Psychonévrose
= D. : Neuropsychose. – En. : psychoneurosis, ou neuro-psychosis. – Es. : psico-neurosis. – I. : psiconevrosi. – P. : psiconeurose.
● Terme employé par Freud pour caractériser, dans leur opposition aux névroses actuelles, les affections psychiques où les symptômes sont l’expression symbolique des conflits infantiles, à savoir les névroses de transfert* et les névroses narcissiques*.
◼ Le terme de psychonévrose apparaît très tôt chez Freud, par exemple dans l’article Les psychonévroses de défense (Die Abwehr-Neuropsychosen, 1894), qui, nous indique le sous-titre, se propose de donner « une théorie psychologique de l’hystérie acquise, de nombreuses phobies et obsessions, et de certaines psychoses hallucinatoires ».
Lorsque Freud parle de psychonévrose, il met l’accent sur la psychogenèse des affections connotées. Le terme sera utilisé par lui essentiellement en opposition à celui de névroses actuelles*, par exemple dans L’hérédité et l’étiologie des névroses (1896) ; La sexualité dans l’éliologie des névroses [Die Sexualität in der Ätiologie der Neurosen, 1898). On retrouvera cette opposition dans les Leçons d’introduction à la psychanalyse [Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, 1916-1917).
On voit que le terme de psychonévrose n’est pas synonyme de névrose* ; d’une part, il ne recouvre pas les névroses actuelles, et, d’autre part, il recouvre les névroses narcissiques que Freud nommera également psychoses en adoptant un usage psychiatrique qui n’a fait depuis que s’affirmer.
On notera aussi qu’il existe parfois dans l’usage psychiatrique commun une ambiguïté autour du terme de psychonévrose comme si le radical « psycho » évoquait pour certains le terme de psychose : il arrive qu’on parle de psychonévrose dans l’intention erronée d’apporter au terme de névrose une nuance supplémentaire de gravité, voire d’organicité.