2.4. Les manifestations sexuelles masturbatoires52

Nous constatons avec satisfaction qu’il nous a suffi de connaître l’activité de la pulsion sexuelle dans une des zones érogènes pour connaître l’essentiel de l’activité sexuelle. Les différences que nous rencontrerons se rapportent aux procédés nécessaires pour produire la satisfaction : succion pour la zone bucco-labiale, action musculaire d’un genre différent pour les autres zones érogènes, selon leur topographie et leurs propriétés.

2.4.1.1. L’activité de la zone anale

La situation anatomique de la zone anale, tout comme celle de la zone bucco-labiale, la rend propre à étayer une activité sexuelle sur une autre fonction physiologique. On peut supposer que la valeur érogène de cette zone fut, à l’origine, considérable. Par la psychanalyse, on n’apprend pas sans surprise quelles transformations subissent normalement les excitations sexuelles nées de cette zone, et combien souvent il arrive que cette région conserve, pendant toute la vie de l’individu, un certain degré d’excitabilité génitale53. Les troubles intestinaux, si fréquents chez l’enfant, entretiennent dans cette région un état d’excitabilité intense. Le catarrhe intestinal du jeune âge rend l’enfant « nerveux », comme on dit. Plus tard, certains troubles morbides d’origine névrotique utilisent dans leur symptomatologie toute la gamme des troubles digestifs. Lorsqu’on tient compte du caractère érogène de la zone anale, caractère qu’elle a conservé, au moins sous une forme modifiée, on voit que l’on aurait tort de tourner en dérision la valeur attribuée aux hémorroïdes dans la genèse de certains états névrotiques, valeur à laquelle l’ancienne médecine attachait tant d’importance.

Les enfants qui utilisent l’excitabilité érogène de la zone anale se trahissent parce qu’ils retiennent leurs matières fécales, jusqu’à ce que l’accumulation de ces matières produise des contractions musculaires violentes, et que, passant par le sphincter anal, elles provoquent sur la muqueuse une vive excitation. On peut supposer qu’à une sensation douloureuse s’ajoute un sentiment de volupté. Voici un des meilleurs signes d’une future bizarrerie de caractère ou de nervosité : quand l’enfant, assis sur le vase, se refuse à vider ses intestins et, sans obéir aux injonctions de la mère, prétend le faire quand cela lui plaira. Naturellement, il lui est indifférent de souiller ses couches ; ce qui lui importe, c’est de ne pas laisser échapper le plaisir qu’il tire, par surcroît, de la défécation. L’éducateur ne se trompe pas lorsqu’il appelle les enfants qui « se retiennent » des petits polissons.

[Le contenu intestinal, pour une muqueuse pourvue de sensibilité sexuelle, joue donc le rôle de corps excitant et précède en quelque sorte un organe essentiel qui n’entrera en jeu qu’après l’enfance ; mais il possède encore d’autres significations importantes. L’enfant le considère évidemment comme une partie de son corps ; pour lui, c’est un « cadeau » qui lui sert à prouver, s’il le donne, son obéissance et, s’il le refuse, son entêtement. Ensuite, le cadeau prendra la signification d’un « enfant », qui, selon une des théories sexuelles infantiles, s’acquiert, s’engendre en mangeant et naît par l’intestin] (ajouté en 1915).

La retenue des matières fécales qui, dans les débuts, répond à l’intention d’en user comme excitant masturbatoire de la zone anale ou de l’employer dans les rapports avec les personnes de l’entourage, est d’ailleurs une des origines de la constipation si fréquente chez les névrosés. Ce qui montre l’importance de la zone anale, c’est qu’on ne trouve que fort peu de névrosés n’ayant pas des habitudes scatologiques spéciales, des cérémonies, qu’ils cachent soigneusement54.

L’excitation masturbatoire de la zone anale à l’aide du doigt, suggérée par un prurit d’origine centrale ou d’origine périphérique, n’est pas rare dans la deuxième enfance.

2.4.1.2. L’activité des zones génitales

Parmi les zones érogènes de l’enfant, il en est une qui, certainement, n’a pas la primauté et ne peut être le point de départ des premiers mouvements sexuels, mais qui est destinée à jouer plus tard le grand rôle. Elle est, chez le garçon et la petite fille, en rapport avec la miction (gland, clitoris) ; chez le garçon, elle est en outre contenue dans un sac muqueux, de sorte que les excitations ne peuvent manquer de se produire, amenées par les sécrétions que des mouvements sexuels déterminent prématurément. L’activité sexuelle de cette zone érogène que constitue l’appareil génital forme le début de ce qui sera plus tard la vie sexuelle normale.

Étant donné la topographie anatomique de cette région, l’écoulement des sécrétions, les soins du corps (lavage et frictions), certaines excitations enfin dues au hasard (telles que les migrations des parasites intestinaux chez les petites filles), il devient inévitable que la sensation de plaisir que cette partie du corps est capable de donner se fasse sentir déjà chez le tout petit enfant et éveille un besoin de répétition. Si l’on envisage l’ensemble des habitudes qui président aux soins de l’enfant, et si l’on veut considérer que les soins de propreté ne peuvent avoir d’autres effets que ceux produits par la saleté et la négligence, [on en vient à penser que l’onanisme du nourrisson, auquel presque aucun être n’échappe, prépare le primat futur de la zone érogène génitale] (modifié en 1915). Les actes qui font cesser l’excitation et amènent la satisfaction consistent, soit dans des frottements à l’aide de la main, soit dans une pression exercée par un mouvement de resserrement des cuisses (mouvement préparé par des actes réflexes). Ce dernier geste est fréquent surtout chez les petites filles. Les garçons préfèrent la main, ce qui fait prévoir l’importance qu’aura, dans l’activité sexuelle du mâle, la pulsion de maîtriser55.

[Pour plus de clarté, nous distinguerons trois phases de la masturbation infantile. La première de ces phases correspond au temps de l’allaitement, la seconde à la courte période d’épanouissement de l’activité sexuelle vers la quatrième année ; et c’est seulement la troisième période qui correspondra à l’onanisme de la puberté, la seule qui ait jusqu’ici attiré l’attention des observateurs] (ajouté en 1915).

2.4.1.3. Seconde phase de la masturbation infantile

L’onanisme du nourrisson semble disparaître après une courte période. Quand il persiste jusqu’à la puberté, nous assistons à la première déviation importante du développement qui doit être celui de l’homme civilisé. A un moment donné, après le temps de l’allaitement (d’ordinaire avant la quatrième année), la pulsion sexuelle de cette zone génitale paraît se réveiller et durer quelque temps, jusqu’à ce qu’elle subisse une nouvelle répression ; à moins, toutefois, qu’elle ne continue sans interruption. Les différents cas qui peuvent se présenter sont fort nombreux, et pour les expliquer, il nous faudrait analyser chacun d’eux en particulier. Mais ce qui est commun à toutes les impressions subies pendant cette seconde période d’activité sexuelle, c’est qu’elles laissent des traces profondes (inconscientes) dans la mémoire, qu’elles déterminent le caractère de l’individu, s’il s’agit d’un sujet sain, et la symptomatologie de la névrose s’il s’agit d’un futur malade56. Dans ce dernier cas, on constate que la période sexuelle est tombée dans l’oubli, et que les souvenirs qui pourraient en témoigner ont été déplacés. J’ai déjà dit que je vois un rapport entre l’amnésie infantile normale et l’activité sexuelle de cet âge. Par la psychanalyse, on peut arriver à rappeler à la conscience ce qui a été oublié et, de cette manière, supprimer une compulsion provenant du matériel inconscient

2.4.1.4. Retour de la masturbation du nourrisson

L’excitation sexuelle de la période d’allaitement revient pendant la seconde enfance sous la forme d’un prurit d’origine centrale, qui invite à rechercher la satisfaction dans l’onanisme ou dans une espèce de pollution qui, comme celle de l’adulte, amènera une satisfaction sans qu’intervienne une manipulation. Ces sécrétions sont fréquentes chez les petites filles, dans la seconde enfance ; nous en connaissons mal les conditions. Il semble que le plus souvent, sinon toujours, elles soient précédées par une période d’onanisme actif. La symptomatologie de cette manifestation sexuelle est pauvre, l’organe génital est encore rudimentaire et l’appareil urinaire fait fonction de tuteur. La plupart des maladies de la vessie, pendant cette période, sont des troubles d’origine sexuelle ; l’énurésie nocturne correspond à une pollution dans tous les cas où elle ne relève pas de l’épilepsie.

Le renouveau de l’activité sexuelle est soumis à des influences déterminantes endogènes et exogènes. La symptomatologie des névroses et les recherches psychanalytiques nous aident à retrouver ces causes et à les déterminer de manière certaine. Nous nous réservons de parler plus tard des causes intérieures. Quant aux causes extérieures, elles acquièrent à ce moment une importance grande et durable. La plus importante de ces influences est celle exercée par la séduction, qui fait de l’enfant un objet sexuel prématuré, et lui apprend à connaître, dans des conditions impressionnantes, la satisfaction de la zone génitale ; l’enfant sera poussé le plus souvent à renouveler ces impressions par la pratique de l’onanisme. Il s’agit, dans ces cas, d’adultes, ou encore de camarades ; et je ne crois pas avoir exagéré, dans mon article publié en 1896 « Sur l’étiologie de l’hystérie », la fréquence ou l’importance de ces cas de séduction ; mais j’ignorais encore, à l’époque, que certains individus restés normaux subissent pendant leur enfance les mêmes impressions, et en conséquence, j’attachais alors plus d’importance à la séduction qu’aux facteurs de la constitution et du développement sexuels57. Il va sans dire que l’intervention d’une séduction n’est d’ailleurs pas nécessaire pour que s’éveille la sexualité chez l’enfant, et que cet éveil peut se faire spontanément sous l’influence de causes internes.

2.4.1.5. La disposition perverse polymorphe

Il est intéressant de constater que l’enfant, par suite d’une séduction, peut devenir un pervers polymorphe et être amené à toutes sortes de transgressions. Il y est donc prédisposé ; les actes pervers rencontrent des résistances, les digues psychiques qui s’opposeront aux excès sexuels (pudeur, dégoût, morale) n’étant pas établies ou n’étant qu’en voie de formation. L’enfant, dans la circonstance, ne se comporte pas autrement que ne le ferait, vis-à-vis du séducteur, la moyenne des femmes n’ayant pas subi l’influence de la civilisation et conservant ainsi une disposition perverse polymorphe. Une femme ainsi disposée peut sans doute, dans les circonstances ordinaires de la vie, rester sexuellement normale ; mais, sous l’empire d’un séducteur averti, elle prendra goût à toutes les perversités et en fera désormais usage dans son activité sexuelle. La prostituée use de cette disposition polymorphe et, par conséquent, infantile, dans l’intérêt de sa profession ; et si l’on considère le nombre immense de femmes prostituées et de celles auxquelles on ne saurait dénier les aptitudes à la prostitution, quoiqu’elles aient échappé au métier, on devra reconnaître que cette disposition à toutes les perversions est quelque chose de profond et de généralement humain.

2.4.1.6. Les pulsions partielles

La séduction ne nous apprend rien sur les débuts de la vie sexuelle chez l’enfant : au contraire, les cas de séduction peuvent facilement nous induire en erreur en ce que nous aurons affaire à des enfants qui, prématurément, ont eu connaissance d’un objet sexuel vers lequel ne les poussait aucun besoin. Toutefois, nous devons reconnaître que la sexualité de l’enfant, quelque prédominant que soit le rôle joué par les zones érogènes, comprend, en outre, des composantes qui le poussent à rechercher, dès le début, d’autres personnes comme objet sexuel. Parmi ces composantes, mentionnons celles qui poussent les enfants à être des voyeurs et des exhibitionnistes, ainsi que la pulsion à la cruauté. Ces pulsions, dont les connexions intimes avec la vie génitale ne s’affirmeront que plus tard, existent cependant dès l’enfance, bien qu’elles soient alors indépendantes de l’activité sexuelle des zones érogènes. Le petit enfant manque au plus haut point de pudeur et montre, dans les années de la première enfance, un plaisir non équivoque à découvrir son corps en attirant l’attention sur ses parties génitales. La contrepartie de cette tendance, que nous considérons comme perverse, est la curiosité qui cherche à voir les parties génitales d’autres personnes. Cette curiosité se manifeste dans la seconde enfance lorsque l’obstacle constitué par la pudeur a atteint une certaine force. Sous l’influence de la séduction, la perversion voyeuriste peut acquérir une grande importance dans la vie sexuelle de l’enfant. Toutefois, des investigations faites sur des enfants, des gens normaux et des névrosés m’ont fait admettre que la pulsion de voir peut, dans le domaine sexuel, se produire d’une manière spontanée. Les petits enfants, une fois que leur attention a été attirée sur leurs parties génitales, le plus souvent à la suite de la masturbation, continuent dans cette voie sans intervention étrangère et montrent le plus vif intérêt pour les parties génitales de leurs petits camarades. L’occasion de satisfaire cette curiosité ne se présentant que lorsque s’accomplissent les fonctions de miction et de défécation, les enfants deviennent des voyeurs, c’est-à-dire des spectateurs assidus de ces actes physiologiques. Lorsque ces tendances ont été refoulées, le désir de contempler l’appareil génital (de l’un ou l’autre sexe) persiste et peut prendre la forme d’une compulsion obsédante, qui, chez certains névrosés, devient une force déterminante dans la création de symptômes morbides.

La cruauté, facteur de la composante sexuelle, est, dans son développement, encore plus indépendante de l’activité sexuelle liée aux zones érogènes. L’enfant est, en général, porté à la cruauté, car la pulsion de maîtriser n’est pas encore arrêtée par la vue de la douleur d’autrui, la pitié ne se développant que relativement tard. Jusqu’ici, comme on le sait, on n’est pas encore parvenu à faire une analyse approfondie de cette pulsion : [ce que nous pouvons admettre, c’est que la tendance à la cruauté dérive de la pulsion de maîtriser, et qu’elle fait son apparition dans la vie sexuelle à un moment où les organes génitaux n’ont pas encore pris leur rôle définitif. Elle domine toute une phase de la vie sexuelle que nous aurons à décrire plus tard comme organisation prégénitale] (modifié en 1915). Les enfants qui se montrent particulièrement cruels envers les animaux et envers leurs camarades sont d’ordinaire, et à juste titre, soupçonnés de connaître une activité intense et précoce des zones érogènes, et, bien que toutes les pulsions sexuelles aient, dans ce cas, un développement prématuré, il semble que ce soit l’activité des zones érogènes qui l’emporte. L’absence de pitié entraîne un danger : l’association formée pendant l’enfance entre les pulsions érotiques et la cruauté se montrera plus tard indissoluble.

Une des origines érogènes de la tendance passive à la cruauté (masochisme) est l’excitation douloureuse de la région fessière, phénomène bien connu depuis les Confessions de J.-J. Rousseau. Les éducateurs en ont déduit avec raison que les châtiments corporels, qui sont généralement appliqués à cette partie du corps, doivent être évités chez tous les enfants qui, subissant les influences de la civilisation, courent le danger de développer leur libido selon des voies collatérales58.


52 Voir la littérature très abondante, encore que confuse, sur l’onanisme. Par ex. Rohleder, Die Masturbation, 1899, et le deuxième volume des Wiener psychoanalytischen Vereinigung, « Die Onanie », Wiesbaden, 1912.

53 Voir mon article : Caractère et érotisme anal, 1908. Et aussi : Les transformations de la pulsion et en particulier dans l'érotisme anal, 1917.

54 [Dans un article qui a contribué à nous faire comprendre l’importance qu’il fallait attacher à 1'érotisme de la zone anale (Anal und Sexual, Imago, IV, 1916), Lou Andreas-Salomé a démontré que la première défense faite à l’enfant, qui a trait au plaisir procuré par l’activité anale et ses produits, détermine tout son développement ultérieur. A cette occasion, le petit être sent pour la première fois qu’il est entouré d’un monde hostile à la manifestation de ses pulsions ; il apprend à distinguer entre sa petite personne et ces étrangers, et à refouler pour la première fois ses possibilités de plaisir. Dès lors, l’« anal » devient le symbole de tout ce qui est défendu, de tout ce qu’il faut écarter de sa vie. La séparation absolue exigée plus tard entre les zones anale et génitale est en contradiction avec les relations de voisinage anatomique et d’analogie fonctionnelle qui les caractérisent. L’appareil génital reste voisin du cloaque ; « chez la femme, il n’en est même guère qu’une partie prise en location »] (ajouté en 1920).

55 [L’emploi de techniques particulières, dans la pratique de l’onanisme à un âge plus avancé, n’est qu’un essai de tourner la défense qui fut faite de cette pratique pendant l’enfance] (ajouté en 1915).

56 [Nous avons encore besoin d’approfondir les raisons pour lesquelles le sentiment de culpabilité des névrosés (comme l’a prouvé encore dernièrement Bleuler) se rattache toujours au souvenir d’une activité onaniste exercée le plus souvent au moment de la puberté. Grossièrement, cette relation peut s’exprimer ainsi : l’onanisme représente à lui seul presque toute l’activité sexuelle de l’enfant et est à même par conséquent d’assumer le sentiment de culpabilité attaché à toute cette activité] (ajouté en 1915 et 1920).

57 Havelock Ellis rapporte dans un appendice à son étude intitulée : Psychologie sexuelle, une suite de témoignages autobiographiques de sujets devenus manifestement normaux, sur leurs premiers mouvements sexuels pendant l'enfance, et les conditions dans lesquelles ils se sont produits. Ces témoignages présentent naturellement une lacune qui correspond au temps de l’amnésie infantile, cette préhistoire de la vie sexuelle, et qui ne peut être comblée chez un individu devenu névrosé que par la psychanalyse. Cependant, ces témoignages sont précieux à plus d’un point de vue et ce sont des renseignements de ce genre qui m’ont déterminé à modifier mes hypothèses étiologiques dans le sens de mon texte.

58 [J’ai été amené, en 1915, à ces conclusions sur la sexualité infantile par les résultats de recherches psychanalytiques pratiquées sur des adultes. L’observation directe de l’enfant ne pouvait alors être librement pratiquée et n’avait donné que des indications isolées et d’intéressantes constatations. Depuis, nous avons réussi, en analysant quelques cas particuliers de névrose infantile, à pénétrer plus directement la psychosexualité de l’enfant (Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, I, 1909, et sq.). Je suis heureux de constater que l’observation directe n’a fait que confirmer les conclusions auxquelles avait abouti la psychanalyse, ce qui est un témoignage probant de la légitimité de cette méthode d’investigation. L’analyse de la phobie d’un petit garçon de cinq ans (le petit Hans) nous a appris beaucoup de choses auxquelles ne nous avait pas préparés la psychanalyse, par exemple que la symbolique sexuelle, la représentation du sexuel par des objets et des relations non sexuelles remonte aux premiers essais que fait l’enfant pour s’exprimer par la parole. En outre, je fus forcé de me rendre compte que j’avais faussé l’explication précédente en établissant, par souci de clarté, une succession chronologique entre les deux phases de l’auto-érotisme et de l’amour objectal. En effet, les analyses rapportées plus haut, ainsi que les communications faites par Bell, nous apprennent que des enfants de trois à cinq ans sont déjà nettement capables d’opérer un choix sexuel de caractère objectal, et que ce choix peut éveiller en eux de fortes émotions] (ajouté en 1910),