Prégénital

— D. : pràgenital. – En. : pregenital. – Es. : pregenital. – I. : pregenitale. – P. : pregenital.

● Adjectif employé pour qualifier les pulsions, les organisations, les fixations, etc., qui se rapportent à la période du développement psychosexuel où le primat de la zone génitale n’est pas encore établi (voir : Organisation).

◼ L’introduction de ce terme par Freud dans La prédisposition à la névrose obsessionnelle (Die Disposition zur Zwangsneurose, 1913) coïncide avec celle de l’idée d’une organisation libidinale antérieure à l’organisation qui se fait sous le primat des organes génitaux. On sait que, bien plus tôt, Freud avait reconnu l’existence d’une vie sexuelle infantile antérieure à l’établissement de ce primat. Dès la lettre à Fliess du 14-11-97 (1), il parle de zones sexuelles ultérieurement abandonnées ; et dans les Trois essais sur la théorie de la sexualité (Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie, 1905), il décrit le fonctionnement originellement anarchique des pulsions partielles non génitales.

L’adjectif prégénital a pris une grande extension. Dans le langage psychanalytique contemporain, il ne qualifie pas seulement des pulsions ou des organisations libidinales mais des fixations, des régressions à ces modes précoces du fonctionnement psychosexuel. On parle de névroses prégénitales lorsque de telles fixations sont prévalentes. On a même été jusqu’à substantifier l’adjectif et à parler du « prégénital » comme d’un type défini de personnalité.

(1) Cf. Freud (S.). Aus den Anfängen der Psychoanalyse, 1887-1902. Ail., 244-9 ; Angl., 229-34 Fr., 205-8.