Aphanisis

= D. : Aphanisis. – En. : aphanisis. – Es. : afánisis. – I. : afanisi. – P. : afänise.

● Terme introduit par E. Jones : disparition du désir sexuel. Selon cet auteur, l’aphanisis serait, dans les deux sexes, l’objet d’une crainte plus fondamentale que la crainte de la castration.

◼ B Jones introduit le terme grec άφάνισις (acte de faire disparaître, disparition) en rapport avec la question du complexe de castration (1 a). Selon lui, même chez l’homme, l’abolition de la sexualité et la castration ne se recouvrent pas (par exemple, « … beaucoup d’hommes désirent être châtrés pour, entre autres, des raisons érotiques, de sorte que leur sexualité ne disparaît certainement pas avec l’abandon du pénis ») (1 b) ; si elles paraissent se confondre, c’est que la crainte de la castration est la façon dont se présente concrètement (à côté des idées de mort) l’idée plus générale d’aphanisis.

Chez la femme, c’est dans la crainte de la séparation d’avec l’objet aimé qu’on pourrait déceler la crainte de l’aphanisis.

Jones introduit la notion d’aphanisis dans le cadre de ses recherches sur la sexualité féminine. Alors que Freud centrait l’évolution sexuelle de la petite fille, comme celle du garçon, sur le complexe de castration et la prévalence du phallus, Jones tente de décrire l’évolution de la fille d’une façon plus spécifique qui met l’accent sur une sexualité ayant d’emblée ses buts et son activité propres.

Le dénominateur commun de la sexualité de la petite fille et du petit garçon serait à chercher en deçà du complexe de castration, dans l’aphanisis.

(1) Cf. Jones (E.). Early development of female sexuality, 1927. In Papers on Psycho-Analysis, Baillière, Londres, 5e éd., 1950. – a) 438-51. – b) 439-40.