Anaclitique (dépression —)
= D. : Anlehnungsdepression. – En. : anaclitic depression. – Es. : depresión anaclitica. – I. : depressione anaclitica. – P. : depressão anaclitica.
● Terme créé par René Spitz (1) : troubles qui évoquent cliniquement ceux de la dépression chez l’adulte et qui surviennent progressivement chez l’enfant privé de sa mère après qu’il a eu avec elle, pendant au moins les six premiers mois de sa vie, une relation normale.
◼ Le lecteur voudra bien se reporter à l’article précédent où il trouvera des remarques terminologiques sur l’adjectif anaclitique.
Quant au tableau clinique de la dépression anaclitique, il est ainsi décrit par R. Spitz (2 a) :
« Premier mois. – Les enfants deviennent pleurnichards, exigeants, et s’accrochent à l’observateur qui prend contact avec eux.
« Deuxième mois. – Refus de contact. Position pathognomonique (les enfants restent la plupart du temps couchés à plat ventre dans leur berceau). Insomnie. La perte de poids continue. Tendance à contracter des maladies intercurrentes. Généralisation du retard moteur. Rigidité de l’expression faciale.
« Après le 3e mois. – La rigidité du visage devient établie. Les pleurs cessent et sont remplacés par de rares geignements. Le retard augmente et devient léthargie.
« Si, avant qu’une période critique, qui se place entre la fin du 3e et la fin du 5e mois, soit écoulée, on restitue la mère à son enfant, ou si l’on réussit à trouver un substitut acceptable pour le bébé, le trouble disparaît avec une rapidité surprenante. »
Spitz considère « la structure dynamique de la dépression anaclitique comme foncièrement différente de la dépression chez l’adulte » (2 b).
(1) Spitz (R.-A.). Anaclitic Depression, in The psycho-analylic Study of the Child, I.U.P., New York, II, 1946, 313-42.
(2) Spitz (R.-A.). La première année de la vie de l’enfant, P.U.F., Paris, 1953. – a) 119-21.— b) 121.