Zone érogène
= D. : erogene Zone. – En. : erotogenic zone. – Es. : zona erôgena. – I. : zona erogena. – P. : zona erôgena.
● Toute région du revêtement cutanéo-muqueux susceptible d’être le siège d’une excitation de type sexuel.
De façon plus spécifique, certaines régions qui sont fonctionnellement le siège d’une telle excitation : zone orale, anale, urétro-génitale, mamelon.
◼ La théorie des zones érogènes esquissée par Freud dans les lettres à W. Fliess du 6-12-1896 et du 14-11-1897 n’a guère varié depuis sa publication dans les Trois essais sur la théorie de la sexualité (Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie, 1905) (1 a). Toute région du revêtement cutanéo-muqueux peut fonctionner comme zone érogène et Freud étend même par la suite la propriété dite érogénéité* à tous les organes internes (2) : « A proprement parler, le corps tout entier est une zone érogène » (3). Mais certaines zones semblent « prédestinées » à cette fonction. Ainsi dans l’exemple de l’activité de succion, la zone orale est physiologiquement déterminée à sa fonction érogène ; dans la succion du pouce, ce dernier participe à l’excitation sexuelle comme « une seconde zone érogène, même si elle est de moindre valeur » (1 b). Les zones érogènes sont sources* de différentes pulsions partielles (auto-érotisme*). Elles déterminent avec plus ou moins de spécificité un certain type de but* sexuel.
Si l’existence et la prévalence de certaines zones corporelles dans la sexualité humaine restent une donnée fondamentale de l’expérience psychanalytique, une interprétation qui ne serait qu’anatamo-physiologique est insuffisante pour en rendre compte. Il convient de prendre en considération le fait qu’elles constituent, aux origines du développement psychosexuel, les points d’élection des échanges avec l’entourage en même temps qu’elles sollicitent le plus l’attention, les soins et partant les excitations de la part de la mère (4).
(1) Freud (S.), a) Cf. G.W., V, 83-5 ; S.E., VII, 183-4 ; Fr., 76-8. – b) G.W., V, 83 : S.E., VII, 182 ; Fr., 75.
(2) Cf. Freud (S.). Zur Einführung des Narzissmus, 1914. G.W., X, 150 ; S.E., XIV, 84.
(3) Freud (S.). Abriss der Psychoanalyse, 1938. GAV., XVII, 73 ; S.E., XXIII, 151 ; Fr., 11.
(4) Cf. Laplanche (J.) et Pontalis (J.-B.). Fantasme originaire, fantasmes des origines, origine du fantasme, in Les temps modernes 1964 n° 215 1833-68.