Karl Abraham

Biographie

Karl Abraham (1877-1925) est un psychiatre et psychanalyste allemand.

Assistant de E. Bleuler à l’hôpital psychiatrique de Burghölzli à Zurich, il s'initie à la psychanalyse auprès de Carl Gustav Jung. Il s'installe à Berlin en 1907 et rencontre Freud avec lequel il entame une importante correspondance épistolaire. Il fut le deuxième analyste de Mélanie Klein et formera Helen Deutsch, Edward Glover et Theodor Reik.

Abraham occupera le titre de président de l’International Psychoanalytical Association (IPA) de 1914 à 1918 et de 1924 à sa mort. Il est le principal initiateur du mouvement psychanalytique en Allemagne, faisant de Berlin un centre majeur de formation, de recherche et de pratique de la psychanalyse grâce à la fondation d'une polyclinique où de nombreux psychanalystes de la deuxième génération ont acquis une partie de leur formation. Il lance la Société psychanalytique de Berlin en 1910 et en assurera la présidence tout au long de sa vie. À l’échelle internationale, il est l’un des premiers analystes dont la tâche sera de diffuser la psychanalyse.

Abraham a écrit sur de nombreux thèmes : le traumatisme psychique, la sexualité infantile, la démence précoce, la psychose maniaco-dépressive qu'il compare avec l'hystérie, la linguistique, l’anthropologie etc. Il est également connu pour son travail sur les rapports entre rêve et mythe et son étude des trois stades de la libido. Il a divisé les stades oral et anal selon l'orientation pulsionnelle, d'abord interne (absorption, rétention) puis externe (pulsion cannibalique, excrétion) et décrira la psychose comme l'incapacité à dépasser les relations d'objet narcissiques. L'objet du désir serait le lieu de « séries métaboliques » fonctionnant par paires symétriques et opposées : prendre-rejeter, incorporer-évacuer, conserver-détruire. Elles formeraient ainsi les archétypes ambivalents de toute relation d'objet ultérieure. Abraham travaillera également sur les composantes de la formation du caractère qu'il dégage des stades psychosexuels.

L'intérêt qu'Abraham porte aux modes relationnels et leurs liens aux stades du développement a ouvert la porte aux psychanalystes américains et britanniques qui axent leurs travaux sur ces aspects théoriques. Ses écrits influenceront de nombreux courants comme le kleinisme, les théories de la relation d'objet ou encore l'égopsychologie.