Formation substitutive

= D. : Ersatzbildung. – En. : substitutive formation. – Es. : formación sustituta. – I. : formazione sostitutiva. – P. : formação substitutiva.

● Désigne les symptômes ou des formations équivalentes comme les actes manques, les traits d’esprit, etc., en tant qu’ils remplacent les contenus inconscients.

Cette substitution doit être prise dans une double acception : économique, le symptôme apportant une satisfaction de remplacement au désir inconscient ; symbolique, le contenu inconscient étant remplacé par un autre selon certaines lignes associatives.

◼ Lorsque Freud, dans Inhibition, symptôme et angoisse (Hemmung, Symptom und Angst, 1926), reprend dans son ensemble la question de la formation des symptômes névrotiques, il assimile ceux-ci à des formations substitutives « … mises, à la place du processus pulsionnel qui a subi l’action [de la défense] » (1). Une telle idée est très ancienne chez lui ; on la trouve dès ses premiers écrits, exprimée aussi par le terme de Surrogal (succédané), par exemple dans Les psychonévroses de défense (Die Abwehr-Neuropsychosen, 1894) (2).

En quoi consiste la substitution ? On peut d’abord l’entendre, dans le cadre de la théorie économique de la libido, comme remplacement d’une satisfaction, liée à une réduction des tensions, par une autre. Mais cette substitution ne saurait être comprise dans un registre purement quantitatif ; en effet la psychanalyse montre qu’il existe des liaisons associatives entre le symptôme et ce à quoi il se substitue : Ersatz prend alors le sens de substitution symbolique, produit du déplacement et de la condensation qui déterminent le symptôme dans sa singularité.

Le terme de formation substitutive est à mettre en relation avec ceux de formation de compromis* et de formation réactionnelle*. Tout symptôme, en tant qu’il est le produit du conflit défensif, est formation de compromis. Dans la mesure où c’est principalement le désir qui cherche à s’y satisfaire, le symptôme apparaît surtout comme formation substitutive ; à l’inverse, dans les formations réactionnelles, c’est le processus défensif qui est prévalent.

(1) Freud (S.). G.W., XVI, 176 ; S.E., XX, 145 ; Fr., 70.

(2) Cf. Freud (S.). G.W., I, 68 ; S.E., III, 54.