Dynamique (adj.)
= D. : dynamisch. – En. : dynamic. – Es. : dinämico, – I. : dinamico. – P. : dinämico.
● Qualifie un point de vue qui envisage les phénomènes psychiques comme résultant du conflit et de la composition de forces exerçant une certaine poussée, celles-ci étant en dernier ressort d’origine pulsionnelle.
◼ On a souvent souligné que la psychanalyse substituait à une conception dite statique de l’inconscient une conception dynamique. Freud lui-même a noté qu’on pouvait ainsi exprimer ce qui différenciait sa conception de celle de Janet : « Nous ne déduisons pas le clivage du psychisme d’une incapacité innée de l’appareil psychique à la synthèse, mais nous l’expliquons dynamiquement par le conflit de forces psychiques qui s’opposent et nous y reconnaissons le résultat d’une lutte active des deux groupements psychiques l’un contre l’autre » (1). Le « clivage » en question est celui du conscient-préconscient et de l’inconscient, mais on voit que cette distinction « topique », loin de fournir l’explication du trouble, présuppose un conflit psychique. L’originalité de la position freudienne s’illustre par exemple dans la conception de la névrose obsessionnelle : des symptômes du type de l’inhibition, du doute, de l’aboulie sont mis directement en rapport par Janet avec une insuffisance de la synthèse mentale, avec une asthénie psychique ou « psychasthénie », alors que pour Freud ils ne sont que la résultante d’un jeu de forces opposées. Le point de vue dynamique n’implique pas seulement la prise en considération de la notion de force (comme c’est déjà le cas chez Janet), mais l’idée qu’au sein du psychisme des forces entrent nécessairement en conflit les unes avec les autres, le conflit psychique* (voir ce terme) trouvant en dernière analyse son ressort dans un dualisme pulsionnel.
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Dans les écrits de Freud, « dynamique » qualifie notamment l’inconscient en tant qu’il exerce une action permanente, exigeant une force contraire, qui s’exerce également de façon permanente, pour lui interdire l’accès à la conscience. Cliniquement, ce caractère dynamique se vérifie à la fois par le fait qu’on rencontre une résistance* pour accéder à l’inconscient et par la production renouvelée de rejetons* du refoulé.
Le caractère dynamique s’illustre encore par la notion de formations de compromis* dont l’analyse montre qu’elles doivent leur consistance au fait qu’elles sont « maintenues des deux côtés à la fois ».
C’est pourquoi Freud distingue deux acceptions du concept d' : au sens « descriptif », inconscient connote ce qui est hors du champ de la conscience et dans cette mesure englobe ce qu’il nomme préconscient* ; au sens « dynamique » « … il ne désigne pas des idées latentes en général, mais spécialement des idées qui ont un certain caractère dynamique, des idées qui restent séparées de la conscience en dépit de leur intensité et de leur activité » (2).
(1) Freud (S.). Über Psychoanalyse, 1909. G.W., VIII, 25 ; S.E., XI, 25-6 ; Fr., 138.
(2) Freud (S.). A Note on the Unconscious in Psycho-Analysis, 1912. S.E., XII, 262 ; G.W., VIII, 434 ; Fr., 15-16.