La dynamique du transfert1
Le sujet, difficile à épuiser, du transfert a récemment fait l’objet d’une étude descriptive parue dans cette revue et due à W. Stekel2. Je désire y joindre ici quelques observations qui permettront de faire comprendre comment le transfert se produit inévitablement au cours d’un traitement et de quelle façon il arrive à y jouer le rôle qu’on sait.
N’oublions pas que tout individu, de par l’action concomitante d’une prédisposition naturelle et des faits survenus pendant son enfance, possède une manière d’être personnelle, déterminée, de vivre sa vie amoureuse, c’est-à-dire que sa façon d’aimer est soumise à certaines conditions, qu’il y satisfait certaines pulsions et qu’il se pose certains buts3. On obtient ainsi une sorte de cliché (quelquefois plusieurs) cliché qui, au cours de l’existence, se répète plusieurs fois, se reproduit quand les circonstances extérieures et la nature des objets aimés accessibles le permettent et peut, dans une certaine mesure, être modifié par des impressions ultérieures. L’expérience montre que, parmi les émois qui déterminent la vie amoureuse, une partie seulement parvient à son plein développement psychique ; cette partie, tournée vers la réalité, forme un des éléments de la personnalité consciente qui en peut disposer. Une autre partie de ces émois libidinaux a subi un arrêt de développement, se trouve maintenue éloignée de la personnalité consciente comme de la réalité et peut soit ne s’épanouir qu’en fantasmes, soit rester tout à fait enfouie dans l’inconscient et, dans ce dernier cas, être entièrement ignorée du conscient. Tout individu auquel la réalité n’apporte pas la satisfaction entière de son besoin d’amour se tourne inévitablement, avec un certain espoir libidinal, vers tout nouveau personnage qui entre dans sa vie et il est dès lors plus que probable que les deux parts de sa libido, celle qui est capable d’accéder au conscient et celle qui demeure inconsciente, vont jouer leur rôle dans cette attitude.
Il est ainsi tout à fait normal et compréhensible de voir l’investissement libidinal en état d’attente et tout prêt, comme il l’est chez ceux qui ne sont qu’imparfaitement satisfaits, à se porter sur la personne du médecin. Ainsi que nous le prévoyons, cet investissement va s’attacher à des prototypes, conformément à l’un des clichés déjà présents chez le sujet en question. Ou encore le patient intègre le médecin dans l’une des « séries psychiques » qu’il a déjà établies dans son psychisme. Tout correspond aux relations réelles entre le patient et son médecin quand, suivant l’heureuse expression de Jung4, c’est l'imago paternelle qui donne la mesure de cette intégration. Mais le transfert n’est pas lié à ce prototype et peut se réaliser aussi suivant les images maternelle, fraternelle, etc. Ce qui donne au transfert son aspect particulier, c’est le fait qu’il dépasse la mesure et s’écarte, de par son caractère même et son intensité, de ce qui serait normal, rationnel. Toutefois ces particularités deviennent compréhensibles si l’on songe qu’en pareil cas le transfert est dû non seulement aux idées et aux espoirs conscients du patient mais aussi à tout ce qui a été réprimé et est devenu inconscient.
Il n’y aurait pas lieu d’épiloguer et de spéculer davantage sur les caractères du transfert si deux points n’y demeuraient obscurs, deux points particulièrement intéressants aux yeux de l’analyste. Il faut se demander d’abord pourquoi les névrosés développent, au cours de leur analyse, un transfert bien plus intense que d’autres sujets non analysés. En second lieu, nous en sommes encore à nous demander pourquoi, dans l’analyse, c’est le transfert qui oppose au traitement la plus forte des résistances alors qu’ailleurs il doit être considéré comme l’agent même de l’action curative et de la réussite. Il nous arrive bien souvent de constater le fait suivant : quand les associations viennent à manquer5, cet obstacle peut chaque fois être levé en assurant au patient qu’il se trouve actuellement sous l’empire d’une idée se rapportant à la personne du médecin ou à quelque chose qui concerne ce dernier. Une fois cette explication donnée, l’obstacle est surmonté ou, tout au moins, l’absence d’associations se transforme en un refus de parler.
Le fait que le plus efficace des facteurs de la réussite, le transfert, puisse devenir le plus puissant agent de la résistance semble, au premier abord, constituer un immense inconvénient méthodologique de la psychanalyse. Toutefois, en y regardant de plus près, on résout, tout au moins, le premier de ces deux problèmes. Il est faux que le transfert soit, dans une analyse, plus intense, plus excessif, qu’en dehors d’elle. Dans les établissements où les nerveux ne sont pas traités par les méthodes psychanalytiques, on observe des transferts revêtant les formes les plus étranges et les plus exaltées, allant parfois jusqu’à la sujétion la plus complète et ayant aussi un incontestable caractère érotique. Une subtile observatrice, Gabriele Reuter, a pu montrer, à une époque où l’analyse venait à peine de naître et dans un livre remarquable6 plein de vues judicieuses sur la nature et la formation des névroses, que ces particularités du transfert ne sont pas imputables à la psychanalyse, mais bien à la névrose elle-même. En ce qui concerne le second problème, il n’a pas été résolu jusqu’à ce jour.
Il est nécessaire d’étudier cette question de plus près et de voir pour quelle raison le transfert devient, dans l’analyse, une résistance. Considérons comment se présente, au cours d’une analyse, la situation psychologique. Une condition invariable et inévitable du traitement des psychonévroses est ce que Jung a excellemment appelé l'introversion de la libido7, ce qui revient à dire que la quantité de libido capable de devenir consciente et de se tourner vers la réalité est devenue moindre, tandis que la partie inconsciente et non tournée vers la réalité, bien qu’elle puisse sans doute encore, tout en étant inconsciente, alimenter les fantasmes du sujet, se trouve accrue d’autant. La libido s’est engagée (soit totalement, soit en partie) dans la voie de la régression et a réactivé les imaginations infantiles8. Le traitement analytique suit la libido sur ce chemin et tente de la rendre à nouveau accessible au conscient pour finalement la mettre au service de la réalité. Chaque fois que l’investigation analytique découvre une des cachettes de la libido, un conflit surgit : les forces qui ont provoqué la régression se muent en « résistances » contre nos efforts pour maintenir le nouvel état de choses. En effet, si l’introversion ou la régression de la libido ne se trouvait pas justifiée par quelque rapport avec le monde extérieur (le plus généralement par une frustration), si elle n’avait pas, en son temps, été opportune, elle ne se serait jamais produite. Cependant les résistances de cette sorte ne sont ni les seules ni même les plus fortes. La libido dont le sujet dispose s’étant toujours trouvée soumise à l’attraction des complexes inconscients (ou plus justement des éléments complexuels de l’inconscient), avait subi une régression parce que l’attirance de la réalité était devenue moindre. Pour la libérer, il faut faire cesser l’attraction de l'inconscient, c’est-à-dire lever le refoulement des pulsions inconscientes et de leurs dérivés. C’est ce qui explique le rôle énorme de la résistance qui, bien souvent, laisse persister la maladie, même une fois que la raison d’être du recul devant la réalité a disparu. L’analyse a donc à faire face aux résistances émanées de deux sources. La résistance suit pas à pas le traitement, et y imprime sa marque sur toute idée, tout acte du patient qui représente un compromis entre les forces tendant vers la guérison et celles qui s’y opposent.
Étudions un complexe pathogène, parfois très apparent et parfois presque imperceptible, depuis sa manifestation dans le conscient jusque dans ses racines dans l’inconscient, nous parvenons bientôt dans une région où la résistance se fait si nettement sentir que l’association qui surgit alors en porte la marque et nous apparaît comme un compromis entre les exigences de cette résistance et celles du travail d’investigation. L’expérience montre que c’est ici que surgit le transfert. Lorsque quelque chose parmi les éléments du complexe (dans le contenu de celui-ci) est susceptible de se reporter sur la personne du médecin, le transfert a lieu, fournit l’idée suivante et se manifeste sous la forme d’une résistance, d’un arrêt des associations, par exemple. De pareilles expériences nous enseignent que l’idée de transfert est parvenue, de préférence à toutes les autres associations possibles, à se glisser jusqu’au conscient justement parce qu'elle satisfait la résistance. Un fait de ce genre se reproduit un nombre incalculable de fois au cours d’une psychanalyse. Toutes les fois que l’on se rapproche d’un complexe pathogène, c’est d’abord la partie du complexe pouvant devenir transfert qui se trouve poussée vers le conscient et que le patient s’obstine à défendre avec la plus grande ténacité9.
Une fois cette résistance vaincue, les autres éléments complexuels vont être moins difficiles à éliminer. Plus un traitement analytique dure longtemps et plus le patient se rend compte que les déformations du matériel pathogène ne peuvent, à elles seules, le préserver d’une mise en lumière, plus il s’obstine à faire usage du mode de déformation qui lui semble évidemment le plus avantageux : la déformation par le transfert. Ces incidents tendent tous à amener une situation dans laquelle tous les conflits sont portés sur le terrain du transfert.
C’est pourquoi, pendant les analyses, le transfert nous apparaît comme l’arme la plus puissante de la résistance et nous en concluons que l’intensité et la durée d’un transfert sont la conséquence et l’expression de la résistance. On explique, il est vrai, le mécanisme du transfert, par un état de complaisance de la libido demeurée sous l’influence des imagos infantiles, toutefois son rôle dans le processus de la cure ne peut s’expliquer qu’en mettant en lumière ses rapports avec la résistance.
D’où vient que le transfert se prête si bien au jeu de la résistance ? La réponse peut d’abord sembler facile. Il est clair que l’aveu d’un désir interdit devient particulièrement malaisé lorsqu’il doit être fait à la personne même qui en est l’objet. Une pareille obligation fait naître des situations à peine concevables dans la vie réelle et pourtant c’est justement là où le patient cherche à parvenir quand il confond le praticien avec l’objet de ses émois affectifs. À y regarder de plus près, nous constatons que cet avantage apparent ne saurait fournir de solution au problème. D’autre part, une relation empreinte de tendre affection, de dévouement, peut aider le patient à surmonter toutes les difficultés de l’aveu. Il n’est pas rare de dire, en d’autres circonstances, dans la vie réelle : « Je n’ai pas honte de te parler, je puis tout te raconter. ». Le transfert sur la personne de l’analyste pourrait aussi bien faciliter la confession et l’on ne comprend toujours pas pourquoi il soulève des difficultés.
La réponse à cette question si souvent posée ne saurait être dictée par la seule réflexion. C’est à l’expérience acquise en examinant, au cours du traitement, chaque cas particulier de résistance de transfert que nous la devrons. On finit par s’apercevoir qu’il est impossible de comprendre comment le transfert sert à la résistance tant qu’on n’envisage simplement que le « transfert ». Il faut, en effet, distinguer deux sortes de transferts, l’un « positif », l’autre « négatif », un transfert de sentiments tendres et un transfert de sentiments hostiles, et l’on se voit obligé de traiter séparément ces deux variétés de sentiments qui ont pour objet le médecin. Ensuite, dans le transfert positif, l’on distingue des sentiments amicaux ou tendres capables de devenir conscients et d’autres dont les prolongements se trouvent dans l’inconscient. En ce qui concerne ces derniers l’analyse prouve chaque fois qu’ils ont un fondement érotique ; nous en concluons ainsi que tous les rapports d’ordre sentimental utilisables dans la vie, tels que ceux où se marquent la sympathie, l’amitié, la confiance, etc., sont génétiquement apparentés à la sexualité et émanent, par effacement du but sexuel, de désirs vraiment sexuels, quelque innocents et dénués de sensualité qu’ils apparaissent à notre perception consciente. Originellement nous n’avons connu que des objets sexuels ; la psychanalyse nous montre que des gens que nous croyons seulement respecter, estimer, peuvent, pour notre inconscient, continuer à être des objets sexuels.
Voici donc la solution de l’énigme : le transfert sur la personne de l’analyste ne joue le rôle d’une résistance que dans la mesure où il est un transfert négatif ou bien un transfert positif composé d’éléments érotiques refoulés. Lorsque nous « supprimons » le transfert en le rendant conscient nous écartons simplement de la personne du médecin ces deux composantes de la relation affective ; l’élément inattaquable, capable de devenir conscient, demeure et devient, pour la psychanalyse, ce qu’il est pour toutes les autres méthodes thérapeutiques : le facteur du succès. Sur ce point nous admettons volontiers que les résultats de la psychanalyse se fondent sur la suggestion, toutefois il convient de donner au terme de suggestion le sens que Ferenczi10 et moi-même lui avons attribué : la suggestion est l’influence exercée sur un sujet au moyen des phénomènes de transfert qu’il est capable de produire. Nous sauvegardons l’indépendance finale du patient en n’utilisant la suggestion que pour lui faire accomplir le travail psychique qui l’amènera nécessairement à améliorer durablement sa condition psychique.
On peut se demander encore pourquoi les phénomènes de résistances de transfert ne se manifestent qu’en psychanalyse et non dans d’autres méthodes de traitement, dans les établissements médicaux, par exemple. Nous répondrons que les mêmes phénomènes se produisent partout, mais qu’il s’agit d’en reconnaître la nature. D’ailleurs les transferts négatifs sont choses courantes dans les maisons de santé et dès qu’ils se manifestent, le patient quitte l’établissement, sans être guéri ou même dans un état aggravé. Dans ces maisons, le transfert érotique ne comporte pas d’effets aussi gênants parce que là, comme ailleurs dans la vie, il se trouve non point mis au jour mais recouvert d’un voile. Toutefois il se manifeste très nettement sous forme d’une résistance à la guérison, non en poussant le malade à quitter l’établissement— il l’y retient au contraire — mais en le maintenant éloigné de la vie réelle. Au point de vue du traitement, il importe peu que le malade puisse surmonter, dans une maison de santé, telle ou telle angoisse, telle ou telle inhibition ; ce qui est important, au contraire, c’est qu’il parvienne dans la vie réelle à se libérer de ses symptômes.
Le transfert négatif mériterait qu’on l’étudie plus à fond, mais ce n’est pas ici le lieu de le faire. Dans les formes curables des psychonévroses on le découvre à côté du transfert tendre, souvent en même temps et ayant pour objet une seule et même personne. C’est à cet état de choses que Bleuler a donné le nom excellemment approprié d'ambivalence11. Une semblable ambivalence de sentiments semble, dans une certaine mesure, normale, mais poussée à un degré trop élevé elle est certainement l’apanage des névrosés. Dans la névrose obsessionnelle, une « scission » précoce des paires contrastées semble caractériser la vie instinctuelle et fournir l’une des conditions constitutionnelles du trouble morbide. C’est l’ambivalence de l’afflux des sentiments qui nous permet le mieux de comprendre l’aptitude des névrosés à mettre leurs transferts au service de la résistance. Lorsque la possibilité de transfert est devenue essentiellement négative, comme dans le cas des paranoïaques, il n’existe plus aucun moyen d’influencer ou de guérir les malades.
Toutes ces considérations ne permettent d’envisager que l’une des faces du phénomène de transfert ; il convient de porter notre attention sur un autre aspect de la question. Dès que l’analysé est la proie d’une intense résistance de transfert, il est rejeté hors des relations réelles avec son médecin et prend la liberté d’enfreindre la règle fondamentale de l’analyse (suivant laquelle il doit, sans discrimination, révéler tout ce qui lui passe par l’esprit). Il oublie toutes les résolutions qu’il avait prises au début du traitement et accueille avec indifférence tous les rapports et toutes les conclusions qui lui avaient jusqu’alors produit grand effet. Tout praticien qui se sera rendu bien compte de ces faits ressent alors le besoin de les attribuer à d’autres facteurs qu’à ceux déjà mentionnés. À la vérité il n’aura pas à en chercher longtemps, l’origine car ces facteurs sont dus à la situation psychologique où l’analyse a placé le patient.
Au cours du dépistage de la libido échappée au contrôle du conscient, nous pénétrons dans le domaine de l’inconscient. Les réactions provoquées mettent en lumière certains caractères des processus inconscients, tels que l’étude des rêves nous a permis de les connaître. Les émois inconscients tendent à échapper à la remémoration voulue par le traitement, mais cherchent à se reproduire conformément au mépris du temps et à la faculté d’hallucination propres à l’inconscient. Comme dans les rêves, le patient attribue à ce qui résulte de ses émois inconscients réveillés, un caractère d’actualité et de réalité. Il veut « agir » ses passions, sans tenir compte de la situation réelle. Or le médecin cherche à le contraindre à intégrer ces émois dans le traitement et dans l’histoire de sa vie, à les soumettre à la réflexion et à les apprécier selon leur réelle valeur psychique. Cette lutte entre le médecin et le patient, entre l’intellect et les forces instinctuelles, entre le discernement et le besoin de décharge, intéresse presque exclusivement les phénomènes du transfert. C’est sur ce terrain qu’il faut remporter la victoire dont le résultat se traduira par une guérison durable de la névrose. Avouons que rien n’est plus difficile en analyse que de vaincre les résistances, mais n’oublions pas que ce sont justement ces phénomènes-là qui nous rendent le service le plus précieux en nous permettant de mettre en lumière les émois amoureux secrets et oubliés des patients et en conférant à ces émois un caractère d’actualité. Enfin rappelons-nous que nul ne peut être tué in absentia ou in effigie.
1 Paru d’abord dans le Zentralblatt für Psychoanalyse II, 1912, puis dans la 4e série des Recueils des petits écrits sur la théorie des névroses.
2 Zentralblatt.
3 Défendons-nous ici contre le reproche injustifié d’avoir nié l’importance du facteur inné (constitutionnel) en faisant ressortir le rôle des impressions infantiles. Un semblable reproche émane de l’étroit besoin de causalité de l’homme qui, en dépit de la banale réalité, se satisfait d'un seul facteur causal. Si la psychanalyse a tant parlé des facteurs « accidentels » de l'étiologie et si peu des constitutionnels, c'est parce qu’elle avait quelque chose de neuf à dire au sujet des premiers tandis qu’elle n’avait rien à ajouter à ce qu’on savait déjà sur les seconds. Nous refusons d’établir une opposition essentielle entre les deux séries de facteurs étiologiques et admettons plutôt l’existence d’une action des deux dans la production des résultats observés. Ce sont les δαіίбμων καі τύγη qui déterminent le destin de tout être humain, rarement, voire jamais, l'une seulement de ces deux forces. Le rôle étiologique relatif de chacune doit être évalué dans chaque cas particulier et chez tout individu. Dans une série qui comporte des degrés variables des deux facteurs, il y a nécessairement des cas extrêmes. Suivant l’état de nos connaissances, nous apprécierons chaque fois le rôle respectif de la constitution et des événements vécus et conserverons le droit de modifier notre jugement à mesure que nous y verrons plus clair. Et d’ailleurs la constitution elle-même ne serait-elle pas la résultante de tous les événements fortuits qui ont influencé la série infinie de nos ancêtres ?
4 Symbole und Wandlungen der Libido, Jachbuch für Psychoanalyse, III.
5 Je veux parler des associations qui ne se présentent réellement pas et non de celles que l’analysé tait par suite d’un simple sentiment de déplaisir.
6 Aus guter Familie, 1895.
7 Bien que certaines affirmations de Jung donnent l'impression qu’il considérait cette introversion comme caractérisant la démence précoce et n'étant pas aussi observable dans d’autres névroses.
8 Il serait commode de dire que la libido a réinvesti les complexes » infantiles, ce qui serait inexact ; seule se justifierait l’expression : les parties inconscientes de ces complexes.L'extraordinaire complexité du sujet que nous traitons exige l’étude d'un certain nombre de problèmes dont la solution semble indispensable à qui veut être capable de parler en termes précis des processus psychiques décrits ici. Ces problèmes sont les suivants : délimitation respective de l'introversion et de la régression, intégration de la doctrine des complexes dans la théorie de la libido, rapports de l'imagination avec le conscient, l’inconscient et la réalité, etc. Je n’ai pas besoin de m’excuser d'avoir résisté à la tentation de résoudre ici ces questions.
9 Il ne faudrait pas conclure cependant à une importance pathogénique particulièrement grande de l'élément choisi en vue de la résistance de transfert. Quand, au cours d’une bataille, les combattants se disputent avec acharnement la possession de quelque petit clocher ou de quelque ferme, n'en déduisons pas que cette église est un sanctuaire national ni que cette ferme abrite les trésors de l’armée. La valeur des lieux peut n’être que tactique et n’exister que pour ce seul combat.
10 Ferenczi, Introjektion und Ubertragung, Jb. f. Psa., Vol. I, 1909.
11 E. Bleuler, Dementia Praecox oder Gruppe der Schizophrenien, in Aschaffenburg's Handbuch der Psychiatrie, 1911. Conférence sur l'ambivalence faite à Berne en 1910, publiée dans le Zentralblatt für Psychoanalyse, vol. I, p. 266, W. Stekel avait auparavant proposé le terme de « bipolarité » pour désigner le même phénomène.