Représentant de la pulsion (α)

= D. : Triebrepräsentanz (ou Triebrepräsentant). – En. : instinctual représentative. – Es. : representación ou représentante del instinto. – I. : rappresentanza ou rappresentante délia pulsione. – P. : représentante do impulso ou pulsional (da pulsào).

● Terme utilisé par Freud pour désigner les éléments ou processus dans lesquels la pulsion trouve son expression psychique. Tantôt le terme est synonyme de représentant-représentation*, tantôt il est plus large, englobant aussi l’affect.

◼ Généralement, Freud assimile le représentant de la pulsion au représentant-représentation ; dans la description des phases du refoulement, c’est le sort du représentant-représentation qui est seul envisagé jusqu’à ce que soit pris en considération un « autre élément du représentant psychique » : le quantum d’affect* (Affektbetrag) qui « … correspond à la pulsion pour autant qu’elle s’est détachée de la représentation et trouve une expression adéquate à sa qualité dans des processus qui nous deviennent sensibles comme affects » (1 a).

A côté d’un élément représentatif du représentant de la pulsion, on peut donc parler d’un facteur quantitatif ou affectif de celui-ci. Notons que Freud n’emploie pourtant pas le terme de représentant affectif qu’on pourrait forger par symétrie avec celui de représentant-représentation.

Le sort de cet élément affectif n’en est pas moins capital pour le refoulement : en effet celui-ci « … n’a pas d’autre motif et d’autre fin que l’évitement du déplaisir : il en résulte que le destin du quantum d’affect du représentant est beaucoup plus important que celui de la représentation » (1 b).

Rappelons que ce « destin » peut être divers : l’affect est maintenu et peut alors se déplacer sur une autre représentation ; il est transformé en un autre affect, notamment en angoisse ; ou encore il est réprimé (1 c, 2 a). Mais on notera que cette répression* n’est pas un refoulement dans l’inconscient au même sens que celui qui porte sur la représentation ; en effet, on ne saurait parler au sens strict d’affect inconscient. A ce qu’on appelle ainsi ne correspond en fait, dans le système les « … qu’un rudiment qui n’a pu parvenir à se développer » (2 b).

Ce n’est donc en toute rigueur qu’au niveau du système Pcs-Cs – ou du moi – qu’on pourrait soutenir que la pulsion est représentée par l’affect.

▲ (α) Par souci de clarté, nous consacrons trois articles distincts – représentant de la pulsion, représentant psychique, représentant-représentation – à des termes dont les significations se recouvrent en grande partie au point qu’ils sont interchangeables dans la plupart des textes freudiens. Ces trois articles envisagent un même concept mais nous avons préféré réserver à chacun de nos trois commentaires la discussion d’un point plus particulier.

Dans cet article-ci nous rappelons la fonction que Freud accorde respectivement à la représentation et à l’affect en tant qu’ils représentent la pulsion. Le second article définit surtout ce que Freud entend par représentant (du somatique dans le psychique). L’article représentant-représentation montre que c’est principalement à la représentation (Vorstellung) qu’est dévolu le rôle de représenter la pulsion.

Signalons encore que les articles représentation, représentation de chose – représentation de mot font partie du même ensemble conceptuel.

(1) Freud (S.). Die Verdrängung, 1915. – a) G.W., X, 255 ; S.E., XIV, 152 ; Fr., 79-80. – b) G.W., X, 256 ; S.E., XIV, 153 ; Fr., 81. – c) Cf. G.W., X, 255-6 ; S.E., XIV, 153 ; Fr., 81.

(2) Freud (S.). Das Unbewusste, 1915. – a) Cf. G.W., X, 276-7 ; S.E., XIV, 178 ; Fr.. 114. – b) G.W., X, 277 ; S.E., XIV, 178 ; Fr., 115.