Pulsion d’agression

= D. : Aggressionstrieb. – En. : aggressive instinct. – Es. : instinto agresivo. – I. : istinto ou pulsione d’aggressione. – P. : impulso agressivo ou pulsào agressiva, ou de agressão.

● Désigne pour Freud les pulsions de mort en tant qu’elles sont tournées vers l’extérieur. Le but de la pulsion d’agression est la destruction de l’objet.

◼ C’est Alfred Adler qui a introduit la notion d’une pulsion d’agression en 1908 (1), en même temps que celle de « croisement pulsionnel » (Trieb-verschrünkung) (voir : Union – désunion). Bien que l’analyse du petit Hans vienne de mettre en évidence l’importance et l’étendue des tendances et conduites agressives, Freud se refuse de faire dépendre celles-ci d’une « pulsion d’agression » spécifique : « Je ne puis me résoudre à admettre, à côté des pulsions d’auto-conservation et des pulsions sexuelles, que nous connaissons bien, et de plain-pied avec elles, une pulsion d’agression particulière » (2). La notion de pulsion d’agression confisquerait indûment à son profit ce qui est la marque de toute pulsion (voir : Agressivité).

Quand Freud reprend plus tard, à partir d’Au-delà du principe de plaisir (1920), le terme d’Aggressionstrieb, c’est dans le cadre de la théorie dualiste des pulsions de vie et des pulsions de mort.

Si les textes ne permettent pas de conclure à un usage absolument univoque du terme ni à une répartition précise entre pulsion de mort*, pulsion de destruction* et pulsion d’agression, il s’en dégage néanmoins que ce dernier terme est rarement utilisé au sens le plus extensif et qu’il désigne le plus souvent la pulsion de mort tournée vers l’extérieur.

(1) Cf. Adler (A.). Der Aggressionstrieb im Leben und in der Neurose (La pulsion d’agression dans la vie et dans la névrose), in Fortschritte der Medizin, 1908.

(2) Freud (S.). Analyse der Phobie eines fünfjährigen Knaben. G.W., VII, 371 ; S.E., X, 140 ; Fr., 193.