point de vue de l’observateur, ils sont deux.
Voici comment ma thèse peut être exposée au point où nous en sommes :
La psychose a trait à la carence du milieu à un stade primitif du développement affectif de l’individu. Le sentiment de futilité et d’irréalité relève du développement d’un faux self qui s’édifie pour protéger le self authentique.
La situation analytique reproduit les techniques de maternage primitives, les toutes premières. Elle invite à la régression en raison de sa stabilité.
La régression d’un malade est un retour organisé à une dépendance primitive ; c’est une double dépendance. Le malade et la situation se fondent dans la situation originelle heureuse du narcissisme primaire.
A partir du narcissisme primaire, il est possible de progresser à nouveau, le self authentique étant en mesure de faire face à des situations de carence de l’environnement sans avoir recours à une organisation des défenses qui utilisent un faux self pour protéger le self authentique.
C’est dans cette mesure que la psychose ne peut être soulagée qu’en offrant au malade un milieu spécialisé en rapport étroit avec sa régression.
Le progrès à partir de la position nouvelle, – le self authentique étant soumis au moi total, – peut être étudié dorénavant en fonction des processus complexes de croissance individuelle.
En pratique, voici comment se déroulent les choses :
On fournit au malade une situation qui donne confiance.
Régression du malade à la dépendance, le risque encouru étant dûment pesé.
Le malade a un sentiment nouveau du self et le self jusque-là caché est soumis au moi total ; vient alors une nouvelle progression des processus individuels qui s’étaient arrêtés.
La situation de carence du milieu se dégèle.
La nouvelle position du moi étant fortifiée la colère relative à la carence primitive est ressentie dans le présent et exprimée.
On revient de la régression à la dépendance, et l’on progresse ensuite vers l’indépendance.
Les besoins et les désirs instinctuels peuvent se réaliser avec une vitalité et une vigueur authentiques.
Tout ceci se répète inlassablement.
Une remarque sur le diagnostic de la psychose s’impose.
Si l’on considère un groupe d’aliénés, il faut bien distinguer les malades dont les défenses sont dans un état chaotique, et ceux qui ont été capables d’organiser une maladie. Lorsque la psychanalyse viendra à être appliquée à la psychose, elle aura sûrement plus de chances de succès, si la maladie est hautement organisée. J’ai une horreur personnelle de la leucotomie et je me méfie des électrochocs, car à mon avis, la maladie psychotique est une organisation défensive qui a pour but de protéger le self authentique ; j’ai aussi le sentiment qu’une apparente bonne santé avec un faux self n’a pas de valeur pour le malade. Le seul état qui convient, c’est la maladie, si pénible soit-elle, avec le self authentique bien caché, à moins que nous puissions revenir en arrière avec le malade, en qualité de thérapeute et écarter la situation originelle de carence de l’environnement.
Il s’ensuit tout naturellement une autre considération. Dans un groupe de psychotiques, il y aura ceux qui sont cliniquement régressés et ceux qui ne sont pas régressés. Il n’est pas du tout exact que ceux qui sont régressés cliniquement sont les plus malades. Du point de vue du psychanalyste, il peut être plus facile d’entreprendre le traitement d’un malade qui a eu une crise que celui d’un cas comparable lorsque le malade fuit dans la santé.
Il faut beaucoup de courage pour avoir une crise, mais il se peut que l’alternative soit la fuite dans la santé, condition qui est comparable à la défense maniaque devant la dépression. Heureusement, dans la plupart de nos cas, nous pouvons contenir les crises dans les séances analytiques ; ou bien elles sont limitées et localisées, de sorte que le milieu social du malade peut les absorber ou y faire face.
Pour clarifier cette question, voici quelques comparaisons.
Le divan et les coussins sont là pour que le malade s’en serve. Us apparaîtront dans les idées et les rêves et représenteront alors le corps de l’analyste, ses seins, ses bras, ses mains, etc., de toutes sortes de façons.
Dans la mesure où le malade a régressé (pour un moment ou pour une heure, ou pendant une longue période), le divan, c’est l’analyste ; les coussins sont les seins, l’analyste est la mère à une certaine période du passé. A l’extrême limite, il n’est plus vrai de dire que le divan représente l’analyste.
Il convient de parler des souhaits du malade, le souhait par exemple d’être calme. Avec le malade régressé, le terme de souhait n’est pas exact ; il faut utiliser à la place celui de besoin. Si un malade régressé a besoin de quiétude, alors on ne peut rien faire hormis la lui donner. Si on ne répond pas à ce besoin, il n’en résulte pas de la colère ; on reproduit simplement la situation de carence de l’environnement qui a arrêté les processus de croissance du self. La capacité de l’individu de « souhaiter » s’est trouvée entravée et nous assistons à la réapparition de la cause originaire du sentiment de futilité.
Le malade régressé est proche d’une reviviscence de situations de rêves ou de souvenirs ; l’agir d’un rêve peut être la façon dont le malade découvre ce qui est urgent ; et on peut parler ensuite de ce qui a été agi, mais pas avant.
Ou bien, prenons un point particulier : être à l’heure. L’analyste n’est pas de ceux qui font attendre les malades. Les malades rêvent qu’on les fait attendre, ou rêvent de toutes les autres variations sur ce thème, et ils ont la possibilité d’être en colère lorsque l’analyste est en retard. Tout ceci fait partie de la façon dont le matériel apparaît. Mais les malades qui régressent sont différents en ce qui concerne le moment initial. Il y a des stades où tout dépend de la ponctualité de l’analyste. Si l’analyste est là qui attend, tout va bien – sinon, l’analyste et son malade n’ont plus qu’à s’en aller, car alors aucun travail ne peut être accompli ; ou bien, si l’on considère le défaut de ponctualité chez le malade, il se peut que le névrosé en retard soit en transfert négatif. S’il est en retard, un malade dépressif donnera à l’analyste un peu de répit, un répit un peu plus long pour d’autres activités et d’autres sujets d’intérêt (protection contre l’agression, l’activité dévoratrice).
Le psychotique (régressif) est en retard sans doute parce qu’il n’a pas encore fondé l’espoir de voir l’analyste à l’heure. Il est inutile d’être à l’heure. Tant de choses reposent sur ce détail qu’il ne peut prendre ce risque, aussi le malade est en retard ; en conséquence, le travail ne se fait pas.
De même, les névrosés aiment toujours que la troisième personne soit exclue et la haine soulevée à la vue d’autres malades peut perturber le travail analytique de façon imprévisible. Les malades dépressifs peuvent être heureux de voir d’autres malades jusqu’au moment où ils atteignent l’amour primitif ou dévorateur qui engendre leur culpabilité. Pour ces malades régressifs, de deux choses l’une : ou ils n’ont pas d’objection à ce qu’il y ait d’autres malades ; ou bien ils ne peuvent concevoir l’idée d’un autre. Un autre malade n’est rien d’autre qu’une nouvelle version du self.
Un malade se blottit sur le divan, met la tête sur la main et paraît être au chaud et satisfait. Il enfouit la tête sous la couverture. Le malade est seul. Naturellement, nous avons l’habitude de toutes les variétés de repli teinté de colère, mais il faut que l’analyste puisse reconnaître ce repli régressif dans lequel il n’est pas insulté mais utilisé sur un mode très primitif et positif.
Un autre point, c’est que la régression à la dépendance fait partie intégrante de l’analyse des phénomènes de la petite enfance. Si le malade mouille le divan, s’il se salit ou s’il bave, nous savons que cela est inhérent à la situation et que ce n’est pas une complication. Ce n’est pas l’interprétation qui est nécessaire, et d’ailleurs la parole ou même un mouvement peut arrêter le processus et être excessivement pénible pour le malade.
Le postulat du moi qui observe est un élément important de cette théorie. Deux malades très analogues dans leur aspect clinique immédiat, peuvent être très différents en ce qui concerne le degré d’organisation du moi observateur. A un extrême, le moi qui observe est presque capable de s’identifier à l’analyste et il peut se remettre de sa régression à la fin de la séance. A l’opposé, le moi observateur est très réduit, le malade est incapable de sortir de la régression au cours de la séance et il faut le materner.
Il faut tolérer le passage à l’acte dans ce genre de travail. Si l’agir se place au cours de la séance, l’analyste trouvera nécessaire de jouer un rôle, le plus souvent sous une forme symbolique. Il n’y a rien de plus surprenant à la fois pour le malade et pour l’analyste que les révélations qui se produisent dans ces moments de passage à l’acte. L’agir effectif dans l’analyse n’est pourtant que le début ; il est toujours nécessaire de formuler ensuite cette nouvelle parcelle de compréhension. Voici ce qui doit se dérouler.
Une formulation de ce qui s’est produit dans le passage à l’acte.
Une formulation de ce qu’il était nécessaire d’obtenir de la part de l’analyste. D’où l’on peut déduire :
Ce qui n’allait pas dans la situation de carence qu’a offerte l’environnement primitif.
Cela apporte un certain soulagement, mais il s’ensuit :
De la colère qui relève de la situation primitive de carence. Cette colère est ressentie peut-être pour la première fois, et il est possible que l’analyste soit amené à jouer un rôle en étant utilisé pour ses carences plutôt que pour ses succès, ce qui est déconcertant si on ne le comprend pas. Le progrès a été mené à bien parce que l’analyste a très soigneusement tenté l’adaptation et pourtant c’est son échec qui à ce moment particulier apparaît important, en reproduisant l’échec ou le traumatisme primitif. Dans les cas favorables, il en découle enfin :
Un sens du self nouveau chez le malade et un sens du progrès qui dénote un véritable développement. C’est ce dernier point qui doit être la récompense de l’analyste à travers son identification à son malade. On ne parviendra pas toujours à un autre stade – celui où le malade est en mesure de comprendre la tension à laquelle l’analyste a été soumis, et où il saura donner tout leur sens à ses remerciements.
La tension que supporte l’analyste est considérable, surtout si le tableau se complique d’une absence de compréhension et d’un contre-transfert négatif inconscient. Par contre, je peux dire que dans ce type de traitement je ne me suis pas senti embarrassé et dans une certaine mesure c’est une compensation. La tension peut être très simple.
Ainsi, lors d’une séance d’une importance vitale, au début d’un traitement de ce genre, je suis resté tout à fait immobile, c’est tout juste si je respirais, mais je savais que cette immobilité absolue était nécessaire. Cela m’a paru très difficile, d’autant plus que je ne connaissais pas la signification particulière du silence pour mon malade. A la fin, le malade est sorti de cet état régressé et a dit : « maintenant, je sais que vous pouvez faire mon analyse. »
On dit parfois que, bien sûr, tout le monde désire régresser – que la régression est un pique-nique ; qu’il faut empêcher nos malades de régresser, ou que Winnicott aime que ses malades régressent, qu’il les invite à le faire.
Permettez-moi de faire quelques observations fondamentales sur ce sujet de la régression organisée pour la dépendance.
C’est toujours très pénible pour le malade :
à une extrémité il y a le malade qui est assez normal ; il souffre alors presque tout le temps ;
puis il y a tous ceux qui souffrent de reconnaître à des degrés divers, la précarité de la dépendance et de la double dépendance.
à l’autre extrémité, il y a le malade de l’hôpital psychiatrique ; ici on peut présumer que le malade ne souffre pas à ce moment-là de la dépendance. La souffrance résulte du sentiment de futilité, d’irréalité, etc.
Ce n’est pas pour nier que, d’une façon localisée, on peut tirer une extrême satisfaction de l’expérience de la régression. Cette satisfaction n’est pas sensuelle. Elle découle du fait que la régression parvient à un niveau qu’elle offre comme point de départ, ce que j’appellerai un lieu d’où l’on peut opérer. On atteint le self. Le sujet entre en contact avec les processus fondamentaux du self, processus qui constituent le développement authentique, et ce qui se passe à partir de là est ressenti comme réel. La satisfaction qu’on en tire est tellement plus importante que n’importe quel élément sensuel dans la régression, qu’il suffit de mentionner cet élément pour mémoire.
Il n’existe pas de raisons pour lesquelles un analyste souhaiterait voir régresser un malade, sinon des raisons grossièrement pathologiques. Si un analyste aime que ses malades régressent, cela risque d’entraver le maniement de la situation régressée. En outre les cures psychanalytiques qui mettent en jeu une régression clinique sont bien plus difficiles tout au long de leur déroulement que celles qui n’exigent pas une adaptation spéciale de l’environnement. En d’autres termes, ce serait agréable si nous pouvions ne prendre en analyse que les malades dont les mères ont su dès le début et pendant les premiers mois de la vie, fournir des conditions suffisamment bonnes, mais cette époque de la psychanalyse touche à sa fin.
Une question se pose : que font les analystes lorsque la régression (même minime) apparaît ?
Certains disent nettement : Redressez-vous ! Tenez-vous bien. Allons – parlez. Mais ce n’est pas de la psychanalyse.
Certains partagent leur travail en deux, quoique malheureusement ils ne le reconnaissent pas toujours vraiment :
ils sont analystes de façon stricte (associations libres verbales ; interprétations verbales ; pas de rassurances) ; et aussi :
ils agissent de façon intuitive.
C’est ici que nous introduirons l’idée que la psychanalyse est un art.
D’autres disent : inanalysable, et déclarent forfait. L’hôpital psychiatrique prend la suite.
Il faut que l’idée de la psychanalyse en tant qu’art cède le pas peu à peu à une étude de l’adaptation de l’environnement par rapport aux régressions du malade. Mais tant que l’étude scientifique de l’adaptation sera insuffisante, je suppose que les analystes devront continuer à travailler en artistes. Il se peut qu’un analyste soit un bon artiste mais, comme je le dis souvent, quel malade désire être le poème ou le tableau d’une autre personne ?
Je sais par expérience que d’aucuns diront : tout cela conduit à une théorie du développement qui ne tient aucun compte des stades primitifs du développement de l’individu, et qui attribue le développement primitif aux facteurs du milieu. C’est tout à fait inexact.
Aux stades primitifs du développement de l’être humain, le milieu s’il se comporte suffisamment bien (c’est-à-dire si son adaptation active est suffisante) rend possible le progrès personnel. Les processus du self peuvent alors rester actifs, sans interruption, selon le vecteur de la croissance vitale. Si le milieu ne se comporte pas suffisamment bien, l’individu est alors induit à des réactions aux empiétements, et les processus du self sont interrompus. Lorsque cet état de choses atteint un certain plafond, le noyau du self commence à se protéger : la situation se fige, le self ne peut faire de nouveau progrès qu’à la condition que la situation de carence de l’environnement soit rectifiée comme je l’ai décrit.
Une fois que la protection du vrai self est assurée, un self artificiel s’édifie sur une base défensive qui tient compte de la réaction à cet empiétement. Le développement d’un faux self est l’une des organisations de défense les plus réussies en vue de protéger le noyau du vrai self ; il en résulte un sentiment de futilité. Permettez-moi de me répéter en disant qu’il y a sentiment de futilité tant que le centre opérationnel de l’individu se trouve dans le faux self. Dans la pratique, nous constatons que le sentiment de futilité fait place à « la vie vaut la peine », au moment où le centre opérationnel passe du faux self au vrai self, même avant que le noyau du self soit tout à fait soumis au moi total.
A partir de là, on peut formuler un principe fondamental de l’existence : ce qui procède du vrai self est senti comme réel (et plus tard comme bon) quelle que soit sa nature, si agressif que cela puisse être ; ce qui se passe chez un individu en réaction à l’empiétement de l’environnement est senti comme irréel, futile (plus tard comme mauvais), si satisfaisant que ce soit sur le plan sensuel.
Enfin, examinons le concept de la régression en lui opposant le concept de rassurance. Cela devient nécessaire en raison du fait que la technique d’adaptation qui doit répondre à une régression du malade est souvent classée (à tort, j’en suis certain) comme une rassurance.
Nous présumons que la rassurance n’appartient pas à la technique psychanalytique. Le patient pénètre dans la situation analytique et en sort, et au sein de cette situation il n’y a rien de plus que l’interprétation, correcte, pénétrante et faite à propos.
En enseignant la psychanalyse, nous devons continuer à parler contre la rassurance.
Toutefois, si nous y regardons de plus près, nous voyons que ce langage est trop simple. Ce n’est pas seulement une question de rassurance ou non.
En fait, cela mérite un examen plus approfondi. Qu’est-ce qu’une rassurance ? Qu’est-ce qui pourrait rassurer davantage que d’être en train d’être bien analysé, dans une situation sûre dont la responsabilité est prise par une personne ayant atteint la maturité, capable de faire des interprétations pénétrantes et exactes et de voir que le processus qui vous est propre est respecté ? Il est stupide de nier que la rassurance est présente dans la situation analytique classique.
Toute la situation psychanalytique n’est qu’une grande rassurance, au premier chef l’objectivité et le comportement constants de l’analyste ainsi que les interprétations de transfert qui utilisent de façon constructive la passion du moment au lieu de l’exploiter en pure perte.
C’est en termes de contre-transfert que la question de rassurance se discute le mieux. Les formations réactionnelles dans le comportement de l’analyste sont nuisibles, non pas parce qu’elles apparaissent sous la forme de rassurances et de dénis, mais parce qu’elles représentent des éléments inconscients chez l’analyste et que ceux-ci marquent une limitation de son travail.
Que dire de l’incapacité de l’analyste à rassurer ? Si un analyste était suicidaire ? L’analyste ne peut accomplir aucun travail s’il n’existe pas en lui une confiance en la nature humaine et dans le processus du développement, et le malade sent cela très vite.
Il n’y a rien à tirer de la description en termes de rassurance de la régression à la dépendance, avec l’adaptation concomitante de l’environnement, alors qu’il y a tout lieu de considérer comme nuisible la rassurance en termes de contre-transfert.
En pratique, que demander aux analystes à ce propos – en admettant que je leur demande quelque chose ?
Je ne leur demande certainement pas de prendre des malades psychotiques.
Rien de ce que j’ai dit n’affecte les principes de la pratique ordinaire dans la mesure où :
l’analyste est dans la première décade de sa carrière analytique ;
le cas est celui d’un vrai névrosé (pas d’un psychotique).
En attendant d’être en état, grâce à leur expérience personnelle croissante, d’entreprendre un cas où la régression est nécessaire, ce que je suggère aux analystes, c’est de s’y préparer. Il y a de nombreux moyens de le faire :
observer comment opèrent les facteurs propres à la situation analytique ;
observer les exemples mineurs de régression qui apparaissent au cours des séances analytiques et y prennent fin de façon naturelle ;
observer et utiliser les épisodes régressifs qui se produisent dans la vie du patient en dehors de l’analyse – épisodes, peut-on dire, habituellement gaspillés au détriment de l’analyse qui s’en trouve appauvrie.
Les idées que j’avance, si elles sont acceptées, auront pour conséquence une utilisation plus précise, plus riche et plus profitable des phénomènes de la situation analytique dans les analyses ordinaires des non-psychotiques. Il en découle, je crois, une nouvelle voie de compréhension de la psychose, et un nouvel abord de son traitement par les psychanalystes pratiquant la psychanalyse.
Résumé
La régression telle qu’elle se déroule dans la situation psychanalytique fait l’objet de ce travail. Les observations de traitements psychologiques réussis d’adultes et d’enfants montrent que les techniques qui permettent la régression sont de plus en plus utilisées. C’est le psychanalyste, familiarisé avec la technique nécessaire au traitement de la psychonévrose, qui peut comprendre le mieux la régression et l’implication théorique des espoirs que fonde le patient dans ce besoin de régresser.
La régression peut être de n’importe quel ordre de grandeur ; elle peut être localisée et momentanée, ou totale et impliquer toute la vie du malade pendant une certaine période. Les régressions moins graves offrent un matériel riche, propre à intéresser les chercheurs.
Il ressort d’une telle étude une compréhension nouvelle du « self authentique », du « faux self » et du « moi observateur », et aussi de l’organisation du moi qui permet à la régression d’être un mécanisme curatif. Mais sans une nouvelle adaptation sûre du milieu, que le malade peut utiliser pour corriger la carence originelle d’adaptation, ce mécanisme reste en puissance.
Ici, le travail thérapeutique en analyse se rattache à ce qui se fait dans les soins aux enfants, à ce qui se passe dans les relations de l’amitié, dans le plaisir tiré de la poésie et des autres activités culturelles en général. Mais la psychanalyse peut accepter la haine et la colère qui appartiennent à la carence originelle et utiliser ces manifestations importantes qui sont susceptibles de détruire la valeur de la thérapeutique découlant de méthodes non-analytiques.
En se remettant de sa régression, le patient dont le self est maintenant plus pleinement soumis au moi a besoin de l’analyse ordinaire, celle qui se propose la résolution de la position dépressive et du complexe d’Œdipe dans les relations interpersonnelles.
C’est pour cette raison, à défaut d’une autre, qu’il faut que l’étudiant acquière l’expérience de l’analyse de cas soigneusement choisis de non psychotiques, avant d’en venir à l’étude de la régression, tandis qu’une étude de la situation dans la psychanalyse classique pourrait faire l’objet d’un travail préliminaire.
11. La position dépressive dans le développement affectif normal59
Exposé fait à la Société Britannique de Psychologie, Section médicale, en février 1954. (1954-1955)
Je me propose de donner ici ma description personnelle du concept de Mélanie Klein relatif à la position dépressive. Pour être juste à cet égard, je dois dire que je n’ai pas été en analyse avec elle, ni avec aucun de ses analysés. Mais j’ai été amené à étudier ses points de vue en raison de leur valeur pour moi dans mon travail avec les enfants, et, par ailleurs, j’ai suivi son enseignement entre 1935 et 1940 au cours de contrôles. On trouvera dans les écrits de Klein (1935, 1940) son propre exposé de ce concept.
Le terme « normal » dans le titre de cet exposé est important. Le complexe d’Œdipe caractérise le développement normal et sain des enfants. De la même manière, la position dépressive est un stade normal dans le développement des enfants en bonne santé (ainsi que la dépendance absolue, ou le narcissisme primaire, étape normale chez l’enfant sain au tout début de la vie ou dans ses premiers temps).
C’est la position dépressive en tant qu’aboutissement d’un processus du développement affectif que je me propose de faire ressortir.
La position dépressive s’applique, et c’est une de ses caractéristiques, à un domaine de la psychiatrie clinique qui est à mi-chemin entre les lieux d’origine respectifs de la psychonévrose et de la psychose.
L’enfant (ou l’adulte) qui a atteint cette capacité de relations interpersonnelles, propre à l’âge des premiers pas pour un être normal, et chez lequel une analyse ordinaire des relations humaines triangulaires dans leurs multiples variations est possible, a traversé et dépassé la position dépressive. Par contre, l’enfant (ou l’adulte) qui a au premier plan de ses préoccupations les problèmes naturels de l’intégration de la personnalité et de l’établissement d’une relation avec le milieu n’est pas encore parvenu à la position dépressive dans son développement personnel.
Pour exprimer les choses en fonction de l’environnement, on peut dire que l’enfant au début de sa deuxième année se trouve élaborer une vie instinctuelle dans les relations interpersonnelles au sein d’une situation familiale, tandis que le nourrisson est maintenu60
N.D.T. Le verbe to hold, tenir, maintenir, est traduit par maintenir dans cette expression. par une mère qui s’adapte aux besoins du moi. Entre les deux, il y a le petit enfant qui, maintenu par la mère, parvient à la position dépressive ; il est même maintenu tout au long du passage d’un stade de son existence. On notera que le facteur temps intervient et que la mère maintient une situation pour que le petit enfant ait la possibilité d’élaborer les conséquences des expériences instinctuelles ; comme nous le verrons, l’élaboration (working through) est tout à fait comparable au processus digestif et est d’une complexité équivalente.
La mère maintient la situation et recommence sans cesse, et ce, au cours d’une période critique de la vie du petit enfant. Il en résulte qu’il est possible de remédier à quelque chose. La technique SL de la mère permet à l’amour et à la haine qui coexistent chez l’enfant de se différencier, d’établir leurs rapports et de parvenir petit à petit à être maîtrisés de l’intérieur d’une manière non pathologique61
C’est ici qu’il faut voir l’origine de la capacité d’ambivalence. Le terme d’ambivalence est utilisé maintenant dans le langage courant et implique alors que la haine refoulée a déformé les éléments positifs d’une relation. Il ne faudrait pourtant pas que cette façon de dire fasse négliger de considérer la capacité d’ambivalence comme une étape du développement affectif..
Pensez au petit enfant à l’âge du sevrage. La période exacte du sevrage varie suivant les modalités culturelles, mais pour moi le temps du sevrage est celui où l’enfant devient capable de jouer à laisser tomber les objets. Ce jeu commence à peu près à cinq mois et reste un trait caractéristique jusqu’à, disons, douze ou dix-huit mois. Parlons donc en fonction d’un enfant qui pousse ce jeu jusqu’à un art raffiné – disons, un enfant de neuf mois (voir Freud, 1920 ; voir aussi : « L’observation des jeunes enfants dans une situation établie »).
La position dépressive se situe au moment du sevrage. Si tout va bien, on atteint la position dépressive dans la seconde moitié de la première année et elle s’établit à cette époque-là. Souvent, il faut plus de temps, même dans un développement plus ou moins normal. Nous savons aussi que, chez bien des enfants et des adultes en analyse, l’abord répété de la position dépressive représente un aspect important de cette analyse ; cela signifie qu’il y a des progrès et cela implique aussi une carence primitive à ce stade du développement. Il n’est pas nécessaire d’en fixer l’âge exact. Peut-être que certains jeunes enfants parviennent à réaliser un moment de position dépressive avant six mois ; peut-être même bien plus tôt. Ce serait là un signe favorable, mais cela ne signifierait pas que la position dépressive est un phénomène établi pour autant. Si je rencontre un analyste qui soutient que la position dépressive appartient au développement des six premiers mois de la vie, j’ai tendance à commenter cette attitude en disant : « quel dommage de gâcher un concept précieux en le rendant difficile à croire. »
Si je ne cherche pas cette phase dans les tout premiers mois, ce n’est pas que j’estime que la première enfance est sans incident. Loin de là ! Il se passe beaucoup de choses dès le début et même avant la naissance ; mais je doute que ce soit d’un ordre de complexité très élevé, du type en jeu pour la position dépressive – tel que le maintien d’une angoisse et d’un espoir pendant un certain temps. Néanmoins, si l’on parvient à prouver un jour qu’un enfant a eu un moment de position dépressive dès la première semaine de sa vie, cela ne me dérangera pas. En attendant, la position dépressive se place entre six et douze mois comme une preuve toujours plus importante de la croissance personnelle, croissance qui dépend de l’apport continu que l’environnement offre en tenant compte avec sensibilité des besoins de l’enfant.
Nous pouvons définir les conditions préalables à la réalisation de la position dépressive. Pour ce faire, nous nous appuierons sur une vaste expérience pratique, étant donné que nous avons observé une quantité de fois des malades de tous âges qui atteignaient ce stade du développement affectif dans les conditions claires d’une analyse qui se déroule bien. Il faut que les stades antérieurs aient été bien franchis soit dans la vie réelle, soit en analyse, ou bien dans l’une et l’autre, si l’on veut atteindre la position dépressive. Pour parvenir à la position dépressive, il faut qu’un enfant se soit établi en tant que personne totale, qu’il ait – en tant que personne totale – établi des relations avec des personnes totales. Là, je compte le sein comme une personne totale, parce que, lorsque l’enfant devient une personne totale, le sein, le corps de la mère – quelque partie de son corps que ce soit – est perçu alors par l’enfant comme une chose totale.
Si nous admettons que tout s’est bien passé auparavant, nous pouvons dire, en parlant de l’enfant total en relation avec une mère totale, que la scène est prête pour parvenir à la position dépressive. S’il n’est pas possible de postuler cette intégrité totale, rien de ce que j’ai à dire de la position dépressive n’est pertinent. L’enfant s’en passe tout simplement ; et il y en a beaucoup dans ce cas. En fait, chez les personnes de type schizoïde, il se peut que la position dépressive ne se réalise pas de façon significative et il est nécessaire d’avoir recours à une re-création magique, faute de ce que l’on décrit comme réparation et restauration. J’ai connu des analystes qui cherchaient la position dépressive chez des malades où les conditions préalables faisaient défaut. Naturellement, il est triste d’assister à un échec, mais la conclusion qui en découle, selon laquelle la position dépressive serait un concept erroné, n’est pas très convaincante. A l’opposé, il y a des analystes qui essaient de démontrer les phénomènes de la position dépressive – alors que la question principale n’est pas là –, au cours de l’analyse de malades qui sont déjà parvenus à la position dépressive en réalisant leur état d’unité dans la petite enfance.
Si nous pouvons considérer comme admis dans le développement de l’enfant que le sentiment d’intégrité est un fait pour cet enfant, nous pouvons aussi présumer que l’enfant a le sentiment de vivre dans son corps. Ce détail est important, mais je ne peux m’appesantir ici sur ce thème.
Ainsi, nous avons donc une personne, un jeune être humain total, tandis que la mère maintient la situation pour permettre à l’enfant d’élaborer certains processus que je décrirai par la suite.
En premier lieu, je ferai toutefois quelques remarques sur l’expression « position dépressive ».
Cette expression est mauvaise pour un processus normal, mais personne n’a été capable d’en trouver une meilleure. A mon avis, il aurait fallu l’appeler « le stade de l’inquiétude ». Je crois que le concept est bien introduit par cette expression. Mélanie Klein emploie ce mot « d’inquiétude » dans ses propres descriptions. Mais cette expression descriptive ne recouvre pas tout le concept. Le terme primitif sera donc maintenu, je le crains.
Il a souvent été démontré qu’il ne faut pas employer un terme qui implique une maladie pour décrire un processus normal et l’expression de position dépressive semble indiquer que les enfants sains passent par un stade de dépression ou de maladie de l’humeur. En fait, ce n’est pas ce que cela signifie.
Lorsque Spitz (1946) a découvert et décrit la dépression chez les jeunes enfants privés de soins maternels ordinaires, il a raison de dire que ce n’est pas un exemple de la position dépressive ; en fait, cela n’a rien à voir. Les enfants que Spitz décrit sont dépersonnalisés et n’ont aucun espoir de contacts extérieurs ; il leur manque essentiellement que soient remplies les conditions préalables à la réalisation de la position dépressive.
Dans le concept de la position dépressive au cours du développement normal, il n’est pas sous-entendu que les enfants se dépriment normalement. La dépression, si courante soit-elle, est un symptôme morbide et indique une humeur ; elle implique des complexes inconscients qui pourraient devenir conscients. Les processus inconscients sont en rapport avec des sentiments de culpabilité et les sentiments de culpabilité appartiennent à l’élément destructif inhérent à l’amour. La dépression en tant que trouble affectif n’est pas inanalysable et n’est pas non plus un phénomène normal.
Auteur inconnu
2015-08-16T21:56:33
Non titre.
Qu’est-ce donc qu’on appelle position dépressive ?
Le problème peut être abordé utilement en partant du mot impitoyable (ruthless). D’abord, le petit enfant (de notre point de vue) est impitoyable ; il n’a pas encore d’inquiétude à l’égard des conséquences de l’amour instinctuel62
Permettez-moi de tenir compte ici d’une chose totalement différente, que je suis obligé de laisser de côté : l’agressivité qui n’est pas inhérente, mais gui relève de toutes sortes de persécutions contraires dues au hasard, lot de certains enfants mais non de la majorité.. Cet amour est à l’origine une forme d’impulsion, de geste, de contact, de relation ; il permet à l’enfant la satisfaction de l’auto-expression, la décharge de la tension instinctuelle ; en outre, il place l’objet en dehors du self.
Il faut remarquer que l’enfant ne se sent pas impitoyable, mais en regardant en arrière (et c’est ce qui se passe dans les régressions) l’individu peut dire : j’étais impitoyable alors ! Ce stade (pre-ruth) précède celui de la compassion.
A un moment ou à un autre, dans l’histoire du développement de tout être humain normal, il y a ce passage du stade de la précompassion (pre-ruth) à celui de la compassion (ruth). Personne ne le contestera. Mais, quand est-ce que cela se passe ? Comment ? Dans quelles conditions ? Le concept de la position dépressive tente de répondre à ces trois questions. Selon ce concept, le passage de l’un à l’autre se produit graduellement, dans certaines conditions définies de maternage, aux alentours de la période qui se situe entre cinq et douze mois ; il peut ne pas être complètement établi avant une date bien postérieure. Il se peut même qu’en analyse on découvre qu’il n’a jamais eu lieu.
La position dépressive est donc une question complexe, un élément inhérent dans un phénomène indiscutable, celui du passage de tout être humain de la pré-compassion (pre-ruth) à la compassion (ruth) ou inquiétude (concern).
Fonction de l’environnement
Nous en sommes à examiner la psychologie du stade qui suit immédiatement celui où l’être humain est parvenu à réaliser son unité. Il est bien entendu que tout ce qui précède cette étape où l’unité se réalise est délibérément laissé de côté. Je veux toutefois faire remarquer ici que plus on revient en arrière, plus on s’aperçoit qu’il n’y a pas de sens à parler de l’individu sans postuler à tout instant une bonne adaptation de l’environnement aux besoins de l’individu. Au stade le plus primitif, on en arrive à une position où il n’y a que l’observateur qui peut faire la distinction entre l’individu et l’environnement (narcissisme primaire) ; l’individu ne peut pas le distinguer, et il convient donc mieux de parler d’un ensemble individu-environnement plutôt que d’un individu.
Une fois l’état d’unité atteint, le développement ultérieur dépend encore de la stabilité du milieu qui doit être sûr, fiable et simple.
Il est nécessaire que la mère puisse associer deux fonctions, et maintenir ces deux fonctions dans le temps, afin que l’enfant ait l’occasion d’utiliser cette situation spécialisée. D’une part, elle s’est généralement adaptée aux besoins du jeune enfant au moyen de sa technique de soins (voir A. Freud, 1953) et l’enfant a appris à reconnaître cette technique comme faisant partie de la mère, tout comme son visage et son oreille, les colliers qu’elle porte, ses attitudes qui varient (suivant que la hâte, la paresse, l’angoisse, le souci, l’énervement, etc., les affectent). La mère a été aimée par l’enfant comme celle qui a incarné tout cela. C’est ici que le terme d’affection est introduit ; ce sont ces qualités de la mère qui sont concrétisées dans l’objet que tant d’enfant manient et étreignent. (Voir : « Objets transitionnels et Phénomènes transitionnels. ») Simultanément, la mère a été l’objet d’agression au cours des phases de tension instinctuelle. On notera que je fais une distinction entre les fonctions de la mère suivant que l’enfant est calme ou excité. La mère a deux fonctions correspondant à ces deux états chez l’enfant – le calme et l’excitation.
La scène est enfin prête pour que dans l’esprit de l’enfant ces deux fonctions de la mère soient associées, et c’est justement là que peuvent surgir de grandes difficultés. Ces difficultés ont fait l’objet d’études toutes particulières dans l’œuvre d’avant-garde de Mélanie Klein – œuvre qui n’a jamais été plus riche et plus productive que dans ce domaine.
Le petit enfant ne peut accepter le fait que cette mère, si appréciée dans les phases de calme, est la même personne qui a été attaquée impitoyablement dans les phases d’excitation.
L’enfant, personne totale, est capable de s’identifier à la mère, mais il ne fait pas encore de distinction entre ce qui réside dans l’intention et ce qui se passe dans la réalité. Les fonctions et leurs élaborations imaginatives ne sont pas encore clairement séparées et il n’y a pas de distinction entre le fait et le fantasme. Il est étonnant de voir tout ce que l’enfant doit faire à peu près à cette époque.
Voyons ce qui arrive si la mère « calme » maintient la situation dans le temps, afin que l’enfant puisse avoir l’expérience de relations « d’excitation » et affronter leurs conséquences.
En termes plus simples, l’enfant excité, sachant à peine ce qui arrive, est emporté par l’instinct brut et par les idées de puissance qui se rattachent à l’instinct (nous présumons, bien entendu, qu’il est nourri de façon relativement satisfaisante ou que toute autre expérience instinctuelle est assez bonne).
Il arrive le moment où l’enfant s’aperçoit qu’il y a deux usages totalement différents de la même mère. Une nouvelle espèce de besoin, basé sur la pulsion et sur la tension instinctuelle à la recherche d’une décharge est apparue, et ceci implique un point culminant ou orgasme. Là où il y a une expérience orgastique, il existe nécessairement un accroissement du déplaisir devant la frustration. Une fois que l’excitation a commencé et que la tension a surgi, un risque a surgi.
Je crois qu’il faut que nous admettions que l’expérience de l’enfant doit être étendue avant que soit pleinement ressentie l’implication de tout ceci63
Il ne faut pas oublier que je parle sur le plan clinique et que je décris des situations réelles de la petite enfance aussi bien que des situations analytiques..
Comme je l’ai dit, il se passe deux choses : d’une part, la perception de l’identité des deux objets, la mère des phases calmes et la mère utilisée et même attaquée au point culminant de la force instinctuelle ; par ailleurs, apparaît la reconnaissance de l’existence d’idées, de fantasmes, d’élaborations imaginatives de la fonction, l’acceptation des idées et des fantasmes reliés au fait, mais qu’il ne faut pas confondre avec le fait.
Il n’est pas possible de parvenir à une progression aussi complexe dans le développement affectif de l’individu, si l’environnement n’est pas suffisamment bon. C’est ce que représente la survie de la mère, et jusqu’à ce que l’enfant ait amassé du matériel mnésique, il n’y a pas de place pour la disparition de la mère64
Il n’y a pas de doute que la connaissance du fantasme a d autres racines primitives, mais je n’en parlerai pas ici..
Il me semble qu’un postulat de la théorie de Klein, c’est que l’être humain ne peut accepter le fait grossier que représente la relation excitée ou instinctuelle avec la mère « calme » ou l’agression à son égard. Il n’est possible au système mental de l’enfant d’intégrer le clivage entre l’environnement de soins matériels et l’environnement excitant (les deux aspects de la mère) que s’il existe un maternage suffisamment bon et que la survie de la mère est assurée pendant une certaine période.
Prenons maintenant l’optique d’une journée au cours de laquelle la situation est maintenue par la mère et supposons qu’à un certain moment, tôt dans la journée, l’enfant a une expérience instinctuelle. Pour simplifier, je pense à un repas, car la nourriture est réellement la base de toute cette question. Il apparaît une agression cannibalique impitoyable, qui se manifeste en partie dans le comportement physique de l’enfant et qui est en partie un élément de l’élaboration imaginative de l’enfant concernant la fonction physique. L’enfant fait l’addition et s’aperçoit qu’un et un fait un, et non pas deux. La mère de la relation de dépendance (anaclitique) est aussi l’objet de l’amour instinctuel (de pulsion biologique).
L’enfant est dupé par la nourriture même ; la tension instinctuelle disparaît et il se trouve à la fois satisfait et trompé. On suppose trop facilement que la satisfaction et le sommeil suivent le repas ; souvent c’est le chagrin qui suit cette duperie, surtout si la satisfaction physique prive trop vite l’enfant de son appétit. Il reste alors à l’enfant de l’agressivité non déchargée – parce que dans le processus de la tétée il n’a pas été utilisé suffisamment d’érotisme musculaire ou de pulsion primitive (de motricité) ; ou bien un sentiment de fiasco, puisque une source d’enthousiasme à l’égard de la vie a brusquement disparu, et l’enfant ne sait pas qu’il reviendra. Tout cela apparaît clairement dans l’expérience analytique clinique, et n’est du moins pas démenti par l’observation directe des enfants.
Mais il ne nous est pas possible de traiter trop de complications à la fois. Supposons acquis que l’enfant a ressenti une décharge instinctuelle. La mère maintient la situation, le jour avance, et l’enfant réalise que la mère « calme » était impliquée dans toute la poussée de l’expérience instinctuelle, et qu’elle a survécu. Ceci se répète jour après jour pour aboutir finalement au stade où l’enfant commence à reconnaître la différence entre ce qui s’appelle le fait et le fantasme, ou entre la réalité extérieure et la réalité intérieure.
L’angoisse dépressive
Venons-en maintenant à une question plus complexe. L’expérience instinctuelle induit chez l’enfant deux types d’angoisse. Le premier type est celui que j’ai décrit : l’angoisse vis-à-vis de l’objet d’amour instinctuel. La mère n’est pas la même avant et après.
Si on le veut, on peut se servir de mots pour décrire ce que les enfants sentent et disent : il y a un trou là où il y avait antérieurement un corps complet plein de richesse. Il y a bien d’autres moyens de l’exprimer, suivant la façon dont nous permettons à l’enfant de devenir plus vieux de quelques semaines et d’avoir des idées plus complexes.
L’autre angoisse touche l’intérieur même de l’enfant. L’enfant a eu une expérience et ne se sent plus le même qu’avant. Il serait tout à fait légitime de comparer cela au changement en mieux ou en pire chez un adulte après l’expérience sexuelle. N’oublions pas que tout le temps la mère maintient la situation. Il faut étudier maintenant en détail les phénomènes intérieurs personnels de l’enfant.
Continuons à prendre l’expérience de la tétée65
Je suppose que l’expérience instinctuelle était en accord avec les processus courants du moi, autrement il me faudrait examiner les réactions de l’enfant aux empiétements du milieu représentés par la tension instinctuelle et par l’activité réactionnelle..
L’enfant absorbe quelque chose. Ce « quelque chose » est senti comme bon ou mauvais suivant qu’il est absorbé au cours d’une expérience instinctuelle satisfaisante ou au cours d’une expérience compliquée d’une colère excessive vis-à-vis de la frustration. Naturellement, une certaine colère à l’égard de la frustration fait partie intégrante d’un repas, même s’il est satisfaisant.
Je simplifie à outrance le phénomène intérieur, mais j’y reviendrai plus tard pour faire une évaluation plus exacte du fantasme qu’a l’enfant de l’intérieur du self, avec ses forces conflictuelles et ses systèmes de contrôle.
Nous pouvons parler des idées de l’enfant sur l’intérieur parce que nous avons postulé que l’enfant a réalisé son unité ; l’enfant est déjà devenu une personne avec une membrane qui le limite, avec un intérieur et un extérieur.
Pour notre propos actuel, non seulement cet enfant repu redoute le trou imaginé dans le corps de la mère, mais il est aussi mêlé à la lutte au sein du self, une lutte entre ce qui est senti comme bon, c’est-à-dire qui soutient le self et ce qui est senti comme mauvais c’est-à-dire qui persécute le self.
Un état de choses complexe a été créé à l’intérieur, et l’enfant n’a rien d’autre à faire que d’en attendre l’issue tout comme il faut attendre le résultat de la digestion après la tétée. Un tri s’effectue sûrement au moyen d’un processus silencieux, à une allure qui lui est propre. En dehors de tout contrôle intellectuel et selon des schémas personnels qui se développent peu à peu, les éléments de soutien et de persécution établissent une inter-relation jusqu’à ce qu’une sorte d’équilibre soit atteint ; en conséquence, l’enfant retient ou élimine selon son besoin intérieur. Avec l’élimination, l’enfant regagne un certain contrôle, puisque l’élimination met en jeu une fois de plus des fonctions corporelles66
Ceci est en accord avec des thèmes principaux du travail de Fairbairn (1953). Mais alors que, dans le processus physique de digestion, nous ne voyons que l’élimination de ce qui est inutile, dans le processus imaginatif l’élimination a un potentiel bon et un potentiel mauvais.
Je laisserai délibérément de côté toute référence aux expériences anales et urétrales en tant que types de satisfactions instinctuelles en soi, car il n’y a pas lieu de les examiner ici ; dans notre contexte, les expériences anales et urétrales sont la partie relative à l’élimination dans le processus total d’ingestion et de digestion.
Pendant tout ce temps, la mère maintient la situation. Ainsi, la journée de l’enfant se déroule, la digestion physique s’effectue tandis qu’une élaboration correspondante a lieu dans la psyché. Cette élaboration prend du temps et l’enfant ne peut qu’attendre son issue, soumis passivement à ce qui se passe à l’intérieur67
Cette idée correspond à celles qu’avance A. Freud (1952).. Dans l’état de santé, ce monde intérieur personnel devient le noyau infiniment riche du self.
Vers la fin de cette journée dans la vie de n’importe quel enfant normal, l’individu peut présenter du bon et du mauvais, conséquence du travail intérieur qui s’est fait. La mère prend le bon et le mauvais, et elle est supposée savoir ce qui est offert comme bon et ce qui est offert comme mauvais. Voici le premier don, et sans ce don, on ne sait pas ce qu’est recevoir authentiquement. Ce sont là des thèmes quotidiens très pratiques, que l’on trouve dans les soins maternels aux enfants et en fait dans l’analyse.
L’enfant qui a le bonheur d’avoir une mère qui survit, une mère qui reconnaît un geste de don quand on le fait, est maintenant en mesure de faire quelque chose à propos de ce vide, le vide dans le sein ou dans le corps, creusé en imagination au cours du moment primitif instinctuel. C’est là qu’interviennent la réparation et la restauration, mots d’une grande signification s’ils sont employés à bon escient, mais qui deviennent facilement des clichés si on les utilise n’importe comment. Le geste du don peut parvenir jusqu’au trou si la mère joue son rôle.
Vous voyez pourquoi j’ai insisté sur l’importance qu’il y a à ce que la mère maintienne une situation dans le temps.
Un cercle bénéfique est maintenant constitué. Parmi toutes les complications nous pouvons discerner :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:31:57
Sans tirets dans l'original
Une relation mère-enfant compliquée par l’expérience instinctuelle.
Une perception vague de l’effet (le trou).
Une élaboration intérieure, les résultats de l’expérience étant triés.
Une capacité de don, en raison du tri entre le bon et le mauvais à l’intérieur.
La réparation
Jour après jour, le cercle bénéfique se trouve renforcé et il en résulte que l’enfant devient capable de tolérer le trou (conséquence de l’amour instinctuel). Ici apparaît donc la naissance du sentiment de culpabilité. C’est la seule culpabilité authentique, puisque la culpabilité implantée est fausse pour le self. La culpabilité a pour point de départ la réunion des deux mères, de l’amour calme et de l’amour excité, de l’amour et de la haine, et ce sentiment devient petit à petit une source normale et saine d’activité dans les relations. On trouve ici une source de puissance, de contribution sociale, et aussi de réalisation artistique (mais par contre, l’art lui-même a des racines à un niveau plus profond).
La très grande importance de la position dépressive est donc évidente, et cet apport de Mélanie Klein à la psychanalyse représente une contribution authentique à la société, aux soins aux enfants et à l’éducation. Chez l’enfant normal, le sentiment de culpabilité découle d’une source personnelle ; il n’est nul besoin de lui enseigner le sentiment de culpabilité ou d’inquiétude. Bien entendu, une certaine proportion d’enfants ne sont pas normaux dans ce sens ; ils n’ont pas atteint la position dépressive, et il faut leur enseigner le sens du bien et du mal. C’est là un corollaire de la première définition. Mais tout enfant a en puissance, au moins théoriquement, le sens de la culpabilité. Cliniquement, nous voyons des enfants dénués du sentiment de culpabilité, mais il n’y en a pas qui soient incapables de trouver un sentiment personnel de culpabilité si l’occasion leur en est donnée, avant qu’il soit trop tard pour atteindre la position dépressive. En fait, dans les cas limites, nous voyons ce sentiment se développer en dehors de toute analyse, par exemple dans l’observation d’enfants antisociaux traités dans des écoles pour inadaptés, comme on les appelle.
Lorsque le circuit bénéfique joue son rôle, l’inquiétude devient tolérable pour l’enfant, qui entrevoit qu’avec le temps quelque chose pourra être fait à propos de ce trou et des divers effets des pulsions instinctuelles sur le corps de la mère. Ainsi donc, l’instinct devient un peu plus libre, et on peut prendre davantage de risque. On engendre plus de culpabilité, mais il s’ensuit aussi une intensification de l’expérience instinctuelle avec son élaboration imaginative, de sorte qu’il en résulte une plus grande richesse du monde intérieur, suivie à son tour d’un accroissement des possibilités de don.
Nous observons cela sans cesse en analyse, lorsque le malade parvient à la position dépressive dans le transfert. Nous voyons une expression d’amour suivie d’angoisse concernant l’analyste, et aussi de craintes hypocondriaques. Ou bien, sur un mode plus positif, nous voyons une libération de l’instinct et un enrichissement de la personnalité, ainsi qu’une augmentation de la puissance et une extension des possibilités de contributions sur le plan social.
Il semble qu’après un certain temps l’individu peut édifier des souvenirs d’expériences senties comme bonnes, de sorte que l’expérience de la mère qui maintient la situation devient une partie du self, et est assimilée au moi. La vraie mère devient donc de moins en moins nécessaire. L’individu acquiert un milieu interne. Ainsi, l’enfant devient capable de trouver de nouvelles expériences dans lesquelles la situation est maintenue, et à la longue il est capable d’assumer à son tour la fonction de celui qui maintient une situation pour quelqu’un d’autre, sans ressentiment.
Il ressort de ce concept du circuit bénéfique au cours de la position dépressive quelques points très intéressants :
Lorsque le cercle bénéfique est rompu, et que la mère qui maintient la situation n’est plus un fait assuré, le processus se défait avec pour conséquence première une inhibition instinctuelle et un appauvrissement personnel général, et ensuite la perte de la capacité d’éprouver de la culpabilité. Cette capacité peut être récupérée, mais seulement si la donnée principale est rétablie : celle de la mère suffisamment bonne qui maintient la situation. Même s’il ne se sent pas coupable, l’enfant peut continuer à avoir des gratifications sensuelles instinctuelles, mais alors il perd la capacité de ressentir de l’affection.
Pendant une longue période, le jeune enfant a besoin de quelqu’un qui est aimé, et qui de plus accepte la puissance (peu importe que ce soit un garçon ou une fille) en termes de don réparateur et de restauration. Autrement dit, il faut que l’enfant continue à avoir l’occasion de donner dans le contexte de la culpabilité relevant de l’expérience instinctuelle, car c’est la voie du développement. Il y a là une dépendance d’un haut niveau, mais ce n’est plus la dépendance absolue des stades plus primitifs.
Auteur inconnu
2015-08-17T00:12:55
Original : liste non formatée.
Donner s’exprime dans le jeu ; au début, il est nécessaire que le jeu soit constructif, que la personne aimée soit tout près et s’engage dans le jeu apparemment, même si elle méconnaît en fait la visée constructive de ce jeu. Si un adulte pense aider en donnant, sans voir qu’être là pour recevoir est d’une importance primordiale, c’est un signe certain de son incompréhension des petits enfants (ou des enfants ayant souffert de carence affective qui ont besoin d’expériences régressives pour guérir).
Si les phénomènes intérieurs sont perturbants, l’enfant (ou l’adulte) étouffe le monde intérieur tout entier et se maintient à un niveau de vitalité assez bas. L’état est dépressif. C’est la première fois dans ma description que je fais naturellement le rapprochement entre le terme de dépression et le concept de position dépressive.
Les dépressions rencontrées en clinique psychiatrique ne sont généralement pas du type apparenté à la « position dépressive ». Elles sont plutôt associées à la dépersonnalisation ou à l’absence d’espoir à l’égard des relations objectales ou bien à un sens d’inutilité qui découle du développement d’un faux self. Dans le développement de l’individu, ces phénomènes appartiennent à l’époque antérieure à la position dépressive.
La défense maniaque
L’individu compose avec cet état déprimé qui est associé spécifiquement avec les angoisses de la position dépressive en s’accordant des vacances notoires : c’est la défense maniaque. Dans la défense maniaque, on nie tout ce qui est sérieux. La mort fait place à une animation exagérée, le silence au bruit, il n’y a ni chagrin, ni inquiétude, ni travail constructif, ni plaisir reposant. C’est la formation réactionnelle relative à la dépression et elle mérite d’être étudiée comme un concept en soi. Sa présence indique sur le plan clinique qu’on est parvenu à la position dépressive, et que la position dépressive est en suspens et niée plutôt que perdue.
Dans un service de pédiatrie, le diagnostic le plus courant est ce que j’avais coutume d’appeler (en 1930, avant d’avoir eu connaissance des idées kleiniennes) « excitation anxieuse courante »68
Voir l’article Fidgetiness, 1931. ; c’est un état clinique, dont la principale caractéristique est la négation de la dépression. Cette maladie passe parfois inaperçue chez un enfant, car elle est masquée par la vivacité et le mouvement incessant propres aux jeunes années. En tant que maladie, l’excitation anxieuse courante correspond à l’état hypomane des adultes, celui qui entraîne à sa suite des désordres psychosomatiques nombreux et variés.
Il faut distinguer l’excitation maniaque de celle qui est d’ordre persécutif ainsi que de l’élation et de la manie.
L’examen du monde intérieur
J’en viens maintenant, quoique trop brièvement, à examiner de plus près les phénomènes du monde intérieur. En fait, nous nous trouvons devant un sujet très vaste.
On se souviendra que j’ai délibérément simplifié à outrance, en traitant la position dépressive en fonction de la tétée et de ce que l’enfant absorbe au cours de la tétée. Mais il ne s’agit pas là simplement de repas, de lait et de nourriture. Ce qui nous occupe, ce sont les expériences instinctuelles de toutes sortes ; les objets bons et mauvais se transforment en sentiments bons et mauvais qui découlent de la vie instinctuelle de l’individu, après une élaboration imaginative. Même dans un exposé aussi bref que celui-ci, il nous faut une définition plus nuancée.
Le monde intérieur de l’individu s’édifie selon trois voies principales :
Les expériences instinctuelles.
Ce qui est incorporé, retenu ou éliminé.
Les relations complètes ou les situations introjectées magiquement.
De ces trois voies, la première est fondamentale pour tous les êtres humains partout, et le sera toujours. La deuxième est plus ou moins analogue chez tous les jeunes enfants du monde, quoique bien entendu les observateurs trouvent des différences (sein, biberon, lait, banane, lait de noix de coco, bière, etc.) selon les coutumes prédominantes dans la culture à une époque donnée. La troisième est essentiellement personnelle, propre à l’individu dans la situation actuelle ; elle englobe ce qui se passe avec cette mère, cette nourrice, cette tante réelle dans cette maison réelle, cette hutte ou cette tente, avec cette réalité qui se présente actuellement. Il faudrait inclure aussi l’angoisse, l’humeur changeante, l’instabilité de la mère, ainsi que le bon maternage ordinaire. Le père joue un rôle indirect comme mari et direct comme substitut maternel.
Pour relier le monde intérieur de la position dépressive à l’œuvre de C. G. Jung et de ses disciples sur les archétypes, il faut nous en tenir à une étude du premier groupe. Ce qui se passe ici appartient à l’humanité en général, et fournit une base à ce qui est commun aux rêves, aux arts, aux religions et aux mythes du monde, quelle que soit l’époque. C’est là le matériel de la nature humaine, mais seulement dans la mesure où l’individu est parvenu à la position dépressive. Ce n’est pourtant pas la totalité du monde intérieur de l’enfant et il ne faut donc pas que nous négligions les deux autres groupes dans notre travail clinique.
Quels que soient les aspects des organisations d’archétype que nous trouvions dans le monde intérieur, il ne faut pas oublier que des modifications thérapeutiques permanentes ne peuvent être suscitées que par de nouvelles expériences individuelles ; celles-ci ne sont menées à bien que si elles se produisent dans la névrose de transfert d’une analyse. Nous ne changeons pas les archétypes en montrant à un malade que son fantasme est le même que celui qu’on trouve dans la mythologie.
Lorsque nous considérons le monde intérieur de l’individu parvenu à la position dépressive, nous voyons :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:33:56
Original : sans tirets
Des forces en lutte (groupe A).
Des objets ou un matériel objectal, bon et mauvais (groupe B).
Un bon matériel perçu, introjecté pour l’enrichissement et la stabilisation de la personne (groupe C).
Le mauvais matériel perçu introjecté afin d’être maîtrisé (groupe C).
Lorsque nous disons qu’en thérapie les véritables changements par rapport aux groupes A et B proviennent du travail dans le transfert, nous savons que les choses se succèdent dans un certain ordre, quoique dans chaque cas nous reconnaissions l’infinie complexité de cet ensemble, même lorsque le malade est un jeune enfant.
C’est l’analyse du sadisme oral dans le transfert qui diminue sur le plan économique le potentiel persécuteur dans le monde intérieur du malade.
Les types de défense
L’une des défenses contre l’angoisse dépressive est une inhibition relative de l’instinct lui-même, ce qui entraîne une décrue quantitative de toutes les expériences instinctuelles qui s’ensuivent.
D’autres mécanismes de défense sont employés dans le monde intérieur, par exemple :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:34:23
Sans tirets dans l'original
La maîtrise totale, levée petit à petit (humeur dépressive).
L’institution de catégories.
L’isolation de certains groupes persécuteurs.
L’intériorisation (incapsulation).
L’introjection d’un objet idéalisé.
La dissimulation des choses bonnes.
La projection magique du bon.
La projection magique du mauvais.
L’élimination.
La négation.
Examiner ce terrain, c’est comme si on passait en revue toute la gamme du jeu d’un enfant ; en fait, c’est exactement la même chose, puisque tout apparaît dans le jeu. Il n’est que trop facile à l’individu de trouver un soulagement temporaire à l’intériorisation d’un groupe persécuteur en le projetant. Toutefois, il en résulte un état délirant, et nous l’appelons folie, à moins que la réalité extérieure puisse fournir un exemple parfait du matériel à projeter.
Il faut mentionner encore une complication. On aura déjà remarqué que cette édification du monde extérieur par le moyen d’expériences instinctuelles innombrables a débuté longtemps avant le stade que nous étudions. Bien avant six mois, l’enfant se forme à partir des expériences qui constituent la vie de la petite enfance, instinctuelle ou non, excitée ou calme. C’est pour cette raison qu’on peut prétendre que certaine des choses que j’évoque partent de la naissance ou de la période prénatale. Il ne s’agit pourtant pas de faire remonter la position dépressive à cette période des premiers mois, des premières semaines, des premiers jours, car elle dépend du développement d’un sentiment du temps, de l’appréciation de la différence entre le fait et le fantasme, et surtout de l’intégration de l’individu. Il est très difficile de tenir compte de tout cela, de voir la mère maintenir la situation et l’enfant utiliser réellement ce fait, sauf dans le cas d’un enfant assez âgé pour jouer à laisser tomber des objets.
(J’ai observé un enfant de douze semaines qui mettait le doigt dans la bouche de sa mère chaque fois qu’elle lui donnait le sein.
Il était merveilleusement soigné et est maintenant le plus sain des enfants de dix ans que je connaisse. Il est tentant de dire qu’il en était peut-être à la position dépressive ; mais il faut tenir compte de tous les étranges processus d’identification ; en outre, il n’est pas habituel de voir cette situation se produire si tôt, et il est encore plus rare de la voir avant douze semaines d’âge. Il faut aussi tenir compte de l’intégration apparente qui découle de la constance des soins, plutôt que d’une véritable réalisation de l’intégration dans l’indépendance.)
Si l’on commence à examiner non la position dépressive, mais les origines des persécuteurs ainsi que celles des forces de soutien au sein du moi, il faut remonter bien avant la seconde moitié de la première année. Il est donc nécessaire de revenir aussi à la non-intégration, lorsqu’on ne sent pas encore qu’on vit dans le corps, lorsque la démarcation entre le fantasme et le fait est encore obscure ; tout d’abord, il faut revenir à la dépendance à l’égard de la mère qui maintient tout le temps le petit enfant et finalement à ce que l’on peut appeler la double dépendance, période où la dépendance est absolue parce que le milieu n’est pas perçu.
Mais je laisserai de côté la psychologie extrêmement complexe de la formation primitive des éléments bénéfiques et des éléments persécuteurs pour m’en tenir à mon but premier : commencer au point où l’individu devient un tout, une unité, et traiter des questions importantes qui suivent forcément ce stade dans le développement normal.
La réaction à la perte
L’œuvre de Mélanie Klein a enrichi la compréhension que nous a donnée Freud de la réaction à la perte. Si un individu a atteint la position dépressive et que celle-ci est pleinement établie, la réaction à la perte est alors le chagrin ou la tristesse. Lorsqu’il y a une certaine faillite de la position dépressive, la perte entraîne la dépression. Le deuil signifie que l’objet perdu a été introjecté sur le mode magique, et (comme Freud l’a montré) il est alors soumis à la haine. Je suppose que nous voulons dire par là qu’il est admis au contact des éléments persécuteurs internes. Incidemment, l’équilibre des forces du monde intérieur en est bouleversé : les éléments persécuteurs sont renforcés et les forces bénéfiques ou de soutien sont affaiblies. Il se crée une situation de danger, et le mécanisme défensif qui amortit tout, produit un état de dépression. La dépression est alors un mécanisme de guérison : elle couvre le terrain de bataille d’une sorte de brume, permettant un tri à une allure réduite, laissant le temps à toutes les défenses possibles d’entrer en jeu, et à une élaboration de s’effectuer, de sorte qu’une guérison spontanée peut éventuellement avoir lieu. Cliniquement, la dépression (de ce type) tend à se dissiper ; c’est une observation psychiatrique bien connue.
Chez le sujet dont la position dépressive est solidement établie, il se produit ce que j’ai appelé les introjections du groupe C, ou souvenirs des bonnes expériences et des objets aimés ; c’est ce qui permet au sujet de poursuivre même sans le soutien de l’environnement. L’amour de la représentation interne d’un objet externe perdu peut diminuer la haine suscitée par cette perte à l’égard de l’objet aimé introjecté. C’est ainsi que le deuil est vécu et élaboré et que le chagrin peut être ressenti comme tel.
Le jeu de l’enfant qui jette les objets, jeu sur lequel j’ai insisté, est une indication de la capacité croissante qu’a l’enfant de maîtriser la perte, et c’est donc une indication pour le sevrage69
En parlant du sevrage, il me faut laisser ici de côté toute référence au fait que derrière le sevrage on trouve la désillusion.. Ce jeu indique, qu’il existe un certain degré d’introjection du groupe C.
Le concept du « bon sein »
Enfin, examinons l’expression : un « bon sein ».
Extérieurement, un bon sein est un sein qui, une fois dévoré, attend d’être reconstruit. En d’autres termes, ce n’est rien de plus ni de moins que le fait que la mère maintient la situation dans le temps de la façon que j’ai décrite.
Dans la mesure où le bon sein est un phénomène interne (en supposant que l’individu soit parvenu à la position dépressive), nous devons appliquer notre principe des trois groupes pour comprendre le concept.
Groupe A. Il n’y a pas d’utilité pour le terme « bon sein » dans ce groupe. A sa place, nous nous référons à une expérience d’archétype, ou à une expérience instinctuelle satisfaisante.
Groupe B. Il n’y a pas de bon sein reconnaissable ici puisque, s’il est bon, il aura été dévoré, et avec plaisir, nous l’espérons. Il n’y aura pas de matériel relatif au sein reconnaissable comme tel. En grandissant, l’enfant dépasse ce matériel et élimine ce qui n’est pas nécessaire, ou ce qui est senti comme mauvais.
Groupe C. On peut enfin employer le terme « bon sein interne ».
Les souvenirs des bonnes expériences, où la situation a été maintenue, aident l’enfant à surmonter les brèves périodes de carence de la mère ; ces souvenirs fournissent d’abord la base de « l’objet transitionnel » et ensuite de la succession familière du sein et des substituts maternels.
Je souhaite rappeler aussi qu’une bonne introjection du sein est parfois hautement pathologique, que cela peut être une organisation défensive. Le sein est alors un sein d’une mère idéalisée, et cette idéalisation indique une absence d’espoir à l’égard du chaos interne et du caractère impitoyable de l’instinct. Un bon sein, qui se fonde sur des souvenirs choisis, ou sur un besoin de la mère d’être bonne, rassure. Ce sein idéalisé et introjecté domine la scène ; et tout semble bien pour le patient. Mais pas pour les amis du patient, car ce sein introjecté est mis en vedette, et le patient devient l’avocat d’un « bon sein ».
Les analystes doivent faire face à ce problème difficile : serons-nous reconnaissables, à notre tour, chez nos malades ? Nous le sommes toujours, mais nous le déplorons. Nous avons horreur de devenir chez autrui des bons seins internalisés, et de nous entendre vantés par ceux dont le propre chaos interne est maintenu de façon précaire par l’introjection d’un analyste idéalisé.
Que voulons-nous ? Nous voulons être dévorés, et non introjectés magiquement. Il n’y a pas de masochisme en cela. Être dévoré est le désir et même le besoin d’une mère à un stade très primitif des soins de l’enfant. Cela signifie que toute personne qui n’est pas attaquée sur le mode cannibalique a tendance à se sentir exclue des activités de restauration et de réparation des gens, et donc de la société.
Ce n’est que si nous avons été dévorés, usés jusqu’à la corde et exposés à des vols, que nous pouvons supporter à un degré moindre d’être aussi introjectés magiquement, et d’être rangés au rayon des conserves dans le monde interne de quelqu’un.
En résumé, il est très courant que la position dépressive, qui, si les circonstances sont favorables, peut être en bonne voie entre six et neuf mois, ne soit pas atteinte avant que le sujet arrive en analyse. En ce qui concerne les personnes plus schizoïdes, et tous les malades de l’hôpital psychiatrique qui ne sont jamais parvenus à une véritable vie du self ou à son expression, ce n’est pas la position dépressive qui est importante ; cela reste nécessairement pour eux comme les couleurs pour les daltoniens. A l’opposé, pour tout le groupe maniaco-dépressif qui comprend la majorité des personnes dites normales, le sujet de la position dépressive dans le développement normal ne peut être laissé de côté. Elle est et elle reste le problème de la vie sauf dans la mesure où elle est atteinte. Avec des personnes très saines, on la considère comme acquise et on l’incorpore à la vie active dans la société. L’enfant, qui est normalement parvenu à la position dépressive, peut passer au problème du triangle dans les relations interpersonnelles, le classique complexe d’Œdipe.
12. La préoccupation maternelle primaire (1956)
C’est la discussion publiée dans The Psychoanalytic Study of the Child, Volume IX, sous le titre « Problèmes de névrose infantile » qui a suscité le présent article. Les diverses contributions d’Anna Freud à cette discussion constituent un exposé important de la théorie psychanalytique contemporaine dans ses rapports avec les stades primitifs de la vie du petit enfant et l’édification de la personnalité.
Je voudrais traiter le thème de la relation mère-enfant la plus primitive : thème d’une extrême importance au début, et qui cède progressivement la place à celui du petit enfant devenant un être indépendant.
Je commencerai par me ranger aux côtés d’Anna Freud, lorsqu’elle parle des « Conceptions erronées courantes ». « Déceptions et frustrations sont inévitables dans la relation mère-enfant… Mais ce serait généraliser bien vite et de façon trompeuse que de rendre les imperfections maternelles à la phase orale responsables de la névrose infantile. L’analyse doit chercher plus avant et plus profondément la cause déterminante de la névrose. » Anna Freud exprime là une notion généralement admise par les psychanalystes.
Malgré tout, il se pourrait que nous ayons avantage à prendre en considération la position de la mère. Il peut y avoir soit un environnement insuffisamment bon qui altère le développement du petit enfant, comme il peut y avoir un milieu suffisant pour permettre au nourrisson d’atteindre les satisfactions innées, les angoisses et les conflits inhérents à chaque stade.
Anna Freud nous rappelle que la condition pré-génitale peut être représentée par deux personnes unies pour atteindre ce que l’on pourrait appeler avec plus de concision « l’équilibre homéostatique » (Mahler, 1954), ce que l’on désigne aussi sous le terme « relation symbiotique ». On a souvent constaté que la mère d’un petit enfant est biologiquement conditionnée à son travail très particulier, qui consiste à s’adapter aux besoins de son enfant. En langage ordinaire, on dira qu’on se trouve en présence d’une identification – consciente, mais aussi profondément inconsciente – de la mère à son enfant.
Je pense qu’il faut associer ces conceptions variées et observer la mère en dehors de l’aspect purement biologique. Le terme « symbiose » ne nous en apprend pas plus que la comparaison de la relation de la mère et du petit enfant avec d’autres exemples du monde animal ou du monde végétal : interdépendance physique. Les mots « équilibre homéostatique » nous laissent encore dans l’ombre quelques-uns des points qui nous apparaissent quand nous considérons cette relation avec tout le soin qu’elle mérite.
En ce qui nous concerne, nous nous intéressons plutôt aux très grandes différences psychologiques qui existent entre l’identification de la mère à son petit enfant d’une part, et, d’autre part, la dépendance du petit enfant à la mère ; cette dernière attitude ne contient pas d’identification, car l’identification est un état de choses complexe qui ne s’applique pas aux premières étapes de la petite enfance.
Anna Freud nous démontre que nous avons bien dépassé cette période moins évoluée de la théorie psychanalytique pendant laquelle nous faisions comme si la vie du petit enfant débutait avec l’expérience orale instinctuelle. Nous voici maintenant engagés dans l’étude du développement primitif du self primitif qui, si le développement est allé assez loin, peut être renforcé et non interrompu par les expériences du ça.
Développant le thème du terme « anaclitique », que nous devons à Freud, Anna Freud nous dit : « La relation à la mère, bien qu’étant la première avec un autre être humain, n’est pas la première relation du petit enfant avec l’environnement. Ce qui la précède constitue une phase plus primitive dans laquelle ce n’est pas le monde objectal, mais les besoins corporels et leur satisfaction ou leur frustration qui jouent le rôle principal. » Incidemment, il me semble que l’emploi du mot « besoin » à la place du mot « désir » est très important pour l’établissement de notre théorie, mais j’aurais préféré qu’Anna Freud n’ait pas employé ici les mots « satisfaction » et « frustration » : on répond ou on ne répond pas à un besoin, et l’effet n’est pas le même que celui de la satisfaction ou de la frustration de la pulsion du ça.
Je peux ajouter la référence de Greenacre (1954) à ce qu’elle appelle « l’aspect berçant des plaisirs rythmiques ». Nous voyons ici un exemple de besoin auquel on répond ou non, mais il ne serait pas tout à fait exact de prétendre que l’enfant qui n’est pas bercé le ressent comme une frustration. Il n’y a certainement pas de colère, mais une sorte de distorsion du développement à une phase primitive.
Quoi qu’il en soit, une étude approfondie de la fonction de la mère dès la période la plus primitive me semble manquer, et j’espère rassembler les différents avis pour soumettre à la discussion une proposition générale.
Préoccupation maternelle
Ma thèse est la suivante : dans la toute première phase, nous trouvons chez la mère un état très spécifique, une condition psychologique qui mérite un nom tel que préoccupation maternelle primaire par exemple. Il me semble que, ni dans notre littérature spécialisée, ni peut-être ailleurs, personne n’a encore prêté une attention suffisante à cet état psychiatrique très particulier de la mère, dont je dirais :
qu’il se développe graduellement pour atteindre un degré de sensibilité accrue pendant la grossesse et spécialement à la fin ;
qu’il dure encore quelques semaines après la naissance de l’enfant ;
que les mères ne s’en souviennent que difficilement lorsqu’elles en sont remises, et j’irais même jusqu’à prétendre qu’elles ont tendance à en refouler le souvenir.
Cet état organisé (qui serait une maladie, n’était la grossesse) pourrait être comparé à un état de repli, ou à un état de dissociation, ou à une fugue, ou même encore à un trouble plus profond, tel qu’un épisode schizoïde au cours duquel un des aspects de la personnalité prend temporairement le dessus. J’aimerais lui trouver un nom adéquat et montrer combien on doit en tenir compte pour ce qui concerne la toute première phase de la vie du petit enfant. Je ne pense pas qu’il soit possible de comprendre l’attitude de la mère au début de la vie du nourrisson, si l’on n’admet pas qu’il faut qu’elle soit capable d’atteindre ce stade d’hypersensibilité – presque une maladie – pour s’en remettre ensuite. (C’est à dessein que j’emploie le mot « maladie », parce qu’une femme doit être en bonne santé, à la fois pour atteindre cet état, et pour s’en guérir quand l’enfant l’en délivre. Si l’enfant venait à mourir, l’état de la mère se révélerait brusquement pathologique. C’est le risque qu’elle court.) Tout ceci est contenu dans le terme « dévoué » que j’emploie quand je parle d’une mère « normalement dévouée à son enfant »70
Winnicott, 1949., car il y a certainement des femmes qui sont de bonnes mères de n’importe quelle autre façon, capables d’une vie riche et pleine, tout en étant dans l’impossibilité de parvenir à cette « maladie normale », qui leur permet de s’adapter aux tout premiers besoins du petit enfant avec délicatesse et sensibilité. Certaines y parviennent. avec un enfant et échouent avec un autre. Ces femmes-là seront incapables d’être uniquement préoccupées par leur enfant, à l’exclusion de tout autre intérêt, de la façon qui est temporairement normale. On peut supposer qu’il y a dans quelques-uns de ces cas une « fuite vers la santé ». Certaines ont d’autres centres d’intérêt importants qu’elles n’abandonnent pas facilement, ou bien elles ne sont pas capables de se laisser aller à cet abandon tant qu’elles n’ont pas eu leur premier enfant ; pour une femme qui fait une forte identification masculine, cette partie de sa fonction maternelle peut être spécialement difficile à réaliser, car le désir du pénis refoulé laisse peu de place à la préoccupation maternelle primaire.
Voici ce qu’on observe dans la pratique : ces femmes, ayant mis au monde un enfant, mais ayant « raté le coche au départ », se trouvent alors obligées de pallier ce déficit. Elles traversent une longue période pendant laquelle elles doivent s’adapter de très près aux besoins de leur enfant grandissant, et il n’est pas garanti qu’elles réussissent à réparer l’altération du développement des premiers temps. Au lieu de bénéficier du bon résultat d’une préoccupation précoce et temporaire, elles se voient brusquement imposer la nécessité d’une thérapie pour leur enfant, c’est-à-dire une période prolongée d’adaptation à son besoin : elles sont amenées à le gâter. Elles agissent en thérapeutes, et non pas en parents.
Kanner (1943), Loretta Bender (1947) et bien d’autres signalent ce même phénomène lorsqu’ils tentent de décrire le type de mère qui peut être à l’origine d’un « enfant autistique » (Creak, 1951 ; Mahler, 1954).
On peut faire à ce propos une comparaison entre la tâche de la mère qui doit compenser son incapacité passée et celle de la société qui s’efforce, parfois avec succès, d’amener un enfant frustré du stade antisocial à une identification sociale. Ce travail de la mère (ou de la société) nécessite un gros effort car il ne se fait pas naturellement. La raison en est que la tâche dont il s’agit appartient à une époque antérieure, et, pour le cas qui nous occupe, à celle où l’enfant a seulement commencé à exister en tant qu’individu.
Si cette thèse de l’état particulier d’une mère normale et de la guérison de cet état est plausible, nous pouvons alors examiner de plus près l’état correspondant du petit enfant.
L’enfant a :
une constitution ;
des tendances innées au développement (« la sphère du moi libre de conflit ») ;
une motricité et une sensibilité ;
des instincts, mêlés aussi à la tendance au développement, avec une prédominance de zone qui change.
La mère qui a atteint cet état que j’ai nommé « préoccupation maternelle primaire » fournit à l’enfant des conditions dans lesquelles sa constitution pourra commencer à se manifester, ses tendances à l’évolution se développer et où il pourra ressentir le mouvement spontané et vivre en propre des sensations particulières à cette période primitive de sa vie. On ne parlera pas ici du besoin de vie instinctuelle, car ce que je décris là est antérieur à l’installation des schémas instinctuels.
J’ai essayé de décrire tout cela à ma façon, en disant que, si la mère fournit une assez bonne adaptation au besoin, la propre ligne de vie de l’enfant est très peu perturbée par les réactions aux immixtions de l’environnement (car ce sont bien entendu les réactions qui comptent). Les carences maternelles provoquent des phases de réactions aux heurts, et ces réactions interrompent le « continuum » de l’enfant. Un excès de cette réaction n’engendre pas la frustration, mais représente une « menace d’annihilation » : c’est, selon moi, une angoisse primitive très réelle, bien antérieure à toute angoisse qui inclut le mot mort dans sa description.
En d’autres termes, l’établissement du moi doit reposer sur un « sentiment continu d’exister » suffisant, non interrompu par des réactions à des immixtions. Pour que ce « sentiment continu d’exister » soit suffisant au début, il faut que la mère se trouve dans cet état qui, d’après moi, existe vraiment lorsque la mère normale touche au terme de sa grossesse, et au cours des semaines qui suivent la naissance du bébé.
Seule une mère sensibilisée de la sorte peut se mettre à la place de son enfant et répondre à ses besoins. Ce sont d’abord des besoins corporels qui se transforment progressivement en besoins du moi, au fur et à mesure qu’une psychologie naît de l’élaboration imaginaire de l’expérience physique.
Et voici qu’apparaît l’existence d’une relation-au-moi71
En anglais, ego-relatedness. entre la mère et le bébé, dont la mère va se remettre, et à partir de laquelle l’enfant peut éventuellement élaborer l’idée de la personne de la mère. Vue sous cet angle, la reconnaissance de la mère comme personne se fait d’une façon positive, normale, et ne provient pas d’une expérience de la mère vécue comme symbole de frustration. La carence d’adaptation de la mère à la phase la plus précoce ne produit rien d’autre que l’annihilation du self chez le petit enfant.
Ce que la mère fait bien n’est en aucune façon appréhendé par le petit enfant dans cette période : c’est une donnée qui concorde avec ma thèse. Ses carences ne sont pas ressenties comme des carences maternelles, mais elles retentissent comme des menaces contre l’existence personnelle du self.
Selon ces considérations, la structuration précoce du moi est donc silencieuse. La première organisation du moi provient du vécu des menaces d’annihilation qui n’entraînent pas l’annihilation et dont on se remet chaque fois. Grâce à ces expériences, la confiance dans la guérison conduit petit à petit à un moi et à un moi capable de faire face à la frustration.
J’espère qu’on verra ce que cette thèse apporte à notre théorie selon laquelle l’enfant reconnaît la mère comme une mère frustrante. C’est vrai plus tard, mais pas à ce stade primitif. Au début, la mère insuffisante n’est pas ressentie comme telle. En fait, reconnaître l’absolue dépendance à la mère et sa capacité de préoccupation maternelle primaire, suivant le terme dont on la désigne, relève d’une élaboration extrême et d’un niveau que même les adultes n’atteignent pas toujours. On ne reconnaît généralement pas la dépendance absolue du début, et c’est ce qui engendre la peur de la FEMME, que l’on trouve aussi bien chez les hommes que chez les femmes (Winnicott, 1950, 1957 a).
Nous pouvons maintenant dire pourquoi nous pensons que la mère du bébé est la personne qui convient le mieux pour les soins de ce bébé : c’est parce qu’elle a pu atteindre cet état particulier de préoccupation maternelle primaire sans être malade. Toutefois une mère adoptive ou toute autre femme capable d’être malade au sens que nous avons indiqué peut s’adapter suffisamment bien, en raison de sa faculté d’identification au bébé.
Il semble, d’après cette thèse, qu’un environnement d’assez bonne qualité dès le stade primaire, permet au petit enfant de commencer à exister, d’avoir ses expériences, de construire un moi personnel, de dominer ses instincts et de faire face à toutes les difficultés inhérentes à la vie. Tout ceci semble réel à l’enfant, qui devient capable d’avoir un self. Celui-ci pourra même éventuellement accepter de sacrifier sa spontanéité et même de-mourir.
D’autre part, sans l’environnement initial de qualité suffisante, ce self, qui peut se permettre de mourir, ne se développera jamais. Le sentiment du réel est absent, et, s’il n’y a pas trop de chaos, le sentiment ultime est celui de l’inutilité. Les difficultés inhérentes à la vie ne peuvent pas être abordées, et encore moins les satisfactions. S’il n’y a pas de chaos, on voit apparaître un faux self qui masque l’authentique, qui se conforme aux demandes, qui réagit aux stimuli, qui se débarrasse des expériences instinctuelles en les accomplissant, mais qui ne fait que gagner du temps.
On verra d’après cette thèse que les facteurs constitutionnels se révéleront plus facilement dans des conditions normales, lorsque l’environnement s’est adapté dès les premiers instants. Au contraire, lorsqu’il y a eu carence à cette époque, le petit enfant est pris dans des mécanismes de défense primitifs (faux self, etc) qui relèvent de la menace d’annihilation et les éléments constitutionnels ont tendance à être dépassés (à moins de manifestations physiques).
Il faut laisser ici de côté le thème de l’introjection des schèmes pathologiques de la mère chez le petit enfant, bien que ce sujet soit très important par rapport au facteur du milieu dans les étapes suivantes, après la première phase de dépendance absolue.
En reconstituant le développement précoce du petit enfant, il n’y a pas de raison de parler des instincts, si ce n’est sous l’angle du développement du moi.
Il y a une ligne de partage :
Maturité du moi : les expériences instinctuelles renforcent le moi ;
Immaturité du moi : les expériences instinctuelles démembrent le moi.
Le moi représente ici une somme d’expériences. Le self de l’individu débute par une somme d’expériences : repos, motricité spontanée, sensation, passage de l’activité au repos, acquisition progressive de la capacité d’attendre la guérison des annihilations – ceux-ci résultant des réactions aux heurts avec l’environnement. C’est pourquoi l’individu a besoin pour un bon départ de l’environnement spécialisé que j’ai appelé la Préoccupation Maternelle Primaire.
13. La tendance antisociale72
Communication faite à la Société Britannique de Psychanalyse, 20 juin 1956. (1956)
La tendance antisociale propose à la psychanalyse un certain nombre de problèmes, pratiques aussi bien que théoriques. Freud, dans son introduction au livre de Aichhorn : La Jeunesse dévoyée, a montré que tout en contribuant à la compréhension de la délinquance, la psychanalyse s’enrichit d’une compréhension du travail de ceux qui s’occupent de délinquants.
Mon propos est l’étude de la tendance antisociale, et non de la délinquance, pour la raison que la défense antisociale organisée est surchargée de bénéfices secondaires et de réactions sociales qui rendent l’accès à son noyau difficile à l’investigateur. Au contraire, la tendance antisociale peut être observée telle qu’elle apparaît chez l’enfant normal ou presque normal, alors qu’elle se rattache aux difficultés inhérentes au développement affectif.
Je citerai pour commencer deux références simples à du matériel clinique :
Pour ma première analyse d’enfant, j’ai choisi un délinquant. Le garçon est venu régulièrement pendant une année et le traitement a été arrêté en raison de la perturbation que garçon causait dans le dispensaire.
Je pourrais dire que l’analyse se déroulait bien et que nous avons été désolés de l’interrompre, le garçon et moi, bien qu’à plusieurs reprises j’aie été sévèrement mordu aux fesses. Le garçon était monté sur le toit et il avait aussi fait couler tellement d’eau qu’il avait inondé le sous-sol. Il avait forcé la porte de ma voiture et l’avait conduite en première sur le starter automatique. Le dispensaire donna l’ordre de cesser le traitement pour protéger les autres malades et il alla dans une école de rééducation.
J’ajouterai qu’il a maintenant 35 ans et qu’il est capable de gagner sa vie dans un travail où son instabilité trouve son compte. Il est marié et a plusieurs enfants. Néanmoins, suivre ce cas me fait peur, car je risque d’être à nouveau mis en cause par un psychopathe et je préfère que la société continue à le prendre en main.
On peut voir sans peine que ce garçon n’aurait pas dû être traité par la psychanalyse mais qu’il avait besoin d’un placement en institution. La psychanalyse n’avait de sens que si elle s’y ajoutait ensuite. Depuis cette époque, j’ai observé les échecs d’analystes de toutes sortes dans la psychanalyse d’enfants antisociaux.
L’anecdote suivante fait au contraire ressortir qu’une tendance antisociale peut parfois être traitée très facilement si le traitement est complété par un milieu offrant des soins spécialisés.
Une amie me demanda de discuter le cas de son fils, l’aîné de quatre enfants. Elle ne pouvait pas m’amener John ouvertement parce que son mari s’opposait à la psychologie pour des raisons religieuses. Tout ce qu’elle pouvait faire était de me parler de la compulsion qu’avait le garçon à voler ; cela devenait très sérieux ; il volait sur une grande échelle, chez des commerçants aussi bien qu’à la maison. Pour des raisons pratiques, la seule chose possible pour nous fut d’en parler, sa mère et moi, au cours d’un repas rapide au restaurant ; elle m’exposa alors les troubles et me demanda mon avis. Il n’y avait rien que je puisse faire, sinon hic et rame.
Je lui expliquai donc la signification du vol et lui suggérai de trouver un moment favorable dans sa relation avec le garçon et de la lui interpréter. Il apparaissait qu’elle et John avaient une bonne relation ensemble, quelques minutes chaque soir, une fois qu’il était couché ; habituellement, à cette heure-là, il aimait parler des étoiles et de la lune. Ce moment pouvait être utilisé.
Je dis : « Pourquoi ne pas lui dire que vous savez que lorsqu’il vole, il ne désire pas les choses qu’il vole, mais qu’il cherche quelque chose auquel il a droit ; il réclame à sa mère et à son père des dommages et intérêts parce qu’il se sent privé de leur amour. »
Je lui conseillai d’employer un langage qu’il pourrait comprendre. Il faut dire que je connaissais assez cette famille, dont les deux parents sont musiciens, pour voir comment l’enfant était devenu dans un certaine mesure un enfant carencé, bien qu’il ait eu un bon foyer.
Quelque temps après, je reçus une lettre de la mère me disant qu’elle avait fait ce que j’avais suggéré. Voici ce qu’elle écrivait : « Je lui ai dit que ce qu’il désirait vraiment quand il volait de l’argent, de la nourriture et des objets, c’était sa maman ; à vrai dire, je ne m’attendais pas à ce qu’il comprenne, mais il a paru comprendre. Je lui ai demandé s’il croyait que nous ne l’aimions pas puisqu’il était parfois si méchant ; il m’a tout de suite répondu que c’était vrai, qu’il ne croyait pas que nous l’aimions beaucoup. Pauvre petit ! Je ne peux vous dire dans quel état j’étais ; je lui ai donc dit de ne jamais plus en douter ; si cela lui arrivait une fois, il fallait qu’il me rappelle de le lui redire. Mais, bien sûr, de longtemps je n’aurai pas besoin qu’on me le rappelle ; quel coup pour moi ! Il semble qu’on ait besoin de ces chocs. Aussi, je suis beaucoup plus démonstrative, pour essayer de l’empêcher de douter à nouveau. Et jusqu’à maintenant il n’y a plus eu de vol. »
La mère avait parlé à l’institutrice et lui avait expliqué que le garçon avait besoin d’amour et d’appréciation ; elle avait obtenu sa collaboration bien que l’enfant fût difficile en classe.
Maintenant, après huit mois, on est en mesure d’affirmer qu’il n’y a plus de vol et que la relation entre le garçon et la famille s’est beaucoup améliorée.
En examinant ce cas, il ne faut pas oublier que j’avais bien connu la mère pendant son adolescence et que, jusqu’à un certain point, je l’avais aidée à sortir de sa propre phase antisociale. Elle était l’aînée d’une grande famille. Elle avait un très bon foyer, mais le père exerçait une discipline très sévère, surtout à l’époque où elle était petite. Ce que j’avais fait avait donc eu l’effet d’une double thérapie, permettant à cette jeune femme de voir le cœur de ses propres difficultés à travers l’aide qu’elle avait pu donner à son fils. Lorsque nous sommes à même d’aider les parents à aider leur enfants, en fait nous les aidons à propos d’eux-mêmes.
(Je me propose de donner dans un autre article des exemples cliniques illustrant l’éducation des enfants à tendance antisociale ; ici, je me bornerai à tenter d’exposer brièvement les bases de mon attitude personnelle à l’égard du problème clinique.)
La nature de la tendance antisociale
La tendance antisociale n’est pas un diagnostic. Elle ne se compare pas directement aux autres termes diagnostiques tels que la névrose et la psychose. La tendance antisociale peut se trouver chez un individu normal, chez un névrosé ou chez un psychotique.
Pour simplifier, je ne parlerai que d’enfants, mais on peut trouver la tendance antisociale à tous les âges. Voici rassemblés les différents termes utilisés en Grande-Bretagne :
Un enfant devient un enfant carencé lorsqu’il est privé de certains caractères essentiels propres à la vie familiale. Ce que l’on pourrait appeler le « Complexe de privation » se manifeste alors plus ou moins. Le comportement antisocial sera évident à la maison ou dans une sphère plus vaste. En raison de la tendance antisociale, l’enfant pourra éventuellement être considéré comme inadapté et être traité dans une institution pour enfants inadaptés ; il se peut qu’il aille jusqu’au tribunal lorsque son comportement n’est plus contrôlable. Devenu délinquant, l’enfant peut être en éducation surveillée sous la juridiction du juge des enfants, ou bien être envoyé dans un centre de rééducation pour délinquants.
Si le foyer familial ne peut plus jouer son rôle dans une large mesure, l’enfant peut être pris en charge par l’Assistance Publique qui lui assurera soin et protection. Si possible, on en viendra à un placement familial. Au cas où cette série de mesures aboutirait à un échec, on dira que le jeune adulte est devenu un psychopathe, et il pourra être envoyé par les tribunaux à un institut de rééducation (Borstal) ou en prison. Il se peut qu’il y ait tendance à répétition des délits et nous utilisons le terme de récidivisme.
Tout cela n’aborde nullement le diagnostic psychiatrique de l’individu.
Il y a dans la tendance antisociale un élément spécifique qui fait que l’environnement doit être important. Le malade oblige quelqu’un, par des pulsions inconscientes, à le prendre en main. Le thérapeute a pour tâche de s’impliquer dans la pulsion inconsciente du patient, et le travail est effectué par le thérapeute sur un plan directif, en termes de tolérance et de compréhension.
Dans la tendance antisociale, l’espoir est sous-entendu. L’absence d’espoir est un trait essentiel de l’enfant carencé qui, naturellement, n’est pas constamment antisocial. Dans la période d’espoir, l’enfant manifeste une tendance antisociale. Cela peut être gênant pour la société et pour vous, si c’est votre bicyclette qu’il vole, mais ceux qui n’y sont pas engagés personnellement peuvent percevoir l’espoir qui sous-tend la compulsion à voler. Peut-être est-ce entre autres raisons parce que nous n’aimons pas qu’on nous vole que nous avons tendance à laisser à d’autres la thérapie des. délinquants ?
Pour traiter des enfants à tendance antisociale, il est essentiel et vital de comprendre que l’acte antisocial exprime un espoir, car il arrive souvent qu’on laisse ce moment d’espoir se perdre ou se gâcher par intolérance ou parce qu’on ne prend pas les choses en main comme il faut. C’est une autre façon de dire que le traitement de la tendance antisociale ne peut être la psychanalyse, mais qu’un traitement directif qui va au-devant de ce moment d’espoir et s’y ajuste est nécessaire.
Il existe une relation directe entre la tendance antisociale et la privation. Les spécialistes dans ce domaine le savent depuis longtemps, mais c’est surtout grâce à John Bowlby, qu’il est généralement admis maintenant qu’il y a une relation entre la tendance antisociale chez les individus et le sevrage affectif à la fin de la première année et au cours de la seconde année, ce qui est typique.
Lorsqu’il y a une tendance antisociale, c’est qu’il y a eu un véritable sevrage (pas seulement une simple privation) ; c’est-à-dire qu’il y a eu une perte de quelque chose de bon, qui a été positif dans l’expérience de l’enfant jusqu’à une certaine date73
Il semble que cette idée soit sous-entendue dans le livre de Bowlby : Soins maternels et santé mentale, p. 54, où il compare ses observations à celles des autres et suggère que les différences des résultats s’expliquent par l’âge de l’enfant à l’époque du sevrage affectif., et qui lui a été retiré. Ce retrait a dépassé la durée pendant laquelle l’enfant est capable d’en maintenir le souvenir vivant. La définition complète de la carence de soins maternels couvre à la fois le précoce et le tardif, à la fois le coup d’aiguille du traumatisme et l’état traumatique durable et aussi ce qui est presque normal et ce qui est indiscutablement anormal.
Auteur inconnu
2015-08-13T21:38:06
Original : petits caractères
Nota. – Lors de l’exposé que j’ai fait, dans les termes qui me sont propres, de la position dépressive selon Mélanie Klein (voir « La position dépressive dans le développement affectif normal »), j’ai tenté de dégager la relation étroite qui existe entre le concept de Klein et l’importance donnée par Bowlby à la carence de soins maternels. Selon Bowlby, on peut donner une formulation théorique aux trois stades de la réaction clinique d’un enfant de deux ans hospitalisé : cette formulation s’élabore en fonction de la perte d’espoir progressive due à la mort de l’objet interne ou de la version introjectée de l’objet externe qui est perdu. Ce qu’on peut discuter plus avant, c’est l’importance respective de la mort de l’objet intériorisé par la colère et le contact des « bons objets » avec les produits de la haine dans le psychisme, d’une part, et, d’autre part, de la maturité du moi ou de son immaturité, dans la mesure où la capacité de maintenir vivant le souvenir en est affecté.
Si la définition complexe de Klein qui repose sur la compréhension de la mélancolie et qui découle de Freud et d’Abraham est nécessaire à Bowlby, il est aussi exact que l’importance donnée par Bowlby au sevrage affectif est nécessaire à la psychanalyse, si celle-ci doit un jour s’accommoder de ce sujet spécifique : la tendance antisociale.
Il y a toujours deux aspects dans la tendance antisociale, quoique l’accent porte parfois davantage sur l’un que sur l’autre. L’un des aspects est représenté de façon typique par le vol, et l’autre par le penchant à détruire. D’une certaine façon, l’enfant cherche quelque chose quelque part et, ne le trouvant pas, il cherche ailleurs, lorsqu’il a de l’espoir. Mais l’enfant cherche aussi cette stabilité de l’environnement qui pourra supporter la tension résultant du comportement impulsif ; c’est la quête d’un environnement perdu, d’une attitude humaine qui, parce qu’on peut s’y fier, donne la liberté à l’individu de bouger et d’agir et de s’exciter.
C’est surtout en raison de cette quête que l’enfant provoque des réactions totales du milieu, comme s’il cherchait un cadre toujours plus vaste, un cercle, dont le premier exemple est les bras de la mère ou le corps de la mère. On peut en discerner une série – le corps de la mère, les bras de la mère, la relation parentale, la maison, la famille, y compris les cousins et les proches, l’école, la localité avec ses postes de police, le pays avec ses lois.
Dans mon étude du subnormal et des racines primitives de la tendance antisociale (en termes du développement individuel), je désire ne pas perdre de vue ces deux aspects : la recherche de l’objet et la destruction.
Le vol
Le vol est au centre de la tendance antisociale avec le mensonge qui y est associé.
L’enfant qui vole un objet ne cherche pas l’objet volé, mais cherche la mère sur laquelle il a des droits. Ces droits découlent du fait que (du point de vue de l’enfant) la mère a été créée par l’enfant. La mère a répondu à la créativité primaire de l’enfant, et est devenue ainsi l’objet que l’enfant était prêt à trouver. (L’enfant n’aurait pas pu créer la mère, mais la signification de la mère pour l’enfant dépend aussi de la puissance créatrice de l’enfant.)
Est-il possible de relier ces deux aspects : le vol et la destruction, la recherche de l’objet et ce qui la provoque, les compulsions libidinales et les compulsions agressives ? A mon avis, l’association des deux se trouve chez l’enfant et représente une tendance vers l’auto-guérison, la guérison d’une défusion des instincts.
Si, à l’époque de la carence primitive, il existe une certaine fusion des racines agressives (ou de motricité) aux racines libidinales, l’enfant réclame sa mère par ce mélange de vol, de heurts, et d’incontinences, suivant l’état de son développement affectif et les caractères spécifique de ce développement. Lorsque la fusion est moindre, la quête de l’objet et l’agression sont plus distinctes l’une de l’autre, et il y a chez l’enfant une dissociation plus poussée. Cela mène à la proposition suivante : la caractéristique essentielle de l’enfant antisocial est qu’il incommode, et c’est aussi, au mieux, un trait favorable indiquant à nouveau une nouvelle potentialité de recouvrer la fusion des pulsions libidinales et de motricité qui avait été perdue.
Il est normal que la mère qui s’occupe de son petit enfant ait constamment affaire à cet aspect. Ainsi, un nourrisson au sein urine souvent sur les genoux de sa mère. Plus tard, cette incontinence réapparaît au cours d’une régression momentanée dans le sommeil ou au moment du réveil, et l’enfant mouille son lit. Si cette situation est exagérée, cela peut indiquer l’existence d’une certaine carence et d’une tendance antisociale. La tendance antisociale se manifeste par le vol et le mensonge, l’incontinence et tout ce qui fait des saletés. Quoique chaque symptôme ait sa signification spécifique et sa valeur propre, le facteur commun dans le but que je me suis proposé – décrire la tendance antisociale – c’est le caractère dommageable des symptômes. Cet aspect est exploité par l’enfant et ce n’est pas une question de hasard. Une grande partie de la motivation est inconsciente mais pas nécessairement la totalité.
Premiers signes de la tendance antisociale
Je suggère que les premiers signes de carence affective sont si courants qu’ils passent pour normaux ; prenez par exemple le comportement dictatorial que la plupart des parents traitent avec un mélange de soumission et de réaction. Il ne s’agit pas là de l’omnipotence infantile, qui est une question de réalité psychique, et non de comportement.
Un symptôme antisocial très courant est la gloutonnerie, avec l’inhibition de l’appétit qui lui est étroitement apparentée. Si nous examinons la gloutonnerie, nous trouverons le complexe de sevrage affectif. En d’autres termes, si un enfant est glouton il y a une certaine carence affective et une certaine recherche compulsive d’une thérapie par l’environnement en rapport avec cette carence. Le fait que la mère accepte de pourvoir à la nourriture nécessaire à cette gloutonnerie contribue au succès thérapeutique dans la plus grande majorité des cas. La gloutonnerie chez un enfant n’est pas identique à l’avidité, terme qui est utilisé dans la théorie pour décrire les exigences instinctuelles démesurées de l’enfant envers sa mère au début, c’est-à-dire à l’époque où l’enfant commence seulement à permettre à la mère une existence séparée, première acceptation du principe de réalité.
Entre parenthèses, on dit parfois qu’il faut qu’une mère ne réussisse pas à s’adapter aux besoins de son enfant. N’est-ce pas là une idée erronée qui repose sur une considération des besoins instinctuels, tandis que les besoins du moi sont négligés ? Certes il faut que la mère ne réussisse pas à satisfaire les exigences instinctuelles, mais elle peut réussir totalement à ne « pas laisser tomber l’enfant » ; à pourvoir à ses besoins du moi, jusqu’au moment où l’enfant aura été capable d’introjecter une mère qui soutient le moi, où il sera assez âgé pour maintenir cette introjection malgré les carences de cet ordre dans le milieu présent.
La pulsion libidinale primitive (préalable à la compassion) n’est pas analogue à l’activité dévoratrice impitoyable. Dans le processus du développement d’un enfant, la pulsion libidinale primitive se distingue de la gloutonnerie par l’adaptation de la mère. Nécessairement, la mère ne réussit pas à maintenir un haut degré d’adaptation aux besoins instinctuels et donc, dans une certaine mesure, tout enfant peut être privé ; toutefois il parvient à ce que la mère guérisse cet état de sub-carence en répondant à sa gloutonnerie et à sa saleté et à tous ces symptômes de privation. La gloutonnerie fait partie de la compulsion de l’enfant à chercher à se guérir de sa mère qui a causé la privation. Cette gloutonnerie est antisociale, c’est le précurseur du vol, et la mère peut y répondre et la guérir par son adaptation thérapeutique, si facilement prise pour de la gâterie. Il faut pourtant dire que, quoique fasse la mère cela n’annule pas le fait que la mère a d’abord échoué dans son adaptation aux besoins du moi de son enfant. La mère est habituellement capable de répondre aux exigences compulsives de l’enfant, et de réussir ainsi la thérapie du complexe de privation qui est près de son point d’origine. Elle est proche d’un traitement parce qu’elle permet à la haine de l’enfant de s’exprimer, tandis qu’elle, la thérapeute, est en fait la mère qui prive.
Alors que l’enfant n’a pas d’obligation envers la mère lorsqu’elle répond à sa pulsion libidinale primitive, on remarquera qu’un certain sentiment d’obligation découle de la thérapie de la mère, c’est-à-dire de sa bonne volonté à répondre aux exigences de la frustration – exigences qui se manifestent d’abord par la saleté et les dommages qu’elle cause. La thérapie par la mère peut guérir, mais ce n’est pas de l’amour maternel. Cette façon de considérer l’indulgence de la mère à l’égard de son enfant correspond à une définition du maternage plus complexe que celle qu’on accepte habituellement. L’amour maternel est souvent évalué en fonction de cette indulgence, qui en fait est une thérapie en face d’une faillite de l’amour maternel. C’est une thérapie, une seconde chance accordée à la mère qu’on ne peut s’attendre à voir toujours réussir dans la tâche initiale la plus délicate : l’amour primitif. Si pour une mère, cette thérapie est une formation réactionnelle suscitée par ses complexes à elle, alors ce qu’elle fait c’est gâter son enfant. Mais dans la mesure où elle est capable de le faire parce qu’elle voit la nécessité de répondre aux exigences de l’enfant, et de satisfaire sa gloutonnerie compulsive, alors c’est une thérapie qui est habituellement réussie. D’ailleurs, il se peut que non seulement la mère, mais le père et toute la famille participent.
Cliniquement la limite entre la thérapie de la mère qui est réussie et celle qui n’est pas réussie est floue. Nous voyons souvent une mère qui gâte son enfant et pourtant cette thérapie ne sera pas un succès, la carence initiale ayant été trop grave pour être guérie par des soins de l’ordre « des premiers secours » (pour emprunter un terme aux soins aux blessés).
Si la gloutonnerie peut être une manifestation réactionnelle à la privation et à la tendance antisociale, il en est de même de la saleté, de l’incontinence d’urine, de la tendance compulsive à détruire. Toutes ces manifestations sont étroitement liées. Dans l’incontinence nocturne, qui est un symptôme si courant, l’accent est mis sur la régression au moment du rêve ou sur la compulsion antisociale, l’enfant faisant valoir le droit de faire pipi sur le corps de la mère.
Dans une étude plus complète du vol, il me faudrait parler de la compulsion à sortir et à acheter quelque chose, ce qui est une manifestation de la tendance antisociale couramment rencontrée chez nos malades en psychanalyse. Il est possible de faire une analyse longue et intéressante d’un malade sans modifier ce type de symptôme, qui appartient non pas aux défenses névrotiques ou psychotiques du malade mais à la tendance antisociale ; c’est une réaction à une carence d’une catégorie particulière qui se manifeste à un moment particulier. A partir de là, il sera clair que les cadeaux d’anniversaire et l’argent de poche absorbent une partie de la tendance antisociale considérée comme normale.
Dans la même catégorie que l’expédition « pour emplettes », nous trouvons cliniquement la sortie sans but, le vagabondage, une tendance centrifuge qui est l’équivalent du geste centripète implicite dans le vol.
La perte originaire
Il y a un point particulier que je veux souligner. A la base de la tendance antisociale, se trouve une bonne expérience primitive qui a été perdue. Ce qui la caractérise certainement, c’est que l’enfant est devenu capable de percevoir que la cause du malheur réside dans une faillite de l’environnement. Le fait de savoir que la cause de la dépression ou de la désintégration est externe et non interne entraîne la distorsion de la personnalité et le besoin de rechercher un remède dans les dispositions nouvelles que l’environnement peut lui offrir. Le degré de maturité du moi qui permet une-perception de cet ordre détermine le développement d’une tendance antisociale plutôt que d’une psychose. Il se présente un grand nombre de compulsions antisociales dès les premiers stades et les parents les traitent avec succès. Toutefois, inconsciemment ou par motivation inconsciente, les enfants antisociaux exigent constamment du milieu qu’il leur offre ce remède, mais ils ne sont pas en mesure de s’en servir.
Il apparaîtrait que le moment de la carence primitive se situe à la période où chez le nourrisson ou le petit enfant le moi est en train de parvenir à la fusion des pulsions instinctuelles, libidinales, et des pulsions agressives (ou motricité). Dans le moment d’espoir, l’enfant :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:38:56
Original : sans tirets
Perçoit une nouvelle situation qui présente quelques éléments auxquels il peut se fier.
Ressent une pulsion qu’on pourrait appeler la recherche de l’objet.
Reconnaît le fait que la cruauté va devenir une caractéristique et, en conséquence :
Ameute le milieu immédiat pour qu’il soit vigilant et s’organise afin de tolérer la gêne. Si la situation se maintient, l’environnement devra être mis à l’épreuve constamment pour s’assurer qu’il est capable de supporter le comportement agressif, de prévenir ou de réparer la destruction, de tolérer l’attitude dommageable, de reconnaître l’élément positif dans la tendance antisociale, de fournir et de préserver l’objet qu’il faut chercher et trouver.
Dans un cas propice, lorsque l’importance de la folie, ou de la compulsion inconsciente, ou de l’organisation paranoïde, etc., n’est pas trop grande, les conditions favorables peuvent avec le temps permettre à l’enfant de trouver une personne à aimer, au lieu de poursuivre sa quête en jetant son dévolu sur des substituts de l’objet dont la valeur symbolique est perdue.
Au stade suivant, il faut que l’enfant soit capable de ressentir le désespoir dans une relation, et non plus seulement l’espoir. C’est au delà de ce stade que se trouve la véritable possibilité d’une vie pour l’enfant. Lorsque les éducateurs et le personnel d’une maison pour enfants inadaptés font passer l’enfant par ces processus, ils ont effectué une thérapie qui est sûrement comparable au travail analytique.
Il est courant que les parents fassent ce travail avec l’un de leurs enfants, mais bien des parents, qui sont capables d’élever des enfants normaux, ne savent pas s’occuper d’un de leurs enfants, si celui-ci manifeste une tendance antisociale.
Je me suis délibérément abstenu dans cet exposé de me référer aux rapports de la tendance antisociale avec :
Auteur inconnu
2015-08-13T21:39:24
Original : sans tirets.
Le passage à l’acte.
La masturbation.
Le surmoi pathologique, la culpabilité inconsciente.
Les stades du développement libidinal.
La compulsion de répétition.
La régression au stade précédant l’inquiétude.
La défense paranoïde.
Les liens sexuels par rapport à la symptomatologie.
Le traitement
En résumé, le traitement de la tendance antisociale n’est pas la psychanalyse. Il faut fournir la possibilité à l’enfant de redécouvrir des soins infantiles qu’il pourra mettre à l’épreuve et au sein desquels il peut revivre les pulsions instinctuelles. C’est la stabilité nouvelle fournie par l’environnement qui a une valeur thérapeutique. Les pulsions instinctuelles doivent être vécues pour avoir une signification dans un cadre de relation au moi74
Ego-relatedness, voir XVI, « La capacité d’être seul » (N. d. T.).. Lorsque le malade est un enfant privé, cette proximité du moi trouvera appui dans l’aspect de la relation qui vient du thérapeute. Selon la théorie exposée dans cet article, c’est l’environnement qui doit donner une occasion nouvelle à la relation au moi puisque l’enfant a perçu que c’était une carence de l’environnement dans le soutien du moi qui a suscité à l’origine la tendance antisociale.
Si l’enfant est en analyse, il faut que l’analyste permette au poids du transfert de se développer en dehors de l’analyse, sinon il faut qu’il s’attende à voir la tendance antisociale se développer à plein dans la situation analytique et se prépare à en supporter le choc.
14. Les formes cliniques du transfert75
Conférence prononcée au XIXe Congrès International de Psychanalyse, Genève, 1955. Int. J. Psycho-Anal, vol. XXXVII, p. 386, 1956. (1955-56)
Dans cette participation au Colloque sur le Transfert, je traiterai d’un aspect particulier du sujet : celui qui concerne l’influence exercée sur la pratique analytique par la nouvelle manière de concevoir les soins à donner au petit enfant. D’ailleurs cette conception découle elle-même de la théorie analytique.
L’histoire de la psychanalyse nous montre que, souvent, la métapsychologie psychanalytique n’a été mise en application qu’après un certain temps. Freud a été en mesure de formuler une théorie des premières étapes du développement affectif de l’individu à une époque où la théorie ne s’appliquait qu’au traitement de cas névrotiques bien choisis. (Je me réfère ici à la période de l’œuvre de Freud comprise entre 1905 et 1914.)
C’est ainsi que la théorie du processus primaire, de l’identification primaire et du refoulement primaire n’est apparue dans la pratique analytique que lorsque les analystes ont porté plus de respect que les autres au rêve et à la réalité psychique.
Avec le recul, nous pouvons dire que les cas étaient bien choisis et relevaient de l’analyse si, dès le début de sa vie, le malade avait reçu les soins appropriés à la petite enfance. Cette adaptation suffisante au besoin dès le départ avait permis au moi de l’individu de se former, et l’analyste pouvait alors considérer comme acquises ces premières étapes de l’édification du moi. De la sorte, les analystes pouvaient donc faire comme si le premier repas était la première expérience du petit enfant et comme si la relation d’objet entre la mère et l’enfant qu’impliquait cette expérience était la première relation significative. Cette attitude était peut-être satisfaisante pour l’analyste dans sa pratique, mais il n’en était pas ainsi pour l’observateur direct de petits enfants soignés par leur mère.
A cette époque, la théorie s’approchait en tâtonnant d’une vue intuitive (insight) plus profonde de la relation mère-enfant et en effet, le terme « identification primaire » évoque un environnement non différencié encore de ce qui sera l’individu. Si nous regardons une mère qui tient son enfant peu après la naissance, ou même celle qui porte un enfant à naître, nous savons immédiatement qu’il y a un autre point de vue : celui de l’enfant né ou à naître ; partant de ce point de vue, nous pouvons dire soit que le petit enfant n’a pas émergé, et par conséquent ne s’est pas encore différencié, soit que le processus de différenciation est déclenché, et qu’il y a dépendance absolue à l’égard de l’environnement immédiat et de son comportement. Il est dès lors possible d’étudier et d’utiliser d’une manière efficace et nouvelle cette partie essentielle de la théorie ancienne dans le travail analytique, soit dans le traitement de cas limites, soit au cours de phases ou de moments psychotiques qui surviennent pendant l’analyse de névrosés ou de gens normaux. Ce travail élargit le concept du transfert, puisque au moment de l’analyse de ces phases le moi du malade ne peut pas être considéré comme une entité établie : il ne peut donc y avoir de névrose de transfert, car, pour cela, il est indispensable qu’il y ait un moi, et même un moi intact, capable de maintenir ses défenses contre l’angoisse issue de l’instinct, après en avoir accepté la responsabilité.
J’ai fait allusion à l’état qui existe au moment où un progrès permettra d’émerger de l’identification primaire. Tout d’abord, c’est la dépendance absolue. Il y a deux issues possibles : ou bien l’adaptation de l’environnement au besoin est suffisante pour que se forme un moi qui, le moment venu, peut vivre les pulsions du « ça » ; ou bien, elle est insuffisante : il n’y a donc pas de formation d’un moi authentique, mais, au contraire, on voit se développer un pseudo-self qui est une suite de réactions innombrables à une succession de carences d’adaptation. J’aimerais me référer ici à l’article d’Anna Freud « De l’élargissement constant des indications de la psychanalyse » (1954). L’environnement, lorsqu’il s’adapte bien à cette phase précoce, n’est pas perçu, ni même enregistré, si bien qu’à ce stade primitif, il n’y a pas de sensation de dépendance ; mais, lorsque le milieu échoue dans son rôle et ne provoque pas l’adaptation active, il est automatiquement enregistré : il représente alors une faille dans le sentiment continu d’exister, qui, sans cette interruption, aurait abouti au moi de l’être humain en voie de différenciation.
Il peut y avoir des cas extrêmes, où on ne trouve rien qu’une série de réactions aux carences d’adaptation de l’environnement au cours de cette période critique où l’on émerge de l’identification primaire. Je suis sûr que cet état est compatible avec la vie et la santé physique. Dans les cas qui ont servi de base à mon travail, il y a eu ce que j’appelle un self authentique, camouflé, protégé par un faux self : ce faux self est sans nul doute un aspect du self véritable. Il le cache et le protège, réagit aux carences d’adaptation, et institue un schéma correspondant au schéma de carence de l’environnement. De cette façon, le vrai self n’est pas amené à réagir et conserve un sentiment continu d’exister. Cependant, cet authentique self caché souffre d’un appauvrissement dû au manque d’expérience.
Le faux self peut atteindre une intégrité trompeuse, c’est-à-dire une fausse force du moi, constituée à partir d’un modèle fourni par l’environnement, et par un milieu bon et sécurisant, car il n’est pas dit qu’une carence maternelle originelle engendre obligatoirement une carence générale des soins infantiles. Néanmoins, le faux self ne peut pas faire l’expérience de la vie ou se sentir réel.
Dans un cas favorable, le faux self détermine une attitude maternelle immuable à l’égard du self véritable, et maintient en permanence le vrai self, comme une mère qui porte son bébé, dès que la différenciation commence, au moment où il émerge de l’identification primaire.
Dans le travail que je rapporte, l’analyste suit le principe de base de la psychanalyse : ce qui compte, c’est l’inconscient du malade, et c’est lui seul qu’on doit rechercher. En s’occupant d’une tendance régressive, l’analyste doit être préparé à suivre le processus inconscient du malade, s’il ne veut pas donner de directive qui l’amènerait à transgresser son rôle d’analyste. J’ai découvert qu’il n’est pas nécessaire de s’écarter du rôle d’analyste et qu’il est possible de se laisser guider par l’inconscient du malade dans ce type de cas, ainsi que dans l’analyse de la névrose. Il y a cependant des différences dans ces deux sortes de travail.
Lorsqu’on se trouve en présence d’un moi intact, et que l’analyste peut considérer comme acquis les tout premiers éléments des soins infantiles, la situation analytique est peu importante par rapport au travail d’interprétation (par situation, j’entends l’ensemble de tous les détails concernant la conduite de l’analyse). Il existe cependant des normes de base dans la conduite d’une analyse ordinaire, qui sont plus ou moins acceptées par tous les analystes.
Dans le travail que je décris, la situation devient plus importante que l’interprétation. Il y a renversement.
Le comportement de l’analyste – qui fait partie de ce que j’ai appelé la situation analytique – s’il est suffisant dans le domaine de l’adaptation au besoin, est progressivement perçu par le malade comme un espoir, celui de voir le vrai self devenir capable de prendre les risques inhérents à ses débuts dans la vie.
En fin de compte, le faux self s’en remet à l’analyste. C’est une période de grande dépendance et de risque véritable, et le malade est alors naturellement dans un état de profonde régression (j’entends par là : retour à la dépendance et aux processus de développement primitifs). C’est un état également très douloureux, car le malade est conscient des risques encourus, alors qu’à cette étape primitive, le petit enfant en est inconscient. Dans certains cas, une partie si importante de la personnalité du malade se trouve engagée qu’il faut qu’il soit suivi à ce stade. Les processus sont cependant mieux étudiés dans les cas où ces problèmes sont plus ou moins limités à la durée des séances d’analyse.
Une caractéristique du transfert à cette phase est que nous devons autoriser le passé du malade à être le présent. C’est l’idée que développe Mme Sechehaye dans son livre et dans le titre qu’elle a choisi : Réalisation symbolique. Tandis que dans la névrose du transfert, le passé entre dans la salle de consultation, il est plus juste de dire que, dans ce type de travail, le présent retourne dans le passé et devient le passé. L’analyste se trouve ainsi confronté avec le processus primaire du malade dans le cadre même où ce processus avait sa valeur originelle.
Une bonne adaptation de l’analyste produira exactement l’effet recherché, c’est-à-dire que le principal champ opératoire subira une modification qui permettra au malade de passer du faux self au self authentique. Le malade trouve alors pour la première fois de sa vie une occasion de développer un moi, de l’intégrer à partir du noyau du moi, de l’asseoir en tant que moi corporel et aussi de répudier l’environnement extérieur, en s’initiant à la relation aux objets. Pour la première fois, le moi peut vivre les pulsions du ça, et ce faisant, se sentir réel, et réel également lorsqu’il cesse de les ressentir. A partir de ce moment peut enfin se dérouler l’analyse classique des défenses du moi contre l’angoisse.
Le malade devient progressivement capable d’utiliser les adaptations heureuses, quoique limitées de l’analyste ; ainsi son moi peut se remémorer petit à petit les carences originelles qu’il a toutes enregistrées et qui sont là, toutes prêtes. Ces carences ont été, en leur temps, cause d’interruption du sentiment continu d’exister et on peut dire qu’un traitement – comme celui que je décris – est bien avancé, lorsque le malade est capable d’exprimer sa colère en retrouvant une carence originelle. C’est seulement lorsque le malade en est là, qu’il peut commencer à mettre la réalité à l’épreuve. Il semble qu’une sorte de refoulement primaire s’opère une fois que les traumatismes évoqués ont servi au traitement.
La façon dont se produit ce changement – le passage d’une expérience d’interruption à une expérience de colère – est un sujet qui m’intéresse particulièrement : c’est précisément là que j’ai constaté avec étonnement que ce sont les failles de l’analyste que le malade utilise ! Il y a toujours des failles, car en fait, on ne cherche pas une adaptation parfaite : je dirais qu’il est moins dangereux de faire des erreurs avec ces malades qu’avec les névrosés. Certains seront étonnés, comme je l’ai été moi-même, de voir qu’une faute grossière peut rester presque sans effet, tandis qu’une toute petite erreur de jugement peut être lourde de conséquences. Le secret, c’est que la carence de l’analyste est utilisée comme une carence passée et doit être traitée comme telle. C’est une carence que le malade peut percevoir et circonscrire, et à l’égard de laquelle il peut exprimer maintenant sa colère. Il faut que l’analyste soit capable d’utiliser ses propres carences sous l’angle de leur signification pour le malade, et si possible de justifier chacune d’elles, même si cela implique de sa part une étude de son contre-transfert inconscient.
Dans ces phases du travail analytique, ce qu’on appellerait une résistance chez un malade névrosé indique toujours que l’analyste a fait une erreur ou qu’il a adopté une mauvaise attitude : en réalité, la résistance demeure jusqu’à ce que l’analyste découvre cette faute, essaye de l’expliquer, pour finir par s’en servir comme moyen thérapeutique. S’il se défend, le malade perd l’occasion de ressentir de la colère à propos d’une carence passée, au moment où, pour la première fois, la colère devenait possible. Il y a donc là un grand contraste entre ce travail et l’analyse de malades névrotiques dont le moi est intact. C’est ici que nous comprenons le sens de l’affirmation que toute analyse ratée représente une carence non du malade mais de l’analyste.
C’est un travail qui exige beaucoup de l’analyste : en effet, il doit se montrer sensible aux besoins du malade, tout en souhaitant offrir la situation la plus favorable pour y répondre. L’analyste n’est pas, après tout, la propre mère du malade.
Par ailleurs, l’analyste a aussi l’obligation de chercher ses erreurs dès qu’apparaissent les résistances. Mais ce n’est qu’en utilisant ses propres fautes, au cours de ces phases, qu’il accomplira la partie la plus importante du traitement : celle qui permet au malade de ressentir, pour la première fois, de la colère à l’égard des petits détails de ce défaut d’adaptation, causes en leur temps de l’interruption du développement affectif. C’est aussi cette partie du traitement qui libère le malade de sa dépendance à l’égard de l’analyste.
De cette façon, le transfert négatif de l’analyse « névrotique » est remplacé par une colère objective contre les carences de l’analyste, si bien qu’il y a là encore une différence importante entre les phénomènes de transfert dans les deux sortes de travail.
Nous ne devons pas chercher à être conscients de nos réussites d’adaptation, puisqu’elles ne sont pas ressenties comme telles à un niveau profond. Même si nous ne pouvons pas nous passer de la théorie que nous élaborons au cours de nos discussions, si notre compréhension du besoin du malade se contente d’être intellectuelle, au lieu de relever du psyché-soma, notre travail est inévitablement faussé.
Dans ma pratique, j’ai prouvé – en tout cas à moi-même – que l’analyse d’un certain type n’exclut pas l’autre. Il m’arrive de passer de l’une à l’autre et de revenir en arrière, selon l’orientation du processus inconscient du malade. Lorsque le travail particulier auquel j’ai fait allusion est achevé, il conduit naturellement au travail analytique ordinaire, c’est-à-dire l’analyse de la position dépressive et des défenses névrotiques d’un malade qui a un moi, un moi intact, un moi capable de vivre les pulsions du ça, et d’en assumer les conséquences. Il reste maintenant à étudier dans le détail les critères qui permettent à l’analyste de discerner le moment où il devra utiliser le passage de l’un à l’autre et de savoir reconnaître l’apparition d’un besoin du type décrit plus haut, auquel il est nécessaire de répondre – au moins à titre de témoignage – par une adaptation active. L’analyste ne cessera pas de garder toujours présent à l’esprit le concept d’identification primaire.
15. La première année de la vie (1958)
Conceptions modernes du développement affectif au cours de la première année de la vie76
First year of life, The Médical Press, 1958, vol. CCXXXIX, n° 6201.
Introduction
Il se passe beaucoup de choses pendant la première année de vie du petit être humain, selon les conceptions modernes : le développement affectif débute dès la naissance et dans une étude de l’évolution de la personnalité et du caractère, il n’est possible ni de laisser de côté les événements des premiers jours, des premières heures, et même, si l’enfant est né après terme, la dernière partie de la vie in utero, ni d’ignorer que la naissance peut avoir aussi de l’importance.
Si le monde a continué à tourner, malgré notre ignorance de ces questions, c’est qu’il y a quelque chose chez la mère d’un bébé qui la rend particulièrement apte à assurer la protection de son petit enfant à ce stade de vulnérabilité, et qui lui permet de répondre de façon positive aux besoins positifs du bébé. Pour remplir ce rôle, il faut que sa relation avec le père du bébé et aussi sa relation avec sa famille et les cercles de plus en plus étendus qui entourent la famille et constituent la société donnent à la mère le sentiment de sécurité, le sentiment d’être aimée.
Si nous le désirons, nous pouvons continuer de laisser à la mère le soin de l’enfant puisque ses capacités ne reposent pas sur une connaissance, mais proviennent d’une attitude acquise au cours de la grossesse et qu’elle perd peu à peu lorsque l’enfant grandit. Toutefois, il y a des raisons de croire que nous pouvons tirer profit de l’étude de ce qui se passe pendant les premiers stades du développement de la personnalité du nourrisson. Premièrement, les médecins et les infirmières peuvent avoir à intervenir dans la relation mère-enfant, en raison d’anomalies physiques du nourrisson ; nous devrions alors savoir dans quoi nous intervenons. Deuxièmement, l’étude du développement affectif du nourrisson pourrait sans doute donner lieu à des découvertes encore plus fructueuses que celles produites par l’étude du développement physique du jeune enfant ces cinquante dernières années. Enfin, troisièmement, puisqu’un certain nombre de mères et de pères ne peuvent offrir des conditions satisfaisantes au moment de la naissance de l’enfant, pour cause de difficultés sociales, familiales ou personnelles, il appartient aux médecins et aux infirmières de comprendre et de traiter, ou même de prévenir, les troubles qui peuvent en résulter. Un jour viendra où le pédiatre devra connaître aussi bien la sphère affective du développement du nourrisson qu’il en connaît actuellement la sphère physique.
On trouve aussi une quatrième raison à l’étude du développement affectif primitif : c’est que l’on peut souvent détecter et diagnostiquer des désordres affectifs dans la petite enfance, même au cours de la première année. Il est évident que le meilleur moment pour traiter des troubles de cet ordre se place à l’époque de leur apparition, ou le plus tôt possible après.
Comme ce travail fait partie d’une série d’articles, je laisse délibérément de côté toute référence à la santé physique et aux anomalies physiques, et aussi à la croissance mentale, sous l’aspect d’une tendance au développement soumise à des facteurs héréditaires. Considérons ici le nourrisson sain de corps et potentiellement sain d’esprit. Le sujet de cette étude sera donc la signification de cette potentialité. Qu’y a-t-il en puissance à la naissance et qu’est-ce qu’il en est advenu à un an ?
Je suppose aussi l’existence d’une mère dont la santé est assez bonne pour qu’elle se comporte comme il est naturel pour une mère, car en raison de l’extrême dépendance affective du nourrisson, on ne peut étudier son développement ou sa vie indépendamment des soins qui lui sont donnés.
Dans une série de rubriques exposées brièvement ici, des observations condensées montreront peut-être à l’étudiant que le développement affectif de la première année contient les bases de la ganté mentale de l’être humain.
On retrouve dans le domaine psychologique une tendance au développement qui est innée et qui correspond à la croissance du corps et au développement graduel des fonctions. De même qu’un bébé s’assied, habituellement vers 5 ou 6 mois, marche aux alentours de son premier anniversaire et emploie peut-être 2 ou 3 mots à la même époque, il y a un processus d’évolution dans le développement affectif. Toutefois nous n’assistons à cette croissance naturelle que si les conditions sont suffisamment bonnes et c’est dans la définition de ces conditions que réside une partie de nos difficultés. Dans ce qui suit, il sera nécessaire de considérer comme admis le processus ontogénétique et la base neurophysiologique du comportement.
La dépendance
Le grand changement que l’on peut noter pendant la première année se fait en direction de l’indépendance. L’indépendance est quelque chose qui se réalise à partir de la dépendance, mais il faut ajouter que la dépendance, elle, est réalisée à partir de ce qu’on pourrait appeler une double dépendance. Tout au début, il y a une dépendance absolue à l’égard du milieu physique et affectif. Au stade le plus précoce, il n’y a aucune trace de prise de conscience chez le nourrisson et c’est pour cette raison que la dépendance est absolue. Peu à peu l’enfant apprend dans une certaine mesure qu’il est dépendant et il acquiert en conséquence la capacité de faire savoir à l’entourage le moment où il a besoin d’attention. Cliniquement, on note un progrès très graduel vers l’indépendance avec des réapparitions continuelles de dépendance et même de double dépendance. La mère sait s’adapter aux besoins variables et croissants de son nourrisson en ce domaine comme en d’autres. A un an, un nourrisson est devenu capable de garder vivace l’idée de la mère et l’idée des soins auxquels il est habitué ; il peut les maintenir pendant un certain temps, dix minutes, une heure, peut-être plus.
Ce que l’on trouve à un an est cependant extrêmement variable, non seulement d’un enfant à l’autre, mais aussi chez un même enfant. Il est normal qu’un certain degré d’indépendance soit atteint, puis perdu et regagné à plusieurs reprises, et souvent un nourrisson peut retourner à un état de dépendance après avoir été nettement indépendant à un an.
Ce passage d’une double dépendance à la dépendance puis de la dépendance à l’indépendance n’est pas seulement l’expression de la tendance innée du nourrisson à grandir ; cette croissance ne peut avoir lieu que si quelqu’un manifeste une adaptation très sensible à ses besoins. Il se fait que la mère du nourrisson réussit mieux que n’importe qui dans cette tâche constante si délicate : elle est plus apte que quiconque parce qu’elle est la personne qui a le plus de chance d’être dévouée à cette cause, tout naturellement et sans rancœur.
L’intégration
Dès le début, il est possible à l’observateur de voir qu’un nourrisson est un embryon d’être humain, une unité. En fait, à l’âge d’un an, la plupart des nourrissons ont atteint l’état d’individu. En d’autres termes, il y a eu intégration de la personnalité. Bien entendu, cela n’est pas vrai tout le temps ; mais à certains moments et pendant certaines périodes, et dans certaines relations, l’enfant d’un an est une personne totale. Cependant, l’intégration ne doit pas être considérée comme allant de soi ; il faut qu’elle se développe peu à peu chez chaque nourrisson. Ce n’est pas simplement une question de neurophysiologie, car pour que ce processus se déroule, certaines conditions de milieu doivent être remplies, celles-là mêmes qui sont les mieux assurées par la mère du nourrisson.
L’intégration apparaît graduellement, à partir d’un état primaire non intégré. Au début, le nourrisson est fait de perceptions sensorielles et d’un certain nombre de phases de motricité. Il est presque certain que pour le nourrisson le repos représente un retour à l’état non intégré. Ce retour à l’état non intégré n’est pas forcément effrayant pour le nourrisson si la mère lui assure un sentiment de sécurité. Parfois, la sécurité est acquise par la façon dont on le porte. C’est à la fois physiquement et par des moyens plus subtils que la mère ou l’entourage maintiennent le nourrisson en un tout, et la non-intégration peut exister parallèlement à la réintégration sans que l’angoisse se développe.
L’intégration semble être liée aux expériences émotionnelles ou affectives plus définies telles que la colère ou l’excitation liée à d’allaitement. A mesure que l’intégration devient un fait acquis et que le nourrisson se constitue en un tout, la perte de ce qui avait été acquis peut être considérée comme de la désintégration plutôt que de la non-intégration, car la désintégration est douloureuse. La non-intégration est indolore.
Le degré d’intégration atteint à un an varie ; à cet âge, certains enfants ont déjà une forte personnalité, un self dont les caractéristiques personnelles sont très marquées ; d’autres, à l’opposé, n’ont pas encore acquis à cet âge une personnalité bien définie et dépendent beaucoup de soins continus.
La personnalisation
Le bébé d’un an est fermement ancré dans son corps. La psyché et le soma se sont accordés. Le neurologue dirait que le tonus corporel de l’enfant est satisfaisant et sa coordination bonne. Cet état de choses, où psyché et soma sont intimement liés l’un à l’autre, découle des stades initiaux où la psyché immaturée, tout en étant basée sur le fonctionnement corporel, n’est pas en rapport étroit avec le corps et la vie du corps. Un degré raisonnable d’adaptation aux besoins du nourrisson offre les meilleures chances possibles à l’édification précoce d’une relation solide entre la psyché et le soma.
Quand cette adaptation échoue, la psyché aura tendance à se développer sans liens étroits avec l’expérience corporelle, et en conséquence les frustrations physiques ne seront pas toujours ressenties avec une pleine intensité.
Même quand il est en bonne santé, le bébé d’un an n’est fermement enraciné à son corps qu’à certains moments. La psyché d’un nourrisson normal peut perdre le contact avec le corps, et il peut y avoir des périodes pendant lesquelles il n’est pas facile à l’enfant de revenir brusquement dans son corps, par exemple au sortir d’un profond sommeil. Les mères le savent, et elles réveillent graduellement un nourrisson avant de le prendre, afin de ne pas provoquer les terribles hurlements de panique que peut entraîner un changement dans la position du corps à un moment où la psyché en est absente. Cliniquement, à cette absence de psyché, peuvent être associés des vomissements, des accès de pâleurs, des périodes où l’enfant transpire et a parfois très froid. La mère peut croire alors que son enfant est mourant, mais à l’arrivée du médecin, il y a eu un retour si complet à la normale que le docteur ne comprend pas pourquoi la mère s’est tant inquiétée. Naturellement le praticien de médecine générale connaît mieux ce syndrome que le consultant.
L’esprit et l’association psyché-soma
Chez l’enfant d’un an, les phénomènes intellectuels ont commencé à apparaître. Ils sont tout à fait distincts de la psyché. La psyché est liée au soma et au fonctionnement corporel, mais l’appareil intellectuel dépend de l’existence et du fonctionnement des parties du cerveau qui se développent à un stade plus avancé (dans la phylogenèse) que celles qui concernent la psyché primitive. En voici un exemple grossier : ce sont les facultés intellectuelles qui permettent peu à peu à l’enfant d’attendre sa nourriture en raison des bruits qui l’annoncent.
On pourrait dire qu’au début, il faut que la mère s’adapte presque exactement aux besoins du nourrisson pour que la personnalité de l’enfant se développe sans distorsion. Mais elle peut échouer, dans cette adaptation, et cet échec peut aller croissant, cela parce que la pensée et les processus intellectuels du nourrisson peuvent expliquer des carences d’adaptation de ce genre et donc les laisser se produire. Ainsi la pensée est alliée à la mère et prend en charge Lune partie de sa fonction. Dans les soins donnés au nourrisson, la mère dépend des processus intellectuels de l’enfant, et ce sont ces processus qui lui permettent peu à peu de reprendre une vie à elle. Il y a bien entendu d’autres voies de développement mental. C’est une fonction mentale que de cataloguer ce qui se passe, d’enregistrer les souvenirs et de les classer. C’est grâce à ses facultés mentales que l’enfant peut utiliser le temps comme mesure, mesurer aussi l’espace, et faire la liaison de cause à effet.
Il serait instructif de comparer le conditionnement dans ses rapports avec l’intellect et avec la psyché ; une étude de ce genre pourrait éclairer les différences entre ces deux phénomènes si régulièrement confondus.
Il est évident que, d’un enfant à l’autre, la capacité mentale à aider la mère dans sa conduite à son égard varie beaucoup. La plupart des mères savent s’adapter aux capacités mentales bonnes ou médiocres de chaque nourrisson, aller aussi vite ou aussi lentement que l’enfant. Il n’est cependant que trop facile à une mère vive de ne plus être au pas de l’un de ses enfants de capacité intellectuelle limitée ; et l’enfant rapide peut également perdre le contact avec une mère lente.
A un certain âge, l’enfant devient capable de tolérer les caractéristiques de la mère, et donc d’être relativement indépendant de l’incapacité de celle-ci à s’adapter aux besoins de son petit enfant, mais peut-être pas avant le premier anniversaire.
La fantasmatisation et l’imagination
Un caractère spécifique du nourrisson humain est la fantasmatisation qu’on peut considérer comme l’élaboration imaginative de là fonction physique. Elle devient vite infiniment complexe, mais au début elle est sans doute réduite. L’observation directe ne permet pas d’évaluer la possibilité de fantasmatiser d’un petit bébé, mais n’importe quel jeu en indique l’existence.
Il est commode de décrire le développement de la fantasmatisation à l’aide d’une classification artificielle :
Simple élaboration de la fonction ;
Distinction entre anticipation, expérience et mémoire ;
Expérience en termes de mémoire de l’expérience ;
Localisation de la fantasmatisation à l’intérieur ou l’extérieur du self, avec des échanges et un enrichissement constant de l’un à l’autre ;
Construction du monde intérieur ou personnel avec un sentiment de responsabilité pour ce qui y existe et ce qui s’y passe ;
Distinction entre la conscience et ce qui est inconscient. L’inconscient comprend des aspects de la psyché qui sont si primitifs qu’ils ne deviennent jamais conscients, et aussi des aspects de la psyché ou du fonctionnement mental qui deviennent inaccessibles par défense contre l’angoisse (ce qu’on appelle l’inconscient refoulé).
Pendant la première année, la fantasmatisation évolue beaucoup.
Il ne faut pas oublier que bien que cette croissance (comme toutes les autres) soit une partie de la tendance naturelle vers le développement, l’évolution peut être amputée ou perturbée si elle se produit en dehors de certaines conditions. La nature de ces conditions peut faire l’objet d’une étude et même être définie.
La réalité personnelle (intérieure)
A la fin de la première année, le monde intérieur de l’individu est devenu une organisation bien précise. Ses éléments positifs proviennent des modes d’expérience personnelle, et plus spécialement de l’expérience instinctuelle – ces expériences étant interprétées de façon personnelle et reposant, en fin de compte, sur les caractéristiques innées héréditaires du sujet (dans la mesure où elles sont apparues à ce stade primitif). Cette image du monde qui est personnelle au nourrisson s’organise peu à peu selon des mécanismes complexes qui ont pour but :
La sauvegarde de ce qui est ressenti comme « bon » – c’est-à-dire acceptable et fortifiant pour le self (moi) ;
L’isolation de ce qui est ressenti comme « mauvais » – c’est-à-dire inacceptable, persécuteur, ou imposé par la réalité extérieure sans être accepté (traumatisme) ;
La sauvegarde d’un domaine dans la réalité psychique personnelle où les objets ont des interrelations vivantes, excitantes, et même agressives, aussi bien qu’affectueuses.
A la fin de la première année, apparaissent même les débuts de défenses secondaires pour faire face aux défaillances de l’organisation primaire, telles que la diminution généralisée de toute la vie intérieure, qui se traduit par une manifestation clinique de dépression, ou bien la projection massive sur la réalité extérieure des éléments du monde intérieur avec, comme manifestation clinique, une attitude à l’égard du monde qui est teintée de paranoïa. Une manifestation clinique très commune de ce dernier type serait les manies alimentaires, par exemple un dégoût de la peau sur le lait.
L’image que se fait le nourrisson du monde extérieur au self est en grande partie basée sur le dessin de la réalité intérieure personnelle, et il faut noter que par ses attentes positives et négatives, il modifie dans une certaine mesure le comportement de l’environnement à son égard.
La vie instinctuelle
Au début, la vie instinctuelle du nourrisson est basée sur le système alimentaire. C’est ce qui intéresse la main et la bouche qui prédomine, mais, peu à peu, viennent s’y ajouter les fonctions d’excrétion.
A un certain âge, vers cinq mois peut-être, le nourrisson commence à relier excrétion à nourriture, et fèces et urine à absorption orale.
Parallèlement, il commence à acquérir un monde personnel interne qui, par voie de conséquence, tend à se localiser dans le ventre. A partir de ce simple schéma, l’expérience psyché-soma s’étend jusqu’à inclure tout le système corporel.
La respiration se trouve comprise dans ce qui prédomine sur le moment de sorte qu’elle peut être associée tantôt à l’absorption, tantôt à l’évacuation. Une caractéristique importante de la respiration est que, en dehors des pleurs, elle fait apparaître une continuité entre l’intérieur et l’extérieur, c’est-à-dire un défaut des défenses.
Toutes les fonctions ont tendance à avoir une qualité orgastique, c’est-à-dire que chacune à sa façon contient une phase d’excitation locale et de préparation, un point culminant où tout le corps est en jeu et une période de détente.
La fonction anale acquiert de plus en plus d’importance et peut même dominer la fonction orale. L’orgasme de l’excrétion est normalement un orgasme excrétoire, mais dans certaines circonstances, l’anus peut devenir un organe qui reçoit, et ramener ainsi à lui une partie de l’importance de la fonction et de l’absorption orales. Les manipulations anales accroissent naturellement l’éventualité d’une complication de ce genre.
Chez les nourrissons des deux sexes, l’excrétion urinaire peut être orgastique et donc cause d’excitation et de satisfaction ; mais la satisfaction orgastique dépend, dans une large mesure, du moment. Les efforts faits pour apprendre la propreté au petit enfant, le privent – s’ils sont concluants – des satisfactions physiques qui appartiennent à la petite enfance, et les conséquences de cet apprentissage institué trop tôt sont immenses, souvent désastreuses.
L’excitation génitale n’est pas d’une importance primordiale pendant la première année. Néanmoins, il peut y avoir chez les garçons des érections, et chez les filles, des activités vaginales, en association surtout avec une excitation relative à l’alimentation ou à l’idée d’alimentation. Les activités vaginales peuvent aussi être suscitées par des manipulations anales. L’érection phallique commence au cours de la première année à avoir de l’importance en soi, et il en est de même pour l’excitation du clitoris. Mais à un an, il est rare que la fillette envie déjà le garçon pour son organe génital, qui (comparé au clitoris ou à la vulve), est évident au repos et plus encore, en érection. Cette différence inspirera prétention et envie au cours de la deuxième ou troisième année. (La fonction génitale et la fantasmatisation n’atteignent une position dominante par rapport aux fonctions d’ingestion et d’excrétion qu’à une période que l’on peut grossièrement situer entre deux et cinq ans.)
Les expériences instinctuelles de la première aimée font surgir la capacité du nourrisson à la relation objectale, capacité qui grandit rapidement et culmine dans une relation d’amour entre deux personnes complètes, mère et bébé. La relation triangulaire, avec son enrichissement et ses complications spécifiques, devient un facteur nouveau dans la vie de l’enfant, vers l’époque de son premier anniversaire, mais elle n’atteint sa pleine valeur que lorsque l’enfant est en âge de marcher et au moment où le génital domine les divers types de systèmes instinctuels alimentaires et de fantasmatisation.
Le lecteur peut aisément reconnaître, dans ce qui précède, la théorie de Freud sur la sexualité infantile, qui fut la première contribution de la psychanalyse à la compréhension de la vie affective des jeunes enfants. L’idée d’une vie instinctuelle dans l’enfance a suscité une immense réaction de l’opinion publique, mais il est maintenant généralement reconnu que cette théorie est le thème central de la psychologie de la petite enfance normale ainsi que de l’étude des origines des psycho-névroses.
Les relations objectales
Le nourrisson d’un an est à certains moments une personne totale, en relation avec des personnes totales. Ce résultat est atteint par étapes et ne devient un fait acquis que lorsque les conditions sont suffisamment bonnes.
Primitivement, il n’existe qu’une relation à des objets partiels – par exemple à un sein, car, même si le nourrisson « connaît » la mère à certains moments de contact affectueux, il ne la distingue pas comme une personne. C’est l’intégration graduelle de la personnalité du nourrisson en une unité qui lui permet de sentir que l’objet partiel (sein, etc.), fait partie de toute une personne ; cet aspect du développement amène à sa suite des anxiétés spécifiques. Nous les verrons dans la rubrique sur la capacité d’inquiétude du jeune enfant.
Parallèlement à la connaissance de l’objet total, apparaît le début d’un sentiment de dépendance et donc le début du besoin d’indépendance. Le fait que l’enfant perçoit que sa mère est apte à le soutenir alors qu’il dépend d’elle, favorise la formation en lui d’une aptitude du même ordre.
A un stade plus primitif, avant que le nourrisson n’agisse en tant qu’unité, les relations objectales sont de la nature d’une union de partie à partie. A un stade donné, existe-t-il un self total, disponible pour ressentir l’expérience et pour enregistrer le souvenir des expériences ? C’est extrêmement variable.
La spontanéité
La pulsion instinctuelle crée un état de choses qui peut soit évoluer vers la satisfaction, soit se disperser en un mécontentement diffus, ou en un malaise général de la psyché et du soma. Il faut que la satisfaction d’une pulsion arrive au moment voulu, que le point culminant soit en harmonie avec l’expérience présente. Les satisfactions ont une immense importance pour le nourrisson pendant la première année, et ce n’est que peu à peu que chaque enfant devient capable de supporter l’attente. Ce qu’on demande, bien sûr, c’est que le petit enfant renonce à la spontanéité pour se conformer aux besoins de ceux qui s’occupent de lui. Nous demandons parfois aux nourrissons plus que ce que nous pouvons réaliser nous-mêmes.
La spontanéité est donc menacée par deux groupes de facteurs :
Par le désir de la mère de se libérer des liens de la maternité, et ceci peut être recouvert par l’idée erronée de la mère qu’il faut s’y prendre de bonne heure pour avoir un enfant « sage » ;
A la suite de mécanismes complexes, par la restriction de la spontanéité venant du nourrisson lui-même (établissement d’un surmoi).
C’est le développement de ce contrôle qui forme la seule vraie base de la moralité et la moralité commence dès cette première année de la vie de l’individu. Elle résulte à l’origine de craintes frustes de représailles et est, par la suite, le frein de la vie instinctuelle du nourrisson (qui devient une personne, avec la notion de l’inquiétude) ; elle protège les objets d’amour de la violence de l’explosion de l’amour primitif qui est impitoyable et ne cherche que la satisfaction des pulsions instinctuelles.
Au début, les mécanismes de contrôle anal sont frustes comme les pulsions elles-mêmes, et la sévérité de la mère aide en ce sens qu’elle est moins brutale et plus humaine ; on peut, en effet, défier une mère, alors que l’inhibition intérieure d’une pulsion risque d’être totale. La rigueur maternelle a donc une signification inattendue, puisqu’elle provoque le consentement doucement et graduellement, et préserve le nourrisson de la violence de l’autocontrôlé. Si les conditions extérieures restent favorables, l’enfant en vient, à la suite d’une évolution naturelle, à instaurer une rigueur intérieure « humaine » et réalise ainsi le contrôle de soi sans une trop grande perte de cette spontanéité qui seule rend la vie digne d’être vécue.
La capacité créatrice
De la spontanéité, on passe tout naturellement à la question de la pulsion créatrice qui, mieux que n’importe quoi, prouve à l’enfant qu’il est en vie.
La pulsion créatrice innée dépérit, à moins qu’elle n’ait tout d’abord rejoint la réalité extérieure (qu’elle ne se soit « réalisée »). Chaque nourrisson doit recréer le monde mais ceci n’est possible que si, petit à petit, le monde se présente à des moments d’activité créatrice. Le nourrisson cherche et le sein est là, et le sein est créé. Le succès de cette opération dépend de la finesse de l’adaptation de la mère aux besoins de son petit enfant, surtout au début.
A partir de là, par une progression naturelle, chaque enfant crée individuellement le monde entier de la réalité extérieure ; au début, cette création continue a besoin d’un public et puis, finalement, il y a même création de public. Les étapes pénibles de ce processus vital appartiennent à la toute petite enfance, et dépendent de la capacité de la mère à produire l’échantillon de réalité à un moment plus ou moins adéquat. Ce qu’elle peut faire, parce que pour un temps elle s’identifie à son nourrisson à un degré extrême.
La motricité. L’agressivité
La motricité est une caractéristique du fœtus vivant, et les mouvements d’un prématuré en couveuse donnent sans doute l’image d’un nourrisson dans la matrice à l’approche de l’accouchement. La motricité est précurseur de l’agressivité, terme qui se charge de sens au fur et à mesure que le petit enfant grandit. On peut voir un exemple particulier d’agressivité apparaître dans des activités telles que : saisir dans les mains, mâcher, et, plus tard, mordre. En cas de bonne santé, une grande proportion du potentiel agressif se fond dans les expériences instinctuelles du nourrisson, et dans le mode de relations de chaque nourrisson. Pour ce faire, il faut que le milieu offre des conditions assez bonnes.
En cas de mauvaise santé, il n’y a qu’une petite proportion du potentiel agressif qui se fond dans la vie érotique, et le nourrisson est alors accablé de pulsions qui ne riment à rien. Elles peuvent même susciter dans la relation objectale un caractère destructeur ou, pire, former la base d’une activité qui n’a plus aucun sens comme, par exemple, une convulsion. On peut s’attendre à ce que cette agressivité non assimilée apparaisse sous la forme de crainte d’être attaqué. C’est là une façon dont peut se produire une pathologie du développement affectif, qui apparaît très tôt, et évolue éventuellement en trouble psychiatrique. Un trouble de ce genre peut, évidemment, avoir des caractères paranoïdes.
Le potentiel agressif est extrêmement variable car il ne dépend pas seulement de facteurs innés mais aussi de la possibilité de caractères défavorables dans le milieu ; par exemple, certaines sortes de naissance difficile peuvent affecter profondément l’état du nouveau-né ; et même une naissance normale peut avoir certaines caractéristiques qui sont traumatisantes pour la psyché non évoluée du nourrisson, qui ne connaît pas d’autre défense que celle de réagir, et de cesser ainsi temporairement d’exister de son plein droit.
La capacité d’inquiétude
Vers la seconde moitié de la première année, se manifeste la capacité d’inquiétude, ou une aptitude à ressentir des sentiments de culpabilité. C’est là un état de choses bien complexe, qui dépend de l’intégration en un tout de la personnalité du bébé, et de l’acceptation par celui-ci de la responsabilité de toute la fantasmatisation qui appartient au moment instinctuel. Pour atteindre cette réalisation hautement raffinée, la présence continue de la mère (ou de son substitut) est une condition nécessaire et il faut que son attitude montre qu’elle est prête à voir et à accepter les efforts malhabiles du petit enfant, à apporter sa contribution, c’est-à-dire à restaurer, à aimer de façon constructive. Cette étape importante du développement affectif a été étudiée en détail par Mélanie Klein quand elle a étendu la théorie psychanalytique (freudienne) jusqu’aux origines du sentiment de culpabilité personnel, et à celles du besoin d’agir de façon constructive, et de donner. Ainsi la puissance (et l’acceptation de la puissance) a une de ses racines dans le développement affectif qui se situe avant le premier anniversaire (aussi bien qu’après).
Les possessions
A un an, les nourrissons ont habituellement un ou plusieurs objets mous, ours, poupées de chiffons, qui sont très importants pour eux (certains garçons préfèrent des objets durs). Ces objets représentent visiblement des objets partiels, entre autres le sein, et ce n’est que peu à peu qu’ils en viennent à représenter des bébés, et la mère ou le père.
Il est très intéressant d’étudier l’usage que fait le nourrisson du tout premier objet adopté – morceau de laine d’une couverture, couche ou écharpe de soie. Cet objet peut prendre une importance vitale et avoir la valeur d’un objet intermédiaire entre le self et le monde extérieur. Il est typique de voir un enfant s’endormir en étreignant un objet de cet ordre (que j’appelle « objet transitionnel »), en suçant en même temps deux doigts ou un pouce, et peut-être en se caressant la lèvre supérieure ou le nez. Cette façon de faire, personnelle à l’enfant, apparaît au moment de s’endormir ou à des moments de solitude, de tristesse, d’angoisse et peut persister jusqu’à très avant dans l’enfance ou même jusqu’à la vie adulte. Tout ceci fait partie du développement affectif normal.
Ces phénomènes (que j’appelle transitionnels) semblent former la base de toute la vie culturelle de l’être humain adulte.
S’il est gravement privé sur le plan affectif, l’individu peut devenir incapable d’utiliser la technique éprouvée et souffrir en conséquence d’agitation et d’insomnie. Il est clair que le pouce dans la bouche et la poupée de chiffons dans la main symbolisent en même temps une partie du self, et une partie de l’environnement.
C’est l’occasion pour l’observateur d’étudier l’origine du comportement affectueux qui est important (si ce n’est pour d’autres raisons encore) parce que la perte de la capacité d’être affectueux caractérise « l’enfant en état de carence affective » plus âgé qui, du point de vue clinique, manifeste une tendance antisociale et est un candidat à la délinquance.
L’amour
Au fur et à mesure que l’enfant grandit, la signification du mot amour change, et s’adjoint de nouveaux éléments :
L’amour signifie : exister, respirer, être vivant, être aimé ;
L’amour signifie : appétit. Pas d’inquiétude ici, seulement le besoin de satisfaction ;
L’amour signifie : contact affectueux avec la mère ;
L’amour signifie : fusion (de la part du nourrisson) avec l’objet de l’expérience instinctuelle et la mère totale au contact affectueux ; donner se rattache alors à prendre, etc. ;
L’amour signifie établir ses droits sur la mère, être vorace par compulsion, forcer la mère à compenser les frustrations (inévitables) dont elle est responsable ;
L’amour signifie se soucier de la mère – (ou de l’objet de remplacement) comme la mère s’est souciée du nourrisson – anticipation d’une attitude adulte de responsabilité.
Conclusions
On peut assister à ces développements (et à beaucoup d’autres) pendant la première année bien que, naturellement, rien ne soit établi au premier anniversaire, et que presque tout puisse être perdu par une défaillance de l’environnement après cette date, ou même à la suite d’angoisses inhérentes à la maturation émotionnelle.
Le pédiatre risque d’être effrayé quand il essayera d’assimiler la psychologie du nourrisson, brièvement décrite dans cet article. Il ne doit cependant pas désespérer car il peut généralement s’en remettre au nourrisson, à la mère et au père. Mais, s’il doit intervenir dans la relation mère-enfant, qu’il sache au moins ce qu’il fait, et qu’il évite toute interférence évitable77
J’ai laissé de côté la référence systématique à la psychopathologie ; je n’ai pas décrit non plus ici l’effet des divers types de milieu perturbé en raison d’une maladie psychique de la mère ou même de l’inexistence de cette dernière..
16. La capacité d’être seul78
D’après un exposé fait à la Société Psychanalytique Britannique, le 24 juillet 1957. (1958)
Mon intention est d’étudier la capacité de l’individu d’être seul, présumant que cette attitude constitue l’un des signes les plus importants de la maturité du développement affectif.
Au cours de presque tous nos traitements psychanalytiques, il y a des moments où cette aptitude à être seul est importante pour le patient. Du point de vue clinique, cela peut se traduire par un épisode de silence ou une séance silencieuse. Loin d’être une manifestation de résistance, ce silence constitue en fait pour le patient, un aboutissement. C’est peut-être là qu’il est capable, pour la première fois, d’être seul. C’est sur cet aspect du transfert dans lequel le patient est seul au cours de la séance analytique que j’aimerais attirer l’attention.
Il serait probablement vrai de dire que, dans la littérature psychanalytique, on a plus écrit sur la peur d’être seul, ou le désir d’être seul, que sur l’aptitude à être seul. L’état de repli, mécanisme de défense qui implique une attente de persécution, a fait aussi l’objet d’un grand nombre de travaux. A mon avis, il est temps d’entreprendre une étude des aspects positifs de la capacité d’être seul. Il se peut qu’il y ait des essais isolés de description de cette capacité d’être seul, mais je n’en ai pas connaissance. Je me référerai au concept de Freud (1914) relatif à la relation anaclitique (cf. La Préoccupation maternelle primaire).
Relations à deux et relations à trois
Rickman nous a habitués à l’idée de penser en termes de relations à trois et à deux personnes et nous parlons souvent du complexe d’Œdipe comme d’un stade durant lequel les relations triangulaires dominent le champ d’expérience. Tout essai de description du complexe d’Œdipe ne prenant que deux personnes en considération est voué à l’échec. Il n’en existe pas moins des relations à deux : elles appartiennent à un stade relativement plus primitif de l’histoire de l’individu. La première relation de personne à personne est celle qui s’établit entre le petit enfant et sa mère ou le substitut maternel avant qu’aucune qualité propre à la mère n’ait été isolée pour aboutir à l’idée d’un père. La conception kleinienne de la position dépressive peut être décrite en termes de relations à deux et il serait peut-être juste de dire que la relation à deux est un trait caractéristique de ce concept.
Après avoir pensé en termes de relations à trois et à deux, il semblerait tout naturel de vouloir retrouver un stade encore plus primitif et de parler de relation à un ! A première vue, il pourrait sembler que le narcissisme soit justement cette relation – qu’il s’agisse d’une forme primitive du narcissisme secondaire ou du narcissisme primaire lui-même. Je suis cependant d’avis que ce bond en arrière d’un stade de relations à deux à un stade de relations de l’individu avec lui-même ne peut, en fait, être accompli sans porter atteinte à une grande partie de ce que nous avons appris par le travail analytique et par l’observation directe des mères et des petits enfants.
Être effectivement seul
On comprendra aisément que l’objet de mon étude n’est pas le fait d’être effectivement seul. Il se peut qu’un homme soit seul dans une cellule et soit incapable de supporter sa solitude. Les souffrances qu’il endure dépassent l’imagination. Beaucoup de personnes cependant sont capables, avant même d’être sorties de l’enfance, d’apprécier la solitude et elles peuvent même la considérer comme une possession des plus précieuses.
Cette capacité d’être seul est soit un phénomène très élaboré, qui apparaîtrait dans le développement individuel après l’établissement des relations à trois, soit un phénomène des premiers moments de la vie qui mérite une étude particulière parce qu’il est la base à partir de laquelle s’élabore la solitude.
Le paradoxe
Le point principal de cette étude peut maintenant être abordé. Bien que des expériences diverses et nombreuses contribuent à la formation de cette capacité d’être seul, il s’en trouve une qui est fondamentale. Si elle est insuffisante, son développement s’en trouve arrêté : il s’agit de l’expérience d’être seul, en tant que nourrisson et petit enfant, en présence de la mère. Le fondement de la capacité d’être seul est donc paradoxal puisque c’est l’expérience d’être seul en présence de quelqu’un d’autre.
Ici intervient un type de relation plutôt particulier : celui qui existe entre le nourrisson ou le petit enfant, qui est seul, et la mère ou le substitut maternel sur la présence effective desquels on peut compter, même si pendant un moment la mère n’est représentée que par le berceau ou le landau ou l’atmosphère générale de l’environnement immédiat. J’aimerais suggérer un nom pour ce type particulier de relation.
Personnellement, j’utilise volontiers le terme relation au moi (ego relatedness) qui convient en ce sens qu’il contraste assez nettement avec celui de relation pulsionnelle (id relationship), cet élément perturbateur périodique de ce qu’on pourrait appeler la vie du moi. La relation au moi décrit cette relation entre deux personnes dont l’une, en tous cas, est seule ; peut-être les deux sont-elles seules, pourtant la présence de chacune importe à l’autre. Je pense que si l’on compare la signification du mot « like » (aimer bien) à celle du mot « love » (aimer d’amour), on peut s’apercevoir que le premier est du domaine de la relation au moi alors que le second est plutôt une question de relations pulsionnelles, sous une forme brute ou sublimée.
En préalable au développement de ces deux idées suivant un point de vue personnel, je désirerais vous montrer comment il est possible de se référer au concept de la capacité d’être seul selon le langage psychanalytique habituel.
Après un rapport sexuel
Après un rapport sexuel satisfaisant, vous conviendrez que l’on peut dire que chaque partenaire est seul et se trouve heureux d’être seul. Être capable de savourer la solitude parallèlement à une autre personne qui se trouve également seule est en soi une expérience saine. Il se peut que l’absence de tension pulsionnelle soit source d’angoisse, mais la notion de temps, bien intégrée à la personnalité, permet à l’individu d’attendre le retour naturel de la tension instinctuelle et de jouir de cette solitude partagée, une solitude relativement dépourvue de cette particularité que nous appelons le « repli ».
La scène primitive
Il serait possible de dire que la capacité d’un individu d’être seul est fondée sur son aptitude à affronter les sentiments suscités par la scène primitive. Dans la scène primitive, l’excitation du coït entre les parents est perçue ou imaginée. Ce rapport est accepté par l’enfant sain, qui est capable de maîtriser la haine et de la canaliser au service de la masturbation. Dans la masturbation, l’entière responsabilité du fantasme, conscient ou inconscient, est acceptée par l’enfant qui est le troisième personnage d’une relation triangulaire. Être capable d’être seul, dans ces circonstances, implique une maturité du développement érotique, une puissance génitale, ou acceptation correspondante de la féminité ; cela suppose une fusion des pulsions et des idées agressives et érotiques ainsi qu’une tolérance de l’ambivalence ; naturellement, la capacité de l’individu de s’identifier à chacun de ses parents va de pair.
On pourrait compliquer une telle étude presque à l’infini, la capacité d’être seul étant presque synonyme de maturité affective.
Le bon objet intériorisé
Je vais essayer maintenant d’employer un autre langage, celui qui résulte des travaux de Mélanie Klein. La capacité d’être seul repose sur l’existence, dans la réalité psychique de l’individu, d’un bon objet. Le bon sein ou le bon pénis intériorisés, ou les bonnes relations intériorisées, sont suffisamment bien établis et défendus pour que l’individu (du moins pour le moment) ait confiance dans le présent et dans l’avenir. La relation de l’individu avec ses objets internes, qui va de pair avec une confiance dans ses relations internes, fournit à elle seule une raison suffisante de vivre, si bien que, temporairement, il est capable d’être heureux, même en l’absence d’objets et de stimulations externes. La maturité et la capacité d’être seul impliquent que l’individu a eu la chance, grâce à des soins maternels suffisamment bons, d’édifier sa confiance en un environnement favorable. Il y est parvenu par la répétition de gratifications instinctuelles satisfaisantes.
Dans le langage kleinien, on se réfère donc à un stade plus primitif du développement de l’individu que celui du règne du classique complexe d’Œdipe. Cela suppose néanmoins que le moi ait atteint un degré considérable de maturité et que l’individu ait réalisé son unité. Autrement, quel sens cela aurait-il de se référer à l’intérieur et à l’extérieur ou de donner une signification particulière aux fantasmes internes ? En termes négatifs, il faut que l’individu soit relativement libre de l’angoisse de persécution. En termes positifs, les bons objets internes font partie du monde personnel intérieur de l’individu et sont prêts à être projetés le moment voulu.
Être seul à un stade d’immaturité
La question que l’on se pose maintenant est celle-ci : un enfant, ou un nourrisson, peut-il être vraiment seul à un stade très primitif alors que l’immaturité du moi rend impossible une description de cet état suivant les termes que nous venons d’employer ? C’est là la partie essentielle de ma thèse : il nous faut pouvoir parler d’une forme non élaborée de solitude ; même si nous convenions que la capacité d’être vraiment seul correspond à une élaboration, l’aptitude à la solitude authentique a ses fondements dans cette première expérience d’être seul en présence de quelqu’un. Être seul en présence de quelqu’un est un fait qui peut intervenir à un stade très primitif, au moment où l’immaturité du moi est compensée de façon naturelle par le support du moi offert par la mère. Puis vient le temps où l’individu intériorise cette mère, support du moi, et devient ainsi capable d’être seul sans recourir à tout moment à la mère ou au symbole maternel.
« Je suis seul »
J’aimerais maintenant aborder ce sujet d’une manière différente par l’étude des mots « Je suis seul ».
Nous avons tout d’abord le mot « Je », qui implique un degré important du développement affectif. L’individu a réalisé son unité, l’intégration est un fait. Le monde extérieur est désavoué et une vie intérieure est devenue possible. Il s’agit simplement ici d’une définition topographique de la personnalité en tant que chose, en tant qu’organisation d’un noyau du moi. A ce point, on ne se réfère pas à l’existence.
Puis viennent les mots « Je suis », qui représentent un stade du développement individuel. Par ces mots, l’individu acquiert non seulement une forme, mais aussi une vie. Dans les débuts du « Je suis », l’individu est (pour ainsi dire) à l’état brut, sans défense, vulnérable, paranoïde en puissance. Il ne peut passer avec succès par ce stade du « Je suis » que parce qu’il existe un environnement qui le protège. Cet environnement protecteur, c’est en fait la mère, préoccupée de son petit enfant ; son identification à son enfant la rend apte à comprendre les besoins du moi de celui-ci. Point n’est besoin de postuler, de la part du nourrisson, une perception de la mère à ce stade du « Je suis ».
J’en arrive maintenant aux mots : « Je suis seul ». Selon la théorie que j’avance, il est indispensable qu’à ce nouveau stade le petit enfant puisse se rendre compte de l’existence ininterrompue de la mère. Par là, je ne veux pas nécessairement parler d’une prise de conscience mentale. Je considère cependant que « Je suis seul » est une amplification de « Je suis » qui dépend de la conscience qu’a le petit enfant de l’existence ininterrompue d’une mère à laquelle on peut se fier ; la sécurité qu’elle apporte ainsi lui rend possible d’être seul et de jouir d’être seul, pour une durée limitée.
De cette façon, j’essaie de justifier ce paradoxe que la capacité d’être seul est basée sur l’expérience d’être seul en présence de quelqu’un et que si cette expérience est insuffisante, la capacité d’être seul ne parvient pas à se développer.
« Relation au moi » (ego-relatedness)
Maintenant, si je suis dans le vrai lorsque j’établis ce paradoxe, il devient intéressant d’examiner la nature de la relation du petit enfant avec sa mère, relation que j’ai appelée relation au moi pour les besoins de cet article. On verra que j’attache une grande importance à cette relation car je considère qu’elle est la matière à partir de laquelle se forme l’amitié. La matrice du transfert s’y trouve peut-être aussi.
Il y a une autre raison pour laquelle j’attache une importance particulière à cette notion de relation au moi et, afin de m’exprimer clairement, il me faut faire une petite digression.
Je pense que l’on sera généralement d’accord qu’une pulsion instinctuelle n’a de signification que si elle s’inscrit dans l’existence du moi, soit qu’une pulsion instinctuelle démembre un moi faible, soit qu’elle fortifie un moi fort. On peut dire que les relations instinctuelles fortifient le moi lorsqu’elles s’inscrivent dans le cadre d’une relation au moi. Cela accepté, il en découle une compréhension de l’importance de la capacité d’être seul. C’est seulement lorsqu’il est seul (c’est-à-dire en présence de quelqu’un) que le petit enfant peut découvrir sa vie personnelle. L’alternative pathologique est une existence fausse, construite sur des réactions à des excitations externes. Quand il est seul dans le sens où j’emploie ce mot, et seulement quand il est seul, le petit enfant est capable de faire l’équivalent de ce qui s’appellerait se détendre chez un adulte. Il est alors capable de parvenir à un état de non-intégration, à un état où il n’y a pas d’orientation ; il s’ébat et, pendant un temps, il lui est donné d’exister sans être soit en réaction contre une immixtion extérieure, soit une personne active dont l’intérêt ou le mouvement sont dirigés. Le terrain est prêt pour une expérience instinctuelle. Arrive une perception ou une pulsion ; dans ce cadre, la perception ou la pulsion sera ressentie comme réelle et constituera vraiment une expérience personnelle.
Nous allons voir maintenant pourquoi il est important que quelqu’un se trouve là, que quelqu’un soit présent sans pourtant rien exiger ; la pulsion étant là, l’expérience instinctuelle peut alors porter ses fruits et l’objet peut être partie ou tout de la personne qui le soigne, a savoir la mère. C’est seulement dans ces conditions qu’un enfant peut avoir une expérience qu’il ressent comme réelle. Un grand nombre d’expériences de ce genre forment la base d’une vie riche de réalité, et non de futilité. L’individu qui possède cette capacité d’être seul est constamment capable de redécouvrir la pulsion personnelle, pulsion qui n’est pas expérimentée en vain parce que l’état de solitude est un état qui (paradoxalement) implique toujours la présence de quelqu’un d’autre.
Par la suite, l’individu devient capable de renoncer à la présence effective d’une mère ou d’un substitut maternel. Ce phénomène a été décrit comme celui de l’édification d’un « environnement interne » et il s’agit d’un phénomène plus primitif que celui appelé « introjection de la mère ».
L’acmé de la relation au moi
J’aimerais maintenant pousser plus loin mon étude de la relation au moi et des possibilités d’expérience dans le cadre de cette relation ; j’aimerais étudier le concept d’un orgasme du moi. Je suis conscient, bien entendu, que si une telle chose existe, ceux dont l’expérience instinctuelle est inhibée auront tendance à se spécialiser dans de tels orgasmes si bien qu’il y aurait une pathologie de la tendance à l’orgasme du moi. Pour le moment, mon dessein n’est pas d’étudier la pathologie, sans oublier cependant que le corps entier peut s’identifier avec un objet partiel (le phallus). Je voudrais seulement poser la question de savoir si l’on peut valablement assimiler l’extase à un orgasme du moi. Chez la personne normale, une expérience pleine de satisfaction, telle qu’on peut en vivre à un concert, au théâtre, ou dans une amitié, peut être qualifiée par les mots : orgasme du moi, termes qui attirent l’attention à la fois sur l’acmé et son importance. Dans ce contexte, l’emploi de ces termes peut être sujet à critique ; je pense cependant qu’il y a là matière à discussion et que l’on peut s’interroger sur la nature de l’acmé intervenant dans une relation au moi satisfaisante. On peut se poser la question suivante : quand un enfant joue, la totalité de son jeu est-elle une sublimation des pulsions instinctuelles ? N’y a-t-il pas lieu de penser qu’il y a une différence dans la qualité pulsionnelle, aussi bien que dans la quantité, quand on compare le jeu qui apporte une satisfaction à l’instinct brut sous-jacent ? Le concept de la sublimation est tout à fait accepté et a beaucoup de valeur. Il est cependant dommage de passer sous silence la grande différence qui existe entre le jeu heureux des enfants et le jeu d’enfants qui s’excitent de façon compulsionnelle et qui semblent sur le bord d’une expérience instinctuelle. Il est vrai que dans le jeu heureux d’un enfant, tout peut être interprété en termes de pulsions instinctuelles. Ceci est possible parce que nous nous référons à des symboles et sans doute notre usage du symbolisme est-il fondé, ainsi que notre compréhension du jeu en termes de relations instinctuelles. Nous laissons cependant de côté un élément vital si nous oublions que le jeu d’un enfant n’est pas heureux lorsqu’il se complique d’excitations corporelles comportant leurs instants d’orgasme physique.
L’enfant qu’on appelle normal est capable de jouer, de s’exciter pendant qu’il joue, et de trouver une satisfaction dans le jeu sans se sentir menacé par un orgasme physique d’excitation locale. Au contraire, un enfant carencé, avec une tendance antisociale, ou n’importe quel enfant souffrant d’une instabilité maniaco-dépressive, est incapable de trouver une satisfaction dans le jeu parce que celui-ci entraîne une excitation physique. Un acmé physique est nécessaire et la plupart des parents connaissent le moment où rien ne peut faire cesser l’excitation d’un jeu si ce n’est une fessée – qui engendre un acmé artificiel, mais très utile quand même. Je pense que si l’on compare à une expérience sexuelle le jeu heureux d’un enfant ou l’expérience d’un adulte lors d’un concert, la différence est si grande qu’il devient possible d’utiliser des mots différents pour qualifier ces deux expériences. Quelle que soit la part du symbolisme inconscient, la quantité d’excitation physique réelle est minime dans le premier type d’expérience alors qu’elle est à son maximum dans le second. Nous pouvons reconnaître l’importance de la relation au moi en tant que telle sans abandonner pour autant les idées relatives au concept de la sublimation.
Résumé
La capacité d’être seul est un phénomène très élaboré et de nombreux facteurs contribuent à son établissement. Elle est en relation étroite avec la maturité affective.
Le fondement de la capacité d’être seul est l’expérience d’être seul en présence de quelqu’un. De cette façon, un petit enfant, qui possède une faible organisation du moi, est capable d’être seul grâce à un support du moi sûr.
Le type de relation qui existe entre le petit enfant et la mère – qui agit en tant que support du moi – mérite une étude particulière. Bien que d’autres termes aient été utilisés, je suis d’avis que l’expression « relation au moi » pourrait convenir temporairement.
Dans le cadre de la relation au moi interviennent des relations instinctuelles qui fortifient, plutôt qu’elles ne troublent, le moi qui n’est pas encore organisé.
Peu à peu, l’environnement qui sert de support au mol est introjecté et sert à l’édification de la personnalité de l’individu si bien que se forme une capacité d’être vraiment seul. Même ainsi, théoriquement, il y a toujours quelqu’un de présent, quelqu’un qui, en fin de compte et inconsciemment, est assimilé à la mère, celle qui, durant les premiers jours et les premières semaines, s’identifie temporairement à son enfant et pour laquelle rien ne compte, au cours de cette période, que les soins à lui apporter.
17. La psychanalyse et le sentiment de la culpabilité79
Conférence faite à l’occasion du Centenaire de Freud, devant la Société Psychanalytique Britannique, le 17 avril 1956.
Cet article est paru dans : Psychoanalysts and Contemporary Thought, ed. J. D. Sutherland (London, Hogarth, 1958).
N.D.T. – L’auteur emploie tantôt l’expression sense of guilt (sens de la culpabilité) et tantôt guilt-feeling (sentiment de la culpabilité). Il nous est arrivé pour ne pas trahir l’auteur d’employer la traduction « sens de la culpabilité » par analogie avec l’expression française « sens de la mesure ». (1958)
Au cours de cette conférence, je n’irai pas au-delà de la pensée de Burke, qui déclarait, il y a 200 ans, que la culpabilité réside dans l’intention. Pourtant, les illuminations intuitives des grands hommes, et même les constructions élaborées des poètes et des philosophes, ont le défaut de ne pas être applicables dans la clinique. C’est la psychanalyse qui a rendu accessible à la sociologie et à la thérapie individuelle une grande partie du contenu de remarques comme celle de Burke.
Un psychanalyste aborde le sujet de la culpabilité comme quelqu’un qui a l’habitude de penser en fonction de la croissance, en fonction de l’évolution de l’individu, de l’homme en tant que personne, et en relation avec l’environnement. L’étude du sentiment de la culpabilité implique pour l’analyste une étude du développement affectif individuel. Il est courant d’envisager le sentiment de la culpabilité comme quelque chose qui résulte de l’enseignement religieux et moral. Quant à moi, je m’efforcerai d’étudier le sentiment de la culpabilité non comme une chose à inculquer, mais comme un aspect du développement de l’individu. Les influences culturelles sont naturellement importantes, d’une importance vitale, mais ces influences culturelles peuvent elles-mêmes être étudiées comme un enchevêtrement d’innombrables schèmes personnels. En d’autres termes, la clef de la psychologie de groupe et de la psychologie sociale se trouve dans la psychologie de l’individu. Ceux qui sont d’avis que la moralité doit être inculquée l’enseignent en conséquence aux petits enfants et ils devancent ainsi le plaisir d’observer le développement naturel de la moralité chez leurs enfants, qui s’épanouissent dans le bon milieu qu’on leur assure sur un mode personnel et individuel.
Il ne me sera pas nécessaire d’examiner les diverses formes de constitution. Rien ne prouve clairement qu’un individu quelconque qui n’est pas déficient mentalement est incapable constitutionnellement de parvenir à un sens moral. Par ailleurs, le développement d’un sens moral peut rencontrer tous les degrés de succès et d’échec. Je vais m’efforcer d’expliquer ces diversités. Il y a sans aucun doute des enfants et des adultes qui ont un sens de la culpabilité déficient, et cette déficience n’est pas spécifiquement liée à la capacité ou à l’incapacité intellectuelle.
Pour simplifier ma tâche, j’examinerai le problème en y distinguant trois parties principales.
Je discuterai séparément :
Le sens de la culpabilité des individus chez lesquels la capacité de sentir la culpabilité s’est développée et édifiée.
Le sens de la culpabilité à son point d’origine dans le développement affectif de l’individu.
Le sens de la culpabilité en tant que caractère remarquable par son absence chez certains individus. Je finirai par la perte de la capacité d’avoir un sens de la culpabilité et comment la recouvrer.
1. Capacité d’avoir un sentiment de la culpabilité assumé
Comment le concept de la culpabilité apparaît-il dans la théorie psychanalytique ?
Je crois que je ne me trompe pas en disant que les premiers travaux de Freud dans ce domaine touchaient aux vicissitudes du sens de la culpabilité des individus chez lesquels on pouvait considérer la capacité à sentir la culpabilité comme admise. Par conséquent, je vais parler du point de vue de Freud sur la signification de la culpabilité pour l’inconscient chez une personne saine, et de la psychopathologie du sentiment de la culpabilité.
L’œuvre de Freud montre comment il se fait que la véritable culpabilité réside dans l’intention – dans l’intention inconsciente. Le délit commis n’est pas la cause du sentiment de la culpabilité : c’est plutôt le résultat de la culpabilité, la culpabilité qui relève de l’intention criminelle. Seule la culpabilité légale se rapporte à un crime, la culpabilité morale, elle, se rapporte à une réalité intérieure. Freud a été en mesure de tirer un sens de ce paradoxe. Dans ses premières formulations théoriques, Freud s’est occupé du ça – il se référait ainsi aux pulsions instinctuelles – et du moi, qui désignait pour lui la partie du self total qui a des relations avec l’environnement. Le moi modifie l’environnement afin de susciter des satisfactions instinctuelles, et il refrène les impulsions du ça afin de permettre d’utiliser au mieux ce que l’environnement peut offrir, toujours pour apporter des satisfactions au ça. Plus tard (en 1923), Freud a utilisé le terme de surmoi pour désigner ce qui est accepté par le moi, pour parvenir à maîtriser le ça.
Freud traite ici la nature humaine en terme d’économie, et simplifie délibérément le problème dans le but d’établir les bases d’une formulation théorique. Dans tout ce travail, il y a un déterminisme sous-entendu : le postulat que la nature peut être examinée objectivement et peut se voir appliquer les lois reconnues valables en physique. En termes de moi et de ça, le sens de la culpabilité n’est guère plus que de l’angoisse teintée d’une qualité spéciale, de l’angoisse ressentie en raison du conflit entre l’amour et la haine. Le sens de la culpabilité implique que l’ambivalence est tolérée. Il n’est pas difficile d’accepter la relation étroite entre la culpabilité et le conflit personnel, qui surgit de la coïncidence de l’amour et de la haine, mais Freud a su remonter jusqu’aux racines du conflit et montrer que ces sentiments sont justement associés à la vie instinctuelle. Il est bien connu maintenant que Freud a remarqué, en analysant des adultes (des névrosés plutôt que des psychotiques), qu’il revenait régulièrement à la petite enfance du malade, à une angoisse intolérable, et à la collision de l’amour et de la haine. Dans les termes les plus simples possibles du complexe d’Œdipe, un garçon en bonne santé parvenait à établir avec sa mère une relation dans laquelle l’instinct jouait son rôle et dans laquelle le rêve contenait une relation amoureuse avec la mère. Il était ainsi amené à rêver de la mort du père, ce qui entraînait à son tour la crainte du père, et la crainte que le père ne détruisît le potentiel instinctuel de l’enfant. C’est ce que l’on appelle le complexe de castration. Simultanément coexistaient l’amour du garçon pour son père et le respect qu’il avait pour lui. Le conflit du garçon, dont une partie de sa nature le poussait à haïr le père et à vouloir lui faire du mal, tandis que l’autre partie le faisait l’aimer, engendrait chez le garçon un sentiment de culpabilité. La culpabilité sous-entendait que le garçon pouvait tolérer et dominer ce conflit, qui est en fait un conflit inhérent – un conflit qui appartient à un développement normal.
Tout cela est très simple, mais c’est seulement grâce à Freud qu’il a été possible de le reconnaître ; dans le développement normal, une date – une première situation d’importance vitale – marque le point culminant de l’angoisse et de la culpabilité : celle où le petit enfant aux instincts biologiquement déterminés vit dans sa famille la première relation triangulaire. (C’est à dessein que j’ai simplifié cette définition et que je ne parlerai pas ici du complexe d’Œdipe en fonction des relations fraternelles, ni de l’équivalent du complexe d’Œdipe chez un enfant élevé loin des parents ou en institution.)
Dans le premier énoncé psychanalytique, il n’y a que peu de références aux visées destructives de la pulsion libidinale ou aux pulsions agressives qui ne fusionnent pleinement avec les pulsions érotiques que chez les personnes en bonne santé. Il fallait éventuellement faire entrer tout ceci dans la théorie de l’origine de la culpabilité. C’est ce que j’examinerai ultérieurement. Dans ce premier exposé, la culpabilité provient de la collision de l’amour et de la haine, heurt inévitable si l’action d’aimer englobe bien l’élément instinctuel qui y appartient. Le prototype existe à l’âge des premiers pas.
Tous les psychanalystes ont l’habitude de voir couramment dans leur travaux se substituer aux symptômes la chose plus normale : un sentiment de la culpabilité, ainsi qu’une meilleure prise de conscience et une acceptation accrue du contenu du fantasme qui rend logique le sentiment de la culpabilité Comme le sentiment de la culpabilité peut paraître illogique ! Dans L’Anatomie de la mélancolie de Burton, il y a une bonne collection de cas illustrant les absurdités du sentiment de la culpabilité. Dans une analyse longue et profonde, les malades ressentent de la culpabilité à propos de tout et de rien, et même à propos de facteurs malheureux de l’environnement primitif que nous pouvons aisément percevoir comme des phénomènes de hasard. En voici un exemple simple :
Un garçon de 8 ans devenait de plus en plus angoissé et finalement il s’enfuit de l’école. On découvrit qu’il souffrait d’un sentiment de la culpabilité insupportable en raison de la mort d’un aîné qui avait eu lieu quelques années avant sa naissance à lui. Il en avait entendu parler peu de temps auparavant, et les parents ne se doutaient nullement qu’il en avait été perturbé. Dans ce cas particulier, il ne fut pas nécessaire d’analyser longuement l’enfant. Il découvrit en quelques entretiens thérapeutiques que le sentiment de la culpabilité paralysant qu’il ressentait à propos de cette mort était un déplacement du complexe d’Œdipe. C’était un garçon assez normal et avec l’aide apportée au cours de ces entretiens, il fut en mesure de retourner à l’école et ses autres symptômes disparurent.
Le surmoi
L’introduction du concept du surmoi (1923) a été une importante étape dans l’évolution inévitablement lente de la métapsychologie psychanalytique. Freud avait accompli lui-même le travail d’avant-guerre, supportant les attaques lorsque le monde avait été troublé par l’attention qu’il avait attirée sur la vie instinctuelle des enfants. Peu à peu, d’autres ont travaillé et acquis de l’expérience en utilisant la technique, si bien qu’au moment où Freud utilisa le terme de surmoi, il avait de nombreux collègues. En introduisant ce terme nouveau, Freud indiquait que le moi affrontant le ça employait certaines forces qui méritaient un nom. L’enfant acquiert peu à peu des forces de maîtrise. Dans le complexe d’Œdipe exagérément simplifié, le garçon introjectait le père respecté et craint et portait donc en lui des forces de maîtrise basées sur ce que l’enfant percevait et sentait à propos de ce père. Cette figure paternelle introjectée était hautement subjective et se colorait des expériences vécues par l’enfant avec des figures paternelles autres que le père réel ; le milieu culturel de la famille y jouait également un rôle. (Le terme d’introjection signifiait seulement qu’il y avait une acceptation mentale et affective ; il évite les implications plus fonctionnelles du mot « incorporation ».) Un sentiment de la culpabilité implique donc que le moi compose avec le surmoi. La maturation de l’angoisse a donné la culpabilité.
C’est du concept du surmoi que découle l’idée que la genèse de la culpabilité relève de la réalité intérieure ou que la culpabilité réside dans l’intention. C’est aussi là que l’on trouve la raison la plus profonde de la culpabilité relative à la masturbation et aux activités auto-érotiques en général. La masturbation n’est pas en soi un crime, et pourtant, dans le fantasme global de la masturbation se trouve réunie toute l’intention consciente et inconsciente.
A partir de cet énoncé très simplifié de la psychologie du garçon, la psychanalyse a pu commencer à étudier et à examiner le développement du surmoi chez les garçons et chez les filles et les différences qui existent sans aucun doute entre l’homme et la femme en ce qui concerne la formation du surmoi dans le schème de la conscience et dans le développement d’une capacité de sentir la culpabilité. Beaucoup de choses sont issues de ce concept du surmoi. L’idée de l’introjection de la figure paternelle s’est révélée trop simple. Il y a une histoire primitive du surmoi chez chaque individu : l’objet introjecté peut devenir humain et analogue au père, mais à des stades antérieurs les introjects du surmoi, utilisés pour maîtriser les pulsions du ça et les produits du ça, sont subhumains : ils sont vraiment primitifs à l’extrême.
Ainsi, nous nous trouvons en train d’étudier le sentiment de la culpabilité chez chaque individu au stade du nourrisson, puis de l’enfant, à mesure que ce sens se développe et passe de la crainte grossière à quelque chose de proche d’une relation vis-à-vis d’un être humain révéré, capable de comprendre et de pardonner. (On a fait remarquer qu’il y a un parallèle entre le mode de maturation du surmoi chez l’enfant et le développement du monothéisme tel qu’il est dépeint dans l’histoire juive primitive.)
Tout en conceptualisant les processus qui sous-tendent le sentiment de la culpabilité, nous ne cessons de garder présent à l’esprit le fait que le sentiment de la culpabilité, même lorsqu’il est inconscient et même lorsqu’il est apparemment irrationnel, sous-entend, dans une certaine mesure, croissance affective, santé du moi et espoir.
La psychopathologie du sentiment de la culpabilité
Il est courant de rencontrer des gens écrasés par un sentiment de la culpabilité qui les entrave. Ils le portent constamment comme le fardeau sur le dos de Chrétien dans « Le voyage du Pèlerin »80
Bunyan : Pilgrim's Progress.. Nous savons que chez eux, il y a en puissance un effort constructif. Parfois, lorsqu’ils trouvent une occasion favorable à un travail constructif, le sentiment de la culpabilité cesse de les entraver et ils réussissent particulièrement bien, mais si l’occasion fait défaut, il peut y avoir récidive du sentiment de la culpabilité, intolérable et inexplicable. Nous abordons là des anomalies du surmoi.
Lorsque l’analyse d’individus opprimés par un sentiment de la culpabilité s’effectue avec succès, on voit ce fardeau diminuer peu à peu. Ce poids du sentiment de la culpabilité décroît au fur et à mesure que le refoulement diminue ou que le malade aborde le complexe d’Œdipe et accepte la responsabilité de toute la haine et de tout l’amour que cela met en jeu. Cela ne veut pas dire que le malade perd la capacité de sentir la culpabilité (sauf dans certains cas où il a pu y avoir un faux développement du surmoi basé d’une façon anormale sur l’intrusion d’une influence autoritaire très puissante issue de l’environnement au cours des premières années).
Nous pouvons étudier ces excès du sentiment de la culpabilité chez les individus qui passent pour normaux et qui, de fait, peuvent être parmi les membres de valeur de notre société. Toutefois, il est plus facile de penser en termes de maladie et les deux maladies à considérer sont la mélancolie et la névrose obsessionnelle. Il y a une relation entre ces deux maladies et l’on trouve des malades qui alternent et passent de l’une à l’autre.
Dans la névrose obsessionnelle, le malade essaye toujours de redresser quelque chose ; mais il est clair pour tous les observateurs, et peut-être pour le malade, qu’il n’y réussira pas. Nous savons que Lady Macbeth ne peut annuler le passé et fuir ses intentions mauvaises en se lavant les mains. Dans la névrose obsessionnelle, il y a parfois un rituel analogue à la caricature d’une religion, comme si le Dieu de la religion était mort ou temporairement absent. La pensée obsessionnelle peut se caractériser par le fait que tout est mis en œuvre pour annuler une idée par une autre, mais sans aucun succès. Derrière tout cela, il y a une confusion et rien de ce que peut tenter le malade pour y mettre de l’ordre ne modifie cette confusion, car elle est inconsciemment maintenue afin de masquer quelque chose de très simple : le fait que, dans quelque situation spécifique dont le malade ne se rend pas compte, la haine est plus puissante que l’amour.
Je citerai à ce propos le cas d’une fille qui ne pouvait pas aller au bord de la mer parce qu’elle voyait dans les vagues quelqu’un qui appelait à l’aide.
Une culpabilité intolérable lui faisait faire des choses absurdes, prenant tout au long des dispositions de surveillance et de sauvetage. L’absurdité du symptôme pouvait être démontrée par le fait qu’elle ne pouvait même pas tolérer une carte postale représentant le bord de la mer.
Si, par hasard, elle en voyait une dans une vitrine, il fallait qu’elle trouve qui avait pris la photo, parce qu’elle voyait quelqu’un se noyer et il fallait qu’elle organise du secours. Et ce, bien qu’elle sût parfaitement que la photographie avait été prise des mois ou même des années auparavant. Cette grande malade put finalement parvenir à une vie relativement normale, bien moins perturbée par un sentiment de culpabilité irrationnel, mais le traitement fut nécessairement de longue durée.
La mélancolie est une forme organisée d’humeur dépressive à laquelle presque tout le monde est accessible. Un mélancolique peut être paralysé par un sentiment de la culpabilité et rester pendant des années à s’accuser d’être la cause de la guerre mondiale. Aucun argument n’a d’effet. Lorsqu’il est possible de mener à bien une analyse d’un cas de ce genre, on découvre que cette accumulation en soi de la culpabilité vis-à-vis du monde entier cède le pas, au cours du traitement, à la crainte chez le malade que la haine soit plus grande que l’amour. La maladie est une tentative pour accomplir l’impossible. Le malade prétend de façon absurde être responsable du désastre général, mais ce faisant il évite d’atteindre son désir personnel de détruire.
Une petite fille de cinq ans réagit par une profonde dépression à la mort de son père, qui avait eu lieu dans des circonstances extraordinaires. Le père avait acheté une voiture alors que la petite traversait une phase dans laquelle elle haïssait son père tout en l’aimant. En fait, elle avait des rêves concernant sa mort et quand il proposa une promenade en voiture, elle le supplia de ne pas y aller. Il insista pour y aller, comme c’est naturel car les enfants sont sujets à ces cauchemars. La famille partit et il se trouva qu’elle eut un accident ; l’automobile se retourna et la petite fille fut la seule à ne pas être blessée. Elle alla vers son père qui gisait sur la route et lui donna un coup de pied pour l’éveiller. Mais il était mort.
J’ai pu observer cette enfant tout au long de sa grave maladie dépressive : son apathie était presque totale. Pendant des heures, elle restait debout dans mon bureau et rien ne se passait. Un jour, elle donna doucement un coup de pied dans le mur, le même pied avec lequel elle avait voulu éveiller son père mort. Je pus verbaliser son désir de réveiller son père qu’elle aimait, quoique, en lui donnant un coup de pied, elle eût aussi manifesté de la colère. A partir du moment où elle eut donné un coup de pied dans le mur, elle revint peu à peu à la vie et après une année environ, elle fut en mesure de retourner à l’école et de mener une vie normale.
Il a été possible de comprendre intuitivement, en dehors de la psychanalyse, la culpabilité inexpliquée, les maladies obsessionnelles et la mélancolie. On est cependant en droit de dire que ce n’est que l’instrument de Freud, la psychanalyse et ses dérivés, qui nous a donné la possibilité d’aider l’individu accablé d’un sentiment de culpabilité à en trouver la véritable origine dans sa propre nature.
Le sentiment de la culpabilité vu sous cet angle est une forme particulière de l’angoisse associée à l’ambivalence, ou de la coexistence de l’amour et de la haine. Mais l’ambivalence et le fait que l’individu la tolère impliquent que son développement est très avancé et que sa santé est bonne.
2. La culpabilité à son point d’origine
J’en viens maintenant au point d’origine de la capacité de ressentir la culpabilité. Ce point d’origine existe chez chaque individu. Mélanie Klein (1935) a attiré l’attention des psychanalystes sur un stade très important du développement affectif ; elle lui a donné un nom : « la position dépressive ». Le travail de Mélanie Klein sur l’origine de la capacité de l’individu de ressentir la culpabilité découle de l’application soutenue de la méthode de Freud et en présente une conséquence importante. Il ne m’est pas possible de rendre justice aux complexités du concept de la position dépressive dans une conférence de cette durée, mais je vais tenter de l’exposer très brièvement.
Alors que les premiers travaux psychanalytiques traitaient du conflit entre l’amour et la haine, spécialement dans la situation à trois ou situation triangulaire, Mélanie Klein, notons-le, a plus particulièrement développé l’idée de conflit dans la simple relation binaire du petit enfant avec sa mère, conflit qui provient des idées de destruction accompagnant la pulsion libidinale. Naturellement, – la version originale de ce stade est antérieure dans le développement d’un individu à l’époque du complexe d’Œdipe.
L’accent change ; dans les travaux antérieurs, il portait sur la satisfaction que l’enfant tire de l’expérience instinctuelle. Maintenant, c’est l’objectif qui est mis en valeur, à mesure qu’il apparaît ; lorsque Mme Klein dit que le petit enfant vise à pénétrer impitoyablement dans la mère pour extraire d’elle tout ce qui est senti comme bon, elle ne nie pas, bien entendu, le simple fait que les expériences instinctuelles offrent des satisfactions. L’objectif n’était pas non plus totalement négligé dans les formulations psychanalytiques antérieures. Mais Klein a développé l’idée que la pulsion libidinale primitive a un but agressif ; étant impitoyable, elle porte en elle une quantité variable d’idées destructives qui ne sont pas affectées par l’inquiétude. Ces idées peuvent être très restreintes au début, il n’est toutefois pas nécessaire que l’enfant que nous observons et que nous soignons ait plus de quelques mois pour que nous puissions percevoir également avec assez de certitude les débuts de l’inquiétude – inquiétude relative aux résultats des moments instinctuels relevant de l’amour maternel qui se développe. Si la mère se comporte de cette façon bien adaptée qui peut lui venir tout naturellement, elle est capable de donner beaucoup de temps à l’enfant pour se réconcilier avec le fait que l’objet de l’attaque cruelle est la mère, celle-là même qui est responsable de toute la situation dans laquelle l’enfant est soigné. On peut voir que l’enfant a deux soucis : l’un relatif à l’effet de l’attaque sur la mère, et l’autre relatif aux résultats dans le self même de l’enfant, selon qu’il y a prédominance de satisfaction ou de frustration et de colère. (J’ai utilisé l’expression primitive de pulsion libidinale, mais dans les écrits de Klein, il est fait mention de l’agression associée aux frustrations qui perturbent inévitablement les satisfactions instinctuelles, à mesure que l’enfant commence à être affecté par les exigences de la réalité.)
Ici nous supposons beaucoup de choses. Par exemple, nous supposons que l’enfant devient une unité, qu’il devient capable de percevoir la mère en tant que personne. Nous supposons aussi qu’il est en mesure de rassembler les facteurs instinctuels agressifs et érotiques en une expérience sadique ; et aussi de trouver un objet lorsque l’excitation instinctuelle atteint son comble. Tout cela peut ne pas se dérouler normalement dans les premiers stades de développement, ces stades qui appartiennent au début de la vie après la naissance et qui dépendent de la mère et de son maniement naturel de son enfant. Lorsque nous parlons des origines du sentiment de la culpabilité, nous supposons que le développement aux stades antérieurs a été normal. Au point que l’on appelle la position dépressive, le petit enfant ne dépend plus tant de la simple aptitude de la mère à maintenir le bébé, ce qui la caractérisait aux stades antérieurs, que de son aptitude à maintenir la situation des soins maternels pendant une période au cours de laquelle le petit enfant peut passer par des expériences complexes. Si le temps lui est donné – quelques heures peut-être – l’enfant est capable d’aller jusqu’au bout d’une expérience instinctuelle et d’en élaborer les résultats. La mère, puisqu’elle est encore là, peut être prête à recevoir et à comprendre si l’enfant a la pulsion naturelle pour donner ou pour réparer. A ce stade en particulier, l’enfant ne peut supporter une succession de personnes qui s’occupent de lui ou une absence prolongée de la mère. La seconde contribution de Klein dans ce domaine, c’est qu’elle montre qu’il faut à l’enfant l’occasion de faire réparation et de restaurer pour que le sadisme oral soit accepté par le moi immature.
Bowlby (1958) a cherché particulièrement à faire prendre conscience au public du besoin qu’a chaque petit enfant d’une certaine sécurité et de constance dans ses relations extérieures. Au XVIIe siècle, Richard Burton citait parmi les causes de la mélancolie « les causes non nécessaires, extérieures, fortuites ou accidentelles, telles celles provenant de la nourrice ». Il pensait en partie au passage de choses nuisibles transmises par le lait de la nourrice, mais pas uniquement à cela. Par exemple, il cite Aristote qui :
« ……veut qu’un enfant ne soit pas mis du tout en nourrice ; mais
chaque mère élèvera le sien, quelle que soit sa condition :……la
mère sera plus soigneuse, aimante et attentive qu’aucune servante ou que des créatures à gages : c’est une chose reconnue de tous… »
L’origine de l’inquiétude est plus facile à observer dans l’analyse d’un enfant ou d’un adulte que par l’observation directe des jeunes enfants. En formulant ces thèmes, nous devons tenir compte, bien entendu, des distorsions et des élaborations qui proviennent du report en arrière inhérent à la situation analytique. Nous sommes, cependant, en mesure de voir dans notre travail cette chose très importante dans le développement des individus : l’origine de la capacité de sentir la culpabilité. Peu à peu, de même que l’enfant découvre que la mère survit et accepte le geste de restitution, il devient aussi capable d’assumer la responsabilité du fantasme total de la pulsion instinctuelle complète qui était antérieurement impitoyable. L’attitude impitoyable cède le pas à la pitié, l’insouciance au souci (ces termes se réfèrent au développement primitif).
Dans l’analyse, on pourrait dire que « s’en soucier comme d’une guigne » cède le pas au sentiment de culpabilité. Le passage de l’un à l’autre s’édifie peu à peu. Il n’y a pas d’expérience plus fascinante pour l’analyste que d’observer comment l’individu devient graduellement capable de tolérer les éléments agressifs dans la pulsion primitive. Comme je l’ai déjà dit, cela implique que, peu à peu, l’on apprend à reconnaître la différence entre le fait et le fantasme et que la mère est capable de survivre au moment instinctuel et donc d’être là pour recevoir et comprendre le véritable acte de réparation.
Comme on le comprendra aisément, cette phase importante du développement se compose de répétitions innombrables qui s’étendent sur toute une période. Il y a un cercle favorable formé de :
1° l’expérience instinctuelle, 2° l’acceptation de la responsabilité qui est appelée culpabilité, 3° une élaboration et 4° un acte authentique de restauration. Ce cercle peut devenir pernicieux si quelque chose se détraque à un point quelconque ; dans ce cas nous assistons à une dégradation de cette aptitude à se sentir coupable, qui est remplacée par l’inhibition de l’instinct ou par quelque autre forme primitive de défense, telle que le clivage d’objets en bon et mauvais, etc. On demandera certainement à quel âge, dans le développement normal de l’enfant, on peut dire que le sentiment de culpabilité s’établit. A mon avis, nous parlons de la première année de la vie de l’enfant et, en fait, de toute la période où l’enfant a avec sa mère une relation humaine nettement binaire. Il n’est pas nécessaire de prétendre que cela se passe très précocement, bien qu’il en soit peut-être ainsi. A six mois, un enfant a visiblement une psychologie très complexe et il est possible que les débuts de la position dépressive remontent à cet âge. Il y a de grandes difficultés à fixer la date d’origine des sentiments de culpabilité chez l’enfant normal et quoiqu’il soit très intéressant de trouver une réponse à ce problème, le travail même de l’analyse n’en est pas affecté.
Il y a bien d’autres choses dans l’œuvre de Mélanie Klein que je ne saurais décrire dans le cadre de cette conférence, bien que cela s’y rapporte. En particulier, elle a enrichi notre compréhension de la relation complexe qu’il y a entre le fantasme et le concept de la réalité intérieure selon Freud, concept qui tirait sans aucun doute son origine de la philosophie. Klein a étudié l’interaction de ce que l’enfant sent comme bienveillant ou malveillant en termes de forces ou d’objets à l’intérieur du self. Cette troisième contribution qu’elle a apportée dans ce domaine particulier rejoint le problème de la lutte éternelle dans la nature intérieure de l’homme. Par l’étude du développement de la réalité intérieure du nourrisson et de l’enfant, nous avons un aperçu de la raison pour laquelle il existe une relation entre les conflits les plus profonds qui se manifestent d’une part dans la religion et dans les diverses formes de l’art, et la dépression ou la mélancolie d’autre part. Au cœur, il y a le doute – le doute relatif à l’issue de la lutte entre les forces du bien et du mal ou, en termes psychiatriques, entre les éléments bienveillants et persécuteurs au dedans et au dehors de la personnalité. Au stade de la position dépressive dans le développement affectif d’un enfant ou d’un patient, nous voyons s’édifier le bon et le mauvais, suivant que les expériences instinctuelles sont satisfaisantes ou frustrantes. Le bon est protégé du mauvais et il s’établit un schème personnel très complexe en guise de système de défense contre le chaos à l’intérieur et à l’extérieur.
De mon point de vue personnel, le travail de Klein a permis à la théorie psychanalytique de commencer à englober l’idée de la valeur d’un individu, alors que dans la psychanalyse primitive, la définition s’établissait en termes de santé et de maladie névrotique. La valeur est intimement liée à la capacité de se sentir coupable.
3. Le sentiment de la culpabilité remarquable par son absence
Me voici parvenu à la troisième partie de ma conférence, où je vais évoquer brièvement le défaut de sens moral. Sans aucun doute, chez un certain nombre de personnes, la capacité de se sentir coupable fait défaut. A l’extrême, cette incapacité à être affecté doit être rare, mais ce qui ne l’est pas, c’est de trouver des individus dont le développement normal n’est que partiel et qui sont partiellement incapables d’inquiétude ou de sentiment de culpabilité, ou même de remords. On est tenté ici de revenir à une explication reposant sur le facteur constitutionnel, qui, naturellement, ne peut jamais être ignoré. Pourtant, la psychanalyse offre une autre explication. C’est que ceux auxquels le sens moral fait défaut ont, à des stades antérieurs de leur développement, manqué du cadre affectif et physique qui aurait permis l’élaboration d’une capacité de se sentir coupable.
Il faut comprendre que je ne nie pas que chaque enfant a en lui une tendance au développement de la culpabilité. Si certaines conditions de santé et de soins physiques sont assurées, la marche et la parole apparaissent parce que le temps en est venu. Dans le cas du développement de la capacité de se sentir coupable, les conditions d’environnement nécessaires sont toutefois d’une catégorie bien plus complexe et comprennent en fait tout ce qui est naturel et sûr dans les soins aux enfants. Dans les stades primitifs du développement affectif de l’individu, il ne faut pas chercher un sentiment de la culpabilité. Le moi n’est pas suffisamment fort ni organisé pour accepter la responsabilité des pulsions instinctuelles et la dépendance est proche de l’absolu. Si le développement est satisfaisante au cours des premiers stades, il apparaît une intégration du moi qui rend possible la naissance d’une aptitude au souci. Peu à peu, dans des circonstances favorables, s’édifie chez l’individu une capacité à sentir la culpabilité par rapport à la mère, ce qui est intimement lié à la possibilité d’opérer une réparation. Lorsque cette capacité s’est établie, l’individu commence à être dans une position qui lui permet de vivre le complexe d’Œdipe et de tolérer l’ambivalence inhérente au stade plus tardif où l’enfant, s’il n’est pas immature, est impliqué dans des relations triangulaires, comme celles qui existent entre des êtres humains achevés.
Dans ce contexte, je ne peux rien faire de plus que de reconnaître le fait que chez certaines personnes ou dans une partie de ces personnes, il y a avortement du développement affectif dans les phases les plus primitives et en conséquence, un manque de sens moral. Là où le sens moral personnel fait défaut, il est nécessaire d’inculquer un code moral, mais la socialisation qui en découle est instable.
L’artiste créateur
Il est intéressant de noter que l’artiste créateur est en mesure de parvenir à une sorte de socialisation qui allie la nécessité de ressentir la culpabilité et l’activité réparatrice et restauratrice qui forme la base du travail constructif ordinaire. Il arrive que l’artiste ou le penseur ne parvienne pas à comprendre, ou méprise même, les sentiments d’inquiétude qui motivent une personne moins créatrice, et l’on peut dire que certains de ceux qui ont l’esprit créateur ne sont pas capables de ressentir de la culpabilité et parviennent pourtant à une socialisation grâce à leur talent exceptionnel. Pour les personnes ordinaires poussées par la culpabilité, cela est déroutant : et cependant ils ont une secrète considération pour l’inexorabilité qui, en fait, va plus loin, dans ces circonstances, que l’œuvre motivée par la culpabilité.
Comment on perd et recouvre le sens de la culpabilité
Lorsque nous nous occupons d’enfants et d’adultes antisociaux, nous pouvons observer comment la capacité de ressentir la culpabilité se perd et se recouvre et souvent, nous sommes à même d’évaluer les éléments de l’environnement dont l’instabilité engendre ces effets. C’est là, au point même où se perd et se recouvre le sens moral, que nous pouvons étudier la délinquance et le récidivisme. Freud a écrit (1915) (à propos d’actes d’adolescents et de préadolescents tels que vols, fraudes et pyromanie, chez des individus qui sont finalement parvenus à une adaptation sociale) : « Le travail analytique… a permis de découvrir de façon surprenante que de tels actes ont été accomplis justement (c’est moi qui souligne) parce qu’ils étaient défendus, et parce qu’en les exécutant, celui qui agit ressent un soulagement mental. Il souffrait d’un sentiment de culpabilité écrasant, dont il ne connaissait pas l’origine, et après avoir commis son méfait, il était moins accablé, son sentiment de culpabilité était au moins rattaché à quelque chose. » (Freud, 1915, p. 332). Bien que Freud ait pensé à des stades tardifs du développement, ce qu’il a écrit s’applique même aux enfants.
D’après notre travail analytique, nous pouvons distinguer approximativement deux catégories de comportement antisocial. Le premier type de comportement est courant et très apparenté à la mauvaise conduite ordinaire des enfants en bonne santé. Du point de vue du comportement, on se plaint de vols, de mensonges, de penchant à détruire et d’énurésie. Nous trouvons toujours que, par ces actes, on tente inconsciemment de donner une signification au sentiment de la culpabilité. L’enfant ou l’adulte ne peut parvenir à la source d’un sentiment de culpabilité qui est intolérable et le fait qu’il ne peut être expliqué cause un sentiment d’aliénation. L’individu antisocial se sent donc soulagé en inventant un délit limité qui est, d’une manière déguisée, de la nature du délit dans le fantasme refoulé relevant du complexe d’Œdipe primitif. Cet individu antisocial ne peut approcher de plus près l’ambivalence propre au complexe d’Œdipe. Au début, la délinquance ou le délit substitutif ne satisfait pas le délinquant, mais lorsqu’il se répète sur un mode compulsif, il acquiert les caractéristiques du bénéfice secondaire et devient donc acceptable pour le self. Notre traitement a plus de chance d’agir si nous pouvons le faire avant que le bénéfice secondaire soit devenu important. Dans ce cas, qui est la catégorie de comportement antisocial la plus commune, ce n’est pas tant la culpabilité qui est refoulée que le fantasme qui explique la culpabilité.
A l’opposé, dans les épisodes antisociaux plus sérieux et plus rares, c’est précisément la capacité de ressentir la culpabilité qui est perdue. C’est là que nous trouvons les crimes les plus horribles. Nous voyons le criminel engagé dans une tentative désespérée pour sentir la culpabilité. Il est peu probable qu’il y parvienne jamais. Pour faire naître cette capacité à ressentir la culpabilité, il faut à cet individu un milieu d’un type spécialisé ; en fait, il faut lui fournir un milieu qui corresponde à celui qui est normalement nécessaire au petit enfant immature. On sait à quel point il est difficile de fournir un environnement de ce type, car il faut que cet environnement puisse supporter toutes les tensions résultant de la nature impitoyable et de l’impulsivité. Nous avons affaire à un petit enfant, mais qui a la force et la ruse d’un enfant plus grand ou d’un adulte.
Dans le traitement de cas plus courants, où l’individu a un comportement antisocial, nous sommes souvent en mesure d’amener la guérison en modifiant l’environnement ; nous nous basons pour cela sur ce que Freud nous a permis de comprendre. Voici l’exemple d’un garçon qui volait en classe. Le directeur, au lieu de le punir, comprit qu’il était malade et recommanda une consultation psychiatrique.
Ce garçon de 9 ans souffrait d’une frustration remontant à une époque antérieure et ce dont il avait besoin, c’était d’une période de temps à la maison. Sa famille était réunie à nouveau et cela lui avait redonné de l’espoir.
Je trouvai que ce garçon éprouvait une compulsion à voler, entendait une voix qui lui donnait des ordres, la voix d’un sorcier. A la maison, il tomba malade, devint infantile, dépendant, énurétique, apathique. Les parents répondirent à ses besoins et lui permirent d’être malade.
A la fin ils en furent récompensés car sa guérison fut spontanée. Au bout d’un an, il put retourner en pension et sa guérison se montra durable.
Il aurait été facile de détourner ce garçon de la voie qui le menait à la guérison. Il ne se rendait pas compte, bien sûr, de la solitude et du vide intolérables qui étaient derrière cette maladie et qui lui avaient fait adopter le sorcier à la place de l’organisation plus naturelle d’un surmoi ; cette solitude appartenait à une période où il avait été séparé de sa famille à l’âge de 5 ans. S’il avait reçu une correction ou si le directeur lui avait dit qu’il devait avoir honte, il se serait durci et aurait organisé une identification plus totale à son sorcier, il serait devenu tyrannique et provocant et aurait été éventuellement un individu antisocial. C’est un type de cas courant en psychiatrie infantile et je l’ai choisi simplement parce qu’il a été publié et que l’on peut s’y référer pour plus de détails81
« Le respect du symptôme en pédiatrie », p. 289..
Nous ne pouvons espérer guérir un grand nombre de ceux qui sont devenus délinquants, mais nous pouvons espérer comprendre comment prévenir le développement de la tendance antisociale. On peut au moins éviter d’interrompre la relation mère-enfant en cours de développement. En appliquant ainsi ces principes à l’éducation courante des enfants, nous voyons qu’il est nécessaire d’être un peu strict lorsque le sentiment de la culpabilité de l’enfant est encore primitif et grossier. Par des interdictions limitées, nous lui donnons l’occasion de manifester de façon limitée la mauvaise conduite que nous appelons normale et qui contient une grande partie de la spontanéité de l’enfant.
Plus que quiconque, Freud a frayé la voie de la compréhension du comportement antisocial et du délit qui résultent d’une intention criminelle inconsciente et sont symptomatiques de carence dans les soins de la petite enfance. Je suis d’avis qu’en avançant ces idées et en montrant comment nous pouvons les mettre à l’épreuve et les utiliser, Freud a apporté une contribution à la psychologie sociale qui peut avoir des conséquences très étendues.
18. Le contre-transfert82
Article lu au cours de la deuxième partie d’un colloque sur le contre-transfert organisé par la section médicale de la Société Britannique de Psychologie. Londres, 7 novembre 1959. (1960)
Ce que je désire exprimer peut l’être brièvement.
Je suis d’avis qu’il serait temps de revenir à une utilisation du terme contre-transfert qui corresponde à son emploi original. Nous pouvons certes employer les mots à notre guise, surtout des mots artificiels tels que contre-transfert, ce qui n’est pas le cas pour un terme comme self qui, de par sa nature, dépasse notre connaissance, peut nous utiliser et être notre maître. Nous pouvons, par contre, asservir le terme contre-transfert ; en parcourant les écrits scientifiques, j’ai tout lieu de penser qu’il est en danger de perdre son vrai sens.
Il existe maintenant, autour de ce terme, toute une littérature que j’ai essayé d’étudier. Dans mon article : « La haine dans le contre-transfert », 1947 (qui concerne principalement la haine), j’écrivais que le terme de contre-transfert peut servir, entre autres, à décrire « la déviation des sentiments contre-transférentiels, et des relations établies et identifications, qui sont refoulées chez l’analyste. Dans ce cas, tout ce que l’on peut dire, c’est que l’analyste a besoin de poursuivre son analyse… »
Pour les besoins de l’article en question, je donnais alors deux autres significations possibles de ce terme.
Il est évident qu’une discussion basée sur les failles des analyses personnelles de l’analyste offre peu d’intérêt. En un sens, cela clôt le débat.
La signification du mot contre-transfert peut cependant être élargie ; c’est ce que nous avons fait d’un commun accord pour que nous puissions avoir l’occasion d’examiner notre travail d’un œil neuf. Je reviendrai toutefois à l’idée que j’ai exprimée plus haut, mais il me faut tout d’abord commenter une remarque faite par Michael Fordham au début de son article où il cite Jung, lequel proteste contre l’idée que le transfert est le produit de la technique psychanalytique. Jung met l’accent sur l’aspect général, transpersonnel ou social du phénomène. Mis à part le fait que je ne connais pas la signification du mot « transpersonnel », je crois que la confusion pourrait provenir ici d’une déformation de l’emploi du terme transfert tel qu’il fut, je crois, créé par Freud. La caractéristique de la technique psychanalytique est l’emploi du transfert et de la névrose de transfert. Le transfert n’est pas seulement une question de rapport ou de relations. Il concerne la manifestation répétée, dans l’analyse, d’un phénomène très subjectif. La psychanalyse est, en grande partie, la mise en place des conditions nécessaires au développement de ces phénomènes et à leur interprétation au moment voulu. L’interprétation établit un rapport entre le phénomène spécifique du transfert et une parcelle de la réalité psychique du patient et, dans certains cas, cela signifie parallèlement qu’elle le rattache à un fragment de la vie passée du patient.
Suivant un exemple classique, un malade en vient graduellement à exprimer des soupçons et de la haine dans sa relation avec l’analyste et on peut y voir une corrélation avec le risque de rencontrer un autre malade ou les interruptions causées par les week-ends et les vacances. Au moment voulu, une interprétation éclaire le sens de cette attitude non pas en fonction du présent, mais de la structure dynamique de la personnalité du patient. Ce travail effectué, le malade abandonne la névrose de transfert et commence à en élaborer une autre. (Souvent le travail ne s’effectue pas aussi clairement ; cet exemple pourrait cependant constituer, à des fins didactiques, une description juste d’un principe de base.)
Michael Fordham a donné un bon exemple de cette situation chez une patiente qui posait des questions. Elle lui dit un jour :
« Vous êtes comme mon père, vous ne répondez jamais aux questions. » Ainsi le malade fournit souvent des indices, ce qui permet à l’analyste d’interpréter utilement. Dans ce cas, cependant, une parcelle petite (mais importante) de l’interprétation fut fournie par la patiente et nul doute que l’analyste n’ait alors été capable de l’englober dans une interprétation plus complète.
Il est nécessaire que je m’étende un peu sur ce sujet parce que si nous ne sommes pas d’accord sur le terme transfert, il devient alors impossible d’étudier le contre-transfert.
A propos, puis-je me permettre de rappeler au Dr Fordham que quelques-uns des termes qu’il utilise n’ont pas de sens pour moi parce qu’ils appartiennent au jargon de Jung. (A son tour, il pourra m’indiquer lesquels ne lui conviennent pas chez moi.) Je citerai : transpersonnel, inconscient transpersonnel, idéal analytique transpersonnel, archétypique, les composantes contra-sexuelles de la psyché, les termes animus et anima et l’assemblage animus-anima.
C’est une langue que je n’entends pas. Pour quelques-uns ici, ce sont des mots familiers, mais pour les autres ils n’ont pas de signification précise.
Il nous faut également faire attention à l’emploi de termes tels que le moi, l’inconscient, de mots comme illusoire, syntonique (réagir de façon syntonique), analyse, etc., qui sont utilisés dans des sens différents suivant les groupes de chercheurs.
Je peux maintenant revenir sur le sujet des phénomènes de transfert et de contre-transfert et étudier ce qui se passe généralement dans la vie professionnelle. Et la vie professionnelle n’est-elle pas tout à fait différente de la vie ordinaire ?
Tout cela remonte à Hippocrate. C’est peut-être lui qui a posé les fondements d’une attitude professionnelle. Le serment du médecin fait apparaître l’homme ou la femme de la vie courante sous un aspect idéalisé. C’est pourtant ce que nous sommes dans notre vie professionnelle. Dans le serment est incluse la promesse que nous ne commettrons pas l’adultère avec notre malade. On ne saurait mieux reconnaître ainsi l’un des aspects du transfert, le besoin du patient d’idéaliser le docteur, de tomber amoureux de lui, de rêver.
Freud admettait dans la relation professionnelle toute une gamme de phénomènes subjectifs. L’analyse de l’analyste était, en fait, la reconnaissance que l’analyste est sous tension lorsqu’il adopte une attitude professionnelle. C’est à dessein que je m’exprime ainsi. Je ne dis pas que l’analyse de l’analyste doit le débarrasser d’une névrose ; elle doit accroître la stabilité de son caractère et mûrir sa personnalité – éléments qui forment la base de son travail professionnel et de son aptitude à entretenir une relation professionnelle.
Bien entendu, une attitude professionnelle peut s’édifier sur une base de défenses, d’inhibitions, de discipline obsessionnelle et je suis d’avis que c’est dans ce cas que le psychothérapeute est particulièrement sous tension parce que toute structuration de ses défenses du moi diminue son aptitude à faire face à la situation nouvelle. Le psychothérapeute (le psychanalyste ou l’analyste jungien) doit rester vulnérable tout en sachant conserver, au cours de ses heures de travail, une attitude professionnelle. Je suppose qu’il est plus facile de rencontrer un analyste à l’attitude professionnelle sans défaut qu’un analyste qui (tout en faisant preuve des mêmes qualités) a su conserver la vulnérabilité qui va de pair avec une organisation défensive souple (Fordham parle de la même idée dans son langage propre).
Les phénomènes de transfert sont utilisés bien plus complètement en psychanalyse que dans le travail social, par exemple ; ce qui donne à l’analyste un avantage thérapeutique sur le travailleur social. Il ne faut pas négliger cependant les avantages propres au travailleur social qui, praticien du « service individuel », est dans une meilleure position en utilisant les fonctions du moi du patient pour faire le rapport entre les besoins du moi de l’individu et ce que la société lui offre. En tant qu’analystes, nous sommes souvent gênés par cette situation, qui n’est pas de notre ressort.
Dans l’analyse, la névrose de transfert dérive du ça de façon caractéristique. Dans le travail social, il peut arriver que l’assistante sociale s’entende dire : « Vous me rappelez ma mère. » Elle n’a rien à faire à ce propos, sinon à y croire. Dans l’analyse, des indices apparaîtront à l’analyste si bien qu’il pourra interpréter non seulement le transfert de sentiment de la mère sur lui, mais aussi les éléments inconscients instinctuels sous-jacents, les conflits qui surgissent, les défenses qui s’organisent. De cette façon, l’inconscient commence à avoir un équivalent conscient, à devenir un processus vivant qui met en scène des personnes, à constituer un phénomène acceptable pour le patient.
Il est certain que le malade est confronté avec l’attitude professionnelle de l’analyste et non avec l’homme ou la femme inconstant que nous pouvons être dans la vie privée.
Je tiens à bien souligner cette observation malgré le fait que je serai amené, plus loin, à modifier ce que j’exprime.
Ce que je veux dire, c’est que l’analyste à l’œuvre se trouve dans un état particulier, c’est-à-dire que son attitude est professionnelle. Le travail est accompli dans la situation professionnelle. Dans ce cadre, nous supposons que l’analyste est libéré de désordres caractériels et personnels tels que la relation professionnelle ne pourrait être maintenue, ou seulement au prix de l’élaboration de défenses excessives.
L’attitude professionnelle est comparable au symbolisme en ce sens qu’elle suppose une distance entre l’analyste et le patient. Le symbole est dans la distance entre l’objet subjectif et l’objet qui est perçu objectivement.
On verra ici que je ne suis pas d’accord avec une déclaration de Fordham (bien qu’un peu plus loin il se trouvera que mes vues rejoindront les siennes). La déclaration avec laquelle je ne suis pas d’accord est la suivante : « Il (Jung) compare la relation analytique à une interaction chimique et il ajoute que le traitement ne peut “en aucune façon… être autre chose que le produit d’une influence réciproque dans laquelle toute la personnalité du thérapeute joue un rôle aussi bien que celle du patient”. » Plus loin, il insiste sur l’inutilité pour l’analyste d’ériger des défenses de nature professionnelle contre l’influence du patient et il ajoute : « Ce faisant, il se refuse l’emploi d’un élément d’information très important. »
J’aimerais mieux qu’on sache que, pour moi, entre le patient et l’analyste il y a l’attitude professionnelle de l’analyste, sa technique, le travail qu’il effectue avec ses facultés intellectuelles.
Je n’ai pas peur de le dire parce que je ne suis pas un intellectuel et, en fait, personnellement, je travaille surtout à partir du moi corporel, si je puis m’exprimer ainsi. Je considère cependant que je fournis dans mon travail analytique un effort mental, aisé, mais conscient. Des idées me viennent, des sentiments apparaissent ; ils sont étudiés et passés au crible avant qu’une interprétation ne soit faite. Cela ne signifie pas que les sentiments n’entrent pas en ligne de compte. Il se peut aussi que je souffre de l’estomac, ce qui n’affecte généralement pas mes interprétations, ou que je sois quelque peu stimulé, soit érotiquement, soit agressivement, par une idée évoquée par le patient, mais là encore ce fait n’affecte généralement pas mon travail d’interprétation, ce que je dis, comment je le dis et le moment où je le dis.
Pendant l’heure de consultation, l’analyste est objectif, d’humeur égale. Il n’agit pas en tant que sauveur, professeur, allié ou moraliste. A cet égard, l’analyse personnelle de l’analyste a eu pour effet de fortifier son propre moi si bien qu’il peut rester impliqué professionnellement sans que cela lui coûte un trop grand effort.
Dans la mesure où tout ce qui précède est juste, la signification du mot contre-transfert réside seulement dans les éléments névrotiques qui gênent l’attitude professionnelle et perturbent le cours du processus analytique tel qu’il est déterminé par le patient.
A mon avis, cette opinion n’est valable que dans les cas où le diagnostic relatif au patient répond à certaines données. Mon intention est maintenant de décrire les différents diagnostics qui, selon moi, modifient le problème et me font souhaiter tomber d’accord avec ce que je viens de réfuter. Nous parlerons maintenant du rôle de l’analyste, rôle qui doit forcément varier suivant le diagnostic du patient. Aucun des orateurs qui m’ont précédé n’a eu le temps d’examiner le problème du diagnostic : ils n’ont pu qu’y faire allusion, bien que Fordham ait cité Jung ainsi : « Il est clair cependant qu’il est persuadé que le patient peut avoir des effets désastreux sur l’analyste et entraîner ainsi chez ce dernier des manifestations pathologiques. D’après lui, ceci s’applique lors de traitements d’états à la limite de la schizophrénie », thème que Jung développe de façon intéressante.
C’est pourquoi je parlerai maintenant d’un point de vue différent, le changement provenant du fait que je me référerai au traitement de ces cas-limites pour lesquels le terme psychotique convient mieux que celui de névrotique. Mais la plupart des gens qui viennent à nous pour une psychanalyse ne sont pas psychotiques et il faut d’abord enseigner aux étudiants l’analyse des malades non-psychotiques.
Vous vous attendez peut-être à ce que j’utilise des mots tels que psycho-névroses, psychoses, hystérie, trouble affectif et schizophrénie, ce que je ne ferai pas dans la classification des cas nous intéressant ici.
Deux types de cas me semblent devoir modifier complètement l’attitude professionnelle du thérapeute. L’un est celui du patient qui a une tendance anti-sociale, l’autre, celui du patient qui a besoin d’une régression. Dans le premier cas, le patient faisant preuve d’une tendance antisociale plus ou moins accentuée réagit de façon permanente à une carence. Le thérapeute est obligé, par la nature de la maladie du patient (ou par ce qui dans la maladie lui permet un espoir), de remédier à l’absence de soutien du moi qui a altéré le cours de la vie du patient et d’y remédier sans cesse. La seule chose que le thérapeute puisse faire, sauf se laisser prendre au piège, c’est utiliser ce qui se passe pour parvenir à préciser la carence, ou les carences initiales, telles qu’elles furent perçues et ressenties par le patient lorsqu’il était enfant. Un travail avec l’inconscient du patient peut être nécessaire ou non. Un thérapeute qui s’engagerait exclusivement à soigner des patients faisant preuve d’une tendance antisociale ne se trouverait pas dans une bonne position pour comprendre la technique psychanalytique, ou le travail du transfert, ou l’interprétation de la névrose de transfert. Nous essayons d’éviter de donner à nos étudiants en psychanalyse des cas antisociaux, précisément parce que nous ne pouvons enseigner la psychanalyse à partir de ces cas. Il existe de meilleures façons de les traiter, bien que la psychanalyse puisse quelquefois être utile aussi. Je ne reviendrai plus maintenant sur ce sujet de la tendance antisociale.
Chez l’autre type de patient dont je veux parler, une régression est nécessaire. Si l’on veut arriver à un changement significatif, le patient aura besoin de traverser une phase de dépendance infantile. Il n’est pas possible, non plus, d’enseigner la psychanalyse à partir de ces cas, bien qu’on puisse la pratiquer avec des modifications. La difficulté, ici, réside dans le diagnostic, dans la localisation de la fausseté de la personnalité artificielle qui cache le vrai self immature. Si le vrai self caché doit se manifester, le patient dans un tel cas, traversera une période de dépression faisant partie du traitement et l’analyste devra être capable de jouer le rôle de la mère envers le patient redevenu nourrisson. Cela signifie qu’il faut apporter un soutien considérable au moi. Il faudra que l’analyste reste orienté vers la réalité extérieure tout en s’identifiant au patient et fusionnant même avec lui. Le patient doit devenir très dépendant, de façon absolue même et ces mots gardent toute leur valeur même dans le cas où il existe une partie saine de la personnalité qui agit tout le long du traitement en tant qu’allié de l’analyste et qui, en fait, lui indique comment se comporter.
Vous noterez que j’emploie maintenant des phrases qui sont en accord avec celles qu’utilise Fordham.
Là encore, les analystes qui traitent surtout des malades revenant à une dépendance aussi complète peuvent avoir du mal à comprendre et à apprendre la technique psychanalytique ; cette technique est fondée sur le travail qui s’effectue avec la grande majorité des patients, ceux dont la dépendance infantile a été traitée avec succès par leur père et leur mère. (Je ne saurais trop insister sur le fait que la plupart des gens, lorsqu’on les analyse, ont besoin de la technique psychanalytique classique, qui implique une attitude professionnelle entre l’analyste et le patient.)
L’analyste classique, par contre, celui qui a appris son métier et qui a confiance en sa capacité de traiter la névrose de transfert telle qu’elle se développe de façon répétée, a beaucoup à apprendre des analystes qui s’intéressent à la psychothérapie des patients ayant besoin de traverser les stades de développement affectif du domaine de la petite enfance.
C’est pourquoi, partant de ce point de vue différent, dans le cas d’un psychotique ou d’un schizophrène et lorsque le transfert est dominé par le besoin de régresser à une position de dépendance infantile, je trouve que je rejoins un grand nombre des observations du Dr Fordham, observations qu’il n’a pas reliées, je crois, à la classification des patients parce qu’il n’en avait pas le temps.
Le patient à la limite de la psychose brise graduellement ces barrières que j’ai appelées la technique de l’analyste et son attitude professionnelle ; il impose une relation directe, de nature primitive, qui va même jusqu’à la fusion. Cette situation évolue d’une manière graduelle et ordonnée et la guérison s’ordonne de façon correspondante, excepté là où la part de la maladie veut que le chaos règne suprêmement à la fois à l’extérieur et à l’intérieur.
Lorsque nous formons des psychanalystes, nous ne devons pas mettre les étudiants dans une position de relation avec les besoins primitifs des malades psychotiques parce que peu seraient capables de supporter la nature de cette relation et que peu pourraient tirer un bénéfice de cette expérience. Par contre, dans une clientèle psychanalytique convenablement choisie, il y a place pour quelques-uns de ces patients qui brisent la barrière professionnelle et de qui viennent ces mises à l’épreuve et ces exigences particulières que nous comprenons, semble-t-il, dans cette discussion, sous l’appellation de contre-transfert. Je pourrais aborder le sujet des réactions de l’analyste. En fait, je trouve difficile de ne pas saisir cette occasion pour discuter de toutes sortes de choses que j’ai vécues et qui me font rejoindre les idées avancées par le Dr Fordham. Par exemple, il m’est arrivé d’être frappé par une patiente. Ce que j’ai dit à cette occasion n’est pas publiable. Il ne s’agissait pas là d’une interprétation, mais d’une réaction à un événement. La patiente est allée au – delà de la barrière professionnelle et a obtenu un petit morceau de mon moi réel, qu’elle a senti réel. Une réaction, cependant, n’est pas un contre-transfert.
Ne serait-il pas mieux, au point où nous en sommes, de laisser le terme contre-transfert revenir à sa signification : ce que nous espérons éliminer par la sélection, l’analyse et la formation des analystes ? Cela nous laisserait libres d’étudier nombre d’expériences intéressantes que les analystes peuvent faire avec leurs malades psychotiques qui régressent temporairement et adoptent une position de dépendance. Nous pourrons, pour qualifier cet état, adopter l’expression de Margaret Little : la réponse totale de l’analyste aux besoins du patient. Sous cette appellation, ou une appellation similaire, il y a beaucoup à dire sur l’emploi que l’analyste peut faire de ses réactions conscientes et inconscientes à l’impact du psychotique, ou de la partie psychotique du patient, sur sa personnalité à lui, analyste, et ses répercussions sur son attitude professionnelle. Je suis l’un de ceux qui ont déjà écrit un peu, et dit beaucoup, sur ce sujet qui intéresse à la fois les disciples de Jung et de Freud. Cela pourrait, et devrait en fait, être le point de départ de futurs échanges de vues. Par contre, je pense qu’il ne peut résulter que de la confusion si l’on cherche trop à étendre ce que couvre le titre de ce colloque : contre-transfert.
19. La théorie de la relation parent-nourrisson83
Texte préparé pour le XXIIe Congrès International de Psychanalyse. Edinbourg, 1961. Publié dans Int. J. Psycho-Anal 41, pp. 585-95. (1960)
Rien ne peut mieux introduire le thème principal de cet article que la comparaison de l’étude de l’enfance à celle du transfert psychanalytique84
J’ai étudié ce sujet d’un point de vue clinique plus détaillé dans « Le développement affectif primaire », p. 33.. Mais mon propos, j’y insiste, est la petite enfance et non essentiellement la psychanalyse. Il faut bien s’en pénétrer, car nous touchons là au cœur même du sujet. Si ce travail ne représente pas un apport constructif, il ne fera qu’ajouter à la confusion actuelle quant à l’importance respective de l’influence de l’environnement et du facteur personnel dans le développement de l’individu.
En psychanalyse, comme nous le savons, il n’existe pas de traumatisme qui soit extérieur à la zone de toute-puissance de l’individu. Tout arrive finalement sous le contrôle du moi et se rattache ainsi à des processus secondaires. Le psychanalyste n’est d’aucune aide s’il dit à sa malade ; « Votre mère n’était pas assez bonne… Votre père vous a séduite… Votre tante vous a laissé tomber. » En analyse, les modifications se produisent lorsque les facteurs traumatiques pénètrent dans le matériel psychanalytique selon les modalités propres au patient, et dans le champ de sa toute-puissance. Les interprétations qui provoquent des altérations sont celles qui peuvent être données en termes de projection. Il en est de même pour les facteurs favorables qui ont suscité de la satisfaction. Tout doit être interprété en fonction de l’amour de l’individu et de son ambivalence. L’analyste est prêt à attendre longtemps pour être en mesure de faire très exactement ce type de travail.
Toutefois, dans la petite enfance, il arrive à l’enfant des choses bonnes et des choses mauvaises qui sont totalement hors de sa portée. En fait, c’est au cours de cette période de la vie que s’édifie la capacité de rassembler des facteurs externes dans le champ de la toute-puissance de l’enfant. Les soins maternels, en soutenant le moi, permettent à l’enfant de vivre et de se développer, bien qu’il ne soit pas encore capable de maîtriser ce qu’il y a de bon et de mauvais dans l’environnement, ou même de s’en sentir responsable.
Les événements qui se situent au cours de ces stades primitifs ne peuvent être considérés comme perdus en raison de ce que nous appelons les mécanismes de refoulement ; par conséquent, les analystes ne peuvent s’attendre à les voir apparaître après avoir, par leur travail, amoindri ces forces de refoulement. Freud tentait peut-être de tenir compte de ces phénomènes lorsqu’il utilisait l’expression « refoulement primaire », mais on peut les contester. Par contre, il n’y a pas de doute que, dans la majeure partie des travaux psychanalytiques, il a fallu considérer les questions étudiées ici comme établies85
J’ai décrit (1954) certains aspects de ce problème chez une patiente, alors qu’elle était profondément régressée..
Pour en revenir à la psychanalyse, j’ai dit que l’analyste est prêt à attendre longtemps que le patient soit capable de présenter les facteurs de l’environnement dans des termes qui permettent de les interpréter comme des projections. Si le cas est bien choisi pour l’analyse, on parvient à ce résultat lorsque le patient a recouvré la capacité de faire confiance, en se trouvant sûr de l’analyste et de la situation analytique. Parfois, l’analyste devra attendre très longtemps. Et si le cas est mal choisi pour une psychanalyse classique, le facteur le plus important (ou celui qui a un rôle plus important que les interprétations) est vraisemblablement ce caractère fiable de l’analyste, car c’est une chose que le malade n’a pas vécu au cours des soins maternels de sa petite enfance. Pour en tirer profit, il faudra qu’il la trouve pour la première fois dans le comportement de l’analyste. On pourrait trouver là le point de départ d’une recherche sur ce qu’il est possible à un analyste de faire dans le traitement de la schizophrénie et d’autres psychoses.
Dans des cas limites, l’analyste n’attend pas toujours en vain ; avec le temps, le patient devient capable d’utiliser les interprétations psychanalytiques des traumatismes primitifs comme des projections. Il arrive même qu’il soit capable d’accepter ce qu’il y a de bon dans son environnement comme la projection des éléments simples, stables et ininterrompus qui proviennent de son propre potentiel inné.
Tout ce qui est bon et tout ce qui est mauvais dans l’environnement de l’enfant n’est pas en fait une projection. Toutefois, paradoxalement, il est indispensable au développement normal de l’enfant que tout lui apparaisse comme une projection. Nous trouvons ici l’omnipotence et le principe de plaisir en action, tels qu’ils le sont sans aucun doute dans la toute petite enfance ; on peut ajouter à cette observation que la connaissance d’un vrai « non-moi » (not me) est une question d’intellect ; elle dépend de l’extrême élaboration et de la maturité de l’individu.
Dans l’œuvre de Freud, la plupart des idées relatives à la petite enfance découlent de l’étude des adultes en analyse. Il y a aussi quelques observations d’enfants (matériel de la bobine, 1920), et il y a l’analyse du Petit Hans (1909). Il semblerait, à première vue, qu’une grande partie de la théorie psychanalytique concerne les premiers mois de la vie et les premières années de l’enfance, mais dans un certain sens on peut dire que Freud a laissé de côté l’enfance en tant qu’état en soi. C’est ce qui ressort d’une note de l’article « Formulations concernant les deux principes du fonctionnement mental » (1911, p. 220), dans laquelle il montre qu’il n’ignore pas qu’il considère comme établis les éléments qui font l’objet même de la présente étude. Il retrace dans le reste de l’article le développement qui, partant du principe de plaisir, aboutit au principe de réalité selon sa manière habituelle de reconstruire l’enfance de ses patients adultes.
Voici la note :
« On objectera à juste titre qu’une organisation qui est l’esclave du principe de plaisir et néglige la réalité du monde extérieur ne pouvait subsister pour un laps de temps si bref soit-il, si bien qu’il ne lui aurait même pas été possible de se former. Le recours à une fiction de cet ordre se justifie néanmoins, si l’on considère que le petit enfant – pour peu qu’on tienne compte aussi des soins qu’il reçoit de sa mère – réalise presque en fait un système mental de ce type. »
Freud rendait ainsi pleinement hommage au rôle joué par les soins maternels, et on peut supposer que s’il n’a pas abordé ce sujet, c’est qu’il ne se sentait pas prêt à analyser ses implications.
La note se poursuit ainsi :
« Il est probable qu’il hallucine la satisfaction de ses besoins internes. Il manifeste son déplaisir, causé par l’accroissement de la stimulation et le retard de la satisfaction, au moyen d’une décharge motrice consistant à crier et à agiter bras et jambes ; c’est alors qu’il éprouve la satisfaction hallucinatoire. En grandissant, il apprend à utiliser de façon intentionnelle ces modes de décharge au moyen d’expression de ses sentiments. Étant donné que les soins donnés aux enfants plus grands se modèlent sur les soins au nourrisson, ce n’est que lorsque l’enfant est parvenu à un détachement mental complet de ses parents, que la suprématie du principe de plaisir pourra vraiment cesser. »
Les mots « pour peu qu’on tienne compte aussi des soins maternels » ont une grande importance dans le contexte du présent travail. Le nourrisson et les soins maternels forment une unité86
J’ai dit un jour : « Cette chose qu’on appelle un nourrisson n’existe pas. » J’entendais par là que, chaque fois qu’il y a un nourrisson, on trouve des soins maternels et que sans soins maternels, il n’y aurait pas de nourrisson. (Discussion au cours d’une réunion scientifique de la Société Britannique de Psychanalyse, aux environs de 1940.) Étais-je influencé, sans le savoir, par cette note de Freud ?.
Si l’on veut étudier la théorie des relations entre parent et nourrisson, il faut certainement prendre une décision à ce sujet, car cela concerne la signification exacte du mot dépendance, et il ne suffit certainement pas de reconnaître l’importance de l’environnement. Puisque la théorie de la relation parent-nourrisson doit faire l’objet d’une discussion, deux partis se dessineront si tous n’admettent pas qu’au stade le plus primitif, le nourrisson et les soins maternels dépendent l’un de l’autre et ne peuvent être démêlés. Ces deux choses, le nourrisson et les soins maternels, se démêlent et se désassocient au cours d’une évolution normale ; et la santé mentale, qui couvre tellement de choses, signifie dans une certaine mesure, que les soins maternels se détachent de ce que nous appelons alors le nourrisson ou l’ébauche d’un enfant en évolution. Les mots de Freud à la fin de la note recouvrent cette idée : « Ce n’est que lorsque l’enfant est parvenu à un détachement mental complet de ses parents que la suprématie du principe de plaisir pourra vraiment cesser. » (La partie médiane de cette note sera examinée plus loin ; je montrerai qu’à mon avis, les mots qu’emploient Freud sont ici inadéquats et induisent en erreur à certains points de vue, si l’on considère qu’ils se réfèrent au stade le plus précoce.)
Le mot « nourrisson »87
N.d.T. : en anglais « infant », du latin infans.
J’utiliserai dans ce travail le terme de « nourrisson » pour parler du très jeune enfant. Il est nécessaire de le spécifier, car dans l’œuvre de Freud le mot employé semble parfois englober l’enfant jusqu’à l’âge de la résolution du complexe d’Œdipe. En fait, le terme latin implique l’absence de langage (infans : qui ne parle pas) et il n’est pas inutile de considérer cette époque comme le stade antérieur à la représentation par le mot et à l’utilisation des symboles verbaux. En conséquence, il s’agit d’une phase où le nourrisson dépend des soins maternels, qui reposent sur l’empathie de la mère plutôt que sur sa compréhension de ce qui est verbalisé, ou pourrait l’être.
Il s’agit essentiellement d’une période où le moi se développe et la principale caractéristique de ce développement est l’intégration. Les forces instinctuelles réclament de l’attention. Au début, elles sont extérieures au nourrisson. Au cours d’un développement normal, le ça est mis au service du moi et le moi domine le ça, de sorte que les satisfactions instinctuelles renforcent le moi. Mais ceci fait partie de l’évolution normale et au cours de la petite enfance, il y a bien des variantes suivant les échecs partiels que subit cette évolution. Si le développement n’est pas normal, ces résultats sont minimes ou s’ils sont atteints, ils sont reperdus. Dans la psychose infantile (ou schizophrénie), le ça demeure relativement ou totalement « extérieur » au moi, et les satisfactions instinctuelles restent physiques ; elles ont l’effet d’une menace pour la structure du moi, du moins tant que les défenses d’ordre psychotique ne se sont pas organisées88
Dans mon article « Psychose et soins maternels » (p. 98), j’ai essayé de montrer comment appliquer cette hypothèse à la compréhension des psychoses..
Donc, à mon avis, la raison principale qui fait qu’au cours de son développement le nourrisson devient habituellement capable de maîtriser le ça, tandis que le moi l’englobe, réside dans les soins maternels : le moi de la mère suppléant celui de l’enfant et le rendant ainsi puissant et stable. Reste à étudier comment cela se passe et de quelle façon le moi du nourrisson se libère finalement du soutien que lui assurait le moi de la mère, de sorte que l’enfant parvient à se détacher d’elle sur le plan mental, c’est-à-dire à se différencier en un self personnel séparé.
Pour pouvoir examiner la relation parent-nourrisson, il est nécessaire de tenter d’abord d’exposer brièvement la théorie du développement affectif du nourrisson.
Historique
Au cours de l’évolution de la théorie psychanalytique, les premières hypothèses ont concerné le ça et les mécanismes de défense du moi. On considérait que le ça arrivait en scène très tôt ; la découverte par Freud de la sexualité prégénitale, la description qu’il en a faite, à partir de ses observations sur les éléments régressifs des fantasmes génitaux, des jeux et des rêves, sont des caractéristiques importantes de la psychologie clinique.
Les mécanismes de défense du moi furent formulés petit à petit89
Les recherches concernant les mécanismes de défense qui ont suivi le travail d’Anna Freud : Le moi et les mécanismes de défense (1936), ont abouti par une voie différente à une réévaluation du rôle du maternage dans les soins au nourrisson. Willi Hoffer (1955) a également fait des observations qui concernent cette zone de développement.
Toutefois, mon propos dans ce travail est de montrer l’importance du rôle de l’environnement parental primitif dans le développement du nourrisson ; cela prend pour nous au passage une signification clinique dans notre traitement de certains types de maladies à troubles caractériels et affectifs..
On considérait que ces mécanismes s’organisaient en fonction de l’angoisse suscitée soit par la tension instinctuelle, soit par la perte de l’objet. Cette partie de la théorie psychanalytique présuppose que le self est différencié et que le moi est structuré : elle présuppose peut-être même un schéma corporel personnel. Au niveau qui nous intéresse principalement dans ce travail, on ne peut présumer que cet état de choses est atteint, puisque notre discussion est précisément centrée sur l’édification de cet état, c’est-à-dire le processus de structuration du moi qui rend possible l’angoisse issue de la tension instinctuelle ou de la perte de l’objet. L’angoisse à ce stade primitif n’est pas qu’une angoisse de castration ou une angoisse de séparation ; elle concerne bien d’autres choses et est, en fait, une angoisse d’annihilation (cf. l’aphanisis de Jones).
Dans la théorie psychanalytique, les mécanismes de défense du moi relèvent en grande partie de l’idée que l’enfant a une certaine indépendance, une organisation de défense bien personnelle. Sur cette ligne de démarcation, les recherches de Klein complètent la théorie freudienne en clarifiant les intrications des angoisses primitives et des mécanismes de défense. Ce travail de Klein concerne la petite enfance et attire l’attention sur l’importance des pulsions agressives et destructives qui sont plus profondément enracinées que les pulsions réactionnelles à la frustration qui, elles, sont rattachées à la faim et à la colère ; il y a aussi dans le travail de Klein une dissection des premières défenses contre les angoisses primitives, angoisses qui relèvent des premiers stades de l’organisation mentale (clivage, projection, introjection). Ce que décrit Mélanie Klein dans son travail appartient sans aucun doute à la vie du nourrisson dans ses tout premiers stades et à la période de dépendance qui nous occupe ici. Mélanie Klein a bien montré qu’elle reconnaissait l’importance de l’environnement au cours de cette période, comme d’ailleurs à tous les stades sur des modes divers90
J’ai exposé en détail dans deux articles (« La position dépressive dans le développement affectif normal »). 149, « La psychanalyse et le sentiment de la culpabilité », p. 214) comment je comprends le travail de Mélanie Klein dans ce domaine. Cf. Klein (9, p. 297)..
Mais, à mon avis, son travail et celui de ses collaborateurs laissent le champ libre à une étude plus approfondie, le thème de la complète dépendance, qui apparaît dans la phrase de Freud : « … le petit enfant, pour peu qu’on tienne compte aussi des soins qu’il reçoit de sa mère… » Rien dans le travail de Klein ne contredit l’idée de dépendance absolue, mais il ne me semble pas qu’il y ait de référence spécifique à un stade où le nourrisson n’existe qu’en raison des soins maternels, avec lequel il forme un tout, une unité.
Ce que je propose ainsi à la réflexion, c’est la différence entre l’attitude de l’analyste, lorsqu’il accepte la réalité de la dépendance, et celle qu’il a dans le transfert au cours de son travail avec la dépendance91
Voir dans « Repli et Régression » un exemple clinique, p. 308..
Il semblerait qu’en étudiant les défenses du moi, on se trouve ramené aux manifestations instinctuelles prégénitales, tandis que l’étude de la psychologie du moi ramène à la dépendance, à l’unité constituée par le nourrisson et les soins maternels.
La moitié de la théorie de la relation parent-nourrisson concerne le nourrisson ; c’est la théorie de l’évolution de l’enfant qui, de la dépendance absolue passe par une dépendance relative, et parvient à l’indépendance. C’est aussi, parallèlement, son évolution du principe de plaisir au principe de réalité, de l’auto-érotisme aux relations objectales. L’autre moitié de cette théorie concerne les soins maternels, c’est-à-dire les qualités et les modifications de la mère qui s’adapte aux besoins spécifiques et croissants du nourrisson qui la préoccupe.
A) Le nourrisson
Le mot clef de ce chapitre est dépendance. Les petits de l’homme ne peuvent commencer à être que dans certaines conditions. Celle-ci sont étudiées plus loin, mais font partie de la psychologie de l’enfant. En effet, les enfants commencent à exister différemment selon que ces conditions sont favorables ou non. En même temps, elles ne déterminent pas le potentiel du petit enfant, qui est inné ; il est légitime d’étudier ce potentiel inné de l’individu à part, toujours sans oublier que le potentiel inné d’un enfant ne peut devenir un enfant, s’il n’est couplé à des soins maternels.
Le potentiel inné comporte une tendance à la croissance et au développement. On peut dater approximativement tous les stades de la croissance affective et il est à supposer que tous les stades du développement ont une date chez chaque enfant. Pourtant, ces dates varient d’un enfant à l’autre et même si on pouvait les connaître à l’avance pour un enfant donné, on ne pourrait s’en servir pour prédire le développement réel de l’enfant en raison de l’autre facteur, les soins maternels. Cette utilisation ne pourrait exister, si peu que ce fût, qu’en présumant que les soins maternels sont adéquats pour tous les points importants. (Ce qui évidemment ne se situe pas seulement du point de vue physique ; j’examinerai ci-dessous ce que j’entends par soins adéquats ou non.)
Le potentiel inné et son destin
Il nous faut maintenant tenter de décrire brièvement ce qu’il advient du potentiel inné, si celui-ci doit se développer en un nourrisson, puis en un enfant qui tendra à une existence indépendante.
En raison de la complexité du sujet, cette description ne peut être faite qu’en supposant que les soins maternels, c’est-à-dire que les soins parentaux, sont adéquats. Les soins parentaux satisfaisants peuvent être classés approximativement en trois stades qui se recouvrent en partie :
Le maintien (holding) du nourrisson ;
La vie commune de la mère et de l’enfant. Là, la fonction du père (qui s’occupe de l’environnement de la mère) n’est pas connue de l’enfant.
La vie commune du père, de la mère et de l’enfant.
Le terme de « maintien » (holding) est utilisé ici pour dénoter que l’on porte physiquement l’enfant, mais il désigne aussi tout ce que l’environnement lui fournit antérieurement au concept de vie commune. En d’autres termes, cette notion de maintien se réfère à une relation spatiale à trois dimensions à laquelle le temps s’ajoute progressivement. Cela coïncide en partie avec les expériences instinctuelles, qui éventuellement déterminent les relations objectales, mais son origine est plus précoce. Cette notion recouvre le maniement d’expériences qui sont inhérentes à l’existence, telles que l’accomplissement (et par conséquent le non-accomplissement) de processus qui, de l’extérieur, peuvent paraître purement physiologiques ; en fait, ils relèvent de la psychologie du nourrisson et se déroulent dans un champ psychologique complexe, déterminé par l’empathie de la mère et le fait qu’elle perçoit tout ce qui concerne le nourrisson. (Ce concept de maintien est repris plus loin.)
L’expression « vie commune » implique des relations objectales et l’émergence de l’enfant de cet état de fusion avec la mère, sa perception des objets comme extérieurs au self.
Le stade du « maintien » dans l’ensemble des soins maternels, ainsi que tous les événements complexes du développement psychologique du nourrisson qui sont liés à cette phase, présentent un intérêt particulier pour cette étude. Il ne faut cependant pas oublier que la distinction entre les stades est artificielle et n’est adoptée que pour une question de commodité, dans le but de rendre leur définition plus claire.
Le développement de l’enfant au cours du stade du « maintien »
A la lumière de ce que nous venons de dire, on peut énumérer certaines caractéristiques du développement de l’enfant au cours de ce stade. C’est à ce stade que
le processus primaire,
l’identification primaire,
l’auto-érotisme,
le narcissisme primaire, sont des réalités vivantes.
C’est à cette période que le moi passe d’un état non intégré à une intégration structurée et que l’enfant devient ainsi capable de ressentir l’angoisse liée à la désintégration. Le mot désintégration prend alors une signification qu’il n’avait pas avant que l’intégration du moi devienne un fait. Si le développement est normal, l’enfant à ce stade conserve la capacité de revivre des états non-intégrés, mais cela dépend de la continuité de soins maternels fiables, ou de l’édification par l’enfant de souvenirs de soins maternels qu’il perçoit progressivement comme tels. Des progrès normaux au cours de cette phase du développement conduisent l’enfant à ce que l’on pourrait appeler « l’état d’unité ». L’enfant devient de son propre chef une personne, un individu.
En liaison avec cet état d’unité, l’existence psychosomatique de l’enfant prend forme et commence à suivre un schéma personnel ; c’est ce que j’ai appelé l’installation de la psyché dans le soma92
Voir dans « L’esprit et le psyché-soma » ce que j’ai déjà dit à ce sujet, p. 66..
A la base de cette installation se trouvent les expériences motrices, sensorielles et fonctionnelles étroitement liées au nouvel état de l’enfant – être une personne. Puis il apparaît dans la suite du développement ce qu’on pourrait appeler une membrane de délimitation, qui se confond jusqu’à un certain point (dans les cas normaux) avec la surface de la peau ; elle se situe entre le « moi » et le « non-moi » (me, not-me) de l’enfant. Ainsi le nourrisson en vient à avoir un intérieur et un extérieur et un schéma corporel. De la sorte, la fonction d’absorber et de rejeter prend un sens ; bien plus, graduellement, on peut considérer qu’il existe une réalité psychique interne ou personnelle pour l’enfant93
C’est ici que l’on peut appliquer de façon appropriée les connaissances sur les fantasmes primitifs dont l’enseignement de Mélanie Klein nous a appris la richesse et la complexité..
Les points de départ d’autres processus se trouvent aussi à cette période de « maintien » ; le plus important d’entre eux est l’éveil de l’intelligence et la formation des fonctions mentales comme quelque chose de différencié du psychisme. De là découle toute l’histoire des processus secondaires et du fonctionnement symbolique, ainsi que celle de l’organisation du contenu psychique personnel qui offre une base aux relations de la vie et des rêves.
A la même époque, la jonction de deux racines du comportement impulsif apparaît chez l’enfant. Le terme « fusion » dénote le processus positif par lequel des éléments diffus qui relèvent du mouvement et de l’érotisme musculaire fusionnent dans le développement normal avec le fonctionnement orgastique des zones érogènes. Ce concept est plus connu comme processus inverse de la défusion, qui est une défense compliquée dans laquelle l’agression se sépare de l’expérience érotique après une période où avait été atteint un certain degré de fusion. Tous ces stades dépendent de la qualité du maintien assuré par l’environnement. Si le maintien n’est pas assez bon, ces stades ne sont pas atteints, ou bien une fois atteints, ils ne peuvent s’établir solidement.
La capacité d’avoir des relations objectales représente un autre progrès. Là, l’enfant passe d’une relation avec un objet conçu subjectivement à une relation avec un objet perçu objectivement. Cette modification est étroitement liée au changement que subit le nourrisson lorsque, d’un état de fusion complète avec la mère, il passe à un état de différenciation ou de relation avec elle en tant que personne séparée et « non-moi ». Cette étape ne se rattache pas spécifiquement au maintien, mais est plutôt connexe de la phase de « vie en commun ».
Dépendance
Au cours de la phase du maintien, l’enfant est dépendant au plus haut point. Voici comment il est possible de classer sa dépendance :
Dépendance absolue. – Dans cet état, l’enfant n’a pas les moyens de reconnaître les soins maternels, qui sont surtout une question de prophylaxie. Il ne peut pas acquérir la maîtrise de ce qui est bien et de ce qui est mal fait ; il est seulement à même d’en tirer profit ou de souffrir de perturbation.
Dépendance relative. – Là, l’enfant est capable de se rendre compte du besoin qu’il a de soins maternels dans leurs détails ; il peut, de plus, les relier à des impulsions personnelles et plus tard, au cours d’un traitement psychanalytique, il pourra donc les reproduire dans le transfert.
Vers l’indépendance. – L’enfant acquiert, en se développant, le moyen de se passer de soins. Il y parvient en emmagasinant des souvenirs de soins, la projection de ses besoins personnels et l’introjection des détails de soins ; en même temps, sa confiance dans l’environnement se développe. Il faut ajouter à cela un autre élément : la compréhension intellectuelle et ses innombrables implications.
Isolation de l’individu
Il y a un autre phénomène qui mérite considération à ce stade : la dissimulation du noyau de la personnalité. Examinons le concept d’un self central, ou authentique. Le self central pourrait être considéré comme le potentiel inné qui vit une continuité et acquiert à sa façon et à son rythme une réalité psychique personnelle et un schéma corporel personnel94
Dans un autre article : « La capacité d’être seul » (p. 205), j’ai essayé d’examiner un autre aspect de ce stade du développement tel que nous le voyons chez l’adulte en bonne santé. Cf. Greenacre (1958)..
Il semble nécessaire d’admettre que le concept de l’isolation de ce self central est une caractéristique de la santé. Toute menace à l’intention de cette isolation du self authentique constitue une angoisse majeure à ce stade primitif ; les défenses de la première enfance apparaissent à la suite d’échecs de la mère (ou au cours des soins maternels), lorsque les empiétements de l’environnement qui pourraient troubler cette isolation n’ont pu être évités.
C’est l’organisation du moi qui peut faire face à ces empiétements, les incorporer à la toute-puissance de l’enfant et les vivre comme des projections95
J’utilise ici le terme de « projection » dans un sens descriptif et dynamique et non pas dans sa pleine signification métapsychologique. L’étude de la fonction des mécanismes psychiques primitifs, tels que l’introjection, la projection et la scission, sort des limites de ce travail.. Mais ils peuvent aussi percer cette défense en dépit du soutien que les soins maternels assurent au moi. Le noyau central du moi est alors touché et c’est là la matière même de l’angoisse psychotique. L’individu normal devient rapidement invulnérable à cet égard, et si des facteurs extérieurs le heurtent, il en résulte simplement que le retrait du self central se modifie quantitativement et qualitativement. La meilleure défense à cet égard est l’organisation d’un faux self. Les satisfactions instinctuelles et les relations objectales elles-mêmes constituent une menace pour la continuité personnelle de l’individu. Exemple : un enfant est nourri au sein et en tire une satisfaction. Ce fait en soi n’indique pas s’il a ainsi une expérience instinctuelle compatible avec le moi ou si, au contraire, il souffre du traumatisme d’une séduction, d’une menace pour la continuité personnelle du moi, d’une menace constituée par une expérience instinctuelle qui n’est pas conforme au moi et que le moi n’est pas préparé à affronter.
Normalement, les relations objectales peuvent se développer sur la base d’un compromis, celui qui implique l’individu dans ce que plus tard on appellerait tricherie et malhonnêteté, alors que la relation directe n’est possible que sur la base d’une régression à un état de fusion avec la mère.
L’annihilation96
J’ai décrit dans un précédent article les variétés cliniques de ce type d’angoisse, vues sous un angle légèrement différent (1949) : « Birth memories, birth trauma and anxiety. »
A ce stade précoce de la relation parent-enfant, l’angoisse est liée à la menace d’annihilation et il est nécessaire d’expliquer ce qu’on entend par ce terme.
Au cours de cette phase qui se caractérise par l’existence essentielle d’un environnement qui maintient, le « potentiel inné » devient une « continuité d’être », l’alternative étant la réaction, qui interrompt cette continuité d’être et l’annihile. Il y a donc deux possibilités : la continuité d’être et l’annihilation. L’environnement qui maintient a par conséquent pour fonction principale de réduire à un minimum les empiétements auxquels l’enfant doit réagir, ce qui réduirait à néant l’existence personnelle. Dans des conditions favorables, l’enfant établit un sentiment de continuité d’existence et commence ensuite à rendre possible, par ses élaborations, l’incorporation des empiétements de l’environnement au champ de la toute-puissance. A ce stade, le mot « mort » ne peut s’appliquer et cela rend l’expression « instinct de mort » inacceptable pour décrire la racine de la tendance destructive. La mort n’a aucune signification jusqu’à l’apparition de la haine et du concept de la personne humaine totale. Lorsque l’enfant peut haïr une personne totale, la mort prend une signification et immédiatement après vient ce qu’on pourrait appeler la mutilation ; l’enfant maintient en vie la personne haïe et aimée en la châtrant ou en la mutilant d’une autre façon au lieu de la tuer. Ces idées font partie d’une phase postérieure à celle que caractérise la dépendance à l’égard de l’environnement et du maintien qu’il assure.
Nouvelle étude de la note de Freud
Il est nécessaire, parvenu à ce point de notre travail, d’examiner à nouveau la note de Freud citée plus haut. Il écrit : « Il est probable qu’il (le nourrisson) hallucine la satisfaction de ses besoins internes ; il manifeste son déplaisir causé par l’accroissement de la stimulation et le retard de la satisfaction au moyen d’une décharge motrice consistant à crier et à agiter bras et jambes ; c’est alors qu’il éprouve la satisfaction hallucinatoire. » La théorie esquissée dans cette partie de la note ne parvient pas à couvrir les exigences de la phase la plus primitive. Déjà par ces mots, il se réfère aux relations d’objet et la validité de ce passage dépend de ce qu’il considère comme admis : les aspects plus précoces des soins maternels, ceux qui sont décrits dans ce travail comme faisant partie de la phase de maintien. Par contre, cette phrase de Freud correspond exactement aux exigences du stade suivant, qui se caractérise par une relation entre l’enfant et la mère dominée par les relations objectales et les satisfactions instinctuelles ou relatives aux zones érogènes ; ceci, quand le développement évolue normalement.
B) Le rôle des soins maternels
Je vais maintenant tenter de décrire certains aspects des soins maternels, et spécialement le maintien (holding). Ce concept de maintien est important dans ce travail et il mérite plus ample développement. Ce mot est utilisé ici pour introduire le développement du thème de la phrase de Freud « … si l’on considère que le petit enfant – pour peu que l’on tienne compte aussi des soins qu’il reçoit de sa mère – réalise presque en fait un système mental de ce type. » Je me réfère à l’état de la relation mère-enfant au début, lorsque l’enfant n’est pas encore parvenu à différencier un self des soins maternels vis-à-vis desquels la dépendance au sens psychologique est absolue97
Je rappellerai que pour être certain de distinguer cela des relations objectales et de la gratification instinctuelle, il me faut limiter artificiellement mon attention aux besoins corporels de caractère général. Un patient m’a dit : « Une bonne séance analytique dans laquelle la bonne interprétation est donnée au bon moment est un bon repas. ».
A ce stade, l’enfant a besoin d’apports dotés de certaines caractéristiques ; il les reçoit habituellement de son environnement.
Ils répondent aux besoins psychologiques. A ce moment, la physiologie et la psychologie ne sont pas encore distinctes, ou commencent seulement le devenir.
On peut se fier à ces apports, mais ce n’est pas mécanique ; ils sont fiables d’une manière qui implique l’empathie de la mère.
Le maintien :
protège contre les dangers physiologiques ;
tient compte : de la sensibilité de la peau de l’enfant (toucher, température) ; de la sensitivité auditive, de la sensitivité visuelle, de la sensitivité à la chute (action de la pesanteur) ; ainsi que du fait que l’enfant ignore l’existence de toute autre chose que le self.
Il comprend toute la routine des soins de jour et de nuit, soins différents suivant l’enfant, puisqu’ils font partie de lui et qu’il n’y a pas deux enfants semblables.
Il s’adapte aussi jour après jour aux changements dus à la croissance et au développement, changements à la fois physiques et psychologiques.
Il faut faire observer qu’on peut aider à mieux faire les mères qui ont en elles la capacité de donner des soins suffisamment bons ; il suffit de s’occuper d’elles d’une manière qui reconnaît la nature essentielle de leur tâche. Pour les mères qui n’ont pas cela en elles, ce n’est pas en les instruisant qu’on les rendra aptes à le faire.
Dans « maintien », il y a surtout le fait qu’on tient physiquement l’enfant, ce qui est une forme d’amour.
C’est peut-être la seule façon par laquelle une mère peut montrer à son enfant qu’elle l’aime. Il y a celles qui savent tenir un nourrisson et celles qui ne savent pas ; ces dernières provoquent rapidement chez l’enfant un sentiment d’insécurité et des pleurs de détresse.
Ce que nous venons de décrire mène à l’édification des premières relations objectales de l’enfant et de ses premières expériences de gratifications instinctuelles et l’englobe, tout en coexistant98
Pour une plus ample étude de cet aspect des processus du développement, voir mon article « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels » (p. 109)..
Ce serait une erreur de situer la gratification instinctuelle (nourriture, etc.) ou les relations objectales (relation au sein) avant le thème de l’organisation du moi (c’est-à-dire le moi de l’enfant renforcé par le moi maternel). La satisfaction instinctuelle et les relations objectales reposent sur le maniement du nourrisson, et tous les soins qui lui sont donnés, soins trop facilement présupposés si tout va bien.
La santé mentale de l’individu, au sens où il est indemne de psychose ou de prédisposition à la psychose (schizophrénie), s’édifie sur les soins maternels, qui se remarquent à peine lorsque tout va bien et sont la continuation des apports physiologiques caractéristiques de la période prénatale. La vie des tissus et le bon état des diverses fonctions qui, pour le nourrisson, fournissent au moi un soutien silencieux mais vital continuent également à être assurée. par l’environnement. De la sorte, la schizophrénie, ou la psychose infantile, ou une prédisposition à une psychose ultérieure, sont liées à une faillite du milieu. Cela ne veut pas dire pour autant que les effets néfastes de cette faillite ne peuvent être décrits en termes de déformations du moi et de défenses contre des angoisses primitives, c’est-à-dire en fonction de l’individu. On voit donc que l’œuvre de Klein sur les mécanismes de défense par scission et sur les projections et les introjections, etc., constitue une tentative pour définir, en fonction de l’individu, les effets de la faillite de l’environnement. Ce travail sur les mécanismes primitifs n’explique qu’une partie de l’histoire, et pour l’autre partie c’est la reconstitution de l’environnement et de ses faillites qui pourra mettre sur la voie. Cette dernière partie ne peut apparaître dans le transfert parce que le patient ignore tout des soins maternels, que ce soit dans leurs bons aspects ou dans leurs échecs, tels qu’ils existaient dans la situation infantile primitive.
Examen d’un détail des soins maternels
Je voudrais donner un exemple pour illustrer la subtilité des soins maternels. Il y a fusion de l’enfant avec sa mère et tant que cela reste vrai, plus la mère comprend exactement les besoins de l’enfant et mieux cela vaut. Un changement se produit toutefois à la fin de cette fusion, qui ne se termine pas forcément de façon progressive. Dès que la mère et l’enfant sont différenciés, du point de vue de l’enfant, on notera que la mère tend à changer son attitude. Tout se passe comme si elle réalisait à ce moment-là que l’enfant ne s’attend plus à une compréhension presque magique de ses besoins. La mère semble savoir que l’enfant a une nouvelle capacité, lui permettant d’émettre un signal qui l’aidera à répondre aux besoins de l’enfant. On pourrait dire que si, à ce moment, elle sait trop bien ce dont l’enfant a besoin, c’est une compréhension magique qui ne constitue aucunement une base à une relation objectale. Nous revenons ici à ce que Freud a écrit :« Il est probable qu’il (l’enfant) hallucine la satisfaction de ses besoins internes. Il manifeste son déplaisir, causé par l’accroissement de la stimulation et le retard de la satisfaction, au moyen d’une décharge motrice consistant à crier et à agiter bras et jambes ; c’est alors qu’il éprouve la satisfaction hallucinatoire. » En d’autres termes, à la fin de la fusion, lorsque l’enfant s’est différencié de l’environnement, une caractéristique importante est que l’enfant doit donner un signal99
Cf. la théorie de Freud sur l’angoisse en tant que signal pour le moi (1926)..
Nous voyons apparaître clairement cette même subtilité au cours de notre travail analytique, dans le transfert. Mis à part le cas du patient régressé à la toute première enfance et à un état de fusion, il est très important que l’analyste ne connaisse pas les réponses, sauf dans la mesure où le patient lui en donne les éléments. Il les réunit et fait les interprétations, mais il arrive souvent que les patients s’abstiennent de lui donner les éléments, s’assurant ainsi de l’impossibilité d’intervention de l’analyste. Cette limitation du pouvoir de l’analyste est importante pour le malade, tout comme est important le pouvoir de l’analyste représenté par l’interprétation exacte donnée au bon moment, et qui se base sur les indices fournis par le malade et sa coopération inconsciente, lorsqu’il apporte le matériel nécessaire à élaborer cette interprétation et à la justifier. C’est ainsi que l’étudiant analyste fait parfois de meilleures analyses que quelques années plus tard, lorsqu’il en saura davantage. Quand il aura eu plusieurs malades, il commencera à trouver ennuyeux d’aller aussi lentement que le malade ; il se mettra à faire des interprétations qui reposent non pas sur le matériel fourni ce jour-là par le malade, mais sur son bagage de connaissances à lui, analyste, et sur le groupe d’idées particulier auquel il adhère à ce moment-là, ce qui n’est d’aucune utilité pour le malade. L’analyste peut paraître très intelligent, et le malade exprimera peut-être son admiration, mais en définitive l’interprétation correcte est un traumatisme que le patient doit rejeter, puisque ce n’est pas la sienne. Il se plaint que l’analyste essaye de l’hypnotiser, c’est-à-dire que l’analyste suscite une importante régression à la dépendance, en le ramenant à un état de fusion avec lui.
On peut observer la même chose chez les mères ; celles qui ont eu plusieurs enfants excellent si bien dans la technique du maternage, qu’elles font toujours ce qu’il faut au bon moment ; l’enfant qui a commencé à se différencier de sa mère n’a pas alors le moyen d’acquérir la maîtrise de toutes les bonnes choses qui se passent. Le geste créateur, le cri, la protestation, tous ces petits signes qui devraient provoquer les soins maternels manquent, parce que la mère a déjà satisfait le besoin comme si l’enfant et elle étaient encore en état de fusion. De cette façon, la mère, en étant apparemment une bonne mère, fait quelque chose de pire que de châtrer son enfant ; elle le laisse devant une alternative : ou bien rester en état de régression permanente et de fusion avec la mère, ou bien mettre en œuvre un rejet total de la mère, même si elle est apparemment bonne mère.
Nous voyons donc que, dans la petite enfance et pour le maniement des nourrissons, il existe une distinction très subtile entre la compréhension maternelle des besoins de l’enfant basée sur l’empathie, et son évolution vers une compréhension basée sur quelque chose qui indique le besoin chez le nourrisson ou le petit enfant. Ce passage de l’un à l’autre est particulièrement difficile parce que l’enfant oscille d’un état à l’autre ; à un certain moment, il fusionne avec sa mère et l’empathie est nécessaire, et la minute suivante, il s’en différencie ; si alors elle connaît ses besoins à l’avance, elle est dangereuse : c’est une sorcière. Il est très curieux de voir que de mères dénuées d’instruction s’adaptent de façon satisfaisante à ces changements chez l’enfant qui se développe, sans avoir aucune connaissance théorique. Ce détail se retrouve dans le travail psychanalytique avec les cas limites, et dans tous les cas à certains moments de grande importance lorsque la dépendance dans le transfert est à son plus haut point.
Ignorance des soins maternels satisfaisants
Dans ce domaine des soins maternels de la catégorie du maintien, il existe un axiome ; si tout va bien, l’enfant n’a pas le moyen de savoir ce qui lui est offert convenablement et ce dont il est préservé. Par contre, c’est quand les choses ne vont pas bien, que le nourrisson se rend compte, non pas de la carence des soins maternels, mais des conséquences de cette carence, quelles qu’elles soient. C’est-à-dire que l’enfant se rend compte qu’il réagit à un empiétement. Des soins maternels satisfaisants, il découle l’édification chez l’enfant d’un sentiment de continuité d’être, base de la force du moi ; alors qu’au contraire, chaque carence des soins aboutit à une interruption de ce sentiment de continuité d’être, interruption causée par les réactions aux conséquences de cette carence ; un affaiblissement du moi en résulte100
Chez les caractériels, ce sont cet affaiblissement du moi et les diverses tentatives de l’individu pour le résoudre qui se présentent à l’attention immédiate. Pourtant, il est nécessaire d’avoir une vue exacte de l’étiologie pour faire la différence entre l’aspect défensif du symptôme présenté et son origine dans la carence de l’environnement. Je me suis rapporté à un aspect spécifique de cette question dans le diagnostic de la tendance antisociale en tant que problème fondamental derrière le syndrome de la délinquance (« La tendance antisociale », p. 175).. De telles interruptions constituent une annihilation et sont associées de toute évidence à une souffrance de qualité et d’intensité psychotiques. Dans les cas extrêmes, l’enfant n’existe que sur la base d’une chaîne continue de réactions aux empiétements et de rétablissements après ces réactions. Ceci contraste avec le sentiment continu d’être, qui est ma conception de la force du moi.
C) Les changements chez la mère
Il importe, à ce point de notre travail, d’élucider les changements qui se produisent chez les femmes qui vont avoir un enfant ou qui viennent d’en avoir un. D’abord, ces modifications sont presque physiologiques et commencent avec le fait physique de porter l’enfant dans son ventre. Cependant une expression telle que « l’instinct maternel » ne suffirait pas à les définir. C’est un fait que normalement les femmes modifient leur orientation envers elles-mêmes et à l’égard du monde, mais si profondément enracinées dans la physiologie que soient ces modifications, elles peuvent être déformées par la mauvaise santé mentale de la femme. Il faut donc considérer ces modifications en terme de psychologie, bien qu’il puisse y avoir des éléments endocrinologiques que la thérapeutique peut changer.
Il n’y a pas de doute que les changements physiologiques préparent la femme aux modifications psychologiques plus subtiles qui les suivent.
Peu après la conception, ou lorsqu’elle est considérée comme probable, la femme commence à se modifier dans son orientation et à se préoccuper des changements qui se produisent en elle. Elle est amenée de diverses façons par son propre corps à s’intéresser à elle101
Pour une étude plus détaillée de ce point voir « La préoccupation maternelle primaire » (p. 168).. La mère transfère une partie de son propre sentiment du self à l’enfant qui se développe en elle. Ce qui est important, c’est qu’il apparaît un état de choses qui mérite d’être décrit et dont il faut élaborer la théorie.
L’analyste qui fait face aux besoins d’un malade qui revit dans le transfert ces stades très primitifs subit des changements d’orientation analogues ; et il faut que l’analyste, au contraire de la mère, soit conscient de la sensibilité qui se développe en lui (ou en elle si c’est une analyste) en réponse à l’immaturité et à la dépendance du patient. On pourrait considérer cela comme une extension de la description faite par Freud de l’analyste en état d’attention volontaire.
Il est hors de notre propos de décrire en détail les changements d’orientation chez une femme qui va être mère, ou l’est depuis peu ; j’ai tenté de le faire ailleurs en langage populaire sans termes techniques (The ordinary devoted mother and her baby).
Il y a une psychopathologie de ces modifications d’orientation, et les extrêmes dans les déviations de la normale concernent ceux qui étudient la psychologie des folies puerpérales. Mais il est certain qu’il y a bien des variations de qualité qui n’ont rien d’anormal. Le caractère anormal est fonction du degré de déformation.
Dans l’ensemble, les mères s’identifient d’une manière ou d’une autre à l’enfant qui se développe en elles, et de la sorte, elles parviennent à un sentiment très fort de ce dont l’enfant a besoin. C’est une identification projective. Cette identification avec l’enfant dure un certain temps après la parturition, et ensuite elle perd petit à petit sa signification.
D’ordinaire, l’orientation particulière de la mère à l’égard de l’enfant se poursuit au delà de la naissance. La mère qui n’est pas perturbée à cet égard est prête à abandonner son identification à l’enfant à mesure que l’enfant a besoin de se différencier. Il peut arriver qu’une mère s’occupe convenablement de son enfant au début, mais ne parvienne pas à mener ce processus à bien, car elle est incapable de le laisser s’achever ; de sorte que la mère tend à rester en état de fusion avec l’enfant et à différer le moment où l’enfant se sépare d’elle. Il est de toute façon difficile pour une mère de se différencier de son enfant à l’allure qui convient à l’enfant102
On trouvera, présentés dans un article antérieur (1948) : « La réparation en fonction de la défense maternelle organisée contre la dépression » (p. 59), des cas illustrant une catégorie de problèmes cliniques, et qui se rattachent à ce groupe d’idées..
Ce qui est important à mon avis, c’est que la mère, en s’identifiant à l’enfant, sait ce qu’il ressent, et est donc en mesure de fournir presque exactement ce dont il a besoin en matière de maintien et, d’une façon plus générale, comme environnement. Sans une telle identification, j’estime qu’elle n’est pas capable de donner à l’enfant ce qui lui est nécessaire au début, c’est-à-dire une adaptation vivante vis-à-vis des besoins de l’enfant. Le principal est le maintien physique ; c’est la base de tous les aspects plus complexes du maintien, et de l’apport de l’environnement en général.
Il est vrai qu’une mère peut avoir un enfant très différent d’elle, de sorte qu’elle peut se tromper. L’enfant peut être plus vif ou plus lent qu’elle, etc. Ainsi, il y a des moments où ce qu’elle sent être nécessaire à l’enfant n’est en fait pas exact. Pourtant, il semble habituel que les mères qui n’ont pas de distorsions mentales ou ne sont pas perturbées par des stress actuels dus à l’environnement tendent dans l’ensemble à savoir de façon assez précise ce qui est nécessaire à leur enfant ; en outre, elles aiment le leur fournir. C’est l’essence même des soins maternels.
Grâce aux « soins qu’il reçoit de sa mère », chaque enfant est en mesure d’avoir une existence personnelle et commence donc à édifier ce qu’on pourrait appeler le sentiment d’une continuité d’être. C’est sur la base de cette continuité que le potentiel inné devient graduellement un enfant qui a son individualité. Si les soins maternels ne sont pas suffisamment bons, l’enfant ne parvient pas à exister vraiment, puisqu’il n’y a pas de sentiment de continuité d’être ; la personnalité s’édifie alors sur la base de réactions aux empiétements de l’environnement.
Tout cela a une signification pour l’analyste. En effet, ce n’est pas tant de l’observation directe des enfants que de l’étude du transfert dans la situation analytique que l’on peut obtenir une idée claire sur ce qui se passe dans la petite enfance. Ce travail sur la dépendance infantile découle de l’étude des phénomènes de transfert et de contre-transfert propres à l’engagement du psychanalyste, lorsqu’il s’occupe de cas limite. A mon avis s’occuper de cas limite, c’est étendre de façon légitime la psychanalyse, la seule altération réelle se trouvant dans le diagnostic de la maladie du patient, dont l’étiologie remonte bien avant le complexe d’Œdipe et implique une distorsion à l’époque de la dépendance absolue.
Freud a été en mesure de découvrir la sexualité infantile sous un nouvel angle, parce qu’il l’a reconstruite à partir de son travail analytique avec ses malades psychonévrotiques. En étendant son travail au traitement des cas psychotiques limite, il nous est possible de reconstruire la dynamique de la petite enfance et de la dépendance infantile, et des soins maternels qui répondent à cette dépendance.
Résumé
Il s’agit d’une étude de la petite enfance : ce n’est pas la même chose que l’étude des mécanismes mentaux primitifs.
La caractéristique principale de la petite enfance est la dépendance qui est examinée en termes de maintien de l’environnement.
Toute étude de la petite enfance doit comprendre deux parties :
celle du développement de l’enfant facilité par des soins maternels suffisamment bons ;
celle du développement de l’enfant dévié par des soins maternels qui ne sont pas suffisamment bons.
On peut dire que le moi infantile est faible, mais en fait il est fort en raison du soutien du moi qu’apportent les soins maternels. Lorsqu’il y a carence de soins maternels, la faiblesse de l’enfant devient apparente.
Les processus chez la mère (et chez le père) suscitent normalement un état particulier dans lequel le parent est orienté vers son enfant, et est donc en position pour répondre à la dépendance de l’enfant. Il existe une pathologie de ces processus.
L’attention est attirée sur les divers moyens par lesquels ces conditions inhérentes à ce qu’on appelle ici l’environnement et son maintien peuvent apparaître ou ne pas apparaître dans le transfert, si ultérieurement l’individu entreprend une analyse.
20. L’adolescence103
Adolescence in The New Era in Home and School, vol. 43, n° 8, oct. 1962, pp. 145-156, d’après une conférence faite au London County Council, février 1961. (1962)
À travers le « pot au noir »
A l’heure actuelle, on s’intéresse dans le monde entier à l’adolescence et aux problèmes de l’adolescent. Il n’y a guère de pays où des groupes d’adolescents ne se manifestent d’une façon ou d’une autre. Cette phase du développement fait l’objet de nombreuses études et on a vu naître une littérature nouvelle, faite d’autobiographies écrites par des jeunes ou de romans centrés sur la vie des adolescents et des adolescentes. On peut présumer sans craindre de se tromper que cette nouvelle manifestation d’intérêt de la société n’est pas étrangère aux conditions sociales particulières à notre temps.
Ceux qui explorent ce domaine de la psychologie doivent d’abord savoir que l’adolescent – garçon ou fille – ne désire pas être compris. Il faut que les adultes gardent pour eux ce qu’ils parviennent à comprendre de l’adolescence. Il serait absurde d’écrire un livre sur l’adolescence à l’intention des adolescents, car cette période de la vie qui est essentiellement celle d’une découverte personnelle doit être vécue. Chaque individu est engagé dans une expérience, celle de vivre – dans un problème, celui d’exister.
Remède à l’adolescence
Il n’existe qu’un remède à l’adolescence et un seul et il ne peut intéresser le garçon ou la fille dans l’angoisse. Le remède, c’est le temps qui passe et les processus de maturation graduels qui aboutissent finalement à l’apparition de la personne adulte. On ne peut ni les accélérer ni les ralentir, mais en intervenant on risque de les interrompre, et de les détruire, ou encore ils peuvent se flétrir du dedans et aboutir à la maladie mentale.
L’adolescence est quelque chose qui subsiste toujours, mais il ne faut pas oublier que tout adolescent devient en quelques années un adulte. Les parents savent cela mieux que certains sociologues, et l’irritation du public devant le phénomène de l’adolescence peut facilement être suscitée par une presse à bon marché ou par les déclarations publiques de personnes bien placées qui parlent de l’adolescence comme d’un problème, en laissant de côté le fait que chaque adolescent est en passe de devenir un adulte responsable dont le sens social se développera.
Définition théorique
Ceux qui s’occupent de psychologie dynamique sont généralement d’accord pour définir l’adolescence en fonction du développement affectif de l’individu.
Le garçon – ou la fille – de cet âge doit affronter les modifications de sa personne dues à la puberté. Il – ou elle – parvient au développement de la capacité sexuelle et aux manifestations sexuelles secondaires avec un passé personnel qui comprend entre autres, un système personnel d’organisation des défenses contre l’angoisse, quel qu’en soit le type. En particulier, tout être en bonne santé a vécu, avant la période de latence, un complexe d’Œdipe vrai, c’est-à-dire qu’il a eu l’expérience des deux principales positions dans la relation triangulaire avec les deux parents (ou les substituts parentaux), et chaque adolescent a connu des moyens organisés de se garder de la souffrance ou d’accepter et de tolérer les conflits inhérents à ces conditions essentiellement complexes.
Certaines caractéristiques et tendances personnelles, innées ou acquises, proviennent aussi des expériences de l’enfance et du premier âge ; il en est de même des fixations à des types de vie instinctuelle prégénitaux, des résidus de la dépendance infantile et de la cruauté infantile. En outre, il y a toutes sortes de formes de maladie associées à des échecs de maturation au stade œdipien ou préœdipien. Aussi le garçon – ou la fille – parvient à la puberté avec des schèmes prédéterminés en raison de ses expériences de nourrisson et d’enfant. Une bonne partie en est inconsciente et il y a une partie qu’il ignore parce qu’il ne l’a pas encore ressentie.
Le problème qui en résulte peut être plus ou moins grave et d’un type très différent, mais le fond est le même : comment cette organisation du moi fera-t-elle face à cette nouvelle poussée du ça ? Comment les modifications de la puberté s’intégreront-elles dans le schéma de la personnalité particulier à l’individu en question ?
Comment chacun traitera-t-il ce nouveau pouvoir de destruction ou même de mort, ce pouvoir qui ne venait pas compliquer les sentiments de haine de la petite enfance ? C’est comme si l’on mettait du vin nouveau dans de vieilles outres.
Le milieu
Le milieu joue un rôle extrêmement significatif à ce stade, au1 point qu’il est préférable, dans un rapport descriptif, de partir de l’hypothèse que le père et la mère, ainsi que la famille au sens plus étendu, n’ont pas cessé d’exister et de s’intéresser à l’enfant. Une grande part des ennuis pour lesquels on consulte sont dus à une carence du milieu ; ce fait seul souligne l’importance essentielle de l’environnement et du cadre familial chez la plupart des adolescents qui parviennent effectivement à la maturité d’adulte, même s’ils donnent ce faisant des soucis à leurs parents.
L’attitude de défi et l’attitude de dépendance
Chez ces jeunes, et c’est une caractéristique de cet âge, alternent rapidement l’indépendance qui défie et la dépendance régressive ; parfois même les deux extrêmes coexistent pour un temps.
L’isolement de l’individu
L’adolescent est essentiellement un isolé. C’est d’une position d’isolement qu’il se lance dans ce qui peut aboutir à des relations entre individus, et éventuellement à la socialisation. De ce point de vue, on retrouve dans l’adolescence une phase essentielle de la petite enfance, car le petit enfant est un isolé, au moins jusqu’au moment où il a renoncé au non-moi (not-me) et s’est établi comme un individu bien distinct et séparé – c’est-à-dire un individu qui peut former des relations avec des objets extérieurs au self et en dehors du champ de toute-puissance. En d’autres termes, avant que le principe plaisir-déplaisir cède au principe de réalité, l’enfant est isolé par la nature subjective de son milieu.
Les jeunes adolescents sont des isolés rassemblés, qui s’efforcent par divers moyens de former un agrégat en adoptant une identité de goûts. Ils peuvent se grouper s’ils sont attaqués en tant que groupe, mais c’est là une organisation paranoïde en réaction à l’attaque ; si la persécution cesse, les individus redeviennent un agrégat d’isolés.
La sexualité apparaît avant l’aptitude à l’assumer
Les expériences sexuelles des jeunes adolescents sont marquées par ce phénomène d’isolement ; et aussi par le fait que le garçon, ou la fille, ne sait pas encore s’il, ou elle, sera homosexuel(le), hétérosexuel(le) ou simplement narcissique. Dans bien des cas, il y a une longue période d’incertitude pendant laquelle on se demande si seulement un besoin sexuel se manifestera. Une activité masturbatoire compulsive peut représenter une façon de se débarrasser de la sexualité plutôt qu’une forme d’expérience sexuelle. Et même des activités hétérosexuelles ou homosexuelles compulsives peuvent servir à cet âge à se débarrasser de la sexualité ou à décharger des tensions et ne représentent pas une forme d’union entre des êtres humains complets. Cette union apparaît plutôt d’abord dans des jeux sexuels inhibés quant au but, ou dans un comportement affectueux à l’aspect sentimental. Là encore, le schéma personnel attend de se fondre aux instincts, mais dans l’intervalle, qui est long, il faut trouver sous une certaine forme un soulagement à la tension sexuelle ; dans une grande proportion de cas, on peut s’attendre à une masturbation compulsive, si le médecin parvient à le savoir (voici à ce propos une bonne devise : qui pose des questions aura des mensonges en guise de réponses).
Il est certainement possible d’étudier l’adolescent du point de vue du moi devant les modifications du ça. Il faut que le psychanalyste soit préparé dans sa pratique à rencontrer ce thème central, que celui-ci soit manifeste dans la vie de l’enfant ou qu’il se révèle discrètement dans le matériel présenté par lui, dans la situation analytique, ou encore dans ses fantasmes conscients et inconscients et dans les parties les plus profondes de la réalité personnelle psychique ou intérieure. Toutefois, mon but ici n’est pas d’enseigner la psychanalyse, mais de considérer l’adolescence sur un autre mode, d’essayer d’établir un rapport entre l’urgence actuelle de la question de l’adolescence et les changements sociaux des cinquante dernières années.
Le temps de l’adolescence
N’est-ce pas un signe de santé pour une société que ses jeunes soient en mesure d’être adolescents au bon moment, c’est-à-dire à l’âge de la croissance pubertaire ? Chez les peuples primitifs, les changements de la puberté sont masqués sous des tabous, ou bien on fait de l’adolescent un adulte en quelques semaines ou quelques mois au moyen de certains rites ou d’épreuves. A l’heure actuelle dans notre société, les adultes se forment par des processus naturels à partir d’adolescents qui progressent en raison des tendances à la maturation : cela peut aisément signifier que les adultes d’aujourd’hui jouissent de force, de stabilité et de maturité.
Naturellement, tout se paye. Les nombreuses crises des adolescents exigent une attitude de tolérance et des soins ; par ailleurs, cette nouvelle façon d’être pèse sur la société, car il est pénible pour les adultes qui ont été frustrés de leur adolescence de voir tout autour d’eux des garçons ou des filles dont l’adolescence s’épanouit.
Trois changements sociaux
A mon avis, pour les adolescents tout le climat de l’adolescence a été modifié par trois grands changements dans la Société.
Les maladies vénériennes ne sont plus un épouvantail. Le spirochète et le gonocoque ne sont plus les agents d’un Dieu vengeur (tels qu’ils étaient certainement ressentis il y a cinquante ans). Maintenant, on peut les traiter à la pénicilline et avec des antibiotiques104
Je me souviens très clairement d’une fille que j’ai vue quelque temps après la première guerre mondiale. Elle me raconta que seule la crainte d’une maladie vénérienne l’avait empêchée d’être une prostituée. Elle fut horrifiée à l’idée que j’avais émise au cours d’une simple conversation que la maladie vénérienne pourrait un jour être prévenue ou guérie. En ce qui la concernait, elle ne s’imaginait pas comment elle aurait pu passer l’adolescence (et elle en était à peine sortie) sans cette crainte, qu’elle avait utilisée pour marcher droit. Elle est maintenant mère de famille avec une nombreuse progéniture et on dirait d’elle qu’elle est normale. Mais il lui avait fallu passer par le combat de l’adolescence et la provocation de ses instincts. La période avait été difficile. Elle avait commis quelques vols et des mensonges, mais elle s’en était tirée. Toutefois, elle s’était accrochée à la crainte de la maladie vénérienne..
Le développement des méthodes contraceptives a rendu l’adolescent libre d’explorer. C’est une liberté toute nouvelle que celle d’explorer la sexualité et la sensualité, alors que non seulement il n’y a pas le désir d’être parent mais qu’il y a même – et c’est presque toujours le cas – le souhait d’éviter de donner naissance à un enfant non désiré et démuni de parents. Bien sûr, cela arrive et cela arrivera encore ; ces accidents amènent des avortements malheureux et dangereux, ou bien la naissance d’enfants illégitimes. Mais, à mon avis, lorsqu’on examine le problème de l’adolescence, il faut admettre que de nos jours, l’adolescent (ou l’adolescente) peut s’il (ou elle) le veut, explorer tout le domaine de la vie sensuelle sans souffrir cette effroyable inquiétude qu’implique la conception accidentelle. Ce n’est d’ailleurs vrai qu’en partie, car il reste la crainte d’un accident et l’angoisse qu’elle suscite, mais ce facteur a modifié le problème des trente dernières années. La souffrance mentale, nous le voyons maintenant, provient du sentiment inné de la culpabilité chez l’enfant. Je ne dis pas que chaque enfant a un sens inné de la culpabilité, mais que l’enfant sain se forme d’une façon très compliquée un sens du bien et du mal, un sens de la culpabilité, des idéaux, et une idée de ce qu’il veut pour l’avenir.
La bombe atomique produit peut-être des modifications plus profondes encore que les deux traits caractéristiques de notre époque que je viens de citer. La bombe atomique affecte la relation entre la société des adultes et la marée, toujours montante, semble-t-il, des adolescents. Il nous faut agir maintenant en partant de l’idée qu’il n’y aura pas d’autre guerre. Évidemment, on peut arguer qu’il pourrait y avoir une guerre à tout instant, quelque part dans le monde. Mais nous savons que nous ne pouvons plus résoudre un problème social en nous organisant pour une autre guerre. Il n’existe donc plus rien pour justifier le recours à une forte discipline militaire ou navale pour nos enfants, si commode que cela puisse être pour nous.
Tel est l’effet de la bombe atomique. Si cela n’a plus de sens de traiter nos adolescents difficiles en les préparant à combattre pour la patrie, nous voilà de nouveau devant le fait que l’adolescence existe, que c’est une chose en soi. Il nous faut donc maintenant creuser ce problème : l’adolescence.
L’adolescent est un homme en puissance. Dans la vie imaginaire, la virilité de l’homme n’est pas uniquement une question d’activité ou de passivité dans la relation sexuelle. C’est aussi la victoire d’un homme sur un autre homme et l’admiration de la fille pour le vainqueur. Tout cela baigne maintenant dans l’ambiance mystique du bar avec quelques scènes à couteaux tirés. L’adolescence est obligée de se contenir de nos jours bien plus qu’autrefois ; pourtant, en soi, c’est quelque chose de violent, assez analogue à l’inconscient refoulé de l’individu, souvent bien laid quand on le découvre.
Lorsque nous pensons aux atrocités occasionnelles de la jeunesse moderne, n’oublions pas de mettre dans la balance, en regard des jeunes, les morts qui appartiennent à cette guerre qui n’a pas lieu et n’aura pas lieu, et en regard de tous la cruauté propre à la guerre qui n’aura pas lieu ; ajoutons-y la sexualité débridée propre à toute guerre du passé, guerre qui n’existera plus. Aussi, l’adolescence est ici, avec nous – ce qui est évident – et elle y restera.
Ces trois changements ont un effet sur notre point de vue social. Cela se voit à la façon dont l’adolescence s’affirme sur le devant de la scène sans qu’on puisse l’éliminer par de fausses manœuvres telles que la conscription par exemple.
La fausse solution est inacceptable
Un trait caractéristique des adolescents, c’est qu’ils n’acceptent pas de fausses solutions. Cette moralité farouche basée sur le réel et le faux appartient aussi à la petite enfance et à la maladie d’ordre schizophrénique.
L’adolescence se guérit avec le temps mais ce fait a très peu
de signification pour l’adolescent qui cherche une guérison immédiate et refuse en même temps un « remède » après l’autre parce qu’il y découvre quelque élément faux.
Dès qu’il est capable d’admettre qu’on peut se permettre un compromis, il est en mesure de découvrir divers moyens d’assouplir l’implacabilité de vérités essentielles. Par exemple, il y a la solution par identification aux figures parentales, ou il peut y avoir une maturité prématurée sur le plan sexuel ; ou l’importance donnée aux choses sexuelles peut passer aux exploits sportifs, ou celle des fonctions du corps aux réalisations ou aux réussites intellectuelles. En général, les adolescents rejettent ces moyens, et ils doivent donc passer par le « pot au noir » ; c’est une phase où ils se sentent futiles car ils ne se sont pas encore trouvés. Il nous faut rester spectateurs vigilants. Toutefois, l’adolescent qui évite totalement ces compromis, particulièrement l’utilisation des identifications et de l’expérience d’autrui, part de zéro, ignorant tout ce qui a été élaboré au cours de l’histoire de notre culture. Il y a des adolescents qui luttent pour recommencer de rien, comme s’ils ne pouvaient rien reprendre de personne. On peut les voir former des groupes à partir d’analogies mineures et de quelque forme d’adhésion à un groupe dépendant du lieu et de l’âge. On peut voir les jeunes chercher une forme d’identification qui ne les déçoive pas dans leur lutte, la lutte pour se sentir réel, la lutte pour établir une identité personnelle, pour ne pas s’installer dans un rôle assigné par l’adulte quitte à vivre tout ce qu’il faut vivre. Ils ignorent ce qu’ils deviendront. Ils ne savent pas où ils en sont et ils attendent. Parce que tout est en suspens, ils ne se sentent pas réels et cela les conduit à faire certaines choses qu’ils sentent réelles et qui ne nous paraissent que trop réelles à nous, car la société en est affectée.
En fait, nous nous laissons très bien prendre au mélange de défi et de dépendance, si déroutant chez les adolescents. Ceux qui s’occupent d’adolescents sont déconcertés par l’attitude exagérément provocante du garçon ou de la fille qui se montre en même temps dépendant au point d’en être infantile. On retrouve alors des schémas de dépendance infantile qui remontent très loin dans leur enfance. En outre, les parents se trouvent avoir à payer pour permettre aux enfants de les défier. C’est là un bon exemple de la manière dont ceux qui élaborent des théories, écrivent et parlent, le font à un niveau différent de celui où vivent les adolescents. Les parents ou les substituts parentaux affrontent des problèmes de direction urgents. Ce qui compte là, ce n’est pas la théorie mais l’impact de l’un sur l’autre, de l’adolescent et du parent.
Les besoins des adolescents
Les besoins que manifestent les adolescents sont donc les suivants :
Éviter la solution fausse.
Se sentir réel ou accepter de ne rien sentir du tout.
Avoir une attitude de défi dans une situation où la dépendance est satisfaite et ne manquera pas de l’être.
Provoquer sans cesse la société afin que l’antagonisme de cette société se manifeste et qu’on puisse y répondre par de l’antagonisme.
L’adolescence normale et certains types de maladies
Ce qui apparaît chez l’adolescent normal est proche de ce qui apparaît chez divers types de malades, par exemple :
L’idée de rejeter la solution fausse correspond à l’incapacité du compromis chez le psychotique ; on peut aussi comparer cela à l’ambivalence psycho-névrotique et aussi à l’attitude mensongère et à l’auto-duperie que l’on trouve chez les personnes normales.
De même, le besoin de se sentir réel ou de ne pas sentir du tout correspond à la dépression psychotique associée à la dépersonnalisation.
Et le besoin de défier correspond à la tendance antisociale telle qu’elle apparaît dans la délinquance.
Il s’ensuit que, dans un groupe d’adolescents, les diverses tendances seront représentées par les membres du groupe les plus malades. L’un prend une dose trop forte d’un médicament, l’autre reste au lit déprimé, un autre encore joue du couteau. Dans chaque cas, derrière l’individu malade dont le symptôme extrême a retenti sur la société, il y a groupé un agrégat d’adolescents isolés. Toutefois, pour la plupart de ces individus, qu’ils se manifestent de la sorte ou non, il n’y a pas, derrière la tendance, une pulsion suffisante pour que le symptôme apparaisse de façon gênante et suscite donc une réaction de la société.
Le « pot au noir »
Répétons-le, pour que l’adolescent traverse ce stade du développement par un processus naturel, il faut s’attendre à un phénomène qu’on peut appeler le « pot au noir » des adolescents. Il faut que la société considère cela comme un trait permanent, qu’elle l’accepte, qu’elle y réagisse de façon positive, qu’elle aille même au devant de ce phénomène mais se garde d’y porter remède. Toute la question est de savoir si notre société est assez saine pour cela.
Ce qui complique le problème, c’est que certains individus sont trop malades (qu’ils souffrent de psychonévroses, ou de dépression, ou de schizophrénie) pour atteindre un stade de développement affectif qu’on pourrait appeler l’adolescence ; ou bien, ils ne peuvent y accéder que par de très importantes déviations. Il n’a pas été possible d’inclure dans cette brève description un tableau de la maladie mentale grave qui apparaît à cet âge. Néanmoins, aucune description de l’adolescence ne peut laisser de côté un certain type de maladie : la délinquance.
L’adolescence et la tendance antisociale
Les difficultés normales de l’adolescence et la déviation de la normale que l’on peut appeler la tendance antisociale sont très proches et l’étude de leur rapport est très révélatrice. La différence ne réside pas tant dans le tableau clinique de chacun de ces deux états que dans leur dynamique, dans leur origine propre. A la racine de la tendance antisociale, il y a toujours une carence. Soit tout simplement qu’à un moment critique la mère ait été repliée ou déprimée, soit que la famille se soit disloquée ; même une carence mineure peut avoir (si elle se présente à un moment difficile) une conséquence durable en soumettant les défenses disponibles à une trop grande pression. Derrière la tendance antisociale, il y a toujours un noyau sain et ensuite une interruption, après laquelle les choses n’ont jamais plus été les mêmes. L’enfant antisocial cherche d’une façon ou d’une autre, violemment ou avec douceur, à faire reconnaître la dette que le monde a envers lui, ou à essayer de faire que le monde lui réédifie le cadre qui a été brisé. Donc, à la racine de la tendance antisociale, il y a cette carence. Il n’est pas possible de dire qu’il y ait toujours à la racine de l’adolescence une frustration, toutefois il y a quelque chose d’analogue quoique de moins fort et diffus, juste à la limite des défenses disponibles. Ainsi, prenez le groupe auquel l’adolescent trouve à s’identifier, ou l’agrégat d’isolés qui forme un groupe par rapport à une persécution, les membres extrêmes du groupe agissent pour l’ensemble du groupe. Toutes sortes de choses dans la lutte des adolescents, le vol, les couteaux, la fugue et l’effraction, etc., tout doit se trouver contenu dans la dynamique de ce groupe assis en cercle à écouter du jazz ou s’adonnant à une beuverie.
Et si rien ne se passe, les individus membres de ce groupe commencent à se sentir peu sûrs de la réalité de leur protestation, et pourtant, en soi, ils ne sont pas assez perturbés pour commettre un acte antisocial qui rétablirait les choses. Mais si dans le groupe se trouvent un, deux ou trois membres antisociaux voulant faire quelque chose d’antisocial qui suscitera une réaction sociale, cela crée un lien ; tous les autres se sentent ainsi réels et cela structure temporairement le groupe. Chacun d’eux sera loyal et soutiendra l’individu qui agira pour le groupe. Pourtant, pas un n’aurait approuvé ce que l’extrémiste antisocial a fait.
Je crois que ce principe s’applique à l’utilisation d’autres types de maladie. La tentative de suicide de l’un des membres est très importante pour tous les autres. Ou bien, l’un d’entre eux ne peut se lever, il est paralysé par une dépression et son électrophone diffuse une musique langoureuse ; il s’enferme dans sa chambre et personne ne peut approcher. Tous les autres savent ce qui se passe ; de temps à autre, il sort et ils ont une beuverie ou autre chose de ce genre, et il en est ainsi toute une nuit, ou cela dure même deux ou trois jours. Ces manifestations appartiennent au groupe tout entier et le groupe se modifie et les individus changent de groupe, mais en quelque sorte les individus membres du groupe utilisent les extrêmes pour les aider à se sentir réels, dans leur lutte pour traverser cette période, ce « pot au noir ».
Le problème, c’est : comment être adolescent au moment de l’adolescence. C’est extrêmement difficile pour quiconque. Certains essaient de l’être. Cela ne signifie pas que nous, les adultes, nous devons dire : « Regardez ces chers petits adolescents qui font leur crise d’adolescence, il faut tout supporter et les laisser casser les carreaux. » Le problème n’est pas là ; le problème, c’est que nous sommes mis en cause, et qu’il nous faut faire face en tant qu’adulte ; mais notre rôle est de faire face (plutôt que de porter remède) à qui est essentiellement une manifestation de santé. La menace que représente l’adolescent s’adresse à cette partie de nous qui n’a pas eu réellement son adolescence, et qui fait que nous en voulons à ceux qui peuvent avoir ce passage. Cela nous fait souhaiter de trouver une solution pour eux. Il y a des centaines de fausses solutions ; nous avons tort dans tout ce que nous disons ou faisons. Si nous le soutenons, nous avons tort ; si nous retirons notre soutien, nous avons tort aussi. Nous n’osons pas être « compréhensifs ». Mais à la longue, nous nous apercevons que cet adolescent ou cette adolescente est sorti du passage difficile et est maintenant capable de commencer à s’identifier à la société, aux parents et à toutes sortes de groupes plus étendus, sans avoir le sentiment d’être menacé d’un anéantissement personnel.
Deuxième partie. Travaux cliniques
21. L’observation des jeunes enfants dans une situation établie105
D’après une conférence faite à la Société Britannique de Psychanalyse, le 23 avril 1941- Int. J. Psycho-Anal., vol. XXII, 1941. (1941)
Cela fait environ vingt ans que j’observe de jeunes enfants dans mon service à The Paddington Green Children’s Hospital, et j’ai minutieusement noté dans un grand nombre de cas la façon dont les enfants se comportent dans une situation donnée, facile à mettre en place dans le cadre de la routine quotidienne du service. J’espère rassembler petit à petit les points d’intérêt pratique et théorique qu’on peut glaner en grand nombre lors d’un travail de cet ordre et les présenter par la suite. Dans le présent exposé je me borne à décrire la « situation établie » et à indiquer dans quelle mesure elle peut être utilisée comme instrument de recherche. Je cite à ce propos le cas d’un enfant de sept mois pris d’une crise d’asthme qui évolua et prit fin au cours de l’observation ; c’est un sujet d’un intérêt considérable en médecine psychosomatique.
Je me propose de décrire minutieusement le cadre dans lequel ces observations se déroulent et de donner une idée aussi exacte que possible de cette situation qui m’est devenue si familière et que j’appelle la « situation établie », celle dans laquelle entre chaque enfant amené dans mon service pour consultation.
Dans mon service, mères et enfants attendent dans le corridor où donne la pièce assez grande dans laquelle je travaille ; la sortie d’une mère et de son enfant est le signal pour l’entrée d’une autre. J’ai choisi une grande pièce parce que l’on peut voir et faire beaucoup de choses pendant le temps nécessaire à la mère et l’enfant pour arriver jusqu’à moi, depuis la porte à l’autre bout de la pièce. Pendant que la mère vient à moi, j’établis un contact avec elle et probablement avec l’enfant par l’expression de mon visage, et j’ai la possibilité de me souvenir du cas s’il ne s’agit pas d’un nouveau malade.
Si c’est un petit enfant, je fais asseoir la mère en face de moi, l’angle de la table placé entre elle et moi. Elle s’assied avec l’enfant sur les genoux. Suivant la routine, je mets un abaisse-langue à angle droit, brillant, au bord de la table et j’invite la mère à placer l’enfant de telle sorte que s’il désire manier la spatule, cela lui soit possible. D’ordinaire, une mère comprend mon propos et il m’est facile de lui décrire petit à petit les données : pendant un certain laps de temps, elle et moi contribuerons aussi peu que possible à la situation de sorte que ce qui se passe peut à juste titre être mis sur le compte de l’enfant. Il est facile de voir que, en se montrant capables ou relativement incapables de suivre cette suggestion, les mères révèlent quelque peu ce qu’elles sont chez elles ; si elles ont peur de l’infection, ou si, pour elles, mettre quelque chose à la bouche est à réprouver pour des raisons morales, si elles agissent de façon précipitée ou impulsive, ces caractéristiques apparaîtront.
Il est très précieux de savoir quel genre de personne est la mère, mais d’ordinaire elle suit ma suggestion. Voici donc l’enfant sur les genoux de la mère avec une personne nouvelle (un homme, en fait) en face de lui et il y a une spatule brillante sur la table. Je dois ajouter que s’il y a des visiteurs présents, il me faut les préparer souvent avec plus de soin que la mère, car ils ont tendance à vouloir sourire et à prendre une attitude active par rapport à l’enfant, – à lui faire des grâces, ou tout au moins à le rassurer, à se montrer bienveillants. Si un visiteur ne peut accepter la discipline exigée par la situation, il n’y a pas lieu que je poursuive l’observation, qui devient sans tarder inutilement compliquée.
Comportement de l’enfant
Le petit enfant est inévitablement attiré par l’objet métallique brillant, qui oscille même peut-être. Si d’autres enfants sont présents, ils savent bien que le petit a envie de prendre la spatule (souvent, ils ne peuvent supporter l’hésitation du bébé si celle-ci est prononcée ; ils prennent la spatule et la mettent dans la bouche du bébé. Mais là nous avançons trop vite). Nous voici avec l’enfant devant nous, séduit par un objet très attrayant ; je vais maintenant en venir à la description de ce qui est, à mon avis, la séquence normale des événements. Je soutiens que tout ce qui diverge de ce que j’appelle normal est significatif.
1er stade : L’enfant porte la main à la spatule mais découvre à ce moment-là tout à coup que la situation mérite réflexion. Il est embarrassé. Ou bien, la main sur la spatule et le corps immobile il me regarde et regarde sa mère avec de grands yeux, guette et attend, ou dans certains cas, il perd tout intérêt et enfouit le visage dans le corsage de sa mère. Il est habituellement possible dans cette situation de diriger les choses et de faire en sorte que l’on ne le rassure pas activement ; le retour graduel et spontané de l’intérêt de l’enfant pour la spatule est très curieux à observer.
2e stade : Tout le temps que dure « la période d’hésitation » (comme je la nomme), le corps de l’enfant est calme (mais pas rigide). Petit à petit, il devient assez brave pour laisser ses sentiments se développer et alors le tableau change assez rapidement. Le moment où la première phase se modifie pour passer à la seconde est évident ; dès que l’enfant accepte la réalité de son désir à l’égard de la spatule, un changement se manifeste à l’intérieur de la bouche qui devient flasque, tandis que la langue paraît épaisse et molle et que la salive est abondante. Il ne se passe pas longtemps avant qu’il mette la spatule à la bouche et qu’il la morde avec les gencives, ou qu’il semble copier papa lorsqu’il fume la pipe. Le changement dans le comportement de l’enfant est frappant. L’attente et la tranquillité font place maintenant à la confiance en soi ; les mouvements du corps sont sans contrainte, en rapport avec la manipulation de la spatule.
J’ai fréquemment tenté d’introduire la spatule dans la bouche de l’enfant au cours de la période d’hésitation. Que l’hésitation corresponde à ce que j’appelle normale ou en diffère quantitativement ou qualitativement, je me trouve dans l’impossibilité de porter la spatule à la bouche de l’enfant sinon par force. Dans certains cas d’inhibition aiguë, tout effort de ma part pour avancer la spatule vers l’enfant produit des cris, de la détresse mentale ou une colique immédiate.
Parvenu à ce stade, l’enfant semble sentir que la spatule est en sa possession, en son pouvoir peut-être, en tout cas à sa disposition pour s’exprimer. Il tape sur la table ou sur une coupe de métal posée près de là sur la table, en faisant autant de bruit qu’il peut ; ou bien il la porte à ma bouche ou à la bouche de sa mère, très content si nous faisons semblant de manger avec. Il n’y a pas de doute qu’il souhaite que nous jouions à être nourris, et il est bouleversé si nous sommes assez stupides pour mettre la spatule dans la bouche et gâcher le jeu en tant que tel.
Je noterai ici que je n’ai jamais vu d’enfant qui soit déçu par le fait que la spatule n’est pas de la nourriture et n’en contient pas.
3e stade : Il y a une troisième phase. A ce stade, l’enfant fait tout d’abord tomber la spatule comme par erreur. Si on la lui rend, il est content, joue avec à nouveau et la laisse à nouveau tomber, mais cette fois moins fortuitement. Si on la lui rend encore une fois, il la fait tomber volontairement et jouit à fond avec agressivité de son plaisir de s’en débarrasser ; il est particulièrement satisfait si elle rend un son métallique en tombant sur le sol.
Cette troisième phase se termine106
J’examinerai la signification de cette phase et la relierai aux observations de Freud sur l’enfant et la bobine (1920) dans la dernière partie de cet article (
Auteur inconnu
2015-08-16T21:03:46
Ref !
voir page 286). lorsque l’enfant désire être mis par terre avec la spatule et là, il recommence à la mettre à la bouche et à jouer avec, ou bien lorsqu’il en a assez il essaye de prendre tout autre objet à sa portée.
Ceci vaut comme description de la normale seulement entre cinq et treize mois environ. Après treize mois, l’intérêt pour les objets s’est tellement étendu que si l’enfant ignore la spatule et essaye d’attraper le tampon-buvard, je ne peux pas être sûr qu’il s’agisse là d’une véritable inhibition à l’égard de l’intérêt primaire. En d’autres termes, la situation se complique rapidement et se rapproche de la situation analytique ordinaire qui apparaît dans l’analyse d’un enfant de deux ans, avec le désavantage (relativement à la situation analytique) que l’enfant étant trop jeune pour parler, le matériel présenté est donc difficile à comprendre. Avant treize mois, pourtant, dans cette « situation établie » le défaut de parole de l’enfant ne gêne pas.
Après treize mois, il est encore possible que les angoisses de l’enfant se reflètent dans la situation établie. C’est son intérêt positif qui devient trop étendu pour la situation.
Je trouve qu’on peut faire du travail thérapeutique dans cette situation établie, bien que ce ne soit pas mon propos d’exposer ici ce qu’elle offre sur ce plan. Voici un cas publié en 1931, dans lequel j’étais d’avis que ce travail pouvait se faire. Entre-temps, l’opinion que j’avais avancée alors s’est confirmée.
Auteur inconnu
2015-08-11T20:07:12
Original : petits caractères
Ce cas est celui d’une petite fille qui fut suivie entre six et huit mois en raison de troubles relatifs à l’alimentation, dont la cause première remontait probablement à une gastro-entérite infectieuse. Le développement affectif de l’enfant était perturbé par cette maladie et l’enfant restait irritable, insatisfaite et facilement malade après les repas. Tout jeu avait cessé ; à neuf mois, non seulement l’enfant n’avait pas du tout de relation satisfaisante avec les gens mais elle commença aussi à avoir des convulsions. A onze mois, ces crises étaient fréquentes.
A douze mois, l’enfant avait des crises suivies de somnolence. C’est à ce moment-là que je commençai à voir l’enfant à quelques jours d’intervalle en lui donnant vingt minutes d’attention personnelle, un peu selon la situation que j’appelle maintenant « situation établie », mais avec l’enfant sur mes genoux.
Lors d’une consultation, j’observai l’enfant sur mes genoux. Elle essaya furtivement de mordre mon doigt. Trois jours plus tard, elle était de nouveau sur mes genoux et j’attendais de voir ce qu’elle ferait. Elle me mordit trois fois le doigt si fort que la peau fut presque arrachée. Puis elle joua à jeter les spatules par terre sans arrêt pendant un quart d’heure. Pendant tout ce temps elle pleurait comme si elle était réellement malheureuse. Deux jours plus tard, je l’eus sur mes genoux pendant une demi-heure. Elle avait eu quatre convulsions les deux jours précédents. D’abord elle pleura comme d’habitude. Elle me mordit de nouveau le doigt très fort, cette fois sans montrer de sentiment de culpabilité, et puis elle joua à mordre et à jeter les spatules. Alors qu’elle était sur mes genoux, elle devint capable de prendre plaisir au jeu. Après un moment, elle commença à manipuler ses orteils.
Plus tard la mère vint me dire que depuis la dernière consultation elle n’était « plus la même ». Elle n’avait pas eu de convulsions ; de plus, sans bromure, elle dormait bien la nuit et était heureuse toute la journée. Onze jours plus tard, l’amélioration subsistait, sans médicament ; elle n’avait pas eu de crise depuis quatorze jours et la mère demanda à cesser de venir.
Je rendis visite à l’enfant un an après et trouvais qu’elle n’avait eu aucun symptôme depuis la dernière consultation. C’était une enfant tout à fait en bonne santé, heureuse, intelligente et sociable, aimant jouer et exempte des angoisses courantes.
La fluidité de la personnalité de l’enfant et le fait que les sentiments et les processus inconscients sont si proches des premiers stades de la petite enfance permettent d’amener des modifications en quelques séances. Toutefois, cette fluidité même signifie aussi qu’un enfant qui est normal à un an ou dont le traitement à cet âge a eu un effet favorable n’est nullement tiré d’affaire. Il peut encore faire une névrose à un stade ultérieur et tomber malade s’il est exposé à de mauvais éléments dans son environnement. Mais c’est signe d’un bon pronostic si la première année de l’enfant se passe bien.
Déviations de la normale
J’ai dit que toute divergence de ce que je suis venu à considérer comme la norme du comportement dans la situation établie est significative.
La divergence principale et la plus intéressante se situe dans l’hésitation initiale, qui peut être soit exagérée, soit absente. Un enfant ne s’intéressera apparemment pas à la spatule, et prendra beaucoup de temps pour se rendre compte de l’intérêt qu’il y porte ou pour trouver le courage de le manifester. Par contre, un autre la saisira et la portera à la bouche en l’espace d’une seconde. Dans les deux cas, on s’écarte de la normale. Si l’inhibition est marquée, la détresse sera plus ou moins grande, et cette détresse peut être vraiment très aiguë.
Une autre divergence de la norme se manifeste lorsque l’enfant saisit la spatule et la jette aussitôt par terre, et recommence aussi souvent que l’observateur la remet en place.
Il y a presque certainement une corrélation entre ces divergences, et d’autres divergences de la norme d’une part et la relation de l’enfant à la nourriture et aux personnes de l’autre.
Utilisation de la technique illustrée par un cas
La situation établie que je viens de décrire est un instrument que n’importe quel observateur peut adapter à l’observation de n’importe quel enfant qui se présente à sa consultation. Avant de discuter la théorie du comportement normal de l’enfant dans cette situation, je donnerai un cas pour l’illustrer : le cas d’un petit enfant ayant de l’asthme. La crise d’asthme, qui apparut et disparut en deux occasions pendant que l’enfant était en observation, pourrait sembler l’effet du hasard si le petit enfant n’avait pas été observé régulièrement et si les détails de son comportement n’avaient pu être comparés avec celui d’autres enfants dans la même situation. La technique employée a permis de s’apercevoir que l’asthme, au lieu d’avoir une relation indéterminée avec les sentiments de l’enfant, était en liaison avec une certaine catégorie de sentiments et que, dans une succession familière d’événements, il se rattachait à un certain stade clairement défini.
Margaret, âgée de sept mois, est amenée par sa mère parce que toute la nuit précédant la consultation elle a eu une respiration sifflante. Autrement, c’est une petite fille heureuse qui dort bien et s’alimente bien. Ses relations avec son père et sa mère sont bonnes, surtout avec son père qui travaille de nuit et est beaucoup avec elle. Elle dit déjà « papa » mais pas « maman ». Quand je demande : « Vers qui se tourne-t-elle lorsqu’il y a quelque chose qui ne va pas ? » la mère répond : « Vers son père ; il arrive à l’endormir. » Il y a une sœur de seize mois plus âgée qui est en bonne santé et les deux enfants jouent ensemble et s’aiment bien quoique la naissance de la cadette ait suscité un peu de jalousie chez l’aînée.
La mère explique qu’elle-même a eu de l’asthme lorsqu’elle s’est trouvée enceinte de Margaret, alors que l’aînée n’avait que sept mois. Elle-même en a souffert jusqu’il y a un mois, mais depuis elle n’a plus eu de crise. Sa mère à elle fut sujette à l’asthme, et commença à avoir des crises à l’époque de sa première grossesse. La relation entre Margaret et sa mère est bonne et elle est nourrie au sein de façon satisfaisante.
Le symptôme – l’asthme – n’apparaît pas entièrement sans signe avant-coureur. La mère rapporte que depuis trois jours Margaret a eu un sommeil agité, ne s’endormant que pour dix minutes, s’éveillant en criant et en tremblant. Depuis un mois, elle met les poings à la bouche, et depuis peu cette attitude est devenue quelque peu compulsive et chargée d’angoisse. Depuis trois jours, elle tousse un peu, mais le sifflement n’est apparu que la nuit précédant la consultation.
Il est intéressant de noter le comportement de cette petite fille dans la situation établie. Voici les notes détaillées que j’ai prises à ce moment-là.
« Je dressai une spatule à angle droit sur la table et l’enfant s’y intéressa immédiatement, la regarda, me regarda longuement avec de grands yeux tout en soupirant. Ceci dura cinq minutes, l’enfant étant incapable de se décider à prendre la spatule. Lorsque finalement elle la prit, elle ne fut pas capable tout d’abord de se décider à la mettre à la bouche, et pourtant il apparaissait clairement qu’elle souhaitait le faire. Après un certain temps, elle découvrit qu’elle pouvait la prendre, comme si elle se sentait peu à peu rassurée par le fait que nous restions sans bouger. Lorsqu’elle la prit, je remarquai qu’elle salivait ; puis vinrent plusieurs minutes où elle prit plaisir à l’avoir à la bouche. »
On notera que ce comportement correspondait à ce que j’appelle normal.
« A la seconde consultation, Margaret étendit la main pour prendre la spatule mais hésita, exactement comme la première fois. De nouveau, il lui fallut un peu de temps pour pouvoir sucer la spatule et y prendre plaisir avec assurance. Elle la suça avec plus d’ardeur que la première fois et la mordit avec bruit. Elle la laissa bientôt délibérément tomber et une fois qu’on la lui eût rendue, joua avec bruyamment et toute surexcitée, regardant sa mère et me regardant, manifestant son contentement en gigotant. Elle joua avec puis jeta la spatule, la remit à la bouche lorsqu’on la lui rendit, agita ses mains, puis s’intéressa à d’autres objets qui étaient à sa portée, parmi lesquels une coupe. Finalement, elle laissa tomber la coupe et comme elle paraissait vouloir descendre nous la mîmes par terre avec la coupe et la spatule et elle nous regarda, très satisfaite de la vie, jouant avec ses orteils et avec la spatule et la coupe, mais pas avec la spatule et la coupe ensemble. A la fin, elle tendit la main vers la spatule et parut vouloir les rassembler, mais elle poussa seulement la spatule dans la direction opposée à celle de la coupe. Quand on lui ramena la spatule, elle s’en servit finalement pour faire résonner la coupe, en faisant beaucoup de bruit. »
Auteur inconnu
2015-08-12T22:56:50
Commentaire de l'observation également en petit caractères
(Ce qui se rapporte plus particulièrement à notre propos apparaît dans la première partie de cette description. Mais si l’on voulait étendre le sujet de la présente discussion, chaque détail offrirait de l’intérêt ; c’est la raison pour laquelle j’ai donné le compte rendu complet de l’observation. Ainsi, ce n’est que petit à petit que l’enfant en vint à placer les deux objets ensemble. C’est très intéressant et cela illustre bien sa difficulté, ainsi que le développement de sa capacité à considérer deux personnes à la fois. Pour ne pas alourdir notre propos, je remets la discussion de ces autres éléments à une autre occasion)107
Je m’y réfère plus loin..
En décrivant le comportement de la petite fille dans la situation établie, je n’ai pas encore dit à quel moment elle a fait une crise d’asthme. L’enfant était assise sur les genoux de sa mère, la table se trouvant entre elles et moi. La mère la tenait, les deux mains autour de la poitrine, soutenant son corps. Il était donc très facile de se rendre compte du moment où elle avait des spasmes bronchiques. Les mains de la mère indiquaient le mouvement exagéré de la poitrine ; l’inspiration profonde comme l’expiration obstruée prolongée étaient visibles et on pouvait entendre l’expiration bruyante. La mère pouvait voir aussi bien que moi quand l’enfant avait de l’asthme. Les deux fois, l’asthme apparut pendant la période où l’enfant hésitait à prendre la spatule. Elle mettait la main à la spatule et puis, au moment où elle dominait son corps, sa main et son environnement, elle avait une crise d’asthme, et l’asthme implique qu’on retient involontairement l’expiration. Au moment où elle se sentit de l’assurance à l’égard de la spatule qui était à sa bouche, lorsqu’elle saliva, lorsque l’immobilité fit place au plaisir de l’activité, lorsqu’elle cessa de guetter et prit confiance en elle, à ce moment-là l’asthme cessa.
Deux semaines plus tard, l’enfant n’avait plus eu d’asthme, sauf les deux crises au cours des deux consultations108
Mais la mère en avait de nouveau.. Jusqu’à ce jour (c’est-à-dire vingt et un mois après l’épisode que je viens de décrire) l’enfant n’avait pas eu de crise d’asthme, quoique bien entendu elle puisse y être sujette109
De nouveau, la mère souligna qu’elle, par contre, avait eu de l’asthme, comme si elle avait le sentiment qu’il fallait qu’elle en eût si l’enfant n’en avait pas..
En raison de la méthode d’observation, il m’est possible de tirer de ce cas certaines déductions à propos des crises d’asthme et de leur rapport avec les sentiments de l’enfant. La principale, c’est que dans ce cas l’association entre le spasme bronchique et l’angoisse était assez étroite pour fonder l’hypothèse d’une relation entre les deux. Étant donné que l’enfant était observé dans des conditions connues, il est possible de voir que, dans ce cas, l’asthme était lié au moment où normalement il y a hésitation, et hésitation implique conflit mental. Une pulsion a été suscitée. Cette pulsion est dominée pour un temps et l’asthme coïncide les deux fois avec la période de maîtrise de la pulsion. Cette observation formerait une bonne base pour la discussion de l’aspect affectif de l’asthme, surtout si elle se trouvait confirmée par des observations analogues. Ce serait le cas particulièrement si elle était rapprochée d’observations faites au cours du traitement psychanalytique de sujets asthmatiques.
Discussion théorique
Tout d’abord l’hésitation est un signe indéniable d’angoisse, quoiqu’elle apparaisse normalement.
Comme Freud (1926) l’a dit : « l’angoisse existe à propos de quelque chose. » Il y a donc deux choses à discuter : ce qui se passe dans le corps et l’esprit lors d’un état d’angoisse, et la chose à propos de laquelle il y a de l’angoisse.
Si nous nous demandons pourquoi l’enfant hésite après le premier geste impulsif, nous serons certainement d’avis qu’il s’agit là d’une manifestation du surmoi. En ce qui concerne son origine, j’en suis venu à la conclusion que, généralement, l’hésitation normale de l’enfant ne peut pas être expliquée en référence à l’attitude parentale. Mais cela ne signifie pas que je néglige la possibilité qu’il hésite parce qu’il a appris à s’attendre à ce que la mère le désapprouve ou qu’elle manifeste même de la colère chaque fois qu’il manipule quelque chose ou le porte à la bouche. L’attitude de la mère peut changer beaucoup les choses dans certains cas.
J’ai appris à discerner assez rapidement si les mères ont une objection profonde à ce que l’enfant manipule les objets et les porte à la bouche, mais, dans l’ensemble, je peux dire que les mères qui viennent à ma consultation ne mettent pas obstacle à ce qu’elles ont tendance à considérer comme un intérêt infantile ordinaire. Parmi ces mères-là, il y en a même qui amènent leur enfant parce qu’elles ont remarqué qu’il a cessé d’attraper des objets et de les mettre à la bouche reconnaissant par là que c’est un symptôme.
De plus, à cet âge tendre, avant, disons, quatorze mois, le caractère a une fluidité qui permet de passer outre dans une certaine mesure à la tendance de la mère à défendre ce plaisir. Je dis à la mère : « il peut le faire ici, s’il le veut, mais ne faites rien pour l’encourager ». Je suis arrivé à la conclusion que, dans la mesure où les enfants ne sont pas poussés par l’angoisse, ils sont capables de s’adapter à cet environnement modifié.
Mais que ce soit l’attitude de la mère qui détermine le comportement de l’enfant ou non, l’hésitation signifie à mon avis une chose : l’enfant s’attend à faire apparaître une mère en colère et peut-être vindicative s’il s’adonne à son plaisir. Pour qu’un petit enfant se sente menacé, même par une mère authentiquement et manifestement en colère, il faut qu’il ait en pensée la notion de mère en colère. Comme Freud (1926) le dit : « Par ailleurs, il faut que le danger extérieur (objectif) se soit intériorisé pour être significatif pour le moi. »
Si la mère a été réellement en colère et si l’enfant a une raison réelle de s’attendre à ce qu’elle soit en colère pendant la consultation lorsqu’il saisit la spatule, cela nous mène aux fantasmes d’appréhension chez le petit enfant, comme dans le cas ordinaire où l’enfant hésite bien que la mère tolère ce comportement et s’y attende même. Le « quelque chose » à propos duquel surgit l’angoisse est dans l’esprit de l’enfant, une idée de mal potentiel ou de sévérité, et tout ce qui se trouve dans l’esprit de l’enfant peut être projeté dans la situation nouvelle. Lorsqu’il n’y a pas eu d’expérience de l’interdiction, l’hésitation implique le conflit ou l’existence dans l’esprit de l’enfant d’un fantasme correspondant au souvenir de l’autre enfant d’une mère réellement sévère. Dans l’un ou l’autre cas, il doit donc d’abord dompter son intérêt et son désir, et il ne devient capable de retrouver son désir que dans la mesure où sa mise à l’épreuve de l’environnement donne des résultats satisfaisants. C’est à cette mise à l’épreuve que je fournis le cadre.
On peut déduire ensuite que le « quelque chose » à propos duquel il y a de l’angoisse est d’une importance considérable pour l’enfant. Pour comprendre davantage ce « quelque chose », il sera nécessaire de faire appel à la connaissance acquise dans l’analyse d’enfants entre deux et quatre ans. Je mentionne cet âge parce que Mélanie Klein et, je crois, tous ceux qui ont analysé des enfants de deux ans ont trouvé que l’expérience de ces analyses comporte quelque chose qu’on ne peut obtenir des analyses d’enfants même de trois ans et demi et de quatre ans, et certainement pas des analyses d’enfants dans la période de latence. L’une des caractéristiques d’un enfant de deux ans, c’est que les fantasmes oraux primaires, et les angoisses et les défenses qui s’y rattachent, sont clairement discernables à côté des processus mentaux secondaires et hautement élaborés.
Pour certains, l’idée que les enfants ont des fantasmes n’est pas acceptable, mais il est probable que tous ceux d’entre nous qui ont analysé des enfants de deux ans ont trouvé nécessaire d’émettre l’hypothèse qu’un jeune enfant, même un enfant de sept mois comme l’enfant asthmatique dont j’ai cité le cas, a des fantasmes. Ceux-ci ne sont pas encore attachés aux présentations verbales, mais ils sont riches de contenu et d’émotion et l’on peut dire qu’ils fournissent le fondement sur lequel s’édifie toute la vie fantasmatique ultérieure.
Ces fantasmes du petit enfant se rapportent non seulement à l’environnement extérieur, mais aussi au sort et à l’interrelation des personnes et des fractions de personne qui sont absorbées en lui sur un mode fantasmatique – tout d’abord avec son ingestion de nourriture et ensuite de façon indépendante – et tout cela édifie la réalité intérieure. Un enfant a le sentiment que les choses à l’intérieur sont bonnes ou mauvaises, de même que à l’extérieur les choses sont bonnes ou mauvaises. Les qualités de bon et de mauvais dépendent si le but est relativement acceptable lors du processus d’absorption. Ceci dépend à son tour de la force des pulsions destructrices par rapport aux pulsions d’amour et de la capacité qu’a l’enfant de tolérer selon son individualité des angoisses dérivées de tendances destructives. Il faut faire entrer aussi en ligne de compte la nature des défenses de l’enfant qui est en rapport avec ces deux données, et comprend le degré de développement de sa capacité de réparer. On pourrait résumer tout cela en disant que la capacité qu’a l’enfant de maintenir en vie ce qu’il aime et de garder sa foi en son propre amour a un retentissement considérable sur ce qu’il sent comme bon ou mauvais des choses en lui et des choses en dehors de lui ; ceci est vrai dans une certaine mesure même pour l’enfant de quelques mois. En outre, comme l’a montré Mélanie Klein, il y a un échange et une mise à l’épreuve constants entre la réalité intérieure et la réalité extérieure ; la réalité intérieure s’édifie et s’enrichit sans cesse de l’expérience instinctuelle en rapport avec les objets extérieurs et des contributions des objets extérieurs (dans la mesure où ces contributions peuvent être perçues) ; et le monde extérieur est constamment perçu et la relation de l’individu avec celui-ci est enrichie en raison de l’existence en lui d’un monde intérieur vivant.
La compréhension profonde et la conviction obtenues par l’analyse des jeunes enfants peuvent s’appliquer en remontant à la première année de la vie, de même que Freud a appliqué ce qu’il a trouvé chez les adultes à la compréhension des enfants, et à la compréhension non seulement de l’enfant qui a été un malade particulier, mais des enfants en général. L’observation directe des enfants nous éclaire, et il est nécessaire que nous la pratiquions ; mais, à bien des égards, l’analyse d’enfants de deux ans nous dit bien plus sur le petit enfant que ce que nous obtiendrons jamais de l’observation directe des jeunes enfants. Ce n’est pas surprenant ; ce que la psychanalyse nous offre d’unique comme instrument de recherche, et nous le savons, c’est sa capacité à découvrir la partie inconsciente des processus mentaux et à la relier à la partie consciente. Elle nous donne ainsi quelque chose comme une pleine compréhension de l’individu qui est en analyse. C’est vrai même de l’enfant des premiers âges et du jeune enfant, quoique l’observation directe puisse nous apporter beaucoup si nous savons vraiment chercher et la meilleure façon de procéder, c’est évidemment d’obtenir tout ce que nous pouvons de l’observation et de l’analyse et de soutenir l’une par l’autre.
Je voudrais dire un mot maintenant de la physiologie de l’angoisse. N’est-ce pas retarder le développement de la psychologie descriptive que de souligner rarement, si même on le fait, l’impossibilité de décrire la physiologie de l’angoisse en termes simples, pour la bonne raison que l’angoisse est différente dans des cas différents et à des moments différents ? On apprend que l’angoisse peut se caractériser par la pâleur, des sueurs, des vomissements, de la diarrhée, de la tachycardie. J’ai pourtant constaté avec intérêt dans mon service qu’il y a réellement un bon nombre de manifestations possibles de l’angoisse, quel que soit l’organe (ou la fonction) considéré. Un enfant angoissé au cours de l’examen physique dans un service de cardiologie peut avoir un cœur tumultueux ou presque arrêté par instant, ou bien les battements seront très précipités, ou très faibles. Pour comprendre ce qui se passe lorsque nous observons ces symptômes, je crois qu’il nous faut savoir quelque chose des sentiments de l’enfant et de ses fantasmes, et par conséquent de la quantité d’excitation et de rage qui s’y mêle ainsi que des défenses qui leur sont opposées.
La diarrhée, c’est bien connu, n’est pas toujours une question de physiologie. L’expérience analytique avec les enfants et les adultes révèle que c’est souvent un processus qui accompagne une crainte inconsciente de choses définies, des choses à l’intérieur de l’individu qui lui feront du mal si elles sont gardées à l’intérieur. Il se peut que l’individu sache qu’il craint ses pulsions, mais, bien que ce soit vrai, ce n’est là qu’une partie de l’histoire, car il est également vrai qu’il craint inconsciemment de mauvaises choses spécifiques qui existent quelque part pour lui. « Quelque part » signifie soit à l’extérieur de lui-même, soit à l’intérieur. Généralement à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Ces fantasmes peuvent, naturellement dans certains cas et dans une certaine mesure, être conscients et ils colorent les descriptions hypocondriaques de ses douleurs et de ses sensations.
Si nous examinons l’hésitation d’un petit enfant dans ma « situation établie », nous pouvons dire que les processus mentaux qui sous-tendent l’hésitation sont analogues dans la diarrhée quoique d’un effort opposé. J’ai pris la diarrhée, mais j’aurais pu prendre n’importe quel autre processus physiologique qui peut être exagéré ou inhibé selon le fantasme inconscient qui se trouve affecter la fonction ou l’organe particulier. De là, pareillement, en considérant l’hésitation de l’enfant dans la situation établie, on peut dire que même si son comportement est une manifestation de peur, cela n’exclut pas la possibilité de décrire cette hésitation en termes de fantasme inconscient. La pulsion qu’a l’enfant de tendre la main et de prendre est soumise à son contrôle, qui va même jusqu’à nier temporairement cette pulsion ; ce que nous voyons, c’est ce qui en résulte. Aller au delà pour décrire ce qu’il y a dans l’esprit de l’enfant, cela ne relève pas de l’observation directe ; pourtant, comme je l’ai déjà dit, cela ne signifie pas que dans l’esprit de l’enfant il n’y ait rien d’équivalent au fantasme inconscient dont la psychanalyse nous donne la preuve chez l’enfant plus âgé ou chez l’adulte qui hésite dans une situation analogue.
Dans le cas spécial que j’ai rapporté pour illustrer l’application de la technique, les bronches sont soumises à ce contrôle. Il serait intéressant de discuter de l’importance relative du contrôle des bronches en tant qu’organe (déplacement du contrôle de la vessie par exemple) et du contrôle de l’expiration ou du souffle qui aurait été exhalé sans cela. L’expiration pouvait être ressentie par l’enfant comme dangereuse, si elle était liée à une idée dangereuse ; par exemple, l’idée de prendre serait intériorisée avec le mouvement qui s’y attache. Pour le petit enfant, si étroitement en contact avec le corps de la mère et le contenu du sein, qu’il prend en fait, l’idée de chercher à atteindre le sein à l’intérieur n’est nullement lointaine et la crainte de chercher à atteindre l’intérieur du corps de la mère pouvait facilement s’associer dans l’esprit de l’enfant avec ne pas respirer110
Je soutiens que cela ne peut être purement l’effet du hasard si à la vue de quelque chose de particulièrement merveilleux nous disons parfois : « j’en perds le souffle ». Toute théorie de l’asthme digne de respect devrait expliquer cette expression, et d’autres du même ordre qui impliquent l’idée de la modification de la physiologie de la respiration, l’enfant a fait de l’asthme et s’il s’en est défait d’une façon aussi clairement en relation avec le contrôle d’une pulsion à deux reprises bien distinctes ; je reste donc tout à fait dans mon sujet si j’examine chaque détail des observations..
On verra que la notion d’un souffle dangereux ou d’une respiration dangereuse ou d’un organe de respiration dangereux nous mène une fois de plus aux fantasmes de l’enfant.
Laissant le cas particulier de l’enfant à l’asthme et revenant à l’hésitation normale d’un petit enfant lorsqu’il prend la spatule, nous voyons que le danger existe dans l’esprit de l’enfant et ne peut s’expliquer que si l’on suppose qu’il a des fantasmes ou quelque chose qui y correspond.
Voyons maintenant ce que représente la spatule ? C’est assez complexe car elle représente différentes choses.
Que la spatule puisse représenter le sein est chose certaine. Il est facile de dire que la spatule représente un pénis, mais c’est tout à fait autre chose que de dire qu’elle représente un sein, parce que le petit enfant qui est toujours familiarisé avec le sein ou le biberon a très rarement une connaissance réelle basée sur l’expérience d’un pénis adulte. Dans la grande majorité des cas, un pénis doit être le fantasme de l’enfant de ce qu’un homme peut avoir. En d’autres termes, nous n’avons rien de plus en l’appelant un pénis que de dire qu’il est possible que l’enfant ait un fantasme selon lequel il y aurait quelque chose analogue à un sein, et pourtant différent, parce qu’il est associé davantage au père qu’à la mère. On pense que l’enfant tire de ses propres sensations génitales et des résultats de l’auto-exploration les éléments de la construction du fantasme.
Toutefois, je crois qu’en vérité ce que le petit enfant connaît plus tard comme pénis, il le sent auparavant comme une qualité de la mère, analogue à l’activité, la ponctualité des repas, la sécurité, etc. Ou bien, il le sent comme une chose dans son sein équivalent au fait que ce sein se remplit ou est proéminent ; ou encore dans son corps équivalent à sa position verticale, ou dans une centaine d’autres choses en elle qui ne sont pas elle essentiellement. C’est comme si l’enfant lorsqu’il va au sein et s’allaite, mettait en fantasme sa main dedans ou s’y plongeait ou se frayait un passage dans le corps de la mère, selon la puissance de la pulsion et sa férocité et prenait de son sein tout ce qui y est bon. Dans l’inconscient cet objet de la pulsion qui fait chercher à atteindre est assimilé à ce qui est connu plus tard comme pénis.
Outre le sein et le pénis, la spatule représente aussi les gens ; l’observation a ainsi nettement révélé que l’enfant de quatre à cinq mois peut être capable de connaître les personnes globales, par les yeux, en étant sensible à l’humeur de la personne, à son approbation, ou en faisant la distinction entre une personne et une autre111
Comme Freud l’a montré, la bobine de fil représentait la mère du garçon de dix-huit mois (
Auteur inconnu
2015-08-16T21:04:10
Ref !
voir ci-dessous, p. 286)..
Je voudrais souligner que dans l’explication de la période d’hésitation se référant à une expérience réelle de la désapprobation de la mère, on part de l’hypothèse que l’enfant est normal ou assez développé pour connaître les personnes globales. Ce n’est nullement toujours le cas et certains enfants qui paraissent montrer de l’intérêt et de la crainte pour la spatule sont néanmoins incapables de concevoir l’idée d’une personne totale.
Selon l’observation quotidienne, les enfants d’un âge nettement moins avancé que le groupe d’âge dont nous parlons (de cinq à treize mois) reconnaissent non seulement d’habitude les personnes, mais se comportent aussi différemment envers des personnes différentes.
Dans la situation établie, le petit enfant en observation me donne des indices importants concernant l’état de son développement affectif. Il peut ne voir dans la spatule qu’une chose qu’il prend ou laisse, et qu’il ne rattache pas à un être humain. Cela signifie qu’il n’a pas encore la capacité de reconstituer la personne totale derrière l’objet partiel ou qu’il a perdu cette capacité. Ou bien il montrera qu’il me voit ou qu’il voit sa mère derrière la spatule, et se comporte comme si c’était une partie de moi (ou de sa mère). Dans ce cas, s’il prend la spatule, c’est comme s’il prenait le sein de sa mère, ou enfin, il se peut qu’il y voit la mère et moi et considère la spatule comme quelque chose qui touche à la relation entre la mère et moi. Si c’est le cas, en prenant ou en laissant la spatule il change la relation de deux personnes représentant papa et maman.
Il y a des stades intermédiaires. Par exemple, certains enfants préfèrent manifestement considérer que la spatule a une relation avec la coupe, et ils la sortent de la coupe et l’y remettent sans cesse avec un intérêt et un plaisir évident et parfois une surexcitation. Ils semblent trouver naturel de s’intéresser à deux objets à la fois plutôt qu’à la spatule – objet qu’on peut me prendre, qu’on peut donner à manger à la mère ou avec lequel on tape sur la table.
Seules, les observations mêmes peuvent rendre toute la richesse de la diversité introduite par nombre d’enfants dans le simple cadre qui peut être offert si facilement.
Le jeune enfant, s’il en a la capacité, se trouve avoir affaire à deux personnes à la fois, la mère et moi. Ceci exige un développement affectif d’un degré plus élevé que celui qui est nécessaire pour reconnaître une seule personne dans sa totalité ; et il est effectivement vrai que bien des névrosés ne parviennent jamais à manier une relation avec deux personnes à la fois. On a fait observer que le névrosé adulte est souvent capable d’avoir une bonne relation avec un parent à la fois, mais il éprouve des difficultés dans sa relation avec les deux ensemble. Cette étape du développement infantile qui met l’enfant en mesure de manier simultanément sa relation avec deux personnes importantes pour lui (ce qui signifie fondamentalement avec les deux parents), est une étape primordiale ; avant de la franchir, il ne peut parvenir à prendre sa place de façon satisfaisante que ce soit dans la famille ou dans un groupe social. Selon mes observations, ce stade important est franchi pendant la première année de vie.
Avant son premier anniversaire, le petit enfant peut avoir le sentiment qu’il prive les autres de choses qui sont bonnes, ou même essentielles en raison de l’avidité suscitée par son amour. Ce sentiment correspond à sa crainte, facilement confirmée par l’expérience, que lorsqu’il est privé du sein ou du biberon et de l’amour et de l’attention maternelles, quelqu’un d’autre jouit davantage de la compagnie de la mère. En fait, il peut s’agir du père ou d’un enfant plus jeune. La jalousie et l’envie, essentiellement orales dans leurs premières associations, augmentent l’avidité mais stimulent aussi les désirs génitaux et les fantasmes, contribuant ainsi à étendre les désirs libidinaux et l’amour, ainsi que la haine. Tous ces sentiments vont de pair avec les premiers pas de l’enfant vers l’établissement d’une relation avec les deux parents ; ces premiers pas sont aussi les stades initiaux de sa situation œdipienne, directe et inversée. Le conflit entre l’amour et la haine, et la culpabilité et la crainte de perdre ce qu’on aime qui s’ensuivent, ce conflit, vécu pour la première fois en relation avec la mère seule, est poussé plus loin dans la relation de l’enfant avec les deux parents et très peu de temps après, avec les frères et sœurs. La crainte et la culpabilité éveillées par les impulsions et les fantasmes de destruction de l’enfant (auxquels contribuent les expériences où l’enfant est frustré et malheureux) sont à l’origine de l’idée que s’il désire par trop le sein de la mère il en prive le père et les autres enfants, et s’il désire certaine partie du corps du père qui correspond au sein de la mère, il en prive la mère et d’autres. C’est là que réside l’une des difficultés à établir une relation heureuse entre un enfant et les deux parents. Je ne peux traiter la question complexe de l’interaction de l’avidité de l’enfant et des différentes façons qu’il a de dominer cette avidité ou de contrecarrer ses résultats en restaurant et reconstruisant ; mais on peut facilement voir que cela se complique lorsque la relation de l’enfant s’adresse à deux personnes au lieu de s’adresser à la mère seule.
On se souviendra que dans mon observation de l’enfant à l’asthme112
Voir
Auteur inconnu
2015-08-16T21:04:19
Ref !
page 274., j’ai parlé du rapport entre la capacité croissante que montrait l’enfant à amener ensemble la spatule et la coupe à la fin du jeu, et de ses sentiments mêlés de désir et de crainte relatifs au maniement d’une relation avec deux personnes à la fois.
Cette même situation, où l’enfant hésite et ne sait s’il peut satisfaire ou non son avidité sans éveiller de la colère et du mécontentement chez au moins un des parents, est illustrée d’une façon claire pour tous dans mes observations de la « situation établie ». Dans la mesure où le bébé est normal, l’un des principaux problèmes qui se présente à lui, c’est le rapport avec deux personnes à la fois. Dans cette situation établie je parais être parfois le témoin du premier succès dans cette direction. A d’autres moments, je vois se réfléchir dans le comportement de l’enfant ses succès et ses échecs dans les tentatives qu’il fait pour parvenir à établir une relation avec deux personnes à la fois, à la maison. Il m’arrive d’être témoin du début d’une phase de difficultés à ce propos, ainsi que d’une guérison spontanée113
J’ai observé du début à la fin une maladie de deux semaines chez une petite fille de neuf mois. Elle eut des maux d’oreille avec des troubles psychologiques secondaires. Ces troubles se caractérisaient par un manque d’appétit ; de plus elle avait complètement cessé de manier des objets chez elle et de les mettre à la bouche. Dans la situation établie, l’enfant n’avait qu’à voir la spatule pour être prise d’une crise d’angoisse aiguë. Elle la repoussait comme si elle en avait peur. Pendant quelques jours dans la situation établie il paraissait y avoir des douleurs aiguës comme une manifestation de colique violente au lieu de ce qui était normalement de l’hésitation ; il aurait été cruel de garder l’enfant longtemps chaque fois dans cette situation pénible. Les maux d’oreilles disparurent bientôt, mais il fallut quinze jours avant que l’intérêt de l’enfant pour les objets redevienne normal. La dernière phase de la guérison se présenta de façon dramatique, alors que l’enfant était avec moi. Elle était devenue capable d’attraper la spatule et de faire des tentatives furtives pour la mettre à la bouche. Tout à coup elle l’affronta, l’accepta, la mit à la bouche sans réticence et se mit à baver. Sa maladie psychologique secondaire était passée et l’on me rapporta qu’une fois rentrée chez elle, elle a manié les objets et les a mis à la bouche comme elle faisait avant les débuts de la maladie..
C’est comme si les deux parents autorisent la gratification des désirs de l’enfant à propos desquels il a des sentiments conflictuels, en tolérant qu’il exprime ses sentiments à leur égard. En ma présence il ne peut pas toujours utiliser la considération que je montre pour ses points d’intérêt, ou bien il ne devient capable de le faire que peu à peu.
Oser désirer et prendre la spatule et la faire sienne sans altérer en fait la stabilité de l’environnement immédiat est une expérience qui agit comme une sorte de leçon objectale ayant une valeur thérapeutique pour l’enfant. A l’âge envisagé et pendant toute l’enfance, une expérience de cet ordre ne rassure pas seulement pour un temps ; des expériences heureuses et une atmosphère stable et bienveillante autour d’un enfant ont un effet cumulatif qui édifie sa confiance dans les gens du monde extérieur, et son sentiment de sécurité général. La croyance de l’enfant dans les choses bonnes et dans les bonnes relations à l’intérieur de lui-même se trouve ainsi fortifiée. De petites étapes de cet ordre vers la solution des problèmes centraux se présentent dans la vie quotidienne de la petite enfance et de l’enfance ; chaque fois que le problème est résolu, une pierre s’ajoute à l’édifice de la stabilité générale de l’enfant et les fondements de son développement affectif s’en trouvent renforcés. Il ne sera donc pas surprenant si j’affirme avoir au cours de mes observations amené par ailleurs des modifications heureuses pour la santé de l’enfant.
Ces expériences sont totales
Ce qu’il y a de thérapeutique dans ce travail réside, à mon avis, dans le fait qu’on laisse le champ à tout le cours d’une expérience. On tirera de cela certaines conclusions concernant l’un des éléments d’un bon environnement pour un petit enfant. En s’occupant intuitivement d’un petit enfant, une mère laisse les diverses expériences se dérouler d’un bout à l’autre ; elle continue à le faire jusqu’à ce que l’enfant soit assez âgé pour comprendre son point de vue. Elle répugne à interrompre des expériences telles que le repas, le sommeil ou la défécation. Dans mes observations, je donne artificiellement au petit enfant le droit d’achever une expérience qui présente pour lui une valeur particulière comme leçon objectale.
Dans la psychanalyse proprement dite, il y a quelque chose d’analogue. L’analyste laisse le malade fixer son allure et ne pouvant laisser le malade décider quand il vient et quand il part, ce qu’il fait de mieux dans ce sens, c’est qu’il fixe l’heure et la durée de la séance et s’en tient au temps qu’il a fixé. La psychanalyse diffère de ce travail avec les jeunes enfants par le fait que l’analyste va toujours à tâtons, cherchant son chemin parmi la masse de matériel offert et essayant de découvrir ce qui, pour le moment, a la forme et l’aspect de la chose qu’il a à donner au malade, ce qu’il appelle l’interprétation. Parfois, l’analyste trouvera important de chercher derrière la multitude de détails et de voir dans quelle mesure l’analyse qu’il mène pourrait être considérée dans des termes semblables à ceux où l’on voit la situation établie relativement simple que je viens de décrire. Chaque interprétation est un objet brillant qui excite la convoitise du malade.
Note sur le troisième stade
J’ai divisé assez artificiellement les observations en trois stades. J’ai examiné surtout le premier stade et l’hésitation qui y dénote le conflit. Le second stade présente aussi beaucoup de points intéressants. L’enfant sent qu’il a la spatule en sa possession et qu’il peut maintenant en faire ce qu’il veut ou l’utiliser comme une extension de sa personnalité114
Voir : « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels ».. Ce n’est pas un thème que je développe dans le présent article. Au cours du troisième stade, le petit enfant pratique l’action de se débarrasser de la spatule, et je commenterai la signification de cette action. Dans ce troisième stade, il devient assez brave pour jeter à terre la spatule et prendre plaisir à s’en débarrasser, et je veux montrer comment ceci me semble être en rapport avec le jeu que Freud (1920) a décrit, dans lequel le garçon domine ses sentiments à l’égard du départ de sa mère. J’ai observé bien des années des enfants dans cette situation sans voir, ou sans reconnaître, l’importance de ce troisième stade. La découverte de l’importance de ce stade a eu une valeur pratique pour moi : alors que l’enfant qui est renvoyé au cours du second stade est bouleversé par la perte de la spatule, une fois le troisième stade atteint l’enfant peut être emmené et peut laisser la spatule derrière lui sans qu’on le fasse pleurer.
Quoique j’aie toujours connu la description de Freud concernant le jeu de la bobine et que cela m’ait toujours encouragé à faire des observations détaillées sur le jeu du petit enfant, ce n’est que dans ces dernières années que j’ai vu le rapport étroit qu’il y a entre mon troisième stade et les remarques de Freud.
Il me semble maintenant que mes observations pourraient être considérées comme une extension – en remontant – de cette observation particulière de Freud. Je crois que la bobine, qui représente la mère de l’enfant, est rejetée pour indiquer qu’on se débarrasse de la mère parce que la bobine en sa possession avait représenté la mère en sa possession. M’étant familiarisé avec toute la succession d’incorporation, de rétention et de rejet, je vois maintenant que jeter la bobine fait partie d’un jeu, le reste étant sous-entendu, ou ayant été joué à un stade antérieur. En d’autres termes, lorsque la mère s’en va, ce n’est pas pour lui seulement une perte de la mère réelle extérieure ; c’est aussi une mise à l’épreuve de la relation de l’enfant avec sa mère introjectée. Cette mère-là reflète dans une large mesure ses sentiments à lui et peut être aimante ou terrifiante ou passer rapidement d’une attitude à l’autre. Lorsqu’il découvre qu’il peut maîtriser sa relation avec sa mère intérieure, y compris son rejet agressif (Freud le fait apparaître clairement), il peut se permettre la disparition de sa mère extérieure et ne pas craindre trop son retour.
Ainsi, je suis parvenu à comprendre en particulier ces dernières années (en appliquant le travail de Mélanie Klein) le rôle joué mentalement, même chez le jeune enfant, par la crainte de la perte de la mère ou des deux parents en tant que possessions intérieures précieuses. Lorsque la mère quitte l’enfant, il a le sentiment d’avoir perdu non seulement une personne réelle, mais aussi la contrepartie qu’il a dans son esprit, car la mère dans le monde extérieur et la mère dans le monde intérieur sont encore très étroitement liées l’une à l’autre dans l’esprit de l’enfant et sont plus ou moins interdépendantes. La perte de la mère intérieure, qui a acquis pour l’enfant la valeur d’une source intérieure d’amour et de protection, celle de la vie même, renforce beaucoup la menace de la perte de la vraie mère. En outre, le petit enfant qui rejette la spatule (et je crois qu’il en est de même pour le garçon à la bobine) ne se débarrasse pas seulement d’une mère extérieure et intérieure qui a suscité son agressivité et qui est expulsée, et qui pourtant peut être ramenée ; mais, à mon avis, il extériorise aussi une mère intérieure dont il craint la perte, afin de se démontrer à lui-même que cette mère intérieure, représentée maintenant par le jouet sur le sol, n’a pas disparu de son monde intérieur, n’a pas été détruite par l’acte d’incorporation, est encore bienveillante et veut bien qu’on joue avec elle. De la sorte, l’enfant révise ses relations avec les choses et avec les gens à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de lui-même.
Ainsi, l’une des significations les plus profondes du troisième stade dans la situation établie est que l’enfant y gagne d’être assuré sur le sort de sa mère intérieure et sur son attitude ; l’enfant, est soulagé de l’humeur dépressive qui va de pair avec l’angoisse concernant la mère intérieure, et redevient heureux. On ne pourrait, bien entendu, jamais parvenir à ces conclusions par la seule observation, mais Freud non plus ne serait jamais parvenu à l’explication profonde du jeu avec la bobine sans la connaissance obtenue par l’analyse proprement dite. Dans les analyses par le jeu des jeunes enfants, nous pouvons constater que les tendances destructives, qui mettent en danger les personnes qu’aime l’enfant dans la réalité extérieure et dans son monde intérieur, entraînent de la peur, de la culpabilité et du chagrin. Il manque quelque chose jusqu’à ce que l’enfant sente que par ses activités ludiques il a pu réparer et ressusciter les personnes dont il craint la perte.
Résumé
Dans cet article, j’ai tenté de décrire un mode d’observation objective du petit enfant, basé sur l’observation objective de malades en analyse et étroitement liée en même temps à la situation ordinaire à la maison. J’ai décrit une situation établie, et j’ai donné ce que je considère être une succession normale (j’entends par là une suite saine) d’événements dans la situation établie. Dans cette succession, il y a bien des points où l’angoisse peut devenir manifeste ou latente ; j’ai attiré spécialement l’attention sur l’un de ces points que j’ai appelé le moment d’hésitation, en donnant le cas d’une petite fille de sept mois qui eut deux fois de l’asthme à ce stade. J’ai montré que l’hésitation est signe d’angoisse et indique l’existence d’un surmoi dans l’esprit de l’enfant, et j’ai émis l’idée qu’on ne peut expliquer le comportement de l’enfant sans faire l’hypothèse de fantasmes infantiles.
On pourrait facilement imaginer d’autres situations établies qui feraient apparaître d’autres intérêts infantiles et illustreraient d’autres angoisses infantiles. La situation que je décris me paraît avoir l’avantage particulier que n’importe quel médecin peut l’utiliser, de sorte que mes observations peuvent être confirmées ou modifiées. Elle fournit aussi une méthode pratique qui permet de démontrer par la clinique, sans faire de mal aux patients, un certain nombre de principes de psychologie.
22. Le respect du symptôme en pédiatrie115
Discours prononcé devant la Section de Pédiatrie, Société Royale de Médecine, le 27 février 1953. Proc. of the Royal Soc. of Med., vol. 46, n° 8, août 1953. (1953)
Exposé d’un cas
Comme le titre l’indique, mon sujet peut emprunter deux directions : je choisis celle que l’on s’attend à me voir suivre. Je fais allusion au fait que l’utilisation des immenses ressources de la chimiothérapie obscurcit de nos jours les tendances naturelles de l’organisme à la guérison, et masque l’évolution souvent spontanément favorable de certaines maladies. A l’époque actuelle, il est impossible à un médecin d’expérimenter ce que deviendrait un enfant atteint de pneumonie sans autre soin que la bonne surveillance qui était, il y a trente ans, le seul traitement. Nous sommes tous d’accord pour convenir que, de nos jours, on n’abandonne même pas un furoncle à lui-même. L’enseignement des meilleures écoles médicales rappelle cependant que les enfants survivaient à la maladie avant la pénicilline et que, même aujourd’hui, c’est l’enfant et les tissus vivants qui, en définitive, sont à l’origine de la guérison, et non pas l’antibiotique.
Je n’ai pas suivi cette voie très importante, car ce sujet a été traité avec beaucoup de compétence dans de nombreuses conférences faites à des étudiants en médecine par des médecins qui se rappellent le « bon » vieux temps et qui savent que, du point de vue de l’enseignement, cette époque avait du bon.
Mon sujet emprunte une autre voie qui se révélera finalement apparentée à la première, puisqu’elle concerne les tendances naturelles de l’organisme à la santé, et l’utilisation que nous autres, médecins, pouvons en faire. Dans le domaine psychologique, le principe important de la tendance naturelle à la santé, c’est-à-dire à la maturité du développement, est un principe essentiel. On pourrait dire que la plupart des troubles somatiques sont dus à l’invasion par quelque agent du milieu, ou par carence de ce même milieu, et non pas purement à un trouble du développement. Tout au contraire, le désordre psychologique peut toujours être décrit en termes d’évolution de l’affectivité, qu’elle soit retardée, altérée, ou empêchée d’une façon quelconque d’atteindre la maturité correspondant à l’âge de l’enfant. Il y a donc, en médecine psychologique, un lien beaucoup plus étroit entre le normal et l’anormal qu’il n’y en a entre la physiologie et les processus pathologiques tissulaires et fonctionnels. En fait, lorsqu’il n’y a qu’un trouble physiologique, la maladie est généralement psychogénétique.
Lorsque je réfléchissais à la relation entre la pédiatrie et la psychiatrie infantile, il m’apparut que cette relation ne concerne pas seulement une différence de domaine, mais aussi une différence d’attitude émotionnelle, selon qu’on aborde le cas en pédiatre ou en psychiatre. Le symptôme représente pour le pédiatre un défi à son arsenal thérapeutique. Souhaitons qu’il en soit toujours ainsi : en présence de l’enfant qui souffre, il est important que le diagnostic soit vite posé, et la cause rapidement supprimée. Pour le psychiatre pour enfants, au contraire, le symptôme représente une organisation extrêmement complexe, apparue et conservée en raison de sa valeur. L’enfant a besoin du symptôme pour traduire un accroc dans son développement affectif.
(Pour la clarté de la discussion, il vaut mieux admettre que notre enfant malade physiquement jouit d’une bonne santé mentale, et que notre enfant qui relève de la psychiatrie a un corps sain. Bien que cela ne soit pas toujours vrai, ce sera plus simple pour nous.)
Le psychiatre n’est par conséquent pas un guérisseur de symptôme. Il le considère comme un S.O.S. qui nécessite toute une exploration du développement affectif de l’enfant, relative à son environnement et à sa culture. On traite l’enfant de manière à le débarrasser de l’obligation d’appeler au secours.
Il y a, comme je vous l’ai dit, quelque chose d’artificiel dans cette opposition. Les meilleurs somaticiens recherchent aussi les causes, et, lorsque c’est possible, utilisent les tendances naturelles de l’organisme comme principale thérapeutique. Mais il arrive que, même des somaticiens qui savent tolérer des symptômes physiques bien déterminés, et qui recherchent d’abord les causes quand ils affrontent une maladie organique, deviennent allergiques au symptôme d’un syndrome d’étiologie psychologique. Ils sont pris de la fureur de guérir le symptôme d’une conversion hystérique ou d’une phobie qui apparemment ne se justifie pas, d’une sensibilisation au bruit qui semble démente, d’un rituel obsessionnel, d’une régression dans le comportement, d’une perturbation de l’humeur, d’une tendance antisociale, de l’instabilité qui dénote un état confusionnel désespéré enfoui au plus intime de la personnalité de l’enfant.
Je suis convaincu que cette intolérance du symptôme existe uniquement parce que le pédiatre ne connaît pas grand-chose à ce qu’on appelle la psychologie dynamique (c’est-à-dire pour moi la psychanalyse) et qu’il n’y a qu’elle qui puisse donner un sens aux symptômes. Considérant que cette science qui n’a que cinquante ans est au moins aussi vaste que la physiologie et englobe toute l’étude du développement de la personnalité de l’homme dans son cadre, il n’est pas étonnant que le diplômé fatigué, ayant atteint les sommets de la spécialisation en pédiatrie, renâcle devant une nouvelle discipline, et renonce à une nouvelle formation qui seule pourrait le qualifier pour la pratique psychothérapique.
Laissons au temps le soin de résoudre le problème de la double discipline, et considérons les deux types d’approche : l’une somatique, l’autre psychologique, pour essayer d’assimiler ce que chacune d’elles peut apporter à la pédiatrie.
Je dois malheureusement restreindre mon sujet qui pourrait s’étendre à l’infini. J’ai choisi de parler de l’énurésie, mais j’avoue que je regrette de ne pas aborder des sujets qui nous intéresseraient, moi et tout auditoire de pédiatres.
Il y a des établissements pour énurésiques tenus par des pédiatres et généralement leur but avoué est de guérir le symptôme, ce dont mères et enfants sont reconnaissants. Rien à dire contre ces établissements, si ce n’est qu’ils passent à côté de toute la question de l’énurésie en tant que symptôme qui a une signification : celle de la persistance d’une relation infantile qui joue un rôle dans l’équilibre psychosomatique. Dans la plupart des cas, la guérison ne fait pas de mal, et, quand bien même elle en ferait, l’enfant se débrouillerait par un processus inconscient ou bien pour résister à la guérison, ou pour adopter un autre signal d’alarme qui opérerait un transfert vers un autre service.
Tandis que ces entreprises spécialisées se font et se défont, les psychiatres d’enfants rencontrent constamment le symptôme énurésie, et souvent on se rend compte très facilement que ce n’est qu’un phénomène secondaire, une parcelle du gigantesque problème de l’être humain essayant d’atteindre la maturité, en dépit des obstacles.
Je vous donnerai un seul exemple, tiré de centaines d’autres. J’espère ainsi vous montrer comment l’énurésie apparut au cours d’un syndrome psychiatrique.
J’ai choisi le cas d’un garçon pour qui la psychanalyse ne pouvait être envisagée, et dont le traitement – si on peut parler de traitement – dépendit en partie de trois séances de psychothérapie.
Pendant ces trois séances, le garçon dessina tout le temps, et je pus prendre des notes, excepté aux moments critiques où la tension était telle que je cessai d’écrire, craignant d’être néfaste.
Ce cas, qui n’est pas exceptionnel, est celui qui convient à un but pédagogique, car le traitement de l’enfant fut assuré principalement par les parents qui étaient parvenus à reconstituer leur foyer détruit par la guerre. J’espère que vous retrouverez dans cette description le type de maladie et de convalescence observé chez ceux de nos jeunes patients qui, à la faveur d’une maladie physique, comblent un déficit dans le développement de leur personnalité. Le garçon dont nous parlons eut la chance de trouver ce dont il avait besoin sans avoir à recourir à la maladie somatique.
Un cas d’énurésie
Philippe, âgé de neuf ans, est l’un des trois enfants d’une famille unie. Le père, longtemps mobilisé pendant la guerre, a ensuite quitté l’armée et a pris une petite ferme pour un nouveau départ dans la vie. Les garçons fréquentent un bon collège. En octobre 1947, le directeur de l’école écrit aux parents qu’il est dans l’obligation de leur conseiller de retirer Philippe. Bien qu’il n’ait jamais observé quoi que ce soit d’anormal dans son comportement, il s’est aperçu qu’il était à l’origine d’une épidémie de vols. « Je pense que j’en viendrai à bout, à condition que Philippe s’en aille », écrivait le directeur. Il avait très sagement compris que Philippe était malade et qu’une mesure disciplinaire serait sans effet sur lui. Les parents, atterrés par cette lettre, consultèrent leur médecin traitant qui m’adressa le cas sur le conseil d’un confrère psychiatre.
Tous ces détails nous montrent combien il tient à peu de choses qu’un enfant dont la maladie relève de la psychiatrie soit envoyé en consultation chez un spécialiste en temps voulu. C’est presque par hasard que je me suis trouvé bien placé pour intervenir dès le début de la maladie, avant qu’une attitude morale de réprobation à l’égard de la délinquance du garçon ait été adoptée, et avant que la hâte de guérir le symptôme ait engendré une thérapeutique de panique.
Je commençai par voir la mère, et, au cours d’un long entretien, je pus reconstituer l’histoire suivante : histoire qui se révèle véridique en substance, bien qu’un détail très important n’apparût qu’au cours d’une conversation avec le garçon.
D’après ces récits, je conclus que les parents avaient été capables de fonder un vrai foyer, mais la guerre l’avait terriblement ébranlé, ce que Philippe avait ressenti plus vivement que son frère. La petite sœur, elle, se développait tout à fait normalement et tirait tout le bénéfice possible du foyer reconstitué. Les parents avaient des préoccupations spirituelles qu’ils n’essayaient pas d’imposer à leurs enfants. La mère avait la psychologie en aversion et prétendait ne rien y comprendre, ce qui me fut précieux pour le traitement de ce cas, car je pus compter sur ses sentiments et sur sa compréhension innée ou intuitive de la nature humaine, et non sur de vagues connaissances.
Le frère avait été nourri au sein pendant cinq mois. Dès le début, sa personnalité était franche et sans détours. Philippe l’admirait beaucoup.
La naissance de Philippe avait été très pénible. La mère en gardait le souvenir d’une lutte épuisante. La poche des eaux s’était rompue dix jours avant la naissance, et, selon la mère, l’accouchement avait débuté et s’était arrêté à deux reprises avant que l’enfant vienne au monde, sous anesthésie. Philippe fut nourri au sein pendant six semaines ; il n’y eut pas de chute de poids au début et le sevrage fut facile. Il fut ce qu’on appelle un bébé gentil jusqu’à l’âge de deux ans, date à laquelle la guerre intervient dans sa vie. A partir de ce moment, il ne vit plus à la maison ; c’est un enfant plutôt calme, peut-être un peu trop docile. Il est obligé de vivre parmi des enfants étrangers et turbulents. Il est sujet aux rhumes et se montre incapable de se moucher. Cette fragilité persiste et n’est pas améliorée par une amygdalectomie pratiquée à l’âge de six ans. La mère est sujette à l’asthme et pense que son fils avait peut-être lui aussi de petites crises. Elle s’était occupée de Philippe la plupart du temps avec l’aide d’une bonne et avait bientôt remarqué la différence de comportement entre les deux garçons. Philippe était non seulement plus fragile, en raison de sa prédisposition aux rhumes, mais sa coordination était déficiente.
Entre deux et quatre ans, Philippe, son frère et sa mère quittent la maison natale, pour y revenir ensuite, mais la vie familiale interrompue quand il a deux ans ne reprendra que lorsque le père aura quitté l’armée, c’est-à-dire peu de temps avant la consultation. Les enfants ne pouvaient donc plus profiter de tous leurs « trésors » à la fois, et ils risquaient toujours d’en perdre un. Comparé à son frère, Philippe n’est pas démonstratif, il est cependant affectueux avec sa mère et avec sa sœur. Il donne à sa mère le sentiment d’être comme « étranger » et ce qui lui appartient en propre représente son monde « privé ». Les véritables difficultés n’apparaissent pas avant l’âge de six ans. L’apprentissage de la propreté a été facile et il n’a jamais mouillé son lit.
A l’âge de six ans (la mère me rappelle que c’est l’époque de l’amygdalectomie), Philippe rentre à la maison avec la montre de la nourrice. Pendant les trois années suivantes, il volera encore une montre et de l’argent qu’il dépense chaque fois. Il vole d’autres objets qui finissent toujours par être abîmés.
Il a cependant de l’argent de poche et se passionne pour les collections de livres. Très intelligent et lecteur assidu, il lit bien les livres qu’il achète, mais le plus important reste l’achat du livre. Ce sont pour la plupart de petits livres sur les lépidoptères, les graminées, les chiens, du type « petit atlas des papillons ». Il paye cinq francs un petit livre sur les bateaux, sans même se rendre compte que c’est très cher. En même temps que ces symptômes, les parents avaient remarqué que Philippe changeait de caractère, mais ce n’était pas facile à décrire. Ils furent très alarmés lorsque se produisit l’incident suivant : en rentrant de vacances, s’étant arrêté chez des amis, il avait volé une carte grise qui appartenait aux propriétaires de la maison. Il n’avait pas cherché à le cacher, et les parents attribuèrent ce larcin à son amour incontesté des documents de toutes sortes. A la réflexion, ils constatèrent que c’est à cette époque que Philippe devint désordonné. En outre, son goût de la propriété diminua, sauf en ce qui concernait les livres nouveaux, et parallèlement il eut de plus en plus tendance à donner ses affaires à sa petite sœur qu’il aime beaucoup. Tout ceci se passe entre 6 et 8 ans et dure jusqu’au moment où on me le confie.
La mère me raconte qu’à la naissance de sa sœur (il avait alors 6 ans), il est tout d’abord très perturbé, manifestement jaloux ; mais il s’attache très rapidement au bébé et retrouve la bonne entente avec sa mère, sans toutefois que cette relation soit aussi facile qu’avant cette naissance. C’est à cette époque que le père découvre que ses enfants sont intéressants, d’abord parce qu’il a une fille et surtout parce qu’il peut vivre de plus en plus à la maison. Incidemment, j’apprends par la mère que son mari et elle désiraient vivement avoir une fille comme second enfant et qu’ils avaient mis un moment à s’habituer à un autre fils quand Philippe était né, tandis que la naissance de la petite fille avait comblé tout le monde et sûrement délivré Philippe de la vague impression qu’on l’avait souhaité différent de ce qu’il était. Je remarquai tout spécialement que l’amygdalectomie tenue pour responsable du changement de comportement de ce garçon avait été pratiquée tout de suite après la naissance de la sœur ; je devais découvrir plus tard que la naissance de la sœur l’avait perturbé bien davantage. Il a alors 8 ans et commence à redouter tout ce qui peut faire rire de lui. Sa mère m’en donne un exemple : ayant le visage gonflé à la suite d’une piqûre, il manifeste une très grande fatigue et reste au lit, plutôt que de risquer qu’on se moque de lui. Les grimaces et les mimiques lui deviennent moyens de défense contre les moqueurs dont il peut, de cette façon déclencher le rire à volonté. Il se constitue tout un répertoire d’histoires drôles, nouveau moyen de désamorcer la dérision. Tout en me racontant cela, la pauvre mère a un accès de désespoir, constatant à quel point elle a été désorientée par ce garçon alors qu’elle n’a jamais eu de difficulté à comprendre son frère et sa sœur. Elle a donc un excellent contact avec un enfant normal, mais ne sait plus s’accorder à un enfant malade. Il m’était d’autant plus important de le noter que j’avais besoin de sa collaboration. Je lui décrivis un peu plus tard ce que l’enfant attendait d’elle, en ne le présentant pas sous l’angle de la psychiatrie. Je lui expliquai les besoins d’un petit enfant normal, en lui disant que son fils aurait besoin qu’on lui permette de régresser, de redevenir un petit enfant par rapport à elle, et d’utiliser ainsi le foyer reconstruit. De la sorte, nous évitâmes de l’initier contre son gré à la psychopathologie.
Le sommeil était toujours troublé par l’obstruction nasale. Philippe avait l’habitude de se réveiller et d’appeler sa mère. Sans le savoir, il utilisait cette difficulté physique pour l’attirer près de lui la nuit. S’il n’avait pas souffert d’obstruction nasale, des cauchemars ou une phobie auraient amené sa mère à son chevet. Il avait la phobie d’avoir mal, et, après amygdalectomie, il avait la phobie des docteurs.
Je demandai à la mère ce qui se passait quand il était énervé. Était-il malade ou simplement remuant ? La mère me répond : « Quand vous vous attendez à le voir surexcité, il se replie tout à coup sur lui-même et demande : « mais qu’est-ce que je peux faire ? est-ce qu’il y a quelque chose à faire ? » Sa mère a remarqué qu’il est indispensable qu’il s’isole à un moment de la journée. Il sait utiliser les distractions offertes, et, par exemple, au cours d’un séjour en Suisse, il apprend rapidement à skier, mais plus par volonté que par talent naturel.
Il a des accès de miction impérieux et fréquents que la mère rattache à l’obstruction nasale. A l’école, il est considéré comme un enfant bien portant et l’obstruction nasale est moins apparente. J’ai accompagné la mère et l’enfant chez un oto-rhino-laryngologiste qui a donné son avis de spécialiste, mais a aussi prescrit une foule de médicaments pour soulager les symptômes dont il fallait préserver le garçon.
A l’école, Philippe passe pour être intelligent mais paresseux. Le directeur lui a donné un mauvais carnet, mais dans une lettre qu’il m’adresse, il dit bien qu’il n’a jamais rien observé d’anormal chez l’enfant jusqu’au moment où les vols ont commencé. Sa paresse ne le préoccupe guère et il escompte en définitive de bons résultats. Ce détail montre combien une école sérieuse peut passer à côté d’une maladie mentale.
Philippe aimait la campagne : il avait un lévrier qui lui appartenait et qui a joué un rôle très important dans le traitement. Quand il était en difficulté à la pension, il avait écrit une lettre où rien ne dénotait ses ennuis.
Résumé de l’anamnèse
Ce récit de la mère indique que le garçon avait eu un départ normal dans l’existence, mais qu’il y avait eu ensuite un trouble du développement affectif de l’enfant, datant de 2 ans. Il s’était défendu contre l’insécurité de l’entourage en devenant renfermé et relativement incoordonné. A l’âge de 6 ans apparut le début d’une dégénérescence de la personnalité qui progressa jusqu’aux symptômes majeurs pour lesquels on me l’amena à l’âge de 9 ans.
Traitement
Bien que n’ayant pas encore vu le garçon, j’étais en mesure de commencer à prévoir le traitement. Il n’était pas question de psychanalyse, car il ne fallait pas, en l’obligeant à se rendre tous les jours ou même une fois par semaine à Londres, perturber l’usage que le garçon pouvait faire de son foyer, car ce foyer devait être le pilier central de la thérapie.
Je dis à la mère que l’enfant aurait besoin de son aide, car il était clair qu’il lui avait manqué quelque chose à l’âge de 2 ans, et qu’il devrait régresser pour le trouver. Elle comprit très vite et me dit : « Bon, s’il a besoin de redevenir un bébé, qu’il revienne à la maison, et, du moment où vous m’aiderez à comprendre ce qui se passe, je m’en tirerai. » Elle a prouvé que ce n’était pas des paroles en l’air, et qu’elle était capable d’aider l’enfant à résoudre son problème psychologique : la maison a joué pour lui le rôle de l’hôpital psychiatrique dont il avait besoin, le rôle « d’asile » au véritable sens du terme.
En langage technique, l’enfant a régressé, c’est-à-dire qu’il est revenu en arrière dans son développement affectif, comme je vous le décrirai plus loin, pour ensuite progresser à nouveau. C’est au plus fort de cette régression qu’il commença à mouiller son lit, symptôme qui est le lien entre ce cas et le sujet principal de mon exposé.
Il fallait ensuite rencontrer le garçon. J’avais besoin de cet entretien pour savoir quel serait mon rôle dans le traitement (pour la plus grande partie, téléphonique) pendant les quelques mois suivants. La seconde raison, c’est que l’enfant était mûr pour cette compréhension qu’il a acquise, au cours de ces trois séances de 45 minutes (qui n’étaient pas une psychanalyse bien entendu) – compréhension tirée directement des connaissances que je devais à mon expérience psychanalytique.
Premier entretien avec Philippe
Aucune difficulté initiale. Le garçon était intelligent et sympathique. Assez renfermé, il ne semblait guère enclin à faire des observations objectives à mon sujet ; il était visiblement préoccupé par ses problèmes personnels et légèrement obnubilé. Sa sœur l’accompagnait et son comportement avec elle était très naturel. Il la laissa très facilement avec sa mère pour me suivre dans la salle de jeux. J’adoptai une technique appropriée à ce genre de cas : une espèce de test de projection dans lequel je joue un rôle. Les fig. 1 à 8 sont un échantillon des dessins. Voici en quoi consiste le jeu : je fais un gribouillis et il le transforme, il en fait un à son tour, et c’est à moi de le transformer.
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Mon griffonnage (fig. 13). Il tourne et retourne la page et y découvre rapidement une carte d’Angleterre à laquelle il ajoute une ligne qui manque dans la région de la Cornouailles. J’en ai tout de suite conclu qu’il était très imaginatif et que j’obtiendrais donc des résultats très personnels puisque ce dessin pouvait être transformé en n’importe quoi d’autre.
Son griffonnage à lui. Je tarde à le transformer pour lui donner l’occasion de déployer son imagination. Il dit immédiatement que c’est une corde qui se dresse en l’air ; l’espace est figuré par de fines hachures qui croisent les traits plus forts de la corde.
Il fait un nouveau griffonnage (fig. 14). Je le transforme vivement en visage : pour lui, c’est un poisson. Ceci nous indique qu’il est très préoccupé par sa réalité personnelle ou intérieure et qu’il n’est pas spécialement soucieux d’objectivité.
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Mon dessin (fig. 15). Très étonnant d’observer comment il y découvre immédiatement une mère otarie et son petit. Les événements ultérieurs montreront qu’il était juste de conclure de l’interprétation qu’il donne de ce dessin qu’il s’identifie fortement à sa mère, et qu’en outre la relation mère-enfant est extrêmement importante pour lui. De plus, cette image est belle, non en fonction du dessin, mais en fonction de l’usage qu’il en fait.
Son griffonnage. Avant que je puisse intervenir, il le transforme en hommes encordés les uns aux autres, escaladant des rochers, réminiscence de ses récentes expériences en Suisse.
Il fait un nouveau dessin, dans lequel il voit un tourbillon avec de l’eau et des vagues. Très clair pour lui, beaucoup moins pour moi !
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Un autre de ses dessins, qu’il transforme en chaussure dans l’eau, ce qui lui est aussi absolument personnel. J’avais déjà remarqué qu’il était tout près d’un état de somnambulisme, ce qui me mit sur la piste des traits psychotiques que je devais découvrir plus tard.
Mon dessin (fig. 16). Il en fait immédiatement ce qu’il appelle Polichinelle aux vêtements déchirés. Très éveillé maintenant et d’humeur créatrice, il commente : « Ses vêtements sont déchirés parce qu’il a fait quelque chose à un crocodile, quelque chose d’horrible, il a dû l’embêter, et quand on embête un crocodile, on risque d’être dévoré. »
Il se mit à parler de matériel onirique et je fus ainsi à même d’examiner ses rêves. Je lui parlais des choses affreuses qui pouvaient lui venir en pensée. Là-dessus, il dessina la figure 17 qu’il baptisa « sorcier ». Une longue histoire s’y rapportait. Le sorcier apparaissait à minuit à l’école (il avait certainement dû le guetter souvent la nuit) et il avait un pouvoir magique absolu. Il pouvait vous faire disparaître ou vous transformer en objet. Ce sorcier représentait un indice important pour comprendre ses vols compulsifs.
Il était prêt maintenant à me raconter des rêves. Il était en voiture avec sa mère sur une route qui descendait la colline. Il y avait un fossé en bas de cette colline, et la voiture allait si vite qu’on ne pouvait pas l’arrêter. Au moment critique, et comme par un bon enchantement, la voiture franchissait le fossé sans tomber dedans. Je lui traduisis tout ce que ce récit – et la façon dont il me l’avait fait – impliquait : je lui expliquai qu’il était effrayé d’avoir dû recourir à la magie bénéfique dans son rêve, car cela signifiait qu’il était obligé de croire à la magie et que, s’il en existait une bonne, il y en avait aussi une mauvaise. Son incapacité à faire face à la réalité et l’obligation où il se trouvait de faire appel à la magie étaient une chose terrible.
Il me raconta un autre rêve : il avait frappé le directeur au ventre. « Mais le directeur est gentil, dit-il, on peut lui parler ». Je lui demandai s’il était quelquefois triste, et quand il me dit qu’il savait bien ce qu’était la tristesse, cela venait certainement du plus profond de lui-même. Il lui donnait même un nom : « les jours sombres ». La tristesse la plus grande qu’il eût connue, c’était il y avait longtemps, et il me raconta alors sa première séparation d’avec sa mère. Je n’étais pas sûr de son âge au moment de cette séparation. Il me dit : « Maman s’en alla ; mon frère et moi, nous sommes restés seuls ; nous sommes allés chez mon oncle et ma tante. Il m’arriva une chose affreuse ; je voyais ma mère faire la cuisine, vêtue de sa robe bleue ; je me précipitais vers elle et, en arrivant près d’elle, elle se transformait, et je ne trouvais plus que ma tante, avec une robe de couleur différente. » Il me raconta qu’il avait des hallucinations au sujet de sa mère, qu’il avait recours à la magie, mais qu’il souffrait constamment de ses désillusions.
Je lui parlai de l’horreur qu’on éprouve en découvrant que ce que l’on croyait réel ne l’était pas. Il me dessina alors un mirage (10) et abandonna le thème des hallucinations pour l’explication scientifique du mirage. Son oncle lui avait tout expliqué : « tu vois de très beaux arbres bleus, alors qu’il n’y a pas d’arbres du tout. »
Il me dit aussi son amour des belles choses : « Mon frère, lui, ne pense qu’aux bateaux et à la marine, et il est tout à fait différent. Moi, j’aime ce qui est beau, les animaux et le dessin. » Je lui fis remarquer que la beauté du mirage avait un lien avec ses sentiments avec sa mère, ce que je déduisis de la couleur bleue commune au mirage et à la robe de sa mère.
A partir de là, mes notes sont moins claires, car la situation est très tendue ; l’enfant est profondément sérieux et pensif. Il me parle très spontanément de sa dépression, ou de ce qu’il nomme « les jours noirs », la plus sombre période se situant à peu près à l’âge de 6 ans, et je compris alors l’importance de la naissance de sa sœur. Quand il me parlait du départ de sa mère, il faisait allusion à son entrée à la clinique d’accouchement. C’est à ce moment-là que son frère et lui s’installent chez l’oncle et la tante, et, tandis que son frère s’en accommode facilement, Philippe arrive tout juste à surnager. Il est non seulement sujet à des hallucinations, mais on est obligé à tout moment de lui dire ce qu’il doit faire, et son oncle, conscient de son désarroi, adopte délibérément une attitude de sergent-major, et, en dominant la vie du garçon, il contre-balance le vide que lui cause la perte de sa mère. Une autre chose l’aide à « tenir » : son frère qui lui est d’un grand secours répète constamment « ça va finir, ça va finir ».
Le garçon avait en ce moment, et pour la première fois de sa vie, l’occasion d’extérioriser sa véritable difficulté de l’époque, qui avait été de réaliser que sa mère était capable d’avoir un enfant, ce qui l’avait rendu terriblement jaloux d’elle. L’image de l’otarie et de son petit montrait combien il avait idéalisé la relation mère-enfant. Le fait que le bébé ait été une fille l’avait soulagé.
Il me dit : « Je passais tout mon temps à me demander quand j’en verrais la fin, sans cela j’avais mal au cœur. » Un jour, à l’école, il avait eu la nostalgie de la maison, ce qui était une autre forme de dépression, et il était allé voir le Directeur, mais, me dit-il : « Le Directeur a tout essayé, mais il n’y pouvait rien ». Il me compara alors au Directeur et me dit très franchement que, tandis que le Directeur n’avait su que répéter : « Du courage, du courage », j’avais pu lui donner les explications dont il avait besoin.
Nous pûmes alors revenir au sorcier : il apparut qu’il portait la capote de son oncle soldat, celui qui avait pris sa vie en main et l’avait sauvé de la dépression. Il me raconta que le sorcier avait exactement la voix de son oncle, que cette voix le poursuivait jusqu’à l’école, lui enjoignant de voler et qu’il était obligé de lui obéir. S’il hésitait, la voix disait : « Ne sois pas lâche ! rappelle-toi le nom que tu portes ; dans notre famille, il n’y a pas de lâche ! » Il me raconta le principal incident qui avait entraîné son renvoi. Un garçon lui avait dit : « Il n’y a vraiment rien d’extraordinaire dans ce que tu as fait, n’importe qui peut voler des billets de banque ou autres choses semblables, ce n’est pas comme si tu dérobais des médicaments toxiques dans l’armoire de l’infirmière. »
Il avait ensuite entendu la voix du sorcier lui ordonner de voler ces médicaments, ce qu’il fit avec une adresse consommée. Quand on découvrit chez lui ces médicaments dangereux, on le renvoya, mais pour lui, il n’y avait pas de honte, puisqu’il avait obéi à la voix et n’avait pas été un lâche. J’ajouterai même qu’en volant, il cherchait à retrouver sa mère perdue, mais ceci est une autre histoire que je ne peux développer ici.
J’ai essayé de donner un compte rendu fidèle de l’entretien, mais je ne sais pas si j’ai réussi à donner une idée du sentiment que chacun de nous éprouvait : qu’il venait de se passer quelque chose.
J’étais plutôt épuisé, et prêt à arrêter, mais il se mit à faire un dernier dessin (fig. 18).
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(11) Après avoir dessiné en silence, il dit que cela représentait son père dans un bateau. Au-dessus du bateau, il y avait un aigle, et l’aigle emportait un petit lapin.
Il était clair que Philippe dessinait pour « clôturer la séance », mais aussi pour rendre compte d’un progrès. Je me mis à lui verbaliser cela : je lui expliquai que l’aigle volant le petit lapin représentait son désir ou son rêve personnel – au moment de la plus forte dépression – de dérober sa petite sœur à sa mère. Il était tout d’abord jaloux de sa mère capable d’avoir eu un enfant de son père, et il était également jaloux du bébé, puisqu’il éprouvait un très vif besoin d’être lui-même un bébé et d’avoir de nouveau l’occasion d’être dans un état de dépendance vis-à-vis de sa mère (bien entendu j’usai de termes appropriées à sa compréhension). Il reprit ce thème en disant : « Et voici mon père, absolument en dehors » ; vous vous souviendrez que son père avait été outre-mer pour défendre son pays ; c’est maintenant très important pour lui, et il peut s’en glorifier à l’école. Mais si l’on considère cette absence sous l’angle du développement de l’enfant, le père ne tenait pas compte du besoin urgent qu’avait son fils d’un père présent, amical, fort, compréhensif et prenant des responsabilités, et, sans la présence de son oncle et de son frère, il aurait sombré quand le contact avec sa mère avait été interrompu par la séparation et par sa jalousie. L’enfant était maintenant prêt à s’en aller.
Deuxième entretien
Je le revis moins d’une semaine plus tard, et je n’entrerai pas dans les détails cette fois. Je vous montrerai cependant son dessin illustrant la disparition du sorcier et de la voix depuis le premier entretien. Ce dessin représente la maison du sorcier dans laquelle je me tiens avec un fusil, tandis que le sorcier s’enfuit. La fumée indique que la femme du sorcier fait la cuisine. J’entre et lui dérobe le pouvoir magique. Vous vous souvenez de son besoin de voir sa mère faire la cuisine, sans doute pour conjurer l’image de la sorcière et du chaudron, et les formules magiques de la nourrice de la petite enfance – absolument terrifiantes – même en souvenir – en raison de l’absolue dépendance du petit enfant. Tout ceci avait déjà le ton du fantasme, d’une opération beaucoup moins profonde : ce n’était plus la tension du premier entretien. Je n’étais plus dans le cercle intime du monde enchanté personnel à l’enfant, mais j’étais un auditeur qui parlait et prêtait l’oreille à ses fantasmes.
Deux autres dessins :
L’un représente le sorcier arpentant les corridors de l’école. L’enfant me reparle alors de son hallucination concernant sa mère qui devient sa tante quand il met ce qu’il voit à l’épreuve. Il y avait aussi dans ce dessin quelque chose d’intéressant : la chandelle du sorcier évoquait l’idée d’érection, de fellation, de prurit pubien, mais mon rôle se bornait à écouter ces récits, aussi bien ceux qui se rapportaient à la magie que les autres, sinon je me serais imposé brutalement autant par une manifestation de pudibonderie ou d’aveuglement que si j’avais introduit activement mes idées personnelles. Il ne s’agissait pas d’une analyse, et je ne devais pas donner une interprétation se rapportant à l’inconscient refoulé.
Le dernier dessin de la seconde série (fig. 20) nous montre à nouveau le sorcier. Cette fois-ci, on se moque de lui, c’est un dessin « drôle ». Il ne faut pas oublier que l’enfant s’attendait à faire rire de lui, cela faisait partie de sa maladie. L’objet de dérision a maintenant quitté la maison (c’est-à-dire lui-même) et à la place du sorcier, il y a l’idée hautement subjective qu’il se fait de moi. Je suis tout simplement celui qui s’adapte, et comprend, qui verbalise le contenu du jeu. Ce faisant, je m’adresse à un « soi » conscient, je reconnais un point de départ dans sa personnalité totale, le centre de son entité, sans lequel il ne peut y avoir de « lui ».
Les figures 13 à 20 ont été choisies parmi 14 dessins.
Troisième entretien
Il commença par un dessin représentant son ennemi menaçant son lévrier d’un couteau. Cet ennemi est son cousin, le fils de l’oncle qui a joué un rôle si important dans sa vie pendant la période de dépression, de celui dont la voix et la capote militaire avaient servi d’accessoires pour le sorcier qu’il employait pour lutter contre la dépression. Ce cousin était détesté en raison même de l’affection puissante que Philippe ressentait pour le père de celui-ci.
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Le troisième entretien se transforma en heure de récréation pendant laquelle je regardai Philippe installer un parcours très compliqué avec les rails de mon chemin de fer. Chaque fois qu’il s’approche de moi, c’est en jouant avec le train, et je ne fais plus de psychothérapie, sous peine de voir le traitement se transformer en véritable psychanalyse, avec ses séances assurées s’étalant sur 2, 3, 4 années : ce cas n’avait jamais été envisagé pour Philippe.
La maladie à la maison
J’en arrive maintenant à la maladie que l’enfant devait faire, et pour laquelle les parents lui fournirent l’asile. Elle peut être rapidement décrite : cet enfant-là avait besoin de mon aide personnelle, mais il y a les nombreux cas pour lesquels on n’a pas besoin de séance de psychothérapie, et où le traitement peut être assuré par le foyer. Ce qui manque simplement à l’enfant, c’est d’acquérir l’insight, mais ce n’est certainement pas toujours très grave.
Philippe fut donc accepté à la maison comme un cas spécial, celui d’un enfant malade ayant besoin qu’on lui permette de le devenir davantage. J’entends par là qu’il y avait eu une maladie réprimée et qu’il fallait la laisser évoluer à son paroxysme. Il devait recevoir ce à quoi tout petit enfant a droit au départ, lorsqu’il traverse la période pendant laquelle il est naturel que l’entourage s’adapte activement à ses besoins.
Voici ce qu’il advint : Philippe devint progressivement renfermé et dépendant. On disait de lui qu’il vivait dans un monde féerique. Le matin, me dit sa mère, on ne pouvait pas dire qu’il se levait réellement, son état éveillé ne différant guère de son état alité que parce que quelqu’un l’avait habillé. C’est dire en termes non médicaux que l’enfant vivait dans un état somnambulique. Elle essaya à plusieurs reprises de l’encourager à se lever, mais il fondait en larmes, très malheureux, et elle cessa ses exhortations. Aux repas, il groupait les couverts autour de lui, et mangeait « isolé », bien qu’au sein de sa famille. Il semblait « décivilisé », avalait de grosses bouchées de pain, en commençant par manger la confiture. Il mangeait tout ce qu’il y avait, mécaniquement, ne semblait ni avoir besoin de nourriture, ni atteindre un degré de satiété. Il était « absent » tout le long du repas.
Il régressait constamment, devenant de plus en plus incapable de vivre dans son corps ou d’être intéressé par son aspect extérieur. Il gardait le contact avec un seul plaisir corporel, celui de regarder son lévrier pendant des heures.
Sa démarche devint saccadée, et vers la fin de la régression, il se déplaçait par bonds, les bras tournant comme les ailes d’un moulin, ou par une série de soubresauts, comme s’il était mû par un étrange mécanisme siégeant à l’intérieur du self : son allure ne rappelait en rien la marche. Il accompagnait ses déplacements de bruits que son frère avait qualifiés de « cris d’éléphants ». Personne ne lui fit jamais de réflexions au sujet de son étrange comportement et de ses manies bizarres. Il buvait la crème du lait de l’unique vache, et ainsi, symboliquement, il absorbait la crème du foyer, il prenait la meilleure part de sa chaleur.
De temps à autre, il émergeait de cet état une heure ou deux, par exemple à l’occasion d’une réception chez ses parents, mais il s’y replongeait vite.
Il se rendit un jour au « bal » local où l’on remarqua sa bizarre attitude envers les filles. Il dansa un peu, mais seulement avec une grosse fille bizarre, surnommée « la barrique », connue dans le pays pour être une « demeurée ». Un feuilleton policier de la radio l’obséda pendant cette période et sa vie tournait autour de cela et de l’observation de son chien.
Puis, il atteignit le fond de l’abîme : il était fatigué en permanence, avait de plus en plus de difficulté à se lever, et pour la première fois depuis sa petite enfance, il devint énurésique. Me voici enfin arrivé au symptôme qui m’a fait choisir ce cas pour le communiquer. Sa mère le levait chaque matin entre 3 et 4 heures, mais il était en général déjà mouillé. Il expliquait : « Je rêve si fort que je suis allé sur le pot. » Pendant cette période, il buvait beaucoup d’eau, à l’excès, répétant : « C’est si amusant, c’est si délicieux, c’est si bon de boire ! ».
Tout ceci dura à peu près trois mois.
Un beau matin, il eut envie de se lever : ce fut le début de sa convalescence progressive, et il n’y eut pas de retour en arrière. Les symptômes tombèrent un à un, et en été (1948) il était prêt à reprendre l’école. Cette rentrée fut cependant remise à l’automne, juste une année après le début de la phase aiguë de la maladie.
Le sorcier, la voix, le vol avaient disparu dès la première séance de psychothérapie.
Dès son retour dans la même école, Philippe rattrapa vite, et on oublia rapidement sa réputation de voleur. Le directeur de l’école put bientôt écrire la lettre classique demandant ce que signifiaient toutes ces histoires, puisque le garçon est en très bonne santé et normal. Il semblait avoir oublié qu’il l’avait renvoyé une année plus tôt.
A 12 ans et demi, Philippe entra dans un collège réputé et plutôt sévère.
A 14 ans, il mesurait 1 m. 80, il était de robuste constitution, de comportement viril et il pratiquait le plein air et les jeux habituels. Il passait pour avoir un an d’avance sur son groupe scolaire.
Résumé
Je comprends très bien le point de vue du pédiatre, qui, n’étant pas spécialisé en psychologie, doit ignorer la signification des symptômes et seulement essayer de les guérir. Que ces médecins fassent donc confiance aux psychologues comme ces derniers font confiance aux pédiatres, quand il s’agit de connaissances spéciales de la physiologie de l’enfant, telles que la biochimie des échanges hydriques, les groupages sanguins et le diagnostic précoce de la tumeur du cerveau. Ces deux disciplines devraient former différentes sortes de pédiatres qui se respecteraient les uns les autres.
Si, dans le cas présent, on avait consulté un pédiatre au sujet de l’énurésie de cet enfant, que lui en aurait-il semblé s’il était arrivé au point maximum de la régression ? Généralement, la mère ne comprend pas ce qui se passe et l’enfant non plus. Dans le cas de Philippe, il y eut un terrain exceptionnellement favorable pour que la maladie puisse se développer normalement et se résoudre naturellement. Il eût été inutile d’essayer de guérir son énurésie sans tenir compte du besoin de régression qu’elle traduisait.
23. Repli et régression116
Exposé présenté au XVIIe Congrès des Psychanalystes de Langues Romanes, Paris, novembre 1954. Rev. franç. psych., XIX, n° 1-2, janv.-juin 1955. (1954)
Ces dix dernières années, j’ai eu, de par les circonstances, l’expérience de plusieurs malades adultes qui régressaient dans le transfert au cours de l’analyse.
Ma communication se rapporte à un incident de l’analyse d’un malade qui n’a pas vraiment régressé d’un point de vue clinique : ses régressions se limitaient à des états de retrait momentané pendant les séances d’analyse. J’ai été très influencé dans le maniement de ces états par l’expérience que j’avais des malades régressés.
(Par retrait, j’entends dans cet exposé qu’une relation à l’état de veille se détache momentanément de la réalité extérieure ; ce détachement se manifeste parfois même par un sommeil bref. Par régression, je veux dire régression à un état de dépendance et non pas spécifiquement régression vue sous l’angle des zones érogènes.)
J’ai extrait de tout le matériel de l’analyse d’un malade schizoïde dépressif six épisodes significatifs. Le malade est marié et a des enfants. L’accès actuel a débuté par un état dépressif, au cours duquel il s’est senti déréalisé et a perdu le peu de spontanéité qu’il avait jamais été capable d’avoir. Il ne fut d’ailleurs en mesure de travailler que plusieurs mois après le début de l’analyse, et quand il commença son traitement avec moi, il venait de l’hôpital psychiatrique. [Je l’avais eu en analyse pour peu de temps pendant la guerre ; il en était résulté une guérison clinique d’un trouble aigu de l’adolescence, mais il n’en avait pas tiré de compréhension intuitive profonde (insight).]
Sa motivation consciente pour une analyse est principalement son incapacité à être spontané et à faire des remarques originales ; il est toutefois capable de prendre part de façon très intelligente à une conversation sérieuse si d’autres personnes l’ont lancée. Il est presque sans amis, car ses amitiés se détériorent en raison de son inaptitude à être à l’origine de quoi que ce soit ; sa compagnie est donc ennuyeuse. (Il rapporta qu’il a ri une fois au cinéma, et cette mince preuve de progrès lui a donné un espoir quant à l’issue de l’analyse.)
Pendant longtemps, ses associations libres ont revêtu la forme d’un discours rapportant une conversation ininterrompue qui se passait en lui ; il les présentait après les avoir soigneusement arrangées, de telle sorte que le matériel pût être, à son avis, intéressant pour l’analyste.
Comme bien d’autres patients en analyse, ce malade pénètre parfois profondément dans la situation analytique ; à certaines occasions, importantes mais rares, il se replie et au cours de ces moments de retrait, il se passe des choses inattendues, qu’il est parfois capable de rapporter. Ce sont ces rares incidents que j’extrairai, pour mon propos, de l’immense masse du matériel psychanalytique ordinaire, matériel que je prierai mes lecteurs de présupposer.
Auteur inconnu
2015-08-16T22:18:55
Original : italique
Premier et deuxième épisodes
Voici le premier incident, dont il fut tout juste capable de saisir le fantasme et de le rapporter : dans un état de repli momentané sur le canapé de l’analyste, il s’était roulé en boule, et avait passé par-dessus le dossier du canapé. Ce fut le premier signe direct d’un self spontané qu’il donna en analyse. Le deuxième moment de retrait se situe à quelques semaines de là. Il venait de tenter de m’utiliser comme substitut de son père (qui était mort, lorsque le malade avait 18 ans) : il m’avait demandé mon avis sur un détail de son travail. J’avais d’abord discuté ce détail avec lui, tout en lui soulignant pourtant qu’il avait besoin de moi comme analyste et non comme substitut paternel. Il avait dit que ce serait perdre son temps que de continuer à me parler comme il le faisait d’habitude, puis il avait ajouté qu’il s’était replié et qu’il le ressentait comme une fuite devant quelque chose. Il ne put se souvenir de rêve appartenant à cet épisode de sommeil. Je lui fis remarquer que son retrait était à ce moment-là une fuite devant une expérience pénible : celle d’être exactement entre la veille et le sommeil, ou entre une conversation raisonnable avec moi et un état de retrait. C’est alors qu’il parvint à me dire qu’il avait eu à nouveau l’idée qu’il était roulé en boule, quoique en fait il fût allongé sur le dos comme d’habitude, les mains jointes sur la poitrine.
C’est ici que se place la première des interprétations que je sais que je n’aurais pas faite vingt ans auparavant. Cette interprétation se révéla être extrêmement significative. En parlant de sa position « roulé en boule » il faisait des mouvements avec ses mains pour montrer que cette position de chien de fusil était quelque part devant son visage et qu’il se mouvait tout en maintenant cette position. Je lui ai dit immédiatement : « En parlant de vous rouler en boule et de vous mouvoir, vous sous-entendez en même temps quelque chose que naturellement vous ne décrivez pas, puisque vous ne vous en rendez pas compte ; vous sous-entendez l’existence d’un milieu ambiant. » Au bout d’un certain temps, je lui ai demandé s’il comprenait ce que je voulais dire, et je constatai qu’il avait tout de suite compris. Il dit : « comme l’huile des roues ». Après avoir accueilli l’idée d’un milieu ambiant, il poursuivit en verbalisant ce qu’il avait montré avec ses mains : à savoir, qu’il avait roulé en avant et il l’opposa à cette révolution en arrière par-dessus le dossier du canapé qu’il avait rapportée quelques semaines plus tôt.
A partir de l’interprétation du milieu ambiant, il me fut possible de développer ensuite le thème de la situation analytique ; et ensemble, nous avons mis au point une définition assez claire des conditions spécialisées fournies par l’analyste, et des limites de l’analyste quant à ses capacités d’adaptation aux besoins du malade. A la suite de quoi, le malade fit un rêve très important et l’analyse de ce rêve montra qu’il avait été en mesure de renoncer à une protection qui n’était plus nécessaire, puisque je m’étais montré capable de fournir un milieu convenable au moment de son repli. Il apparaît donc qu’en enveloppant immédiatement d’un milieu son « self » en retrait, j’avais converti son retrait en une régression et l’avait ainsi mis à même d’utiliser cette expérience de façon constructive. Au début de ma carrière analytique, j’aurais certainement laissé passer cette occasion. Le malade décrit cette séance comme « capitale ».
Cet épisode de l’analyse eut des effets très importants : le malade a mieux compris le rôle que je pouvais jouer comme analyste ; il a admis la dépendance qui par moments est nécessairement très grande tout en étant pénible à supporter. Enfin, il s’est mesuré à sa situation de réalité, aussi bien au travail que chez lui, sur un mode tout à fait nouveau. Incidemment, il en vint à me dire que sa femme était enceinte et il lui fut ainsi très facile de rapprocher l’état où il se décrivait roulé en boule dans un milieu ambiant, à l’idée d’un fœtus dans le ventre de sa mère. Il s’était en fait identifié à son enfant et avait en même temps reconnu sa propre dépendance primitive à l’égard de sa mère.
Aussi, dès qu’il rencontra sa mère, il put pour la première fois lui demander combien l’analyse lui coûtait et se permettre de s’en soucier. A la séance suivante, il fut en mesure d’en venir à ses critiques à mon égard et de formuler le soupçon que j’étais un filou.
Troisième épisode
Le fragment que je rapporte maintenant apparut quelques mois plus tard, après une période d’analyse très riche. Il se situe à un moment où le matériel était de qualité anale, et où l’aspect homosexuel de la situation transférentielle avait été réintroduit. Cet aspect de l’analyse l’effrayait tout particulièrement. Il rapporta que dans son enfance il avait eu la crainte constante d’être poursuivi par un homme. Je fis certaines interprétations, et il raconta que, pendant que je parlais, il était très loin dans une usine. En langage courant « il était ailleurs ». Cet « ailleurs » était très réel pour lui et il s’était cru vraiment au travail à l’usine, où il était allé lorsqu’il avait terminé la phase antérieure de son analyse avec moi (qui avait dû prendre fin à cause de la guerre). L’interprétation que je lui donnai immédiatement fut qu’il avait quitté mon giron. Cette expression était appropriée parce que, dans son état de repli et sous l’angle du développement affectif, il s’était trouvé à un stade de la petite enfance, de sorte que le divan analytique était devenu automatiquement le giron de l’analyste. On verra aisément le rapport entre les deux choses que je lui fournissais : les genoux sur lesquels il pouvait revenir et le milieu ambiant d’où dépendait sa capacité à se mouvoir dans l’espace en position fœtale.
Quatrième épisode
Le quatrième épisode que je désire exposer n’est pas aussi clair. Il se situe au cours d’une séance où il disait qu’il était incapable de faire l’amour. L’ensemble du matériel me permit d’interpréter la dissociation de ses relations avec le monde : d’une part, la spontanéité issue d’un self authentique qui n’a pas l’espoir de trouver un objet, sinon en imagination, et d’autre part, une réponse à une excitation émanant d’un self quelque peu faux ou irréel. Dans l’interprétation, je soulignai qu’il espérait être capable de combler ce clivage en lui dans sa relation avec moi. A ce moment-là, il s’enfonça dans un état de repli pour une période brève et fut ensuite capable de me dire ce qui s’était passé ; l’obscurité s’était faite, des nuages s’étaient amoncelés, et il s’était mis à pleuvoir ; la pluie frappait son corps nu. Cette fois, je pus le mettre lui-même, tout nouveau-né, dans cet environnement cruel, impitoyable, et lui faire remarquer que c’était à ce type d’environnement qu’il pourrait s’attendre s’il acquérait son intégrité et son indépendance. On trouve là l’interprétation du « milieu » dans son contraire.
Cinquième épisode
Le cinquième fragment est tiré du matériel qu’il me fournit après une interruption de neuf semaines, où se trouvaient comprises mes vacances estivales.
Le malade revint après cette longue interruption en disant qu’il ne savait pas très bien pourquoi il était revenu, et qu’il trouvait difficile de reprendre le traitement, le point principal de ce qu’il rapportait était sa difficulté persistante à faire une remarque spontanée de quelque ordre que ce fût, à la maison ou avec des amis. Il pouvait seulement se joindre à une conversation, surtout quand il y avait deux autres personnes présentes qui prenaient la responsabilité de l’entretien. S’il faisait une remarque, il avait le sentiment qu’il usurpait la fonction de l’un des parents (c’est-à-dire dans la scène primitive) alors que ce qu’il lui fallait, c’était que les parents reconnaissent sa qualité de petit enfant. Il me raconta suffisamment de choses sur lui-même pour me mettre au courant de ses affaires actuelles.
On parvint à ce cinquième épisode en examinant un rêve ordinaire.
La nuit qui suivit cette première séance, il eut un rêve qu’il rapporta le jour suivant. Ce rêve était particulièrement net. Il était parti en week-end à l’étranger, quittant l’Angleterre le samedi et rentrant le lundi. Le thème principal de ce voyage était qu’il rencontrerait un malade parti à l’étranger pour se faire traiter après une hospitalisation. (Il apparut que c’était un malade qui avait été amputé d’un membre. D’autres détails étaient importants, mais ils ne concernent pas précisément le sujet de cette communication.)
La première interprétation que je fis touchait au fait que dans le rêve il part et revient. C’est ce commentaire que je vais rapporter, étant donné qu’il rejoint les commentaires des deux premiers épisodes – dans lesquels j’avais fourni un milieu et un giron – et ceux du quatrième épisode, où je mets un individu dans l’environnement mauvais qu’il a halluciné. Je lui donnai ensuite une interprétation plus complète, à savoir que le rêve exprime les deux aspects de sa relation à l’analyse : suivant l’un des aspects, il part et revient, et suivant l’autre, il part à l’étranger et c’est le malade de l’hôpital qui représente cette partie de lui ; il part et reste en rapport avec ce malade, ce qui signifie qu’il s’efforce de mettre une fin entre ces deux aspects de lui-même. A la suite de quoi, mon malade fit remarquer que, dans le rêve, il était particulièrement désireux de prendre contact avec l’amputé, montrant ainsi qu’il prenait conscience de la dissociation ou du clivage en lui et souhaitait son intégration.
Cet épisode a pu prendre la forme d’un rêve fait en dehors de l’analyse, parce qu’il contenait les deux éléments à la fois : le self en retrait et l’environnement assuré par la situation analytique. L’analyste en tant que milieu ambiant était dorénavant introjecté.
Je suis allé plus loin dans l’interprétation : le rêve montrait la façon dont le malade avait occupé son congé. Il avait été capable de prendre plaisir à échapper au traitement tout en sachant que, bien qu’il fût parti, il reviendrait. De la sorte, l’interruption particulièrement longue, qui aurait pu être grave pour un malade de ce type, n’avait pas créé trop de perturbation. Le malade souligne tout spécialement que ce départ et ce retour étaient étroitement liés dans son esprit à l’idée qu’il faisait une remarque originale ou qu’il agissait spontanément. Il me raconta alors que, le jour même du rêve, il avait ressenti de nouveau une crainte qui lui était spécialement familière, celle de découvrir qu’il avait tout à coup embrassé quelqu’un, n’importe quelle personne se trouvant à côté de lui ; cela pourrait être un homme. Il ne se rendrait pas si ridicule s’il découvrait qu’il avait embrassé inopinément une femme.
A ce moment-là, il pénétra plus profondément dans la situation analytique. Il eut le sentiment d’être un jeune enfant à la maison ; s’il parlait, ce serait mal, car il prendrait alors la place des parents. Il n’y avait aucun espoir qu’un geste spontané reçoive une réponse (et cela s’accorde à ce que l’on connaît de la situation familiale). Du matériel d’un niveau bien plus profond émergea alors ; il avait le sentiment qu’il y avait des gens qui entraient et sortaient ; je l’interprétai comme étant associé à la respiration, ce que d’autres associations confirmèrent. Les idées sont comme le souffle ; elles sont aussi comme des enfants et si je n’en fais rien il a le sentiment qu’elles sont abandonnées. Ce qu’il redoute vivement, c’est que l’enfant soit abandonné ou que l’idée, la remarque soient abandonnées, ou que se perde le geste d’un enfant.
Sixième épisode
Une semaine plus tard, le malade fut confronté (de façon inattendue en ce qui le concernait) avec le fait qu’il n’avait jamais accepté la mort de son père. Cela se produisit à la suite d’un rêve dans lequel son père était présent, et où il avait pu discuter librement avec lui des questions sexuelles courantes. Deux jours plus tard, il rapporta qu’il avait été sérieusement perturbé par une céphalée très différente des maux de tête qu’il avait jamais ressentis auparavant. Cela remontait plus ou moins à la séance précédente, qui avait eu lieu deux jours plus tôt. Cette céphalée était temporale et par moment frontale ; c’était comme si elle était juste à l’extérieur de la tête.
Elle était constante et le rendait malade. S’il avait pu obtenir un peu de sympathie de la part de sa femme, il ne serait pas venu à sa séance et se serait mis au lit. Il était ennuyé parce que, comme médecin, il pouvait voir que c’était certainement un trouble fonctionnel et cependant cela ne pouvait être expliqué en terme de physiologie (c’était donc analogue à une folie).
Au cours de la séance, je pus me rendre compte de l’interprétation à donner et je lui dis : « La douleur siégeant juste à l’extérieur de la tête représente le besoin que vous sentez qu’on vous tienne la tête comme on le ferait naturellement si vous étiez un enfant dans un état de profonde détresse affective. » Tout d’abord, il ne trouva pas beaucoup de sens à cette interprétation, mais il lui apparut peu à peu que la personne qui vraisemblablement lui aurait bien tenu la tête au bon moment, quand il était petit, c’était non pas sa mère mais son père. En d’autres termes, après la mort de son père, il n’y avait personne pour lui tenir la tête s’il ressentait un chagrin trop lourd à supporter.
Je rattachais mon interprétation à l’interprétation clef du milieu ambiant et il sentit petit à petit que mon idée des mains qui tiennent la tête était correcte. Il me fit part d’un repli momentané, où il avait le sentiment que je disposais d’une machine que je pouvais mettre en marche et qui fournissait toujours la présentation d’une sympathie agissante. Cela signifiait pour lui qu’il était important que je ne lui tienne pas la tête réellement et effectivement, car cela aurait été une application mécanique de principes techniques. Ce qui comptait, c’était que je comprenne immédiatement ce qui était nécessaire.
A la fin de la séance, il eut la surprise de se remémorer qu’il avait passé l’après-midi à tenir la tête d’un enfant. L’enfant avait subi une petite intervention chirurgicale sous anesthésie locale, ce qui avait duré plus d’une heure. Il avait fait tout ce qu’il avait pu p our l’aider, mais sans grand succès. Son sentiment, c’était que l’enfant devait avoir besoin qu’on lui tienne la tête.
Il sentait maintenant profondément que mon interprétation était bien ce pourquoi il était venu à la séance d’analyse ce jour-là. Il était donc presque reconnaissant à sa femme de ne lui avoir offert aucune compassion, et de s’être abstenue de lui tenir la tête, comme elle aurait pu le faire.
Résumé
L’idée maîtresse de cette communication est que, si nous avons connaissance de la régression au cours de la séance analytique, nous pouvons y répondre immédiatement. Nous permettons de la sorte à certains patients, pas trop gravement malades, de faire les régressions nécessaires par courtes périodes, peut-être même presque en un moment. Je dirais que lors d’un état de retrait le patient maintient le self, mais si l’analyste se montre capable de maintenir le patient dès que cet état apparaît, il y a régression, là où autrement il n’y aurait eu que repli. Une régression a l’avantage d’offrir l’occasion de corriger une adaptation aux besoins qui a été inadéquate dans le passé, c’est-à-dire au cours des soins de la petite enfance du patient. Par contre, l’état de repli n’est pas profitable, et lorsque le malade sort de l’état de repli, il n’est pas changé.
Chaque fois que nous comprenons un malade à un niveau profond et montrons notre compréhension par une interprétation correcte et opportune, nous maintenons (hold) en fait le malade et jouons un rôle dans une relation où le malade se trouve dans une certaine mesure régressé et dépendant.
On pense habituellement que la régression d’un patient au cours de la psychanalyse présente un certain danger. Ce n’est pas dans la régression que réside le danger, mais dans le fait que l’analyste n’est pas prêt à faire face à cette régression et à la dépendance qui l’accompagne. Lorsque l’expérience acquise par l’analyste lui donne confiance pour traiter la régression, on peut sans doute dire, sans se tromper, que plus vite l’analyste accepte la régression et y fait face pleinement, et moins il est probable que le malade devra avoir recours à une maladie d’allure régressive.
24. La ficelle : un aspect technique de la communication117
Publié pour la première fois in Journal of Child Psychology and Psychiatry, I, pp. 49 à 52. (1960)
Un garçon de 7 ans fut amené au Service de Psychologie de l’Hôpital pour Enfants de Paddington Green par sa mère et son père, en Mars 1955. Les deux autres membres de la famille les accompagnaient aussi : une fille, débile mentale de 10 ans, qui allait dans une école spécialisée et une autre fille de 4 ans, à peu près normale. Ce garçon était adressé par le médecin de famille, en raison d’une série de symptômes indiquant un trouble mental. Tous les détails qui ne se rattachent pas directement au thème principal de cet article ont été laissés de côté. Un test indiqua que le garçon avait un coefficient intellectuel de 108.
J’ai tout d’abord vu les parents, qui m’ont donné au cours d’un long entretien, un tableau clair du développement du garçon et des troubles qui ont affecté ce développement. Ils omirent, pourtant, un détail important qui apparut dans l’entretien que j’eus avec le garçon.
Il n’était pas difficile de voir que la mère était dépressive ; d’ailleurs, elle raconta qu’elle avait été hospitalisée pour dépression. D’après le récit des parents, je notai que la mère s’était occupée du garçon jusqu’à la naissance de la sœur ; il avait alors 3 ans et 3 mois. Ce fut la première séparation d’importance ; la séparation suivante eut lieu lorsqu’il avait 3 ans et 11 mois, quand la mère dut subir une opération. Le garçon avait 4 ans et 9 mois lorsque la mère était entrée à l’hôpital psychiatrique, où elle était restée 2 mois, et, pendant ce temps, il fut bien soigné par la sœur de sa mère. A ce moment-là, d’après tous ceux qui s’en sont occupés, le garçon était difficile, tout en ayant de très bons côtés. Il changeait brusquement d’humeur et faisait peur aux gens, en disant, par exemple, qu’il couperait la sœur de sa mère en petits morceaux. Des symptômes bizarres se manifestèrent, par exemple une compulsion à lécher les objets et les personnes ; il faisait entendre des bruits de gorge ; souvent il refusait d’aller à la selle puis se souillait. De toute évidence, la déficience mentale de sa sœur aînée l’inquiétait, mais il semble que la distorsion de son développement soit apparue avant que ce facteur ait pris de l’importance.
Après cet entretien avec les parents, je vis le garçon dans un entretien personnel. Deux travailleurs sociaux psychiatriques et deux visiteurs y assistaient. Le garçon ne donna pas immédiatement l’impression qu’il y avait quelque chose d’anormal et rapidement il se mit à un jeu de gribouillis avec moi. (Dans ce jeu, je trace une espèce de dessin de traits spontanés et j’invite l’enfant que j’examine à en faire quelque chose : puis c’est lui qui fait un griffonnage pour que je le transforme à mon tour.)
Ce jeu, dans le cas présent, conduisit à un curieux résultat. La paresse du garçon fut tout de suite mise en évidence ; par ailleurs il traduisait presque tout ce que je faisais en quelque chose se rapportant à de la ficelle. Sur les 10 dessins qu’il fit, il y eut : lasso, fouet, manche de fouet, la corde d’un yo-yo, un nœud de corde, un autre manche de fouet, un autre fouet.
A la suite de cet entretien avec le garçon, j’en eus un second avec les parents, et je les interrogeai sur cette préoccupation de l’enfant à l’égard de la ficelle. Ils dirent qu’ils étaient contents de me voir aborder ce sujet, mais qu’ils ne l’avaient pas mentionné parce qu’ils n’étaient pas sûrs de son importance. Ils racontèrent que le garçon était devenu obsédé par tout ce qui touchait à la ficelle ; d’ailleurs, chaque fois qu’ils entraient dans une pièce, ils risquaient de trouver les chaises et les tables attachées les unes aux autres ou bien un coussin, par exemple, relié par une ficelle à la cheminée. Cette préoccupation du garçon prenait peu à peu un tour nouveau, qui leur avait causé, non plus un simple souci, mais une inquiétude réelle. Dernièrement, il avait attaché une ficelle autour du cou de sa sœur (cette sœur dont la naissance avait été la cause de la première séparation d’avec sa mère).
Dans ce type d’entretien, je savais que l’action que je pourrais exercer était limitée ; il n’était pas possible que je voie ces parents ou le garçon plus d’une fois tous les 6 mois car la famille habitait la campagne. J’agis donc de la façon suivante : j’expliquai à la mère que ce garçon souffrait d’une peur de la séparation, qu’il essayait de nier la séparation en utilisant ainsi la ficelle, de même qu’on nie la séparation d’avec un ami en utilisant le téléphone. Elle était sceptique, mais je lui dis que si elle venait à trouver du sens à ce que je lui expliquais, je voulais qu’elle aborde la question avec le garçon à un moment favorable ; elle pourrait lui dire ce que j’avais expliqué et parler ensuite avec lui sur le thème de la séparation suivant la réaction de l’enfant.
Je n’eus plus de nouvelles de ces gens jusqu’à la visite suivante, environ 6 mois plus tard. La mère ne me rapporta pas ce qu’elle avait fait, mais je le lui demandai et elle put me dire ce qui s’était passé peu de temps après leur consultation. Elle avait eu le sentiment que ce que je disais était stupide, pourtant un soir elle avait abordé le sujet avec le garçon ; il s’était montré désireux de parler de sa relation avec elle et de sa crainte de ne pas avoir de contact avec elle. Elle évoqua avec son aide toutes leurs séparations et elle fut bientôt convaincue en voyant ses réactions que j’avais eu raison. En outre, de la minute où elle avait eu cette conversation avec lui le jeu avec la ficelle cessa. Il ne joignait plus les objets entre eux comme auparavant. Elle avait eu bien d’autres conversations avec le garçon sur ce sentiment qu’il avait d’être séparé d’elle. A ce propos, elle fit une remarque très importante : elle avait le sentiment que la séparation la plus importante avait été qu’il l’avait perdue lorsqu’elle avait été gravement déprimée ; ce n’était pas seulement son départ, dit-elle, mais le manque de contact entre eux, parce qu’elle avait été si totalement préoccupée par d’autres choses.
Lors d’un entretien ultérieur, la mère me raconta qu’un an après sa première conversation avec le garçon, il se remit à jouer avec de la ficelle et à rattacher des objets entre eux dans la maison. En fait, il fallait qu’elle aille à l’hôpital se faire opérer et elle lui dit : « Tu joues avec la ficelle et je vois que tu es inquiet parce que je m’en vais, mais cette fois, je ne resterai partie que quelques jours et l’opération qu’on va me faire n’est pas grave. » Après cette conversation, prit fin cette nouvelle période de jeux avec la ficelle.
Je suis resté en contact avec cette famille et l’ai aidée à propos de divers détails concernant la scolarité du garçon et d’autres questions. Maintenant, 4 ans après le premier entretien, le père rapporte que le garçon fait de nouveau un épisode de jeu de ficelle, en relation avec une récente dépression chez la mère. Cette épisode a duré deux mois, et a pris fin lorsque toute la famille est partie en vacances ; en même temps, la situation familiale s’est trouvée améliorée (le père ayant un emploi après une période de chômage). L’état de la mère s’était amélioré aussi. Le père m’a raconté un autre détail intéressant, dans le cadre de notre sujet. Au cours de ce dernier épisode, le garçon avait fait avec de la corde quelque chose que le père jugeait significatif, parce que cela montrait à quel point tout était intimement lié à l’anxiété morbide de la mère. Il rentra un jour et trouva le garçon suspendu la tête en bas à une corde. Il était tout à fait flasque, jouant bien le mort. Le père se rendit compte qu’il ne fallait pas y faire attention et il resta dans le jardin à faire une chose ou une autre ; cela dura une demi-heure, après quoi le garçon en eut assez et mit fin à ce jeu. Il mettait ainsi à l’épreuve l’absence d’angoisse du père. Toutefois, le lendemain, le garçon fit la même chose à un arbre que l’on pouvait facilement voir de la fenêtre de la cuisine. La mère se précipita dehors très effrayée et certaine qu’il s’était pendu.
Voici encore un détail qui peut être important pour la compréhension de ce cas. Quoique ce garçon, maintenant âgé de 11 ans, se développe comme « un dur », il est très timide et rougit facilement jusqu’aux oreilles. Il a un certain nombre d’ours en peluche qui sont ses enfants. Personne ne s’aventure à en parler comme de jouets. Il leur est dévoué, leur manifeste beaucoup d’affection et leur fait des pantalons qu’il coud soigneusement. Son père dit qu’il paraît tirer un sentiment de sécurité de sa famille d’ours qu’il traite comme une mère traite ses enfants. S’il arrive des visiteurs, il les met vite dans le lit de sa sœur, parce qu’il ne faut pas que quelqu’un en dehors de la famille sache qu’il a cette famille. Il faut aussi noter une réticence à déféquer ou une tendance à garder ses selles. Il n’est donc pas difficile de deviner qu’il a une identification maternelle, due à sa propre insécurité par rapport à sa mère et que cela pourrait devenir de l’homosexualité. De même, la préoccupation concernant la ficelle pourrait devenir une perversion.
Commentaire
Il semble utile de faire les commentaires suivants :
La ficelle peut être considérée comme une extension de toutes les autres techniques de communication. Elle relie, de même qu’elle sert à empaqueter des objets, et à rattacher des matériaux fragmentaires. Sous ce rapport, la corde a une signification symbolique pour tout le monde ; une utilisation exagérée de la ficelle peut facilement se rapporter à l’origine d’un sentiment d’insécurité ou à l’idée d’une absence de communication. Dans le cas présent, il est possible de distinguer une déviation de la normale dans la façon dont le garçon utilise la ficelle, et il est important de trouver un moyen de définir le changement qui pourrait conduire à une utilisation pervertie.
Il semble possible d’y parvenir si l’on prend en considération le fait que la fonction de la ficelle change et passe de la communication à un déni de la séparation. En tant que déni de la séparation, la ficelle devient une chose en soi, quelque chose qui a des propriétés dangereuses et dont il faut se rendre maître. Dans le cas cité, la mère semble avoir pu s’occuper de l’utilisation de la ficelle chez le garçon juste avant qu’il soit trop tard, lorsque cette utilisation offrait encore de l’espoir. Lorsque l’espoir fait défaut et que la ficelle représente un déni de séparation, il y a alors un état de choses bien plus complexe, qu’il devient difficile de guérir en raison des bénéfices secondaires qu’apporte la capacité qui se forme chaque fois qu’il faut manipuler un objet pour s’en rendre maître.
Ce cas présente donc un intérêt particulier s’il permet d’observer le développement d’une perversion.
Cette observation montre aussi comment on peut se servir des parents. Chaque fois qu’il est possible de les utiliser, ils peuvent travailler avec une grande économie, et il ne faut pas oublier qu’il n’y aura jamais assez de psychothérapeutes pour traiter tous ceux qui en ont besoin. Cette famille était une bonne famille qui avait traversé une période difficile en raison du chômage du père ; elle avait pu prendre l’entière responsabilité d’une fille arriérée en dépit des immenses inconvénients que cela comporte, sur le plan social et au sein de la famille ; elle avait surmonté les mauvaises périodes de la dépression de la mère, y compris une période d’hospitalisation. Une famille comme celle-ci doit avoir beaucoup de force et c’est en se basant sur cette hypothèse que l’on a décidé d’inviter ces parents à entreprendre la thérapie de leur enfant. Ce faisant, ils apprirent beaucoup eux-mêmes, mais il était nécessaire de les informer de ce qu’ils faisaient. Ils avaient aussi besoin de leur succès pour être appréciés et pour que tout le processus soit verbalisé. Le fait qu’ils avaient sorti leur garçon de cette maladie leur avait donné confiance ; ces parents se sentaient plus capables de faire face, dorénavant, aux autres difficultés qui surgissent de temps à autre.
Résumé
C’est la brève description d’un cas illustrant la compulsion d’un garçon à utiliser de la ficelle, d’abord pour essayer de communiquer symboliquement avec sa mère en dépit de son repli au cours de périodes dépressives, puis en guise de déni de la séparation. Comme symbole du déni de la séparation, la ficelle devint une chose qui était effrayante et il fallait en devenir maître, son utilisation fut alors pervertie. Dans ce cas, la mère fit elle-même la psychothérapie, le psychiatre lui ayant expliqué ce qu’elle avait à faire.
25. L’effet des parents psychotiques sur le développement affectif de leur enfant118
D’après l’exposé fait au cours d’une assemblée générale de l’Association of Psychiatric Social Workers (Association des travailleurs sociaux psychiatriques), nov. 1959. (1961)
Je me propose d’examiner ici les effets de la psychose de l’un des parents sur le développement affectif de l’enfant et sur la famille.
Je prendrai comme point de départ un poème écrit par une fillette de 11 ans ; je ne puis reproduire ce magnifique poème car il a été publié par ailleurs sous le nom de son auteur, mais il trace en une suite de vers courts et avec une économie de mots, un tableau parfait de la vie au sein d’une famille heureuse. Il donne le sentiment d’une famille où vivent des enfants d’âges divers ; des interactions s’établissent, des jalousies sont ressenties mais tolérées ; la famille vibre d’une vie prometteuse. A la fin du poème, la nuit tombe et l’atmosphère est celle du monde extérieur à la maison, tout est laissé aux chiens et aux hiboux. A l’intérieur tout est calme et tranquille, en sécurité. Le poème donne à celui qui le lit ou l’écoute l’impression qu’il est directement issu de la vie de la jeune poétesse ; on se demande d’où elle tirerait sa connaissance s’il en était autrement.
L’histoire d’Esther
Donnons le nom d’Esther à l’auteur. Quelle est son histoire ? Esther est l’enfant nourricier de parents de classe moyenne, intelligents, qui ont adopté un fils et ont maintenant une autre fille en nourrice. Le père a toujours été très attaché à Esther et il montre une compréhension très fine à son égard. Une question se pose : quelle est l’anamnèse antérieure de cette enfant et comment en vient-elle à la sérénité de ce poème rempli de l’atmosphère et des détails de la vie familiale ?
La vraie mère d’Esther était, d’après ce que l’on sait, une femme très intelligente, elle parlait couramment plusieurs langues, mais son mariage tourna mal et elle vécut ensuite avec un « bohème ». Esther fut le résultat illégitime de cette union. Dans les premiers mois de la vie d’Esther, sa mère était donc tout à fait seule. D’après le très bon compte rendu de son histoire écrite par un travailleur social quand elle avait deux ans, je sais que la mère était l’avant-dernière d’une famille nombreuse. Au cours de la grossesse, on conseilla à la mère de se faire soigner sur le plan psychiatrique mais elle n’accepta pas. La mère nourrit l’enfant dès sa naissance et on dit quelle l’idolâtrait. Cet état de choses subsista jusqu’à ce qu’Esther eût 5 mois ; la mère commença alors à se conduire de façon étrange et à avoir l’air bizarre et vague. Après une nuit sans sommeil, elle se mit à errer dans un champ près d’un canal, regardant un ancien agent de police creuser un trou. Elle alla ensuite vers le canal et y jeta le bébé ; l’ancien agent de police ramena immédiatement l’enfant, qui n’avait pas de mal ; mais la mère, à la suite de cet acte, fut arrêtée et fut ensuite internée comme schizophrène à tendances paranoïdes ; Esther fut prise en charge par l’autorité locale à l’âge de 5 mois, et plus tard, à la crèche où elle resta jusqu’à son placement en nourrice à deux ans et demi, on notait qu’elle était « difficile ».
Les premiers mois après son départ de la crèche, la mère nourricière dut faire face à toutes sortes d’ennuis, et pour nous cela signifie que l’enfant n’avait pas encore abandonné tout espoir. Entre autres choses, elle se couchait par terre dans la rue et hurlait. Peu à peu les choses s’améliorèrent, mais les symptômes réapparurent cinq mois après son placement en nourrice, alors qu’elle avait presque trois ans, quand un bébé de six mois fut introduit dans la famille. Ce garçon fut adopté alors qu’Esther ne le fut jamais. Esther ne voulait pas que sa mère nourricière soit appelée « Maman » par le garçon, ni que personne parle d’elle comme la « Maman » du garçon. Elle devint très destructive, puis elle changea et montra une attitude très protectrice à l’égard du petit garçon. La modification se produisit lorsque la mère nourricière lui permit avec beaucoup de sagesse d’être un bébé comme le garçon, la traitant comme si elle avait aussi six mois. Esther utilisa cette expérience de façon constructive et devint capable de jouer à être une mère. Parallèlement, elle établit une très bonne relation avec le père nourricier, relation qui persista. Toutefois, simultanément, la mésentente s’établit de façon plus ou moins permanente entre Esther et la mère nourricière, au point qu’en raison des disputes qui les opposaient, un psychiatre conseilla d’éloigner de la maison pour quelque temps Esther, alors âgée de 5 ans. Peut-être ce conseil n’était-il pas bon, en regardant en arrière et en voyant ce qui se passait. Le père, toujours sensible aux besoins de sa fille, fut l’instrument de son retour à la maison. Comme il le dit, tout ce que l’enfant avait mis de confiance dans la famille nourricière était mort. Cet homme semble être devenu la mère de cette enfant et c’est peut-être là que nous trouvons l’origine de la maladie paranoïde qu’il fit ultérieurement et de son système délirant où sa femme apparaissait dans le rôle de sorcière.
Le développement d’Esther fut constant, malgré l’état de tension perpétuelle entre les deux parents nourriciers, qui sont maintenant séparés et entre lesquels s’est établie une bataille légale ininterrompue. Il s’y ajoute le fait que la mère a toujours préféré ouvertement le garçon adopté, et celui-ci s’est développé assez bien pour la récompenser d’une façon directe en lui rendant son affection.
Telle est, brièvement contée, l’histoire triste et compliquée de l’auteur du poème qui me paraît tout empreint de sécurité et de vie familiale. Voyons ce qui en découle.
Une mère très malade, comme la vraie mère d’Esther, peut avoir donné à son bébé un départ exceptionnellement bon, ce n’est pas du tout impossible. Je pense que la mère d’Esther ne lui a pas seulement donné une expérience satisfaisante en la nourrissant au sein, mais elle lui a donné aussi ce soutien du moi nécessaire aux bébés dans les premiers temps de la vie et qui ne peut être donné que si la mère s’identifie à son bébé. Cette mère avait probablement fusionné avec son bébé à un très haut point. J’émettrai l’hypothèse qu’elle a voulu se débarrasser de son bébé avec lequel elle avait fusionné, avec lequel elle faisait un, parce qu’elle voyait poindre une phase nouvelle qu’elle ne saurait manier, un stade où l’enfant aurait besoin d’être distinct d’elle. Elle ne serait pas capable de suivre les besoins du bébé à ce nouveau stade du développement. Elle pouvait jeter le bébé mais pas s’en détacher. A un moment comme celui-là, des forces très profondes étaient certainement en œuvre et lorsque la femme jeta le bébé dans le canal (choisissant d’abord le moment et le lieu pour que le bébé soit presque certainement sauvé), elle essayait de composer avec quelque puissant conflit inconscient comme, par exemple, sa crainte d’une impulsion à manger son enfant au moment de s’en séparer. Quoi qu’il en soit, le bébé de 5 mois a sans doute perdu à ce moment où il a été jeté dans le canal une mère idéale, une mère qui n’avait pas encore été mordue, répudiée, rejetée, décortiquée, une mère à qui on n’avait pas été volée, qu’on n’avait pas haïe, ni aimée de façon destructrice ; en fait, une mère idéale, un modèle pour l’idéalisation.
Puis vint une longue période dont nous ne connaissons pas les détails, si ce n’est que dans la maison où l’enfant avait été envoyée, elle était restée difficile, c’est-à-dire qu’elle avait sauvegardé une partie de cette bonne expérience première. Elle n’était pas passée à un état de docilité, abandonnant ainsi tout espoir. Beaucoup de choses s’étaient passées lorsque la mère nourricière apparut. Naturellement, à mesure que la mère nourricière se chargeait de signification pour Esther, celle-ci se mit à l’utiliser pour les choses qui lui avaient manqué : mordre, répudier, rejeter, décortiquer, voler, haïr. A ce moment-là, il est certain que la mère nourricière aurait eu grand besoin de quelqu’un qui lui dise ce qui l’attendait, à quoi elle s’engageait, à quoi se préparer. Peut-être essaya-t-on d’expliquer à la mère nourricière ce qui se passait, mais nous n’avons aucune note à ce propos. Elle prit en charge un enfant qui avait perdu une mère idéale, et qui avait eu de 5 mois à 30 mois une expérience confuse ; naturellement, elle prenait en charge un enfant avec lequel elle n’avait pas le lien fondamental issu des premiers soins à l’enfant. En fait, elle ne parvint jamais à établir une bonne relation avec Esther, quoique tout allât bien avec le garçon, et quand plus tard elle prit en nourrice une autre fille, un troisième enfant, elle dit à plusieurs reprises à Esther : « Ça, c’est l’enfant que j’ai toujours désiré. »
Dans la vie d’Esther, c’est le père qui présentait la bonne mère ou la mère idéalisée, et il en fut ainsi jusqu’au moment de la rupture familiale. Peut-être que ce fut la cause de cette scission de la famille : le père était de plus en plus obligé de donner à cette enfant le maternage qui lui était nécessaire, pendant que la mère nourricière était de plus en plus poussée à tenir le rôle d’un persécuteur dans la vie de l’enfant. Ce problème gâta l’existence, satisfaisante par ailleurs, de la mère nourricière qui réussissait bien avec le fils adoptif et la seconde fille.
Il est évident qu’Esther a hérité de sa mère un certain plaisir des mots et son intelligence, et je crois que personne ne la dirait psychotique, en aucune façon. Néanmoins, elle souffre de carence, l’un de ses problèmes est qu’elle vole de façon compulsive. Elle a aussi des problèmes scolaires. Elle vit avec la mère nourricière, qui a à son égard une attitude très possessive et a rendu toute rencontre avec le père presque impossible, et en même temps le père est devenu bizarre et souffre d’une maladie mentale grave avec un délire paranoïde.
Les parents nourriciers savaient que la mère d’Esther était psychotique, c’est-à-dire qu’elle était internée, mais on ne leur communiqua pas les détails parce que l’assistante sociale psychiatrique avait compris qu’ils craignaient qu’Esther hérite de la folie de sa mère. Il est intéressant de voir que le souci de la folie héréditaire dans des cas de ce type paraît masquer le problème beaucoup plus grave de l’effet sur l’enfant de la période passée dans la maison d’enfants, avant qu’elle soit placée en nourrice. Au cours de cette période, du point de vue de l’enfant, sans aucun doute, la confusion a régné là où il y aurait dû y avoir quelque chose de très direct et simple, en fait de personnel.
La psychose
La psychose parentale ne produit pas la psychose infantile. Les choses ne sont pas aussi simples. La psychose ne se transmet pas directement comme les cheveux bruns ou l’hémophilie ; la mère qui allaite ne la transmet pas à l’enfant avec son lait. Ce n’est pas une affection. Bien des psychiatres ne s’intéressent pas tant aux gens qu’aux maladies ; ils les appellent les maladies mentales, et pour ces psychiatres la vie est relativement facile. Mais vous et moi, nous ne sommes pas comme cela. Notre tâche est rendue infiniment complexe par le fait que nous avons tendance à penser à nos malades psychiatriques non comme à des personnes atteintes de diverses maladies mais comme à des gens blessés, dans la lutte que mène l’homme pour son développement, pour son adaptation et pour la vie. Lorsque nous voyons un psychotique, notre sentiment c’est que « sans la grâce de Dieu, ce serait moi ». Nous connaissons cette maladie, dont nous voyons un exemple plus poussé devant nous.
Tâchons d’établir une sorte de classification. D’abord nous distinguerons chez les parents psychotiques les pères des mères, car il y a certains effets qui ne se rattachent qu’à la relation mère-enfant, en raison de son début très précoce ; et s’ils concernent le père, c’est dans son rôle de substitut maternel. Il y a un autre rôle du père plus important, dans lequel il rend humain quelque chose dans la mère et lui retire l’élément qui autrement devient magique, reste en puissance et gâte la qualité maternelle de la mère. Les pères ont leurs propres maladies, et on peut étudier l’effet de celles-ci sur les enfants. Mais naturellement, ces maladies ne retentissent pas sur la vie de l’enfant dans la petite enfance ; il faut d’abord que l’enfant soit assez grand pour reconnaître le père comme homme.
Ensuite, je diviserai, grosso modo, les psychoses sur le plan clinique, en psychoses maniaco-dépressives et en troubles schizoïdes qui vont jusqu’à et y compris la schizophrénie. Avec ces troubles, se range le délire de persécution à un degré variable, soit qu’il alterne avec l’hypocondrie, soit qu’il apparaisse comme une sensibilité paranoïde générale exagérée.
En tentant de classer ces questions d’une façon appropriée à ce court exposé, je commencerai par la maladie la plus grave, pour remonter jusqu’à la santé clinique, laissant de côté les psychonévroses qui ne nous concernent pas ici.
Examinons la schizophrénie et énumérons certaines caractéristiques des schizoïdes. Nous remarquons une chose : une faible délimitation de la frontière entre la réalité intérieure et la réalité extérieure, entre ce qui est conçu subjectivement et ce qui est perçu objectivement. Ensuite, nous notons des sentiments d’irréalité chez le malade. Les schizoïdes fusionnent aussi avec les personnes et les choses plus facilement que les gens normaux et ressentent plus de difficulté à se sentir distincts. En outre, nous remarquons que les schizoïdes réussissent relativement mal à s’établir sur la base d’un moi corporel : la psyché n’est pas clairement liée à l’anatomie et au fonctionnement du corps. La relation psyché-soma, ou son association de travail, est assez faible : ou bien les limites de la psyché ne correspondent pas exactement avec celles du corps. Par ailleurs, les processus intellectuels peuvent s’épuiser d’eux-mêmes. Les hommes et les femmes schizoïdes n’établissent pas facilement des relations, et ils ne les maintiennent pas bien non plus lorsqu’ils les ont établies avec des objets qui leur sont extérieurs, ou qui sont réels au sens ordinaire du mot. Ils établissent des relations selon leurs propres besoins et non en fonction des impulsions des autres personnes. Les parents qui ont ces caractéristiques ont bien des façons subtiles d’aller à un échec avec leurs enfants (sauf dans la mesure où ils confient leurs enfants à d’autres, étant conscients de ce qui leur manque).
Je ne peux illustrer ici tous ces points, mais en voici un exemple :
Une mère schizoïde
Kathleen avait eu un mauvais début en raison de la maladie puerpérale de sa mère. Depuis sa naissance, sa mère et la mère de sa mère avaient presque toujours été plutôt déprimées, et toutes deux avaient eu une authentique dépression. Après la naissance de Kathleen, la mère perdit sérieusement le contact avec la réalité. Lorsqu’elle commença à s’occuper elle-même de son enfant, elle était toujours en retard pour la nourrir et lente dans tout ce qu’elle faisait. Le père, qui se rendait compte de ce qui se passait, ne pouvait pas toujours veiller à ce que l’enfant reçoive les soins comme il convenait ; même lorsque la mère était au mieux, la famille ne savait jamais à quel moment on pouvait espérer avoir un repas : c’était caractéristique de sa façon de faire. Lorsque les deux aînés quittèrent le lycée pour l’université, la mère et Kathleen, qui avait alors 13 ans, commencèrent à éprouver des difficultés dans leur relation. La mère se replia, sortit de la réalité et se déprima. Sa religion devint quelque chose de très bizarre et d’inacceptable pour le reste de la famille ; finalement, il fallut la faire entrer dans un hôpital psychiatrique. Chez Kathleen, qui avait assisté à plusieurs de ses crises aiguës de confusion mentale et parfois de violence, on vit apparaître une aggravation des vagues difficultés qu’elle avait eues au cours de son enfance. Elle ne pouvait aller à l’école parce qu’une partie de la route entre la maison et l’école lui paraissait irréelle ou semblait même manquer. Évidemment, Kathleen avait vivement désiré être un garçon, et il en résulta certaines difficultés à la puberté. Il est évident que c’était en rapport avec la relation particulière qu’elle avait avec sa mère, car en tant qu’être humain distinct elle aimait beaucoup sa mère. Cependant, elle ne pouvait supporter le besoin qu’avait sa mère de la ramener à elle, d’établir une relation basée sur la fusion et l’identification primitive.
Il arriva un moment où Kathleen fut incapable d’aller à l’école malgré tout ce que pouvaient faire des professeurs très compréhensifs. On la savait intelligente et ses professeurs aimaient bien l’avoir dans leur classe, mais tous leurs efforts furent vains. Kathleen avait un cercle d’amis, peut-être pas très étendu, mais ses amitiés étaient profondes et solides et se maintinrent, bien que Kathleen ne pût éviter de laisser voir sa maladie. Les jeux qu’elle avait avec ses amis étaient répétitifs et infantiles, mais ils paraissaient lui convenir, à elle et à ses amis, à la surprise de ceux qui les observaient. Finalement, elle fut incapable de prendre ses repas avec le reste de la famille et lorsque la mère revint de l’hôpital psychiatrique, Kathleen avait souvent peur d’entrer dans la maison ; on la trouva même dans le hangar du jardin, transie de froid, mais incapable de réagir.
On sentait que cette fille pourrait redevenir tout à fait normale en l’espace de quelques semaines si on l’éloignait de sa mère, mais ce n’était pas possible, en raison du besoin très violent, tout en étant inconscient, que celle-ci avait de garder l’enfant très liée à elle et à sa maladie. C’est la raison pour laquelle on ne pouvait guère attendre de compréhension chez la mère. Il était difficile, à qui voulait l’aider, de l’approcher, et le père décida que s’il éloignait Kathleen pour la faire soigner, toute la famille serait ébranlée et cela précipiterait la mère dans une maladie nouvelle et plus grave. Pour le moment, il ne pouvait rien faire d’autre que de laisser sa femme garder Kathleen dans cet état de fusion, quoiqu’il lui fût douloureux de voir l’état de Kathleen empirer et sa fille devenir également une malade mentale. Toutefois, le père put ainsi aider les autres enfants à devenir indépendants, ce qui leur aurait été difficile si la famille n’avait pas été maintenue. Cela me concernait sur le plan professionnel, mais la seule chose que je pouvais faire était de donner mon avis et d’attendre.
Ainsi, on était forcé d’observer l’effet de la maladie mentale d’un parent sur un enfant chez lequel elle couvait et entretenait une maladie alors que les difficultés de cette enfant n’étaient pas si grandes que cela. Dans un cas de ce genre, il faut envisager l’effet qu’aurait la mort de la mère. N’est-il pas possible que la mort d’une telle mère produise une libération que rien d’autre ne pourrait assurer ? En corollaire, il y a peut-être des maladies d’enfants et d’adolescents, et même d’adultes, qu’on ne peut traiter avec succès tant qu’une certaine personne est vivante, une personne qui fusionne avec eux et les maintient dépendants. C’est surtout vrai lorsque cette relation anormale remonte au début même de la vie du malade. J’ai eu des malades dont il n’était pas possible de terminer le traitement (du moins moi je ne le pouvais pas) avant que l’âge amène finalement la mort d’un parent qui avait eu pendant toute la vie du malade une attitude déviée.
Dans l’exemple que je viens de rapporter, l’issue fut plus favorable. Il y avait un an que j’attendais, lorsque la mère me demanda de m’occuper de l’enfant. Ce que je fis ; je la plaçai et la mis en traitement.
Plus d’un an a passé, et on peut maintenant dire que cette fille a une chance de devenir normale. La principale difficulté a été le maniement de la relation entre la mère et ceux qui s’occupent de Kathleen. Cette difficulté a été largement aplanie du fait que j’avais attendu que la mère m’amène Kathleen de son propre gré. A ce propos, la mère a fait des progrès considérables depuis qu’elle s’est décidée à me confier Kathleen.
Séparer un enfant d’un parent malade
Dans la pratique de ma profession, j’ai toujours reconnu qu’il y avait un type de cas où il est essentiel de séparer un enfant d’un parent, principalement si le parent est psychotique ou souffre d’une névrose grave. Je pense à bien des malades, mais me contenterai de décrire brièvement le cas d’une fille ayant une grave anorexie.
Cette fille avait 8 ans lorsque je l’ai ôtée à sa mère, et dès qu’elle en fut séparée, on la trouva tout à fait normale. La mère était dans un état de dépression, qui, à cette occasion, était réactionnelle à l’absence de son mari aux armées. Chaque fois que la mère se déprimait, la fille devenait anorexique. Plus tard, la mère eut un garçon et le même symptôme se manifesta chez lui ; c’était une défense contre le besoin maladif de la mère de prouver son importance en bourrant ses enfants de nourriture. Cette fois, ce fut la fille qui amena son frère. Je ne pus séparer le garçon de sa mère même pour une courte période et il n’a pas réussi à établir une indépendance complète à l’égard de sa mère.
Il arrive souvent que nous acceptions le fait que cet enfant-ci ou celui-là est pris sans espoir de rémission dans la maladie d’un parent et qu’on ne peut rien y faire. Il nous faut admettre ces cas pour sauvegarder notre propre santé mentale.
C’est de diverses façons que ces caractéristiques psychotiques des parents, et surtout des mères, affectent le développement du nourrisson et de l’enfant. Toutefois, il faut se souvenir que la maladie de l’enfant appartient à l’enfant quoiqu’il soit utile de tenir compte des carences de l’environnement dans l’étiologie du cas. Un enfant peut trouver des moyens de se développer normalement en dépit des facteurs défavorables de son environnement, ou il peut être malade malgré de bons soins. Lorsque nous séparons un enfant de ses parents psychotiques, nous savons que c’est avec l’enfant que nous travaillerons et il est rare que nous trouvions que l’enfant est normal lorsqu’il est éloigné d’un parent malade.
La mère « chaotique »
Il existe un état clinique chez la mère qui est très perturbant et affecte sérieusement la vie des enfants. Je veux parler du cas où la mère est dans un état de chaos ; en fait, un état de chaos organisé, c’est là une défense – un état de choses chaotique s’est établi et est toujours maintenu pour masquer indubitablement une désintégration sous-jacente plus sérieuse dont la menace est constante. Les mères dont c’est la maladie sont très difficiles à vivre. Une malade qui a mené à bien une longue analyse avec moi avait une telle mère ; c’est peut-être le type de mère malade le plus pénible pour l’enfant. La famille avait bonne apparence et le père était stable et bienveillant, et il y avait beaucoup d’enfants. D’une façon ou d’une autre, tous les enfants furent affectés par l’état mental de la mère, état très analogue à celui de sa mère à elle.
Ce chaos organisé obligeait la mère à toujours rompre tout en fragments et à faire intervenir une série infinie d’interruptions dans la vie des enfants. De toutes sortes de façons, et surtout dès que les mots purent être utilisés, cette mère n’a pas cessé d’embrouiller tout pour ma malade et elle n’a jamais rien fait d’autre. Elle n’était même pas toujours mauvaise mère. Parfois elle était très bonne mère, mais y mêlant toujours des désordres et des actions véritablement traumatiques. Lorsqu’elle parlait à l’enfant, elle employait des jeux de mots, des galimatias de phrases confuses et des semi-vérités, de la science fiction et des faits maquillés en produit de l’imagination. Elle fit les plus grands ravages. Ses enfants furent tous touchés et le père était impuissant et ne put que s’enfouir dans son travail.
Les parents dépressifs
J’en viens maintenant un peu plus longuement à la dépression, qui peut être soit une maladie chronique, ne laissant au parent qu’une qualité d’affect appauvrie, soit une maladie aiguë apparaissant par phases, avec un retrait plus ou moins brusque de rapport. La dépression à laquelle je me réfère maintenant n’est pas tant schizoïde que réactionnelle. Lorsqu’un petit enfant est à un stade où il a besoin que sa mère soit préoccupée par les soins infantiles, cela peut être très perturbant de trouver tout à coup la mère préoccupée par quelque chose d’autre, quelque chose qui appartient simplement à la vie personnelle de la mère. Un jeune enfant dans cette situation se sent infiniment abandonné. Dans le cas qui suit, on peut voir ce facteur opérer à un stade plus tardif, l’enfant ayant deux ans.
Tony avait l’obsession de la ficelle lorsqu’il me fut amené à sept ans ; il était sur le point de devenir un pervers dangereusement habile et il avait déjà joué à étrangler sa sœur. Cette obsession cessa lorsque la mère, sur mon conseil, parla avec lui du sentiment qu’il avait de la perdre. Ce sentiment provenait de plusieurs séparations précoces. La séparation la plus dure, celle qui était chargée de sens, avait été la dépression de la mère lorsqu’il avait deux ans.
Une phase aiguë dans la maladie dépressive de la mère la sépara de lui de la façon la plus effective et toute réapparition de sa dépression plus tard a causé plus que toute autre chose une recrudescence de l’obsession de Tony avec la corde. Pour lui, la ficelle est la dernière ressource, ce qui joint les choses qui paraissent séparées !119
Cf. « La ficelle », supra, p. 316.
Ainsi, ce fut une crise de mélancolie dans une dépression chronique chez une excellente mère au sein d’un bon foyer qui produisit la carence ; celle-ci, à son tour, amena le symptôme actuel dans le cas de Tony.
Avec certains parents, d’humeur maniaco-dépressive, on trouve ces oscillations à l’origine des troubles des enfants. Il est surprenant de voir à quel point même les petits enfants apprennent à jauger l’humeur des parents. Ils le font au début de chaque journée, et parfois ils apprennent à rester attentifs à l’expression de la mère ou du père presque tout le temps. Je pense que plus tard ils regardent le ciel ou écoutent les prévisions météorologiques à la radio.
En voici un exemple, celui d’un garçon de 4 ans très sensible, d’un tempérament très analogue à celui de son père. Il jouait par terre avec un train dans ma salle de consultation, tandis que sa mère et moi parlions de lui. Tout à coup, il dit sans lever la tête : « Docteur Winnicott, es-tu fatigué ? » Je lui demandai ce qui lui faisait croire cela et il répondit : « Ta figure » – ainsi, il m’avait donc bien regardé en entrant. En fait, j’étais très fatigué, mais j’avais espéré le cacher. La mère dit que c’était caractéristique chez lui de jauger les gens, parce que son père (un excellent père, médecin généraliste) était un homme qu’il fallait bien jauger avant de pouvoir jouer avec lui sans contrainte. En fait, il était souvent fatigué et plutôt déprimé.
Donc, les enfants peuvent faire face aux oscillations d’humeur des parents en les observant bien, mais c’est l’impossibilité de prévoir les sautes d’humeur de certains parents qui peut être traumatique. Une fois que les enfants ont dépassé les premiers stades de dépendance maximale, il me semble qu’ils peuvent se plier à presque n’importe quel facteur contraire, à condition qu’il reste constant ou puisse être prévu. Naturellement, les enfants très intelligents sont avantagés par rapport aux autres, moins intelligents, dans ce genre de prévisions. Mais parfois nous remarquons que les capacités intellectuelles des enfants très intelligents ont été surmenées ; l’intelligence a été prostituée et utilisée à prévoir des humeurs et des tendances parentales complexes.
Les parents malades comme thérapeutes
Un autre point à noter : la maladie mentale sérieuse n’empêche certainement pas les mères ou les pères de chercher de l’aide pour leurs enfants au moment voulu.
Perceval, par exemple, vint me voir lors d’un épisode psychotique aigu alors qu’il avait 11 ans. Son père était schizophrène depuis l’âge de 20 ans ; c’était le psychiatre du père qui m’adressait ce cas. Le père avait maintenant plus de 50 ans et il avait trouvé un modus vivendi avec sa maladie mentale chronique. Il fut très sensible à la souffrance de son fils lorsque celui-ci tomba malade. La mère de Perceval était elle-même une schizoïde ayant un sens de la réalité très pauvre ; néanmoins, elle put soigner son fils pendant le premier stade de la maladie, jusqu’à ce qu’il soit assez bien pour être soigné hors de chez lui. Il fallut trois ans à Perceval pour se remettre de sa maladie personnelle, qui était étroitement liée à la maladie de chacun de ses parents.
J’ai cité ce cas parce que j’ai pu utiliser les deux parents, quoiqu’ils fussent malades, ou bien en raison même de leur maladie, pour faire passer à Perceval le premier stade critique. La mère se transforma en une excellente infirmière psychiatrique et elle permit à la personnalité de Perceval de se fondre dans la sienne exactement de la façon voulue. Je savais qu’elle ne pourrait pas le faire longtemps et lorsqu’au bout de six mois, je reçus le S.O.S. attendu, je plaçai immédiatement Perceval hors de chez lui, mais le principal avait été fait. Le père, avec son expérience de la schizophrénie, était capable de tolérer l’extrême folie du garçon et la mère étant schizoïde participa à sa maladie jusqu’au moment où elle commença à avoir besoin à nouveau de soins psychiatriques pour elle-même. Évidemment, à mesure que le garçon se remettait, l’une des choses qu’il eut à apprendre, c’est que son père et sa mère étaient eux-mêmes malades ; il le supporta. C’est maintenant un adulte en bonne santé, et il le doit en grande partie à ses parents, si malades qu’ils soient.
Et que diriez-vous de cette histoire qui me vient de la consultation à l’hôpital ?
Le père de cette famille a un cancer, et non un trouble mental. Les médecins l’ont miraculeusement tenu en vie depuis 10 ans malgré son cancer. En conséquence, sa femme, mère de nombreux enfants, n’a pas eu de vacances depuis quinze ans, et elle a abandonné tout espoir. Elle se contente d’exister, complètement absorbée par les soins à donner à son mari alité, et par le travail de la maison, qui est sombre, trop petite et déprimante. Elle se sent très coupable, chaque fois que quelque chose ne va pas et lorsqu’un autre enfant quitte la maison. Un des garçons est devenu alcoolique dans l’adolescence, mais les autres enfants vont bien. Le seul bonheur dans la vie de cette mère provient de son travail, car elle travaille de 6 à 8 heures tous les matins. Elle prétend qu’elle sort pour gagner un peu, mais c’est pour changer de décor, c’est sa seule récréation. Il semble que le cancer du père soit une sorte de démon qui gâte effectivement la vie de toute la famille. On ne peut rien faire parce que le cancer siège à la tête du lit paternel, démon suprême, ricanant et tout-puissant.
Cet état de choses est terrible, mais il me paraîtrait pire encore dans une famille où l’un des parents, tout en étant en bonne santé physique, présenterait un trouble mental d’ordre psychotique.
Les stades du développement et la psychose parentale
Dans la théorie qui sous-tend ces considérations, il faut toujours garder présent à l’esprit le stade de développement atteint par l’enfant au moment où entre en œuvre le facteur traumatisant. L’enfant peut être presque entièrement dépendant, fusionné avec la mère, ou bien sa dépendance peut être ordinaire et il tend alors peu à peu à son indépendance ; ou bien il peut avoir déjà acquis quelque indépendance. Nous pouvons examiner l’effet de parents psychotiques selon ces stades et classer les maladies des parents, grosso modo, comme suit :
Parents très malades. Dans ce cas, d’autres personnes assument la charge des jeunes enfants et des enfants.
Parents moins malades. Il y a des périodes au cours desquelles d’autres doivent prendre soin des enfants.
Ceux qui ont une santé qui leur permet de protéger leurs enfants de leur maladie et de demander de l’aide.
Ceux dont la maladie englobe l’enfant, de sorte que rien ne peut être fait pour l’enfant sans violer les droits qu’un parent a sur son enfant.
Pour ma part, je ne désire pas que les enfants soient légalement retirés à leurs parents, sauf si la conscience de la société est alertée par la cruauté ou l’abandon total. Mais je sais qu’il arrive qu’on ait à décider si l’on retire les enfants aux parents psychotiques. Chaque cas doit faire l’objet d’un examen très attentif.
26. De la régression considérée comme une thérapie (1963)
Cas d’un jeune garçon dont la dépendance pathologique fut soignée de façon adéquate par ses parents120
Paru in Brit. J. Med. Psychol. (1963), 36.1.
Ces notes concernent le cas d’un jeune garçon dont l’une des caractéristiques du développement affectif était une tendance à régresser vers une position de dépendance vis-à-vis de son entourage familial. Les parents furent à même de traiter les manifestations régressives de façon adéquate et les transformèrent de la sorte en une expérience thérapeutique positive.
L’intérêt de ce cas, c’est que son processus a un rapport étroit avec les épisodes régressifs qui caractérisent la vie de n’importe quel enfant élevé dans un entourage familial adéquat, c’est-à-dire où il n’est question de troubles psychiques ni pour l’enfant, ni pour la famille.
Le traitement repose sur six consultations d’une heure, espacées de la façon suivante :
Âge du garçon
(né en octobre 1953).
12/07/55
21 mois
12/10/55
24 mois
08/02/56
28 mois
06/02/57
3 ans 1/2
Intervalle
17/10/61
8 ans
1er février 1962
8 ans 1/2
Cecil fut envoyé à mon cabinet par la puéricultrice d’un jardin d’enfants de la banlieue londonienne.
J’eus d’abord un entretien avec le père, vraiment inquiet pour son enfant, et qui saisissait bien l’ensemble de la situation. Pendant l’entretien, qui dura une heure, il me fit le récit de la vie de Cecil.
Sa famille. Deux enfants étaient issus du mariage : Cecil (21 mois) et Kenneth (1 mois), actuellement au sein. D’après la description du père, la mère était « intelligente, mais pas toujours facile ». Cecil était né normalement (3 kg 150) et avait été nourri au sein pendant 8 mois. Il avait de l’appétit et avait été nourri « à la demande ». En fait, il était plutôt glouton et avait tendance à s’éveiller au bout d’une heure si bien que, depuis l’âge de six semaines, il n’était pas très bon dormeur. Pour cette raison, il avait été envoyé en consultation hospitalière, où on lui avait donné du chloral. Dans l’ensemble, durant cette première période de sa vie, il était heureux et avait commencé à jouer de bonne heure. Il était devenu facile et le sevrage, à 8 mois, n’avait pas présenté de difficultés.
Le père me dit que sa femme s’était montrée plus compétente avec Kenneth, qui poussait très bien depuis le début, qu’avec Cecil, laissant entendre qu’il y avait eu une difficulté réelle avec Cecil dans les premières semaines. A 10 mois, Cecil mettait des cubes l’un sur l’autre. Il s’était assis et avait marché à l’âge normal. A 21 mois, il ne prononçait pas de mots.
Les premiers symptômes. Le père essaya ensuite de décrire la difficulté pour laquelle il me consultait. Il me dit qu’à l’âge de 13 mois, en novembre 1954, Cecil avait changé et il reliait ce changement au fait que sa femme était devenue enceinte le mois précédent et qu’elle était sujette à des angoisses au début d’une grossesse. C’est ainsi qu’à 13 mois Cecil avait commencé à revenir à ce que le père décrivit comme ses difficultés de bébé, l’insomnie en particulier et, d’une façon générale, un manque de confiance dans la mère. Il s’avéra nécessaire que soit le père, soit la mère, fussent présents à ses côtés. A la même époque il cessa de s’intéresser à ses jouets. Toutes les nuits, il s’éveillait plusieurs fois et le père ou la mère allait le voir. Il criait en s’éveillant. Sur un plan positif, il mangeait bien, poussait normalement et commençait à s’intéresser à la musique.
La propreté. Cecil s’était montré capable d’utiliser le pot quand il en avait envie, mais durant cette période (qui avait commencé à l’âge de 13 mois), il avait renoncé à l’utiliser. Il ne portait pas de couches et faisait pipi par terre chaque fois qu’il en avait besoin. Les parents n’étaient pas stricts à cet égard.
Le second enfant était né à la maison cinq semaines avant cet entretien avec le père. Cecil avait alors 20 mois. Au cours des trois semaines précédant l’arrivée du bébé, les symptômes présentés par Cecil avaient empiré : il avait de la difficulté à s’endormir, se réveillait en criant et il commençait à manifester une résistance lorsqu’il était question de le coucher. La nuit précédant la consultation, il avait crié pendant trois quarts d’heure, repoussant tout, tapant du pied et se donnant des coups. Il avait des crises de ce genre à peu près tous les jours, quelquefois deux par jour.
Avant l’arrivée du bébé, les parents avaient essayé de dire à Cecil ce qui allait se passer, mais il ne leur avait pas semblé qu’il comprenait. Lorsque le bébé était arrivé, il « n’avait pas manifesté d’intérêt ». Ou bien, s’il le regardait, il voulait lui mettre le doigt dans le nez ou dans les oreilles et il emmenait ses parents voir quelque autre chose. Pendant la même période, il désirait qu’on le mette dans un landau ou dans un berceau.
Phénomènes transitionnels. Lorsque je me mis à poser les questions de routine, le père me dit que Cecil avait d’abord sucé son poing, puis un pouce, mais seulement avant de s’endormir. Il n’aimait pas avoir un objet particulier. Au cours du dernier mois cependant, c’est-à-dire depuis la naissance du bébé, il avait sucé son pouce toute la journée, surtout au moment où le bébé était nourri Cecil n’avait pas vraiment essayé de prendre le sein, mais il avait été très content d’être nourri au moment où le bébé était nourri. Le père me dit aussi qu’il avait presque cessé de jouer. Il se désintéressait de l’eau et du sable et ses jouets avaient perdu de leur importance. De temps en temps, il était triste, s’asseyait et suçait son pouce. D’un autre côté, il avait manifesté un intérêt récent et très positif pour la musique et il aimait faire du travail ménager, faisant semblant de faire la vaisselle et de passer l’aspirateur.
Au début, le généraliste avait amélioré l’état de Cecil, mais maintenant les médicaments n’agissaient plus.
A ce stade dans l’entretien, je réalisais que j’avais été consulté par téléphone par un confrère quant au traitement de ce cas précis. Le père me dit que leur docteur leur avait conseillé de prendre une nurse pour Cecil. Cela m’amusa de découvrir, alors que je contredisais fortement cet avis, que j’étais en contradiction avec moi-même ; je me rendis compte qu’un avis donné à distance peut être très différent de ce que l’on fait lorsqu’on a un contact réel. Les parents avaient essayé une nurse mais, très vite, Cecil avait refusé de la laisser supplanter les parents bien qu’il ait paru lui être attaché.
Commentaire. Maintenant que j’étais en contact direct avec le cas, l’idée s’imposa à moi de mettre ces parents en mesure de soigner eux-mêmes la maladie de leur enfant. Je tins compte du fait que, mis à part les troubles qu’il présentait, Cecil était d’une nature aimante et plutôt douce et qu’il commençait même à témoigner de l’affection pour le bébé. S’il était couché dans le lit des parents, il était capable de bien dormir, sauf dans le cas de l’une de ces crises de pleurs auxquelles, à ce moment-là, il n’y avait aucun remède.
Selon le père, le schéma des troubles très précoces des premières semaines semblait avoir été réactivé de façon aiguë au cours de cette période qui avait commencé en novembre avec le début des angoisses de la mère au sujet de sa grossesse.
Après la consultation, j’écrivis la lettre suivante à mon confrère :
« Cet enfant, qui a commencé à changer en octobre de l’année dernière, au moment où la mère a réalisé qu’elle était enceinte (elle est toujours plus anxieuse au début d’une grossesse), se trouve dans un état régressif plutôt sérieux, mais son appétit et son état de santé ne sont pas très affectés. Des deux parents, le père au moins, semble capable de répondre aux besoins de l’enfant. Vous serez sans doute d’accord avec moi que, si les parents n’étaient effectivement pas à la hauteur de leur tâche, il faudrait confier cet enfant à une nurse. Peut-on dire, à l’heure actuelle, que les parents ne savent pas satisfaire les besoins particuliers de cet enfant ? Je serais plutôt d’avis qu’il n’y a pas de carence parentale pour le moment et il est possible que les parents soient capables de lui faire surmonter les troubles présents.
Il n’y a aucun doute que l’enfant, qui n’a pas l’air d’accorder de l’attention à la naissance du bébé et qui y est attaché, a été cependant très affecté par le changement d’attitude de la mère en octobre de l’année dernière lorsqu’elle est devenue enceinte.
Les parents envisageraient une psychothérapie pour l’enfant, même si cela devait troubler de façon considérable la routine familiale. J’ai été d’avis d’attendre la fin des vacances pour prendre une décision à ce sujet. »
Le 14 juillet 1955, je reçus la lettre suivante du père :
« Votre avis au sujet de Cecil nous a fait envisager avec plus de confiance la possibilité de l’aider nous-mêmes comme nous le souhaitons. Ainsi que vous le suggérez, nous vous écrirons à nouveau vers le 20 août. »
Cette lettre confirmait mon idée que le père et la mère désiraient s’occuper eux-mêmes de Cecil, si je voulais bien les aider. Je leur répondis la lettre suivante, le 25 juillet :
« Je suis maintenant certain que si vous êtes en mesure de vous occuper vous-mêmes de Cecil cette solution sera beaucoup plus satisfaisante que celle d’avoir recours à une aide extérieure. D’un autre côté, si cela s’avérait nécessaire, il ne faudrait pas craindre d’adopter une solution différente. Depuis l’entretien que nous avons eu ensemble, je me suis senti enclin à vous encourager à essayer de le soigner vous-mêmes. »
Dans sa lettre du mois d’août, le père me fit part de progrès, me donnant bien les détails que j’avais besoin de connaître :
« Vous vous rappellerez que vous m’avez demandé de vous écrire pour vous donner des nouvelles de notre fils Cecil à la suite de notre entretien de juillet.
« Au cours des 3 ou 4 dernières semaines, il a généralement paru plus heureux, exception faite de quelques journées où il s’est montré triste. La nourriture, le jeu, le sommeil, la bonne volonté générale s’améliorent ou se détériorent ensemble. Il couche dans mon lit. Il ne se réveille plus qu’une ou deux fois par nuit, se lève quelquefois et pleure, mais cela dure moins longtemps qu’auparavant. Le matin, et après la sieste auprès de ma femme, il se réveille maintenant presque toujours sans pleurer. Il ne va pas se coucher normalement, mais aime grimper dans son lit et en ressortir plusieurs fois, s’endormant souvent par terre.
« Il joue plus qu’il ne le faisait ; il aime toujours passionnément la musique et il danse en l’écoutant ; il aime beaucoup regarder des livres d’images. Il ne parle pas encore, mais a une gamme de sons plus étendue.
« Il est quelquefois très bruyant et rit beaucoup. A d’autres moments, il est très calme, paraît triste et suce alors son pouce. Il a souvent l’air pâle et fatigué.
« Je serais heureux s’il vous était possible de voir Cecil et ma femme. Nous désirons savoir si des soins particuliers devraient être envisagés ou si vous pensez qu’il peut se développer d’une façon heureuse sans que cela soit nécessaire. J’aimerais beaucoup que ma femme vous voie car je pense qu’elle a perdu confiance sans raison et je crois que cela nous aiderait beaucoup si vous pouviez lui donner une idée générale de la situation. »
Je fis donc le nécessaire pour rencontrer la mère de Cecil.
Consultation avec la mère – 12 octobre 1955
La mère vint avec Cecil qui, presque tout le temps de la consultation, dormit sur ses genoux. A l’époque, il avait deux ans et son frère quatre mois.
Peu à peu, la mère me donna sa version des faits, qui était très analogue à celle du mari. Elle me dit que Cecil était maintenant plus heureux et qu’il dormait mieux. De temps en temps, il se mettait en colère, ou bien devenait difficile à l’heure des repas du bébé qui était encore au sein.
Elle me parla ensuite des changements intervenus chez Cecil pour lesquels ils venaient me consulter. Avant l’âge d’un an, il avait joué normalement, mais n’en avait plus été capable par la suite.
A ce moment de la consultation, Cecil s’éveille suffisamment pour étendre la main et mettre un doigt dans la bouche de sa mère pendant qu’il suce son pouce.
La mère énuméra les détails de ce qui s’était passé en novembre, deux mois après la conception de Kenneth, alors qu’elle ne se sentait pas bien et que Cecil (alors âgé de 13 mois) avait commencé à changer. Cecil avait cessé d’utiliser le pot, redevenait bébé, voulait le landau et insistait pour être baigné de la façon dont les petits bébés le sont. Il jouait à préparer le berceau comme sa mère le fait pour un bébé et maintenant (à deux ans) il faisait la même chose avec une poupée. Récemment (me dit la mère), il s’était mis en colère à plusieurs reprises, donnant des coups au bébé et à sa mère. Elle reconnut que c’était un progrès par rapport à la position où il voulait être traité en bébé lui-même. Elle me dit qu’elle était très occupée avec le nouveau bébé et qu’au début, Cecil en avait pris ombrage. Lorsque ses relations avec elle étaient tendues, il se montrait capable de relations affectueuses avec le père. Maintenant (à deux ans), il s’amusait, mais ne jouait cependant pas de son propre chef, c’est-à-dire qu’il ne se servait pas de ses jouets comme il le faisait avant de tomber malade. Il aimait la propreté d’une façon « presque obsessionnelle » et était très heureux qu’on lui permette d’aider à faire le ménage et la cuisine. Avec un peu d’aide, il était capable de s’habiller seul et il mangeait normalement.
En réponse à l’une de mes questions, la mère me dit que Cecil avait eu un ours en peluche depuis sa toute petite enfance, mais qu’il ne lui avait jamais prêté grande attention. Il possédait maintenant une drôle de poupée négrillonne qui avait pris à ses yeux une importance toute particulière : « Il lui parle », dit-elle, « émet des sons à son intention, la met au lit et la nourrit par le nombril ».
Ce qui l’inquiétait surtout, à l’heure actuelle, c’était que Cecil ne parlait pas. Il se faisait cependant comprendre et comprenait tout. Il ne se trouvait aucun enfant dans le voisinage pour partager ses jeux.
Cecil avait une bonne tonicité musculaire et recommençait à aimer se baigner, jouant avec les robinets et jouant avec l’eau dans l’évier.
Les étrangers qui venaient chez lui le rendaient anxieux et il se tenait alors près de sa mère. Il se mettait à sucer son pouce et n’établissait pas de contacts avec eux. La mère me dit que le père ne s’était jamais mis en colère contre Cecil et qu’il avait beaucoup de patience. Toute la semaine, le père étant absent, Cecil avait tendance à pleurnicher, ce que la mère interprétait comme un désir de le revoir et il arrivait que cela l’agace. Elle aurait peut-être préféré que le père soit plus ferme parce que c’était en l’absence du père que les ennuis apparaissaient plutôt et que, lorsqu’il était présent, Cecil allait à lui et non vers elle. Lorsqu’il s’éveillait la nuit, il avait tendance à s’accrocher à son père plutôt qu’à elle.
A la suite de cette consultation, j’écrivis une lettre à mon confrère en date du 13 octobre :
« Je vous écris à nouveau au sujet de cet enfant. Il ne parle pas encore. D’un autre côté, il y a de grands signes de progrès et je pense que la mère se tire de façon satisfaisante du difficile problème de faire progresser son aîné en même temps qu’elle élève le second. Cecil émerge graduellement de son besoin d’être comme le bébé et il a même été capable d’exprimer sa colère contre lui et la mère lorsqu’ils sont ensemble. Il résout partiellement son problème en s’identifiant à la mère ; il s’intéresse au travail de la maison auquel il coopère très bien et il traite ses poupées exactement de la façon dont le bébé est traité. Un bon signe est qu’il a maintenant, pour la première fois, adopté un objet, une poupée, et il s’intéresse également à l’ours qu’il possède depuis sa toute petite enfance mais qui ne l’intéressait pas jusqu’à présent. A certains moments, il suce encore son pouce.
« Il semble heureux et capable d’apprécier la compagnie d’une aide familiale temporaire. Il est obsédé par le besoin de nettoyer et de jouer avec l’eau. Il s’habille presque tout seul ; il mange bien, il ne joue pas avec ses jouets et cela reste un symptôme majeur car, jusqu’en novembre dernier, il savait bien jouer avec ; c’est à ce moment-là qu’il est tombé malade, en réaction aux changements intervenus chez sa mère.
Il dormait lorsqu’il est arrivé chez moi et il n’a pas cessé de dormir pendant presque toute la consultation. Sans tout à fait s’éveiller, il a mis un doigt dans la bouche de sa mère alors qu’il avait son pouce dans la sienne. A la fin, il s’est réveillé et s’est comporté comme un enfant intelligent. Il avait l’air encore endormi, mais il a joué avec un jouet que je lui ai donné et il l’a emporté. Il n’a pas encore prononcé un mot qu’on puisse reconnaître, mais il parle à ses poupées dans son propre langage ; il comprend tout et se fait comprendre.
« Son corps est plutôt bien développé et je pense que sa tonicité musculaire est satisfaisante.
« Je pense que vous verrez, d’après ces notes, que le risque que j’ai pris en conseillant à la mère de s’occuper elle-même de cet enfant peut s’avérer justifié. Il subsiste encore un trouble du sommeil mais Cecil ne se réveille généralement qu’une fois, ce qui n’est pas trop mal. Il va se coucher volontiers et s’éveille gaiement le matin.
« Un facteur important, qui a un rapport avec la nervosité de la mère, c’est la nature douce du père. Il coûte à celui-ci de donner des ordres ou de se mettre en colère. La mère me dit que c’est toujours elle qui est forcée de se mettre en colère. A cet égard, les week-ends sont pénibles alors que le père est à la maison, que l’enfant pleurniche tout le temps, qu’il s’accroche à lui et repousse la mère. Au cours de la semaine, le père absent, il n’est pas difficile ; il ne pleure généralement pas et paraît heureux.
Il y a encore beaucoup à faire pour cet enfant, mais je crois qu’il a une chance de devenir normal, si nous prenons le mot normal dans un sens plutôt large. »
D’octobre 1955 à février 1956
Je revis la mère et Cecil le 8 février. Le père vint également.
Il me fut dit que le bébé (âgé de 8 mois) avait souffert d’eczéma mais qu’il poussait bien par ailleurs et qu’il était encore nourri au sein. Dans l’ensemble, Cecil (qui avait maintenant 2 ans et 4 mois) paraissait heureux et il avait commencé à utiliser des mots d’une syllabe. Pendant que je parlais aux parents, Cecil suçait son pouce, son autre main dans le sac de sa mère121
Cette attitude est à comparer avec le comportement de Cecil au cours de la consultation du 12 octobre. Le sac de la mère remplaçait maintenant la bouche..
Il me fut rapporté que Cecil jouait davantage, mais veillait toujours à ce que sa mère soit présente et prête à s’occuper de lui. Il avait commencé à s’intéresser un peu au bébé, lui témoignant même occasionnellement de l’affection, cependant qu’à d’autres moments il montrait que ce bébé l’ennuyait. Les repas se prenaient de façon plus calme et il n’insistait plus pour les prendre avec les parents. Une relation affectueuse s’était de nouveau établie avec la mère, tandis que demeurait la relation très positive avec le père. Il était maintenant capable d’être heureux en présence de ses deux parents et supportait que le père le quitte sans être malheureux. Il utilisait de nouveau le pot pour la défécation.
Il pouvait maintenant communiquer des idées complexes ou des ordres. Par exemple, il lui arrivait de montrer ses lacets défaits. Si la mère ne les renouait pas, il disait alors : « Défaits ».
A ce moment-là de la consultation, Cecil, tout en suçant son pouce, découvrait les jouets dans la pièce. Les clefs de sa mère étaient tombées à terre et il prit une clef pour la mettre dans la serrure de son sac.
Il avait voulu emmener sa poupée. La mère me dit cependant : « Elle ne l’intéresse pas tant que cela. » Dernièrement, il avait beaucoup moins sucé son pouce.
Pendant que nous parlions, Cecil avait sorti tout l’argent du sac de sa mère122
Attitude à comparer avec le comportement précédent : (a) le doigt dans la bouche de la mère et (b) dans le sac, et avec le comportement ultérieur : vol d’argent.. Durant toute la consultation, il manifesta un intérêt latent pour les jouets qui se trouvaient chez moi. Il était évident qu’il s’y intéressait mais que quelque chose l’empêchait d’y toucher. Il prit un bouton dans le porte-monnaie de sa mère et le lui donna. La mère dit : « Il vient de mon manteau », mais elle ne le prit pas, détail qui révèle ce petit rien qui rendait difficile à la mère de communiquer au niveau le plus primitif.
La mère me dit que Cecil continue à se servir du lit de ses parents. Il y a un petit lit pour lui dans leur chambre. Il semble qu’il leur soit encore difficile de sortir ensemble le soir car, à partir de 9 heures, Cecil peut se réveiller et il s’attend à les trouver à la maison.
Le 9 février, j’écrivis à nouveau à mon confrère.
« Je vous écris pour vous tenir au courant des progrès de Cecil. Il a maintenant l’air d’un enfant normal. Il utilise un grand nombre de mots et s’exprime librement, bien que sans faire de phrases. Il joue seul et il n’est pas tout le temps obsédé par le désir de se mettre dans une position infantile par rapport à sa mère. S’il n’existait pas quelques symptômes résiduels, il pourrait passer pour normal. Tout en étant bien meilleures, les nuits sont encore troublées. Il supporte maintenant de voir ses parents ensemble et laisse son père partir au travail sans difficulté. Par ailleurs, il a besoin de dormir dans le lit de ses parents, son père tourné tout le temps vers lui, ce qui signifie que les parents ne peuvent jamais se retrouver. Pour la mère, cela constitue une frustration très grande. Les parents veulent bien supporter cet état de choses pendant quelques mois encore si on les assure que le sacrifice en vaut la peine.
La technique adoptée, qui consiste pour ainsi dire à le « gâter », semble avoir eu un bon effet ; de plus, la mère me dit qu’elle devient peu à peu capable d’échanges plus directs et que les effets de ce changement se font sentir dans sa relation avec le plus jeune enfant qui, à propos, souffre d’eczéma mais est normal par ailleurs. »
Le contact suivant avec les parents eut lieu par lettre, cette fois de la mère (2 juillet 1956). Dans cette lettre, la mère faisait part de la complication apportée par le comportement agressif de Cecil envers son frère. Cette agressivité témoignait de deux choses : c’était, d’une part, la preuve d’un développement sain chez Cecil, de l’autre, pour le frère, c’était un désavantage. Je répondis aux parents la lettre suivante en date du 4 juillet 1956 :
« Votre désir de soigner l’enfant à la maison semble avoir trouvé sa justification. Je ne pense pas que je puisse faire beaucoup au sujet des symptômes résiduels. Il doit être très difficile d’admettre que Cecil a lieu de détester son frère. Il est sans doute également attaché à lui et s’il n’était pas là pour être détesté, il n’aimerait pas cela non plus. Vous avez raison de ne pas le faire se sentir coupable du moment que vous évitez que le frère n’en souffre. Toutefois, pourquoi ne saurait-il pas que son comportement vous entraîne à prendre le parti du frère ? Cela doit être très pénible que l’enfant partage encore votre lit la nuit, mais si vous pouvez supporter encore cette situation, c’est peut-être, à mon avis, le meilleur moyen de traiter son état en attendant de voir les résultats. »
La mère reprit contact avec moi le 6 février 1957. Cecil était alors âgé de 3 ans et demi.
Elle vint seule et, au cours de la demi-heure qu’elle passa dans mon bureau, me fit part d’un changement notable. Non seulement Cecil avait grandi, mais il était aussi plus heureux. Elle se plaignit néanmoins du fait qu’il ne voulait pas rester dans son lit. Son mari et elle n’avaient pas passé une seule nuit sans lui. Pour avoir une vie sexuelle, ils devaient s’accommoder de ce que Cecil restait maintenant dans son lit depuis son coucher jusqu’à deux heures du matin. « Cecil pense qu’il a le droit d’être dans le lit de ses parents et il en parle. » « Lorsque nous lui disons que nous en avons assez, il répond : “Quand je serai grand123
A comparer avec la phrase élaborée de la
Auteur inconnu
2015-08-16T21:05:04
Ref !
page 346..” » Il dormait à côté de son père ou à leurs pieds en travers du lit. La mère me dit qu’elle l’aimait beaucoup, mais que par moments elle était exaspérée. « Dans l’ensemble, les choses sont plus faciles avec Kenneth. »
La famille avait maintenant déménagé et il y avait davantage d’enfants dans le nouveau voisinage, y compris une petite fille de 5 ans. Pourtant Cecil n’avait pas d’amitié stable. La mère me dit que son envie de jouer était variable : « Il se réjouit des visites d’enfants, mais, lorsque les enfants sont là, il peut devenir impossible. » De la même façon, il est impossible de prédire ses rapports avec son frère. « En résumé, dit-elle, le caractère de Cecil a deux facettes ; il est heureux et joyeux, ou possessif et jaloux. Dans le dernier cas, il a tendance à jouer seul et à imaginer qu’il est un ouvrier ou quelqu’un de ce genre. »
Pour s’habiller, il choisissait de s’habiller plus comme une fille que comme un garçon et, d’une façon évidente, enviait le rôle de la fille. Il continuait à sucer son pouce et ne possédait pas d’objets auxquels il accordât une valeur particulière, si ce n’est qu’il adoptait de nombreux ours et les conservait dans un landau. Il était toujours très attaché à son père. Il avait une phobie des docteurs depuis qu’il avait vu vacciner son frère et qu’il l’avait entendu hurler. Il se grattait partout, mais sans provoquer d’éruption. Ses parents présents, il s’endormait facilement, mais seul, il restait éveillé, se grattant avec plaisir jusqu’à ce qu’il saigne. La mère n’avait pas remarqué de masturbation génitale. Il parlait beaucoup et aimait bien les histoires. La mère s’occupait maintenant seule des enfants, sans aide extérieure. Un nouvel élément était apparu : lorsqu’il était en colère contre sa mère, il la frappait de façon beaucoup plus délibérée ; en retour, la mère pouvait maintenant se permettre de se mettre en colère. Après l’avoir frappée, il avait des remords.
Après discussion, il fut décidé que, la nuit, si les parents pouvaient le supporter, il fallait continuer à être particulièrement indulgent pour Cecil. C’était pénible pour la mère et je pris la peine de lui montrer que je comprenais cela.
Suite à cette consultation, j’écrivis à mon confrère en date du 7 février 1957.
« J’ai eu la visite de la mère de Cecil. Apparemment, l’enfant s’est bien remis et il est presque sorti de son état de dépendance. Cette régression a été très bien soignée par la mère et par le père, qui se sont permis de le « gâter ». Le symptôme résiduel est son besoin continu de partager le lit de ses parents, ce qui est très pénible pour la mère. Elle veut bien faire encore cet effort pour une durée limitée.
« Il y a encore, bien sûr, de nombreux signes d’un trouble affectif, surtout quand les parents essaient de traiter le symptôme principal d’une autre façon qu’en le laissant subsister. La plus grande partie de la journée, Cecil est heureux et joue. »
Puis vint une lettre de la mère (9 mars 1957) dans laquelle elle exprimait l’idée d’envoyer Cecil à une école maternelle.
« Lorsque je vous ai vu il y a quelques semaines au sujet de notre fils Cecil (3 ans 1/2), vous avez été d’accord qu’il serait bon pour lui de fréquenter une école maternelle. C’est seulement au moment de procéder à son inscription à l’une des écoles locales que j’ai réalisé qu’il y a de longues listes d’attente partout. (On conseille d’inscrire les enfants dès l’âge de six mois.) J’ai essayé aussi bien les écoles publiques que privées. A l’école publique, on m’a dit que si j’écrivais à la Mairie en indiquant que Cecil a été difficile et que si vous vouliez bien joindre une lettre attestant qu’il retirerait un grand bénéfice de la fréquentation d’une école maternelle, il pourrait probablement être inscrit. Je vous serais reconnaissante de me dire si vous estimez que son cas le mérite ou si une place vacante devrait être réservée pour un cas plus grave. »
A la suite de cette lettre, j’écrivis à l’Inspection de l’Éducation une lettre en date du 13 mars 1957 :
« Sur mon avis, Madame X… a demandé l’inscription de son fils dans une école maternelle. Je me permets d’appuyer cette demande, me basant sur le fait que Cecil a traversé une période très difficile. Je pense que maintenant que son état s’est amélioré, il a grand besoin de l’aide que peut apporter une école maternelle.
« J’ai vu Cecil pour la première fois à l’âge de 21 mois. L’enfant avait été très perturbé par la grossesse de sa mère124
Il n’aurait pas été prudent de décrire dans cette lettre la façon dont l’enfant avait réagi à la réaction anormale de la mère au fait d’être enceinte.. L’un des symptômes principaux était un trouble du sommeil.
« Je sais qu’il y a, à l’école, une liste d’attente pour les enfants. Je désire seulement attester que Cecil a eu des difficultés et qu’à mon avis la fréquentation d’une école maternelle serait une bonne chose pour lui. »
En réponse à ma lettre, la Commission de l’Enseignement de la circonscription autorisa « l’admission exceptionnelle de Cecil à l’école maternelle locale ».
De mars 1957 a octobre 1961
Je repris contact avec ce cas en octobre 1961 lorsque, sur l’avis de l’école primaire, Cecil, maintenant âgé de 8 ans, me fut envoyé parce qu’il avait commis des vols. La mère accompagna Cecil et je lui parlais avant de voir l’enfant. Cecil avait maintenant juste 8 ans et son frère, qui en avait 6, fréquentait la même école.
La mère me dit que Cecil s’était amélioré mais qu’il n’était jamais devenu facile. Il y avait toujours eu des périodes de difficultés. Lorsqu’il était passé de l’école maternelle à l’école primaire, il avait commencé à voler, c’est-à-dire au moment où, pour la première fois, il rencontrait des difficultés dans un milieu qui n’était pas sa famille. Chez Cecil, le conflit demeurait entre son désir de grandir et son désir de rester petit. Quelques menus larcins avaient été commis à la maison, de l’argent avait été pris dans le sac de la mère et, récemment, il avait également commis des vols auprès d’amis.
Il avait aussi « trouvé » une montre. A part cette question de vol, il se comportait bien à l’école. Jusqu’à une semaine avant la consultation, il ne semblait pas s’en faire pour l’école. Il avait alors commencé à manifester ses soucis en se réveillant avec mal au cœur. « Il a plutôt quelque chose sur le cœur », dit la mère, « parce qu’il est jaloux de son frère ».
Je notai que la mère était déprimée. Le père continuait à se montrer très patient dans ses rapports familiaux et la mère continuait à faire preuve d’anxiété d’une façon générale.
Après avoir vu la mère, j’eus avec Cecil (âgé de 8 ans) une longue entrevue personnelle. J’installai entre nous la table basse pour les enfants et j’établis un contact sur la base des « griffonnages ». (Il s’agit d’une technique souple pour établir des contacts et pour communiquer : je fais un griffonnage à l’intention de l’enfant, qui y voit quelque chose ou le transforme en quelque chose ; puis, à mon tour, je fais quelque chose d’un griffonnage de l’enfant. Il s’agit d’un test d’aperception thématique dans lequel le psychiatre s’engage aussi bien que l’enfant. L’intérêt principal de cette méthode serait perdu si les détails devaient en être standardisés.)
Il était très intéressant pour moi d’être en contact avec ce garçon de 8 ans, alors que je me souvenais très clairement de mon contact avec lui à l’âge de 21 mois et à celui de 2 ans et 4 mois.
Entrevue personnelle avec Cecil (8 ans) – octobre 1961
Auteur inconnu
2015-08-13T21:02:45
En petits caractères ; liste non consécutive (des dessins ne sont pas commentés)
1. De mon premier dessin il fit un étang.
3. Du second, une voiture.
(Chacune de ces interprétations indiquait une très grande imagination).
5. Il fit un personnage de mon dessin.
7. Il en fit une statue avec une épée.
8. Du sien, je fis un crocodile.
9. Il fit de mon dessin deux pommes unies ensemble. J’observai, à ce moment, qu’elles pouvaient représenter deux seins rapprochés sur le corps de la mère.
10. Il fit ensuite un griffonnage, dans lequel je vis trois pommes et je dis : « T’arrive-t-il de rêver de pommes ? » Il me répondit : « Je rêve de ce qui est arrivé la veille et de ce que j’ai fait. D’habitude, c’est agréable. » Lorsque je lui posai la question de savoir s’il faisait des rêves désagréables ou tristes, il me dit qu’il avait fait un rêve triste au sujet d’un ami qui s’était cassé le bras.
11. Dans le rêve, il restait à l’hôpital longtemps. Il s’était vraiment cassé le bras, mais, en fait, était resté seulement deux heures à l’hôpital. Il était tombé sur le sentier près de l’école. « Il était venu me chercher une fois ».
12. De mon dessin, il fit des rochers, ce qui avait un rapport avec des vacances passées en France. Les rochers représentaient des falaises.
13. Il transforma son propre griffonnage en un G, ce qui, d’après lui, avait peut-être un rapport avec « garters » (jarretières) parce qu’il allait entrer dans les louveteaux.
15. De mon dessin, il fit un vase avec une fleur.
Alors que nous passions au suivant et que, de son dessin, je faisais une fleur dans un pot, il se mit à parler de solitude et de tristesse. Il savait, disait-il, ce que c’était que d’être seul. Les premiers jours à l’école, en tant qu’externe, il n’était pas sûr de ce qu’il devait faire. Le premier jour, il s’était embrouillé après la prière et s’était mis en retard de cette façon.
Je lui posai une question relative aux avantages de grandir et d’en savoir davantage et il me dit : « Je ne veux pas grandir. Quel dommage de quitter l’enfance125
Il était intéressant d’écouter cette version élaborée de son commentaire à l’âge de trois ans : « Lorsque je serai grand », en rapport avec l’idée de dormir séparé de ses parents,
Auteur inconnu
2015-08-16T21:05:41
Page !
page 342.. »
A ce moment, j’intervins avec une interprétation. Je revins sur les pommes et dit qu’elles pouvaient représenter des seins et son besoin de rester en contact avec sa propre enfance et sa nourriture au sein.
Commentaire : Je ne saurais trop insister, dans cet article, sur le fait que cette interprétation semblait naturelle à ce garçon qui était resté en contact avec les relations objectales de la petite enfance par l’exploitation de la tendance régressive qui avait été traitée de façon plus qu’adéquate par les parents.
Je lui posai alors des questions sur son père et sa mère et comment il se servait d’eux lorsqu’il désirait être considéré et traité comme un bébé. Il me répondit qu’il s’adressait surtout à sa mère parce que « Papa me montre toujours comment faire des choses, comment tondre la pelouse et tout et tout ». En d’autres termes, il sentait que le père le poussait à grandir et niait ainsi l’importance du père dans sa vie. Il me dit qu’il était capable de bien bêcher. « Là où je suis mauvais, c’est quand il faut faire des choses à l’école que je connais déjà, comme les additions. Les faire pour rien, c’est si ennuyeux. Des choses nouvelles passionnantes, je peux faire ça. »
Je lui posai alors une question directe concernant le vol et il me raconta un petit larcin et aussi un rêve dans lequel une voiture est volée. Le rêve avait fait suite à un incident réel. Dans la réalité, il y avait dans l’auto les valises pleines de vêtements, toutes prêtes pour un voyage à l’étranger si bien que la famille avait dû passer ses vacances dans un endroit moins éloigné de la maison. Dans le dessin (17) et l’association d’idées qu’il entraîna, il y avait un mélange de réalité et de rêve. Il me dit aussi qu’il avait emprunté le crayon d’un ami pour l’utiliser, ce qui revenait à le voler. Il me dit ensuite, comme si une idée importante lui était venue : « Quand mon frère avait deux ans, il m’a volé un shilling. »
Commentaire : Je suppose qu’il était très important pour lui d’exprimer de cette façon concrète son sentiment que son frère avait usurpé des droits.
La consultation se termina là et l’enfant me quitta en bons termes, tout à fait heureux.
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Au cours de cette entrevue, je pus obtenir une nouvelle version des premiers contacts qui avaient eu lieu lorsque Cecil m’avait vu en présence de ses parents. La séquence se présentait ainsi : d’abord, il avait établi un lien entre la succion de son pouce et le droit de posséder la bouche de sa mère ; puis il avait utilisé le sac de la mère et son contenu (y compris l’argent) à la place de la bouche de la mère. Maintenant, il me parlait de vol et d’être volé.
De cette consultation, il ressort principalement un détail relatif au thème actuel : le dessin des pommes et mon interprétation avaient un sens pour lui en raison de son lien avec le passé et l’inconscient resté intact par le fait des tendances régressives de l’enfant. Les parents avaient tenu compte de ces tendances dans leur éducation et avaient répondu à la dépendance, les transformant ainsi en un moyen de guérison. Derrière cet état de choses, il y avait une « carence » en rapport avec la réaction de la mère en face de la grossesse.
J’écrivis alors la lettre suivante au directeur de l’école primaire (20 octobre 1961).
« Ainsi que vous le savez probablement, j’ai vu Cecil, que j’avais déjà vu en 1955. La mère m’a mis au courant de certaines difficultés qui ont causé du souci à l’école. J’ai eu l’occasion de me faire une opinion sur Cecil et de relier ses symptômes à l’ensemble de son évolution.
« Pour lui, le vol récent se rattache, dans une certaine mesure, à une tendance qui le pousse à retrouver un état de dépendance très infantile. Ainsi que vous le savez probablement, ce type de tendance peut aller de pair avec la tendance contraire vers l’extrême indépendance. Lorsqu’il est venu me voir pour la première fois, en 1955, j’avais pu observer que Cecil avait été très affecté au moment de la grossesse de sa mère, grossesse qui suscitait chez elle une réaction exagérée. Il avait alors environ 1 an 1/2.
« Je sais bien qu’un enfant à l’école doit être traité comme tous les autres et que la conduite à son égard ne peut exactement s’adapter à l’ensemble de son évolution et tenir compte de difficultés qui remontent peut-être à la toute première enfance. Je vous informe néanmoins de ce détail avec l’espoir que la phase dans laquelle on peut s’attendre voir se manifester chez Cecil ces symptômes sera supportée à l’école en toute connaissance de cause. Cela aide quelquefois les maîtres qui s’occupent d’un enfant de savoir que des symptômes dénués de signification logique dans l’expérience quotidienne et par rapport à la vie consciente de l’enfant, ont quand même un sens. »
Cette lettre amena la réponse suivante :
« Nous vous remercions de votre lettre au sujet de Cecil, qui nous a beaucoup rassurés.
« Il semblerait que la phase difficile du vol ait été surmontée sans que les autres garçons aient établi un lien entre la disparition de leurs affaires et Cecil et ceci grâce à la très grande coopération de ses parents.
« Je suis heureux de vous dire que l’enfant paraît s’acclimater de façon satisfaisante. »
En réponse à une correspondance ultérieure, je reçus une lettre du père en date du 4 décembre 1961.
« Cecil est certainement plus à son aise que lorsque ma femme vous l’a amené la dernière fois. Il présente encore les mêmes symptômes (sauf en ce qui concerne le vol), mais à un degré bien moindre. Il dort mieux et ne se plaint pas souvent d’avoir mal au cœur. Il ne paraît pas malheureux et triste comme il l’était.
Parfois, il est encore très bébé et facilement jaloux de son frère, mais entre ces accès il y a des périodes plus faciles et plus heureuses. Il semble s’intéresser beaucoup à l’école et il est moins anxieux à cet égard.
Pour autant que nous le sachions, il n’a pas volé depuis que nous vous avons vu avec lui.
La dernière fois que j’ai parlé au directeur de l’école, il semblait aussi penser qu’il allait mieux. J’espère que, de son côté, il a pu vous exprimer le même point de vue dans la lettre qu’il vous a adressée. »
La plupart des autres symptômes demeuraient, quoique atténués. Cecil avait des accès de comportement infantile, mais apparemment aucun vol n’avait été commis depuis son entrevue avec moi.
Finalement, je vis la mère et l’enfant de nouveau le Ier février 1962.
Je vis d’abord la mère, qui me dit qu’il n’y avait plus eu de vols. Cecil s’était montré plus positif dans ses relations avec elle et avec les autres, plus heureux, et il paraissait content de revenir me voir. Des traces de comportement infantile subsistaient, que la mère continuait à satisfaire lors de leur apparition. Le frère l’agaçait et le taquinait, mais Cecil se montrait à la hauteur de cette nouvelle complication. Les vacances de Noël s’étaient bien passées. A l’école, Cecil avait bien travaillé, il avait pris la tête de la classe et il avait un bon carnet scolaire. Bien qu’il ne volât plus, il avait une certaine tendance à inventer des histoires à l’école. Par exemple : « J’ai neuf frères et sœurs, etc. »
Commentaire : Une tendance à raconter des histoires fantastiques accompagne régulièrement la tendance antisociale et le vol ; elle demeure souvent après la disparition des vols effectifs.
La mère me parut moins fatiguée et pas déprimée. On ne pouvait pas encore dire que Cecil se soit fait un ami à lui et (du point de vue psychiatrique) c’était là son principal symptôme résiduel.
En second lieu, il y avait sa fatigue et la mère savait qu’elle devait satisfaire cette tendance et le laisser se coucher à 5 heures si nécessaire.
Commentaire : Cette fatigue, et le fait de se coucher tôt, est la manifestation d’un état dépressif et du résidu de la tendance régressive.
A la fin de l’entretien, la mère me rappela, ou me dit pour la première fois : « Je pense que vous comprenez, Docteur, qu’avec Cecil, j’ai toujours été réservée. Je m’en suis rendu compte avec son frère. J’ai été à l’aise avec lui dès le début et lui avec moi. »
Commentaire : Il me parut que la mère était parvenue à décrire clairement l’étiologie de la maladie de Cecil, car celui-ci avait maintenant fait tant de progrès qu’elle se sentait moins coupable. Et aussi parce que c’est en répondant aux besoins particuliers de Cecil qu’elle et son mari avaient suscité ce progrès.
Après avoir vu la mère, j’eus un entretien avec Cecil. Il était positif dans sa relation avec moi et très libre. Il choisit d’abord de dessiner et dessina en fait une synagogue. Il pourrait être architecte. Il dessinait souvent des maisons. Puis il me demanda de faire un griffonnage.
Auteur inconnu
2015-08-16T21:33:27
Les numéros ne se suivent pas !
1. Il en fit une théière.
3. De son propre dessin, il fit une gueule de crocodile. (J’avais introduit un crocodile dans la première série).
Je lui demandai s’il se souvenait de l’homme à l’épée de la première série et il me dit que oui. Il s’amusa à numéroter les dessins.
5. De mon dessin, il fit un poisson-lune.
7. Et de celui-là une sirène.
8. Je transformai son griffonnage désordonné en dessinant une assiette autour, ainsi qu’un couteau et une fourchette, impliquant qu’une idée de nourriture y était associée. En faisant cela, j’étais influencé par son dessin du crocodile qui pourrait me manger ou qui pouvait représenter un aspect de moi-même dans la relation professionnelle.
9. De mon dessin, il fit une fusée, un avion à réaction.
11. De celui-là, il fit une sorcière avec un balai, ce qui avait un rapport avec une histoire qu’il connaissait et le pouvoir des charmes. Les rêves effrayants devinrent alors le sujet de la conversation.
12. Ressemble à un rêve de sorcière. Il s’agit de son dessin, qui n’est pas exécuté à partir d’un griffonnage. La sorcière est venue à la maison et il s’est réveillé. Il me dit : « C’est bien de dormir, mais c’est quand on se réveille qu’on oublie où on est. » Je lui demandai alors : « Tu fais de beaux rêves ? » Il me répondit que oui et fit le dessin suivant.
13. Il se passionna en dessinant une voiture diesel avec lui comme chauffeur.
14. Un drôle de rêve, qui a un rapport avec un clown et un cirque que des enfants regardent. « Je pourrais être clown », dit-il.
Je lui demandai s’il rêvait de l’école et il me répondit négativement.
— As-tu des amis ?
— Oui, beaucoup, mais pas un ami à moi tout seul.
— Y en a-t-il un avec lequel tu aimerais être ami ?
— Non, pas vraiment.
Nous parlâmes ensuite d’un tas de choses diverses, sa poupée qui est maintenant dans l’armoire, etc. Il pourrait devenir professeur à vingt ans, ou construire des routes, ou devenir fermier, ou conduire ces voitures diesel qu’il aime beaucoup.
Je lui demandai s’il voulait encore faire des dessins et il me répondit : « Oui, encore un. »
Auteur inconnu
2015-08-17T00:21:29
Liste non formatée
15. Dans mon dessin, il vit un trou avec de la neige dedans. « Hier, la neige est partie, mais nous avons joué avec la neige à Noël, nous avons fait des boules de neige et un bonhomme de neige. » D’une façon ou d’une autre, nous en vînmes à discuter de la différence entre jeunes et vieux et du grand âge de son grand-père qui a maintenant 87 ans.
Il n’y avait pas d’élément particulier dans ce contact qui puisse être l’indication de la persistance d’un trouble du caractère ou de la personnalité. Je trouvai que l’enfant s’exprimait librement, avec humour ; tout cela témoignait d’une bonne santé. Je ne trouvai pas, dans le matériel de la consultation, d’indication d’une tendance régressive ou d’une fuite en face d’une telle tendance.
Septembre 1962 : « Tout va bien ».
Résumé
Un cas est exposé en détail. Tout ce que je sais au sujet de ce cas est relaté pour illustrer l’aspect économique de ce type de traitement en psychiatrie infantile. Le travail sur ce cas se fit au cours de six entretiens espacés sur une période de six ans, ainsi que par correspondance.
L’enfant acquit et garda une aptitude à régresser vers une position de dépendance et les parents ont satisfait à cette tendance. De cette façon, les régressions eurent une valeur thérapeutique et laissèrent une porte ouverte vers les sentiments de la petite enfance.
Derrière le besoin de thérapie se trouvait une certaine carence qui avait trait à la réaction pathologique de la mère à sa deuxième grossesse.
Cette tendance à la régression chez l’enfant, la bonne volonté des parents et leur habileté à ne pas contrarier la dépendance de l’enfant est étroitement proche des périodes de « gâteries » qu’on voit intervenir dans le cas de presque tous les enfants élevés dans un milieu sur lequel ils peuvent compter.
Dans ce cas, les parents souhaitaient tenir leur place et étaient très désireux de « traiter » l’enfant eux-mêmes. Il fut cependant nécessaire de leur expliquer ce qu’ils faisaient et de les aider, ce que j’ai fait de temps à autre en qualité de psychiatre responsable du traitement d’un bout à l’autre.
Une entrevue psycho-thérapeutique fit progresser le cas. Au cours de cette entrevue, l’enfant, âgé de 8 ans, m’utilisa à propos de sa tendance antisociale (vol). A 8 ans, par le jeu du dessin, nous sommes remontés profondément jusqu’au contact avec le sein, si bien que le vol disparut de la description clinique126
La théorie correspondant à ce cas est exposée dans « La tendance antisociale », 1956,
Auteur inconnu
2015-08-16T21:05:57
Page !
p. 175..
Quelques symptômes résiduels sont demeurés, parmi lesquels une difficulté à établir une amitié solide et à la maintenir. Toutefois, si l’on considère la santé de l’enfant par rapport à sa famille et au milieu social, le bilan était positif.
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Bibliographie de l’auteur127
Les articles traduits dans le présent ouvrage sont précédés du signe *, qui renvoie le lecteur à la table des matières,
Auteur inconnu
2015-08-16T21:06:15
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p. 371-372. 1926-1964
Section A
Clinical Notes on Disorders of Childhood. (London : Heinemann, 1931). The Child and the Family : First Relationships. (London : Tavistock, 1957). Comprend :
A Man Looks at Motherhood (1949).
Getting to Know your Baby (1944).
The Baby as a Going Concern (1949).
Infant Feeding (1944).
Where the Food Goes (1949).
The End of the Digestive Process (1949).
The Baby as a Person (1949).
Close-Up of Mother Feeding Baby (1949).
Why Do Babies Cry ? (1944).
The World in Small Doses (1949).
The Innate Morality of the Baby (1949).
Weaning (1949).
Knowing and Leaming (1950).
Instincts and Normal Difficulties (1950).
What About Father ? (1944).
Their Standards and Yours (1944).
Young Children and Other People (1949).
What Do We Mean by a Normal Child ? (1946).
The Only Child (194 s).
Twins (1945).
Stealing and Telling Lies (1949).
Visiting Children in Hospital (1951).
On Adoption (1955).
First Experiments in Independance (1955).
Support for Normal Parents (1944).
The Mother’s Contribution to Society (1957).
The Child and the Outside World : Studies in Developing Relationships.
(London : Tavistock, 1957.)
Comprend :
Needs of the Under-Fives in a Changing Society (1954).
The Child’s Needs and the Role of the Mother in the Early Stages (1951). On Influencing and Being Influenced (1941).
Educational Diagnosis (1946).
Shyness and Nervous Disorders in Children (1938).
Sex Education in Schools (1949).
Pitfalls in Adoption (1954).
Two Adopted Children (1953).
Children in the War (1940).
The Deprived Mother (1940).
The Evacuated Child (1945).
The Return of the Evacuated Child (1945).
Home Again (1945).
Residential Management as Treatment for Difficult Children (1947). Children’s Hostels in War and Peace (1948).
Towards an Objective Study of Human Nature (1945).
Further Thoughts on Babies as Persons (1947).
Breast Feeding (1945).
Why Children Play (1942).
The Child and Sex (1947).
Agression (1939).
The Impulse to Steal (1949).
Some Psychological Aspects of Juvenile Delinquency (1946).
Collected Papers : Through Paediatrics to Psycho-Analysis. (London : Tavistock ; New York : Basic Books, 1958.)
Comprend :
A Note on Normality and Anxiety (1931).
Fidgetiness (1931).
Appetite and Emotional Disorder (1936).
*
Auteur inconnu
2015-08-17T00:46:27
Étoiles dans l'original, signification inconnue.
The Observation of Infants in a Set Situation (1941).
Child Department Consultations (1942).
Ocular Psychoneuroses of Childhood (1944).
* Reparation in Respect of Mother’s Organized Defence against Depression (1948).
* Anxiety Associated with Insecurity (1952).
* Symptom Tolerance in Paediatrics : a Case History (1953).
A Case Managed at Home (1955).
* The Manic Defence (1935).
* Primitive Emotional Development (1945).
Paediatrics and Psychiatry (1948).
Birth Memories, Birth Trauma, and Anxiety (1949).
* Hate in the Counter-Transference (1947).
* Aggression in Relation to Emotional Development (1950).
* Psychoses and Child Care (1952).
* Transitional Objects and Transitional Phenomena (1951).
* Mind and its Relation to the Psyche-Soma (1949).
* Withdrawal and Regression (1954).
* The Depressive Position in Normal Emotional Development (1954).
* Metapsychological and Clinical Aspects of Regression within the Psycho-Analytical Set-Up (1954).
* Clinical Varieties of Transference (1955).
* Primary Maternal Preoccupation (1956).
* The Antisocial Tendency (1956).
Paediatrics and Childhood Neurosis (1956).
The Child, the Family, and the Outside World. (Harmondsworth : Penguin Books, 1964. Pélican Book A668).
Comprend :
A Man Looks at Motherhood (1949).
Getting to Know your Baby (1944)-The Baby as a Going Concern (1949).
Infant Feeding (1944)-Where the Food Goes (1949).
The End of the Digestive Process (1949).
Close-Up of Mother Feeding Baby (1949).
Breast Feeding (1945).
Why Do Babies Cry ? (1944).
The World in Small Doses (1949).
The Baby as a Person (1949).
Weaning (1949)-
Further Thoughts on Babies as Persons (1947).
The Innate Morality of the Baby (1949).
Instincts and Normal Difficulties (1950).
Young Children and Other People (1949).
What About Father ? (1944).
Their Standards and Yours (1944).
What Do We Mean by a Normal Child ? (1946),
The Only Child (1945)-Twins (1945).
Why Children Play (1942).
The Child and Sex (1947).
Stealing and Telling Lies (1949).
First Experiments in Independence (1955).
Support for Normal Parents (1944).
Needs of the Under-Fives (1934)-
Mother, Teacher, and the Child’s Needs (1953).
On Influencing and Being Influenced (1941).
Educational Diagnosis (1946).
Shyness and Nervous Disorders in Children (1938).
Sex Education in Schools (1949).
Visiting Children in Hospital (1951).
Aspects of Juvenile Delinquency (1946).
Roots of Aggression (1964).
The Family and Individual Development. (London : Tavistock, 1964.) Comprend :
* The First Year of Life : Modem Views on the Emotional Development (1958).
The Relationship of a Mother to Her Baby at the Beginning (1960). Growth and Development in Immaturity (1950).
On Security (Broadcast, 1960).
The Five-Year-Old (Broadcast, 1962).
Integrating and Disruptive Factors in Family Life (1957).
The Family Affected by Depressive Illness in one or both Parents (1958).
* The Effect of Psychotic Parents on the Emotional Development of the Child (1959)-
The Effect of Psychosis on Family Life (1960).
* Adolescence (1961).
The Family and Emotional Maturity (1960)*
Theoretical Statement of the Field of Child Psychiatry (1958).
The Contribution of Psycho-Analysis to Midwifery (1957).
Advising Parents (1957).
Casework with Mentally 111 Children (1959).
The Deprived Child and How He Can Be Compensated for Loss of Family Life (1950).
Group Influences and the Maladjusted Child : The School Aspect (1955)-
Some Thoughts on the Meaning of the Word Democracy (1950).
The Maturational Processes and the Facilitating Environment.
Section B
1926
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1928
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