Stade (ou organisation) génital(e)

— D. : genitale Stufe (ou Genitalorganisation). – En. : génital stage (ou organi-zation). – Es. : fase ou organizaciùn génital. – I. : fase (ou organizzazione) genitale. – P. : fase (ou organizaçào) génital.

● Stade du développement psychosexuel caractérisé par l’organisation des pulsions partielles sous le primat des zones génitales ; il comporte deux temps, séparés par la période de latence : la phase phallique (ou organisation génitale infantile) et l’organisation génitale proprement dite qui s’institue à la puberté.

Certains auteurs réservent le terme d’organisation génitale à ce deuxième-temps, incluant la phase phallique dans les organisations prégénitales.

◼ II n’y eut d’abord pour Freud, comme l’atteste la première édition dee Trois essais sur la théorie de la sexualité (Drei Abhandlungen zur Sexual-theorie, 1905), qu’une seule organisation de la sexualité, l’organisation génitale s’instituant à la puberté et s’opposant à la « perversité polymorphe » et à l’auto-érotisme* de la sexualité infantile. Puis Freud modifie progressivement cette première conception :

1) Il décrit des organisations prégénitales (1913, 1915 : voir : Organisation) ;

2) Il dégage l’idée qu’un choix d’objet sexuel s’accomplit dès l’enfance dans un chapitre ajouté aux Trois essais, Phase de développement de l’organisation sexuelle : « … toutes les tendances sexuelles convergent vers une seule personne et cherchent dans celle-ci leur satisfaction. Ainsi se réalise dans les années d’enfance la forme de sexualité qui se rapproche le plus de la forme définitive de la vie sexuelle. La différence […] se réduit au fait que la synthèse des pulsions partielles n’est pas réalisée chez l’enfant, ni leur soumission complète au primat de la zone génitale. Seule la dernière phase du développement sexuel amènera l’affirmation de ce primat » (1).

3) Il remet en cause la théorie énoncée dans cette dernière phrase en reconnaissant l’existence d’une « organisation génitale », dite phallique, avant la période de latence, la seule différence avec l’organisation génitale postpubertaire étant que pour les deux sexes un seul organe génital compte : le phallus* (1923) (voir : Stade phallique).

On voit que l’évolution des idées de Freud sur le développement psychosexuel l’a conduit à toujours rapprocher davantage la sexualité infantile de la sexualité adulte. Ne s’efface pas pour autant l’idée première selon laquelle c’est avec l’organisation génitale pubertaire que les pulsions partielles s’unifient et se hiérarchisent définitivement, que le plaisir attaché aux zones érogènes non génitales devient « préliminaire » à l’orgasme, etc.

Aussi bien Freud a-t-il fortement marqué que l’organisation génitale infantile se caractérisait par une discordance entre les exigences œdipiennes et le degré de développement biologique (2).

(1) Freud (S.). G.W., V, 100 ; S.E., VII, 199 ; Fr., 97.

(2) Cf. Freud (S.). Der Unlergang des Ödipuskomplexes, 1924. G.W., XIII, 395-402 ; S.E., XIX, 173-9 ; Fr., 394-9.