Hystérie traumatique
= D. : traumatische Hysterie. – En. : traumatic hysteria. – Es. : histeria traumàtica. – I. : isteria traumatica. – P. : histeria traumätica.
● Type d’hystérie décrit par Charcot : les symptômes somatiques notamment les paralysies y apparaissent, souvent après un temps de latence, consécutivement à un traumatisme physique, mais sans que celui-ci puisse rendre compte mécaniquement des symptômes en cause.
◼ Charcot, dans ses travaux sur l’hystérie, entre 1880 et 1890, étudie certaines paralysies hystériques consécutives à des traumatismes physiques assez importants pour que le sujet sente sa vie menacée, mais sans qu’ils occasionnent de perte de conscience. De tels traumatismes ne peuvent, du point de vue neurologique, rendre compte de la paralysie. Charcot note aussi que celle-ci s’installe après une période plus ou moins longue d'« incubation », d'« élaboration* » psychique.
Charcot eut l’idée de reproduire expérimentalement, sous hypnose, des paralysies du même type en utilisant un traumatisme minime ou la simple suggestion. Il apporte ainsi la preuve que les symptômes en cause étaient provoqués, non par le choc physique, mais par les représentations qui lui étaient liées et qui survenaient au cours d’un état psychique particulier.
Freud a remarqué la continuité entre une telle explication et les premières explications que Breuer et lui-même ont donné de l’hystérie : « Il y a une complète analogie entre la paralysie traumatique et l’hystérie commune, non traumatique. La seule différence est que dans le premier cas un traumatisme majeur a été opérant, tandis que dans le second, c’est rarement un seul événement majeur qui doit être signalé, mais plutôt une série d’impressions affectives […]. Même dans le cas du traumatisme mécanique majeur de l’hystérie traumatique, ce qui produit le résultat n’est pas le facteur mécanique, mais l’affect d’effroi, le traumatisme psychique » (1).
On sait que le schéma de l’hystérie hypnoïde* reprend les deux éléments étiologiques déjà repérés par Charcot : le traumatisme* psychique et l’état psychique particulier (état hypnoïde*, affect d’effroi*) au cours duquel celui-ci survient.
(1) Freud (S.). Über den psychischen Mechanismus hysterischer Phänomene, 1893. Ail., in Wien. med. Presse, 34 (4), 121-6 ; S.E., III, 30-1.